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Département de la Vienne

Charriere (La)   (86)

Domus Hospitalis de Charrières
Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Loudun, Commune: Curçay-sur-Dive — 86


Domus Hospitalis de Charrières
Domus Hospitalis de Charrières


La Charrière, ferme et moulin, sur la Drive, commune de Curçay-sur-Dive
— La Charrière de Curcay, 1487 (Commanderie de Loudun, 33)
Charrières, village sur la commune du Bouchet.
— Charrières, 1418.
— Charrières, 1464 (commanderie de Loudun, 27)
— Charière, 1522 (chapitre de Sainte-Croix de Loudun, 4)
— Charrière, 1625 (prieuré de Claunay)
— Ancienne terre noble.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI


Chasseneuil   (86)

Hôpital ou commanderie Chasseneuil
Département: Vienne, Arrondissement et Canton: Poitiers, Commune: Chasseneuil-du-Poitou — 86


Hôpital de Chasseneuil
Hôpital de Chasseneuil


J'ai publié déjà trois études partielles sur les trois communes de Saint-Georges, Montamiser et Buxerolles. Je continue mes recherches locales sur le canton de Saint-Georges, qui me fournit encore aujourd'hui le sujet d'une courte mais substantielle notice sur la commune de Chasseneuil, qui avoisine la ville de Poitiers.
Or, plusieurs points méritent particulièrement l'attention. Ce sont le bourg de Chasseneuil, les fiefs épars sur le territoire qui l'entoure, la commanderie, le Palais royal et quelques lieux dits.

Les documents que je citerai et les observations que j'ai faites forment donc un ensemble à la fois historique et archéologique. Il n'est pas sans utilité pratique d'étudier ainsi chaque commune par le menu l'histoire générale du Poitou peut trouver parfois à y glaner quelques faits intéressants.

La Commanderie de Chasseneuil
La commanderie ou L'Hôpitau de Chasseneuil était un membre dépendant de la commanderie de Saint-Georges. Ses titres sont conservés aux archives de la préfecture. J'en extrais les indications suivantes:

— 1338. Le moulin des Escluzelles est sujet, envers la commanderie, au devoir d'une rente de 12 livres, 42 anguilles, 1 chapon et 40 deniers.
— 3 février 1428. Déclaration de la Vicanne, au devoir de S sous et un chapon de cens.
— 18 février 1431. Autre déclaration de la Vicanne, au devoir de 6 boisseaux de froment, 4 sous, 2 chapons et 8 deniers de cens.
— 1430. Aveu de la seigneurie d'Avanton, au devoir de 50 sous de rente.
— 1431, 1499, 1500, 1509, 1510, 1563, 1754. Le commandeur de Chasseneuil jouit des droits de haute, moyenne et basse justice, a les dîmes, cens et rente, et se réserve les droits de pêche et de four banal.
— 1470. Le fief de Bonillet, mentionné en 1338, comme sujet à la commanderie, paie la rente noble, féodale et seigneuriale de 20 boisseaux froment, 26 boisseaux avoine et 8 deniers de cens.
— 11 octobre 1546. Procès-verbal des limites de la commanderie.
— 20 décembre 1563. Le présidial de Poitiers condamne chacun des habitants de Chasseneuil à 20 livres d'amende, et les oblige à cuire au four banal du seigneur grand prieur, et permet de faire abattre les autres fours.
— 1621, 1634, 1688, 1707. Procès avec l'évêque de Poitiers, au sujet des droits de justice, du four banal et des droits honorifiques dans l'église de Chasseneuil.
— 1626, 1686. Tènement de la Fosse-a-Maillot, sise à Jaunai.
— 1656. Visite de la commanderie. « ?.... Les armes de M de Malte estoient dans ladite église (de Chasseneuil) et il y en avott à la vouste du cœur qui auoient tombé par caducité.... et y avoit encore les armes de l'ordre derrière l'ostel à ladite vouste au pied du crucifix, aux fonds et au benistier.? » L'écusson de Malte sculpté, qui est derrière l'ostel porte la date de 1616.
— 12 mai 1669. Visite de la commanderie. Le visiteur enjoint dans deux moys de temps faire planter deux poteaux aux lieux plus considérable dudict Chasseneuil aux armes de l'ordre et dudit seigneur grand prieur.
— 1684, 1691, 1704, 1716. Le commandeur abonne les vendanges dans la paroisse de Chasseneuil.
— 1708. Peut-être pourrait-on trouver le souvenir des Templiers dans le nom de Vallées du Temple, donné à une terre de la commanderie.
— 1787. Inventaire des titres de la commanderie. La commanderie possédait aussi Martigné, dans la paroisse de Chasseneuil et le fief de Chassigni.
Sources: M. Barbier de Montault, Camérier de sa Sainteté — Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, première série, tome 14, page 131 et suivantes. Poitier, Paris 1877 — Bnf


Civray   (86)

Commanderie de Civray
Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Civray — 86


Commanderie de Civray
Commanderie de Civray


Moules à Enseignes de Pèlerinages et à Médailles (XIVe siècle)
Une circonstance fortuite m'a mis, il y a quelques mois, en possession de deux moules à Enseignes et à Médailles de pèlerinages, trouvés à Civray (Vienne), dans l'emplacement d'une commanderie, qui s'appelle aujourd'hui le Temple, et qu'occupaient, au XIIe siècle, des Templiers; au XIVe, des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1).
L'intérêt que présentent ces objets m'engage à en donner la description et à ajouter quelques observations.
1. Il y avait à Civray une Maison de Templiers, Domus Templi apud Sivraicum, 1184 (Fontenceau, tome XVIII, page 555), qui devint une commanderie de Saint-Jean de Jérusalem... (Dictionnaire topographique de la Vienne. Rebet)

Ces deux moules, en pierre calcaire lithographique, contiennent chacun deux sujets assez grossièrement gravés en creux. Leurs contreparties, destinées à donner une épaisseur convenable aux objets fondus, n'ont pas été retrouvées; mais, à l'examen des moules, il semblerait qu'elles auraient été planes ou ne possédaient qu'un simple évidement d'une minime profondeur, et que cet évidement aurait uniquement suivi, non les détails des sujets, mais leurs contours.

Pour ce qui est de l'époque à laquelle ces moules auraient été confectionnés, nous croyons qu'il serait difficile de la placer ailleurs que dans le XIVe siècle. En effet, ces moules ont été trouvés dans une Commanderie qui n'a été habitée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qu'au XIVe siècle; de plus, ils représentent des personnages dont les emblèmes sont ceux de saint Jean-Baptiste, patron de ces mêmes Hospitaliers enfin, la chasuble dont est revêtu un des personnages à la forme usitée à cette époque.

En un mot, ces moules intéressants nous semblent avoir été destinés à couler des enseignes et des médailles de pèlerinages des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Civray, et avoir été faits, pendant le XIVe siècle, dans la localité où nous les avons recueillis, c'est-à-dire dans la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Civray.
Sources: Par le R. P. de La Croix, S. J. — Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, 2e série, 1889-1891, tome 5, pages 301 à 306. Bnf

Commanderie de Civray au XIIIe siècle
Une charte, conservée dans les manuscrits de dom Fonteneau (1) nous apprend que l'ordre religieux et militaire des chevaliers du Temple était établi à Civray dès 1184.
1. Dom Fonteneau, tome 18 page 555.

Frère Pierre Michel était commandeur de Civray en 1277 ; les archives du département possèdent une lettre de lui, adressée aux doyen et membres du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers, qui a été publiée dans les mémoires de la Société des antiquaires de l'ouest, année 1847, page 338, par MM. Rédet et Lecointré-Dupont.

Après la mort de Jacques Molay, brûlé vif en 1314, les frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, désignés plus tard sous le nom de chevaliers de Rhodes, puis de Malte, succédèrent aux Templiers et furent mis en possession de leurs biens à Civray.

Cette commanderie dépendait de celle d'Ansigny et faisait partie du Grand Prieuré d'Aquitaine.

Le 15 avril 1416, Caume Dauzelart, grand prieur d'Aquitaine était commandeur de Civray.

Le 4 avril 1439, Richard de Pontailler figure dans un bail à rente comme commandeur de Civray.

En 1550, Jean Jay, écuyer, seigneur de Boisseguin, rend un aveu pour son hébergement situé à Nieullet, à Pierre Pelloquin, commandeur de Civray et de Sauzé.

Dans un acte d'échange de l'année 1572, figure Bertrand Pelloquin, probablement parent du précédent et comme lui commandeur de Civray.

En 1715 frère Gabriel Duchillaud prenait le titre de commandeur des commanderies d'Ansigny, Sauzé et Civray. Cette dernière ville n'avait plus de commandeur particulier depuis longtemps. La chapelle était desservie par le curé de Saint-Clémentin et les revenus affermés moyennant huit cents livres par an (2).
2. Notes historiques sm la ville de Civray par M. Faya.

La commanderie de Civray est située en dehors de la ville, sur un coteau au bas duquel passe la Charente.

Il en reste peu de chose ; l'église est un carré long de 18 mètres sur 6 mètres, orientée à l'est et percée au chevet de trois fenêtres allongées et étroites en plein-cintre.

La porte d'entrée est située au nord, dans le mur latéral de gauche ; elle se compose de trois archivoltes romano-ogivales peu saillantes et ornées de boudins coupés à la naissance du cintre par de petits chapiteaux frustes. Elle se trouve cachée par des servitudes. Une autre petite porte communique de la nef dans le bâtiment de la commanderie, appuyé sur le côté ouest de l'église.

Cette construction, qui a été refaite à différentes époques, n'a conservé du bâtiment primitif, qu'une petite portion du mur de la façade où l'on remarque une fenêtre romane géminée et les restes de deux autres ouvertures semblables.

Ces fenêtres ainsi que l'église, annoncent la fin du XIIe siècle (3); les autres ouvertures sont du XVe siècles et modernes; au-dessus d'une porte est un écusson avec une croix de Malte.
3. Cette église et les fenêtres romanes de la façade de l'habitation sont évidemment du commencement du XIIIe sièéle et non pas du XVe siècle comme le présume M. Faye ; il n'y a qu'une ou deux ouvertures qui appartienent a cette époque.
Sources : Brouillet, Pierre Amédée, Brouillet, François-André-Ernest. Indicateur archéologique de l'arrondissement de Civray : depuis l'époque anté-historique jusqu'à nos jours, pour servir à la statistique monumentale du département de la Vienne. BNF


Epeine   (86)

Domus Hospitalis d'Epeine
Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Les Trois-Moutiers, Commune: Bournan — 86


Domus Hospitalis d'Epeine
Domus Hospitalis d'Epeine


Epeine, village sur la commune de Bournan (86).
— Ancien prieuré dépendant de l'abbaye de Sainte-Maure-sur-Loire (Maine-et-Loire), réuni à celui de Bournan en 1405.
— Prioratus de Espeines (pouillé de Gauthier, folio 146).
— de Espenes, 1383 (taux du décime, page 8).
— Aspaniez, 1397 (commanderie de Loudun, 16)
— Espaines, 1410 (commanderie de Loudun, 16)
— Espeyne, 1575 (commanderie de Loudun, 5)
— Voir l'étude de l'Association Guillaume de Sonnac sur les commanderies de la Vienne
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris M DCCC LXXXI


Loudun   (86)

Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Loudun - 86


Domus Hospitalis Loudun
Domus Hospitalis Loudun


Les Templiers étaient établis à Loudun avant le commencement du XVIe siècle. Après leur extinction prononcée en 1312, les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem prirent leur place.

Un des premiers titres qui constate l'existence des chevaliers de Saint-Jean à Loudun est une déclaration de Jaudoin, sire de Coé, seigneur de Bois-Rognes, en 1365. Il y reconnaît que les hommes et les sujets du commandeur de Loudun sont francs et exempts de payer le minage.

Un autre titre de 1379 porte établissement de foires, les jours des fêtes de Saint Gilles et de Saint Etienne, en faveur des commandeurs de Loudun, alors Pierre de Javari, Simon des Cloîtres, Jean Grille et Jean Leverrier, religieux de l'ordre.

La commanderie devait autrefois deux setiers de blé par semaine aux pauvres de la ville, l'un le dimanche et l'autre le jeudi. Du consentement des habitants, cette aumône, au lieu d'être distribuée publiquement, fut portée à l'hôpital du lieu. Cette redevance fut acquittée exactement jusqu'en 1669. Alors le sieur de la Carte, successeur de Thalouet dans la commanderie, refusa de payer cette aumône, ce qui amena la saisie de tous ses bénéfices.

Duplessis-Gesté, receveur de l'ordre au Grand Prieuré d'Aquitaine, fit évoquer cette affaire au Conseil. Entre temps, on procéda à une transaction par laquelle le commandeur, pour être déchargé de cette aumône, donnait en échange le Champ-du-Quartier, le 28 février 1676. Quoique ce domaine ne fût que de quatorze arpents, le commandeur Martel voulut annuler l'aumône et la transaction. Un habitant de Loudun, qu'il avait consulté là-dessus, lui répondit : « Frère Martel, vous êtes vous-même parmi nous un pauvre qui avez du superflu, pourquoi ne voulez-vous pas le laisser à vos semblables ? » Martel crut cet homme de bien et ne pensa plus qu'à laisser les choses dans l'état où il les avait trouvées.

Parmi les noms des commandeurs de Loudun, nous citerons les suivants :
1379, Frère Pierre de Javari.
1450, Philibert de Laigne, prieur des commanderies de Loudun et de Moulins.
1617, Frère Christophe Jousseaume, commandeur de Saint-Jean de Loudun.
1648, François de Thalouet, commandeur de Loudun.
1676, Gabriel Thibault de la Carte, chevalier de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, commandeur des commanderies de Loudun, de Moulins (1) et les Espeaux, mort en 1723.
1744, Antoine Martel, Martelou, Marteur, commandeur de Loudun.
1. Ces deux commanderies de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, primitivement distinctes, avaient été réunies, au XVIe siècle, par suite de la modicité de leurs revenus.

Le dernier commandeur de Loudun fut Frère Claude de Rouvroy de Saint-Simon-Sandricourt, chevalier profès de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, bailli et grand-croix dudit ordre, commandeur de Loudun, de la Croix-en-Brie et autres lieux.

Dans les derniers temps, les chevaliers de Malte n'habitaient plus en commun la Commanderie, où seul demeurait le frère commandeur. Chaque chevalier avait sa demeure particulière, et se rendait à la Commanderie pour les exercices conventuels. Les demeures particulières des chevaliers se reconnaissent à ce que le claveau qui forme clef au-dessus de la porte cochère porte une croix de Malte inscrite dans un cercle. On voit encore cet emblème, rue du Patois et sur deux autres portes, rue Sèche.

Par arrêté du 6 fructidor an VI (1797), l'administration municipale de Loudun attribua les biens de la commanderie du Temple à l'hôpital de la ville, en remplacement des biens appartenant jadis à cet établissement et aliénés au profit de la République (2).
2. Archives municipales.

L'église des Templiers de Loudun est encore debout.
Elle a la forme d'une croix latine. Le clocher est à l'intersection des transepts. Le mur du chevet est droit et percé de trois fenêtres. La voûte est abattue, si ce n'est au-dessous du clocher. Le style de l'édifice est roman.

FIG. 3. — Pierre aux armes de Thibaut de la Carte provenant de l'ancienne Commanderie de Saint-Jean de Jérusalem, aujourd'hui à l'Hôtel de Ville.
Gabriel Thibaut de la Carte portait « d'azur à une tour d'argent maçonnée et ouverte d'une porte de sable. » Les armes sont ici écartelées de celles de l'ordre de Malte : « de gueules à la croix d'argent à huit pointes. »

FIG. 4. — Monogramme gravé à la pointe dans un escalier de l'ancienne Commanderie de Malte à Loudun, attribuable à Thibaut de la Carte, grand-prieur d'Aquitaine.

FIG. 6. — Croix de Malte inscrite dans un cercle. On la voit encore sur plusieurs portes cochères, rue du Patois, rue Sèche, etc. Elle marquait autrefois la demeure que certains chevaliers de Malte occupaient au dehors de la Commanderie. Images

Les Frères Saint-Gabriel, ils habitèrent successivement la maison Cornay, en face Chavagnes, puis dans la rue Saint-Jean, une dépendance de la Commanderie du Temple (aujourd'hui asile laïc).
Sources : Lerosey, Auguste. Loudun : histoire civile et religieuse. Loudun 1908 BNF


Montgauguier   (86)

Domus Hospitalis Montcrozier
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, Commune: Dommartin — 01


Domus Hospitalis Montcrozier
Domus Hospitalis Montcrozier


— Montcrozet.
— Les Templiers de Laumusse possédaient la plus grande partie des dîmes de ce hameau.
— En 1244, Alexandrine de Vienne, dame de Bâgé, leur en avait donné la moitié.
— En 1323, les hospitaliers acquirent la part qu'y prétendait, du chef de sa femme, Jean Beaugarçon de Bourg.
— Archives du Rhône, Inventaire de Laumusse de 1627, fº 51.
— Inventaire de 1652, fº 189, mss. H, 2167.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Villedieu-du-Clain (La)   (86)

Commanderie de La Villedieu-du-Clain
Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: La Villedieu-du-Clain — 86


Commanderie de La Villedieu-du-Clain
Commanderie de La Villedieu-du-Clain


La Villedieu du Clain — Commanderie Gaillard
C'est le groupe de commanderies dont la situation est la plus confuse. Les hospitaliers ont regroupé un ensemble disparate de commanderies templières et hospitalières pour en faire une entité appelée commanderie de Roche-Villedieu. Le fonds des archives de la Vienne comporte 28 liasses de 1313 à 1783.

Nous débuterons par la commanderie hospitalière de La Villedieu du Clain. Le lieu s'appelle maintenant château Gaillard (Site de la Villedieu du Clain) propriété des religieuses de Notre Dame, il ne reste actuellement qu'un pigeonnier du XVIIe. La citation de la Villedieu la plus ancienne dans Rédet date de 1360. Selon Longuemar, il existe quelques doutes sur une origine templière de cette commanderie. Cette hypothèse reprise par F. Semur (1), E. Offredi (2) et divers sites internet est rejetée par Julien Vialard (3) en vertu d'un document de 1187 établissant que cette commanderie était hospitalière. A l'origine, la commanderie devait être attenante à l'église puis les hospitaliers s'installèrent au Fort à Aslonnes (Rédet: ancienne habitation du commandeur) ce qui fait, par définition, du fort d'Aslonnes une « commanderie. »
1. F. Semur — Abbayes, prieurés et commanderies de l'ancienne France, page 290.
2. E. Offredi-Jeulin — Les Hospitaliers en Poitou au XVe siècle — thèse 1983.
3. Julien Vialard — L'ordre du Temple en Poitou Charentes — Mémoire de master au centre d'études supérieures de civilisation médiévale à Poitiers page 253.


Commanderie des Roches-Prémarie-Andillé
La confusion avec l'établissement des Templiers situé à « Roches-Prémarie-AndilléHôpital des Roches-Prémarie-AndilléHôpital des Roches-Prémarie-Andillé », qui se trouve à quelques kilomètres au-dessus de La Villedieu et la dénomination de La Roche-Villedieu attribuée par les Hospitaliers au nouveau regroupement des deux établissements après 1313. Explique probablement le flottement des historiens.

Les terres de La Villedieu sont situées immédiatement au Sud de Poitiers.
Parmi les possessions de La Villedieu, le lieu dénommé « le Temple » (42) dans le village de Salles en Toulon pose une énigme car l'endroit est loin de toute autre possession templière. Il doit donc s'agir d'un autre sens du terme « Temple » que le sens templier (Temple romain ?).
Sources: J. F. Lavrard — Association Guillaume de Sonnac. Colloque Templiers — 18 octobre 2008 — Réalisé à la Commanderie d'Auzon

La Villedieu-du-Clain
Département: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: La Villedieu-du-Clain — 86

Lettres permettant au prieuré d'Aquitaine de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem de faire fortifier la commanderie de Villedieu. (JJ. 179, nº 101, folio 54)
Mars 1448.
Charles, etc. Savoir faisons, etc., nous avoir receue l'umble supplicacion de noz bien amez les religieux, prieur et frères de l'ordre de l'Ospital de Saint Jehan de Jherusalem ou prieuré d'Acquitaine (1), et de frère Alain Lemoyne, religieux dudit ordre et commandeur de Villedieu (2), membre deppendant dudit prieuré, contenant que, à cause de leur commanderie de Villedieu, ilz ont oudit lieu belle burgade, toute justice et juridicion haulte, moyenne et basse, droit de chastellenie, avecques les droiz qui en deppendent et pevent deppendre, laquelle ilz tiennent soubz nous et nostre souveraineté. Et avecques ce, ont plusieurs hommes et subgiez en toute justice et juridicion, et audit lieu de Villedieu ont eglise et belle maison, en laquelle ledit commandeur et ses religieux et compaignons font leur residence, bien aisée à fortiffier. Laquelle ilz fortiffieroient voulentiers pour la seurté d'eulx, de leurs biens, lettres, tiltres, enseignemens de leurs previlèges, rentes et devoirs de leurs diz hommes et subgiez, et pour eulx preserver et leurs diz hommes et subgiez de plusieurs courses, pilleries et logeis de plusieurs compaignies de gens d'armes et de guerre, lesquelz ont esté le temps passé et logiez audit lieu, où ilz ont fait plusieurs pilleries, roberies et destrousses sur les hommes et subgiez desdiz supplians à l'occasion desquelles, plusieurs de leurs diz hommes et subgiez ont delaissié ledit lieu et leur terre, pour ce qu'ilz n'avoient où ilz se peussent retraire seurement, et sont alez demourer autre part et pour doubte d'autres compaignies et gens de guerre qui aucunes foiz tiennent les champs et vivent sur iceulx, s'il nous plaisoit leur donner congié et licence de ce faire, humblement requerant iceulx.

Pour quoy nous, attendu ce que dit est, voulans pourveoir à la seurté desdiz supplians et de leurs hommes et subgiez, à iceulx supplians avons donné et octroyé, donnons et octroyons par la teneur de ces presentes, de nostre grace especial, plaine puissance et auctorité royal, congié et licence de fortiffier ladicte commanderie et y faire fortesresse, et la clourre de foussez, muraille, pal, pont leveiz, tours, creneaulx, eschiffes et autres fortifficacions et emparemens neccessaires et convenables, telz qu'ilz pourront et bon leur semblera; pourveu toutesvoyes que ladicte fortifficacion ne tourne à prejudice ne ne porte dommaige à nous ne à la chose publicque du pays, et que les manans et habitans dudit lieu et autres qui se retrairont en la dicte forteresse seront tenuz de faire guet et garde au lieu de la chastellenie dont ilz seront subgiez, et où ilz le faisoient paravant.

Si donnons en mandement par ces presentes aux seneschal de Poictou et bailli de Touraine, et des ressors et exempcions d'Anjou et du Maine, et à tous noz autres justiciers ou à leurs lieuxtenans, presens et avenir, et à chascun d'eulx, si comme à lui appartendra, que, appellez nostre procureur et aucuns nobles du pays et autres expers et congnoissans en teles matières, s'il leur appert que la dicte fortiffication ne soit prejudiciable ou porte dommaige à nous ne à la chose publique du païs, lesdiz supplians de nos presens congié, licence et octroy facent, seuffrent et laissent joïr et user plainement et paisiblement, sans les molester, travailler ou empeschier, ne souffrir estre molestez, travaillez ou empeschiez, ores ne pour le temps avenir, en aucune manière mais s'aucun empeschement leur avoit esté ou estoit sur ce fait, mis ou donné au contraire, si l'ostent et mettent ou facent oster et mettre incontinant et sans delay au premier estat et deu.

Et afin, etc., nous avons, etc. Sauf, etc. Donné à Lavardin, ou mois de mars l'an de grace MIL CCCC, QUARANTE SEPT, et de nostre règne le XXVIe.

Ainsi signé Par le roy, vous et autres presens. Chaligaut.
— Visa. Contentor. Ja. de La Garde.
1. Le grand prieur d'Aquitaine en 1448 était Philibert de Laigue, d'une famille du Berry.
2. Alain Lemoyne, commandeur de la Villedieu-du-Clain, avait succédé à Nicolas Roy, aliàs Leroy, qui en cette qualité soutenait un procès au Parlement de Poitiers, le 10 septembre 1429, contre le chapitre de la cathédrale de Poitiers, au sujet de la nomination à la cure de la Villedieu, annexée à la commanderie, et à la date des 31 août et 4 septembre 1436, contre le chapitre de Saint-Hilaire. (Archives Nationales, X1a 9191, folio 1S1 vº, et X1a 9201, folio 221, 222)

Sources: La Villedieu-du-Clain — Harchives historiques du Poitou, tome XXXII. Poitiers 1903.

La Villedieu, Chef-lieu de canton, arrondissement de Poitiers.
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Malte.
— Villa Dei, vers 1172 (Abbaye de Nouaillé)
— Ecclesia de Villa Dei (Pouillé de Gauthier, folio 151)
— La Vile Dé, 1324; La Ville Dieu, 1337 (Archives de Poitiers, 12)
— Lospital de la Villedé, 1360 (Fonds de la commanderie de la Villedieu, 21)
— La Villedieu des Roches, 1492 (Chapitre de Saint-Hilaire, 84)
— Saint Jean-Baptiste de la Villedieu, 1782 (Pouillé)
— La Villedieu-du-Clain, 1859 (Dictionnaire des Postes).
— La Villedieu faisait partie autrefois de l'archiprêtré de Gençay, de la châtellenie, de la sénéchaussée et de l'élection de Poitiers.
— La cure était à la nomination du commandeur.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI


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