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Département des Deux-Sèvres

Lande de Gourgé   (79)

Commanderie de la Lande de Gourgé dite de Saint-Georges


Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Parthenay, Canton: Saint-Loup-Lamairé, Commune: Gourgé - 79


Domus Hospitalis Lande de Gourgé
Domus Hospitalis Lande de Gourgé


Le domaine de la Lande, situé dans la commune de Gourgé, au nord et à 7 km. de Parthenay (Deux-Sèvres), est aujourd'hui une grande ferme de 140 hectares qui présente la particularité de n'avoir pas été divisée, comme tant d'autres, et d'avoir conservé ses grands champs, comme autrefois. Les bâtiments sont tous affectés à l'exploitation agricole et ont l'aspect modeste delà plupart des fermes de la Gâtine. Mais on y voit çà et là des portions de mur en pierres de taille très anciennes ; on y remarque d'un côté une vieille tour dépouillée de son toit d'origine et d'un autre côté les restes d'une chapelle.

Cette chapelle mérite de retenir l'attention. Longue de 14 mètres, large de 8 mètres, elle est épaulée à l'extérieur par des contreforts plats. A l'intérieur, on y voit 4 colonnes dont deux sont noyées dans un mur de refend construit postérieurement. Les deux autres sont bien apparentes. Ce sont des pilastres formés d'une demi-colonne sur dosseret avec base à glacis et qui sont surmontés d'un chapiteau à volutes, assez écrasé. Au-dessus on remarque des traces de voûte en berceau sur doubleau à double rouleau. Mais la voûte a disparu depuis longtemps et laisse voir une vulgaire charpente couverte de tuiles. Il y a une fenêtre et une porte à arc brisé ; de même deux entrées aujourd'hui bouchées sont à arc brisé. Tout porte à penser que la construction de cet édifice remonte au XIIe ou au début du XIIIe siècle.

A l'intérieur de la chapelle il se trouvait il y a quelque trente ans une pierre tombale sur laquelle on pouvait lire : « Ci-gît le Chevalier d'Amailloux commandeur... Claude de Liniers... » La dalle ayant été levée, on a vu en dessous les restes d'un squelette humain. Puis la pierre a été transportée dans la cour de la ferme où, depuis longtemps, elle sert de banc, en sorte que l'inscription a totalement disparu.

Il en a été de même pour une autre pierre tombale qui était à l'extérieur du bâtiment, mais qui à l'origine devait se trouver à l'intérieur de la chapelle, laquelle se prolongeait au delà de ses assises actuelles. Exposée à toutes les intempéries depuis plus d'un siècle, cette pierre est depuis longtemps sans inscription connue, mais elle porte à la partie supérieure, qui est arrondie, la croix de Malte que l'on distingue encore parfaitement.
De telles constatations accompagnées de témoignages vivants sont de nature à éveiller la curiosité des chercheurs.

Aussi la Lande de Gourgé n'avait-elle pas échappé à l'attention du grand historiographe de la région Bélisaire Ledain, qui, dans son ouvrage « La Gâtine historique et monumentale » y a consacré quelques lignes (2e édit., p. 125). On y lit : « Les domaines des Templiers ayant été donnés aux Chevaliers de Jérusalem appelés plus tard de Malte, les deux maisons de la Boissière-en-Gâtine et de Saint-Georges de la Lande de Gourgé ou de Parthenay passèrent entre les mains de leurs nouveaux maîtres en 1313. »

La Lande eut successivement pour commandeurs, depuis sa réunion à l'ordre des Hospitaliers :
Guillaume Rousseau en 1343.
Pierre de Jaurécy en 1390.
Adam de Javers en 1398.
Jean Viau en 1428.
Jean Guillotain en 1478.
Pelloquin en 1543.
Claude de Liniers en 1600.
Philippe de Nouzillac en 1626.
Emmanuel Gilliers de Puigarreau en 1642.
Hyppolite de Brillac en 1752.

« Elle fut unie à la commanderie de Roche-Villedieu, ainsi que la maison de la Boissière. »

D'un autre côté, le « Dictionnaire de Beauchet-Filleau » nous apprend que Claude de Liniers, seigneur d'Amailloux, chevalier de Malte, a été commandeur de la Roche-Villedieu et de la Lande à partir du 10 octobre 1593.

Mais il nous a semblé que ces notes biographiques un peu sèches pouvaient être complétées par d'autres tirées de l'histoire générale et de documents d'archives, afin d'essayer de retracer l'historique de cette commanderie.
La Lande a donc fait partie des biens de l'ordre des Templiers A quelle époque ?

Nous savons que l'ordre des Chevaliers du Temple a été créé en 1118 comme suite à la première croisade et en vue de remplir en Palestine une mission de surveillance permanente au profit de la foi chrétienne. Bientôt, pour récompenser les Templiers des services rendus en Terre Sainte, on vit de nombreuses personnes leur faire des donations et legs importants, si bien qu'ils devinrent rapidement de grands propriétaires terriens et que leurs richesses furent si importantes qu'à l'occasion ils furent les banquiers des rois et du pape. Les chevaliers membres de l'ordre devaient être nobles. Après plusieurs années de vie militaire, il devint de règle d'attribuer aux plus méritants de vastes domaines formant une commanderie à laquelle étaient attachés tous les avantages et privilèges des terres nobles. L'institution ou plutôt l'organisation des commanderies remonterait à 1260 (Dict. anc. institutions).

Tel fut sans doute le cas de la terre de la Lande de Gourgé, dont nous ne connaissons pas l'origine. Les vieilles pierres de l'église nous autorisent seulement à dire que cet édifice date du XIIe siècle ou du XIIIe siècle, époque concomitante avec le développement des acquisitions territoriales des Templiers.

Après la perte définitive de la Palestine, en 1291, les Templiers rentrèrent dans leurs foyers et les chevaliers titulaires de commanderies regagnèrent leurs terres.

A partir de ce moment, soit que l'habitude de la vie militaire et un séjour prolongé en Orient aient altéré leurs mœurs, soit que leurs immenses richesses aient éveillé des convoitises, l'attention royale fut attirée sur eux d'une façon fâcheuse. Ils furent violemment décriés auprès du roi Philippe le Bel, si bien que celui-ci prit la résolution de faire disparaître l'ordre des Templiers, ce qui fut exécuté par les agents royaux le 13 octobre 1307.

Sans revenir sur le procès fameux des Templiers, il paraît cependant utile de rappeler qu'après une longue information, après conflit avec l'Eglise, qui ne cessait de réclamer la connaissance du procès, après une entrevue du roi avec le pape Clément V - entrevue qui eut lieu à Poitiers -, l'affaire fut soumise à un concile d'évêques et théologiens qui se réunirent à Vienne - en Dauphiné - au mois d'octobre 1311. Là, les procès-verbaux d'enquête furent étudiés ; les Templiers accusés - au nombre de 1500 à 2000 - furent mis en route pour être interrogés ; il fut même décidé que chacun d'eux serait assisté d'un défenseur. A ce moment l'autorité royale put craindre un désaveu des mesures qu'elle avait déjà prises contre les Templiers, dont beaucoup avaient péri sur le bûcher. Il y eut à Vienne une nouvelle entrevue entre le roi et le pape et il intervint un accord d'après lequel on se contenterait de part et d'autre d'une décision prononçant la dissolution de l'ordre des Templiers et l'attribution de leurs biens à l'ordre des Hospitaliers. A la suite de cet accord, le pape s'était réservé le jugement des grands dignitaires du Temple, qui, le 19 mars 1314, furent condamnés, par une commission de cardinaux, à l'emprisonnement perpétuel.

Mais le conseil du Roi, « usurpant une fois de plus sur les attributions de l'Eglise » les condamna à être brûlés vifs et la sentence fut exécutée. Ainsi périrent Jacques de Molay, grand maître de l'ordre du Temple, Hugues de Pairaud, visiteur de France, Geoffroy de Charney, commandeur de Normandie.

Il serait utile pour l'histoire locale de savoir ce que sont devenus les titulaires des commanderies du Poitou. Il résulte du livre de M. Lizerand : Le dossier de l'affaire des Templiers, édité en 1923, que les interrogatoires de Poitiers et de Chinon concernant les personnes du Temple se trouvent aux archives du Vatican, où nous n'avons pu les Consulter.

Nous savons seulement par le livre de Bélisaire Ledain que le commandeur de la Boissière-en-Gâtine, le frère Jehan de Bertault, fut parmi les Templiers arrêtés ; mais il n'aurait pas été condamné (Lévrier, Histoire des Deux-Sèvres, p. 40).

Par contre, il existe aux Archives nationales un procès-verbal de remise des biens des Templiers aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans le Poitou, en date du 20 mai 1313, dressé par Guillaume Demer, garde du sceau du roi à Poitiers, en présence de Guillaume Hervé, prêtre, notaire et juré de la Cour du sceau.

Ce document a déjà fait l'objet d'une communication de M. Charles Tranchant aux Antiquaires de l'Ouest et se trouve reproduit au bulletin des années 1880-1882, tome II, p. 452. D'autre part, dans le volume de 1876, des documents inédits, il a été rapporté l'inventaire des biens meubles de la maison du Temple à La Lande.

Afin de donner une idée de l'importance de la Commanderie, il paraît utile de reproduire l'énumération des principaux objets mobiliers qui s'y trouvaient :
1 calice doré et 1 patène.
2 croix d'argent doré avec reliques.
1 encensoir de cuivre.
2 missels notés.
2 croix de cuivre.
3 chasubles de soie, 3 aubes parées.
3 étoles.
1 vieux surplis.
1 mauvais drap de soie.
1 boîte de cuivre à mettre le sacre.
1 épistolier.
1 bréviaire.
18 couettes de plumes, des tapis, oreillers, serviettes.
1 vieille chaudière.
1 mauvaise serpe.
1 faux — 12 fouloirs.
6 bœufs arables.
26 vaches et taureaux.
3 veaux de lait.
98 moutons.
35 agneaux.

Cette énumération appelle deux remarques : le nombre de lits autorise à penser que les Templiers de la Lande remplissaient des devoirs hospitaliers. L'importance du cheptel vif montre que l'exploitation des terres était très développée, beaucoup plus qu'elle ne le sera au XVIIIe siècle, ainsi que nous le verrons plus loin.

Au point de vue immobilier, la commanderie de la Lande de Gourgé comprenait :
1. Des terres et bois s'étendant sur les paroisses de Gourgé, la Peyratte et Aubigny.
2. Le moulin du Gué, paroisse de Gourgé.
3. Le moulin du Temple, paroisse du Sépulcre près Parthenay.
4. Une maison à Parthenay, maison qui parait être celle que l'on désigne aujourd'hui comme maison des Templiers et qui est située rue de la Poste.

Au point de vue des droits féodaux, la cession avait compris tous les droits seigneuriaux en vigueur à cette époque. Car Philippe le Bel avait eu soin de spécifier dans son acceptation du transfert des biens des Templiers aux Hospitaliers : « Nous acceptons la disposition, l'ordonnance et le transfert, sous réserve que tous les droits sur lesdits biens appartenant à nous, aux prélats, aux barons, aux nobles et autres personnes quelconques de notre royaume, soient saufs à toujours »
(Lizerand, Le Dossier des Templiers, page 203)

Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


Donc, l'ordre des frères Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem recueillit à cette époque (1313) la commanderie de la Lande de Gourgé (qui dans la suite fut appelée également la Lande de Saint-Georges ou petite Lande de Parthenay), et cela avec toutes ses appartenances et dépendances et avec les privilèges attachés aux terres nobles, droit de lever des impôts et droit de rendre la justice. Le seigneur commandeur de la Lande avait droit de haute justice. Cette prérogative fut réduite par les progrès de l'autorité royale, qui diminua la compétence des justices seigneuriales et les subordonna à ses propres tribunaux. Néanmoins la juridiction du commandeur de la Lande subsista jusqu'à la suppression des justices seigneuriales par la Révolution. Et il est à signaler que parmi les terres de la Lande il est un champ qui était désigné sous le nom de Champ des Justices et qui est encore porté au cadastre sous cette désignation. C'est là sans doute que se dressaient les fourches patibulaires où les malfaiteurs condamnés à mort étaient pendus.

Jusqu'à la Révolution, qui a supprimé les commanderies, et depuis une date indéterminée, peut-être depuis le XVIe siècle, la commanderie de la Lande a été un membre de la commanderie principale de la Roche-Villedieu, au même titre que la Boissière-en-Gâtine, dite l'Hopiteau, et d'autres qui y furent successivement rattachées : Malzerte (paroisse de Sauray), la Lande de Chauvigny, Saint-Antoine de la Lande (paroisse de Saint-Marc).

La commanderie était exploitée et administrée par un chevalier de l'ordre qui avait le titre de seigneur commandeur et qui retirait de la commanderie tous les bénéfices sauf à faire parvenir au Grand Prieuré d'Aquitaine une part appelée la « responsion »
Aussi vis-à-vis du Prieuré les commandeurs étaient-ils des « préceptories »

L'ordre des frères de Saint-Jean de Jérusalem était dirigé par un grand maître qui fut en résidence à Rhodes jusqu'en 1526, date à laquelle l'île fut prise par le sultan Soliman le Magnifique, malgré la défense héroïque dirigée par Villiers de l'Isle-Adam, grand maître des Chevaliers de Saint-Jean l'Hospitalier ; après quoi l'ordre eut son siège à Malte, d'où le nom de Chevaliers de Malte. Les chevaliers de cet ordre étant répandus dans tous les pays de chrétienté, on avait institué de grands prieurés auxquels étaient rattachés les religieux et les biens se trouvant dans une circonscription déterminée, et à la tête de chaque Prieuré était un grand Prieur ayant autorité sur les chevaliers, tant au point de vue spirituel que temporel. A Poitiers, il y avait le Grand Prieuré d'Aquitaine.

En général, les commandeurs étaient choisis parmi les chevaliers nobles ayant combattu en Orient pendant au moins 5 ans et que leurs services avaient désignés plus particulièrement pour être récompensés par l'attribution d'une commanderie. Etait-ce une retraite, ou bien le chevalier commandeur continuait-il sa mission militaire ? La réponse est différente selon que l'on envisage ce qui se passait au XIVe et au XVIe siècle, du moins si l'on s'en rapporte à « l'Histoire des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem par l'abbé de Vertot » ouvrage du XVIIIe siècle où on lit (tome II, p. 166) : « Depuis la réunion des grands biens des Templiers à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, la plupart des chevaliers se trouvaient revêtus de commanderies. Ces nouveaux commandeurs, attachés à faire valoir leurs biens, conservaient peu de relations avec la maison-chef de l'ordre. Ils se regardaient comme les propriétaires de leurs commanderies... et au lieu des novices et chevaliers que chaque commandeur était tenu d'entretenir, on y voyait une foule de valets inutiles et des équipages de chasse. Il semblait qu'en héritant des biens immenses des Templiers, les Hospitaliers se fussent laissés infecter du luxe et du poison que causent les grandes richesses. »

Mais le même auteur nous apprend que dans la suite des mesures ont été prises pour mettre un terme aux abus et, parlant des Hospitaliers du XVIe siècle, il a écrit : « La plupart des commandeurs consacraient généreusement leurs revenus à faire des armements contre les infidèles. On peut dire qu'il y avait plus de chevaliers en mer que sur terre... On les voyait souvent rentrer dans la port de Malte, traînant à leur suite des vaisseaux et des galères des infidèles dont ils délivraient aussitôt les esclaves chrétiens. »

Et parmi les chevaliers valeureux de cette époque, l'abbé de Vertot cite Jacques Pelloquin, qui a été l'un des commandeurs de la Lande en 1546.

Il nous reste à rechercher quelle a été l'importance territoriale et féodale de la commanderie de la Lande du XIVe siècle au XVIIIe et quel a été le rôle de ses commandeurs durant cette longue période, au cours de laquelle se placent la guerre de Cent ans et les guerres de religion.

Pour nous renseigner, il existe aux Archives de la Vienne 3 liasses de documents qui proviennent du Grand Prieuré d'Aquitaine. J'indique tout de suite qu'il ne s'y trouve rien, concernant le rôle militaire des commandeurs de la Lande au moment où la région de Parthenay a été l'objet de troubles sanglants.

On sait néanmoins qu'après la défaite de Poitiers en 1356, la jacquerie ensanglanta les campagnes et la famine se fit sentir. De 1380 à 1385, de nombreuses compagnies anglo-gasconnes « Ledain, La Gâtine historique et monumentale, page 157 » ravagèrent le pays et mirent en ruine, notamment, le château d'Amailloux appartenant à la famille de Liniers, château éloigné de la Lande de quelques kilomètres seulement. En 1416, des bandes picardes, qui tenaient garnison à Parthenay, brûlèrent le château de la Rochefaton, appartenant à la famille de Châtaigner, qui est proche de Gourgé.

En 1419, le Dauphin, futur Charles VII, dut faire le siège de Parthenay et, pour parvenir à la pacification du pays, il fit appel, d'après l'ouvrage de Ledain, au concours des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Durant les guerres de religion, les églises de Parthenay et des environs furent saccagées plusieurs fois. En 1568, les protestants de l'armée du seigneur d'Andelot, frère de l'amiral de Coligny, après avoir pillé Argenton-Château, se dirigèrent sur Parthenay, brûlèrent l'église de Gourgé et pillèrent le château du Fresne, tout proche de la Lande.

Tous ces événements ne manquèrent pas d'avoir leur contrecoup à la Lande de Gourgé, mais faute de documents précis nous ne pouvons dire la part prise par les chevaliers de la Commanderie.

Il est vrai qu'ils n'avaient sans doute pas l'habitude d'y résider d'une façon suivie, sauf peut-être au XIVe siècle et au XVe siècle. Toutefois je rappelle que deux commandeurs, dont Claude de Liniers, ont été enterrés dans la chapelle de la Lande, ce qui paraît être la fin d'une résidence prolongée et d'un intérêt tout particulier pour le pays ou l'œuvre accomplie. Claude de Liniers a été commandeur de la Lande à partir de 1593 et l'est resté jusqu'à sa mort, qui serait survenue en 1621, d'après une personne du pays qui a lu l'inscription de la tombe alors que les lettres étaient encore lisibles.

Claude de Liniers a certainement résidé à la Lande. Une des pièces des archives du Grand Prieuré d'Aquitaine en date du 2 octobre 1617 mentionne ce commandeur de « Roche-la Villedieu et de la petite Lande Saint-Georges » comme « demeurant à la dite commanderie de la Petite Lande, paroisse de Gourgé. »

Mais dans la suite des documents on ne retrouve plus la même mention. Il semble qu'à partir du XVIIe siècle, les commandeurs de Roche-Villedieu et de la Lande aient cessé de résider à la Lande.

Le commandeur réside parfois à Poitiers, comme le chevalier de Monteclerc (1714) ou le chevalier de Castellane (1764), ou réside ailleurs, comme M. de Brilhac, qui demeurait à Rennes, rue Saint-Georges, en 1752.

Aussi le commandeur avait-il pris l'habitude d'affermer l'ensemble de ses commanderies à un fermier général qui sous-louait chaque commanderie à un fermier particulier, lequel confiait l'exploitation à un cultivateur.

C'est ainsi que la Lande a été affermée :
En 1641, par le chevalier Gillier de Puigarreau à François Guillemet, pour 750 livres.

En 1701, par le grand prieur Alexis de Hautefeuille au sieur Boydin, prêtre et curé de Châtillon-sur-Thouet, et à la dame Boydin de la Daginière, épouse du procureur de Parthenay, pour 700 livres.

En 1714, par le chevalier André-Marie de Monteclerc au sieur Boydin de Grandmaison, demeurant à Parthenay.

En 1774, par l'illustre frère Toussaint de Cornulier à Philippon Maichin, fermier général, demeurant à l'Herbaudière, paroisse de Sèvres, par Saint-Maixent, qui a sous-loué aux sieurs Garsuault et Allonneau, lesquels font exploiter par Pierre Benoit, sous-fermier.

En 1783, au sieur Pierre Vidal, fermier général, qui a sous-loué à Pierre Allonneau, lequel a sous-affermé à Jean Pié.

En 1792, au moment de la vente comme bien national, le citoyen Dupont se trouvait fermier général de l'ensemble de la commanderie de la Villedieu et de ses membres, à lui louée par le commandeur Jean Baptiste Toussaint de Cornulier, moyennant le prix de 10.700 livres, plus les rentes et terrages.

Quelle était, au XVIIIe siècle, l'importance de la commanderie de la Lande ? Au point de vue territorial, le domaine de la Lande était composé à peu près des mêmes terres qu'actuellement et comprenait en outre 50 hectares de bois situés au sud et qui font aujourd'hui partie de la propriété voisine.

Une visite de 1752, faite à la requête de M. de Brilhac, donne la nomenclature des bâtiments et des terres:
Une ancienne chapelle en ruine.
Le logis avec 2 chambres basses, 2 chambres hautes.
Le vieux logis formé d'une ancienne tour dans laquelle était le fourniou avec 1 chambre haute.
3 écuries.
1 grange.
1 petit colombier.
2 toits à porcs.
2 jardins potagers dont l'un dit du canard.
Puis le logement des métayers avec 2 chambres basses, une étable, une grange, un fourniou et un four.

Les terres sont désignées:
Champ de la Commanderie.
Champ des Justices.
Le patis neuf.
Le pré neuf.
Le pré de Moque-charrette.
Le pré de la Commanderie.
Le pré de la Cour.

Les Bois:
Les bois Moreau.
Des Echassériés.
Du Foignaud.
Le grand bois;

Un grand étang.
Un petit étang.

La commanderie comprenait encore comme du temps des Templiers:
Le moulin du Gué sur le Thouet (paroisse de Gourgé).
Le moulin du Temple (paroisse du Sépulcre, près Parthenay et touchant le moulin de Brossard).
1 maison à Parthenay située grand-rue de la basse ville, en descendant à Saint-Jacques, paroisse Saint-Jean.

Enfin elle s'était accrue de la métairie du Puy-Bonnet (paroisse de la Peyratte).
De celle de Laubonnière (paroisse de Noizé).
De la terre et la Chapelle du Puy-Piraud (paroisse de Bouillé-Loretz).
De la seigneurie de Malzerte (paroisse de Saurais), dont on a fait ensuite une commanderie rattachée à celle de la Lande.

Au sujet du moulin du Gué, il y a lieu de mentionner un fait qui se rattache à un événement historique. Après l'édit d'Amboise de 1563 qui avait permis le libre exercice de la religion réformée, une ordonnance royale avait prescrit qu'il serait procédé à des aliénations ecclésiastiques jusqu'à concurrence de 100.000 écus de rente. Et Jean de la Haye, lieutenant général du Poitou, avait été chargé de faire procéder à des ventes. C'est dans ces circonstances que le moulin du Gué avait été mis à l'adjudication et qu'il fut vendu à Mathurin Marsault. Mais en 1564, un édit ayant permis au clergé d'exercer le droit de retrait sur les aliénations ecclésiastiques, les frères de Saint-Jean de Jérusalem en profitèrent pour racheter le moulin du Gué.

Outre tous ces biens immobiliers, la commanderie de la Lande était bénéficiaire de cens, dîmes et terrages, dont il paraît utile de reproduire la liste telle qu'elle a été établie à la fin du XVIIIe siècle.
Mémoire des Cens, Renies, Dîmes et Terrages dus à la Commanderie de la Lande :
8 sols de cens sur une maison à Parthenay près Saint-Laurent.
5 sols de cens sur le fief des Marouillais.
5 sols de cens sur la métairie du Préau, paroisse de la Peyratte, et moitié de la dîme verte et de charnage.
La rente de 60 boisseaux de seigle sur le Moulin Vernou, paroisse de Gourgé, et la dîme verte et de charnage.
La rente de 8 boisseaux de seigle sur la métairie de Lambertière (paroisse de La Peyratte).
10 deniers de cens sur les terres appelées Chat-noyé près Lageon, à partager avec la commanderie de la Boissière, ainsi que la moitié de la dîme verte.
La rente de 4 boisseaux de seigle et 8 boisseaux d'avoine, 1 chapon, dîme et charnage sur les terres de la Barre, côté de l'étang.
5 sols sur le Chiron blanc (àM. d'Orfeuille).
14 sols sur la Charnière (à M. d'Orfeuille).
1 boisseau de seigle, 1 poule, 22 sols, et la dîme au 6 sur la Braudière.
5 sols sur la métairie du Chillois (à M. Turquand d'Auzais).
14 sols, 1 chapon, la dîme verte sur les borderies de la Barre.
30 sols sur une pièce de terre près du bourg d'Aubigny.
3 sols sur une maison à Parthenay.
4 sols 15 deniers sur deux maisons près l'église de Gourgé.
2 boisseaux seigle, 2 chapons, le terrage au 12, sur tènement du Fontenioux (paroisse la Peyratte).
4 boisseaux de seigle quérable et 3 boisseaux sur le moulin à Gué.
14 boisseaux seigle, 2 chapons, 2 poules, 15 sols, dîmes au 6 sur les fruits et terrage sur le tènement de Bellebouche (à Chaboceau).
5 sols, 1 poule, terrage au 6, sur Champrond.
5 sols sur la Bodinière près Lamairé.
15 sols, 1 chapon sur le Quaireux de Gourgé.
2 sols, la dîme au 24, des brebis et cochons sur Bonnevaux.
1 setier seigle, 1 chapon sur le Pressoux.
2 sols, 1 chapon sur le Gats de Viennay.
22 boisseaux de froment sur Laubonière près de Noizé.
12 boisseaux de seigle, quérable sur la Vieille-Peyratte (à M. Poignand de la Salinière).
4 sols et terrage au 6 sur le Petit-Breuil (Peyratte).
42 sols et terrage au 6 sur la commanderie de Malzerte (paroisse de Saurais).
5 sols sur la Ménardière (aux héritiers Cornuault).
13 sols sur Cherchemont (paroisse de Saurais).
6 sols, 1 chapon sur la Sapinière (paroisse de Saurais).
3 setiers de seigle sur la Guichardière (paroisse de Saurais).
4 sols sur le Pré blanc (paroisse de Saurais).
12 sols et dîme verte sur la Maison Neuve de Saurais.

Telle était, au moment où la Révolution va éclater, l'importance des biens de la commanderie. A ce moment les immeubles apparaissaient comme très importants ; mais vu leur état, les revenus ne devaient pas être considérables. En effet, il résulte des visites faites depuis le début du XVIIIe siècle, que les terres avaient été de plus en plus saccagées, à tel point qu'au cours des visites qui ont eu lieu de 1720 à 1780, il a été successivement constaté que le grand bois (130 arpents) était totalement ruiné, le bois des Echasseries (5 arpents) ne portait plus trace de taillis, mais seulement de vieilles souches, le bois Moreau (3 arpents) et le bois Foignaud (10 arpents) étaient en très mauvais état.

D'ailleurs, dès 1727, le commandeur de La Lande avait été l'objet d'un procès-verbal de la maîtrise des Eaux et Forêts de Fontenay-le-Comte pour ce motif que le garde forestier avait constaté qu'on avait coupé 117 chênes au-delà du nombre permis par les édits royaux qui avaient prescrit que les gens de mainmorte devaient laisser dans leurs bois une réserve propre à produire de la haute futaie. Une amende de 2.456 livres avait été infligée pour ce fait.

En 1732 un constat ordonné par Pierre Joffrion, seigneur de la Gestière, maître particulier de la maîtrise des Eaux et Forêts de Fontenay-le-Comte, a fait ressortir le mauvais entretien des bois et les abus qui y avaient été commis, les riverains ayant pris l'habitude d'introduire leur bétail dans les bois.

En 1754, l'état des bois a fait l'objet d'un mémoire déposé au Greffe de la Maîtrise de Fontenay-le-Comte, à la requête de M. l'abbé Le Normand, chevalier de l'Ordre de Malte, commandeur de la commanderie, par Maître Armand Charles Chaboceau, sénéchal, juge gruhier de la haute justice, « terre et seigneurie de la commanderie de la Lande »

En 1768, l'un des bois a brûlé.
En 1770, la plupart des bois sont à l'état de brandes.

Quant aux bâtiments, leur entretien avait été autant négligé que les terres. La visite de 1752 constate que la chapelle est totalement ruinée, étant sans charpente ni voûte, et que les murs sont désormais hors d'état de la porter.

En 1774, l'état est jugé encore plus mauvais. Il est constaté en outre que le grand étang est rempli de rouches, d'ajoncs et de saules et que le moulin du Gué est « fondu »

La Révolution ayant décidé que tous les biens ecclésiastiques feraient retour à la Nation et seraient vendus comme biens nationaux, les biens de l'ordre de Malte ont été vendus en 1792 et la Commanderie de la Lande a subi le sort commun. Le nom de l'acquéreur est inconnu.

Il eût été intéressant de relever les conditions de cette vente et les noms des acheteurs successifs, à une époque où les circonstances comme la réglementation des assignats avaient fait que certains ont pu acheter avec des sommes minimes des biens considérables qu'ils s'empressaient de revendre avec bénéfices.

Il est probable que les Archives des Deux-Sèvres auraient pu nous renseigner sur ce point. Malheureusement, il y a eu à Niort en 1805 un incendie qui a détruit le bâtiment de la Charité, où avaient été réunis les papiers et registres des administrations révolutionnaires.

Néanmoins, nous avons pu retrouver dans les archives de Me Baufine, notaire à Parthenay, que M. Alexis Desgranges, architecte à Paris, s'est rendu adjudicataire du domaine de la Lande, dit la Grande Lande, moyennant 40.900 francs suivant procès-verbal dressé par les administrateurs du district de Parthenay, en date du 27 germinal an II (avril 1794), et qu'en outre il a été déclaré adjudicataire de deux futaies moyennant le prix principal de 10.100 francs, décompte arrêté par la Commission des revenus nationaux le 29 messidor an III (juillet 1795) (acte reçu le 17 septembre 1833 par M. Ardouin, notaire à Parthenay).

Quelque 20 ou 30 ans plus tard, Alain des Granges épousa la marquise des Francs, née Louise Piault, qui était veuve et qui par son 1er mariage se trouvait alliée à la famille des Francs, grand propriétaire dans la commune de Gourgé. Elle avait eu de ce mariage une fille Henriette-Félicité des Francs, qui se maria avec M. Borie comte de campagne, à qui elle apporta dans la suite le domaine de la Lande qu'elle avait reçu de son beau-père.
En 1890, ce domaine ayant été mis en vente fut acheté par la famille Ribreau-Grandmaison, qui en est actuellement propriétaire.
Sources : A. Bodin - Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, premier trimestre de 1940, Tome XII de la troisième série. Edité à Poitiers - 1940. - BNF


Prailles   (79)

Commanderie de Prailles
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Bressuire, Canton: Thouars, Commune: Argenton-l’Eglise - 79


Domus Hospitalis Prailles
Domus Hospitalis Prailles



Commanderie de Prailles
En 1255 l’abbaye bénédictine de Saint-Léonard de Ferrières (actuellement commune de Bouillé-Loretz) échangeait avec la Commanderie de Prailles, les dîmes qui lui étaient dues sur le moulin du Pont de Taizon, contre des ventes de seigle sur des terres près du village de Sault (Archives de la Vienne, H. 3, 807).

Un pont existait donc là au milieu du XIIIe siècle, depuis un temps indéterminé, et il ne semble pas qu’on puisse le confondre avec celui que nous avons connu. Il avait été à l’origine du village même de Taizon, qui, descendant peut-être du proche coteau dit de la Grande Ouche, où le sol — j’en puis témoigner — a rendu maintes tuiles à rebords, s’accrocha à la rive du Thouet maintenant facile à franchir. On remarque en effet que, dans les nombreux actes conservés de l’administration des biens de la Commanderie, le village n’est jamais dit simplement : Taizon, mais le village du « Pont de Taizon ». En 1481, Louis XI ayant donné droit de haute-justice à Messieurs les prieurs et frères de Saint-Jean-de-Jérusalem de la seigneurie de Prailles, et ayant exempté du guet à fournir au seigneur de Thouars « leurs hommes et sujets », ces religieux déclarent vouloir faire profiter de cette exemption les « habitants du Pont de Taizon » sujets de leur commanderie. (Arch. Vienne, H. 3, 804).

Par ce qu’on sait de la façon dont étaient conçus et exécutés les travaux d’utilité générale au Moyen Age, il n’est pas téméraire de penser que les bénédictins de Ferrières, propriétaires du moulin, avaient été pour beaucoup dans la construction du pont de Taizon, dont l’échange de 1255 nous a permis de constater l’existence à cette date, et aussi que les chevaliers hospitaliers de Prailles le furent pour autant dans la construction postérieure à cet échange, croyons-nous, du pont qui vient d’être victime de la guerre. C’est peut-être en raison de leur part prépondérante, sinon exclusive, dans la construction de cet ouvrage d’art, qu’ils pouvaient dire les habitants du Pont de Taizon « sujets » de leur Commanderie.

Cependant une chapelle bâtie au milieu du pont dédiée à Notre-Dame de Pitié ou des Sept-Douleurs et dont le service était assuré alternativement par les curés de Bagneux et d’Argenton-l’Eglise, parce qu’elle était au point de rencontre de leurs deux paroisses, existait au XVIIIe siècle, qui n’avait pas les Hospitaliers de Prailles pour patrons, puisqu’elle avait été érigée par les soins et aux dépens du sieur Jacques Thibault et dame Jeanne Mestreau, son épouse. Mgr de Saint-Aulaire en fit la visite le 8 juin 1765 et la trouva munie de tout ce qui était nécessaire au culte. (Archives paroissiales d’Argenton-l’Eglise). Elle devait disparaître à la Révolution sans laisser de traces.
Sources : Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest et des musées de Poitiers BNF

Voir plus d’informations sur le site de Saint-Martin-de-Sanzay

L’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui reçut en 1312 la plus grande partie des biens des Templiers, qui devint l’ordre de Malte en 1530, et auquel en 1777 fut incorporé l’ordre de Saint-Antoine de Viennois, possédait les commanderies de Bagnaux, de la Barre-Clairin, de la Boissière-en-Gâtine, d’Ensigné, de l’Ile-de-Sazais, de la Lande de Gourgé, de Saint-Mard-la-Lande, de Prailles (Saint-Martin de Sanzay), du Puy-de-Neyron, de Puy-Pirault, de Saint-Rémy, de Sauzé-Vaussais, du Temple, de Virollet, de Vitré (Assais), et la commanderie de Cenan, qui, unie à la commanderie de Sainte-Gemme, (Vendée), formait l’une des quatre chambres prieurales du grand-prieuré d’Aquitaine.

Ministère de la Culture
Commanderie fondée au 12e siècle par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (première mention vers 1160). La chapelle avec ses voûtes d’ogives et le bâtiment conventuel sont des vestiges des premières constructions (12e-14e siècles). Le logis évoque le souci résidentiel propre aux 15e-16e siècles. BNF

Prailles
— Commune de Saint-Martin-de-Sanzay et Argenton-l’Eglise.
— Ancienne commanderie de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— Domus hospitalis de Pracles, vers 1200 (Archives historique de Poitiers)
— Praaileae, 1245 (Charte de l’Absie)
— Praalles, 1272 (Archives V. H. 3,804)
— Lopitau de Praailles, 1283 (Ibidem)
— L’hôpital de Prahelis, 1289 (Ibidem, 804)
— Prailhes, 1400 (Ibidem 807)
— La commanderie de Prailles fut réunie à celle du Puy-de-Noyon, 1462 (Ibiem, 805)
Sources: Dictionnaire Topographique du Département des Deux-Sèvres, par Bélisaire Ledain. Poitiers M. DCCCC. II


Verruyes   (79)

Commanderie de Verruyes
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Parthenay, Canton: Mazières-en-Gâtine — 79


Commanderie de Verruyes
Localisation: Commanderie de Verruyes


Cette commanderie est un bien des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem


L'ordre des templiers fut aboli par le concile de Vienne en 1312, et soixante chevaliers, jugés plus criminels que les autres, furent livrés au supplice comme relaps.

Les domaines des Templiers ayant été donnés aux chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, les deux commanderies de la BoissièreDomus Hospitalis BoissièreDomus Hospitalis Boissière en Gâtine et de Saint-Georges-de-la-LandeDomus Hospitalis Saint-Georges-de-la-LandeDomus Hospitalis Saint-Georges-de-la-Lande passèrent entre les mains de leurs nouveaux maîtres en 1313.
L'ordre de Malte se trouva de la sorte possesseur de trois commanderies en Gâtine, car il en possédait déjà une autre à Saint-Remi depuis les premières années du XIIIe siècle (1). Il les conserva jusqu'en 1789.
1. Archives de la Vienne à la préfecture de Poitiers, liasse I, 869, commanderie de Saint Remi. Le premier acte qui fasse mention de cette commanderie est de l'an 1208; il nous apprend le nom du commandeur de Saint-Remi à cette époque, frère Goulard.
Sources: Histoire de la ville de Parthenay: de ses anciens seigneurs et de la Gatine du Poitou. Par Bélisaire Ledain. Paris 1858.

Saint-Rémy de Verruyes
Saint Georges n'est qu'à une petite distance de Verruyes où devait être ma première halte. Avant d'y arriver je remarquai à mi-côte d'une colline qui s'élevait à l'occident, le hameau de Saint-Rémy, siège autrefois d'une commanderie de l'Ordre de Malte. Cet établissement existait dès les premières années du XIIIe siècle. Un acte de 1208 mentionne le commandeur sous le nom de frère Goulard. Ce devait être un des plus anciens représentants de la famille de ce nom, dont une branche, avant 1789 posséda la seigneurie d'Arsay. On voit des Goulard, dès le XIIe siècle, habitant du côté de Thouars. Au XVe siècle, leurs descendants sont répandus dans le territoire de Parthenay et de Bressuire, et au XVIe siècle, on en trouve un autre parmi les chevaliers de la langue d'Aquitaine. C'est à cette dernière époque qu'il faut attribuer d'après ses détails architectoniques, la chapelle de Saint-Rémy assez, bien conservée encore et au fronton intérieur de laquelle on lit cette inscription en très belles lettres gothiques: « l'an mil quatre cent quatre-vingt-treize, F. Anthoine Charron, commandeur céans, a faict bastir ceste chapelle. »

Avant la révolution le vicaire de Verruyes donnait la messe tous les dimanches dans ce petit édifice. Ce n'est plus qu'une grange hélas ! Encore des souvenirs et des regrets...
Sources: Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest. Tome XXVII, page 193. Poitiers, Paris 1863. (Livre numérique Google)


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