Département de la Gironde
Arveyres (33)
Commanderie d'ArveyresDépartement: Gironde, Arrondissement et Canton: Libourne — 33
Hôpital de d'Arveyres
Dans la paroisse d'Arveyres, qui porte dans presque tous les anciens titres le nom de Saint-Pierre-de-Vaux (Sanctus-Petrus-de-Vallibus), est située la commanderie de Notre-Dame d'Arveyres.
Il ne reste de cette commanderie qu'une grange, une petite tour carrée ayant servie de pigeonnier, et une porte de l'enceinte murée enveloppant jadis tous les bâtiments.
Sur la clef en saillie du centre de cette porte est sculptée une croix de Malte (1).
1. Voir une description de cette commanderie faite, en 1626, par des commissaires chargés de la visiter, par suite d'un procès existant entre le seigneur de Vayres et le commandeur d'Arveyres. (Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Guyenne, par le baron H., de Marquessac, page 251)
Quatre croix servaient de limite aux possessions de la commanderie d'Arveyres, dont la juridiction était complètement enclavée dans celle de Vayres. Ces croix, tantôt de bois, tantôt de pierre, ont été, ainsi que le prouve une grande quantité de titres faisant partie du château de Vayres, plusieurs fois renouvelées ou restaurées: il n'en reste plus qu'une appelée la croix de Barre. Elle est située à l'extrémité sud-ouest de la paroisse de Vayres, à l'embranchement du chemin qui conduit du bour de Vayres à celui d'Arveyres, et d'un autre chemin qui vient du hameau de Pesqueyron. Il ne reste de ce petit monument qu'une grosse pierre carrée unie, sans ornements, sur laquelle est encastrée une seconde pierre ornée de moulures et entourée d'une guirlande de roses. C'est dans ce socle que venait s'emboiter le fût de la croix.
Sur la grosse pierre inférieure, du côté du nord, on lit cette inscription:
PASSANT ARRETE TOY
ET D'UN ACTE DE FOY
RENDS UN DEVOT HOMMAGE A CE
TROPHEE INSIGNE.
ET S'IL NE T'EST PERMIS D'ARR
ESTER EN CE LIEU
POUR SUIVRE TON CHEMIN ARMR
TOY DE SON SIGNE
ET PASSE EN ASSURANCE. ADIEU
Sur l'autre côté du socle, l'inscription est presque effacée: je n'y ai pu lire que ces mots:
HINC.........................HINC
................................E
SVPREMA SALVS
INFAVSTA
J.S. MILLEC.
On trouve des substructions romaines dans ce bourg d'Arveyres. La Palu de cette paroisse est traversée par un chemin appelé le chemin de La Regue: c'est croit-on, une voie romaine ; rien ne prouve le contraire.
Sources: Promenades Archéologiques dans le département de la Gironde, par M Léo Drouyn. Société archéologique de Bordeaux, tome II, page 157, 1e fascicule. — Mars 1875. Bordeaux 1875. — BNF
Asques (33)
Hôpital à AsquesDépartement: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Fronsac — 33
Hôpital à Asques
Cette dépendances de la commanderie de Cours étaient considérées, à cause de la grande distance où elles se trouvaient du chef-lieu, comme ne formant qu'un seul membre dont l'administration était confiée au même Hospitalier.
Asques
C'était un établissement de l'Ordre de Saint-Jean, situé sur la Dordogne dans la juridiction de Fronsac et la paroisse de Saint-Romain. Les Hospitaliers, seigneurs hauts justiciers de ce territoire, possédaient, en outre, une chapelle de dévotion sous le vocable de Saint-Jean-Baptiste.
Au commencement du XVIe siècle, le recteur de Saint-Romain leur contesta la juridiction qu'ils avaient exercée jusque-là; une transaction à l'amiable vint mettre fin à ces débats en 1508 et les chevaliers continuèrent à jouir en paix de
la seigneurie temporelle et spirituelle, « dans les croix et salvetat » du lieu d'Asques.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.
Benon, Saint-Laurent-Médoc (33)
Commanderie de BénonDépartement: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Laurent-Médoc — 33
Commanderie de Bénon
— Ce fut vers le milieu du XIIe siècle que les Hospitaliers s'établirent à Bénon, dans cette partie du Bordelais, comprise entre la Gironde et l'Océan, et composée presque généralement de landes infertiles.
— A l'époque de la croisade, un seigneur bordelais, le chevalier de la Marque, plus riche que la plupart de ses compagnons d'armes, fournit de l'argent à l'un d'entre eux, et reçut en échange la terre et seigneurie de Bénon; son fils, Garsias de la Marque, voulut donner à Dieu ce dont son propriétaire primitif s'était dépouillé pour son service et l'offrit à l'hospitalier Etienne Ayquelin.
— Ceci se passait, lisons-nous dans un fragment de vieux cartulaire, qui nous donne toutes ces indications, sous Louis, roi de France (1139-1180), Henri roi d'Angleterre (1154-1189) et Galfred archevêque de Bordeaux (1136-1158); c'est-à-dire entre les années 1154 et 1158.
— Peu après les deux frères Robert et Wilhelm de Somolin se dépouillaient en faveur de l'hôpital de Bénon de leur fief à d'Artigues.
— Voici plus tard le chevalier Olivier de Hennerac, qui offre au Précepteur Ranulphe tous ses droits sur le moulin et l'étang de la Font et la dame Contors de Caslelnau, qui lui cède ses vassaux de Somoion et de Coilan.
— Le huitième jour des kalendes de juin de l'an de grâce 1221, Arnaud d'Avasac, chevalier de Lesparre, se rend dans l'église d'Artigues et, en présence d'une nombreuse assemblée, s'engage à fournir à l'hôpital une rente annuelle de 15 sols bordelais. La charte de cette donation fut remise à Hélie de Marignac, précepteur des maisons de l'hôpital en Bordelais, après que le sire Bernard de Lesparre l'eût approuvée et n'ayant pas sur lui son sceau, y eut fait apposer celui de son fils aine Wilhelm Ayquelin.
— D'autres donations, dont les chartes ne nous ont pas été conservées, étendirent dans presque tout le Médoc les dépendances de l'hôpital de Bénon ; il possédait des dîmes ou des fiefs dans un grand nombre de localités voisines:
Hôpital de Vertheuil
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Estèphe - 33
Domus Hospitalis Vertheuil
Hôpital de Marcillan
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Commune: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Marcillan
Hôpital de Saint-Germain d'Esteuil
Département: Gironde, Arrondissement, Lesparre-Médoc, Commune: Saint-Germain d'Esteuil - 33
Hôpital de Saint-Germain d'Esteuil
Artigues.
Saint-Sauveur.
Pellecahut, etc.
Commandeurs de Bénon
1160. Wilhelm de Lume.
1180. Wilhelm d'Artigues.
1215. Ranulphe
1219. Héhe de la Rivière.
1221. Bernard des Mons.
1232-1235. Guillaume Argentiers.
1376-1379. Arnaud Carbat.
Charte nº LXXXIV, donation de Bénon à l'Ordre de Saint-Jean en 1155
† Signum Garsionis code fecit in oedem Saint Simphoriani. Notum sit tam futuris quam presentibus quod Garsias de Macha, pros animae patris sui salute et suae, terram, quam tempore illo possedebat, terram de Bénon..., quam pater ejus in via Iherosolimis emeverat. Deo et hospitali Sancto Iherosolimitano libere et absolute dedit...[...]
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Amis de Bénon
Vous pouvez aller sur le site des Amis de Bénon, vous y verrez l'église construite par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ainsi qu'un historique de cette dite église.
http://lesamisdebenon.free.fr/description_027.htm
Billos (Salles) (33)
Chapelle de l'Hôpital de BilosDépartement: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: Belin-Béliet, Commune: Salles — 33
Chapelle de l'Hôpitale de Bilos
Mémoire tendant à provoquer la construction d'une église paroissiale dans les quartiers de la paroisse de Salles [en-Buch] appelés Billos, Lanot et Caplane, très éloignés et séparés du bourg par la rivière de Leyre; ils comprennent cependant plus de huit cents communiants. Une église de l'ordre de Malte existait anciennement à Billos.
Sources: Département de la Gironde, Inventaire Sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série C.
Blaye, Barbefère (33)
Hôpital de Barbefère à BlayeDépartement: Gironde, Arrondissement et Canton: Blaye — 33
Hôpital de Barbefère à Blaye
Cet établissement des Hospitaliers était très éloigné de Cours, puisqu'il se trouvait situé dans le voisinage immédiat de Blaye. Barbefère n'était pas une paroisse, sa chapelle était desservie par le curé de Breizon, qui recevait pour cela une pension annuelle du commandeur. Néanmoins ce dernier, en qualité de seigneur spirituel, percevait la dîme de ce territoire.
La situation des vassaux de l'Ordre de Saint-Jean ne laissait pas du reste que d'être très recherchée et les archives nous fournissent ici un exemple des avantages qui y étaient attachés. Ainsi, au commencement du XVIe siècle, le sieur du Moulin, chambellan du Roi et gouverneur de Blaye, somma les habitants de Barbefère de concourir à la défense de la place et de venir prendre leur part du service de guet et de garde sur les remparts. Ces derniers, soutenus par le commandeur, se retranchèrent derrière les privilèges de l'Ordre et refusèrent de se rendre à cette sommation; il fallut que le gouverneur s'inclinât devant ces immunités et que le sieur de Roger, écuyer, son procureur, vint les reconnaître solennellement en son nom (1501).
Sources: Le Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
J'ai assigné « L'Hôpital », sur la carte de Cassini, comme étant cet établissement « Bardefère » Je ne peux dire si c'est bien ce lieu, mais les lieux « Hôpital », sont généralement ceux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Si un visiteur à des informations sur ce lieu « Bardefère », merci de m'en informer, que je puisse faire une mise à jour.
Jack Bocar
Buch (33)
Commanderie de BuchDépartement: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Domus Hospitalis Buch
Bux ; Beux [1346]; Buz [1488]; Saint-Jean-de-Buch
La paroisse de Saint-Jean-de-Buch, située dans la juridiction de Pommiers et qui fait actuellement partie de la commune de Saint-Sulpice-de-Pommiers, était bornée, à l'est et au sud-est, par le ruisseau de La Vignague qui la sépare de Saint-Romain, de Saint-Hilaire-du-Bois et de Foucaude elle était limitée au sud, par Saint-Félix-de-Pommiers ; à l'ouest, par Saint-Sulpice-de-Pommiers et, au nord, par une portion de la paroisse de Saint-Romain.
Buch était d'abord une commanderie de l'ordre du Temple et ensuite de celui de Malte, et dépendait du Temple de Bordeaux.
Elle était annexée à Mauriac; le commandeur de Bordeaux était grand décimateur de ces deux paroisses ; il en affermait les dîmes, ainsi qu'il résulte d'un bail de l'année 1359.
L'église a été démolie en 1855 et le portail a été transporté dans une propriété particulière (1).
1. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 342 r°, et notes manuscrites de M. Judde de La Rivière.
— Je n'ai pas pu savoir chez qui se trouve ce monument.
Les notes que j'ai pu me procurer sur Saint-Jean-de-Buch ne me permettent pas d'écrire une notice suivie sur cette paroisse ; je ne peux planter que quelques jalons qui signaleront la route à ceux qui viendront après moi.
En 1280, avant la destruction de l'ordre du Temple, noble Antoine de Gourdon donna à l'hôpital de Saint-Jean-de-Buch une terre confrontant au chemin qui conduit de Sauveterre à Pommiers, à celui qui se dirige de Saint-Brice au moulin du Pian et à la rulhe de Buch (2).
2. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 328 v°.
— Ce moulin est peut-être le même que le moulin de Buch.
Cette rulhe doit être le ruisseau qui descend de la paroisse de Saint-Sulpice, passe au sud de l'église de Buch et se jette, non loin de dans la Vignague.
En 1315 le commandeur de Sallebruneau baille à cens à Rampnol Aymeric une conquate de vigne près du ruisseau du Pimpin (3). Ce ruisseau est peut-être le même que la rulhe de Buch, à moins que ce ne soit celui qui sépare Buch de Saint-Félix.
3. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°
Au milieu du XIVe siècle, le commandeur de Buch et le seigneur de Pommiers se disputaient le droit de justice dans les terres de l'hôpital. Après un long procès, il fut arrêté, par transaction passée le 11 octobre 1346, entre frère Bertrand de Sauvagnac, grand commandeur des maisons d'Agenais, Bordelais et Bazardais, au nom dudit hôpital, et Guillaume-Sans et Amanieu de Pommiers, que le commandeur exercerait dans la paroisse de Buch la petite justice de cinq ou de six sous ; mais si un habitant de Buch lésait un sujet de la juridiction de Pommiers ou réciproquement, l'amende serait partagée entre l'hôpital et la seigneurie ; que les seigneurs de Pommiers auraient la haute justice et les amendes de 65 ou 66 sous ; que les feudataires et habitants de Buch feraient les corvées avec ceux de la seigneurie, telles que ponts, réparations de chemins et clôture du château en temps de guerre. Les témoins de cette transaction étaient tous de grands personnages des environs frère Raymond de Sauvagnac, commandeur de Sallebruneau, Bernard, seigneur de Semens, Gaillard de Laubesc, Jordanh de Puch, Jordanh et Bernard de Puch, ses fils, Gaillard de Saint-Michel, Guillaume de Puch, Vidal de Ségur, etc., tous damoiseaux (4).
4. Archives départementales, Ordre de Malte, cartons et répertoire des titres, folio 331 r°.
Pendant les cent années qui suivirent cette transaction la guerre était permanente et nous ne trouvons, en fait de documents, que quelques baillettes consenties par les commandeurs. Les conquates de terres où les mesalhades de prés baillées confrontaient, en 1376, à Pierre de Ligardes, en 1385, à Gautier ou Gontier de Puch, et au ruisseau du Pimpin, en 1450, au ruisseau du moulin de Buch et à la Vignague vieille (5).
5. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°, 330 et 331 r°.
Nous avons fait connaitre dans la notice sur Mauriac (6) la transaction que le curé de cette paroisse et de Buch, son annexe, lequel prenait le titre de vicaire perpétuel, passa avec ses paroissiens le 10 juillet 1470 ; alors la Guyenne et surtout la partie du diocèse de Bazas qui nous occupe commençait à voir cicatriser les plaies profondes que leur avait faites la guerre de Cent ans ; alors les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem, les abbés de tout ordre et les seigneurs laïques faisaient tous leurs efforts pour repeupler leurs domaines déserts ; ils y appelaient des tenanciers qui, répondant à leurs proclamations, accouraient des pays où la guerre avait moins sévi, espérant (leur espoir n'était jamais déçu) trouver des terres plus fertiles que celles qu'ils abandonnaient, et qu'on leur baillait à des conditions très avantageuses. Nous avons déjà fait remarquer que les baillettes (*) à fief nouveau de cette époque sont particulièrement curieuses en ce que les tenanciers prenaient non quelques journaux de terre, mais des domaines de cinquante, cent et jusqu'à trois cents journaux, dans lesquels ils s'engageaient ordinairement à bâtir une maison. Les descendants de ces tenanciers se reconnaissent à leurs noms étrangers à l'idiome gascon. Les familles du pays, décimées par la guerre, se contentaient de leurs terres qu'elles cultivaient déjà avec peine et n'en désiraient ou n'en pouvaient prendre d'autres. Ainsi, en 1478, Pierre Martin et Jean Boucalade prirent à cens nouveau, du commandeur de Sallebruneau qui administrait aussi Buch, 200 journaux de biens-fonds dans cette dernière paroisse (7).
6. Actes de L'académie, 43e année, 3e trimestre, page 360.
7. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 330 v°.
* Terre offerte par un seigneur à son serf, qui obtenait au passage sa liberté.
En 1480, André Coulon en prit 100 situées dans la même paroisse, au lieu nommé à l'Home-mort [Orme mort] (8); En 1485, Maurice Neyron, 53 journaux et Guillaume Chaubet, 100 (9).
8. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 330 v°.
9. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 331 v°.
Ainsi 453 journaux de terre, sans compter ceux signalés dans les baillettes qui n'existent plus ou que nous ne connaissons pas, étaient, dans la petite paroisse de Buch, non cultivés à la sortie de la guerre de Cent ans.
Lorsque les documents qui attestaient la possession des terres par le seigneur dominant, existaient, les actes de baux à fief nouveau se passaient sans difficulté ; mais il n'en était pas toujours ainsi. Les belligérants ne s'étaient pas contentés de piller, de dévaster et de tuer, ils avaient souvent incendié les chaumières et les châteaux, et les papiers avaient été brûlés avec les meubles il fallait faire des enquêtes pour retrouver les possesseurs des propriétés et des recherches dans les minutes de notaires qui avaient eu la chance d'échapper au désastre.
C'est ce que fit Bernard Gros, chevalier de Saint-Jean, commandeur de Sallebruneau, Mauriac et Buch. Il s'adressa à Gaston de Montferrand, seigneur dudit lieu et de Langoiran, conseiller et chambellan du roi, sénéchal de Bazadais, qui, le 9 novembre 1487, manda à Me Jean Godin, notaire royal de Sauveterre, de rechercher dans ses minutes et celles de ses collègues les actes qui regardaient la commanderie de Sallebruneau et les membres en dépendant, actes qui avaient été perdus pendant les guerres et de les mettre en forme authentique (10).
10. Archives départementales, Ordre de Malte, cartons.
Nous avons vu dans la notice sur Saint-Genis-du-Bois que Gaston de Foix, seigneur de Bénauges, fit faire en 1488 une enquête pour reconnaître ce qui, dans ses domaines, appartenait à l'ordre de Malte.
Le commandeur de Buch levait certaines dimes dans la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers ayant été troublé dans cette perception par un nommé Motard, il s'en plaignit au Conseil du roi, et Louis XI, par lettres de 1498, manda au sénéchal de Bazadais de lui rendre justice (11).
11. Archives départementales, répertoire des titres, folio 308 v°.
Si après la guerre de Cent ans, le pays étant ruiné et bien des titres de propriété ayant été perdus, il avait été difficile aux commandeurs de l'ordre de Malte, comme aux autres seigneurs de la basse Guyenne de bien reconnaître leurs fiefs et de faire valoir leurs droits pour bailler leurs terres incultes à de nouveaux tenanciers, des difficultés analogues surgirent, après les guerres de religion ; les capitaines des divers corps belligérants, soit huguenots, soit catholiques, les nouveaux enrichis, les nouveaux anoblis, les audacieux s'étaient, à la faveur des troubles, emparé de certaines propriétés, en avaient joui longtemps impunément, et ce n'est pas sans peine que les vrais propriétaires parvenaient à rentrer dans les droits qui leur appartenaient. D'autres fois des tenanciers, membres d'anciennes l'amiffes nobles, avaient pendant de longues années négligé de faire à leurs châtelains homdes terres nobles qu'ils tenaient d'eux ou de reconnaître des fiefs roturiers. C'est pour un fait de cette nature que le commandeur de Buch fut obligé d'intenter à Jean de Ligardes, écuyer, sieur de Meyraut (12), habitant de Buch, et appartenant à une des plus anciennes famille des environs de Sauveterre, un procès qui se termina, le 2 juillet 1625, par un arrêt du parlement de Bordeaux condamnant le tenancier à passer en faveur du commandeur une nouvelle reconnaissance des biens compris dans une autre reconnaissance du 8 octobre 1485 (13).
12. Meyraud est une maison située au nord de l'ancienne paroisse de Buch. On trouve dans les archives de la famille de Foussat et dans celles de M. de Cournuaud : Jean de Ligardes, sieur de Meyraud, en 1655 et 1661 ; et dans les archives départementales: Familles, François de Ligardes, écuyer, sieur de Meyraut, juridiction de Pommiers.
13. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 337 v°.
Les guerres de religion avaient bouleversé les idées, désorganisé la société et brutalisé les mœurs, aussi le XVIIe siècle est-il extrêmement curieux à étudier en détail.
Il n'est peut-être pas une famille dans laquelle on ne trouve, à cette époque, ce que nous appellerions aujourd'hui un assassin ou un assassiné, ou bien un personnage que notre police correctionnelle condamnerait à la prison. La nécessité d'être toujours sous les armes, pour défendre sa vie et ses propriétés, avait habitué les hommes d'alors à n'attendre de justice que de leur épée et de leur audace. Les duels fréquents et meurtriers décimaient la noblesse. Des familles ennemies, nobles ou roturières, aidées d'amis et de domestiques, se donnaient rendez-vous, se battaient et quelques hommes restaient toujours sur le carreau. Des gens armés d'épées, de mousquets et de bâtons, embusqués dans un bois, derrière une haie, un mur, ou dans des maisons, attaquaient au passage, comme des voleurs de grand chemin, un voisin auquel ils en voulaient ; et la justice était souvent, presque toujours, impuissante à réprimer de tels excès ; les édits, si sévères contre les duellistes, n'arrêtaient presque personne. Des disputes scandaleuses avaient lieu dans les églises pendant les offices, à propos des droits de bancs ou de prééminences. Des ecclésiastiques eux-mêmes se laissaient aller quelquefois à la violence de leur caractère et causaient des scandales qui soulèveraient maintenant l'indignation générale ; c'est ce qui arriva à Buch en 1689 : M. Raffard, curé de Mauriac et de Buch, son annexe, du consentement du vicaire général de Bazas, en l'absence de l'évêque, avait traité avec messire Laurans, curé de Foncaude, pour qu'il se chargeât de faire le service de Buch. Laurans, admonesté par le curé de Mauriac pour s'être mal acquitté de cette fonction, demanda son remplacement, et Bernard Billon, le curé de Saint-Hilaire, prit sa place, toujours avec le consentement du vicaire général mais messire Laurans se fit autoriser, sans prévenir personne, par l'évêque de Bazas et le 20 février 1689, premier dimanche de Carême, il se rendit à Buch, entra dans l'église pendant que son remplaçant, revêtu de ses habits sacerdotaux, instruisait le peuple, et, par violence, le fit déshabiller et prit sa place. Le curé de Mauriac fit signifier par huissier dénonciation à ses supérieurs ecclésiastiques de la conduite du sieur Laurans. Nous ne savons pas comment se termina cette affaire.
Le curé de Saint-Hilaire devait administrer Buch pendant quinze mois, recevoir le casuel de la paroisse et donner pour tout ce temps 69 livres au curé de Mauriac (14).
14. Notes manuscrites de M. Judde de La Rivière.
Nous avons vu dans la notice de cette dernière paroisse, que ses curés ne faisaient pas toujours avec ponctualité le service de leur annexe, et qu'en 1763 une femme, décédée à Buch, resta trois jours sans sépulture (15). Depuis longtemps ce service devait être fort irrégulièrement fait. Il faut peut-être en attribuer la cause principale à l'éloignement des deux paroisses (onze kilomètres au moins par des chemins épouvantables), cependant les commandeurs avaient abandonné au vicaire perpétuel les fruits décimaux de Buch ; et, à la suite d'une visite générale de l'ordre en 1759, le commandeur de Bordeaux usa de toute son influence pour faire pourvoir l'annexe de Buch d'un vicaire perpétuel ; il prit, en 1772, conseil de l'Ordre à Paris pour voir de quelle manière on pourrait mettre à exécution l'ordonnance qu'il avait donnée à ce sujet. Le conseil y trouva de grands inconvénients et dit que c'était aux paroissiens à se pourvoir par devant l'ordinaire aux fins de la désunion des deux curés. Le commandeur n'y apporta aucun obstacle (16), mais il est probable que rien ne fut fait et que les paroissiens de Buch attendirent en vain. Buch est maintenant réunie à la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers au spirituel comme au temporel.
15. Actes de l'académie, 43e année, 5e trimestre, page 363.
16. Archives départementales: Ordre de Malte, registre n° 494, page 59 r°.
Moulin de Buch
Moulin de Buch [1329 et XIVe siècle] ; Moulin de Bux [1430], Moulin de Labarthe ou de Canterane [1659 et 1691]
Ce moulin était situé sur le ruisseau de la Vignague, qui quelquefois, au XVIIe siècle, est appelé ruisseau de Canterane à son passage dans la commune. Il appartenait aux chevaliers de Malte ; en 1329 le commandeur de Sallebruneau le bailla à cens à Guillaume Champaud, au devoir de 14 conques de froment (17). Il ne paraît pas avoir chômé ou du moins avoir été démoli pendant la guerre de Cent ans ; car il est cité dans un acte de 1451 à propos de l'accensement d'un pré qui y confrontait (18).
17. Archives départementale: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°.
18. Archives départementale: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°.
Cependant, en 1485, il fut baillé à fief nouveau à Guillaume Chaubet ou Chaulet (19), au devoir de quatre francs bordelais, deux boisseaux de froment, autant de seigle, quatre gélines et deux manœuvres. Chaubet prit aussi 100 journaux dans la paroisse de Buch (20). Tout en restant tenancier direct et responsable du moulin de Buch et le reconnaissant du commandeur, Chaubet le vendit, le 27 février 1491, à Pierre Grégoire ou Gruger pour la somme de 30 francs bordelais. Le moulin, dit l'acte, est mouvant d'honorable et discrète personne frère François Royault, commandeur de Bux. Sa rente était alors de 4 pugnerées (21) de froment, 4 de méture, mesure de Pommiers, et 2 gélines de rente annuelle portée à Buch (22). Le même jour le commandeur approuva cette vente (23).
19. Guillaume et ses descendants sont, dans les différents actes que j'ai consultés, nommés tantôt Chaulet, tantôt Chaubet, de sorte qu'il ne m'est pas possible de savoir s'il appartenait à la famille Cholet, dont j'ai eu très souvent à parler dans cet ouvrage.
20. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 331 v°.
21. La pugnerée valait un demi-boisseau.
22. Archives départementales: Ordre de Malte, cartons.
23. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 338 v°.
De Pierre Grégoire, le moulin passa bientôt à Guillaume Casieux qui le reconnut de frère Etienne Guillon, commandeur de Buch, le 8 octobre 1495. Plus tard, le 27 février 1525, Jean de Ligardes, seigneur de Rousset, le reconnut à son tour.
A la fin du XVIIe siècle, il appartenait encore à ses descendants, qui eurent des difficultés pour le paiement de la rente dont il était chargé, de sorte que Antoine Chaubet, comme tuteur des enfants de Jean Chaubet, descendant de Guillaume Chaubet, premier tenancier du moulin, n'ayant pu payer au commandeur les rentes ni les arrérages qu'il lui devait depuis vingt-neuf ans, celui-ci, voulant consolider l'utile seigneurie avec la directe, attaqua Chaubet, qui appela en garantie messire François-Hector Poussard de Lignières et sa femme, Jeanne de Chartres d'Arpaillan, représentant les Ligardes.
Après avoir été quelque temps en procès ils transigèrent le 21 juillet 1691 ; Poussard et sa femme reconnurent du commandeur qui leur abandonna dix-neuf années d'arrérages, et ils payèrent pour ces arrérages et les frais la somme de 473 livres 10 sous (24).
24. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio, fo 342 v°.
Depuis lors les documents m'ont fait défaut pour conduire jusqu'a nos jours l'histoire du moulin de Buch.
Le Sendat
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: La Réole - 33
Sur le bord de l'ancienne route de Sauveterre à Saint-Brice, s'élevait une chapelle où existait, dit-on, une statue miraculeuse de la sainte Vierge. Cette chapelle est détruite et la statue de Notre-Dame, d'après la tradition, aurait été sauvée par Mme Heyraud de La Hourtique et déposée dans l'église de Saint-Léger après le rétablissement du culte (8).
8. Notes de M. Judde de La rivière.
Le Sendat appartenait en 1717 à Me François de Vitrac, avocat au parlement de Bordeaux (9). Cette maison fut probablement anoblie plus tard et possédée, en 1773, par Jean Royre qui, dans une reconnaissance consentie en faveur du commandeur de Villemartin, est qualifié seigneur de la maison noble du Sendat (10).
9. Archives de la famille de Solmillihac.
10. Archives départementales: Ordre de Malte. Villemartin, registres et cartons.
Cabaley
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne, Commune: Saint-Léger de Vignague - 33
Le domaine de Cabaley appartient depuis longtemps à un membre de la famille de Malet de Maupas, branche des Malet de Roquefort.
Vers 1750, la paroisse de Saint-Léger payait des rentes au roi, à Mme de Chalons, dame de Maison-Noble, à M. de Bonneau, seigneur de Madaillan, à M. de La Faurie, seigneur de Pommiers à M. du Val, seigneur de La Guate, à l'abbé de Blazimont, à M. du Roy, baron de Brugnac, à messire de Puch de Lugagnac, et au commandeur de Sallebruneau (11).
11. Notes de M. Judde de La Rivière.
Juridiction de Pommiers
Nous n'avons pas à nous occuper pour le moment du chef-lieu de la juridiction de Pommiers, qui est situé dans la paroisse de Saint-Félix-de-Pommiers, faisant partie de l'archiprêtré de Rimons. Cette juridiction avait deux paroisses appartenant à l'archiprêtré de Jugazan Saint-Sulpice-de-Pommiers et Buch. Cette dernière était une commanderie de l'ordre de Saint-Jean.
Saint-Sulpice-de-Pommiers
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Cette paroisse, dont les productions ne diffèrent pas de celles de ses voisines, auxquelles elle ressemble aussi par son aspect, était bornée, à l'est, par la paroisse de Buch ; au sud, par celle de Saint-Félix-de-Pommiers ; à l'ouest, par Castelvieil et Saint-Brice ; au nord, par Saint-Romain.
Elle était autrefois traversée par la grande route de Sauveterre à Saint-Macaire.
Je n'ai trouvé que quelques notes éparses sur cette paroisse, dans laquelle n'existaient pas de maisons nobles. Les dimes y étaient levées par le seigneur de Pommiers et par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Voici par ordre chronologique les notes que j'ai pu recueillir et qui ne permettent pas d'esquisser la moindre notice suivie ; telles quelles, elles serviront à ceux qui, plus heureux que moi, auront pu mettre la main sur des papiers que j'ai cherchés en vain. On verra dans ces notes, qu'autrefois la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers n'était pas tout entière dans la juridiction de Pommiers, mais que sa partie septentrionale appartenait à celle de Sauveterre et que les de Ligardes, les du Val, les de Fisson, les Puymaignan, etc., y avaient des fiefs nobles et des terres en roture.
Le 17 juillet 1320, Guillelme de Moyssidan, fille d'Hélie de Moyssidan, vendit avec l'autorisation d'Arnaud de Lugagnac, damoiseau, son mari, des terres et des vignes, dans la paroisse de Saint-Sulpice, en la juridiction de Sauveterre (1).
1. Archives du château de Brugnac.
1498. Lettres de Louis XI au sénéchal de Bazadais pour faire jouir le commandeur de Buch des dîmes de la paroisse de Saint-Sulpice, dans la perception desquelles il avait été troublé par le nommé Motard (2).
2. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 308 v°.
1519. Baillette consentie par noble François de Puymaignan, écuyer, seigneur de La Salle, près Sauveterre, à Marguerite Gramida, d'une pièce de vigne, située dans la paroisse de Saint-Sulpice, juridiction de Sauveterre, près du chemin qui conduit de Sauveterre à Daubèze (3).
3. Archives départementales, Ordre de Malte, Cour des Aides, cartons.
Le 16 janvier 1524, François de Fisson, sieur du dit lieu, habitant de la paroisse de Capian, en mariant son fils Simon de Fisson avec Isabeau de Tournier, fille de noble Jean de Tournier, écuyer, sieur du dit lieu, et d'Anne de Ligardes, habitants de la paroisse de Mauriac, lui donne, dans le cas où il ne pourrait demeurer avec lui comme il en était convenu, la jouissance de tous les biens qu'il possédait dans la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers (4).
4. Archives du château de Rougerie. Les Fisson, qui plus tard se divisèrent en plusieurs branches, possédaient au XVIIe et au XVIIIe siècle les maisons nobles de Rougerie, à Camiac, et de Monnavau, à Faleyras.
Sources : Gères, Jules de. Actes de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. 3e série. 46e année. Paris 1884. BNF
Cadarsac (33)
Commanderie de CadarsacDépartement: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne — 33
Commanderie de Cadarsac
Après la suppression de l'Ordre du Temple, la Maison du Temple fut ajouté:
ArveyresTemple d'Arveyres
Et fut joint à la Commanderie de Cadarsac, seigneurie que les Hospitaliers possédaient dans les environs ; augmentée de la chapellenie de Saint-Jean de
FarguesHôpital de Fargues
MauriacHôpital de Mauriac
Elle forma une petite commanderie distincte et vint se fondre, après une courte existence, dans celle de Bordeaux.
En 1369, le cadavre d'un étranger fut trouvé sur le territoire de Cadarsac, où les Hospitaliers possédaient un château féodal et dont ils étaient seigneurs hauts justiciers. Le bailli du commandeur venait de faire procéder à son ensevelissement, lorsque le Prévôt royal du Pays d'entre-deux-mers crut l'occasion favorable pour chercher à s'emparer de la haute justice de Cadarsac, sur laquelle il élevait des prétentions peu justifiées; il se présenta avec ses hommes d'armes, pour exhumer ce cadavre et faire acte de haute juridiction, en procédant lui-même à sa nouvelle sépulture. Mais le Commandeur proteste hautement en faveur du maintien de ses droits et parvint à triompher de son adversaire.
Sur d'autres points, la lutte fut plus longue et plus difficile. Les Hospitaliers, à peine entrés en possession du domaine des Templiers à Arveyres, furent obligés, comme ces derniers l'avaient été précédemment, de défendre les droits, qui venaient de leur échoir, contre maintes prétentions rivales. C'est ainsi qu'en 1353, le noble et puissant baron, Bérard d'Albret, entre les mains de qui se trouvait alors la châtellenie de Vayres, reprit la discussion dont nous parlions tout à l'heure et, malgré le désistement consenti jadis par Guitard du Borg, il essaya d'enlever aux chevaliers la haute justice d'Arveyres. Après de longs pourparlers, une transaction fut conclue entre les deux parties: le commandeur devait avoir la haute justice, avec cette réserve que, s'il s'agissait, d'une peine de mort, le coupable devait être remis aux officiers du seigneur de Veyres, lesquels devaient procéder à l'exécution, en dehors des croix de la commanderie; les habitant d'Arveyres étaient exempts du service de garde et de guet au château de Vayres; chacune des deux parties s'engageait de plus à ne pas recevoir dans ses terres les vassaux de l'autre. Malgré cette transaction, qui paraissait définitive, nous voyons les mêmes difficultés suscitées de nouveau en 1480, aux commandeurs par « dame Jehane de la Tour », veuve du baron de Vayres, comme tutrice de ses enfants, Jehan et Gabriel d'Albret; une enquête faite à ce sujet par le sénéchal de Guyenne démontra la validité des droits des chevaliers et, quelques années plus tard, nous trouvons le commandeur, Pierre de Ribon, et messire de Ladouze, gouverneur du château de Vayres, occupés à replanter les croix de limites, qui séparaient les deux juridictions. Pendant cette période, d'autres voisins du lieu d'Arveyres tentaient de leur côté d'arracher quelques portions de ce riche domaine aux Hospitaliers. Les dîmes de cette paroisse leur furent inutilement disputées, successivement par l'abbé de la Faize (1353), par celui de ta Sauve Majeure (1372) et enfin paf les Chartreux du monastère de Notre-Dame de Beauclère (1498).
Le château des commandeurs à Arveyres était un sombre manoir féodal, qui avait conservé jusqu'à la fin son aspect guerrier, « entouré de hautes murailles, garnies de créneaux, et l'abord de son pont-levis protégé par un ravelin. »
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Cours-les-Bains (33)
Commanderie de CoursDépartement: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Grignols, commune: Cours-les-Bains — 33
Commanderie de Cours
Dans la partie orientale du Bazadois, sélevait jadis un puissant château, entouré de hautes murailles et flanqué de onze tours. Ce donjon fut bâti par les Templiers qui sy installèrent peu de temps après leur établissement à Argenteins.
Après la catastrophe du Temple et malgré les ordonnances du concile de Vienne, les Hospitaliers éprouvèrent de sérieuses difficultés pour prendre possession de la Commanderie de Cours. Le chevalier Guillaume de Caumont, seigneur de Montpouillan, avait été chargé par lautorité royale de garder et dadministrer cette portion des dépouilles des Templiers. Fort peut-être de quelque protection puissante, il refusa absolument de restituer la Commanderie de Cours à ses légitimes possesseurs, et paraissait tout disposé à convertir la garde provisoire, quon lui avait confiée, en une occupation définitive, malgré les édits que les chevaliers de Saint-Jean avaient obtenus avec tant de difficultés, soit de Philippe IV, soit de son successeur. Les tentatives, faites par les religieux nommés à cette Commanderie pour en obtenir la restitution, furent longtemps infructueuses et vinrent se briser successivement devant la puissance de leur adversaire ou peut-être le mauvais vouloir des agents de lautorité. Il fallut que le Grand-Prieur de Toulouse, Pierre de lOngle, prit lui-même en main cette affaire et envoyât le frère B. de Druilhe, porter directement ses doléances à la Cour du sénéchal dAgen. Cette fois, la dignité du plaignant était trop considérable pour que lon put ne pas avoir égard à ses justes réclamations, et le seigneur de Caumont fut obligé de restituer les biens dont il avait été le trop intéressé gardien (1330).
Ce ne fut du reste que le prélude dattaques violentes dirigées incessamment dans la région contre les chevaliers de Saint-Jean. Sans parler des tentatives faites vers cette époque par lévêque et le chapitre de Basas, pour prélever la taille sur les biens du commandeur, malgré les privilèges de lOrdre, nous trouvons une longue série dattaques et comme un débordement de haines qui se manifesta presque sans interruption contre les Hospitaliers pendant près de deux siècles.
Voici dabord plusieurs seigneurs du pays, que le procureur du roi assigne devant le sénéchal dAgen, sous laccusation de sêtre mis à la tête dune troupe armée, davoir attiré dans une embuscade et inhumainement massacré trois chevaliers de Saint-Jean. A ces haines particulières vinrent se joindre, durant le XVe siècle, les désastres de la guerre. Pendant les désordres qui avaient succédé surtout en Guyenne à la guerre contre les Anglais, le sire dAlbret, comte de Dreux et de Gaure, captal de Buch, sétait emparé de Cours, de Romestang et les avait réunis à sa châtellenie de Casteljaloux. Dès que son petit-fils, Alain-le-Grand, lui eût succédé, le commandeur Fortanier de Lat, lui présenta ses réclamations qui avaient sans doute échoué jusque-là; elles furent accueillies favorablement par le puissant baron. Le 15 juin 1471, ce dernier signa à Casteljaloux une ordonnance par laquelle il prescrivait la remise de Cours et de Romestang aux mains de leur légitime possesseur et défendait de lui occasionner aucun trouble à lavenir. Marchant sur les traces de son suzerain, un gentilhomme de la contrée, Jean de Lamothe, seigneur de Noailhan, parvient à surprendre le château de la Roque, situé dans la juridiction de Cours; il en chasse les Hospitaliers par la violence et ne consent à le leur rendre que devant un arrêt du Parlement de Bordeaux (1480).
Pendant toute cette période, les seigneurs de Guignols, ces anciens adversaires des commandeurs, avaient recommencé la lutte et renouvelé leurs tentatives pour semparer de la haute juridiction de Cours, objet de leurs prétentions invétérées. En 1467, nous voyons le chevalier, F. de Lat, ajourner devant le Parlement de Bordeaux le seigneur de Grignols, qui avait forcé les prisons de Cours pour en extraire les détenus et les soustraire ainsi à la juridiction du commandeur. Mais nous allons assister à une attaque plus sérieuse qui fut tentée peu de temps après. « Vers la fin du XVe siècle, messire Jean de Grignols, écuyer, organisa une puissante expédition contre la commanderie de Cours. Ayant réussi à tromper la vigilance de la garnison il se rendit maître du château, le livra au pillage, et en emmena triomphalement tout larmement qui était tombé en son pouvoir, arbalètes, pièces dartillerie etc. »
Argentens
Domus Hospitalis Argentens
A la nouvelle de ce désastre, le chevalier François dEsparbès de Lussan, Commandeur dArgentens et de Cours, porta ses plaintes au Parlement de Bordeaux. Nétant pas sans appréhension sur lissue de ce procès et redoutant les suites de son aventure, le seigneur de Grignols fit supplier son adversaire de consentir à terminer laffaire par des voies amiables. Le chevalier dEsparbès y ayant consenti, lentrevue eût lieu à Bazas et, après bien des pourparlers, laccord fut conclu sur les bases suivantes: « Jean de Grignols devait rembourser au commandeur tous les frais de poursuite dépensés jusquà ce jour, lui donner de plus 80 francs bourdelois, comme indemnité, il sengageait à rendre dans lespace de huit jours lartillerie et toutes les armes enlevées par lui au château de Cours, faute de quoi laccord serait non avenu (1496). »
Reportons-nous à quelques années en arrière et rendons-nous dans la petite ville de Cours, pour assister à un spectacle assez intéressant. Cest en lannée 1459, le chevalier Fortanier de Lat, vient dêtre pourvu de la commanderie de Cours et y arrive pour en prendre possession. Son premier soin est de réunir dans léglise paroissiale tous les habitants et de leur réclamer le serment de fidélité, quils doivent à tout nouveau seigneur, écoutons la réponse des bonnes gens de Cours: ils ne se refusent pas à obéir à cette injonction, mais ils font observer avec cette indépendance municipale qui se rencontrait alors même dans les plus petites localités, que, daprès la coutume, le commandeur doit commencer par prêter le sien. Reconnaissant la justice de cette réclamation; le chevalier Fortanier de Lat, jure à ses vassaux, la main étendue sur le missel et sur une relique de la vraie croix, « quil leur sera bon et loyal seigneur, gardera leurs franchises; fors et coutumes, et les protégera contre toute violence selon son pouvoir. »
Immédiatement après, les consuls prêtent à leur tour leur serment de fidélité et reconnaissent le commandeur pour leur seigneur, haut, moyen et bas justicier.
Cette scène ma paru digne de fixer un instant lattention: elle montre comment nos pères entendaient lhonneur de leurs villes et de leur consulat, et quels étaient les rapports entre seigneurs et vassaux au moyen-âge, tandis quune, école moderne semble prendre à tâche de ne montrer, durant cette période, que la plus intolérable tyrannie vis-à-vis de la plus humiliante servilité.
Lannée suivante, ce même commandeur inaugura son administration, après avoir sans doute complété les fortifications de la place, par loctroi dune nouvelle charte de coutumes à ses vassaux. Ce document traite surtout de la défense des remparts, de la garde des portes et donne des instructions détaillées sur la conduite à tenir dans le cas, où une troupe armée demanderait le passage à travers la ville, ou voudrait simplement se procurer des vivres (janvier 1460).
Dans ces temps troublés, cétaient là des questions du plus haut intérêt et de la plus palpitante actualité.
Ce fut probablement pour confier la circonscription de Cours à des mains capables de la gouverner et de la soutenir dans ces périodes difficiles que les Grands Prieurs de Toulouse avaient fondu, vers le milieu du XVe siècle, cette commanderie dans celle dArgenteins. Cette mesure fut définitivement confirmée par une bulle du Grand-Maître, Pierre dAubusson (1495).
Ce changement dautorité se fit bientôt sentir et, en 1505, nous voyons le commandeur, Bernard de Goulard, obliger les officiers de Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, dans ses juridictions de Loustrange et de Coultures, à lui rendre un prisonnier quils sétaient permis darrêter sur le territoire de Cours. Si, pendant les guerres religieuses il ne semble pas que la ville, protégée par ses hautes murailles, ait été prise et saccagée, il nen fut pas de même de la campagne avoisinante, où les récoltes des Hospitaliers et de leurs vassaux furent sans cesse dévastées par les coureurs des garnisons huguenotes de la contrée. Seule, la masse imposante du château avait traversé, sans se laisser entamer, cette longue période si agitée; le procès-verbal de visite de lannée 1752 peut nous, y faire pénétrer par son ravélin, nous permettre de nous promener: « dans sa vaste cour tout entourée de murailles et flanquée de neuf tours, et nous faire admirer le donjon, devant au milieu de toutes ses fortifications ses assises noircies par les siècles. »
Comme nous lavons fait remarquer plus haut, Cours, à la fin du XVIIIe siècle fut de nouveau détaché dArgenteins, et forma avec les membres de Saint-Loubert, Coutures, Montfrin, Nazareth, Romestang, Bouglon, la Tour dAvance, Asques et Barbefère, une nouvelle commanderie qui neut quune existence bien éphémère (1780-1790).
Liste des Commandeurs de cours
1324. Bernard de Folquier.
1325. Pierre des Colombiers.
1330-1345. Botger de Mirepoix.
1383-1418. Menaud de Colomb.
(En 1459, réunion de Cours à Argenteins)
Liste des Commandeurs du membre de Cours.
1510-1512. Raymond de Boulet.
1517-1518. François de Manas.
(En 1780, rétablissement de la commanderie de Cours)
Commandeur de Cours (2me période)
1780-1786. René de Léaumont.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de lordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883. BNF
Commanderie de Cours
La seigneurie de Cours avec ses dépendances devait avoir une grande étendue, si on la proportionne à limportance de son titre en plein moyen âge.
Avant 1316, elle a rang de vicomté, puisque, le 12 janvier de cette année, Edouard II écrit au sénéchal de Gascogne pour faire réintégrer Espalus Derans dans la châtellenie de Monteget, confisquée au vicomte de Cours par le roi de France. Plus tard, le prince doutre-mer, layant reprise, voulut quelle fût rendue à son maître primitif, lequel était hommager des seigneurs de Cours (1).
1. Nous nous bornerons à citer un fragment de lacte latin qui constate la saisie et la restitution. Cest encore Brequigny qui nous le fournit dans son volume XX, folio 233 : « Rex sen. suo vascon. qui nunc est vel qui pro tempore fuerit vel eorum loca tenentibus, salutem. Cum nuper ad peticionem Espali Derans nobis suggerentis quod Arnaldus Raymundi, vicecomes de Curt. (ibus), prefatum Espalum de Castro suo de Montegeto tempore sufficiencie inter celebris memorie dominum quondam regem Anglie patrem suum et regem Franc, super guerra inter eos indicto ducatu dudum habita inepte vi et armis disseisivit et castrum illud eidem Espalo adhuc injuste detinet ad dampnum suum non modicum et exheredacionis periculum manifestum, vobis mandaverimus, etc. »
Cest sur le territoire de la vicomté de Cours (2) que fut découpée, au commencement du XIIIe siècle, la commanderie de Cours. Philippe le Bel, qui devait, vingt-trois ans plus tard, devenir le persécuteur et lexécuteur de lordre du Temple, lavait comblé de largesses au début de son règne.
Après avoir accompli successivement plusieurs donations au bénéfice des maisons de Cours et de Romestaing, il ratifia, le 24 mars 1289, lensemble de es libéralités par des lettres confirmatives (3).
2. Il y avait également en Normandie une baronnie et une maison de Cours qui napparaissent, du reste, que fort tard et fort peu dans lhistoire. Si cette famille se rattache à la souche de Gascogne, cest par des liens trop mystérieux pour que nous puissions hasarder la moindre conjecture. Le P. Anselme, tome VII, page 788, D, parle de la seigneurie et des seigneurs de Cours et fixe leur siège dans la province du nord.
3. Collection Brequigny, tome II, folio 41. (Bibliothèque impériale)
Durant les guerres de religion, la commanderie de Cours fut une terrible voisine pour les Huguenots.
Lédit de pacification publié à Amboise, le 19 mars 1563, navait été quune suspension darmes entre deux partis épuisés par des tueries réciproques.
Les catholiques avaient violé la trêve à Casteljaloux, et ils furent jetés dans la tour de Magnebeuf, qui était alors la prison de cette ville. Jeanne dAlbret, ayant appris que le commandeur de Cours avait projeté un coup de main pour délivrer les captifs, dépêcha à Xaintrailles la missive que nous transcrivons ici :
« Saintrailles, jai présentement été avertie que le commandeur de Cours et les capitaines Sendat et Laburnatière ont fait quelques armes et levées dhommes, pour enlever par voie de fait et de force les prisonniers, qui, de lordonnance du vice-sénéchal, sont détenus et arrêtés en ma ville de Casteljaloux ; chose qui ma semblé en telle importance que, pour aller au-devant dun si grand mal, étant mêmement question de lautorité du roi et de sa justice et de la conservation de ses édits, et que, par ce moyen, lon moyenne recommencer à lui être désobéissant ; que, pour empêcher une telle violence, vous ne fauldrez, tout incontinent, cette lettre reçue, monter à cheval pour vous en aller au dit Casteljaloux, et là étant arrivé, appeler les magistrats et consuls et autres gens de bien de ladite ville, faire faire guet aux portes, afin que les susdits nexécutent leur entreprise et où ils sen mettraient en devoir, y faire de votre autorité telle résistance que lautorité en demeure au roi, à moi et à justice, sous peine de être responsables des prisonniers et sen prendre à vous sil vient faute, lesquels à cette cause vous pourrez mettre en mon château, pour mieux vous en assurer et les rendre à justice, comme par justice ils ont été arrêtés. Priant Dieu, Saintrailles, quil vous ait en sa sainte garde (Signé)
« — De Nérac, ce 19 avril 1564.
« JEHANNE. »
Et plus bas :
« BRONDEAU (4) »
4. Histoire de lAgenais, du Condomois et du Bazadais, par Samazeuilh ; tome II, pages 122 et 123.
Cette lettre permet dapprécier le caractère du chevalier dont on redoutait lattaque et lénergie de la souveraine qui défendait son autorité menacée.
En septembre 1574, Nogaret de La Valette, qui avait, en compagnie de Montluc, subi un échec devant Clairac, vint donner lassaut au château de Cours.
Le capitaine Brocas, défenseur de cette place, ne consentit à la reddition que lorsquil eut reconnu limpossibilité de résister au canon catholique.
La garnison eut lavantage de se retirer avec lhonneur sauf, de garder ses armes et dêtre reconduite sous escorte jusquà une lieue du camp. Les termes du traité garantissaient aux soldats réformés quil ne serait fait, ni à eux, ni à leurs chevaux, mal ni déplaisir de tout le jour. De plus, une sauvegarde pour le salut des personnes et des biens devait être accordée à tous ceux qui prendraient lengagement dêtre fidèles au roi et obéissants à ses édits. A ces conditions, la forteresse fut livrée, avecques toutes munitions, tant de vivres que autres de guerre, soit mousquets, poudres et autres (5).
5. Histoire de lAgenais, du Condomois et du Bazadais, par Samazeuilh ; tome II, page 183.
Biron, marchant à grandes journées, avait culbuté les troupes de la Rochefoucauld près de La Plume, traversé Francescas an galop et gagné les portes de Nérac. La cour, à la nouvelle de son approche, tomba dans une soudaine et profonde panique. Par bonheur, dAubigné parvint à rallier quelques gentilshommes de Casteljaloux, ses anciens amis, et son attitude calma le trouble de la reine et de la princesse de Navarre.
Henri IV ne tarda pas à rentrer dans la ville menacée ; alors le chroniqueur calviniste, suivi seulement de quinze arquebusiers à cheval, reprit la route de Bazas. Sous les murs du fort de Cours, il fut assailli par soixante chevau-légers de La Haye. DAubigné choisit si bien ses advantages, que, lattaquant, laissa trois gentilshommes morts. De son côté, il neut que deux blessés (6).
6. Mémoires dAgrippa dAubigné, édition Charpentier, page 36.
Vers 1660, les établissements militaires et religieux de Cours, de Romestain, de Saint-Arromman et de Saint-Martin, furent incorporés et fondus dans le prieuré dArgentens, dont le siège était tout proche de la vigne du roi, aux environs, de Nérac (7).
7. Biographie de larrondissement de Nérac, par Samazeuilh ; page 72.
Les rejetons des anciens maîtres du territoire de Cours avaient successivement abandonné le siège héréditaire de leur race et étaient allés prendre racine et faire souche nouvelle sur dautres points de lAgenais, à Laroque-Timbaut, à Teyssonac, à La Salle du Prat, etc. Le dernier possesseur du berceau de ses ancêtres fut Jean de Cours. A sa mort, son patrimoine incomba à ses deux filles Guitarde et Huguette. Celles-ci dépouillèrent la famille de son fief primitif et le transmirent, en échange de 50 écus dor, au gendre de leur troisième sœur, Nanguine de Cours, femme de N... de Montfarès, seigneur de Fougerolles, dont la fille, Marguerite de Montfarès, nièce des seigneuresses de Cours, avait épousé Jean de Luppé. Marie de Luppé, son héritière, apporta le château de Cours dans la maison de La Goute par son union avec Amanieu de La Goute, seigneur de la Poujade. Elle passa plus tard aux Montalembert de Montbeau, qui lobtinrent, eux aussi, par suite du mariage de lun des leurs avec la fille du marquis de La Poujade.
A la terre de Cours était attaché lexercice de la haute, moyenne et basse justice. A la fin du dernier siècle, quoique fort réduite, elle englobait dans son périmètre les paroisses de Cours et de Montguzon. Sa superficie était de trois cent trente-huit seterées, mesure dAgen.
Pressé par les exigences de ses créanciers, M. le comte de Montalembert aliéna sa belle possession à M. de la Sylvestrie pour deux cents et quelques mille francs.
Le comte de Montalembert, avant de consommer la vente de Cours, colligea religieusement tous les titres et livres terriers qui se rattachaient au passé de cette seigneurie et de ses seigneurs. Un inventaire chronologique et explicatif fut opéré par son ordre.
Une copie authentique de ce travail, accompli par un archiviste du temps, fut adressée au vicomte Jean-Antoine de Cours, capitaine au régiment de la Sarre, en son château de Lavalade. Grâce à ce document et aux immenses ressources des collections de la Bibliothèque impériale, nous avons pu faire surgir, du sein de la poussière et de loubli, les quatre ou cinq premiers degrés qui vont tenir la tête de léchelle des générations.
Sources : Noulens, Joseph. Maisons historiques de Gascogne, ou Galerie nobiliaire de cette province, pages 9 et suivantes. Paris 1863 BNF
Grayan-et-l'Hôpital (33)
Commanderie de GrayanDépartement: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Vivien-de-Médoc, Commune: Grayan-et-l'Hôpital — 33
Commanderie de Grayan
Vers le milieu du XIVe siècle, dans cette petite commanderie vint se fondre celle de l'hôpital de La Grayan. Cette dernière devait sa fondation aux seigneurs de Lesparre, qui continuèrent à en être les bienfaiteurs. Le 2e jour de novembre de l'année 1168, « le noble seigneur Sénebrum, sire de Lesparre, dame Aupays sa femme, et leur fils Ayquelin Wilhelm », donnèrent à l'Ordre de Saint-Jean leur terre et seigneurie de La Grayan ; ils accordaient aux Hospitaliers et à leurs futurs vassaux les exemptions « du service militaire, du péage, pontonage, fouage, aides tailles et corvées de toutes sortes »; ajoutant enfin à la liste de leurs libéralités le droit d'usage dans les bois et landes du territoire des « Mons », ils investirent les chevaliers de Saint-Jean de tous les privilèges dont ils jouissaient eux-mêmes dans cette seigneurie.
A cette donation qui eût pour témoins les plus illustres chevaliers du pays, le généreux sire de Lesparre en ajouta bientôt une nouvelle: en présence de Guillaume, abbé de l'Isle et de Guillaume abbé de Verteuil, il donna à frère Michel, précepteur de la nouvelle circonscription, son « fief de Formentar. »
Un peu plus loin nous trouvons son petit-fils « Cénebrun de Lesparre », confirmant solennellement les libéralités de sa famille envers la commanderie de La Grayan, dans la maison de l'hôpital du Pont-Neuf de Bordeaux, où se trouvaient rassemblés sous la présidence de Bernard-Jourdain, commandeur du Bordelais, une foule considérable de chevaliers et de chapelains de l'Ordre de Saint-Jean (1238).
Comme nous l'avons vu maintes fois se produire ailleurs, les descendants des fondateurs de cet hôpital devaient s'en montrer les adversaires et tenter de reprendre ce dont leurs ancêtres s'étaient jadis dessaisis. Dans les premières années du XIVe siècle, le noble Baron Nayquem Guillaume sire de Lesparre, disputait au commandeur de La Grayan ses droits de seigneur haut justicier. Effrayé de la puissance de son adversaire et redoutant pour l'avenir de l'hôpital les conséquences de ce voisinage, le commandeur frère P. Guifre préféra transiger et signa, le 11 novembre 1311, un accord, en vertu duquel le sire de Lesparre devait avoir la haute justice dans le territoire limité par les croix, tandis que la basse justice resterait indivise entre lui et les Hospitaliers. Une autre transaction dut être signée en 1356 entre frère R. de Lacombe et le nouveau seigneur de Lesparre, messire Sénebrun, pour fixer d'une manière définitive les limites de la commanderie.
Commandeurs de La Grayan
1190. Michel.
1295. Raymond de Sert.
1311. Pierre Guifre.
1356. Raymond de Lacombe.
Charte nº LXXXV, donation de La Grayanes à l'Ordre de Saint-Jean en 1168
Universis presentes inspecturis, G. Archepresbiter Sparrae salutem, in Domino sempiternam. Ut quae geruntur in tempore firmiora permaneant et quacumque noticia propagentur, in posteros litterarum solent memoria preservari. Unde est quod, quando Dominus Sparrae et Dna Aupays, uxor ejus, fundaverunt domum hospitalis de la Grayanes, donaverunt et quitaverunt Deo et pauperibus hopitalis Iherosolimitani et fratribus ibidem comorantibus omnem dominacionem, omnem justiciam et juridictionem, quam ille habebat in loco jamdicto de la Grayanes et super omnibus habitantibus in eodem [...]
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Hôpital de Grayan
Domus Hospitalis Grayan et Hôpital
Commanderies du Grand Prieuré de Toulouse — Par département
— L'Hôpital de Grailhan Grayan-et-l'Hôpital (L'Hôpital) Gironde
Sources: Pierre Vidal — Hospitaliers et Templiers en France Méridionale — Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte — Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne — Editions CNRS.
Hôpital de Grayan
— Comme indiqué dans la rubrique des réalisations à concrétiser en 2009, le décor du rond-point de l'Hôpital fera référence au passé.
— En 1128, des seigneurs de Lesparre firent un legs en fondant un hôpital pour l'accueil et le réconfort des pèlerins, les « Jacquets » qui, traversant la Gironde entre Talmont et Soulac, passaient par ce lieu pour se rendre à Saint-Jacques de Compostelle.
— Cet hôpital fut ensuite donné, vers 1168, à l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui deviendra plus tard l'ordre de Malte.
— Le Saint Patron de l'Hôpital (de Grayan et l'Hôpital) demeure d'ailleurs encore aujourd'hui Saint Jean.
— L'ordre était divisé en associations nationales et les biens à administrer confiés entre autres, à des commandeurs.
— L'Hôpital de Grayan, qui se nommait alors Hôpital de la Grayannes, fut le 4ème à être fondé en France. Il se situait au bord du « chemin de la Reyne » conduisant à l'Hôpital des Templiers de Vensac.
— Au XVe siècle, il y avait 9 commanderies en Gironde dont 3 en Médoc, situées sur le bord du fleuve: Grayan, Benon et Arcins.
— De l'Hôpital initial, il ne reste aucune trace si ce n'est un dessin à la plume réalisé par le baron de Marquessac en 1864, représentant la chapelle romane de l'époque, en partie détruite.
— Dans cette chapelle, il observa des colonnes et une croix templière sculptée au sommet, témoignages de cette époque.
Sources: Grayan et l'Hôpital, bulletin municipal nº 15 — 2e semestre 2008
Les Ordres Militaires en Gironde
Ils ont été très présents en Médoc: les Templiers d'abord qui ont laissé leur souvenir à Saint-Sauveur-du-Temple ou Temple-de-Sautuges, actuellement Le Temple, mais aussi au Temple de Planquetorte, près de Saint-Vivien.
L'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem devenu un peu plus tard ordre des chevaliers de Malte, qui a profondément marqué cette région. Ces deux ordres ont constitué, à l'époque féodale, l'armature sociale et administrative du Médoc.
Les chevaliers de Malte s'établissaient de préférence au voisinage des voies d'eau, car ils avaient une vocation de navigateurs et surtout de « secouristes », venant en aide aux voyageurs qui naviguaient. La situation amphibie du Médoc les y a sans doute attirés.
Ils assuraient le passage de la Gironde — de même que les moines de diverses communautés — et s'occupaient également de l'entretien des routes et des ponts utilisés par les pèlerins, ainsi que de l'organisation des haltes.
Des hôpitaux, dont il reste peu de traces, mais que des noms de lieux évoquent fréquemment, accueillaient les voyageurs dans le besoin: le Hameau des Pèlerins, l'hôpital de Grayan fondé en 1189, celui de Benon fondé en 1154, celui de Saint-Germain-d'Esteuil, l'hôpital de Mignot près de Cissac devenu chapelle d'Anteilhan, disparue au XIXe siècle, hôpitaux à Pellecahus près de Saint-Julien, Saint-Léonard à Lesparre où l'on a trouvé de nombreux restes de pèlerins morts en route dont le crâne portait la coquille Saint-Jacques, Saint-Trélody, Saint-Jean-de-Secondignac près de Vertheuil,Tourteyron près de Saint-Christoly, et de nombreux autres, tous situés généralement près des accostages.
Des commanderies de Saint-Jean-de-Jérusalem se sont implantées en Médoc, parmi les premières en France. Celle de Benon fut établie en 1154 sur des terres données par Sénébrun, sire de Lesparre. On sait qu'elle bordait la route du pèlerinage vers Jérusalem et qu'elle était difficile à gérer parce qu'elle était située sur des landes où sévissaient des routiers pillards.
Celle de Grayan est également fort ancienne et celle d'Arcins, près d'un port sur un marais, avait autorité sur toutes les annexes de la région jusqu'à Saint-Sever, dans les Landes.
En 1444, il y avait neuf commanderies en Médoc, presque toujours fondées sur des hôpitaux.
Sources: Association L'Appel du Chemin — Soulac
Clément V
— Le pape Clément V, Bertrand de Got, est de Gascogne, de Villandraut plus exactement. Il est le troisième fils de Béraut de Got, seigneur de Villandraut, de Grayan, Lieran et Uzestre.
Le Procès des templiers de Stéphane Ingrand. Editions Carnot — 2004
Hôpital Saint-Jean de Bordeaux (33)
Hôpital Saint-Jean de BordeauxDépartement: Gironde, Arrondissement et Cantons: Bordeaux — 33
Domus Hospitalis Bordeaux
Membres: Temple de Bordeaux, Saint-Jean de Bordeaux, Arveyres, Cadarsac, Fargues, La Grave-d'Ambarès, La Lande, Pommeyrol, Chalauze, Marcenais, Queynac, Saint-Michel-de-Rivière, Sallebruneau, Puche, Buch, Aubèze, Frontenac, Benon, La Grayanes, Cunctis, Parentis.
Le Temple de Bordeaux
Bordeaux était jadis le chef-lieu d'une importante circonscription de l'Ordre du Temple, qui parait du reste avoir rencontré de nombreuses et puissantes sympathies dans la contrée, si nous pouvons en juger par le nombre des établissements qu'il y possédait. Les archives se taisent sur les origines du Temple de Bordeaux. Vers le milieu du XIIe siècle, les religieux de la sainte milice étaient établis au quartier de Pech-Paulin, dans le centre même de la ville, non loin de la cathédrale Saint-André. Déjà à cette époque, l'importance de leurs possessions dans les environs les avait engagés à les placer sous la direction d'un « Maître du Temple dans le Bordelais. » Mais comme nous avons pu le constater ailleurs si la ville servait de centre à leur administration, c'était surtout en dehors que s'étendaient leurs domaines et que s'exerçait leur influence. Au moment de la suppression de l'Ordre, outre divers fiefs dans l'intérieur de la cité, « la Lande du Moulin, les Temples de Santuges, de Planquetorte, de Forteyron, etc. », et sur l'autre rive de la Gironde, « la Grave d'Ambarès, Arveyres, Saint-Pierre-des-Vaux, etc. », dépendaient du Temple de Bordeaux. Aussi grâce à son influence prépondérante, resta-t-il le centre de la nouvelle commanderie, à laquelle il légua son nom.
Sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Grâce à cette fusion de deux circonscriptions importantes, la commanderie de Bordeaux devint une des plus considérables du midi, et bientôt après cette époque, la nécessité du morcellement de cette circonscription s'imposa aux déterminations des supérieurs de l'Ordre qui créèrent la commanderie d'Arceins. Cette mesure fut loin d'être du goût du chevalier Arnaud-Bernard Ebrard, Commandeur de Bordeaux, qui ne s'y soumit qu'avec la plus grande difficulté. L'exemple d'insubordination donné ainsi par un des dignitaires de l'Ordre, semble avoir été contagieux aussi voyons-nous ce commandeur obligé de réclamer à son tour l'autorité du Grand-Maître, Fernand de Hérédia contre un religieux de l'Ordre, frère Bernard de Bocard, qui avait usurpé sur la commanderie le membre du Bouchet, situé dans le diocèse de Dax, occupé de vive force le château, et refusait de le rendre à son légitime propriétaire. Une bulle du Grand-Maître, datée d'Avignon, le 10 du mois de septembre 1875, enjoignit au chevalier récalcitrant de restituer au commandeur de Bordeaux ce qu'il lui avait enlevé et de comparaître devant le conseil suprême de l'Ordre pour y rendre compte de sa conduite.
Une discussion du même genre se produisit dans le courant du XVe siècle. Le Grand-Prieur de Toulouse, P. de Raffin, ayant prononcé la réunion à la commanderie de « Cazalis » des membres de « Cunctis » et « Parentis », « Saint-Geniez » et « Billos », qui dépendaient jusqu'alors de celle de Bordeaux, le commandeur de cette dernière, Guyot de Montarnal, réclama énergiquement la restitution de cette partie de ses domaines. Le Grand-Prieur, Pons de Maleville, transigea avec lui et, pour calmer son mécontentement, consentit à lui rendre les membres enlevés à sa commanderie, et, accorda en échange à son compétiteur « Asques et Bardefre », qui avaient été joints quelque temps auparavant à la circonscription de Bordeaux (4 juin 1485)
Les commandeurs de l'hôpital Saint-Jean, à peine en possession de l'héritage des Templiers, s'empressèrent d'abandonner leur modeste habitation du « Bout du Pont », pour venir s'installer dans la magnifique résidence qui élevait ses puissantes murailles auprès de l'église du Temple. Peu à peu cependant, comme les occupations guerrières des chevaliers au-delà des mers et leur prédilection pour les donjons féodaux, qu'ils possédaient dans la campagne, rendaient très rares leurs séjours dans le Temple de Bordeaux, ils négligèrent de veiller à l'entretien et à la conservation de ces vieux bâtiments. A la fin du XVIIe siècle, le commandeur Emmanuel de Chabaud Tourette, Receveur de son Ordre au Prieuré de Toulouse, fit construire sur les ruines de la demeure féodale des Templiers un somptueux hôtel, qui servit définitivement de demeure aux chevaliers de Saint-Jean jusqu'à la Révolution.
Non loin de là, sur un terrain, dépendant de l'ancien Temple de Bordeaux, un chevalier d'Absac de la Douze obtint du chapitre provincial de Toulouse l'autorisation de faire construire à ses frais une chapelle, qui fut placée sous le vocable de Sainte-Catherine (1594). Dans cette église, qui n'existe plus de nos jours, mais qui a donne son nom à une des principales rues de la ville, nous voyons, peu d'années après, venir s'établir la « confrérie des maistres tapissiers et contrepoinctiers de Bordeaux. » Le chevalier de Chabaud-Tourette, Procureur du commandeur de Mélignan, leur avait accordé l'autorisation d'exercer leur dévotion et piété dans la dicte chapelle, à la condition de se charger de son entretien et de son luminaire, il leur avait même permis d'y ensevelir les confrères décédés, s'ils consentaient à y faire placer une cloche à leurs frais (18 mars 1631).
Les dépendances de la commanderie étaient très nombreuses, soit dans le Bordelais, soit dans les contrées limitrophes. Diminué dans le principe par la création de la commanderie d'Arceins, leur nombre s'accrût peu à peu dans la suite par la suppression de plusieurs petites circonscriptions qui vinrent se fondre successivement dans leur importante voisine. Ses principaux membres étaient:
Cunctis (?)
Marcilhan (?)
Mingot (Hautes-Pyrénées ?)
Mayrigue, dans le Fronsadais (?)
Pellecahut (Peut-être Pelle Chahus près de La Romieu dans le Gers ?)
Le Vigean
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Eysines - 33
Domus Hospitalis Le Vigean
Blanquefort
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Eysines - 33
Domus Hospitalis Blanquefort
Eysine
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Eysines - 33
Domus Hospitalis Eysine
Martignas
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Mérignac, Commune: Martignas-sur-Jalle - 33
Domus Hospitalis Martignas
Salles
Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Conton: Salles - 33
Domus Hospitalis Salles
Bilos
Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Conton: Salles - 33
Domus Hospitalis Bilos
Parentis
Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Parentis-en-Born - 40
Domus Hospitalis Parentis
Ambarès
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Ambarès-et-Lagrave - 33
Domus Hospitalis la Grave d'Ambarès
Arveyres
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Arveyres
Cadarsac
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Cadarsac
La Lande de Pomerol
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis La Lande
Pomerol
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Libourne - 33
Domus Hospitalis Pomerol
Et Chalauze près de Libourne
Marcenais
Département: Gironde, Arrondissement: Blaye Canton: Saint-André-de-Cubzac - 33
Domus Hospitalis Marcenais
Queynac
Département: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Libourne, Canton: Galgon - 33
Domus Hospitalis Queynac
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Commune: Blasimon - 33
Domus Hospitalis Sallebruneau
Aller sur le site de http://www.assrag.org/fr/sallebruneau-histoire.html Sallebruneau
Le Puch
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Domus Hospitalis Le Puch
Mauriac
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Domus Hospitalis Mauriac
Frontenac
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Targon - 33
Domus Hospitalis Frontenac
Buch
Département: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: La Teste-de-Buch - 33
Domus Hospitalis Buch
Saint-Léger
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Les Landes des Graves - 33
Domus Hospitalis Saint-Léger
Bénon
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Le Sud-Médoc, Commune: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Bénon
En Médoc et ses dépendances La Grayanès.
Saint-Germain-d'Esteuil
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Lesparre-Médoc - 33
Domus Hospitalis Saint-Germain-d'Esteuil
Castelnau-de-Médoc
Département: Gironde, Arrondissement et Canton: Lesparre-Médoc - 33
Domus Hospitalis Castelnau-de-Médoc
Saint-Sauveur
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Saint-Sauveur
Vertheuil
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Vertheuil
Etc.
En 1752, la commanderie de Bordeaux était affermée 16.500 livres; les charges s'élevant à la somme de 3165 livres, réduisaient son revenu net à 13.335 livres.
Hôpital Saint-Jean de Bordeaux
Si l'établissement des Hospitaliers de Saint-Jean dans la ville de Bordeaux était moins important que celui des Templiers, il n'en est pas moins vrai que le nombre de ses dépendances dans la contrée avoisinante témoigne pourtant d'une assez grande prospérité. Du reste, un vieux cartulaire dont nous aurons l'occasion de reparler dans la suite, mentionne que les plus anciennes donations leur furent faites dans le pays au temps du Prieur Gérard, c'est-à-dire aux premières années du XIIe siècle. Avaient-ils à cette époque un établissement dans la ville même de Bordeaux ? C'est ce dont nous doutons fort, sans pouvoir néanmoins rien affirmer. On les trouve, au commencement du XIIIe siècle, occupés à s'y créer une résidence. En l'année 1224, le doyen et le chapitre de la cathédrale Saint-André étaient vivement irrités de la construction d'un oratoire, que venaient d'élever les chevaliers de Saint-Jean, sur le territoire de leur paroisse, « au bout du Pont-Neuf de Bordeaux. » L'affaire soumise au jugement du Saint-Siège, fut renvoyée de Rome à la décision de trois commissaires, Ranulphe, évêque de Périgueux, A. de Sammathie, archidiacre du chapitre de Saint-Front, et l'abbé de la Peyrouse. Ceux-ci, après avoir examiné les droits des deux parties, rendirent leur jugement à Bordeaux, le mardi après Pâques de l'année 1224: pour réparer envers les chanoines les dommages que devait leur causer l'érection de la chapelle « du bout du Pont », les Hospitaliers, devaient leur payer une rente annuelle de 60 sols; s'ils refusaient de s'acquitter de cette redevance dans les délais fixés, le doyen du chapitre avait le droit de confisquer la clef et les ornements de l'oratoire et d'y faire célébrer les offices à son profit, jusqu'à ce qu'il se fut complètement indemnisé. Si les Hospitaliers bâtissaient à l'avenir une autre chapelle dans la ville de Bordeaux, ils s'engageaient à partager avec les chanoines tout ce qu'ils recueilleraient, « à l'exception des chevaux, vêtements, armures, etc., donnés pour le service de la Terre-Sainte. » Ils devaient également partager les frais de sépulture de toute personne qui, malade hors de la maison de Saint-Jean, mourrait revêtue du manteau de l'Ordre; à moins qu'elle ne se fut transportée à l'hôpital « à pied, sans s'appuyer sur le bras de personne ou à cheval, sans y être soutenue et sans avoir été aidée pour y monter ou pour en descendre »; auquel cas elle était considérée comme faisant partie de la maison et les Hospitaliers ne devaient rien au chapitre. Le Grand-Maître Guérin de Montaigut, comme nous le lisons dans Vertot, parcourut cette année là les différentes circonscriptions de son Ordre, pour y recueillir des subsides; à son passage à Bordeaux, il confirma cet accord et apposa au bas de cette charte son sceau, à côté de ceux du commandeur, P. de Loupe, du Doyen et du chapitre de Saint-André.
Dans la suite, un des commandeurs de Bordeaux tenta de s'affranchir de ce tribut, d'autant plus onéreux que la transmettre à cette sentence. Toutefois, ce dernier ayant soulevé de nouvelles difficultés et formulé de graves griefs contre le commandeur, une transaction fut conclue, par laquelle les Hospitaliers devaient continuer à faire dire la messe annuelle de la fête de Saint-Pierre, se contentant pour cela d'une rente de 20 sols bordelais (1365).
Ayant abandonné, ainsi que nous l'avons vu plus haut, leur modeste établissement « du Pont-Saint-Jean », les Hospitaliers durent par négligence le laisser tomber en ruines; il n'est plus fait mention que de la chapelle dans les procès-verbaux de visites de la commanderie. Le nom de Saint-Jean, que porte encore le quartier de la ville est le seul souvenir qui subsiste aujourd'hui de la demeure des chevaliers de l'Hôpital.
Liste des Commandeurs du Temple de Bordeaux — Templiers
1167. Pierre de Saint-Jean.
1170. Raymond-Wilhelm de Fronsac.
1294. Hélie Amanieu.
1298. Guillaume de Mayrenetz
Liste des Commandeurs du Temple de Bordeaux — Hospitaliers
1321-1353. Pierre d'Arbussac.
1370-1377. Arnaud-Bernard Ebrard.
--------1380. Dorde Ymbard.
1385-1392. Arnaud de la Col.
1399-1423. Gaillard de Montet.
1426-1439. Folquet de Valat.
1441-1467. Jacques de Brion.
1467-1470. Salvat de Sorhocle.
1473-1480. Antoine de Murat.
1482-1486. Guy de Moutarnal.
1487-1492. Oddet de las Graulas.
1496-1516. Jean de Valon.
1521-1522. Raymond de Riol.
1526-1533. Oddet de Massas.
1540-1547. Claude de Gruel Labourel Grand-Prieur de Toulouse.
1558-1574. François de Gozon-Mélac.
1582-1597. Gabriel d'Abzac de la Donze.
1599-1603. Pierre de Roquelaure Saint-Aubin.
1606-1626. Bernard de Mélignan-Treignan.
1626-1636. Pierre de Merles-Bauchamp.
1640-1642. Jean d'Arpajon.
1661-1665. Jacques de Pichon.
1669-1688. Jean de Montet.
1690-1692. Alexandre de Villeneuve-de-Vence- Grolière.
1695-1696. Jacques de Noailhan.
1697-1710. Claude de Moreton-Chabrillant.
1737-1752. François de Piolenc, Grand-Prieur de Saint-Gille.
1759-1765. Pons-François de Rosset-Rocozel.
1780-1789. Le bailli de la Tour.
Liste des Commandeurs de l'Hôpital Saint-Jean de Bordeaux.
(Environ) 1100-1140. Adhémar.
1192. Pierre de Saint-Cyrice.
1222-1229. Pierre de Loupe.
1236. Bertrand de Saint-Julien.
1295. Raymond de Savignac.
1303-1307. Wilhelm Faur.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Lagrave-d'Ambarès (33)
Eglise de Lagrave-d'AmbarèsDépartement: Gironde, Arrondissement: Bordeaux, Canton: Carbon-Blanc — 33
Localisation: Hôpital La Grave-d'Ambarès
L'église et la paroisse de La Grave-d'Ambarès dépendaient autrefois de la Maison du Temple de Bordeaux ; elles passèrent ensuite aux chevaliers de Malte qui les possédaient encore à la fin du siècle dernier. La paroisse, voisine de Saint-Loubès, a été depuis englobée dans celle d'Ambarès (1) et l'église, abandonnée depuis la Révolution et appartenant maintenant à Monsieur le baron de Boisredon, a été transformée en cuvier ; elle se compose d'une seule nef voûtée en berceau ogival et divisée en deux travées inégales par un arc doubleau retombant sur deux colonnes à demi-engagées dans les murs latéraux. Les chapiteaux de ces colonnes sont très simples mais d'une forme élégante ; des contreforts plats renforcent les murs à l'extérieur. Cette église, extrêmement sobre d'ornements, date de la fin du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe. Une chapelle a été bâtie, au XVIe siècle, contre le flanc nord du choeur. A la même époque (le mur méridional menaçant probablement ruine) on construisit de gros massifs de maçonnerie pour maintenir les angles sud-ouest et sud-est.
Les bâtiments dépendants de l'église sont appuyés contre le flanc sud ; il y en avait aussi autrefois contre le chevet ; mais ils ont été démolis.
1. Ambarès est l'orthographe maintenant en usage ; mais, dans les anciens titres, on écrivait Embarès ou plutôt en Barès, in Barezio.
La porte placée à l'occident était jadis en plein cintre ; elle a été rétrécie, de sorte que, dans l'état actuel, il est impossible de voir de combien de voussures elle était surmontée. Au-dessus de cette porte s'ouvre une fenêtre en plein cintre contribuant, avec un grand oculus ouvert dans le chevet, à éclairer la nef qui n'avait, dans ses flancs, d'autres ouvertures que les portes ABC donnant accès dans les bâtiments adjacents.
Sources: Promenades Archéologiques dans le département de la Gironde, par M Léo Drouyn. Société archéologique de Bordeaux, tome II, page 61, premier fascicule. — Mars 1875. Bordeaux 1875. — BNf
Lalande et Pomerol (33)
Commanderies Lalande-et-PomerolDépartement: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne — 33
Commanderies Lalande-et-Pomerol
En franchissant la Dordogne, nous trouvons à peu de distance de la ville de Libourne, les deux petites localités de « Lalande » La Lande et de « Pommeyrols » Pomerol. Elles formaient jadis, avec quelques dépendances voisines, une des plus anciennes possessions de l'Ordre de Saint-Jean dans la contrée. Ses origines nous seraient inconnues sans un vieux cartulaire qui nous raconte l'établissement des chevaliers de l'Hôpital dans la châtellenie de Puynormand. On y lit tout d'abord comment les chevaliers Aychard et Bernard de Seilles donnèrent leurs terres situées entre Brettes et le ruisseau de Comparras, aux chanoines de Saint-Etienne du Peyrat et comment ces derniers, ne voulant pas s'y établir, cédèrent leur nouveau domaine aux Hospitaliers, Adhémar et Ayquelin de Gesta. Cette donation eut lieu du temps du Prieur Gérard, c'est-à-dire dans les premières années du XIIe siècle, elle eût pour témoin le vicomte de Castillon qui s'empressa de l'approuver et de la confirmer. Après avoir énuméré les territoires que l'Ordre reçut successivement de Raymond et de Pierre d'Abzac, de Pons de Montaigne, de W. de Segur, le vieux manuscrit nous apprend que l'Hospitalier Adhémar, administrateur de ces domaines pendant quarante ans, en donna une partie à des cultivateurs, moyennant certaines redevances. Nous voyons ensuite le seigneur Ayz de Puynormand confirmer, en prêtant serment sur les Saints Evangiles, les largesses que son père avait jadis faites à l'Hôpital; Pierre de Saint-Seurin se rendre à l'église de Saint-Denys, pour donner à Hélie de Broliol et aux autres Hospitaliers ses droits sur le ruisseau de Maurias; W. Arnaud de Seilles et dame Orgolose, sa femme, céder leur alleu de Saint-Denys; W. de Montrebet, damoiseau, fils d'Arnaud Faidit, chevalier de Fronzac, se dessaisir de certaines redevances que lui payait l'hôpital de la Lande.
Comme tout le reste du Bordelais, cette contrée fut le théâtre de luttes sanglantes, pendant les guerres des XIVe et XVe siècles. Dans les dernières années du règne de Charles V, chassés d'une partie de cette contrée, les Anglais n'y conservèrent plus que quelques places fortes, hors de l'enceinte des quelles ils n'osaient guère s'aventurer. Le 22 novembre 1380, dans la salle capitulaire du couvent des Frères Mineurs de la ville anglaise de Libourne, se présenta frère Jehan Fornier, religieux de l'Ordre de Saint-Jean. Il venait avec une bulle du Grand-Maître, qui le nommait à la commanderie de la Lande, requérir, au nom du Grand-Prieur de Toulouse le Commandeur de Queynac, frère Bernard Bacquart, de le mettre en possession de ses nouveaux domaines. Or ce dernier, compromis sans doute par le parti anglais, avait jugé prudent d'abandonner son château de Queynac pour se réfugier dans le couvent de Libourne, et se trouvait en présence d'une situation étrangement embarrassante. La Lande et Pomeyrols étaient au pouvoir des ennemis de son très-souverain seigneur, le Roi d'Angleterre, et ces terribles Français étaient bien capables de lui faire un mauvais parti, s'il venait à tomber entre leurs mains. Pour se tirer de ce mauvais pas, le commandeur réunit dans la salle du couvent quelques habitants de la Lande et de Pomeyrols comme lui, réfugiés d'ans la ville de Libourne, et les somma de reconnaître frère Jean Fornier pour leur seigneur. Cette première installation achevée, le commandeur de Queynac chargea un religieux « donat » de la Maison Lande, moins connu et moins compromis que lui, et pouvant sans danger s'aventurer dans la campagne, d'aller accomplir à sa place la mission qui lui souriait si peu.
Domus Hospitalis Lalande de Pomerol
Mais la guerre était encore bien loin de sa fin: la France était destinée à traverser, avant d'arriver à sa délivrance providentielle, une longue période de désolation. Aussi cette contrée, où la lutte fut plus ardente qu'ailleurs, se trouvât-elle à la fin complètement anéantie et ruinée. Si nous voulons connaître l'état de ce malheureux pays, même longtemps après la fin des hostilités, écoutons le commandeur de Bordeaux, Antoine de Murât, faisant, en l'année 1470, le dénombrement de ce qu'il possédait aux environs de Libourne, à messire Charles d'Albret, seigneur de Sainte-Baseille, Gensac, Villefranche, Puynormand, Vayres, et vicomte de Castelmauron; après avoir énuméré ses droits et ses privilèges, le chevalier exposa « que, par les grans guerres et stérilités qui furent au pays bordelois mesmement en la chastellenie de Puynormand, la paroisse de Saint-Johan de la Lande est demeurée longtemps vacante et totalement destruicte, en telle manière que icelle paroisse et la plus grande part de la dicte chastellenie de Puynormand et autres parties circonvoysines sont tombées en ruines et totalement inhabitables. »
Après s'être relevés avec difficulté de cette crise terrible, les commandeurs de la Lande eurent encore des orages à supporter. Ils durent soutenir des luttes acharnées pour la conservation de leur droit de haute justice dans cette localité. Avaient-ils ce droit depuis l'origine, ou s'en étaient-ils emparés à la suite de cette période troublée, c'est ce que nous ignorons; toujours est-il que, vers la fin du XVe siècle, nous voyons le chevalier Odet de las Graulas, commandeur de Bordeaux, porter ses doléances à la chancellerie du Parlement de cette ville, et exposer qu'à l'exemple de ses prédécesseurs, il avait toujours joui sans conteste des droits et prérogatives de seigneur haut justicier de Lalande, que ses vassaux avaient toujours été exempts des services de guet et de garde au château de Puynormand; que, malgré cela, Jean Bonnemin et Richard du Fraël, juge et procureur du seigneur de Puynormand, avaient revendiqué pour ce dernier la haute juridiction de Lalande, dépouillant le commandeur de ses prérogatives, entraînant de force ses vassaux devant leur tribunal et faisant plusieurs autres extorsion et nouvelletés indues. Malgré les lettres qu'Oddet de las Graulas obtint de la chancellerie et qui le maintenaient dans ses droits (1489), il ne paraît pas que ses successeurs aient pu conserver les prérogatives qu'il leur avait léguées. Nous voyons en effet, lors de la vente de la terre de Puynormand par les commissaires de Sa Majesté, le commandeur B. de Mélignan se contenter de la déclaration que dans cette « vente n'était compris aucun des droits des chevaliers, mais seulement celui de justice de la Lande, qui appartient au Roi, comme seigneur de Puynormand (1602). »
Il arrivait aussi que de temps à autre les commandeurs de la Lande abandonnaient leur rôle de victimes pour devenir agresseurs à leur tour. Le commandeur Pierre de Ribon, qui avait, sinon des droits, au moins des prétentions, sur les dîmes de la petite chapelle de Bussac, située sur les confins du Périgord et dépendant de l'abbaye de Cellefraix en Augoumois, résolut d'employer à défaut de titres, la violence pour s'en rendre maître. A la tête d'une troupe de gens armés d'arbalètes et d'épées, il se transporta devant la porte de la chapelle et en enleva les gerbes de la dîme, qui y avaient été déposées. Le Parlement saisi de la plainte de l'abbé de Cellefraix, dût rendre un arrêt contre le commandeur pour cette expédition violente; il n'est plus fait mention de cette prétention dans la suite.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Eglise Saint Jean-Baptiste (Lalande de Pomerol)
L'église, édifiée au début du XIIe siècle, est le seul témoin architectural d'une commanderie de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem(Chevaliers de Malte). Cet ordre, fondé à la fin du XIe siècle, devait assurer l'hospitalité et la défense des pèlerins en Terre Sainte.
Lalande de Pomerol — Sources: Catholibourne
Pour entretenir une telle activité, les hospitaliers avaient besoin de revenus considérables. C'est la raison pour laquelle le grand maître de l'ordre envoya en Occident des chevaliers en vue d'administrer les dons que les seigneurs s'empressaient de faire à cet ordre charitable.
Les hospitaliers construisirent des églises, des hôpitaux, et s'attirèrent ainsi la reconnaissance du peuple.
Dans chaque région, les hospitaliers étaient administrés par des grands prieurés, eux mêmes subdivisés en commanderies. C'est ainsi que dans notre pays Libournais fut créée en particulier la commanderie de POMEROL et de LALANDE.
Sources: Catholibourne.fr
Pomerol, historique communal
Pomerol, Pomeyrols et Chalauze, près de Libourne: Pomerol est un vieux témoin de la civilisation. Son plateau était jadis desservi par deux voies romaines, dont l'une était suivie par le poète Ausone pour se rendre à sa villa de Lucaniac. Au 12e siècle, les
Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem y établirent leur première Commanderie en Libournais et un « hospital », étape privilégiée des pèlerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle. Dévasté pendant la guerre de Cent Ans, le vignoble fût reconstitué aux 15e et 16e siècles pour connaître depuis la seconde moitié du 19e, son essor actuel.
Sources: Historique de la commune de Lalande-de-Pomerol
Roquebrune (33)
Domus Hospitalis RoquebruneDépartement: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Monségur — 33
Domus Hospitalis Roquebrune
Les chevaliers du Temple bâtirent une église à Roquebrune vers 1186. Cette église portait le nom de Sainte-Catherine de Poliac ou Peauliac.
Les Templiers furent remplacés à Roquebrune par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui bâtirent à leur tour l'église paroissiale actuelle dédiée à Saint-Jean, et la commanderie.
Les Bénédictins de La Réole possédaient également, depuis 1098, l'église de Saint-Seurin dans la paroisse de Roduebrune.
La commanderie de Roquebrune, hôpital au XIIe siècle (Rocabruna-Rupabruna), était entourée de fossés avec pont-levis au XIVe siècle.
Dans l'arpentement général de 1672 (paroisse de Roquebrune), on trouve un article qui concerne le commandeur « lequel tienct un chasteau aveque un pont-levis dans la cloicture duquel est lesglize paroisselle du présent lieu avec un petit bois appelé la garène et le simetière qui est contigü et le jardin de la dictte commanderie avec ses eyzines. »
L'église, avec ses trois travées dont une comprend l'abside à chevet droit, est garnie de bancs de pierre. Les travées sont séparées par des colonnes en faisceaux (trois colonnes), les fenêtres sont romanes, le porche est roman et du type militaire, avec quatre archivoltes en retrait. De chaque côté, deux pieds droits et une petite colonne à chapiteaux feuillagés annonçant la transition du roman au style ogival.
La commanderie appartient à un genre d'architecture qui ne paraît pas être très ancien, à moins qu'aux XVIe et XVIIe siècles l'on n'y eût pratiqué des ouvertures qui sembleraient en avoir altéré le style (Lapouyade), telles que fenêtres en croix, et qu'on n'y ait construit de grandes cheminées en hottes renversées. Une fenêtre murée et qu'on remarque dans la façade nord de cet édifiée parait être très ancienne.
Saint-Jean-Baptiste de Roquebrune — Sources: Marie-Claude JEAN
Les marques de tâcherons sur les murs de l'église et de la commanderie, les trous pour placer les bois qui soutenaient les hourds sont encore apparentes, La commanderie de Roquebrune fut assiégée par l'armée du prince de Conti, le 15 décembre 1652.
L'église de Roquebrune est du commencement du XIVe siècle, la commanderie du XVIe.
L'église fut en partie démolie par ordre de Lakanal en 1794-1795; les pierres provenant de cette démolition devaient servir à la construction des écluses du Drot. Elle fut vendue ensuite comme bien national. On restaura l'église en 1808, et la commanderie fut rachetée par la commune vers 1840, et transformée en presbytère et en mairie.
Sources: M. Ph. Queyron. — Société archéologique de Bordeaux, tome XXIX, premier fascicule, pages 111 et 112. Bordeaux 1907 — Bnf
Le bénitier de Roquebrune
A Roquebrune, canton de Monségur (Gironde), il existait depuis des temps immémoriaux, dans la chapelle Saint-Jean, un bénitier remarquable, signalé par (Piganeau, in actes de la Société Archéologique de Bordeaux, 1897, 4e fascicule, et une fontaine baptismale par immersion)
Ce bénitier et cette fontaine provenaient de l'église Sainte-Catherine de Paulac on Pauillac, paroisse de Roquebrune, bâtie par les Templiers vers 1186.
Cette église, ruinée, puis reconstruite à diverses reprises, passa entre les mains des chevaliers de Malte ; le bénitier et la fontaine baptismale furent portés, à une époque qu'il m'est impossible de préciser, dans l'église Saint-Jean, par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui élevèrent l'église paroissiale avec porche militaire, et la commanderie que l'on voit encore aujourd'hui.
Saint-Jean-Baptiste de Roquebrune — Sources: Marie-Claude JEAN
Vers 1875, le bénitier de l'église Saint-Jean fut remplacé par un bénitier plus moderne et donné à un cultivateur de Roquebrune qui l'abandonna dans un coin de la cour de sa ferme.
Aujourd'hui il sert d'auge et de réservoir d'eau. Les canards y barbotent, les poules s'y abreuvent, et on y lave les racines et tubercules qu'on emploie à la nourriture des bœufs et des porcs, durant l'hiver.
Enfin et malgré tout, le bénitier de l'église Saint-Jean n'est pas perdu, ni trop détérioré, on pourrait, du moins je l'espère, non point le faire replacer à la seule place qui lui conviendrait et qu'il aurait toujours dû occuper, mais le conserver.
Sources: M. Ph. Queyron. — Société archéologique de Bordeaux, tome XXIX, premier fascicule, Page 30 et 31. Bordeaux 1907 — Bnf
Voir d'autres textes et quelques images à la Mairie de Roquebrune
Saint-Michel-de-Rivière (33)
Domus Hospitalis LarivauDépartement: Gironde, Arrondissement et Cantons: Libourne, Commune: Saint-Michel-de-Fronsac - 33
Domus Hospitalis Larivau
L'église de Larivau, qui formait jadis une dépendance de MarcenaisDomus Hospitalis Marcenais, sous le nom de Saint-Michel-de-Rivière, n'était dans les derniers temps qu'une simple chapelle desservie par le curé de Saint-Michel.
Enfin, sur le territoire désigné sous le nom de Chalauze, on voyait les ruines d'un ancien édifice: c'était jadis l'église paroissiale de cette localité ; l'enceinte des murs en démontre encore l'importance. Elle fut dévastée pendant les guerres de Religion et le procès-verbal de la visite de la commanderie, en 1752, nous apprend que l'on n'avait conservé que la chapelle de Saint-Jean, à cause de la dévotion des habitants de la contrée pour ce sanctuaire.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse: 1883
Sainte-Foy-la-Grande (33)
Domaine du Temple de Sainte-Foy-la-GrandeDépartement: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Sainte-Foy-la-Grande - 33
Domaine du Temple de Sainte-Foy-la-Grande
Pour ce qui est des biens du Temple à Sainte-Foy-la-Grande, je ne peux pas dire grand-chose, vue que les seules mentions que jai trouvées dans « Le Grand Prieuré de Toulouse » de M. A. Du Bourg, ne précise rien sur son origine.
Je vous livre les documents que jai réunis où apparait le nom de Sainte-Foy-la-Grande.
Le Grand-Prieuré de Toulouse, page 22
LAssemblée générale du clergé de France avait voté dans sa séance du 3 juin 1586 un subside de 1, 300,000 livres tournois, impôt dans lequel les Rhodiens figuraient pour 37,857 livres. Le Receveur demanda un dégrèvement pour la commanderie de Condat, dévastée par les garnisons de Turenne, Bergerac, Sainte-Foy-la-Grande et Castillons pour la commanderie dArgenteins, ravagée par les protestants de Nérac et de Casteljaloux; pour celle de Caignac, ruinée par les hérétiques de Pamiers, Mazères et Saverdun; pour celles de Golfech, de Renneville, de Caubins et Morlas, de Gouts, de Gabre et de Capoulet, qui avaient été aussi mises à sac par les garnisons des environs. Cette réclamation, dont la vérité fut affirmée par un grand nombre de témoins, fut accueillie favorablement et un jugement rendu le 16 mars 1588 par MM. les Trésoriers généraux de France déchargeait les commandeurs de ces circonscriptions de leurs parts dans cet impôt.
Le Grand-Prieuré de Toulouse, Page II et III des pièces justificatives
Réclamations des Chevaliers de Saint-Jean relativement à la ruine des commanderies du Grand-Prieuré de Toulouse pendant les guerres religieuses du XVIe sièle (1588)
Jean de Lavalette seigneur de Cornusson, des Montetz, Lestaing, Parisot et autres lieux, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy, cappitaine de cinquante hommes darmes de ses ordonnances seneschal de Thoulouze et dAlbigeois, à tous ceulx qui ces présentes veiront, salut, savoir faisons et attestons huy datte des présentes à lissue du conseil du matin, par devant M. Jean de Loppe, conseiller du Roy nostre sire, son juge et magistrat presidial en nostre séneschaulcée, davoir comparu M. Fr. André de Pujlobrier, chevalier de lordre Lospital Saint-Jean de Jerusalem, commandeur du Condat, recepveur et procureur général dudict Ordre ou Prieuré de Thoulouze lequel, en présence de M. Jean Dupuis, procureur du Roy en nostre dicte sonechaulcée, auroit dict et remonstre que par contact passé en luniversel clergé de France solempnellement estipulé le 3e jour du moys de juing 1386, icelluy clergé impose sur tout lediet clergé de France la somme de 13,000 livres tournois revenant à 12,639 escus pour la composition part et pourtion de Roudiens, que sont les commanderies et leurs dependances appartenans audict Ordre, que se leveront par chescune année aulx termes accoustumés durant dix années... soulz la convention que au cas où aulcung chevalier commandeur soit expolié de sa commanderie et revenu dicelle par hostillite et viollance a loccasion des troubles, déduction et descharge luy en seroit faicte au prorata de lexpoliation...
Auquel temps du contract et despuis, les troubles se sont esleves en plusieurs endroits du Prieuré de Thoulouze et aultres lieux où sont assizes les commanderies et membres en dépendants par les ennemys de Dieu et du Roy, qui ont levé les armées fortiffié les villes et forts, font levée de gens de guerre tenans la campagne, pillé rançonné et font tous les autres actes dhostilité, inhumaneté et exécrables et à cette occasion occuppé presque toutes les commanderies audict Prieuré de Thoulouze ayans les dicts hérétiques prins les fruicts decimaux de lannée 1586 et de lannée 1587 des commanderas et lieux suivans Dudict seigneur commandeur de Condat les fruicts quil a accoustumés prendre au chef de sa dicte commanderie et ses membres Sargeac, Puymartin, La Rocho Saint-Paul, Combarenches, assis en Perigord près Turenne et du fort Baltezard, Beynac, Nenny et plusieurs aultres lieux que les ennemys tiennent, comme aussy les membres du Font milles, Trulhac, Naussanès, Saint-Novent, Cours, Saint Cahvy, Lambrac, le Fraysse, Samt-Avit de Fumadieres.
Tous membres depandans dudict Condat que les hérétiques possèdent pour estre tous joignant de Bergerac, Sainte-Foy-la-Grande et Castillon.
La Commanderie dArgentens, les fimets quil a accoustumé prendre au chef de ladicte commanderie et ses membres de Borbefers, Fortégulhe, Cours, tout joignant Nerac et Castoljelou.
La Commanderie de Caignac et ses membres dAignes, metterie de Siraguel, Saint-Jean del Tord, La Cavalerie de Pamiès, Saint-Quire et Saint-Gyrons proche dudict Pamiès, Caumont, Mazères, Saverdun, Gibel villes occupées par les heretiques.
La Commanderie de Golfech avec ses membres de Gimbrède, proches et joignant de Lectoures et Puymirols.
La Commanderie de Renneville avec ses membres de Fonsorbes, Saint-Sulpice et Orfons, proches volbins de Mazères, Caumont, le Mas Saint-Espuel, Gibel et lIsle-en-Jourdain occupés par les ennemys.
Les Commanderies de Caubins et Morlans, sont assizes en Bearn pres Paul, pais du Roy de Navarre, ne pouvant jouir aulcunement des fruicts des dictes Commanderies et de ses membres pendant ses guerres.
La Commanderie de Goutz et ses membres de La Romival, Montetz, est èz environs de Lectoure, Montauban, Villemur occupés par les heretiques.
La Commanderie de Gable, Cappoulet, et ses membres de la Tour, de Sezan est dans le conté de Foix près Pamiès, Saverdun, où les huguenots sont à présent les maistres.
Et dautant que les dictes villes et lieux de Turenne, Baltezard, Beynac, Nenny, Bergerac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillion, Nerac, Casteljeloux, Pamiès, Caumont, Mazères, Saverdun, Gibol, Leytores, Le Mas Saint Espeul, lIsle-en-Jourdain, Paul-en-Bearn, Montauban, Villemur et Puymirol, sont tenus et occuppés par les retiques et par ce, comme dict est, notoirement et actuellement occuppées et le divin service ny est remis, joint que pour raison de ce nest possible auxdicts seigneurs commandeurs faire la vériffication sur les lieux, moins recouvrer tesmoings des parroisses...
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse. Toulouse 1883. BNF
Sallebruneau (33)
Commanderie de SallebruneauDépartement: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Targon, Commune: Blasimon — 33
Commanderie de Sallebruneau
Grâce sans doute aux libéralités de quelques-uns des seigneurs de Bénauges, les Hospitaliers possédaient encore, depuis une époque que nous ne pouvons préciser, une assez vaste circonscription, au centre de laquelle s'élevait le donjon de Sallebruneau. Les archives ne nous en font connaître l'existence que vers la fin du XIIIe siècle. A cette époque, nous trouvons le commandeur en discussion avec le descendant des anciens bienfaiteurs de la maison, noble Jean de Greilly, chevalier, seigneur de Bénauges et de Castillon: il s'agissait là encore de la juridiction du lieu de Sallebruneau. S'étant enfin rendu à Toulouse, où le Grand-Prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret, tenait dans ce moment là son chapitre provincial, le baron bordelais, considérant l'affection que les chevaliers de Saint-Jean avaient toujours eue pour lui et pour sa race et mû par ses sentiments pieux, consentit à faire le sacrifice d'une partie de ses prétentions. Une transaction fut conclue et signée au milieu de l'assemblée des religieux de l'Ordre. Le sire de Bénauges, après avoir fait cession complète d'un droit d'albergue de 15 livres qu'il voulait prélever sur les habitants de Pommeyrols, s'engagea à ne jouir, que sa vie durant, de la juridiction de Sallebruneau; à sa mort, elle devait revenir aux Hospitaliers; à partir de ce moment, le commandeur serait seigneur haut justicier, à la réserve que les exécutions capitales seraient faites par les officiers du baron, en dehors des croix de la commanderie; une seule marque de vassalité lui était imposée, c'était l'offrande d'une lance, lors du décès de chaque seigneur de Bénauges (14 janvier 1280). Quelques années après, devançant l'époque fixée par cet accord, le sire Jean de Greilly cédait de son plein gré à son ami, G. de Villaret, devenu Grand-Maître de l'Ordre, la haute juridiction de Sallebruneau. Cette charte, scellée par le noble donateur, est datée d'Avignon, le 1 avril 1297.
Commanderie de Sallebruneau — Sources: Jack Bocar
A peu près à la même époque la commanderie s'accrût par suite des libéralités de quelques seigneurs du voisinage: Antoine de Gordon donna, en 1280, sa terre de Buxs; le sire de Rauzan, en 1283, son moulin de Frontenac et le territoire de la Motte-Lucran, en se réservant une messe de requiem, chantée tous les ans le jour de Notre-Dame de Mars, pour le repos de son âme. Dans les premières années du siècle suivant, nous voyons Bertrand de Savignac, commandeur des maisons de l'Hôpital dans le Bordelais, occupé à régler avec les nobles barons, Sans et Amanieu de Pommiers, l'exercice de la justice à Buxs; il fut convenu que la haute juridiction reviendrait à ces derniers et la basse aux commandeurs.
Après la réunion du domaine des Templiers à ceux de l'Ordre de Saint-Jean, l'envie, excitée par cet immense héritage et la haine provenant des espérances déçues, suscitèrent contre ce dernier des attaques, que nous avons eu déjà l'occasion de signaler; elles semblent s'être manifestées dans ces contrées avec un redoublement de violence. Les maisons de Villemartin, de Mauriac, de Roquebrune et de Sallebruneau furent longtemps en butte à des actes d'hostilités de la part de puissants personnages: pour s'en garantir, le chevalier G. de Ferrand, procureur de R. d'Olargues, lieutenant du Grand-Maître, réclama et obtint la sauvegarde royale pour ces différentes maisons de son Ordre (1313).
La suite des archives va nous apprendre que, malgré cette précaution, la période de troubles n'était pas terminée pour Sallebruneau. Cette seigneurie était environnée de puissants voisins qui ne laissaient guère de repos aux commandeurs.
Commanderie de Sallebruneau — Sources: Jack Bocar
La situation de ces derniers finit même par devenir si critique qu'en l'année 1477, nous voyons l'un d'eux, frère Jean Taren, se rendre à la maison du Temple de Bordeaux et supplier le commandeur, Antoine de Murât, de vouloir bien accepter Sallebruneau, qu'il ne se sentait plus le pouvoir de défendre contre les attaques de « nombreux gentils seigneurs et gentils hommes. » Plus à même que le frère Taren, de tenir tête à l'orage, soit par les ressources fournies par ses immenses possessions, soit par l'influence personnelle que lui assurait sa noble origine, le chevalier de Murât consentit à se charger de la commanderie de Sallebruneau et de la continuation de la lutte. Malgré cet acte de cession, l'union définitive de Sallebruneau à Bordeaux n'eut lieu que quelques années plus tard; car nous trouvons encore plusieurs commandeurs de la circonscription de Sallebruneau.
A la tête de ses adversaires les plus acharnés se trouvaient les seigneurs de Rauzan; ils voulaient enlever de vive force aux chevaliers de Saint-Jean, la juridiction de cette localité, en dépit des chartes qui devaient trancher la question. Les archives sont remplies du récit des expéditions que ces terribles voisins entreprirent dans ce but. Voici d'abord « messire Jacques Angevin, chevalier, baron de Rauzan, Pujols et Blandignac, qui, accompagné de son capitaine, de ses serviteurs, de ses laquais et d'une foule de gens sans aveu », dévaste toutes les terres du commandeur, enlève ses vassaux, les emmène dans les prisons de son château et ne les relâche qu'après avoir exigé d'eux une forte rançon. La plainte, déposée par le chevalier B. de Gros, nous montre cette troupe s'emparant de tout le bétail, ou bien incendiant pendant la nuit les maisons habitées, aux cris de: Vive Rauzan ! Le Parlement ordonna une enquête sur ces faits criminels (1494). Mais il paraît que la répression ne fut pas suffisante, puisqu'en l'année 1500, nous retrouvons ce même baron, à la tête de 60 ou 80 hommes d'armes, dévastant de nouveau les domaines du commandeur.
Commanderie de Sallebruneau — Sources: Jack Bocar
Quelques années après, la lutte, suspendue par la mort du seigneur Jacques Angevin, est reprise par ses successeurs: « Dame Catherine de Biron, mère et tutrice de noble Symphorien de Durfort, seigneur de Rauzan, noble Gaston de Roux, capitaine du château et maître Perrin, juge de leur tribunal », prennent un des vassaux de Sallebruneau et, après l'avoir jugé, le font mourir aux fourches patibulaires (1531). Le commandeur Oddet de Massas obtient enfin une sentence du Parlement qui, le déclarant seul en possession de la justice de Sallebruneau, semble avoir mis un terme à cette lutte si acharnée.
En 1606, le chevalier de Mélignan, qui venait d'être pourvu de la commanderie de Bordeaux, s'était rendu à Sallebruneau pour en prendre possession et recevoir les reconnaissances de ses vassaux. Ecoutons ces derniers déclarer, dans un style prétentieux, que, « comme il n'y a chose plus vilaine et détestable parmi les gens de raison que l'ingratitude, ny plus belle et digne d'un homme raisonnable que la recognoissance des biens reçus, pour monstrer qu'ils ne sont taichés du vice d'ingratitude, ils recognoissent messire frère B. de Mélignan-Trignan, commandeur de Bordeaux, pour vray seigneur foncier, direct, justicier en toute justice et curé primitif de la commanderie, seigneurie et paroisse de Sallebruneau. »
Commanderie de Sallebruneau — Sources: Jack Bocar
Pendant les guerres de Religion, le lieu de Sallebruneau fut pris et dévasté. Les visiteurs de la commanderie n'y retrouvèrent plus, pendant le XVIIIe siècle que « les masures d'un ancien château seigneurial qui fut destruit par les guerres civiles. » De ce membre dépendaient Puch, annexe de Sallebruneau, la seigneurie spirituelle et temporelle de Buch et de son annexe Mauriac, des fiefs situés à Aubèze, Frontenac, Saint-Léger, etc.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883