Département de la Haute-Vienne
Breuilaufa (87)
Commanderie BreuilaufaDépartement: Haute-Vienne, Arrondissement et Canton: Bellac, Commune: Breuilaufa - 87
Commanderie Breuilaufa
Le Breuil-au-Fa est le chef-lieu d'une commune dans le canton de Nantiat.
Le Breuil-au-Fa était une sous-commanderie appartenant aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1248, c'était un membre de la commanderie du Palais de Limoges.
A la fin du XVIIIe siècle, la cure, qui était dans l'ancien archiprêtré de Saint-Junien, avait 220 communiants (environ 293 habitants).
Sa fête patronale était la Décollation de Saint-Jean.
Le commandeur de Limoges y nommait les curés en 1564, 1569, 1619, 1684, 1687, 1740.
Ceux qui me sont connus sont :
— Pierre Papon, 1587, 1601.
— N. Borgier, 1712.
— Joseph Martin, nommé en 1740, mort en 1770.
— Mathieu Catinaud, nommé en 1770, a souffert la prison pendant la Révolution.
— Depuis cette époque, la paroisse a été desservie par le curé de Berneuil ou de Saint-Vaulry.
L'église, dans le sanctuaire, conserve sa voûte gothique à nervures rondes, pendant qu'elles sont prismatiques dans les deux travées de la nef. On a gravé sur sa porte la date 1658, c'est probablement à cette époque qu'a été refait le pinacle à deux ouvertures qui la surmonte. De nouvelles réparations y ont été faites en 1891, époque à laquelle elle a reçu un nouvel autel.
Cette église possède une petite statue de la Sainte-Vierge tenant l'Enfant-Jésus sur ses genoux ; elle est en bois, couverte de cuivre doré et émaillé, enrichie de pierreries dont la plupart ont disparu. Cette oeuvre semble dater du XIIIe siècle ; la tradition locale veut qu'elle ait été apportée de Palestine par un croisé.
A côté de l'église est le manoir des commandeurs, construction rectangulaire avec tour ronde au milieu qui contient l'escalier. Le 17 septembre 1587, il fut pris par une bande de quinze à vingt individus se disant de la religion réformée, qui non seulement le pillèrent complètement, mais encore tuèrent Jacques Melhaud, fermier de la commanderie.
En 1601, il y avait près du bourg du Breuil-au-Fa la chapelle de Notre-Dame de Grâce ; elle était peut-être détruite en 1735, car on indique alors à sa place la Croix de Notre-Dame.
Archives départementales de la Haute-Vienne — Dictionnaire Lecler — v1 du 13/10/2014
André Leclerc. Dictionnaire Historique et Géographique de la Haute-Vienne. Limoges, 1902-1902.
Lavausseau (87)
Commanderie de LavausseauDépartement: Vienne, Arrondissement: Poitiers, Canton: Vouneuil-sous-Biard - 87
Domus Hospitalis Lavausseau
Après la nuit des invasions barbares, Lavausseau ressort de l'ombre avec les moines-soldats, chevaliers des croisades, avec leur commanderie, seigneurie, juridiction haute, moyenne et basse. Le chemin qui va de cette commanderie au champ des Justices, près de la Châtre, ses huit kilomètres devaient paraître longs aux condamnés qui le suivaient.
En 1192, l'abbaye du Pin donne le fief de Rimbard à la commanderie de Lavausseau. La poésie est en tête de l'acte de donation.
« Comme le temps voit commencer et finir les choses qui s'y passent, et comme elles restent peu dans notre mémoire, nous frère abbé du Pin et frère Jacques confrère de l'Hôpital de Jérusalem, cellérier et procureur de tous les biens de l'Hôpital situés dans l'évêché de Poitiers, avons jugé à propos de rédiger ici la convention faite entre nous... pour la transmettre à la postérité. »
La suite de l'acte nomme notre commanderie : maison de l'Ordre Hospitalier de Jérusalem.
Un mémoire du XVIIIe siècle semble prouver que, par la suite, elle n'a cessé d'appartenir à cet Ordre.
Pour quelles raisons M. Beauchet-Filleau (correspondant du ministère de l'Instruction publique), M. de Longuemar et d'autres érudits ont-ils fait vivre les Templiers dans ses murs ?
Est-ce parce qu'à l'image des commanderies templières, elle a constitué une véritable petite forteresse avec murailles d'enceinte de 20 pieds soit 6,50 M. de haut, grand pont-levis, douves, échauguette, salle de corps de garde et souterrain en direction de l'est ?
Les Hospitaliers ont-ils dû se retrancher ici, à la façon des Templiers pour se défendre d'un certain capitaine de Grandes Compagnies dont le repaire était à 3 km de la commanderie, dans le château de Grassay ? Ce château, dont il ne reste qu'un refuge souterrain, fut détruit au début de la guerre de 100 ans. Une lettre du dauphin Charles ordonne, en effet, le 20 février 1358, « qu'il soit rabattu une somme de 1.200 florins sur le subside de guerre dû par la ville et archiprêtré de Saint-Maixent, attendu qu'ils avaient déjà payé la dite somme pour la destruction de châteaux-forts qui incommodaient le pays.... châteaux de La Liborlière à Pamproux, Les Marais à Lezay et Grassay de Benassay. » Ce comté de Grassay revint en des mains plus honorables puisqu'en 1428, Charles VII le donna, pour 2.000 écus d'or, à Laurent de Vernon qui avait capturé le comte anglais de Commersat que le roi de France voulait échanger avec le comte d'Eu retenu prisonnier des Anglais.
Au pied de la commanderie, les tanneries lavaucéennes ont acquis réputation et prospérité grâce à la protection des moines-soldats.
Lavausseau
Chapelle de Lavausseau http://www.apmac.asso.fr/etablissement/chapelle-commanderie-lavausseau/
En 1600, le village a 50 tanneries et des moulins à tan en nombre suffisant. En 1632, vingt tanneries sont exploitées par des tenanciers de la commanderie. L'aisance des maîtres tanneurs apparaît dans les sculptures des fenêtres et des cheminées. Un canal de 300 mètres de long, parallèle à la Boivre, a été creusé pour leur service, en amont du pont. Ce pont, restauré vers la fin du Moyen-Age, s'est vu confier, en ses piles, une bulle du pape Innocent IV (1243-1254).
Cependant l'abolition du Temple, en 1312, avait pesé lourd sur les Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. En héritant, par la grâce du pape Clément V, des commanderies templières vidées de leurs richesses par les soins de Philippe le Bel, les Hospitaliers se trouvèrent imposés de sommes énormes soi-disant engagées par le roi, dans sa lutte contre le Temple. Ils durent payer et repayer. La commanderie de Lavausseau devint simple annexe de celle de Saint-Rémy-de-Verruye en Gastine.
Le commandeur occupe rarement la chambre qui est sienne (l'actuelle mairie). On le trouve résidant à Poitiers ou à Saint-Rémy-de-Verruye. En 1666, il demeure aux Espaux-de-Meursac (Charente-Maritime), il se nomme François de Neuchèze, vice-amiral de France, commandeur des Espaux, Saint-Rémy et Lavausseau.
En 1668, nous avons François de Laval, commandeur de Saint-Rémy et Lavausseau, qui habite dans sa commanderie d'Artines, paroisse de Couture.
En 1704, notre commandeur a pour nom : frère François Marie des Bans de Mareuil et séjourne en l'île de Malte.
En 1690, la commanderie était affermée au sieur Bergier, pour 1.350 livres argent et 40 provandiers (33 quintaux environ) de seigle, avec réserve des vins, dîmes et terrages (droit de prélever du blé ou des légumes sur le produit des terres).
Entre temps, la Réforme a fait de nombreux adeptes en notre village.
Dès 1563, le Temple de Lavausseau est apparu, avec celui de Montreuil-Bonnin. Les deux sont renommés si l'on en croit les plaintes des chanoines de Saint-Hilaire de Poitiers, dans leurs remontrances au roi.
En 1568, la 3e guerre de religion est aux portes de notre commune. Le roi, Charles IX, a envoyé, sous les ordres du duc d'Anjou, une armée catholique qui se trouve face aux « 18.000 fantassins et 3.000 cavaliers réunis par l'amiral Coligny, sous les ordres du prince de Condé. Le 16 novembre, les deux armées campent dans les plaines de Jazeneuil.
Tout annonçait une bataille décisive ; mais la rigueur du froid ne leur permit pas d'en venir aux mains, et tout se passa en grosses escarmouches. La gelée était si âpre et si véhémente qu'un grand nombre de soldats périrent misérablement. Le duc d'Anjou alla s'enfermer dans Poitiers.
Le prince de Condé alla s'emparer du château de Mirebeau. » (Joseph Guérinière : Histoire du Poitou). Mais un champ, près du Coudreau de Jazeneuil, à la limite de notre commune, conserva le nom de « champ de guerre. »
Sources: L. Rousseau-Souchard. Société d'ethnologie et de folklore du Centre-Ouest, page 95, tome XIVe, n° 97, mars-avril 1980. - Bnf
Commanderie de Lavasseau
Domus Hospitalis Lavausseau
A l'Ouest, en 8c, il s'agit de la Commanderie de Lavausseau, qui était une très grosse commanderie. On est sûr que Lavausseau était hospitalière à l'origine. En revanche il ne reste pas grand-chose. La cheminée du XVème, dans le logement de l'instituteur, est inscrite au répertoire des Monuments Historiques depuis 1928. L'inscription de la façade et des toitures remonte à 1969.
La Commanderie de Lavausseau sert de mairie à la commune du même nom. Il reste à Lavausseau beaucoup de tanneurs qui y ont été installés par les Hospitaliers.
Les guerres de religion lui ont été néfastes et la commanderie a périclité. Elle a été rattachée à Saint-Rémy de Verruyes, dans les Deux-Sèvres, au XVème siècle. Saint-Rémy est aussi une très belle commanderie.
Commanderie de Lavasseau
Domus Hospitalis Lavausseau
A l'Ouest, en 8c, il s'agit de la Commanderie de Lavausseau, qui était une très grosse commanderie. On est sûr que Lavausseau était hospitalière à l'origine. En revanche il ne reste pas grand-chose. La cheminée du XVème, dans le logement de l'instituteur, est inscrite au répertoire des Monuments Historiques depuis 1928. L'inscription de la façade et des toitures remonte à 1969.
La Commanderie de Lavausseau sert de mairie à la commune du même nom. Il reste à Lavausseau beaucoup de tanneurs qui y ont été installés par les Hospitaliers.
Les guerres de religion lui ont été néfastes et la commanderie a périclité. Elle a été rattachée à Saint-Rémy de Verruyes, dans les Deux-Sèvres, au XVème siècle. Saint-Rémy est aussi une très belle commanderie.
Sources: Association Guillaume de Sonnac Lavausseau
Sainte-Anne (87)
Commanderie de Sainte-AnneDépartement: Haute-Vienne, Arrondissement: Limoges, Canton: Eymoutiers - 87
Commanderie de Sainte-Anne
Sainte-Anne était le chef-lieu d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, pour un chevalier de justice.
— Hardouin d'Aubusson de la Feuillade, commandeur de Sainte-Anne en 1621, fut tué au combat de Castelnaudary, le 1er octobre 1632.
— Annel-Philippe Pètremient de Valay était commandeur en 1782.
La cure, qui était dans l'ancien archiprêtré de Saint-Paul, dépendait de cet ordre et le commandeur de Sainte-Anne en nommait les curés. Vers la fin du XVIIIe siècle cette cure avait 80 communiants ; les visiteurs de l'ordre de Malte, en 1616, le mentionnent ainsi : « Un grand autel de pierre avec deux grands retables et images de cuivre tous rompus »
Ils ajoutent : « Au coin de ladite église, proche l'entrée, il y a une grande tour carrée, servant de conciergerie et prison. Proche il y a de grandes masures ; on voulait y voir une maison forte ruinée en l'an 1582. »
C'était le château-fort de Sainte-Anne, qui d'après le P. Bonaventure aurait été pris par les ligueurs en 1689.
On remarque dans l'église, qui est un monument gothique du XIIIe siècle, restaurée en 1890-1900, un très curieux groupe taillé dans un énorme bloc calcaire, représentant sainte Anne et la Sainte Vierge tenant l'Enfant-Jésus. Il a été reproduit sur une médaille de la Confrérie de Sainte-Anne, érigée dans cette paroisse et affiliée à la grande Confrérie de Sainte-Anne-d'Auray.
A l'extérieur de l'église se trouve un tombeau orné de sculptures du XIVe siècle. C'est probablement celui d'un des commandeurs de sainte Anne.
Archives départementales de la Haute-Vienne — Dictionnaire Lecler — v1 du 13/10/2014
André Leclerc. Dictionnaire Historique et Géographique de la Haute-Vienne. Limoges, 1902-1902.