Commanderies B
Bécarie (La) (15)
Domus Hospitalis La BécarieDépartement: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Saint-Mamet-la-Salvetat, Commune: La Vinzelle - 15
Domus Hospitalis La Bécarie
C'est un petit domaine sur la rive droite du Lot, appartenant à la commune de Cassaniouze (Cantal). En 1420, Géraud de Lacroix reconnut en faveur du Commandeur « un mas dit Labequaria, avec terres, preds, maisons et chateignerées, sous la censive de trois oboles » (1).
1. La Bessière, II. 14. L'obole tournois valait la moitié du denier tournois.
Une agglomération assez importante s'était formée à la Bécarie, puisque les cahiers de reconnaissances lui donnent le nom de village (2).
2. Archives de Haute-Garonne. II. vol. 2059, passim. On peut d'autant plus facilement admettre ces interprétations que dans le Rouergue les familles ont toujours été nombreuses, et que les bourgs et villages proprement dits sont, dans le pays qui nous occupe, à une grande distance les uns des autres.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF
Baconnes (51)
Seigneurie de l'Hôpital de BaconnesDépartement: Marne, Arrondissement: Reims, Canton: Verzy — 51
Hôpital de Baconnes
Crilly
Domus Hospitalis Crilly
La terre et seigneurie de Baconnes était une dépendance de la maison de l'Hôpital de Crilly.
C'est par erreur qu'on a dit qu'elle avait appartenu autrefois aux Templiers. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem la possédaient sinon entièrement, au moins en grande partie à la fin du XIIe siècle. Des lettres des prévôt, doyen et chantre de l'église de Reims, rédigées vers l'année 1190, portent que Bauduin de Marcelle ou Marceau, « de Marchello », du consentement d'Havidis, sa femme et de ses enfants, a donné aux pauvres frères de l'Hôpital de Jérusalem, tout ce qu'il possédait à Baconnes, « apud Bacconium », savoir: la moitié de la manse seigneuriale, le four banal, un cens de huit deniers et d'une poule, ainsi que la moitié d'une ouche, « osce », que les hommes du lieu étaient obligés de cultiver pour lui.
Les Hospitaliers acquirent par la suite le restant de la seigneurie, et la possédaient entièrement en 1497, car nous lisons dans un censier de cette année-là: « En toute la ville et terroir de Baconne l'Hôpital, à cause de la maison de Clivy (Crilly), a toute justice haute, moyenne et basse, avec des cens et rentes sur plusieurs héritages. »
Au siècle dernier, le domaine de Baconnes qui comprenait 34 setiers de terre à labour, était réuni avec les droits de justice et de seigneurie, à la maison de Crilly.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Bagneres-de-Bigorre (65)
Chapelle Saint-Jean à BagnèresDépartement: Hautes-Pyrénées, Arrondissement et Canton: Bagnères-de-Bigorre - 65
Domus Hospitalis Bagnères
« On a associé le nom des templiers à celui des hospitaliers de Saint-Jean dans une précédente communication relative aux monuments remarquables de Bagnères.
En fait, les templiers n'eurent jamais d'établissement dans cette ville. Ils possédèrent une commanderie à Bordères, dont dépendait l'église Saint-Biaise d'Ossun, celle de Saint-André de Luz, l'hôpital de Sainte Magdelaine à Gavarnie et quelques autres domaines. Ils furent arrêtés en masse en 1307, soumis aux tortures les plus atroces, condamnés à mort, et ceux de la Bigorre, exécutés à Auch. Après la mort de Bernard de Montagut, dernier commandeur du temple à Bordères, tous ces domaines du temple furent attribués à l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean, rattachés à leur commanderie d'Aureilhan, en faveur de Bernard d'Orsans.
Cette dernière commanderie avait été créée en 1259 sous le grand maître Hugues de Revel. Elle s'accrut successivement de divers domaines, et notamment de l'Eglise Saint-Jean à Bagnères, des dîmes de Campan, Gerde et Asté, données en 1268 par le vicomte Bernard d'Asté à son fils Bernard d'Aure.
Guillaume Aline, commandeur d'Aureilhan, voulut faire de l'église Saint-Jean une paroisse avec cimetière. Mais l'évêque de Tarbes, Raymond Arnaud de Coarraze, s'opposa à cette entreprise et frappa d'excommunication les bourgeois qui la favorisèrent. L'abbé de Saint-Sernin de Toulouse, conservateur des privilèges de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, rendit une sentence arbitrale qui mit fin au conflit, et les bourgeois supplièrent l'évêque en 1286 de les relever de l'excommunication (Larcher). Donc, la chapelle de Saint-Jean existait depuis 1280 au moins ; elle appartenait déjà à la commanderie de l'ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, établie à Aureilhan, et non pas aux templiers dont cette commanderie n'hérita qu'après 1313. Les chevaliers de Saint-Jean, chassés de Palestine, prirent le nom de chevaliers de Rhodes, puis chassés de cette île, le nom de chevaliers de Malte. Lors de la Vente de l'église Saint-Jean, après la Révolution, elle figurait comme ayant appartenu à l'ordre de Malte. Elle n'a jamais eu depuis sa création jusqu'à cette vente, d'autre propriétaire. »
Sources : M. Bérot. Bulletin de la Société Ramond : explorations pyrénéennes, page 24 et 25, cinquante-huitième année. Toulouse 1923 BNF
Eglise Saint-Jean de Bagnères-de-Bigorre
Domus Hospitalis Bagnères (Sources Wikipedia)
Les Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem construisent l'église à Bagnères, en Bigorre, à la fin du XIIIe siècle, vers 12801.
Elle porte le vocable de saint Jean, comme le nom de leur ordre. BNF
Bar-sur-Aube, Chapelle Saint-Jean (10)
Département: Aube, Arrondissement et Canton: Bar-sur-Aube - 10
Domus Hospitalis Bar-sur-Aube
Cette chapelle, qui présente des détails de styles différents, est très-simple et presque réduite aux quatre murs. A l'intérieur, on voit encore des colonnes dont les chapiteaux sont à peine recouverts de quelques feuilles et à la voûte, l'écu de France aux trois fleurs de lys ; à l'extérieur une porte cintrée soutenue par deux colonnes cannelées et une façade percée de deux fenêtres de forme et de grandeur différentes l'une très-simple, l'autre plus grande et plus riche, et ornée de filets et de moulures elle est divisée en deux parties, surmontée d'une rose à cinq feuilles le tout couronné par une large bande appuyée sur deux têtes de jeunes hommes coiffés de longs cheveux comme au temps de Louis XII.
Le haut de cette jolie fenêtre a été brisé pour donner passage aux bottes de paille et de foin, car cette chapelle, vendue en 1792, est maintenant convertie en écurie, comme l'indiqua pendant longtemps cette Inscription : Ecurie à Corneux, placée au-dessus de la porte, et que, depuis peu, on a eu le bon esprit de faire disparaître.
Une troisième fenêtre, peu élevée et sans ornement, est ouverte au-dessus de l'autel.
Cette chapelle dépendait de la commanderie de Thors et de Gorgebin. Dans l'origine, elle appartenait aux Templiers, dont saint Jean-Baptiste était le patron mais en 1306, époque de la suppression de cet ordre militaire et religieux, elle fut donnée par Philippe-le-Bel aux Chevaliers de Malte qui la possédèrent jusqu'à nos jours.
Chapelle Saint-Jean
Chapelle Saint-Jean
On voit encore, dans la chapelle Saint-Joseph de l'église Saint-Pierre, une vieille statue de saint Jean-Baptiste, avec un chevalier du Temple, couvert de son grand manteau blanc, agenouillé à ses pieds. Près de lui est son bouclier sur lequel, à côté de la croix à huit pointes, est posée une chouette, symbole de la prudence, et sur le socle sont les initiales T.P. (Templum). Cette statue provient de la chapelle Saint-Jean.
A part cette chapelle, les Templiers possédaient encore de grands biens dans les environs. Les seigneuries de Thors et de Maisons, de vastes prairies, le bois de Beauregard la foret d'Orient, dite aussi du Temple, etc., dont le roi s'empara lors de leur suppression, dépendaient aussi de cette ordre.
Le cimetière Saint-Jean ou des Templiers, placé vers la promenade du Jarre, servit a inhumer les habitants de Bar-sur-Aube pendant la peste qui désola cette ville en 1236. Vendu sans détail au commencement de ce siècle, il est maintenant converti en promenade et en jardins.
Par une charte de 1286, cette ville obtint de de Philippe-le-Bel, par son intervention, la confirmation de tous ses privilèges et le maintien de la foire franche établie par Thibaut IV, et en 1306, après la suppression des Templiers, ce roi fit don aux Chevaliers de Malte de la chapelle Saint-Jean, dépendant de la commanderie de Thors et de Gorgebin, située rue Saint-Michel à Bar-sur- Aube, et qui leur appartenait.
Sources : Chevalier, Louis. Histoire de Bar-sur-Aube. Bar-sur-Aube 1851. BNF
Barandonnière (01)
Hôpital Mas La Barandonnière, à ChâtenayDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Chalamont, Commune: Châtenay — 01
Mas de La Barandonnière
— Château donné aux Chevaliers aux Hospitaliers des Feuillées par un frère d'Alard de Chalamont, et à eux confirmé, en février 1247, par Albert de la Tour, seigneur de Coligny (1).
Documents pour servir à l'histoire des Domes, tome I, page 118.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Mas de La Barandonnière
— Ancien Mas à ou près de Châtenay.
— Mansus de la Barandonire, 1246 (Archives du Rhône, titres de la commanderie des Feuillets, chapitre I, nº 1)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.
Barbentane (13)
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Arles, Canton: Eyragues - 13
Domus Hospitalis Barbentane
— Ordonnances, du 9 décembre (folio 205-208).
— Folios 209-215. Visite générale du membre de Liviers, dépendant de la commanderie de Barbentane, possédée par Pierre-Paul de Piolenc. Elle commence le 30 mai 1763. Lesvisiteurs sont Chrysostome de Gaillard d'Agoult, commandeur de Poët-Laval, et le prêtre Luponis.
Le revenu de Saint-Jean de Barbentane est de 4.600 livres.
La métairie de Souliech est affermée 1.800 livres.
En tout 6.400 livres.
Les charges sont de 538 livres.
Le revenu net est de 5.861 livres, 19 sols, 11 deniers.
Il en faut déduire 507 livres, 4 sols, 8 deniers, plus la contribution, non encore réglée, aux chaussées, pour le mas de Liviers.
Sources: Bondurand, Edouard. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Gard. Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H, page 223. Nîmes 1916 BNF
Pierre-Paul de Piolenc, commandeur du Bastit et de Barbentane
Le 12 novembre 1761, les mêmes commissaires font la visite de la commanderie de Barbentane, en compagnie de M. Pierre Rocquelain, notaire de Saint-Gilles, secrétaire de l'Ordre. Ils se rendent à Bellegarde où ils ont mis pied à terre chez le sieur Bascoul, hôte du logis, où pend pour enseigne Saint-Nicolas ; là, ils mandent le sieur Jacques Barrière, fermier du membre de Saint-Jean de Barbentane, situé dans le terroir dudit Bellegarde. Celui-ci leur déclare que ladite commanderie consiste : premièrement en son chef qui est une métairie appelée Saint-Jean de Barbentane, située près de Bellegarde.
Aux deux moulins de Bellegarde.
Au membre de Liviers.
Et au membre de Soliech.
Le 30 mai 1763, le frère Chrysostome de Gaillard d'Agoult, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Poët-Laval, et M. Jean-Dominique Luponis, prêtre du diocèse de Glandevès, résidant en la ville d'Arles, commissaires et visiteurs généraux nommés par Henri-Augustin de Piolenc, grand prieur de Saint-Gilles, visitent le mas de Liviers dépendant de la commanderie de Barbentane, jouie à titre d'échevissement par frère Pierre-Paul de Piolenc. Celui-ci leur déclare que ledit mas de Liviers ne consiste qu'aux bâtiments ou logement du fermier et de ses bestiaux, et en un domaine de terres labourables et quelque peu d'herbages, le tout situé en Languedoc, terroir de Saint-Gilles, le long du petit Rhône.
Après cette déclaration, ils partent de la ville d'Arles le même jour, en compagnie du sieur de Piolenc et de leur secrétaire, et vont prendre retraite à Espeiran, terre dépendante de l'abbaye de Saint-Gilles, pour être plus à portée de faire, le lendemain, la visite dudit membre de Liviers.
Et le lendemain, 31 mai 1763, ils se rendent au mas de Liviers, distant d'environ trois lieues dudit Espeiran, de quatre de la ville de Saint-Gilles, et d'environ cinq du chef-lieu de ladite commanderie de Barbentane.
Le domaine consiste en un terrain contigu, où l'on sème annuellement 10 salmées blé et où l'on peut nourrir 600 bêtes à laine, et confronte du levant le terroir de Negou-Roumieu, dépendant de la commanderie, de Capette, chemin entre deux, du midi de long en long la rivière du Rhône, du couchant le terroir de la commanderie du plan de la Peyre, draye de Massillargues entre deux, et du nord le terroir de Selvegodesque.
Le revenu général de la commanderie de Barbentane s'élève à la somme de 6.400 livres.
Les charges s'élèvent à la somme de 538 livres, 1 sol, 1 deniers.
Reste net au commandeur. 5.861 livres, 19 sols, 11 deniers.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3, page 77. Nîmes 1906 BNF
Barbentane
Les Robin firent jadis partie du grand ordre de Malte, où ils se distinguèrent tellement qu'ils obtinrent à leur pays une commanderie héréditaire avec un apanage de quatre mille livres et un hôtel à Malte, rue San Jacopo.
Nous croyons ici à-propos de prévenir le lecteur qu'en 1660 Paul-Antoine de Robin, coseigneur de Barbentane, se maria avec Marie Puget de Cabassolle, fille de Marc-Antoine Puget, seigneur de Chastueil, et de Charlotte Mistral de Mondragon, ce qui dut lui valoir de nouveaux avantages. Cependant, le sire de Robin s'étant, en 1676, entièrement voué à la querelle du prince de Condé ; vendit pour sa cause la seigneurie de Graveson dont il lui apporta le prix ; depuis lors les noms de Barbentane et de Beauregard sont restés aux Robin.
D'après l'itinéraire de la célèbre expédition des Croisades, Barbentane étant devenu un lieu de halte pour les pèlerins qui se rendaient de Bordeaux au Saint-Sépulcre, ce poste fixa les yeux des Templiers qui y ont laissé des traces encore vivantes de leur passage dans plusieurs rues, et notamment, dans la maison curiale (1) où l'on remarque comme un de leurs ouvrages deux grands arceaux d'une épaisseur extraordinaire, dont le dessus forme une terrasse.
1. La maison curiale est encore appelée Clastre du latin Claustrum, cloître.
La maison curiale, nous dit la Statistique, fesait partie du cloître des Templiers ; on y voit leurs croix, et des tombeaux en briques ont été reconnus autour de son enceinte.
Un autre domaine des Templiers était le Mas du Temple, des Templiers, ses premiers possesseurs, suppliciés en l'année 1312.
Après les Templiers, il siégea dans la maison curiale une commanderie de l'ordre de Saint-Jean. Le clocher de notre église en porte aussi la marque dans une croix qu'on trouve à son sommet, et le quartier du terroir qu'on nomme Coumandours rappelle ses domaines.
Quant à sa naissance au sein de Barbentane, c'est, selon quelques-uns, au sire Henry-Joseph de Robin que Barbentane dut l'érection d'une commanderie, grâce à un acte héroïque qui le signala en Palestine, alors que cette terre-sainte était arrachée aux mains des infidèles.
L'auteur des Bords du Rhône va nous apprendre à quelle occasion. Écoutons-le parler.
« Malgré, nous dit-il, les délices que lui offrait la ville natale, la noble famille de Robin Barbentane n'en continua pas moins ses glorieux travaux, poursuivant toujours son élévation dans l'ordre des chevaliers de Malte : aussi, devons-nous préconiser ici le courage invincible que le fier chevalier montra dans les combats, fesant ; comme nous allons le voir, prouesses et merveilles.
Brave parmi les plus braves, c'est un de Barbentane, le pieux Henri-Joseph qui, dans une mêlée terrible, s'élança comme un lion sur le chef des Sarrasins haut comme une tour : combat de David et de Goliath, non pas à distance avec une fronde et une pierre, mais combat corps à corps, fer contre fer, poitrine contre poitrine, combat de géant dont le chevalier de Malte sortit vainqueur.
Que ferais-tu à ma place d'un ennemi vaincu, dit-il au chef barbare en le tenant sous son genou gauche et sous la pointé de son poignard ? »
Ce que j'en ferais, répondit fièrement le chef sarrasin, je l'égorgerais sans merci.
Eh bien ! Infidèle, relève-toi, reprend le preux Barbentanais ; moi, chevalier chrétien, je te fais grâce.
Ce magnifique fait d'armes fut largement récompensé, car le Grand-Maître de l'Ordre, voulant en consacrer là mémoire, érigea Barbentane en commanderie héréditaire avec un apanage de quatre mille livres. »
Nous apprenons d'autre part qu'un noble personnage, atteint d'une indisposition dans une de ses courses aux environs de Saint-Gilles et recevant d'un chevalier barbentanais les soins les plus empressés, obtint à Barbentane ladite commanderie avec quatre mille livres. C'est toujours glorieux pour celui de nos ancêtres qui en fut le fondateur ; il parait qu'au commencement du quatorzième siècle on dénonçait facilement les personnes reconnues coupables de contravention aux règles établies, car nous trouvons aux archives des Puget, à la date des années 1303, 1304 et 1305, de grands livres de la cour commune du lieu de Barbentane concernant les dénonces.
Une violente contestation s'étant élevée en l'année 1303 entre Béranger de Barbentane et Bertrand de Boulbon, au sujet d'un fossé pratiqué dans le pays, la dispute fut soumise au vicaire général de l'évêque d'Avignon, qui mit fin au différend.
Nous trouvons aussi aux archives du château de M. de Puget des actes sur parchemin, de l'an 1313, contenant une protestation de la part de nos coseigneurs contre l'archevêque d'Avignon, sur ce qu'il avait nommé un juge à Barbentane sans leur participation, sachant que c'était à eux que ce droit appartenait. On y voit ensuite la mise en possession d'une partie de la juridiction du lieu de Barbentane par noble Guillaume du Réal.
Il appert aussi de la lecture de nos vieux manuscrits que de nombreux troupeaux paissaient anciennement sur notre territoire, tandis que d'autres qui descendaient à Arles ou qui en revenaient le traversaient dans toute sa longueur, suivant nos grands hermas. C'est pourquoi, nous trouvons qu'en 1282, 1302, 1315 et 1319, on désigne, par actes passés devant le notaire du lieu, Martin Dalmacii, et Bertrand Jumène, notaire d'Avignon, les pâtis destinés au passage ou à la dépaissance des troupeaux.
Nous avons, en outre, une procuration datée du 5 septembre 1319, et reçue par ledit Bertrand Jumène, laquelle fut faite dans un conseil général, à Raymond Piccarelli, Bertrand Raynaudi et Bertrand Vianesii, pour faire contribuer les nobles, et en particulier, pour transiger au sujet de la mouture du moulin nouvellement construit près de l'église de Saint-Jean.
A ce sujet nous croyons à propos d'émettre une réflexion qui nous parait fort juste. Tout nous porte à penser que le moulin et l'église dont on nous parle ici étaient situés au quartier de Saint-Jean, près de la roubine vieille, où la tradition porte que ces deux monuments existaient jadis. Nous en trouvons d'autres preuves dans un manuscrit ou acte de l'année 1320 où l'on fait aussi mention d'un nouveau four et d'un moulin que l'évêque fit construire près de l'église de Saint-Jean, ensuite d'une concession que lui fit la communauté d'amener les eaux de la Durance au terroir de Barbentane, ce qui dut donner naissance à la roubine des Brassières, aujourd'hui anéantie.
Enfin, tout en lisant que le 10 décembre de l'année qui nous occupe, il fut créé dans notre commune un nouveau syndicat, nous trouvons un instrument renfermant procuration pour aller moudre audit moulin, sis, au dire de nos pères, près du pont de la Ramière. Quant à l'église que nous ne pouvons confondre avec celle du couvent ; ce pouvait bien être un reste de l'antique Bellinto.
Il conte d'autre part qu'en 1318, il fut construit à Barbentane, aux frais du pape Jean XXII, un nouveau moulin à eau, et que les eaux y furent amenées, en l'année 1390 aux dépens de l'archevêque ; c'est incontestablement le moulin dit de l'Ouryaou, que nos grands-pères ont vu fonctionner.
Sources : Fontaine, Sébastien. Histoire pittoresque de la ville de Barbentane et de ses environs: depuis son origine jusques à nos jours. Tarascon 1854 BNF
Barry. Les Barris (26)
Département: Drôme, Arrondissement et Canton: Valence, Commune: Saint-Marcel-les-Valence - 26
Domaine du Temple de Barry
Bourdeaux fut uni à Poêt-Laval et les autres biens du Temple dans le Diois se joignirent aux vastes domaines qui formèrent la commanderie de Valence. Dans ces circonstances, Aymar neut garde doublier ses droits : il exigea une reconnaissance féodale pour tous les biens de la maison de Bourdeaux, que quondam fuit militie Templi, et pour tout ce que les Hospitaliers possédaient à Poêt-Laval, reconnaissance que lui fit à Bourdeaux, le 7 octobre 1317, Guigues de Beauchastel, commandeur de Poêt-Laval.
Ce dernier déclara que lordre, en signe de dépendance, payait annuellement au comte 2 sols de bons viennois.
Aynard Galon, chevalier, de Mornans, et Aiguillon de Dieulefit, damoiseau, furent témoins de cet acte (1).
1. Archives de lIsère, B, 3569.
Sources : Chevalier, Jules. Essai historique sur léglise et la ville de Die. Tome second, Depuis lannée 1277 jusquen lannée 1508. BNF
Barry. Les Barris
— Domus Cornaire, 1240 (Cartulaire de Romans, 370)
— Preceptor de Corniareu, 140 (Cartulaire de Léoncel, 129)
— Domus Hospitalis de Cornearea, 1251 (Cartulaire de Léoncel, 169)
— Terra de Cornerea, 1267 (Cartulaire de Léoncel, 229)
— La Granja de Cornaira à Alixan, XIIIe siècle (J. Olivier, Essais sur Valence, 324)
— Cornerie sur Alixan, 1466 (Archives de la Drôme, E 2545)
— Cornerie ou Barry, 1650 (Archives de la Drôme, fonds de Léoncel)
— Les Barris (Etat-Major)
— Encienne commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem, unie à celle de Valence.
Sources: Justin Brun-Durand, Dictionnaire topographique du dépatement de la Drôme, par J. Brun-Durand. Paris Imprimerie Nationale M DCCC XCI
Sur la carte de lIGN, il y a Les Barris et Cornerie. Sur la carte de Cassini, Le Bary et Conier.
Bataille (La) (01)
Hôpital La BatailleDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-d'Ain — 01
Hôpital La Bataille
— Dépendant, en 1324, des Hospitaliers de Molissole.
Archives du Rhône, titres de Malte.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
La Bataille
Localité détruite, commune de Druillat.
— La villa de Batailli, 1341 (Terrier deu Temple de Milissole, folio 24 v°)
— Li Bateilli, 1341 environ (Ibidem)
— Li Batailli, en la parroche de Dulia, 1350 environ (Archives du Rhône, titres des Feuillées)
— Les communes de la Bataille, 1733 (Archives de l'Ain, H 916, folio 144 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Aube, par MM. Théophile Boutiot et Emile Sogard. Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXIV.
Bayonne (64)
Commanderie de Saint-Esprit-lès-BayonneDépartement: Pyrénées-Atlantiques, Arrondissement et Cantons: Bayonne — 64
Commanderie de Saint-Esprit-lès-Bayonne
Depuis une époque qu'il nous est impossible de préciser, l'Ordre de Saint-Jean possédait sur la rive droite de l'Adour, au bout du Pont de Bayonne, dans le quartier Saint-Esprit, une église et un hôpital. L'importance de cette petite commanderie s'accrut peu à peu et ses possessions s'étendirent bientôt au-delà des limites de ce faubourg, où elle avait son centre et dont la plus grande partie relevait de la seigneurie des Hospitaliers. Signalons ici une particularité dont nous avons eu l'occasion de citer déjà plusieurs autres exemples: la maison de l'hôpital de Bayonne se composait par égales fractions de frères et de soeurs, et il n'est pas rare de voir ces dernières prendre une part active à son administration, bien qu'agissant toujours au nom du commandeur.
Profitant des guerres du XIVe siècle, le châtelain de la ville de Dax pour le roi d'Angleterre tenta d'usurper les droits du Commandeur et d'enfreindre les privilèges de l'Ordre: il voulut obliger les habitants de Gaas, vassaux de l'hôpital, à venir faire les services de la garde et du guet dans sa citadelle; sur leur refus, il en fit enlever un certain nombre, les jeta dans ses cachots et ne leur rendit la liberté qu'après leur avoir extorqué une rançon de 36 livres, avec l'engagement de se soumettre d'ores en avant aux corvées qu'on voulait leur imposer.
Les chevaliers de Saint-Jean, à la nouvelle de cet attentat contre leurs droits, portèrent leurs plaintes à « messire Jehan de Noville », lieutenant du roi d'Angleterre en Guyenne. Ce dernier adressa de Bordeaux, le 17 août 1379, des lettres munies du sceau royal, dans lesquelles il donnait l'ordre au Prévôt et au Maire de la cité de Dax d'obliger le châtelain à restituer à ses victimes la rançon qu'il leur avait arrachée, et à respecter à l'avenir les privilèges de l'Ordre de Saint-Jean, en faisant, après avoir entendu les deux parties, « un bon et brief compliment de droicture. »
Cent ans plus tard, la petite ville de Saint-Esprit reçut un très considérable accroissement. En l'année 1462, le Roi Louis XI se trouvait à Bayonne, où il était venu, dit-il dans ses lettres patentes, « conclure avec le roi d'Espagne et plusieurs autres princes et seigneurs certains appointements, traictés, amitiés, confédérations et alliances, qui furent au bien et advantage de nous et de nostre couronne et de nos subjects, tellement que à l'ayde de Dieu et par la grâce du benoist Saint-Esprit, qui tousjours nous a conduict et consolé en nos affaires, nous avons despuis entretenu et augmenté nostre royaulme de toutes parts, expulsé, débouté tous nos ennemis... »
Aussi, dès ce moment-là, ce prince conçut-il une très grande dévotion à l'église et au Prieuré séculier de Saint-Esprit-lès-Bayonne. Les largesses qu'il fit successivement à ce sanctuaire, après la réussite de chacun de ses projets, permirent d'y entretenir un Prieur et 6 chapelains, qui y faisaient journellement un très beau et notable service divin pour la prospérité, félicité et santé du roi, de la reine et de leur fils, le Daulphin de Viennois. Mais, approchant de la fin de sa carrière, Louis XI crut qu'il avait encore des dettes à acquitter envers le Saint-Esprit, et se souvint d'un voeu qu'il n'avait pas encore accompli; de son château de Plessis-lès-Parc, il donna, au mois de mai 1483, des lettres patentes par lesquelles il instituait, en l'honneur de Dieu notre créateur et de ses douze apôtres, dans l'église de Saint-Esprit-lès-Bayonne, un collège de 13 chanoines réguliers, qui éliraient un d'entre eux comme doyen. Le roi affectait d'immenses domaines à cette fondation: « c'étaient la Prévosté de Bayonne, la moitié de la grande coustume de cette ville, la Prévosté d'Acqs, la nasse et la pescherie d'Acqs, assise au-dessus du Pont de la dicte ville, la Prévosté de Saint-Sever, les dîmes de la ville de Saint-Macaire, les proficts et droicts des foires et marchés, octroyés par lui au lieu et bourg du Saint-Esprit, toute la juridiction haute, moyenne et basse du dict Bourg-Saint-Esprit; le doyen et le chapitre créeront sénéchal, prévost, advocats, procureurs, sergents et autres ministres de justice, construirons prisons, seps, échelles et fourches patibulaires. »
Afin d'augmenter la population du Bourg-Saint-Esprit, Louis XI exemptait de plus les habitants de toutes tailles et impositions, et leur permettait de bâtir tant qu'ils voudraient, en dépit des privilèges contraires des habitants de Bayonne.
La commanderie ne put que profiter grandement de cette augmentation du nombre des habitants du faubourg Saint-Esprit, une grande partie de ce dernier se trouvant sous la seigneurie foncière et directe des Hospitaliers.
La plupart des membres de cette circonscription étant situés dans la contrée infertile des Landes, ne produisaient que peu de récoltes; leur revenu consistait principalement en troupeaux qui se nourrissaient dans ces maigres pâturages; aussi la question des droits de dépaissance joue-t-elle un grand rôle dans les archives de cette commanderie.
Alain, sire d'Albret, disputa, dans les premières années du XVIe siècle, au commandeur, la jouissance des herbages des territoires de « Cornalis » et de « Luglon »; le 1er février 1509, les deux parties se, mirent d'accord au moyen de concessions réciproques; les herbages devaient appartenir au sire d'Albret, qui donnait aux Hospitaliers le droit de dépaissance pour leurs propres troupeaux; en retour de l'abandon de leurs prétentions, les chevaliers de Saint-Jean recevaient la promesse d'une rente annuelle de 12 francs bordelais, plus une indemnité de 100 francs pour les dépenses déjà faite.
Dans la suite, les commandeurs eurent encore à défendre leurs droits sur ce même membre de Luglon contre le roi et la reine de Navarre, qui leur disputaient leur juridiction sur ce territoire et les faisaient troubler par leurs officiers. Le commandeur, Constantin de Milhau, obtint de la chancellerie de Bordeaux des lettres qui le maintinrent en la justice basse et moyenne sur ses propres tenanciers et dans les prérogatives dont jouissaient « les autres seigneurs caviers et gentilshommes de la baronie de Brassenxs, où était situé Luglon. »
Parmi les dépendances de la commanderie de Bayonne, se trouvait le membre de « Tartas »; vers le milieu du XVe siècle, il en avait été détaché par un des commandeurs, qui, s'autorisant d'une coutume abusive, en avait donné la jouissance viagère au chevalier « Arnaud de Prunet. » Oubliant la condition imposée, ce dernier le légua, en mourant, à son neveu Pierre de Prunet, également chevalier de Saint-Jean. Le commandeur de Bayonne, B. de Beluxs, porta plainte au chapitre provincial de Toulouse, qui ordonna au chevalier de Prunet de restituer le membre de Tartas qu'il occupait indument (1505).
Il ne paraît pas que cette sentence ait amené un résultat quelconque, puisque, quatre ans plus tard, nous voyons ce même commandeur envoyer ses procureurs devant « le très noble seigneur monseigneur le Grand-Maîstre de Rhodes, ou en sa noble cour et conseil », pour réclamer de nouveau la restitution de ce même membre de Tartas. Mais, se révoltant contre le chef suprême de son Ordre, Pierre de Prunet porta cette affaire devant les juridictions séculières et ce ne fut qu'après avoir été condamné par le sénéchal, en 1515, et par le Parlement de Bordeaux, en 1517, qu'il consentit à se soumettre et à rendre Tartas au commandeur de Bayonne.
Nous aurons épuisé tout ce que nous fournissent les archives de cette circonscription lorsque nous aurons mentionné le procès intenté au sujet de la paroisse de « Lit » par le commandeur; il prétendait que sur ce territoire l'Hôpital possédait la chapelle de « Chiquemine » et que le curé devait venir y dire tous les ans la messe le jour de la Sainte-Madeleine. L'enquête prouva que la chapelle, dont parlait le commandeur, n'était plus qu'une ruine, où il était impossible de célébrer les offices; les vassaux consentirent à ne pas obliger le commandeur à la reconstruction de cette chapelle et à se rendre pour le service divin à l'église paroissiale de Lit, devant l'autel, où est l'image de Sainte-Magdelaine (1589).
Les procès-verbaux des visites de la commanderie nous apprennent que ses possessions à Saint-Esprit consistaient en une chapelle, entretenue par quatre confréries, plusieurs maisons nobles et enfin la seigneurie foncière et directe de la plus grande partie de ce faubourg.
Les dépendances étaient « Augaas Commune de Garlède-Mondebat (64) », dont les chevaliers de Saint-Jean étaient seigneurs justiciers en paréage avec le roi.
La chapelle de « Camon Commune de Nay (64) » et le tiers des dîmes de « Labatut ».
Les paroisses de « Saint-Etienne d'Arrilabour (?) »
Domaine de l'Hôpital de Sames
Domaine de l'Hôpital de Sames
Saint-Jean-D'Etchart
Domus Hospitalis Saint-Jean-D'Etchart
Saint-Jean-de-Marsac
Domus Hospitalis Saint-Jean-de-Marsac
De « Saint-Jean-de-Rhoède (?) »
De « Saint-Jean-d'Azur (?) »
De « Saugnac (?) »
De « Latorte, peut-être Les Tortes près de Dax »
De « Romizac »
De « de Bonard »
De « Saint-Vincent »
De « Sainte-Croix »
Les fiefs et des dîmes à « Tarnos », « Lit », « Le Luc », « Luglon » et « Tartas. »
Le revenu net de cette commanderie était, en 1752, de 2656 livres.
Liste des Commundeurs de Baronne.
-----1284. Raymond Darrac.
-----1328. Bérenger de Manert.
-----1345. Raymond Domengs.
1357-1366. Guillaume Rotger.
1388-1390. Arnaud de la Cal, prêtre.
1393-1395. Jean de Labatut.
1397-1400. Pierre de Pinol.
1401-1403. Jean d'Auguer.
1406-1407. Gauvainh de Latran.
1416-1425. Jean de Labatut (2e fois)
1440-1443. Raymond Carpentier.
1445-1446. Jean de Guilan. — Soeur Marie d'Etchegaray.
1450-1453. Pierre des Aignaux. — Soeur Arnau de la Garde.
1459-1462. Pierre de Ferrand.
1476-1483. Fortanier de Gavaston. — Soeur Grasse de Tasse.
1507-1518. Bortrand de Belucs.
1524-1503. Constantin de Milhau, Grand-Prieur de Saint. Jean de Malte.
1564-1587. Jean Manuel.
1611-1617. Pierre de Saint-Pastou,
1618-1635. Jean de Cortade.
1640-1641. Claude de Lamy.
1660-1661. Mathieu du Périer.
1662-1664. Bernard de Mayperguil.
1665-1687. Jacques Méré, prêtre convent, administrateur spirituel et temporel d'Aix en Provence.
1688-1698. Jean-Antoine Simon, prêtre.
1699-1705. Pierre Simon d'Arles, prêtre.
1713-1726. Jean-Claude de Viany, Grand-Prieur de Saint-Jean de Malte.
1731-1749. Octave de Galéan, vicaire-général de Malte.
1752-1758. Paul Alphéran, évêque de Malte
1759-1760. Jacques Barthélémy, servant d'armes.
1765-1770. Jean Marion, prêtre conventuel.
1780-1788. Pierre-Honoré Rayberty, prêtre conventuel.
Liste des Commandeurs du membre de Camon
-----1460. Augier de Cazenave.
-----1472. Michel de Cazenbieu.
Commandeur du membre de Rhoède
1525-1530. Bertrand de Castelbajac.
Liste des Commandeurs du membre de Tartas
1480-1504. Arnaud de Prunet.
1504-1517. Pierre de Prunet.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.
Bourg Saint-Esprit-lès-Bayonne
Il y a dans le milieu de ce bourg une église collégiale, un petit hôpital pour les pauvres du lieu, un commanderie de Saint-Jean de Jérusalem...
La commanderie de Saint-Jean de Jérusalem n'est pas d'une grande conséquence, et peut valoir environ 1.300 livres. Il est prétendu que vis-à-vis de la chapelle de Saint-Jean de Latran, il y avait anciennement un hospice ou hôpital pour les pèlerins allant à Saint-Jacques de Compostelle en Galice.
Sources: Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne: comprenant les anciens diocèses de Bayonne, Lescar, Oloron et la partie basque et béarnaise de l'ancien diocèse de Dax. Par M. l'abbé V. Dubarat, directeur; M. l'abbé P. Haristoy, fondateur-collaborateur. Edition: 1892-1903 Pau
Beaugency (45)
Hôpital de BeaugencyDépartement: Loiret, Arrondissement: Orléans, Canton: Beaugency — 45
Hôpital à Beaugency
Il paraîtrait que les Hospitaliers avaient aussi une maison à Beaugency au commencement du XIIIe siècle. C'est au moins ce qui résulte d'une charte de frère Gervais du Plessis, commandeur de la maison du Temple de Saint-Marc d'Orléans, « magister domus Templi de Sancto Marcho Aurelianensi », de l'année 1207, par laquelle il quittait et déchargeait les frères de l'Hôpital de Jérusalem, d'une rente de cinq sols qu'ils lui devaient annuellement pour un étal dans le vieux bourg, « in veteri burgo », et d'un cens de huit deniers sur leur maison de Beaugency, « de domo eorum de Beaugentiaco. » Le commandeur du Temple reçut en échange un quartier et demi de vigne à Chessy, « Chaiciaco. »
Le Temple de Beaugency, remis aux mains des Hospitaliers, fut aliéné par eux au XVe siècle. Nicole Lesbahy, commandeur de Saint-Marc, voulant éviter les frais de le rebâtir, dans l'état de ruine où il était par suite des guerres qui avaient eu lieu, le concéda à une femme veuve, du nom de Jeanne Marchoin, moyennant une rente perpétuelle de six livres tournois, par un acte du mois d'août 1472, où il est dit que la maison du Temple avec ses dépendances, était située à Beaugency, dans la paroisse Saint-Firmin, rue Pavée, aussi appelée rue des Guerres, près des murs de la ville.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Beaujeu (37)
Hôpital de BeaujeuDépartement: Indre-et-Loire, Arrondissement: Tours, Canton: Neuvy-le-Roi, commune: Saint-Christophe-sur-le-Nais — 37
Hôpital de Beaujeu
— Domus quae vocatur Bellus jocus, 1214, 1248 (Chartes de l'abbaye de la Clarté-Dieu).
— Au commencement du XIIIe siècle, ce domaine appartenait aux religieux de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem.
— 1214, un chevalier, nommé Ebon de la Chaîne, manifesta la prétention de percevoir la dîme sur les vignes et sur les terres de Beaujeu. De là, de vives contestations et un procès qui se terminèrent par une transaction faite en présence de l'official de Tours. Ebon de la Chaîne renonça aux droits qu'il prétendait avoir et donna aux religieux de Saint-Jean une rente de dix sols de cens qu'ils lui devaient sur une de leurs maisons.
— De leur côté les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'engagèrent à célébrer tous les ans l'anniversaire de son père dans leur hôpital d'Amboise et payèrent la somme de dix livres.
— En 1248, André Poulins, grand-maitre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, vendit à l'abbaye de la Clarté la maison de Beaujeu, qui relevait alors du fief du monastère.
— Cette vente fut approuvée au mois de mars 1282, par Guillaume Larchevêque, seigneur de Parthenay, et par Jeanne, sa femme.
— L'abbaye de la Clarté conserva cette propriété jusqu'a la Révolution. Le 11 juin 1791, les bâtiments et les terrains qui en dépendaient furent vendus nationalement au prix de 11.500 livres. (Archives d'Indre-et-Loire, chartes de l'abbaye de la Clarté-Dieu; autres titres de la même abbaye, mense conventuelle; Biens nationaux. D. Hous., VI, 2375; VII, 3323)
Sources: Dictionnaire Géographique, Historique et Biographique d'Indre-et-Loire, par J.-X. Carré de Busserolle, tome I à VI. Tours 1881
Beaulieu (83)
Commanderie de Beaulieu (Solliès)Département: Var, Arrondissement: Toulon, Commune: Solliès-Ville - 83
Domus Hospitalis Beaulieu
— Folios 342-356. Visite générale de la commanderie de Beaulieu, possédée par Louis de Laydel-Sigoyer, chevalier.
Elle commence le 20 février 1762.
Les visiteurs généraux sont le commandeur du Poët-Laval et Pierre Moutte, prêtre agrégé de léglise prieurale.
Le chef consiste en la justice de Beaulieu, dans le terroir de Solliès.
Château de Beaulieu. Chapelle. Bois el terres. Moulin de Beaulieu.
— Visite du membre de Solliès. Château du Haut-Solliès. Église paroissiale du Haut-Solliès, sous le titre de Saint-Sébastien. Tableau peint à la grecque, au-dessus de lautel dépendant de la commanderie.
Il représente saint Jean, saint Pierre et saint Sébastien. Lancien usage est de célébrer à cet autel une messe, les dimanches et fêtes, depuis la croix de septembre jusquà la croix de mai (fêtes de la Sainte-Croix). Le service des six autres mois de lannée est acquitté dans la chapelle de Beaulieu. Mais, depuis deux ans, le service est supendu à Solliès par le manque de prêtres, à cause de la modicité des émoluments y attachés. Terres.
— Visite du membre de Brignoles, le 22 février.
Département: Var, Arrondissement et Canton: Brignoles - 83
En savoir plus sur la maison de Brignoles
— Visite des membres de Saint-Christol et Peyrassol (folios 342-349).
Département: Gard, Arrondissement et Canton: Alès, Commune: Saint-Christol-lez-Alès - 30
En savoir plus sur Wikipedia
Commanderie de Peyrassol
Département: Var, Arrondissement: Brignoles, Canton: Le Luc, Commune: Flassans-sur-Issole - 83
Domus Hospitalis Peyrassol
— Visite du membre de Sauvebonne ou Petit-Beaulieu, le 23 février.
Domus Hospitalis Sauvebonne
— Visite du membre dHyères, le 24 février.
Il consiste en une pension de 210 livres, faite par la ville, et en quelques censives et directes.
Lordre possédait autrefois à Hyères une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste, quartier de Rue-Franche. Elle était entourée de maisons de sa directe, dont plusieurs appartenant aux oratoriens.
Un incendie a tout consumé depuis de longues années. Les oratoriens continuent de payer, pour lemplacement, une pension de 10 livres, 19 sols, 3 deniers.
Jardin au-dessous de la ville. Sur la porte est la croix de lordre. Cest un jardin potager et fruitier, comptanté de pêchers et de 70 orangers. Le terrain est susceptible de recevoir mille orangers, et ne peut guère être mis en valeur que de cette manière.
Terres.
— Visite du membre de LHospitalet des Bonnettes (?), le 26 février.
Valcros
— Visite des membres de Valcros et Cogolin, les 26 et 27 février.
Département: Var, Arrondissement et Canton: Toulon, Commune: La Londe-les-Maures - 83
Domus Hospitalis Valcros
— Le revenu de la commanderie est de 7.720 livres.
Les charges sont de 1.550 livres, 10 sols, 4 deniers.
Reste net 6.169 livres, 9 s. 8 d.
— Ordonnances du 2 mars 1762.
Sources : Bondurand, Édouard : Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H. Nîmes 1916 BNF
Beaumont (89)
Fief de l'Hôpital de Beaumont à BazochesDépartement: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Bray-sur-Seine, commune: Bazoches-lès-Bray — 77
Hôpital de Beaumont
Le Fief de Beaumont était situé près Bray-sur-Seine, dans la paroisse de Bazoches. Il en est fait mention dans une charte de Thibaut, comte de Champagne et de Brie, du mois d'octobre 1263, par laquelle le comte amortit, au profit de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, 52 arpents de terre situés au territoire de Beaumont, paroisse de Bazoches, avec une maison bâtie dessus, appelée le Manoir de Beaumont, « cum manerio quod dicitur Beaumont »; et en outre, 23 arpents de vigne que l'Ordre avait achetés de Jean Ollerius, prévôt de Bray.
En 1295, nous voyons Jean de Bazoches, chevalier, et Pierre de Bazoches, écuyer, son frère, abandonné aux frères de l'Hôpital la haute, moyenne et basse justice sur la maison et fief de Beaumont, moyennant 50 livres.
La maison de Beaumont fut démolie au XVe siècle. Il en dépendait alors 170 arpents de terre. En 1570, ces terres étaient réduites à 110 arpents, situées sur Beaumont, Bray et environ. Elles étaient affermées en 1580, 120 livres; et en 1636, 180 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Beaune (21)
Commanderie de l'Hôpital de BeauneDépartement: Côte-d'Or, Arrondissement et Canton: Beaune — 21
Commanderie de l'Hôpital de Beaune
Avant l'installation des Templiers à Beaune, leurs émules les Hospitaliers y avaient ouvert une maison, car nous avons trouvé une charte de 1141, par laquelle Hugues II, duc de Bourgogne, confirme la donation qui leur avait été faite antérieurement de la terre du Vernoy.
— En 1180, il fut fait un nouveau don aux Hospitaliers de Beaune d'une corvée de terre au lieu dit en:
« Beaumarchef »
—Puis Bertrand Prévost, de l'église d'Autun, leur fait donation d'un contrat de rentes en vin sur « Pommard. »
— En 1218, Alayde, duchesse de Bourgogne, ajoute à ces bienfaits une grande pièce de vignes sur le finage de Beaune.
Il paraît du reste que les Templiers et les Hospitaliers à Dijon vivaient en bonne intelligence, car nous n'avons pas trouvé aux archives un seul document montrant qu'il ail existé des discussions entre ces deux ordres rivaux.
Les Hospitaliers de Beaune occupèrent longtemps comme habitation des bâtiments situés au faubourg Saint-Jean, mais ils durent être démolis pour augmenter les défenses de la ville au temps des troubles de la Ligue, en 1594, et il n'en resta plus qu'une chapelle qui servait de lieu de sépulture aux chevaliers et à leurs commandeurs. Depuis lors la demeure de ces officiers de l'ordre de Malte fut transférée dans l'intérieur, rue des Tonneliers, où ils avaient une confortable résidence d'hiver, et pour l'été une agréable maison de campagne au château de Bretenay, peu loin de la ville.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Maison du Temple de Beaune
Maison du Temple de Beaune
la Commanderie du Temple de Beaune a été créée en 1177 dans le faubourg Saint-Jacques, époque dont datent les vestiges de la chapelle encore visibles. Elle est aujourd'hui propriété privée et de nombreux appentis y sont adossés, modifiant son aspect général. La commanderie du Temple, grâce à des dons successifs, avait pris une importance en surface d'exploitation et en bâtiments construits entre le faubourg Saint-Jacques et la rivière Bouzaize pour y loger et y faire vivre les chevaliers et le nombreux personnel. C'est en ce lieu que le jeune Jacques de Molay (1243-1314) est intronisé chevalier en 1265 dans l'ordre du Temple. Il sera le dernier grand maître Templier et mourra brûlé vif. Sa perte signera l'effondrement de l'ordre. Par la malédiction qu'il aurait proféré sur le bûcher, Jacques de Molay demeure encore aujourd'hui un mythe. Pour dénicher la chapelle templière et lire la plaque qui y est apposée, il faut faire quelques mîtres dans le chemin gravillonné qui donne sur le faubourg Saint-Jacques.
Sources article: Le Bien Public
Beaune
Après venimes à Beaune (1) et gouverne li commanderres dudit lieu 12 maisons de l'Ospital et la maison du Temple de Beaune, desquex maisons la valeur s'ensuit.
Premèrement en ladite maison de l'Opital de Beaune le gaynage de 2 beufz en chétif lieu valent 50 s. tournois.
Item 400 ouvrées de vignes, l'ouvrée 4 s. valent 80 livres.
Item 14 soitures de pré, la soiture 8 s. valent 100 et 12 s.
Item en cens par an 22 libres digenois valent 17 livres. 12 s. tournois.
Item en loyer de maisons par an 12 livres.
Item en rantes et en tailles par an en la ville de Pernant (2) 39 livres.
Item la tierce partie du dime de Chalange (3) qui vaut par an 30 bichets, moitié froment moitié avoine, le bichet de froment prisié 15 s. vaut li fromenz 11 livres. 5 s.
Item le bichet d'avoine prisié 4 s. vaut l'avoine 60 s.
1. Beaune, Côte-d'Or. Voies romaines. Jacques de Molay, dernier grand maitre de l'ordre du Temple, avait prononcé ses vous, vers 1265, dans la chapelle du Temple de Beaune : « Jacobus de Molay, major magister ordinis milicie Templi... dixit per juramentum suum quod XLII anni sunt elapsi quod fuit receptus apud Belnam, Eduensis diocesis, per fratrem Imbertum de Parado militem... » Procès des Templiers, tome II, page 305.
2. Pernant, canton de Beaune, Côte-d'Or.
3. Chalanges, commune, de Beaune, Côte-d'Or.
Le Temple de Beaune
C'est la value et la prise de la maison jadis du Temple de Beaune et des apartenances d'icelle.
Premèrement ha en ladite maison le gaynage de 2 charrues prisées 20 livres.
Item 40 soitures de pré, la soiture 8 s. valent 16 livres.
Item 300 ouvrées de vingnes, l'ouvrée 4 s. valent 60 livres.
Item en rantes de blé par an, de froment 4 bichets, le bichet 15 s. valent 60 s.
Item à Vandenoisse (3) et à Beaune 16 bichets d'avoine, le bichet 4 s. valent 64 s.
Item en rantes d'argent tant à Beaune comme à Vendenesse 50 livres.
Item ou molin assis à Beaune par an 8 livres.
Item ou molin assis à Beaune par an 8 livres.
Item ou dime de vin à Pomart (4), tant en dime comme en autre chouse, 9 tonneaux de vin par an, le toneaul 4 livres. valent 36 livres.
Item à Brethenay (5) 5 bichets de froment de rante par an, le bichet 15 s. valent 75 s.
Item en avoine par an 30 bichets, le bichet 4 s. valent 6 livres.
Item en censis et en tailles 18 livres.
Et tout ce de Brethenay tient mestre Hugues de Beligney à sa vie.
Summe par tout 1,116 livres. 19 s. tournois.
3. Vandenesse, canton de Pouilly, Côte-d'Or.
4. Pommard, canton de Beaune.
5. Bretenay, commune de Beaune.
Le Procès des Templiers mentionne les frères P. de Bretenay (tome 1, page 103) et Symon de Bretenay (tome II, page 268), qui tiraient sans doute leur origine de cette maison.
Beauvais (St-Pantaléon) (60)
Biens du Temple puis de l'Hôpital à BeauvaisDépartement: Oise, Arrondissement et Canton: Beauvais — 60
Domus Hospitalis Saint-Pantaléon
Eglise de Saint-Pantaléon de Beauvais
Au sud-est, également sur le rempart, ou du moins contre le rempart, fut construite l'église Saint- Pantaléon qui depuis 1819, a fait place à une caserne de gendarmerie.
Elle fut d'abord désservie par les chanoines. Louvet rapporte que pendant le Xe siècle, sous l'épiscopat d'Hildégaire, on y porta un jeune homme atteint du feu sacré, dans l'espoir d'obtenir sa guérison de l'intercession du saint martyr auquel elle était consacrée (1).
1. Louvet, Histoire des antiquités du diocèse de Beauvais, tome II, page 173.
Vers le commencement du XIIe siècle, les chanoines Hugues et garnier la donnèrent à Saint-Martin-des-Champs de Paris, à la condition qu'ils y établiraient une communauté de moines, et cette donation fut confirmée en 1108, par le pape Pascal II.
Elle fut en tout premier lieu entre les mains de l'Ordre du temple, elle passat ensuite à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui la fit dépendre de la Maison du Temple de Sommereux. On voyait dans cette église deux tombes remarquables. L'une avait pour inscription:
Cy gist frère Lancelot dit Poule, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Laigneville, du Saussoy, de Sommereux et de céans, qui trépassat l'an mil trois cent quatre-vingt et deux.
On lisait sur l'autre:
Cy gist Jean Perrin, chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur de Martigne et Sommereux, qui décédat l'an mil quatre cent-vingt et neuf.
Sources: M. l'Abbé Barraud, Beauvais et ses monuments, pendant l'ere Gallo-Romaine et sous la domination franque. Page 217. Paris 1861. Bnf
Beauvais Notre-Dame (de) (36)
Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Buzançais - 36
Domus Hospitalis Beauvais
Le lieu de Beauvais est une ancienne commanderie de l'ordre de Malte, qui relevait de la commanderie du Blizon-en-Brenne. Nous possédons peu de documents, aux archives de l'Indre, sur la commanderie de Beauvais et aucune pièce sur l'origine du pèlerinage Notre-Dame de Beauvais.
L'église de la commanderie de Beauvais, dont il reste encore quelques débris de murailles, avait de grandes proportions. Il est à croire que si l'on avait donné à cette église, qui en temps ordinaire ne servait d'oratoire qu'au commandeur et à ses servants d'armes, des dimensions que le besoin du service n'expliquait pas, c'est que le peuple y venait en foule à certaines fêtes.
La commanderie de Beauvais et ses dépendances furent vendues nationalement. Les nouveaux propriétaires firent démolir l'église, mais ils conservèrent l'antique statue du pèlerinage ; elle resta de longues années dans un petit réduit ou elle ne recevait que les hommages d'une pieuse famille. Cette famille avait le plus grand désir de bâtir une chapelle, afin d'y rétablir l'ancien pèlerinage, mais elle n'était pas assez riche pour le faire sans aide. On vint à son secours et une petite chapelle, bien modeste, s'élève aujourd'hui à quelques pas de l'ancienne église.
Le 1e Mai de chaque année, se rassemble à Beauvais un grand nombre de pieux pèlerins ; en 1861 le nombre s'en est élevé à douze cents. Dès le grand matin les pèlerins arrivent et tous, riches et pauvres, confondus dans un même sentiment de confiance et d'amour, prient Marie avec une grande ferveur. Rien n'est donné aux joies profanes. Aujourd'hui, hélas, il en est rarement de même ; dans presque tous les pèlerinages la foi de nos temps modernes n'est plus assez vive pour éloigner les plaisirs mondains.
Au pèlerinage de Beauvais, Marie est la reine du lieu, mais à côté de son image les pèlerins voient celle de Saint-Honoré, né à Buzançais. Il était un riche marchand, vivant dans le célibat, près de sa mère qu'il aimait tendrement.
L'un et l'autre étaient très secourables pour les pauvres gens, le peuple ne l'a pas oublié ; il se rappelle fort bien que Saint-Honoré économisait et réservait le gain de son commerce pour doter les filles pauvres le jour de leur mariage.
On vient donc à la chapelle de Beauvais pour prier Marie et pour placer sous la protection de Saint-Honoré les mariages chrétiens.
Sources : Damourette, Louis. Pèlerinages du Berry, publiés et annotés par le neveu de l'auteur, page 99-100. Châteauroux 1910. - BNF
Becoup (21)
Seigneurie de l'Hôpital de BécoupDépartement: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Bligny-sur-Ouche — 21
Seigneurie de Bécoup
Les Hospitaliers en étaient seigneurs et ils avaient eu un hospice dans le dernier de ces lieux, ainsi qu'on le voit par un bail de 1461 de l'Hôpital de Bécoup.
Le commandeur de Beaune y jouissait d'une très-grande ferme.
Ancienne seigneurie qui se partageait entre le chapitre d'Autun et la commanderie des Hospitaliers de Beaune.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Bécoup
Hameau, commune d'Aubaine.
— Bescou, Bécon, 1290 (G 748, folio 5 v°, 6 v°)
— Bescoul, 1391 (B 11528)
— Bécoul, 1431 (B 11532)
— Bécoux, 1528 (B 521)
— Bécourt, 1625 (C 4794, folio 63 v°)
— Bécourt, 1680 (Archives communale)
— Bécoust, 1697 (B 10898)
— Bécoup, 1783 (Nouveaux états Généraux, folio 12 v°)
— Ancienne seigneurie, qui se partageait entre le chapitre d'Autun et la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Beaune.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.
Bécoup
La maison de Bescoul (1) apartenant à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaynage d'une charrue en chétif leu prisée 100 s.
Item en rante d'argent par an 40 s.
Item en rantes d'avoyne 34 bichets, le bichet 4 s. valent 5 livres. 16 s.
1. Bécoup, Becou, carte de Cassini
Beddes (18)
Commanderie de BeddesDépartement: Cher, Arrondissement: Saint-Amand-Montrond, Canton: Châteaumeillant — 18
Commanderie de Beddes
Beddes a été uni à la Maison du Temple de Fages par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Installé sur la paroisse de ce nom et faisant partie aujourd'hui du canton de Châteaumeillant (Cher).
Le lieu est encore occupé par des bâtiments agricoles que l'on peut considérer comme des restes de l'occupation des Chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Sources: Georges CHATARD — Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.
Beddes
Beddes était un membre de la Commanderie de Farges (18), à 2 lieues de la commanderie de Magnolet et à cinq lieues du chef, consistait en une maison, grange, chapelle, bois, terres, dimes et cens — revenus en 1745, 240 livres.
Sources: Léopold Niepce — Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Lyon, 1883
Bellecroix (71)
Commanderie de Bellecroix
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chagny — 71
Commanderie de Bellecroix
Ce bénéfice militaire avait son siège dans une campagne isolée aux bords de grandes forêts, et au château de Bellecroix qui, suivant un procès-verbal des visiteurs de l'ordre de Malte, au XVIIe siècle, était entouré de fossés pleins d'eau, sur lesquels était un pont-levis donnant entrée dans une grande cour carrée qui renfermait la chapelle, une ferme et le manoir seigneurial suivi d'un grand jardin.
Son nom de Bellecroix lui venait d'un reliquaire précieux où était enchâssé un morceau de la vraie croix qui aurait été rapporté des lieux saints, par les fondateurs de celte maison et déposé dans leur chapelle. Ce fait est cité par M. Courtépée, s'appuyant sur une charte de 1202, dont la « Gallia Christiana » ne donne qu'un extrait qui ne nous a pas suffisamment édifié sur cette circonstance curieuse. Cet acte relate une transaction entre le maître de l'hôpital de Bellecroix et l'évêque de Châlons-sur-Saône, concernant la collation contestée de l'église de cet établissement et de celle voisine de Chagny qui resta attribuée au supérieur des Hospitaliers.
Dépendances de cette commanderie
Aluze, village qui se trouve placé sur la voie romaine d'Autun à Châlon, encore restée communication usuelle. D'ancienneté, les Hospitaliers y eurent une maison, des terres, des prés et des vignes, ce qui est établi par un traité de 1257 entre Guillaume de Montaigu, seigneur d'Aluze, et frère Girard d'Ardres, précepteur de l'hôpital de Bellecroix, par lequel les droits de fief et de justice furent confirmés aux Hospitaliers sur leurs « ineix et pourpris » d'Aluze.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Pour tous ceux qui ne l'auraient pas vu ou ceux qui auraient envie de le revoir, voici en lien ci-dessous le reportage télévisé sur Bellecroix et son Histoire diffusé au JT de FR3 Bourgogne. Delphine GAUTIER — Chateau de Bellecroix
Bellecroix
1. Bellecroix, commanderie Belle Croix, carte de Cassini
Puis venimes à Belle Crois et tient li comanderres doudit lieu 6 maisons, c'est à savoir Belle Crois, Aluyse, Nutiez, l'Opital de Chalon et Escotet, qui sont de l'Opital, et la Chapelle de Dimigni qui fu du Temple.
Ce est la prise des rantes et des revenues appartenans à la maison de Belle Croiz (1) qui est de l'Opital anciennement :
Premèrement en la maison a sur pluseurs leus et sur plusieurs personnes de rante en deniers 11 livres.
Item 15 bichets de froment de rante par an, le bichet 10 s. valent 7 livres, 10 s.
Item 60 bichets d'avene, le bichet 3 s. valent 9 livres.
Item une charruée de terre en malvais lieu estimée à la value de 100 s. tournois.
Item 100 ovrées de vignes an malvais lieu, l'ouvrée 3 s. valent 15 livres.
Item 15 gellines de rante, 4 de la gelline, valent 5 s.
Item environ 15 muys de menus vins de dime à panre an pluseurs lieus et de plusieurs personnes, par an, le muy estimé à 20 s. vauroyent 15 livres.
Item 40 bichets de blé ou disme de Ruille (3), par tiers, à crois et à descrois, l'une fois plus l'une fois moins :
C'est à savoir de froment 13 bichets et le tiers de 1, le bichet prisié 10 s. valent 6 livres. 13 s. 4 d.
Item de seygle 13 bichets et le tiers de 1, le bichet prisié 6 s. valent 4 livres.
Item d'avene 13 bichets et le tiers de 1, le bichet prisié 3 s. valent 40 s.
Item ou disme de Virer (4) anviron 60 bichets de blé, le tiers froment, le tierz seygle, le tier d'avene, le froment prisié 10 solz le bichet, valent 10 livres.
Item le seygle prisié 6 s. le bichet vaut 6 livres.
Item l'avoyne prisié 3 s. le bichet vaut 60 s.
Item un moulin sur la rivière de Chaigne qui puet valoir pour an 60 bichets de blé :
C'est à savoir de froment 20 bichets, le bichet prisié 10 s. valent 10 livres.
Item 40 bichets de moture, le bichet prisié 5 s. valent 10 livres.
Item au molin à batéour qui vaut pour an 100 s.
Item 30 pintes d'oyle, la pinte 12 d. valent 30 s.
Item 2 soitures de pré, 8 s. la soiture, valent 16 s.
Item en louyers de maison 100 s.
Item en treilles 30 s.
Item en la maison de l'Opital d'Aluise (5), an menues censives 9 s.
Item 12 bichets de froment, le bichet 10 s. valent 6 livres.
Item 35 bichets d'avene, le bichet 3 s. Valent 100 et 5 s.
Item une charrue de terre vaut 100 s.
Item 8 seyptures de pré, la seipture 8 s. Valent 64 s.
Item 9 gellines, la gelline 4 d. Valent 3 s.
Item 100 ovrées de vignes l'ourée 5 s. Valent 25 livres.
Item 2 muis de vin, le muy 20 s. 40 s.
Item il y a noyers qui par an poent profiter 10 pintes d'oyle vaudrient 10 s.
Item en la maison de l'Opital de Nuiers (6) vers Moncenis (7) ha de rante en deniers par an sur plusieurs lieux et sur plusieurs personnes, 8 livres.
Item 10 bichets de froment à la mesure de Montcenis, le bichet prisié 3 s. 4 d. valent 33 s. 4 d.
Item 80 et 10 bichets d'avene à celle mesure, le bichet prisié 12 d. Valent 4 livres. 10 s.
Item 15 gelines, 4 d. la geline, valent 5 s.
Item la maison a bois pour chaufaige.
Item 6 seytures de pré an menuz lieux, la seyture prisié 5 s. valent 30 s.
Item une charruée de terre en malvais lieu de touz endroiz, si ymmetez tel pris qu'il vous plaira comme des terres de Montcenis, 4 livres.
Item la moitié de la justice de ladite ville est à l'Opital et l'autre moitié au duc de Bourgoine et portent ensemble, et ne profite de rien à l'Opital, mes coste plus qu'elle ne vaut.
Item en la maison de l'Opital d'Escotet (8) : vers Montcenis ha de rante en deniers par an sur plusieurs personnes et sur plusieurs héritages, 12 livres.
Item 5 bichets de froment à la mesure de Montcenis, le bichet prisié 2 s. valent 10 s.
Item 8 bichets de seygle à la mesure de Montcenis, le bichet prisié 2 s. valent 16 s.
Item 120 et 10 bichets d'avene à ladite mesure, le bichet 12 d. valent 6 livres. 10 s.
Item 10 seitures de pré an menus lieux, la seiture prisié 5 s. valent 50 s.
Item 20 gellines, la gelline 4 d. valent 6 s. 8 d.
Item pour 8 seytures de prés amorsenées à certain temps, chascun an 40 s.
Item la moitié de la justice de ladite ville est à l'Opital et l'autre au duc de Bourgogne, et partent ensemble, et ne profite de riens à l'Opital que elle coste plus que elle ne vaut.
Item au finage de ladite ville ha l'Ospital une journée de terre, 40 s.
Item en la maison de l'Opital de Chalon (9) entièrement ha de rante en deniers 6 livres.
Item demi bichet de froment, le bichet prisié 10 s. vaut 5 s.
Item 3 bichets et demi d'avene, le bichet 3 s. vaut 13 s. 6 d.
Item une geline et le quart d'une autre, 5 d.
Item valent les maisons de l'Opital de Châlon de loer par an, f[r]aiz faiz, antor, 50 livres. Une fois plus, autre fois moins.
Item 8 seytures de pré, le seyture 10 s. valent 4 livres.
Item ce est la prise et la valeur de la Chapelle de Migni (10) qui fut du Temple.
Premèrement en la maison ha en deniers de rante 16 livres. tournois
Item 13 bichets de froment, le bichet prisié 10 s. valent 6 livres. 10 s.
Item 40 bichets d'avene, le bichet 3 s. valent 6 livres.
Item 26 seytures de pré, la seyture 8 s. valent 10 livres. 8 s.
Item 60 gellines, 4 d. la gelline, valent 20 s.
Item li gaynages de 2 charrues en malvais lieu vaut 6 livres.
Item li maison a son effueyge ou bois de Gergey. (11)
Item 15 bichets de blé ou dime de Migni :
C'est à savoir de froment 2 bichets, le bichet prisié 10 s. valent 20 s.
Item de seygle 6 bichets et demi, le bichet prisié 6 s. valent 39 s.
Item d'aveyne 6 bichets et dimi, le bichet prisié 3 s. valent 19 s. et dimi.
Item puent valoir les corvées des hommes de la Chapelle, tant de leurs charrues que de leurs personnes, 100 s.
Item puet valoir la justice de ce même lieu par an 100 s.
Item 2 pintes d'oille valent 2 s.
Somme du tout desdites (six) maisons 343 livres. 4 s. 9 d. tournois.
3. Rully, canton de Chagny, S.-et-L.
4. Virey-le-Grand, canton de Chalon-sur-Saône.
5. Aluze, canton de Chagoy, S.-et-L. Sur la voie d'Agrippa.
6. Nuits, commune de Morey, S.-et-L. Sur la voie romaine d'Autun à Macon.
7. Montcenis, arr. d'Autun, S.-et-L.
8. Escoutot, commune du Breuil, S.-et-L. Sur la voie romaine d'Autun à Mâcon.
9. Chalon-sur-Saône, S.-et-L.
10. Demigny, canton de Chagny, S.-et-L. Un hameau de cette commune porte encore le nom de la Chapelle. Il est fait mention de cette maison dans le Procès des Templiers où comparaît le frère Raynaldus Belli Pili de Capella de Daminhie Cabilonensis diocesis. Tome II, page 263.
11. Bercy, canton de Verdun, S.-et-L.
Belleserre (31)
Hôpital de BelleserreDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Grenade, Commune: Le Burgaud — 31
Hôpital de Belleserre
Biens de l'Hôpital à Aussiac, Belleserre
Les archives nous apprenent, sans nous donner les chartes de donations, que dès le XIIe siècle les commandeurs du Burgaud possédaient certains fiefs dans ces deux territoires, qu'ils étaient seigneurs spirituels de ces paroisses.
Ces possessions, ils furent obligés de les défendre maintes fois contre les prétentions des abbés de Grand-Selve.
Les archives nous ont conservé les sentences qui furent rendues en faveur des Hospitaliers en 1265, 1281 et 1481.
Les membres de la commanderie de Burgaud étaient: Aussiac, Belleserre, Drudas, Pelleporc, Puységur, Fajolles, Saint-André d'Esquérens.
Membres de la commanderie de Burgaud
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.
Commanderie Le Burgaud
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Grenade, Commune: Le Burgaud — 31
Commanderie Le Burgaud
Je vois dans l'ouvrage de M, Pierre Vidal, que la commanderie Le Burgaud était près du village de Bellesserre, c'est donc bien sur ce territoire que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient des fiefs. Pour ce qui est du lieu Aussiac, je n'ai rien trouvé, c'est peut-être une erreur dans l'orthographe du nom.
Sources: Pierre Vidal — Hospitaliers et Templiers en France Méridionale — Le Grand Prieuré de Toulouse de l'Ordre de Malte — Association: Les Amis des Archives de la Haute-Garonne — Editions CNRS.
Belleville (69)
Département: Rhône, Arrondissement et Canton: Villefranche-sur-Saône - 69
Domus Hospitalis Belleville
Après descendimes à Belleville (1)
C'est la value et la prise de la maison de Belleville jadis du Temple et de la maison de Tayse (2) appartenant à ladite maison par an laquelle maison fut du Temple.
Premèrement ha en ladite maison de Belleville le gaynage de 4 bues prisié 4 livres. tournois
Item 120 ovrées de vigne, l'ovrée 2 s. valent 12 livres. tournois
Item 35 soitures de prés, la soiture 4 s. valent 7 livres.
Item en servis par an 48 livres.
Item la partie de 1 disme coste Belleville valent par an 40 s. tournois
Item en rantes de vin 12 anées, l'anée 5 s. (sic), valent 48 s.
Item en rantes de blé tant froment que seigle 18 anées, le bichet de froment 18 deniers viennois et le bichet de seigle 12 deniers viennois, valent 7 livres. tournois
Item en rantes d'avoine 80 et 2 rès, le rès 6 deniers viennois, valent 33 s. 8 d. tournois
Item en rantes de genilles (sic), 25 genilles valent 6 s.
Item sur le péage du port de Belleville 100 s. tournois
Item en cens de molins 100 s. d. tournois
1. Belleville, il y a une rue de Belleville. Il existait une commanderie sous le vocable de sainte Catherine.
Un hameau de cette commune, sur le territoire duquel on a mis au jour un grand nombre de débris de l'époque romaine, porte encore le nom de la Commanderie.
La voie d'Agrippa y passait.
2. Theizé, canton du Bois-d'Oingt, Rhône.
Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google
Bellicourt (60)
Commanderie de BellicourtDépartement: Oise, Arrondissement: Compiègne, Canton: Cuvilly - 60
Domus Hospitalis Bellicourt
Cette importante mutation de propriété consécutive à la Révolution, avait été précédée, à partir de janvier 1791, d'une série d'aliénations de Biens Nationaux de « première origine » provenant du Clergé, qui représentaient pas moins de 184 ha à Cuvilly, soit quelque 21,4 % de la superficie de la commune : il s'agissait de terres, prés et bois appartenant à l'abbaye de Monchy, à la Congrégation de Versailles, à la cure et à la fabrique paroissiale.
Mais surtout à la commanderie de Fontaine-sous-Montdidier (80), de l'Ordre de Malte, possédant la grosse ferme de Bellicourt (le), qui comptait près de 155 ha de terres et fut achetée le 1er brumaire an VI (22 octobre 1797) par un nommé Gravet de Paris ; les biens de moindre importance firent le bonheur d'autochtones, tels Louis Barbier, François Baudouin, J.M. Vigneron, Louis Fraillon, Thomas Lanvin, ce dernier étant acquéreur du presbytère, le 25 pluviôse an V (13 février 1797).
Aujourd'hui ferme La Malcampée, bourg de Ressons-sur-Matz
Grâce à son oncle Thibault Guilbert, le maître d'école du village, Julie Billiart put apprendre à lire et à écrire. A sept ou huit ans, elle réunissait déjà les petites filles du village pour leur enseigner le catéchisme. Monsieur Potier, curé du lieu vieillissant et perclus de douleurs, appela auprès de lui son neveu Dangicourt, en juin 1759, pour l'assister comme vicaire. Ce jeune prêtre allait jouer un rôle considérable auprès de Julie Billiart, en la guidant spirituellement et surtout en lui administrant secrètement la communion pendant trois ans.
Le 4 juin 1764, Julie recevait avec les enfants du village la confirmation de l'évêque de Beauvais, qui bénissait la nouvelle chapelle des hospitaliers de
Saint-Jean de Jérusalem sise à Bellicourt, un hameau de Cuvilly.
L'un des chevaliers offrit à Julie un reliquaire contenant une parcelle de la vraie croix et quelques autres reliques, pour la récompenser de sa conduite exemplaire. Elle en fit don à la paroisse, qui l'exposa tous les ans jusqu'à la Révolution.
9 - 13 juin 1918. En fin de matinée, les débris de la 58e division d'infanterie, stationnent à Lataule et à la ferme de Bellicourt. A droite, Ressons-sur-Matz est pris.
Sources : Annales historiques compiégnoises, page 26. Compiegne 2007 BNF
Belvezet (43)
Commanderie de BelvezetDépartement: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Le Puy-en-Velay, commune: Saint-Jean-Lachalm — 43
Commanderie de Devesset
Le domaine de Belvezet près Saint-Jean-Lachalm provenait des Templiers du Puy.
— En 1335, Artaud de Fay, commandeur de Saint-Jean-la-Chevalerie et les maîtres de l'Hôpital Notre-Dame du Puy déterminèrent par un accord les conditions suivant lesquelles devait s'exercer le pacage des troupeaux de la grange de Belvezet dans la chaud de Trespeux (Charte 85).
— En 1661, le chevalier de Langeac afferma Belvezet pour 6 ans moyennant 100 livres, 24 setiers de seigle, 1 setier d'avoine de 28 ras, un porc gras estimé 30 livres, un quintal de beurre et un quintal de fromage (1).
1. Chantoin, II, baux.
— En 1709, le commandeur de la Richardie l'afferma pour 9 ans moyennant 300 livres, 30 setiers de seigle et 5 setiers d'avoine (2).
2. Même cote.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Commanderie de Belvezet
Belvezet, village sur la commune de de Saint-Jean-Lachalm.
— Belvezer, 1210 (Cartulaire des Templiers du Puy).
— Villa de Bellvezer, 1236 (idem).
— Domus de Bello Visu, 1304 (Hôtel-Dieu, B. 365).
— Beauvezer, 1452 (idem, B. 571).
— Locus de Pulcro Visu, 1500 (Archives du Rhône, commanderie de Chantoin, I, 8).
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII
Benon, Saint-Laurent-Médoc (33)
Commanderie de BénonDépartement: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Laurent-Médoc — 33
Commanderie de Bénon
— Ce fut vers le milieu du XIIe siècle que les Hospitaliers s'établirent à Bénon, dans cette partie du Bordelais, comprise entre la Gironde et l'Océan, et composée presque généralement de landes infertiles.
— A l'époque de la croisade, un seigneur bordelais, le chevalier de la Marque, plus riche que la plupart de ses compagnons d'armes, fournit de l'argent à l'un d'entre eux, et reçut en échange la terre et seigneurie de Bénon; son fils, Garsias de la Marque, voulut donner à Dieu ce dont son propriétaire primitif s'était dépouillé pour son service et l'offrit à l'hospitalier Etienne Ayquelin.
— Ceci se passait, lisons-nous dans un fragment de vieux cartulaire, qui nous donne toutes ces indications, sous Louis, roi de France (1139-1180), Henri roi d'Angleterre (1154-1189) et Galfred archevêque de Bordeaux (1136-1158); c'est-à-dire entre les années 1154 et 1158.
— Peu après les deux frères Robert et Wilhelm de Somolin se dépouillaient en faveur de l'hôpital de Bénon de leur fief à d'Artigues.
— Voici plus tard le chevalier Olivier de Hennerac, qui offre au Précepteur Ranulphe tous ses droits sur le moulin et l'étang de la Font et la dame Contors de Caslelnau, qui lui cède ses vassaux de Somoion et de Coilan.
— Le huitième jour des kalendes de juin de l'an de grâce 1221, Arnaud d'Avasac, chevalier de Lesparre, se rend dans l'église d'Artigues et, en présence d'une nombreuse assemblée, s'engage à fournir à l'hôpital une rente annuelle de 15 sols bordelais. La charte de cette donation fut remise à Hélie de Marignac, précepteur des maisons de l'hôpital en Bordelais, après que le sire Bernard de Lesparre l'eût approuvée et n'ayant pas sur lui son sceau, y eut fait apposer celui de son fils aine Wilhelm Ayquelin.
— D'autres donations, dont les chartes ne nous ont pas été conservées, étendirent dans presque tout le Médoc les dépendances de l'hôpital de Bénon ; il possédait des dîmes ou des fiefs dans un grand nombre de localités voisines:
Hôpital de Vertheuil
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Canton: Saint-Estèphe - 33
Domus Hospitalis Vertheuil
Hôpital de Marcillan
Département: Gironde, Arrondissement: Lesparre-Médoc, Commune: Saint-Laurent-Médoc - 33
Domus Hospitalis Marcillan
Hôpital de Saint-Germain d'Esteuil
Département: Gironde, Arrondissement, Lesparre-Médoc, Commune: Saint-Germain d'Esteuil - 33
Hôpital de Saint-Germain d'Esteuil
Artigues.
Saint-Sauveur.
Pellecahut, etc.
Commandeurs de Bénon
1160. Wilhelm de Lume.
1180. Wilhelm d'Artigues.
1215. Ranulphe
1219. Héhe de la Rivière.
1221. Bernard des Mons.
1232-1235. Guillaume Argentiers.
1376-1379. Arnaud Carbat.
Charte nº LXXXIV, donation de Bénon à l'Ordre de Saint-Jean en 1155
† Signum Garsionis code fecit in oedem Saint Simphoriani. Notum sit tam futuris quam presentibus quod Garsias de Macha, pros animae patris sui salute et suae, terram, quam tempore illo possedebat, terram de Bénon..., quam pater ejus in via Iherosolimis emeverat. Deo et hospitali Sancto Iherosolimitano libere et absolute dedit...[...]
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Amis de Bénon
Vous pouvez aller sur le site des Amis de Bénon, vous y verrez l'église construite par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ainsi qu'un historique de cette dite église.
http://lesamisdebenon.free.fr/description_027.htm
Beréziat (01)
Domaine de l'Hôpital à BéréziatDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse — 01
Hôpital à Béréziat
— Bereyssia, Bereysia, Bereisia, in fine Bericiacense, in villa Beraciaco; in villa Beresiaco; colonica de Birisiaco; de Baraysiato; parrochia de Berisie.
— Paroisse sous le vocable de saint Georges.
— Le prévôt de Saint-Pierre de Mâcon présentait à la cure.
— Bereyziat apparaît dès la première moitié du IXe siècle. L'église Saint-Vincent de Mâcon y possédait alors des fonds que l'évêque Hildebaud donna en précaire à un nommé Ananias. Vers 928-936, Moduin céda à cette même église, avec des serfs et leurs familles, des terres situées dans le territoire de Bereyziat.
Epaisse
Domus Hospitalis Epaisse
— En décembre 1248, Berard de Baivers, damoiseau, concéda aux Hospitaliers d'Epaisse tout le fief que tenait de lui, dans cette paroisse, feu Gui de Corsant.
Archives du Rhône, titre de Malte. Visite past. de 1656, folio 529.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Berméricourt (51)
Ancien terrier de la seigneurie de BerméricourtDépartement: Marne, Arrondissement: Reims, Canton: Bourgogne — 51
Seigneurie de Berméricourt
Voici le titre de ce document, conservé aux Archives de Reims, qui nous fournira divers renseignements historiques et topographiques: « Athlas de Rerméricourt, ou cartes au simple trait des 41 cantons de cette Terre, dans lesquels sont marqués par une petite croix de Malthe, les Terres du Domaine de la Commanderie du Temple de Reims; le reste chargé de Rentes foncières ou Censives avant l'extinction du régime féodal, par décrets du 24 février 1790 et jours suivans (1). »
Nous donnerons seulement l'analyse des feuillets contenant des indications sur les lieux dits et sur le plan du village au dernier siècle.
Le 3e feuillet offre dans un cartouche le titre suivant:
Berméricourt, plan général de la Terre, divisée en 41 cantons, réduite au 16e sur l'échelle de la grande carte, levée aux mois d'Août et 7 septembre 1787.
Parmi les lieux dits nous signalerons ceux de La Motelle et du Bas de la Motelle, avec une croix à la rencontre du chemin de Merlet et d'Aguilcourt, de La Thuillerie ou Château d'Anesson, du Fonds des Bois de Séchamp, de la Fosse Navarre, avec un vieil arbre au bord du chemin, de la Croix Forzy, avec une croix à la limite du terroir vers Brimont, Les Mazures, Derrière les Vignes et Derrière les Granges, près du village, enfin une autre croix au lieu dit Berchamp, Croix-Guérin, sur le chemin des Boeufs. Le chemin des Moutons se trouve à l'extrémité opposée du terroir vers Orainville. Un chemin est dénommé de l'Etappe ou Voge d'Aguillecourt. Presque tous ces chemins se croisent autour du village aux lieux dits Faisse du Cessier, Au dessus de la Gloye et les Fosses.
Le 4e tableau contient la Table d'Indication avec les chiffres, sans les renvois, et, en regard, dans un cartouche:
Berméricourt, 1er canton, Les Mazures, puis le plan colorié du village, dans son état encore très réduit au XVIIIe siècle.
L'église se trouve au nº 1; elle est de forme carrée, au milieu du cimetière actuel.
Les maisons se groupent sur la Grande rue qui va à Orainville; du côté ouest de l'église, portant le nº 53, une maison avec grande cour est indiquée, par une croix de Malte, comme étant le domaine de la Commanderie du Temple.
De nombreux clos plantés entourent les maisons.
Deux gloies sont à l'entrée et à la sortie du village, et une au milieu.
Une croix se trouve en face de la gloie voisine du chemin de Loivre (2).
Une feuille jointe indique pourquoi ce plan du village n'a pas de légende.
Les tableaux suivants, non coloriés, offrent tous les cantons du terroir avec quelques-uns des noms des propriétaires en légende: ces noms mentionnent fréquemment la Commanderie, M. Ruinart, Mme Le Tertre, M. Tronsson, de Reims, l'abbaye de Saint-Remi, la Fabrique, et des habitants du village: Creveaux, Prévôteau, Viellard, Warnier, Merlet, etc.
Les terres de la Commanderie sont toutes marquées d'une croix de Malte.
1. Nº 4. Recueil de 33 feuillets, y compris le titre et la table en tête. Fonds du Temple de Reims aut Archives de cette ville (peu nombreux et n'offrant, en dehors de ce terrier, qu'un petit nombre de pièces du XVIIIe siècle).
2. Un réservoir d'eau existe encore à gauche de l'entrée du village en venant de Loivre, entouré d'une maçonnerie en pierres dures, avec dalles de recouvrement, empierrement pour la descente, ensemble qui pourrait remonter au XVIIIe siècle.
Sources: Travaux de l'Académie nationale de Reims Bnf
Berogne (60)
Seigneurie de Hôpital de BérogneDépartement: Oise, Arrondissement: Compiègne, Canton: Attichy, comune: Chelles — 60
Hôpital de Bérogne
La terre et seigneurie de Bérogne appartenait, au commencement du XIIIe siècle, aux frères de l'Hôpital de Senlis. Guarnot, seigneur de Bérogne, et Marie, sa femme, par diverses lettres délivrées sous le sceau de Garin, évêque de Senlis, et de son official en 1215 et 1224, avaient donné au dit Hôpital, pour n'en jouir toutefois qu'après leur mort, 34 arpents de terre, puis leur maison et leur grange de Berogne, « domum suam et granchiam de Berrone », avec des cens et des rentes seigneuriales, à la condition que les Hospitaliers recevraient le seigneur Guarnot et sa femme dans leur confraternité, en leur accordant l'habit de la religion et la sépulture dans la chapelle de l'Hôpital de Senlis, lorsqu'ils viendraient à mourir.
Mais en 1478, Jean Foulon, commandeur de Senlis, voyant l'état de ruine où se trouvait la maison de Bérogne, à cause des guerres qui avaient eu lieu, accorda en arrentement perpétuel à un nommé Flumart-Lulli, « la masure appelée l'Hospital, où souloit avoir deux maisons, séans à Berron, tenant à la rue de Triere, pardevant et parderriere à la rue des Rosieres, d'un costé à l'église de Barron, au canon annuel de huict sous parisis. »
Il n'est pas question des terres et des revenus seigneuriaux qui auront été sans doute aussi aliénés, car aucun terrier ni censier n'en fait mention à partir du XVIe siècle.
Comme les Hospitaliers, les Templiers possédaient des établissements dans le Valois.
Nous en avons trouvé à :
SenlisDomaine de l'Hôpital de Senlis
BarberyDomaine de l'Hôpital de Barbery
VerberieDomaine de l'Hôpital de Verberie
Pont-Sainte-MaxenceHôpital de Pont-Sainte-Maxence
A Senlis, ils avaient une maison. Elle est mentionnée dans une charte du mois de janvier 1258, par laquelle frère Barthélemy, commandeur du Temple à Paris, céda à Pierre de Boucel, commandeur de Lagny-le-Sec, outre des cens qu'il possédait à Senlis et à Barbery, un bois « Aulmont (Aumont) », et une maison dans la ville de Senlis tenant, y est-il dit, à celle des frères du Temple.
La maison du Temple de Senlis, devenue plus tard la propriété de l'Hôpital, fut donnée avec d'autres maisons, en arrentement perpétuel. Elle est désignée dans un censier de 1495, « par la maison qui fet le coing de la rue du Temple en rue Parisie. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Bessamorel (43)
Commanderie de BessamorelDépartement: Haute-Loire, Arrondissement et Canton: Le Puy-en-Velay, commune: Yssingeaux — 43
Commanderie de Bessamorel
— Primitivement, Bessamorel avait appartenu aux Templiers.
— Après 1313, lors de la réorganisation de leurs commanderies, les Hospitaliers en firent un membre de la commanderie de Chanonat.
En 1574, Bessamorel tomba aux mains des protestants (1): ils rasèrent la grande cour carrée et la maison-forte servant à l'habitation du commandeur, ainsi que les bâtiments d'exploitation; en 1615, on n'en voyait plus que les fondations. L'église et le presbytère avaient été respectés.
Le domaine comprenait le pré du Temple d'une contenance de 12 journaux, deux champs de 23 setérées, et un bois de haute futaie, essence sapin, appelé anciennement de la Branse (de Bransa) et depuis du grand-prieur ou de la commanderie, d'une contenance de 60 setérées.
Les cens, rentes et directes, dus par les villages de Bessamorel, Echabrac, Darnapsal, la Terrasse, la Grange, Montchaud, le Rochain, le Pinet-lez-Sainte-Sigolène, Pouzols, les Augiers, Vareillettes, se montaient à 20 livres, 45 setiers de seigle, 80 gélines et 40 boirades ou manoeuvres. Des dîmes et rentes étaient dues aussi par les villages de Valprivas et Chaumont près Bas, et quelques hameaux des environs de Saint-Front, tels que Rouffiac, le Courtial, Auriac, Maloubrier, etc.
Antérieurement à 1574, les hommes de Bessamorel, d'Echabrac, de la Grange, de Montchaud et du Rochain étaient tenus d'acquitter chaque année, à la saint Michel, pour droit de porterage, un carton de seigle portable au grenier de la commanderie; mais depuis la démolition du château dans l'enceinte duquel ils avaient eu jusque-là un refuge en temps de péril, d'alarme ou de guerre, ils s'étaient affranchis de cette redevance.
Le commandeur avait la haute, moyenne et basse justice dans le mandement de Bessamorel qui comprenait les villages ci-dessus énumérés (2).
— A l'origine, Chanonat était une commanderie des Hospitaliers. En 1615, elle était ainsi constituée:
1° Chef: Chanonat (canton Saint-Amant-Tallende, arrondissement Clermont-Ferrand;
— 2° Membre: Bourdelles, lieu détruit, dîme, paroisse de Chappes.
3° Sainte-Anne-la-Bastide
Domus Hospitalis Sainte-Anne-la-Bastide
4° Annexe: Plaine-Combe
Domus Hospitalis Plaine-Combe
Près d'Anzat-le-Luguet, qui consistait en montagnes, en prairies et en quelques rentes; la chapelle et la maison étaient détruites.
5° Membre: Aulnat
Domus Hospitalis Aulna
Près le Pont-du-Château, consistant en prairies et en quelques rentes; les bâtiments étaient détruits.
6° Membre: Lavault-Saint-Jean
Domus Hospitalis Lavault-Saint-Jean
Lavault-Sainte-Anne près Montluçon.
— 7° Membre: Bessamorel (H 2153, folio 216).
— Le curé de Bessamorel était toujours un religieux d'obédience de l'ordre.
En 1769, le membre de Bessamorel fut affermé pour neuf années aux sieurs Reboul, d'Yssingeaux, au prix de 2,000 livres par an, non compris le payement chaque année pour les preneurs de 60 livres au curé de Bessamorel, de 36 livres à celui de Bas et de 3 setiers de seigle à l'évêque du Puy, comme prieur et curé primitif de Bas (3).
Les commandeurs Commandeurs
— 1356, septembre 4-1360, avril 20. — Artaud de Fay (4), commandeur de Saint-Jean-la-Chevalerie et de Devesset.
— 1368, avril 17. — Jean Achard (charte 97).
— 1396, octobre 2. — Jean Bernard (5), gubernator domus de Bessamonrello.
— 1403, juillet 5. — Jean Mataron (6).
— 1417. — Gilles de Moschoix (7), commandeur de Chanonat.
— 1428-1429. — Jean de Lastic, grand-prieur d'Auvergne (8); ses mandataires étaient, en 1428, Vital Laussonne, curé de Bessamorel, levator censuum castri de Bessamaurello, et en 1429, Hugues Federn dit Fabre, commandeur du Masdieu, gubernator domus de Bessamaurello.
— 1446, mars 3. — Mathieu Bayardot (9), commandeur du Temple d'Aulnat et de Bourdelles.
— 1451, mars 17. — Jacques de Milly (10), grand-prieur d'Auvergne; son mandataire était le même Hugues Fabre.
— 1463, août 22. — Aymard du Puy (11), grand-prieur d'Auvergne; 7 août 1465, mandataire, Antoine Ricafard, curé de Bessamorel et administrator domus de Bessamourello; 22 août 1465, mandataire, Pierre Blanchier, commandeur d'Annecy.
— 1473, septembre 30. — Jean Ardier (12), commandeur de Chanonat.
— 1474. — Jean Cotet (13), grand-prieur d'Auvergne; procureur, Robert Pellerin.
— 1480, novembre 2. — Guillaume de Chalus (14), grand-prieur d'Auvergne; procureur, Pierre Blanchier.
— 1499-1509. — Pierre du Puy (15); mandataire, André Borie, curé.
— 1520. — Martin Bonhomme (16), praeceptor de Bessamorel et de La vaud-Saint-Jean.
— 1526-1561 juillet 7. — Jean Bellon, dit Favras, chevalier (17), commandeur de Chanonat, l'un des défenseurs de Rhodes en 1522.
— 1562, novembre 22-1572. — Nicolas de Fieumarcon (18), commandeur de Chanonat.
— 1576, juin 11. — Gabriel Giraud (19), chevalier; mandataire, Antoine Ricol, dit du Pont, commandeur du Lieu-Dieu et de la Borie, maitre d'hôtel du grand-prieur d'Auvergne.
— 1579, mai 18-1686, juin 20. — Antoine Ricol du Pont (20), commandeur de Chanonat.
— 1602, juillet 2-1618, mai 3. — Michel de Fonterme (21), commandeur de Chanonat, en résidence à Saint-Martial-le-Mont, en la Marche.
— 1622, juillet 5-1640. — Antoine-François de Bricard (22), docteur ès-droits, commandeur de Chanonat.
— 1643-1673. — Charles de Crémeaux (23), reçu le 2 août 1624, commandeur de Mâcon, de Belleville et de Chanonat, mort 26 décembre 1673, et enterré à, Cité-la-Valette, en l'église Saint-Jean et la chapelle Saint-Sébastien.
— 1689-1695. — Martin de Fénis (24), brigadier des armées du roi, ci-devant gouverneur de Bouchain, commandeur de Chanonat.
— 1696-1706. — Amable de Lalande (25), reçu le 3 décembre 1660, commandeur de Chanonat, décédé à Riom le 27 décembre 1706.
— 1710. — Jean de Félines de la Renaudie (26), grand-prieur d'Auvergne, commandeur de Chanonat, décédé à Lyon en Bellecour, le 29 juillet 1710.
— 1724, mars 3. — Arnauld de Lespinasse (27), commandeur de Chanonat.
— 1733, octobre 26-1758, juin 14. — Claude Panay (28), commandeur de Chanonat, en résidence alternativement à Saint-Pourçain et à Riom.
— 1762-1778. — Gabriel Tourniol de Bournasau du Rateau (29), né le 15 novembre 1716, reçu le 7 août 1727, commandeur de Chanonat, en résidence au Rateau, près Bonnat, en la Marche (30).
Notes — Commanderie de Bessamorel
1. Mémoires de J. Burel, page 37.
2. H 2153, folio 232 v.
3. Bessamorel, baux.
4. H 2632, folio 9 v°.
5. II 2633, folios 85-87.
6. Puy-de-Dôme, Chanonat.
7. Puy-de-Dôme, Chanonat.
8. Bessamorel, greffe.
9. H 2153, folio 230.
10. H 1945.
11. H 2633; Haute-Loire, protoc. de J. Maltrait, folio 69 v°.
12. Puy-de-Dôme, Chanonat.
13. Haute-Loire, protoc. de J. Maltrait, folio 207.
14. H 2633, folios 85-7.
15. Haute-Loire, év.
16. H 2636.
17. Puy-de-Dôme, Chanonat; Vertot, VII, page 425.
18. Puy-de-Dôme, Chanonat, terrier Turringaul.
19. Rhône, Chanonat, baux.
20. D 177; Sainte-Epine, II, n. 17 et 19; Chanonat, baux.
21. Puy-de-Dôme, Chanonat; Rhône, Chanonat, baux.
22. Bessamorel; Puy-de-Dôme, Chanonat.
23. H 2634; De Mas Latrie, pages 120-121.
24. Puy-de-Dôme, Chanonat.
25. Puy-de-Dôme, Chanonat.
26. Bessamorel, baux.
27. Puy-de-Dôme, Chanonat, visite prieurale du 30 juillet 1750.
28. Puy-de-Dôme, Chanonat, visite prieurale du 30 juillet 1750.
29. Puy-de-Dôme, Chanonat, visite prieurale du 30 juillet 1750, Bessamorel, baux.
30. Pour compléter les informations concernant les anciennes commanderies du département actuel de la Haute-Loire, je rappelle incidemment que les trois maisons des Templiers, le Chambon près Cohade, Farreyrolles près Lempdes et Chantaduc près Laval, furent rattachées à la commanderie de Courtesserre. — Saint-Jean de Brioude et Saint-Jean de Langenc dépendaient de la commanderie de Montchamp.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Commanderie de Bessamorel Bessamorel, commune d'Yssingeaux.
— Bessa Maurell, 1267 (Archives du Rhône, Commanderie de la Sauvetat, II, 1).
— Bessamaurel, 1281 (cartulaire de Saint-Sauveur-en-Rue, 140).
— Castrum de Bessa Maurello, 1429 (Archives du Rhône, Commanderie de Bessamorel).
— Domus de Bessamourella 1430 (Archives du Rhône, Commanderie de Bessamorel).
— Praeceptoria de Bessamorello 1493 (Archives du Rhône, Commanderie de Bessamorel, H. 9635).
— Le Besset-Moret, 1549 (Savin).
— Bessamoreau, 1585 (état civil).
— Bessamourel, 1646 (Archives du Rhône, Commanderie de Bessamorel).
— En 1789, Bessamorel dépendait de la province du Velay, de la subdélégation et sénéchaussée du Puy. Son église paroissiale, diocèse du Puy et archiprêtré de Monistrol-sur-Loire, était sous l'invocation de saint Jean-Baptiste; le commandeur des Hospitaliers de Bessamorel nommait à la cure, dont le litulaire était toujours un religieux d'obédience de l'ordre.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII
Bessiere (12)
Commanderie de La BessièreDépartement: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Marcillac-Vallon, Commune: Conques-en-Rouergue - 12
Domus Hospitalis La Bessière
Ricard vint en France au commencement de 1456. Il tint à Montpellier le chapitre de cette année. Frère Antoine de Murât, commandeur de la Bessière, y fut nommé économe du prieuré. Cest la dernière nomination déconome, qui se trouve dans les registres. Il y a apparence que depuis lors on nen établit plus. Le chapitre étant fini, il alla rester à Sainte Eulalie.
— Visite du membre de Saint-Jean La Bessière ou de LHospitalet de Bessière, au diocèse de Rodez, le 1e septembre. Les commissaires se sont rendus la veille à Mourjou, « situé en Auvergne »
Ils ont pris gîte chez Guillaume Flory, notaire royal, fermier du membre et de celui de La Vinzelle.
église isolée dédiée à Saint-Jean-Baptiste, en la paroisse de Saint-Julien de Piganiol, et desservie par un prêtre résidant aux Isserls, paroisse de « Fournaulel » (Fournoulès).
Sources : Bondurand, édouard. Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790, par M. Bligny-Bondurand, Gard. Archives civiles. Supplément à la série C. Série D. Archives religieuses. Supplément aux séries G et H. Nîmes 1916. BNF
Commanderie de La Bessière
Sur la carte de Cassini on trouve le hameau La Besiere, et sur la carte de lIGN, à la même place le hameau se nomme Laveissière
Ici de nombreuses modifications eurent lieu, et la commanderie de La Bessiere est dorigine templière. Les Templiers en effet possédaient dans les environs une commanderie dont le chef-lieu fut dabord Auzits, puis Drulhe, quand lOrdre de Malte eut remplacé lOrdre du Temple. Au milieu du XVe siècle, les commandeurs dAuzits Drulhe résidèrent au château de Lugan qui donna son nom à la Commanderie moderne ; dans la suite, Auzits fut distrait de cette commanderie et rattaché à celle dEspalion.
Primitivement (1370), le Commandeur possédait dans ce lieu les terroirs désignés sous le nom de « la Devèze, les jardins de Garrigozio, à la font, las Vergues, al Boscat, et autres terres ou parra du Commandeur. » Ces diverses pièces furent inféodées à diverses époques.
A la Révolution, la vente des biens nationaux dépendant de lOrdre de Malte ne mentionne « quune pièce de terre au dit lieu (la Bessière) appelée la Figuarette dune contenance dune quarte une coupe, adjugée, le deuxieme jour complémentaire an IV, au citoyen Raymond Aurières cultivateur du village de Mozenq, commune de La Vinzelle, pour la somme de vingt-deux livres »
LHospitalet ou Hôpital
Département: Aveyron, Arrondissement: Rodez, Canton: Marcillac-Vallon, Commune: Conques-en-Rouergue - 12
Domus Hospitalis LHospitalet
Ce lieu, avant lHospitalet ; il est à une altitude de 380 mètres, à moins dune minute à lOuest du méridien de Paris, à une distance de 2 ou 3 kilomètres au Nord de La Vinzelle, non loin de la route qui va de Saint Julien à Cassaniouze. Nous avons dit le rôle que ce petit centre était appelé à jouer.
Commanderie de La Bessière.
1331. Raymond de Caylus.
1419. Jean Cabol.
1442. Jean Troly.
1595. Albert Pinchon. La commanderie est unie à celle de Narbonne.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. BNF
Plus dinformations sur la Bessière, page de la commanderie de Narbonne
Betz (77)
Hôpital de BetzDépartement: Oise, Arrondissement: Senlis, Canton: Crépy-en-Valois — 60
Hôpital de Betz
La maison de l'Hôpital de Betz qu'on a nommée aussi le Mont-Dieu, était un ancien membre de la commanderie de Monthyon.
Domus Hospitalis Monthyon
Jean de Nanteuil, en prenant l'habit des chevaliers de l'Hôpital, leur avait donné, par des lettres de l'official de Meaux, de l'année 1213, six muids de froment à prendre chaque année, sur la dîme de Betz, « in decima de Bez », et un droit de champart qu'il avait sur les terres de l'Hôpital.
Quelques années après, nous trouvons les Hospitaliers installés à Betz, d'après des lettres du même official du mois de mars 1219, portant qu'Yvon, Arnoud et Pierre de Betz, Aubry et Thomas de La Roche ont renoncé, en faveur des frères de la maison de l'Hôpital de Jérusalem de Betz, « fratribus domus Hospitalis lerosolimitani de Bez », à tous leurs droits sur une maison et sur des terres qu'un sieur Renaud Barat leur avait données.
Marie, dame de Betz, et Guiard, son fils, s'engageaient, en 1236, à ne jamais pénétrer dans l'enclos de la maison de l'Hôpital du Mont-Dieu à Betz, « domus Hospitalis de Monte Dei apud Bez », pour y prendre des lapins ou des oiseaux.
En 1247, l'Hôpital de Betz tombait en ruines ; et, pour éviter des frais de réparation, les Hospitaliers en abandonnaient la jouissance à un seigneur, du nom de Jean Lemoine, pour la tenir durant sa vie, avec les terres qui en dépendaient, moyennant une redevance de dix livres, payables chaque année au bailli de l'Hôpital à Meaux, et sous la condition que le dit Lemoine dépenserait, la première année, vingt livres tournois aux réparations de la maison, laquelle, après sa mort, devait revenir à l'Hôpital.
Au XIVe siècle, Philippe de Juilly, seigneur de Betz, dont les terres entouraient la maison de l'Hôpital, demanda à la tenir en fief de la commanderie ; ce qui lui fut accordé en 1364, par le frère Clignet, commandeur de Monthyon, à la charge d'en rendre foi et hommage à lui et à ses successeurs, et moyennant le paiement d'une rente annuelle et perpétuelle de dix livres tournois.
La maison était située au lieu dit le Mont-Dieu, sur un chemin conduisant vers Andilly. Elle n'existait plus en 1527.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Beugnet (03)
Commanderie de BeugnetDépartement: Allier, Arrondissement: Vichy, Canton: Donjon, Commune: Chassenard — 03
Commanderie de Beugnet
Son chef-lieu était placé au château de ce nom, sur la rive gauche de la Loire, en la commune de « Chassenard (03) », qui était autrefois de Bourgogne, mais qu'on a annexée, en 1790, au département de l'Allier.
Les Hospitaliers y avaient fondé une chapelle de saint Jean-Baptiste qu'on voyait encore en 1780.
Dépendances de la commanderie de Beugnet
Chenay-le-Châtel, arrondissement de Charolles. Il y avait un ancien donjon qu'on nommait l'Hôpital, à cause des Hospitaliers qui l'occupaient; peut-être en voit-on encore aujourd'hui les restes, consistant en une tour environnée de fossés.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Commanderie de Beugney
Après nos venimes à Bugnois (1), en fait, c'est la commanderie de Beugnet, une maison qui fut du Temple, et li comanderres dudit lieu ne tient maison que celle seule.
Ce est la valeurs de ladite mayson de Bugnois :
Premèrement en deners que de servis que de taille 27 livres. 11 s. t.
Item en dimes et en percerenz 145 bichets à la mesure de Paroy.
C'est à savoir de froment, 16 bichets valent le bichet conté 2 s. 6 d. 40 s. t.
Item de seygle 50 bichets à rante assise 18 d, le bichet valent 75 s.
Item fèves et veces 10 bichets, le bichet 20 d, valent 16 s. 8 d.
Item meyl et peniz 14 bichets, le bichet 18 d, valent 21 s.
Item de orge 10 bichets, le bichet 18 d, valent 15 s.
Item de avene 45 bichets, 15 d, le bichel valent 56 s. 3 d.
Item de avoyne de servis 57 bichets, 15 d, le bichet à rante assise valent 71 s. 3 d.
Item gellines 43, 3 d. la gelline, valent 10 s. 9 d.
Item li gaygnage par estimacion 45 bichets :
C'est à savoir 10 bichets de froment, le bichet 2 s. 6 d. valent 25 s.
Item de seygle 15 bichets, 18 d. le bichet valent 22 s. 6 d.
Item de fèves 8 bichets, 20 d. le bichet valent 13 s. 4 d.
Item de meyl 5 bichets, le bichet 18 d. valent 7 s. 6 d.
Item de avene 7 bichets, 15 d. le bichet valent 8 s. 9 d.
Item le fein par extimacion 17 charretées valent 4 1, 5 s.
Item la vigne par extimacion de valeur 30 s.
Item la valeur des bois, un an par autre, par extimation 65 s.
Somme du tout : 55 livres, 14 s. tournois.
1. Beugnay, commune de Chassenard, Allier. Sur la rive gauche de la Loire, vis-à-vis Laye, qui était sur la rive droite.
1. Chef. Beugney
Département: Allier, Arrondissement: Vichy, Canton: Le Donjon, commune: Chassenard — 03
Beugney, en pays de Bourgogne, diocèse d'Autun, ressort du présidial de Moulins et à 10 lieues d'icelui.
2. Membre. Chenay
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Marcigny, commune: Artaix — 71
Hôpital Chenay-le-Châtel
Distant de Marcigny d'une lieue et demie et à 5 lieues du chef, et autres 5 lieues de Roanne (ancienne Maison des Templiers).
3. Membre. Anglure
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Dompierre-sur-Besbre, Commune: Molinet — 03
Commanderie d'Anglure
Hameau de Saint-Yan ou de l'Hôpital-le-Mercier, ressort de Semur en Brionnais, pays de Bourgogne, diocèse d'Autun, distant du chef d'une lieue et à 2 de Marcigny, proche la rivière de Loire. Saint-Jean, paroisse dépendante du membre du Boulay.
Anglure (commanderie)
Commune de L'Hôpital-le-Mercier
— Bernard d'Angletures, 1055-1065 (Marcigny, 19).
— Bernardus de Angleduris, Bernardus des Angles, Bernardus des Anglars, XIe siècle (Paray, 157, 201 et 207).
— Villa Angleduris, XIe siècle (Ib., 141).
— Ansedeus Angledeus, Ansedeus de Anglaris, XIe siècle (Ib., 105 et 158).
— Domus hospitalis de Angleures, 1266 (C.O., B 978).
— L'hospital de Angleures, 1370 (C.O., B 10518).
— L'opitaul d'Angleure, 1381 (C.O., C 6281, f. 2 v.).
— Le commandeur d'Angleurre, 1476 (C.O., B 11510, f. 109 v.).
— La grange d'Anglure, 1666 (C.O., C 2884, p. 587).
— Métairie d'Anglure, 1760 (Etat alph., p. 113).
— La Commanderie, 1763 (Etats-Cassini).
— Anglure; La Commanderie, 1763 (Nouv. état gén., f. 156 v.).
— Anglure, 1848 (Etat-major).
— L'Hôpital, 1892 (Siraud, p. 123, col. 2).
— Ancienne commanderie de l'ordre de Malte, membre en 1789 de la commanderie de Beugnay, avec chapelle Saint-Jean-Baptiste (Courtepée, III, p. 99).
Récy
Ferme, commune de Saint-Yan
Hôpital de Récy
— Alix de Arciaco, 1362 (C.O., B 10510).
— Rucy, 1383 (C.O., B 10530).
— Ressye, 1476 (C.O., B 11510, f. 108 v.).
— Arcy, 1503 (C.O., B 284, f. 21).
— Recy, 1757 (C.O., C 3530, p. 1312).
— Arcy, 1763 (Etats-Cassini).
— Ressy, 1780 (Courtépée, III, p. 110).
— Recy, 1783 (Nouvau état généraux, f. 283 v.).
— En 1789, du bailliage de Semur-en-Brionnais.
Hôpital-le-Mercier (L')
Commune du canton de Paray-le-Monial
— Aecclesia de Murciaco, XIe siècle (Paray, 94).
— Mortiacus, alias Morciacus, XIe siècle (Longnon, Pouillés, p. 64 et 66).
— In villa Hospitalis de Murcyaco, 1266 (C.O., B 978, vidimus 1294/ 95).
— L'Ospital de Murtie, 1279 (C.O., B 978).
— L'Ospital de Murtye, 1279 (Ib., vidimus, 1476).
— Ecclesia de Mirociaco, XIVe siècle (Longnon, Pouillés, p. 105).
— L'Ospital, alias l'Ospitaul, 1376 (C.O., B 2287, ff. 6 et 13 v.).
— Ecclesia Hospitalis Mercerii, 1382 (C.O., B 957).
— L'Ospitaul de Mercier, 1382-1383 (C.O., B 2293, f. 10 v.).
— L'Hospital de Murcy, 1383 (C.O., B 11530).
— L'Ospital de Mercier, 1473-1474 (C.O., B 2474, f. 46 v.).
— Lospital le Mercier, alias l'Ospital, 1476 (C.O., B 11510, f. 109 v. et 110 v.).
— L'Ospital le Mercier, 1490 (C.O., B 1319, f. 1).
— L'Ospital le Mercié, 1551 (C.O., C 7441).
— L'Hospital le Mercyer, 1552 (Ib.).
— L'Hospital le Mercier, 1557 (C.O., C 5128, f. 38 v.).
— L'Hôpital le Mercier, 1724 (C.O., C 7441) et an X (Bull. des lois, nº 157).
— Lhôpital-le-Mercier, 1760 (Etat alph., p. 113).
— L'Hôpital-Lemercier, 1892 (Siraud, p. 123, col. 2).
— L'Hôpital le Mercier, 1951 (I.N.S.E.E., p. 73, col. 2).
— En 1789, L'Hôpital-le-Mercier dépendait des bailliage et recette de Semur-en-Brionnais.
— Son église, sous le vocable de Saint-Sylvestre, du diocèse d'Autun, archiprêtré de Semur-en-Brionnais, à la collation du chapître cathédral.
— Ancienne commanderie de Malte d'Anglure, avec chapelle Saint-Jean-Baptiste, dépendant de la commanderie de Beugnay.
— Segneurie de Condé de l'abbaye de La Bénissons-Dieu.
— Chapelle de la Madeleine.
— Pendant la période intermédiaire, L'Hôpital-le-Mercier a fait partie du canton de Montceaux-l'Etoile.
Sources: Dictionnaire topographique de la France, Comprenant les noms et lieux anciens et modernes — CTHS — Paris 2009
4. Membre. Coulanges
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Dompierre-sur-Besbre, Commune: Pierrefitte-sur-Loire — 03
Commanderie de Coulanges
Collanges, en Bourbonnais, diocèse d'Autun, ressort de Moulins, distant du chef de 2 lieues et à une petite lieue de Pierrefitte. « Revenu 260 livres »
5. Membre ou annexe. Pontenat
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Chevagnes, Commune: Thiel-sur-Acolin — 03
Domaine de l'Hôpital de Pontenat
Saint-Jean-de-Ponthenas à 4 lieues du chef et à 1 lieue de Dompierre-sur-Besbre. « Revenu 110 livres »
6. Membre. Commanderie de Bardon
Département Allier, Arrondissement de Moulins, Canton d'Yzeure - 03
Domus Hospitalis Bardon
Dans la banlieue de Moulins, au quartier appelé le Pavé-de-Bardon, sur le chemin d'Yzeure et à une arquebusade du faubourg de Bourgogne, s'élevait, avant 1790, une grande église dont les portes s'ouvraient bien rarement au public et sur laquelle les bonnes gens racontaient cette légende. Elle avait été, disaient-ils bâtie en une seule nuit par une fée. Celle-ci surprise le matin dans son travail par une laitière allant à la ville, l'avait laissé inachevé dans quelques-uns de ses détails. Cette grande église appartenait à l'ordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, appelé communément l'ordre de Malte, et c'était avec une petite chapelle et un grand bâtiment de vingt-quatre à vingt-cinq mètres sur huit, s'élevant tout à côté, ce qui restait d'une commanderie fondée très certainement dans le courant du XIIe siècle, c'est-à-dire à une époque ou Moulins existait à peine. Il ne faut pas songer à faire l'histoire de cette commanderie, les titres anciens qui la concernaient ont disparu des archives du grand prieuré d'Auvergne, aujourd'hui conservées à Lyon ; elle n'est plus représentée dans ce fonds considérable de que par des terriers relativement modernes et c'est seulement dans les procès-verbaux de visite des biens de l'ordre qu'on peut recueillir sur elle quelques détails intéressants.
La commanderie de Bardon appartenant aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, et dont dépendait l'église abandonnée dont nous venons de parler, se trouvait un peu à l'Est des sources, qui constituaient son principal revenu, entourée seulement de quinze boisselées de terrain, elle se composait d'un vaste corps de logis devenu la maison de M. Sauroy et d'une petite chapelle voûtée de douze mètres de longueur, dédiée aux saints Innocents et dont on voit des restes de murs dans les dépendances de la même maison.
Depuis un temps immémorial jusqu'à la captation récente de ses eaux, Bardon jouit d'une vogue ininterrompue il y avait sûrement là une villa gallo-romaine et peut-être aussi une sorte de temple champêtre, où l'on venait de la ville voisine d'Yzeure se livrer aux danses et aux jeux, dont le paganisme entourait le culte des fontaines. A ce temple succéda un sanctuaire chrétien, berceau de la commanderie, et au culte oublié des naïades fut substituée la fête patronale de saint Jean-Baptiste, qui se célébra à Bardon jusqu'à ces dernières années c'est là que se tenait la loue des domestiques et que, sous de frais ombrages aujourd'hui disparus, on se livrait à des danses où il n'est peut-être pas téméraire de voir une réminiscence des usages païens. Les sources de Bardon, enfin, devinrent vers 1740 le rendez-vous quotidien des Moulinois de qualité, lorsque quelques médecins eurent découvert à leurs eaux nous ne savons quelle vertu curative, à laquelle on ne croit plus.
Au XVIe siècle, Bardon perdit son titre de commanderie, et avec ses annexes de Trevol et de Pontenas (V. ces localités) devint membre de la commanderie de Beugnet (V. le premier volume des Fiefs du Bourbonnais) dont le titulaire fut dit depuis lors commandeur de Beugnet et de Bardon.
Sources : Aubert de La Faige, Roger de La Boutresse et Philippe Tiersonnier. Les fiefs du Bourbonnais. Tome 2, page 90, Moulins, rive droite de l'Allier. Moulins 1936. BNF
Commanderie de Bardon
Un de ces procès-verbaux dressé en 1615, nous apprend que l'église mesurait quinze cannes sur trois, c'est à dire un peu plus de trente mètres sur six. Elle était « toute voûtée, avec une série de belles arcades faites d'un merveilleux artifice, avec force fenestrages et un courroir tout à l'entour, par le dedans, fait dans la muraille avec piliers. » Elle était percée de dix fenêtres, ce qui indique qu'elle comprenait cinq travées, et vers le milieu de sa toiture se dressait un « beau clocher de bois fait en aiguille. » Dans le chœur, qui était séparé de la nef par une haute barrière, était un autel décoré des images de la Vierge et de saint Jean Baptiste, son patron. Le commandeur y faisait célébrer la messe tous les dimanches. La petite chapelle mesurait une douzaine de mètres en longueur ; elle était entièrement voûtée. Dans le voisinage se trouvait un grand lavoir où les habitants de Moulins venaient blanchir le linge en payant une redevance, et autour de ces bâtiments, s'étendait un domaine de quinze boisselées.
Les revenus de la commanderie de Bardon consistaient en dîmes sur les paroisses d'Yzeure de Saint-Bonnet et d'Avermes, et en cens et rentes assis sur un grand nombre de maisons de Moulins situées dans les rues de Bardon, des Tanneries du Cerf-Volant, de Bourgogne, des Grenouilles, d'Allier et des Garceaux, et sur d'autres immeubles compris dans les paroisses d'Yzeure, d'Avermes, de Saint Bonnet, de Toulon, de Lusigny, de Lucenay-les-Aix, de la Chapelle-aux-Chasses, de Coulandon, et de Trevol.
Bardon avait été réduit, probablement, dès le milieu du XVIe siècle, à l'état de simple membre et placé dans la dépendance d'une autre commanderie. Il releva d'abord de la commanderie de Bourges, puis fut uni à celle de (Beugnai) ou Beugnet, située dans la commune de Chassenard. Il conservait au-dessous de lui les annexes de Trevol et de Pontenas. La première de ces annexes, établie sur la lisière de la forêt de Munet, près des Nonettes au lieu désigné sous le nom de la Chapelle, dans la carte de l'Etat-Major, et sous celui de la Commanderie, dans la carte de Cassini, « consistait en une chapelle champestre, seule dans les bois », où l'on célébrait la messe tous les quinze jours. Autour de cette chapelle, qui était dédiée à saint Jean Baptiste, se voyaient des fossés et des restes de constructions. La seconde était comprise dans la paroisse de Thiel. Elle consistait aussi en une chapelle bâtie au milieu de bois de haute futaie appartenant au commandeur. Cette chapelle, placée comme les deux précédentes, sous le vocable de saint Jean Baptiste, ce qui indique qu'elle avait toujours appartenu aux Hospitaliers, tombait en ruine dès le commencement du XVIIe siècle. On y célébrait la messe tous les vendredis et les jours des fêtes de saint Jean Baptiste et de saint Blaise.
Sources : Annales Bourbonnaises, tome I, page 67. Moulin 1887. Google
7. Membre ou annexe. Breugnons
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Yzeure — 03
Commanderie de Breugnons
Trévol, distant de Moulins et de Bordon (?) à 2 lieues. « Revenu 180 livres »
8. Membre. Beugnet
Département: Allier, Arrondissement et Canton: Moulins, Commune: Chevagnes — 03
Le Bouchet, membre de Beugnet
Annexe. Le Boulay
Il y a bien un Boulay entre Buxières-les-Mines et Cressages, mais très loin de de tous les autres membres.
9. Membre.
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Canton: Paray-le-Monial, Commune: L'Hôpital-le-Mercier — 71
Aurilly (peut-être Avrilly) ou Lahaye (peut-être Lhaire), annexe du membre d'Anglure (Anglure L'Hôpital le Mercier), à 2 lieues et demie du chef, à 2 lieues de Marcigny, affermé avec le chef.
10. Membre. Tourny
Département: Nièvre, Arrondissement: Château-Chinon, Canton: Luzy — 58
Tourny, membre du Beugnet
Etouvny ? Plutôt Tourny en Nivernais, diocèse d'Autun, à 8 lieues du chef et à 1 quart de lieue de luzy. « Revenu 250 livres »
Charge. « 944 »
Commandeur: Léon de Dreuilles (1615-1685).
Etat de la commanderie en 1745.
Beugnet. Chenay (cure). Chenay (l'hôpital). Pontenas. Bordon. Coullange. Pérignot.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.
Bey ou By (01)
Hôpital de BouglonDépartement: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon — 47
Hôpital de Bouglon
Les chevaliers de Saint-Jean avaient dans cette localité un établissement, dont nous ne pouvons tout d'abord constater l'existence que par la mention de L'Hôpital de Bouglon dans d'anciens documents.
Cours
Domus Hospitalis Cours
Après la suppression de l'Ordre du Temple, Bouglon se trouva tout naturellement réuni, tant à cause de son peu d'importance que de sa proximité, à la Maison du Temple de Cours.
Ce membre, composé de quelques fiefs autour de la ville et des dîmes de Gussac, de Moleyres et de Gavagnan, n'a laissé que bien peu de traces dans les archives et passerait presque inaperçu, si dans la période de la guerre du Bien-Public, dont nous avons eu déjà l'occasion de nous occuper, Charles d'Albret ne se fût emparé du fief de Bélis, situé sur le territoire de Bouglon.
Quand le calme se fut un peu rétabli, le commandeur Fortanier de Lat, réclama énergiquement contre l'usurpation dont il avait été victime; étant parvenu à prouver ses droits, il obtint gain de cause et rentra en possession des domaines usurpés (1468).
Sources: Le Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Beziers (34)
Les Templiers et les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem.C'est de la première croisade que sortirent les deux milices de l'Hôpital et du Temple. Les chrétiens de la Palestine virent ces chevaliers, ces mêmes soldats institués pour leur défense, verser leur sang avec une admirable prodigalité et en arroser les sables du désert.
Les Templiers avaient sur leur vêtement blanc une croix patriarcale rouge, et les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem portaient sur un manteau noir une croix blanche à huit pointes. Ils vivaient dans une grande austérité. Leurs statuts furent rédigés par saint Bernard.
Devenus l'objet d'offrandes abondantes, non seulement en Asie mais encore en Europe, ils se trouvèrent possesseurs de grands et riches domaines dont les revenus étaient affectés à l'entretien et à l'armement de laurs troupes.
Suivant dom Vaissete, l'ordre du Temple fit son apparition en Languedoc vers 1130. La maison de Bézicrs renfermait une église dédiée à sainte Eulalie dont on ne retrouve aucune trace. Quant à ses possessions dans notre région, on ne les connaît que par tradition. Les chartes propres à les indiquer ne se retrouvent plus. Il existe un document (1) incomplet, il est vrai, d'après lequel nous voyons que les Brégines, banlieue de Béziers, et Périeis, commune de Nissan, sont d'anciennes commanderies des Templiers.
1. Publié dans le Bulletin de la Société Archéologique, tome 13, 2a livraison, page 23.
L'un et l'autre domaine offrent, sous forme d'un donjon ou d'une porte et d'une façade, les vestiges très apparents de la chapelle.
Lorsque la condamnation et la suppression des Templiers eurent été prononcées au concile de Vienne (1311-1312), leurs possessions furent attribuées aux Chevaliers de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem, et ceux ci les gardèrent intactes pendant cinq siècles. L'ordre, pour notre contrée, releva du prieuré de Saint-Gilles.
L'époque la plus probable où les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem prirent pied dans notre ville semble remonter, d'après les plus actives recherches, à l'année 1143. Bermond de Leveson, évêque de Béziers, favorisa de bonne heure le développement de l'institution et il fit don aux Chevaliers de l'église de Saint-Saturnin, à l'extérieur de la cité (1148) (2), à laquelle on affecta aussi le vocable de Saint-Jean.
2. Voir dom Martène, Thesaurus novus anecdotorum, tome I, page 406, et Gailla Christiana, et tome 6, col. 137.
A partir de ce moment, leurs possessions s'étendirent facilement, tantôt par des acquisitions, tantôt par des donations. Celle de l'église de Saint-Saturnin hâta l'accroissement de la commanderie de Béziers créée à coté de celles des Brégines et de Périeis. Elle avait pour limite, au sortir de la porte de la citadelle, le chemin de Saint-Thibéri jusqu'à la croix de la Lieue, ou de la Legua ; de ce chemin à celui de Béziers à Pézenas, par le sentier de Boujan à cette même croix. L'ancienne rue Saint-Jean, aujourd'hui Boieldieu, et le faubourg de ce nom rappellent une limite de la commanderie. Les terres étaient attenantes à celles des villages aujourd'hui détruits de Badones et de Libouriac.
Elle reçut un grand développement à la suite d'un don de champs, vignes, prés et pâturages du tènement appelé la garrigue d'Artigues, que lui fit en entrant dans l'ordre le chevalier Raymond de Libouriac par un acte du mois de janvier 1193 (3). L'hôpital de Saint Jean de Libron en faisait partie.
3. Archives municipales. Parchemin, liasse des congrégations religieuses.
Les nombreux établissements de l'ordre étaient composés de maisons où l'on formait les jeunes chevaliers aux guerres d'outre-mer et où l'on recueillait ceux qui avaient été mutilés dans les combats, et de granges ou domaines ruraux dont l'exploitation devint la principale occupation.
A l'intérieur de la ville, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédaient une maison avec jardin, appelée l'Ospitau de Nostre Dame de Saint Jean de Jérusalem. Elle confrontait une rue menant vers la place de la Croix de Saint-Cyr, désignée sous le nom de rue des Chevaliers. Ils la cédèrent aux Frères Prêcheurs dont le couvent était contigu (4), comme plus tard ils aliénèrent aussi en faveur des Prêtres de la Mission, pour l'établissement du séminaire, une maison et un enclos hors des murs de la ville, près la porte des Carmes (5).
4. Contrat du 26 janvier 1611.
5. Contrat du 6 août 1702.
Parmi les autres possessions des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, nous relèverons les domaines de Saint-Jean de la Cavalerie (commune de Montblanc), de Coste-Sèque (commune de Béziers), Capestang (dans l'ancien diocèse de Narbonne) et son annexe l'église de Saint Nazaire, Cazouls d'Hérault (de la commanderie de Pézenas), Marseillan (dans l'ancien diocèse d'Agde), Campagnolles (commune de Cazouls-lès-Béziers) avec ses dépendances de Milhau et Coujan, les paroisses de Rocozels-Ceilhes et de Saint-Martin des Ubertes (canton de Lunas) qui leur avaient été données en mars 1181 par Bernard IV, évêque de Béziers.
Le commandeur possédait à Saint-Jean de Grésan, commune de Laurens, un château seigneurial et un tres vaste domaine distribué dans les paroisses de Saint-Geniès-le-Bas, de Saint Nazaire, de Caussiniojouls, de Cabrerolles, des censes et des fiefs à Marcorignan, Saint-Marcel, Ginestas, Villespassans, Marseillan, Montblanc, Pézenas, Fabrègues, avec des droits sur le territoire de Preissan près d'Ouveillan, sur l'étang de Capestang, la source de Fonseranes, banlieue de Béziers.
La Révolution, qui confisqua en France tous les biens du clergé, s'empara également de ceux des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem appelés successivement Chevaliers de Rhodes ou Chevaliers de Malte, selon que l'une ou l'autre de ces deux îles devint le siège de l'ordre. En 1797, le général Bonaparte, allant en Egypte, leur enleva l'île de Malte et mit fin à leur existence politique. Telle fut la fin de leur domination.
Sources : M. Soucaille Antonin. Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, Deuxième série, tome XIV, page 310 à 313, première livraison. Béziers 1887 - BNF
Biais (Les) (44)
Commanderie Saint-Père-en-Retz ou Les BiaisDépartement: Loire-Atlantique, Arrondissement: Saint-Nazaire, Canton: Saint-Père-en-Retz — 44
Commanderie Saint-Père-en-Retz ou Les Biais
La Maison du Temple des Biais est et à toujours été d'origine templière, ainsi que celle de Coudrie
Deux commandeurs revendiquèrent les Biais: celui de Coudrie dont les prédécesseurs semblent en avoir joui à l'origine, et celui de Nantes qui avait, comme on l'a vu, beaucoup de biens dans le pays de Retz.
« Le duc de Bretagne Jean V désirait cette annexion des Biais à la commanderie de Nantes; c'est ce que prouvent les lettres de ce prince, prenant sous sa sauvegarde, le 19 juin 1438, la commanderie de Nantes et « spécialement l'hostel des Biays, annexe de ladite commanderie. » Il existe aussi, une « complainte du commandeur de Nantes », datée du 27 novembre 1438, contre l'annexion des Biais à la commanderie de Coudrie (Archives de la Vienne, 3 H, 427 et 541) »
On examina à Rhodes les raisons de l'un et du l'autre et en 1438, le Grand Maître des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem porta une sentence suprême annexant la commanderie des Biais à celle de Coudrie. Cette décision fut confirmée le 26 novembre 1440, par une seconde sentence du Chapitre général de l'Ordre tenu à Rhodes.
Le Temple des Biais — appelé plus souvent dès lors l'Hôpital des Biais — n'eut plus ensuite d'existence propre et demeura jusqu'à la Révolution une dépendance de Coudrie.
Quant à cette dernière commanderie, elle souffrit beaucoup des guerres de la Ligue. Vers 1581 son manoir et ses archives furent brûlés par les Huguenots, malgré la sauvegarde qu'avait donnée Françoise de Rohan, dame de la Garnache, au commandeur tenant d'elle le temporel de son bénéfice. Reconstruite par les Chevaliers de Malte, cette maison de Coudrie fut de nouveau pillée et dévastée en 1793, son fermier Joseph Thomazeau périt même sur l'échafaud révolutionnaire; depuis ses bâtiments ont été démolis et ses belles futaies abattues.
Comme toutes les commanderies des Ordres religieux-militaires, celle des Biais avait quelque chose dans un assez grand nombre de paroisses appartenant toutes au diocèse de Nantes. Nous parlerons plus loin de son domaine proche; disons dès maintenant que sa haute juridiction relevait directement du duc, puis du roi, par leur cour de Loyaux. Elle s'exerçait encore en 1778, à Saint-Père-en-Retz, et s'étendait en vingt-quatre paroisses savoir: Saint-Père-en-Retz, Arthon, Bourgneuf, Bouin, Chauvé, Fresnay (possédant encore le village de l'Hôpitau), Frossay, la Limouzinière, les Moutiers, Machecoul, Pornic, Port-Saint-Père, Prigny, Saint-Brévin, Saint-Jean de Corcoué, Saint-Hilaire-de-Chaléons (où se trouve aujourd'hui le village du Temple-de-Bretagne), Saint-Philbert de Grandlieu, Sainte-Opportune, Sainte-Marie, Saint-Mesme (comprenant en 1420 le fief du Temple), Saint-Viau, Touvois, Vue et Vieillevigne, (Archives de la Vienne, 3 H, 421).
Etaient « tous les teneurs, vassaux; mansionnaires et estagers des flefs de ladite commanderie des Biers obligés de tenir sur leurs logis une croix pour marque de ladite juridiction. » Moyennant cette croix, ils jouissaient de tous les privilèges accordés aux tenanciers de l'Ordre de Saint Jean de Jérusalem; ils s'exemptaient même ainsi de l'onéreux devoir de « neume » envers les recteurs de leurs paroisses, payant seulement à ceux-ci « le nombre de treize doubles de Bretagne » et à leur seigneur le commandeur des Biais « la seconde et meilleure robe du décédé ou bien cinq sols monnaie. »
Les rentes payées au commandeur des Biais par ses sujets consistaient en argent, blé, avoine et seigle, en cire et chapons, et en dîmes de grains, d'agneaux et de lins.
Le commandeur pouvait exercer également son droit de faire, une fois l'an, les nouveaux mariés de la paroisse de Saint-Père-en-Retz lutter d'adresse en courant et frappant la quintaine. Il avait aussi un droit de bouteillage perçu à la foire de l'Ascension et a l'assemblée du mardi de Pâques: ce bouteillage consistait: à prélever « quatre pots de vin par chacune pipe » le jour de la foire et « deux pots » seulement le jour de l'assemblée. Nous reparlerons de cette assemblée du mardi de Pâques, disons ici seulement un mot de la foire de l'Ascension.
Foire de Biais
Cette foire des Biais avait été concédée aux Templiers, à la fin du XIIe siècle, par la duchesse Constance de Bretagne et fixée au dimanche précédant l'Ascension. Environ deux cents ans plus tard le duc de Bretagne Jean V reçut « la supplication et humble requeste de religieux et honeste frère Girard de Foulgereules, prieur d'Aquitaine et commandeur de l'Hospital des Bihaers », rappelant que cette maison avait été fondée par les ducs de Bretagne, ses prédécesseurs, et qu'il était coutume de tenir « audit lieu des Bihaers une foire, par chacun an, le jour du dimanche que l'on chante en sainte Eglise (Vocem jocunditatis — le 5e dimanche après Pâques -; à laquelle foire souloient et avoient accoustumé venir et se assembler plusieurs marchands du païs de Poitou et des marchés d'environ, lesquels se veulent à présent delesser et se abstenir doresenavant de plus aller ne fréquenter ès foires et marchez au jour du dimanche. » En conséquence pour prévenir la ruine de sa foire de Biais, le commandeur demande au prince de la tenir non plus un dimanche, mais le jeudi, précédant le cinquième dimanche après Pâques. Jean V accueillit favorablement cette requête et par lettres écrites à Nantes, le 28 avril 1408, il transféra la foire des Biais suivant le désir du commandeur Girard de Fougereules; depuis lors et jusqu'à la Révolution, la foire des Biais se tint « le jeudy après le dimanche de Cantate » (4e dimanche après Pâques).
Domaine de Biais au XVIIe siècle
« La maison, commanderie et seigneurie des Biers consiste en une chapelle couverte d'ardoises, une maison y joignant composée d'une chambre basse et une chambre haulte au dessus, deux autres chambres haulte et basse joignant ledit corps de logix, deux autres chambres basses servant l'une de cellier, l'autre d'escurie, et deux autres logements couverts de tuiles, le tout se joignant, avec un jardin au derrière et un petit pastureau, le tout contenant 5 boissolées de terre. » Autour s'élevaient des bois et s'étendaient des terres labourées, des vignes et des prairies, « le tout contigu et clos de fossés, contenant ensemble 341 boisselées. »
Le commandeur des Biais avait, en outre, quelques autres terres telles que:
Saint-Pierre-en-Retz
Hôpital de Saint-Pierre-en-Retz
« La pièce du Champ de foire et un ancien bois taillis, le tout renfermant 176 boisselées;
En Chauvé, les terres de la Noue et du Bois des Biers « Le bois de Biers, ou le Temple en Chauvé, fut vendu 3.450 livres en 1793 ».
En Frossay, les prairies du Temple, les grands et petits prés des Biers.
En les Moutiers, prés le village des Sables, « quarante huit aires de marais salants. »
Temple
Domaine de l'Hôpital le Temple
Enfin le même commandeur levait certaines petites rentes sur la maison du Temple en Saint-Mesme et sur une autre habitation au bourg de Chauvé; le propriétaire de celle-ci était tenu de lui présenter chaque année, le jour de Noël, « deux sols entre la messe du point du jour et la grande messe parochiale. »
Les chevaliers avaient également à l'origine des biens à Bourgneuf, à Pornic et à Machecoul, mais nous ignorons si ces immeubles faisaient partie de la commanderie des Biais ou de celle de Coudrie.
Bourgneuf
Domus Hospitalis Bourgneuf
A Bourgneuf on signalait dès le XIIe siècle, le Val-des-Templiers, et plus tard dans la ville même la rue des Templiers.
L'Hôpitau
Domus Hospitalis l'Hôpitau
A Pornic s'élevait au bord de l'océan la maison du Temple, rebâtie en 1225 et dont nous avons parlé.
A Machecoul apparaissaient prés de la ville la maison de Jérusalem et le moulin du Sépulcre.
L'Hôpitau
Domaine de l'Hôpital de Hôpitau
A une lieue dans la campagne le village de l'Hôpitau et le fief du même nom s'étendant en la paroisse de la Trinité.
Au moment de la Révolution, les fermiers généraux de Coudrie, Joseph Thomazeau et Pierre Cormier, affermèrent le 19 mai 1791, à François Lecomte les maisons et terres de la Commanderie des Biais, moyennant 2.250 livres. Or il faut remarquer que l'Assemblée Nationale venait de supprimer les rentes féodales et les dîmes; aussi le prix de cet affermage ne représente-t-il qu'une partie du revenu plus important de la commanderie des Biais avant 1789.
Lorsque Napoléon supprima en France l'Ordre de Malte, il donna à la Légion d'honneur tout ou partie des biens des vaillants Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. C'est comme propriété de la Légion d'honneur que fut estimée en 1809 la terre des Biais en Saint-Père-en-Retz et Frossay; on évalua alors son revenu 2.259 francs, représentant un capital de 45 180 francs.
Ces chiffres donnent à croire que sous le régime féodal, avant 1789, le revenu de la commanderie des Biais devait être d'environ 3.000 livres.
Le logis des Biais était simple, plutôt pauvre que luxueux; il ne servait d'ailleurs que rarement de résidence aux commandeurs qui habitaient naturellement de préférence leur manoir de Coudrie. Telle qu'elle existe encore aujourd'hui, la maison des Biais, « couverte en tuiles, sans style, sans ornements », ne se distingue en rien des habitations ordinaires « sauf l'aménagement intérieur qui révèle sa première destination. » Elle est accompagnée « d'un jardin de modeste dimension, bordé de haies vives, et d'une cour assez vaste, au fond de laquelle, à gauche, s'élevait une chapelle. »
Chapelle de la commanderie de Biais
Il nous reste à parler de la chapelle de la commanderie des Biais, dédiée à Saint-Nicolas. C'était un édifice très ancien, subsistant encore en 1809, mais aujourd'hui complètement disparu. On y signalait, dit M. Bizeul, « un bénitier fort curieux et de grande dimension, creusé en forme de coeur. »
« M. Bouyer, Notice sur la relique de la Vraie-Croix de Saint-Père-en-Retz, M. Bouyer croit que les Templiers avaient à Saint-Père-en-Retz une maison autre que celle des Biais. Il appuie cette assertion sur l'existence d'un vieux chemin appelé chemin du Temple; mais ce chemin était tout simplement, selon nous, celui des Biais; ce logis, portant primitivement le nom de Temple-des-Biais, qui était devenu l'Hôpital-des-Biais que quand les Hospitaliers y eurent remplacé les Templiers. »
Mais une relique autrement intéressante était vénérée dans ce petit sanctuaire.
C'est un fragment considérable de la Vraie Croix — si grand qu'il n'en existe en France que deux autres plus importants. La relique des Biais est « disposée en forme de croix à deux branches à peu près égales. Elle mesure quatre centimètres, cinq millimètres de hauteur, sur cinq centimètres de largeur; son épaisseur est de sept millimètres. »
Une petite bande de parchemin, appliquée sur le bras droit, porte en lettres gothiques l'inscription « Vera Crux Christi. » La relique est placée horizontalement dans un reliquaire en bois revêtu dessous et dessus de feuilles d'argent, en forme de croix et garni d'un verre au travers duquel apparaît le bois sacré.
Pendant plusieurs siècles et jusqu'à la Révolution cette précieuse et insigne relique — apportée évidemment de Terre-Sainte soit par les Templiers, soit par les Hospitaliers — attira aux Biais des foules considérables. C'était le Mardi de Pâques qu'on venait non seulement de Bretagne mais encore du Poitou et de l'Anjou adorer la Vraie Croix des Biais. Ce jour-là le chapelain, chargé du service de la chapelle Saint-Nicolas, célébrait solennellement la grand'messe et les vêpres et offrait la sainte relique à la vénération des fidèles; le recteur de Saint-Père-en-Retz était le premier à amener ses paroissiens aux Biais pour y adorer la Croix; les prêtres des environs y venaient aussi avec leurs ouailles. L'affluence des pèlerins donna même naissance à une assemblée considérable, dont nous avons parlé, et en laquelle le commandeur levait aux Biais en 1679 un droit de bouteillage sur tous les marchands de vin.
La Vraie-Croix des Biais eut aux derniers siècles sa petite histoire qui ne manque pas d'intérêt.
En 1684, au temps du commandeur Petit de la Guerche, François Cosson desservait la chapelle des Biais en place de Jean Gouraud qui s'était retiré à Saint-Père-en-Retz. Ce dernier, en quittant son poste des Biais, avait emporté chez lui les ornements et la relique de la chapelle, et il fallut une assignation du commandeur devant l'officialité de Nantes pour que ce prêtre vînt à restitution.
Dans cette assignation remarquons ceci: M. Gouraud, y est-il dit, s'est « ingéré d'enlever de la chapelle des Biais les saintes reliques de la Vraie-Croix de N.-S. enchâssées en une croix d'argent », or le commandeur est « notablement intéressé » à cet enlèvement pour l'honneur de Dieu et la dévotion des peuples qui venaient de toutes contrées en grande abondance à l'adoration de ladite Sainte Croix. »
Appelé à comparaître en justice Io 8 février 1665, Jean Gouraud vint de lui-même deux jours auparavant au presbytère de Saint-Père-en-Retz, rapportant les ornements et la relique des Biais. Celle-ci fut replacée dans la chapelle Saint-Nicolas et plus tard, le 6 avril 1686, on dressa solennellement un procès-verbal de son état. « Un grand nombre de pèlerins se trouvaient réunis aux Biais en ce Mardi de Pâques 1686 et telle était l'affluence que l'adoration de la Croix ne fut terminée que vers deux ou trois heures de l'après-midi. Pendant cinq heures les chrétiens défilèrent devant la relique exposée sur l'autel, heureux de manifester leur foi et de satisfaire leur dévotion. »
Ce pieux pèlerinage fut interrompu momentanément, quelque temps avant la Révolution; voici à quelle occasion: On persuada vers 1772 au chevalier de Brilhac, commandeur de Coudrie et des Biais, que l'assemblée du Mardi de Pâques était une source de désordres et que d'ailleurs la chapelle des Biais menaçait ruine. Ce commandeur fit en conséquence fermer le petit sanctuaire et chargea le curé de Coudrie de venir prendre et transporter en sa propre église la Vraie Croix, les calices et les ornements des Biais. « A peine cette nouvelle de l'enlèvement de la relique et de la fermeture de la chapelle se fut-elle répandue, qu'elle souleva dans tout le pays une émotion considérable; les réclamations s'élevèrent de toutes parts. » Le commandeur de Brilhac eut le bon esprit de prendre en considération cette pieuse manifestation; il fit en 1774 restaurer sa chapelle des Biais; il la dota d'ornements neufs et y fit rapporter la Vraie Croix qui reçut de nouveau les adorations des fidèles de Saint-Père-en-Retz.
En 1790 la sainte Relique fut remise au recteur de cette dernière paroisse dans l'église de laquelle elle se trouve encore. Elle est aujourd'hui placée dans le piédestal d'un nouveau reliquaire d'argent en forme de croix, renfermant une seconde parcelle de la Vraie Croix, et l'on continue d'y venir le Mardi de Pâques solennellement l'adorer.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902
Les moulins des Templiers de Coudrie, en 1180
Département: Vendée, Arrondissement: Les Sables-d'Olonne, Canton: Challans — 85
Chapelle de la Commanderie de Coudrie — Sources: Coudrie
Dans son intéressante monographie de Beauvoir-sur-Mer, M.E. Gallet a passé sous silence les possessions de l'ordre du Temple; il a noté, cependant, page 115, que le port et dix maisons dans la ville, au lieu de relever de la Baronie, dépendaient de la Commanderie de Coudrie (de l'Ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem). C'est qu'elles avaient été anciennement données aux Templiers de Coudrie, prédécesseurs des chevaliers de Saint-Jean. La plupart de ces dons sont relatés dans le cartulaire de cette Commanderie (1). Voici par exemple la traduction de la charte qui consacre celui d'un emplacement pour construire des moulins au port de Beauvoir.
Sachent, présents et à venir, que Pierre, seigneur de la Garnache, donna à Dieau et aux frères du Temple, pour le salut de son âme et de celles de ses parents, un lieu pour faire des moulins libres et exepts de toute charge, situé dans la cirsconscription du port de Beauvoir, près des salines d'Etienne Fordmund. IL donna, dis-je, les moulins si bien livres et exempts que si, par hazard, ce qu'à DIeu ne plaise, contestations s'élevaient entre le seigneur de Beauvoir et les frères du Temple, le seigneur ne puisse, dans sa colère, dèfendre à ses hommes de conduire ses grains au dit moulin pour y être moulus; et si cela était utile ou nécessaire pour améliorer les dits moulins, que les frères puissent faie des écluses dans les étiers où ils en auraont besoin. Pour cela, les frères du Temple paieront cinq sous de cens au susdit seigneur à la fête de Noël. Ont fait et solidement confirmé ce don le seigneur lui-même et son épouse, Agnès, fille de Thibaut Chabot, et leurs fils, savoir: Pierre, l'aîné, et Kalon, le cadet, entre les mains de frère Mathieu de la Benaste, qui était alors commandeur de Coudrie, et frère Imbert Boters, mâitre du Poitou. Sont témoins de ce don: maitre Pierre de Chavanae, archidiacre de Thouars, et Pierre Sylvaticus, et Maurice Cathus, et Hilaire, et Denys, et Geoffroy de Port-Nichet, et Obelin chevalier, et Pierre de Guérande, et Rainaud viguier de Palluau et Guillaume de Corcoué et plusieurs autres. Ce dut fait l'an de l'Incarnation du Seigneur 1180.
1. Société des archives historiques du Poitou, tome II.
Billos (Salles) (33)
Chapelle de l'Hôpital de BilosDépartement: Gironde, Arrondissement: Arcachon, Canton: Belin-Béliet, Commune: Salles — 33
Chapelle de l'Hôpitale de Bilos
Mémoire tendant à provoquer la construction d'une église paroissiale dans les quartiers de la paroisse de Salles [en-Buch] appelés Billos, Lanot et Caplane, très éloignés et séparés du bourg par la rivière de Leyre; ils comprennent cependant plus de huit cents communiants. Une église de l'ordre de Malte existait anciennement à Billos.
Sources: Département de la Gironde, Inventaire Sommaire des Archives départementales antérieures à 1790. Série C.
Bioley (le) (01)
Hôpital de BioleyDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Saint-Trivier-sur-Moignans, Commune: Relevant — 01
Hôpital de Bioley
— Domus del Bioley, versus le Bioles, Bioleis.
— Le Bioley était, au XIIIe siècle, une maison de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
— En 1273, Jean des Planches, qui en était alors précenteur, transigea avec Guillaume de Dolures, au sujet d'un mas en dépendant.
— Les Hospitaliers l'aliénèrent sans doute, car, en 1400, il était possédé par Amé de Bâgié, qui en avait reçu inféodation du comte de Savoie.
— Antoine de Bâgié, sa fille, le porta en dot à Pierre de Brie, écuyer, de de la famille duquel il passa, vers 1556, à celle des de Gonard. Jean de Gonard laissa son fief de Bioley à Françoise Bach et de Meyzériat, sa femme, qui le transmit à Charlotte de Brie, sa fille d'un autre lit. Charlotte de Brie le vendit à Pierre de Corsant, qui le fit annexer à son comté de Bereins et de Baneins.
Archives du Rhône, titres de Malte.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Bissey (71)
Commanderie le Temple de Bissey
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Commune: Bissey-sous-Cruchaud - 71
Domus Hospitalis Bissey-sous-Cruchaud
Ce est la prise de la maison de l'Opital de Montet (1) qui fut jadis du Temple.
Premèrement 60 journeaus de terre arauble, le journaul 2 s. 6 d. valent 7 livres. 10 s.
Item 8 soitures de prés, la soiture 5 sols valent 40 s.
Item 20 ouvrées de vigne, l'ouvrée 5 s. valent 100 s.
Item en censive 12 s.
Item 9 bichets de froment de rante à la mesure de Buci, le bichet 4 s. valent 36 s.
Item 9 bichets d'avoigne de rante à ladite mesure, le bichet 2 s. valent 18 s.
Item il y a 1 bichet pour onbroyer les bestes.
Item 4 bichets de froment à la mesure du Mont Saint-Vincent (4), le bichet 2 s. 6 d. valent 10 s.
Item 5 bichets de seigle, le bichet 20 d. valent 8 s. 4 d.
Item 60 bichets d'avene, le bichet 12 d. valent 60 s.
Item 8 l et dimi de cire valent 17 s.
3. Mont-Saint-Vincent, arr. de Chalon-sur-Saône.
4. Montot, commune de Bissey-sous-Cruchaud, S.-et-L.
Blavepeyre (23)
Commanderie de BlavepeyreDépartement: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Auzances, commune: Bussière-Nouvelle — 23
Commanderie de Blavepeyre
— Il y a une dizaine de maisons.
— Jadis chef-lieu de commune, réuni à Bussièrer-Nouvelle, le 20 juin 1812; 12 feux, en 1357.
— Blavapeira, 1195; Blavapetra, 1197 (Cartulaire de Bonlieul).
— Blava Petra 1293; Blavepeire, 1496, (Terrier d'Evaux).
— Blavepaire, 1551 (Registres d'Eyaux).
— Blavepeyre, 1728 (Registre de Chard).
— Cure: Le commandeur de Nabeyron, en 1684, et celui de Sainte-Anne, en 1711, nommaient le titulaire.
— Fête: la Nativité de Saint-Jean.
— La commanderie. C'était une annexe de celle de Sainte-Anne [Haute-Vienne] mentionnée en 1293 et qui avait, par suites les mêmes commandeurs que celle de Nabeyron ou Nabéron.
— En 1616, l'église paroissiale était « toute par terre. »
— Le revenu du curé montait alors à environ 12 setiers de blé.
— Le commandeur était dîmier général de la paroisse, ce qui valait environ 20 setiers de blé; les rentes féodales produisaient autant, et la justice dépendait du château de Sermur.
Sources: L'ordre de Saint-Jean-Jérusalem ou de Malte, en Limousin, par A. Vayssière, page 54
Blaye, Barbefère (33)
Hôpital de Barbefère à BlayeDépartement: Gironde, Arrondissement et Canton: Blaye — 33
Hôpital de Barbefère à Blaye
Cet établissement des Hospitaliers était très éloigné de Cours, puisqu'il se trouvait situé dans le voisinage immédiat de Blaye. Barbefère n'était pas une paroisse, sa chapelle était desservie par le curé de Breizon, qui recevait pour cela une pension annuelle du commandeur. Néanmoins ce dernier, en qualité de seigneur spirituel, percevait la dîme de ce territoire.
La situation des vassaux de l'Ordre de Saint-Jean ne laissait pas du reste que d'être très recherchée et les archives nous fournissent ici un exemple des avantages qui y étaient attachés. Ainsi, au commencement du XVIe siècle, le sieur du Moulin, chambellan du Roi et gouverneur de Blaye, somma les habitants de Barbefère de concourir à la défense de la place et de venir prendre leur part du service de guet et de garde sur les remparts. Ces derniers, soutenus par le commandeur, se retranchèrent derrière les privilèges de l'Ordre et refusèrent de se rendre à cette sommation; il fallut que le gouverneur s'inclinât devant ces immunités et que le sieur de Roger, écuyer, son procureur, vint les reconnaître solennellement en son nom (1501).
Sources: Le Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
J'ai assigné « L'Hôpital », sur la carte de Cassini, comme étant cet établissement « Bardefère » Je ne peux dire si c'est bien ce lieu, mais les lieux « Hôpital », sont généralement ceux des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Si un visiteur à des informations sur ce lieu « Bardefère », merci de m'en informer, que je puisse faire une mise à jour.
Jack Bocar
Blois (41)
Hôpital de BloisDépartement: Loir-et-Cher, Arrondissement et Canton: Blois — 41
Hôpital de Blois
Les Hospitaliers héritèrent plus tard de ces rentes qui augmentèrent beaucoup les revenus de la maison qu'ils avaient dans la même ville. Nous trouvons cette maison mentionnée dans une charte du châtelain de Blois, du mois de juin 1277, par laquelle celui-ci confirmait et amortissait une donation faite à la maison de « l'Hospitau de Blois », par Hervé de Souin et Marie, sa femme:
1. — D'une rente de deux muids de froment sur la « Gueignerie » du Plessis-Gordon.
2. — D'une moirée de terre en Vendômois, au terroir de « Baines ».
3. — De 4 arpents de vigne, au terroir « d'Arcangier », près des bois de « La Sopligière »; à Verrières et à Saint-Gervais-des-Prés.
4. — De maisons assises à « Borc-Maieu » (Bourg-Moyen).
« Et de tout le mesnage qui se trove en leur maison de Blois, après le décès des devant diz Hervé et sa femme, en coetes, coessins, tonneaux, cens, huchez, poz, paielles et en quecunques austres houstiz. »
Des diverses maisons qui avaient appartenu soit au Temple, soit à l'Hôpital dans la ville de Blois, il ne restait plus au siècle dernier que la maison de la Croix dans la Grande-Rue.
Plusieurs membres dépendaient de l'Hôpital de Blois:
Bordebure
Domus Hospitalis Bordebure
La ferme de Bordebure, près de Villebarou, située dans la paroisse de Villebarou et dont les bâtiments n'existaient plus au XVIIe siècle.
Villefrouin
Domus Hospitalis Villefrouin
La ferme de Villefrouin, plutôt Villefin, paroisse de la Magdeleine-Villefrouin, comprenant 130 arpents de terre, où la Commanderie avait toute justice et seigneurie.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Blosne, Temple (de) (35)
Domus Hospitalis BlosneDépartement: Ille-et-Vilaine, Arrondissement et Cantons: Rennes, Commune: Saint-Jacques-de-la-Lande - 35
Domus Hospitalis Blosne
Les propriétés des Templiers en Saint-Jacques-de-la-Lande dépendaient de la commanderie de la Guerche ainsi qu'il appert du registre où les actes sont passés au nom de messire Henri de Béchillon, chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies de la Guerche et de Lanouex et membres indépendants au membre de Rennes, fief et bailliage de Saint-Jacques-de-la-Lande.
Saint-Jacques-de-la-Lande
Domus Hospitalis Saint-Jacques-de-la-Lande
Les vassaux des Templiers s'obligent tous sans exception à placer sur la partie la plus élevée de leur maison une croix, et ce, sous peine d'amende.
— 1° Ce sont honorable homme Charles Dauphin, marchand, frère et héritier de M. M. Guillaume Dauphin, S. de Chêneday, qui déclare tenir roturièrement portion de maison audit lieu du Temple de Blosne, maison, cour, jardin, à l'Est, autres maisons (20 décembre 1703).
— 2° Pierre Gentilhomme, Jeanne Hil, sa femme, et son frère René indivis tiennent une maison près le pâtis du Temple.
— 3° Joseph Delessart et Perrine Jean, deux aîtres (proches ou cours) de maison et 12 cordes de terre joignant le Sud de la Guihommeraye, plus 10 cordes joignant Fontaine.
— 4° Guillaume Dauphin-Einaut, Sr du Chêne, maison à cheminée en bas et premier étage, l'enclos de montée couvert d'ardoise en forme de pavillon ou impériale, cinquante-quatre cordes de terre et trois journaux, Barthelemy, Dibon le pré de la croix Jouitée, près Bréquigny ; Pierre Poignant, mari d'Olive des Salles, veuve de Michel Poitevin, Michel et Noël Coupi deux aîtres (proches ou cours) de maison avec le four commun du paty (1704).
— 5° Jacques Largneau, S. de la Laire, et Anne Frican deux corps de logis, avec cheminée, jardin ; terre jadis en futaie, la vignette, moitié de la vigne de la Croix... de Blosne.
— 6° Françoise Jouault, veuve de Guillaume Guymont, quatre aîtres (proches ou cours) de maison au bas village, partie d'une pièce dont le reste est à la Fabrique de Saint-Jacques, près le lieu et terre de la commanderie, appartenant aux héritiers Savin, joint d'un côté le chemin de Rennes à Pont-Pian et, de l'autre, le chemin Jean Bertrand (1706).
— 7° Jeanne Morel et François Bouget, le pré dit Blanche à l'Oiseau.
— 8° Julien Dalignon deux aîtres (proches ou cours) de maison et terre.
— 9° Michelle Hitte, veuve Julien Oridel, une étable.
— 10° Pierre Guiheneu, près la Croix verte, deux aîtres (proches ou cours) de maison.
— 11° En Toussaints, Julien Louail et Perrine Metayer (baronnie de Fontenay), entre le Temple et la Pilade, joignant M. de Guihommeraye Grezillonais, propriétaire du Haut-Blosne. La partie du village de Blosne en Saint-Jacques dépendait des Templiers et la partie en Rennes des regaires du Chapitre comme le village de la Croix-Verte.
La pièce de la Justice était sur le vieux grand chemin de Nantes, passant par la Croix-Verte et auprès de la Marre Maudite comblée avant 1716 ; la ferme de la Couarandière était à droite et le Petit Blosne à gauche de ce chemin nommé vieille route de Rennes au Pontpain, du village de Blosne partait un autre chemin qui passait aux Petites-Fontaines et de là à la Maltière.
Voici ce que j'ai trouvé de renseignements :
Retenue de Blosne à Jeanne-de-Choux, veuve Surlève de Basse Touche (Baudouin, 4 mai 1747).
Maison de Blosne à Charles le Neveu des Rivières (Tirel, 29 juillet 1694).
Ancienne maison du Temple à Etienne Vaugeois, aveu de 1776.
Retenue du Temple à Julienne Marqué, veuve François Vaugeois. (Courtil au Pape, pré des mares maudites, du Haut-Blosne, Boiscolin. (Tirel, 9 janvier 1736)
Temple du Cerisier
Domus Hospitalis du Cerisier
Situé à deux kilomètres de Saint-Jacques et non loin de la Vilaine, il se compose d'un village dont il est difficile de suivre l'histoire de chaque maison.
D'après B. Vaugiraud dans son Essai sur l'histoire des églises réformées en Bretagne, page 241, tome 1er, on lit » la maison du Cerisier, aujourd'hui détruite, mais dont on montre l'emplacement servit de lieu de réunion aux huguenots en 1579, l'église de Rennes s'y réunissait en 1582, au mois de septembre, il y eut un colloque. »
La maison du Temple est ancienne, mais sans caractère, elle relevait de la commanderie du Temple de la Guerche et avait jadis une chapelle (1), elle appartenait aux Delagrée (Gohier, 4 janvier 1659), la métairie noble aux Legros de Champeignerie (Bretin, 21 mars 1671) passe par alliance, en 1696, aux Le Tort du Val qui le vendent 2,620 Livres à François Pouilleau des Planches, avocat à la cour (Gohier, 20 novembre 1707), à X. du Rocher Tabrin (Tetiot, 29 septembre 1720).
1. Pouillé, VI, 87.
Les Kermasson en rendent aveu aux Templiers en 1776 (2). La maison de retenue appartenait aux Porquet en 1717, puis à la famille Amiral vers 1739 ; par achats successifs, Julienne Amiral, de 1769 à 1793 (Pocquet et Trochu, Jolivet et Duclos), racheta nombre de parcelles voisines.
2. Archives départementales, H. J.
Le village dépendait des regaires de l'évêché et relevait des Templiers. On trouve figurant au rôle :
Pierre Robin et Perrine Boulé de la Basse-Calvenais pour deux aîtres (proches ou cours) de maisons ; son grand-père était André Gautier, Sr du Cerisier.
Jean Mallart et Gilette Dodier deux aîtres (proches ou cours) de maison, champ de la vigne.
Hélène Tudal, veuve de René Gautier, Sr du Plessis et du Cerisier, fils d'André Gautier et de demoiselle Fournier noblement et sans rachapt deux corps de logis, la salle et la métairie qui n'est plus que mazière, portail couvert, pièces de terre près la croix aux Croixelles, plus trois emplacements de maisons.
Pierre Verger de la Calvenais, terre près la même croix.
Dupont du village du Temple : maison, terres bordant Mademoiselle du Plessis-Renaut et Robin, prêtre (3) ; Jean Trochu, maison et terre.
Claude Geslin et Pierre Durand des Ormeaux, mari de Michelle Geslin, moitié de la prée, du Cerisier et un Courtil.
3. Archives départementales, H. 7.
Fabrique
Jean Trochu du Temple et Mauny Jagu du Pas-Hubert, comme trésorier en charge, faisant pour le général, reconnaissant tenir » une pièce de terre dite pré de Brette, de 30 sillons, plus une pièce anciennement vigne en pessau (échalas) de 20 sillons bordant la route de Nantes et le chemin Jean Bertrand (4).
4. Aveu rendu aux Templiers, 1776.
Blosne
Domus Hospitalis Blond
Bien que situé en Rennes, je mentionne cette terre parce qu'elle est presque enclavée en Saint-Jacques.
L'ancienne maison noble du Haut-Blosne, route de Nantes, est aujourd'hui méconnaissable, elle se composait de trois constructions d'inégales hauteurs, la plus à l'Est séparée des autres par une tourelle carrée entièrement recouverte d'ardoises et surmontée d'un toit élevé. Le bâtiment central possédait au Nord une large fenêtre ogivale.
Elle a pris son nom du ruisseau de Blosne, cité dans le Cartulaire de Saint-Georges (5). La famille de Blosne est ancienne, mais est restée dans l'obscurité (6). On trouve Julienne Garnier, dame de Blosne, en 1637, de Blosne en 1655, François Desguets et Anne de Blosne, 1696, Jean de la Grezillonnais, époux de Marie Jacquette, dame de Blosne, 1695. Cette terre appartenait aux des Déserts en 1513, aux Legal en 1612 (7), en 1643, à Françoise Légal, veuve de Pierre Foureau de la Ville-Neuve, vendue par les Guérin à Pierre de Lemperrière du Désert qui la possède en 1750. Ce même Pierre, époux de dame Bonnevatar, rend aveu aux Templiers en 1776. D'après la déclaration du recteur en 1790, elle était encore à la même famille.
5. XL Bloon flaviolus.
6. La reformation de 1425 mentionne Jean du Temple, ce nom ne reparaît plus dans les autres reformations.
7. Archives municipales, 216.
Les Templiers possédaient aussi des vassaux à la Basse-Maltière, au Bois-Teilleul, la Rablais.
Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, page 135 à 140, tome XXXIX. Rennes 1910. - BNF
Bois-Saint-Jean (62)
Commanderie du bois Saint-JeanDépartement: Pas-de-Calais, Arrondissement: Montreuil, Canton: Hesdin - 62
Commanderie du bois Saint-Jean
Ferme du Bois-Saint-Jean, ancienne commanderie de lordre des Hospitaliers
Lorigine de la ferme remonte à la fin du 12e siècle, lorsque Philippe dAlsace, comte de Flandre et de Vermandois, donne des terres aux frères de lordre de lHôpital Saint-Jean de Jérusalem.
Les lettres datées de 1182 précisent que les hospitaliers doivent y bâtir une église.
En 1335, la commanderie est annexée par celle de Fieffe et transformée en ferme.
Le domaine se composait dune maison et dune chapelle. Il est propriété de lordre de Malte jusquà la Révolution qui le vend comme bien national. Le domaine actuel compte plusieurs bâtiments entourant un corps de logis principal dont lescalier qui permettait dy accéder a disparu. Une grande écurie en briques prolonge lhabitation. En face se trouve une bergerie et, fermant la cour à lest, une grange en torchis. Face à elle, une autre grange est sans doute située à lemplacement de la chapelle disparue. Dominant la cour se dresse un pigeonnier octogonal. Lancien abreuvoir est transformé en pièce deau. A lest, en arrière des bâtiments, se trouvent lancien verger et potager. La ferme constitue un ensemble rural préservé dont la mise en œuvre des matériaux de construction (rognons de silex, grès, torchis, clins, pannes flamandes) témoigne dune tradition jamais oubliée.
Sources : BNF
Commanderie du bois Saint-Jean
Entre Wamin et Auchy-lès-Hesdin, Ancienne Commanderie de lOrdre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem fondée au XIIe siècle.
La ferme de Bois Saint Jean constitue un ensemble rural remarquablement préservé, inscrit aux Monuments Historiques.
Sa création par Philippe dAlsace remonte au 12ème siècle.
Son riche passé depuis le Moyen-Age, marqué par la présence de lordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (Ordre de Malte), a laissé son empreinte dans le paysage, curieusement demeuré vierge.
Les valeurs patrimoniales et paysagères de cet ensemble sont soulignées par la mise en œuvre des matériaux de construction (rognons de silex, grès, torchis, clins, pannes flamandes) qui témoignent dune tradition jamais oubliée.
Le site jouxte, par la muraille de Le Parc, le parc des Ducs de Bourgogne, qui marque tout le paysage entre Vieil-Hesdin, Grigny, et Auchy-lès-Hesdin.
On peut y mesurer la pérennité des lieux, comme semblant détachés du temps.
Bel exemple de restauration du bâti rural.
Lensemble fait partie de WAMIN, « Village Patrimoine. »
Sources : Commanderie du Bois-Saint-Jean
Bomin ou Baumain (01)
Hôpital de Bomin ou BaumainDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel — 01
Hôpital de Bomin ou Baumain
— De Bosco-Main, Bosnien, Bosmin.
— Au mois de mai 1272, Humbert, prieur de Treffort, se désista, en faveur des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, de tous les droits qu'il pouvait prétendre sur la dîme de ce village, dont |e domaine appartenait en grande partie à l'Hôpital d'Epaisse.
— Archives du Rhône, titres de Malte, Tessonges, charte 2, nº 1.
— Ibidem, Inventaire Laumusse, fº 151.
— Ibidem, manuscrit II, 1167, fº 189 vº.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Bonnefare (24)
Commanderie de BonnefareDépartement: Dordogne, Arrondissement: Bergerac, Canton: Vélines, Commune: Saint-Michel-de-Montaigne — 24
Commanderie de Bonnefare
Les petits bourgs de Bonnefare et de Saint-Avit de Fumadière, situés sur les confins des deux diocèses de Bordeaux et Périgueux, formaient un petit établissement de l'Ordre de Saint-Jean. Les Hospitaliers, seigneurs spirituels et directs de ces deux localités étaient, à cause de cela, tenus à l'hommage envers les archevêques de Bordeaux. Cette petite Commanderie ne cessa d'exister qu'au commencement du XVIe siècle, époque où elle fut réunie à celle de Condat. La seule particularité que nous trouvions à noter dans ses archives est la saisie des fruits de Bonnefare et de Saint-Avit que fit opérer l'archevêque de Bordeaux pour punir le Commandeur de ne s'être pas acquitté, dans le délai voulu, de l'hommage auquel il était obligé, ainsi que nous l'avons vu tout à l'heure (1634).
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Bonneville (45)
Hôpital de BonnevilleDépartement: Loiret, Arrondissement: Orléans, Canton: Meung-sur-Loire, Commune: Coulmiers — 45
Hôpital de Bonneville
Rozières
Domus Hospitalis Rozières
Le hameau de Bonneville dans la commune de Coulmiers, doit son origine à une maison de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, qui fut fondée là vers le milieu du XIIe siècle. Des lettres de Manasses, évêque d'Orléans, de l'année 1160, portent qu'avec son consentement et celui du Chapitre de Sainte-Croix, Bouchard de Meung, « Buccardus de Mauduno », homme lige de l'évêque, a donné aux pauvres de l'Hôpital de Jérusalem la terre de Coulmiers, de Rozières (près de Coulmiers).
Monpipeau
Domus Hospitalis Monpipeau
Et Monpipeau (commune de Huisseau-sur-Mauves), « terram videlicet de Colomeriis et de Roseriis et de Monte Pipeto », à l'exception toutefois de son bois, où les donataires toutefois auraient le droit d'usage. Par cette donation, les Hospitaliers devaient avoir soixante arpents de terre, sur lesquels ils bâtiraient leur maison et celles de leurs hôtes; et si ce terrain ne suffisait pas, à cause du trop grand nombre de ces derniers, il leur serait accordé d'autres terres en supplément.
Bouchard déclarait abandonner toute la justice et les coutumes du lieu, aussitôt que le village serait formé. Il se réservait le droit d'y construire une maison pour lui et quatre autres pour ses gens, à la charge de payer aux Hospitaliers un cens annuel de six deniers par chaque maison. Il se réservait encore en dehors du village, quatre charrues de terre arable, exemptes de toutes charges; et il en concédait une cinquième à l'Hôpital.
Les droits de four banal et de moulin, ceux de pêche et de dîmes devaient être partagés entre Bouchard et les donataires par moitié entre eux.
Les bois pour les constructions des Hospitaliers comme pour leur chauffage, étaient fournis par Bouchard.
Tel est en résumé l'acte de fondation de cette maison qui est nommée maison de l'Hôpital de Bonneville, près Montpipeau, « domus Hospitalis de Bona villa juxta Montera Pipetum », dans une charte de 1202, d'Hugues, évêque d'Orléans, au sujet d'une rente quêtable qu'un nommé Guillaume Prunelle prétendait alors exiger des hommes de l'Hôpital, et à laquelle il finit par renoncer.
Au commencement du XIVe siècle, un débat assez grave s'éleva entre les frères de l'Hôpital de Bonneville et le seigneur de Monpipeau, Godefroy Payen, chevalier, sur la haute justice de Bonneville que ce dernier disait lui appartenir. Les Hospitaliers s'opposèrent longtemps à cette prétention. Enfin, une transaction s'en suivit, et moyennant une rente annuelle de 17 livres parisis, le seigneur de Monpipeau renonça à tous ses droits.
Le commandeur de Saint-Marc était, au XVe siècle, seigneur temporel et spirituel de Bonneville, et avait la collation de la cure.
Il dépendait de la maison de l'Hôpital, 30 arpents de terre en labour, deux petits bois et un étang, c'est ce qui restait de l'ancien domaine, dont l'importance devait être, dès l'origine, beaucoup plus considérable.
Le revenu de Bonneville qui était, en 1456, de six livres tournois; en 1520, de 47 livres, s'élevait en 1757, à 140 livres; et en 1783, à 200 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Bonpas (84)
Maison de l'hôpital de BonpasDépartement: Vaucluse, Arrondissement: Apt, Canton: Cavaillon — 84
Bonpas n'a jamais appartenu aux Templiers
Maison de l'hôpital de Bonpas
En 1277, le Pape Jean XXI autorisa les Frères Pontifes de Bonpas à s'incorporer avec les Chevaliers du Temple. Le Prieur s'appelait alors Raymond Alphanti et Roncelin était chef des Maisons des Templiers de la Provence, (Magister domorum militiae Templi in Provincia). Nous ne savons pas précisément l'époque de cette réunion, mais le motif qui en fit naître l'idée nous fait soupçonner que les Frères Pontifes ne s'occupaient pas toujours à bâtir des Ponts.
Bertrand Imbert Evêque de Cavaillon échangea en 1284 la Maison de Bonpas pour l'Eglise de Saint Veran ou Saint Urain de Ternis, avec les Chevaliers Hospitaliers de Saint Jean-Baptiste de Cavaillon. Il fallait donc que dans le court intervalle qui S'était écoulé depuis la réunion des Pontifes aux Templiers, cette Maison fût devenue une portion de la mense épiscopale. Les Hospitaliers la gardèrent jusques aux premières années du XIVe siècle. A cette époque, ils la cédèrent au Pape, et ce fut le premier Décembre 1320, que Jean XXII donna une Bulle, par laquelle il attribue et cède au Prieur de la Grande Chartreuse, les biens qui avaient servi de dotation aux Templiers de Bonpas et dont les Hospitaliers l'avaient rendu Maître, et lui permet d'y établir un Monastère de son Ordre.
Voir la confrérie des Frères Pontis
Sources: Description Historique, Géographique et Topographique des villes, bourgs, villages et hameaux de la Provence ancienne et moderne, du Comté Venaissin, de la Principauté d'Orange, du Comté de Nice, etc. Par M. Achard, Médecin de Marseille, Membre de plusieurs académies. Aix M. DCC. LXXXVII. Pages 348-349.
La maison de l'hôpital de Bonpas
La maison de l'hôpital de Bonpas, qui dépendait peut-être alors des Augustins de Saint-Symphorien de Caumont après avoir été successivement rattachée à plusieurs institutions, finit par tomber en déclin dans la deuxième moitié du XIIIe siècle. Accablée de dettes, elle s'était déjà adressée à la maison du Temple d'Arles pour se dessaisir de quelques biens en échange de numéraire (1). D'après Jean Raybaud, Grégoire X, passant par la vallée du Rhône à l'été 1275, au retour de Lyon, donna cette maison à Guillaume de Villaret (2). Mais le prieur de Bonpas, Raimon Alfant, ne dut pas l'entendre ainsi: en septembre 1276, il passa un accord avec Roncelin de Fos, maître du Temple en Provence, afin de rattacher son établissement à cet ordre. L'acte, établi avec l'aval de l'évêque de Cavaillon, Géraut, réglait les rapports entre ce dernier et la maison de Bonpas, désormais devenue « templière »: l'évêque réclamait notamment à l'ordre un cens annuel de 10 saumées de céréales, le libre passage sur la Durance pour lui, ses chanoines, leur familia et leurs troupeaux, ainsi que le droit de visite et de procuration. L'archevêque d'Arles s'était même rendu sur les lieux et avait entériné le transfert sous réserve de la perception d'un cens annuel d'un marc d'argent et d'une exemption similaire de portonage sur la Durance pour lui, ses chanoines et leurs familiers. Un sentiment d'insécurité avait sans doute poussé les frères de Bonpas à se placer sous la protection d'un ordre militaire: le prieur avait en effet évoqué l'oppression et l'usurpation dont sa maison avait été victime de la part de « certains hommes » Au printemps 1277, alors que sa communauté était réduite à quatre frères, Raimon Alfant députa un religieux auprès de Jean XXI afin de solliciter la confirmation de l'intégration dans l'ordre du Temple. Pourtant, un an plus tard, c'est à l'Hôpital que le nouveau pape Nicolas III devait rattacher la modeste maison de Bonpas. Certes, il put y avoir une manœuvre de l'évêque de Cavaillon comme le laisse entendre Labande, mais il est difficile de concevoir que le pape n'ait pas ordonné ce rattachement, apparemment contre l'avis des religieux (3). On arguera que la vocation de l'Hôpital correspondait mieux à la fonction de la maison de Bonpas qui exploitait le bac sur la Durance. Pourtant, les traces de l'activité caritative ou hospitalière de cette maison restent des plus limitées. L'affaire fournit une illustration supplémentaire des convoitises que pouvait susciter le contrôle des points de franchissement sur les cours d'eau et des revenus que procuraient bacs et ponts.
— 1. En janvier 1205, contraint par la nécessité, le prieur de Bonpas avait dû vendre un honneur aux Argeliers au profit du Temple. En juillet 1211, il avait encore cédé une maison confrontant la commanderie arlésienne. En janvier 1231 toutefois, il s'était ravisé et avait voulu annuler ces deux transactions. La communauté de Bonpas, qui comptait encore huit frères à cette date, fut déboutée par l'arbitrage de l'évêque de Cavaillon.
CTAr, nº 043, 053 et 092.
— 2. En 1284 encore, lors d'un conflit avec l'évêque de Cavaillon, Guillaume de Villaret fit valoir qu'il tenait la maison de Bonpas de Grégoire X, J. Raybaud, Histoire, tome 1, pages 192 et 204.
— 3. D'autant plus que l'évêque de Cavaillon n'afficha pas longtemps ses bonnes dispositions à l'égard de l'Hôpital, puisque dès 1281, ses prétentions juridictionnelles sur la maison de Bonpas déclenchèrent un conflit. L'affaire fut définitivement résolue en mai 1284, lorsque Guillaume de Villaret concéda à l'évêque Bertrand de Cavaillon, l'église Saint-Véran, au même diocèse, et plusieurs terres en échange de la maison et de l'église de Bonpas et de toutes leurs dépendances, J. Raybaud, Bibliothèque Municipale d'Aix, ms 339, fol. 123-125. En juin 1317, cette maison devait être rétrocédée à la papauté, en même temps que les autres biens de l'Hôpital dans le Comtat, avant de revenir aux Chartreux en décembre 1320, G. Mollat, Jean XXII, nº 5508 et 12679.
Sources: Extrait de l'ouvrage de Damien Carraz, L'ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) — Presses Universitaires de Lyon — 2005
Bordes (Les) (91)
Domaine de l'Hôpital Les BordesDépartement: Essonne, Arrondissement et Canton: évry, Commune: Bondoufle — 91
Domaine de l'Hôpital Les Bordes
Nous avons vu que le chevalier de Villiers L'Isle-Adam, ancien Grand-Prieur de France, avait fondé en 1529, dans l'église du Temple, une chapelle du nom de Jésus. Il avait donné pour cette fondation une somme de 4000 livres, qui fut employée à acheter une maison appelée l'Hôtel de la Barre, rue du Temple, à Paris, et une ferme avec 90 arpents de terre, située aux Bordes, près Corbeil-Essonnes, dans la censive du prieuré de Saint-Jean en l'Ile. Cette ferme rapportait en 1757, 1200 livres.
Le revenu de la commanderie du Temple a varié, selon les temps et les circonstances. Les guerres des XIVe et XVe siècles, l'avaient toujours empêché de s'élever au-dessus, de 2000 livres; il était de 7500 livres en 1583, de 30 mille livres en 1664, et de 96 mille livres en 1786.
Ce dernier chiffre pouvait être triplé, en y ajoutant celui du revenu des autres chambres prieurales ou commanderies, dont jouissait le Grand-Prieur de France. C'étaient, avant 1633, les commanderies de l'Hôpital à Paris, de Choisy-le-Temple et de Launay-lez-Sens, et depuis lors celles de Choisy et de Launay seulement.
En 1786, la commanderie du Temple, autrement dite du Grand-Prieuré de France, avec ses deux autres chambres prieurales, rapportait 272 mille livres. Les charges s'élevaient à 80 mille livres environ, et une somme de 132 mille livres, en moyenne par année, servait aux réparations et aux ameliorissements des maisons des commanderies. Il restait au Grand-Prieur environ 60 mille livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Bouchalas (42)
Bouchalas en ForezDépartement: Loire, Arrondissement: Montbrison, Canton: Feurs, Commune: Jas — 42
Bouchalas en Forez
A une lieue de Saint-Bonnet, paroisse de Saint-Martin-l'Estra, ne comprenait que quelques masures sans chapelle; cette annexe consistait en dîme, cens, rentes, au territoire de l'Hôpital, joignant les chemins de Bouchalas à Saint-Martin, de soir, et de Bouchalas à Haute-Rivoire, de matin.
La dîme, au treizième, se percevait dans la seigneurie de Bouchalas et partie de la juridiction de Saint-Martin appartenant au roi; elle limitait celles du prieur de Thorenche de vent et matin, du prieur de Montrottier de bise, de la Liègue de soir, du curé de Saint-Martin de vent et autre dîme du prieur de Montrottier en la paroisse d'Haute-Rivoire de vent et matin. Le revenu annuel de Saint-Bonnet et de Bouchalas était de 900 livres (1).
En 1323, le 27 juillet, Arthaud de Saint-Romain, précepteur de Chazelle, se plaignit à Jean, comte de Forez, que le châtelain de Virignieu, Guy de Tarare, s'opposait à l'exercice de sa justice simple, comme bans, clameurs, petites amendes etc., dans la maison de Bouchalas. Matthieu de Boisvair, délégué par le comte, déclara que le comte a toute justice dans la terre et sur les hommes de la maison de Bouchalas, à cause de son château de Virignieu; que le précepteur y a la connaissance des affaires réelles, mixtes et personnelles, et a le droit d'y tenir des juges et des assises (2).
En 1368, nouvelle contestation sur le fait de la justice de Saint-Bonnet entre Renaud, curateur de Jean II, comte de Forez et Guy de la Tour, grand prieur d'Auvergne, tenant en sa main les préceptoreries de Chazelles et Saint-Bonnet-les-Places.
Les 17 et 30 mai, Giraud de Sainte-Colombe, délégué du comte, et frère Bigot de Solages, délégué du prieur, convinrent que dans les mas de Culhérères, de David, de la Moleyri, de Jacquet Riveyri, de P. Clément, le comte et le prieur auront les mêmes droits de justice qu'à Bochalas, tels qu'ils sont définis par l'accord de 1323; que dans les lieux, mas et curtils de Algeriis, de Chasaleto, du Croset, du Chasaux, des Verdilhiers, de la Serrasina, du Gagneurs, du Forners et dans deux feux du mas du Piney au soir du chemin, le prieur aura la justice haute, moyenne et basse sur toutes personnes, excepté celles tant en la directe du comte, lequel conserve ressort, baronnie et supériorité, ainsi que l'exécution des sentences capitales portées par le juge de Saint-Bonnet ou de Bouchalas, auquel cas les condamnés seront livrés au châtelain de Virignieu au lieu-dit le Treyvo Goliart, pour être exécutés hors de la terre de l'Hôpital et des lieux susdits. Les parties se réservent d'ailleurs, dans lesdits lieux, tous autres droits, à la forme de la composition intervenue entre leurs prédécesseurs pour le lieu de Chazelles, en mars 1268; que les choses mouvant de la censive, fief ou arrière fief du comte, dans lesdits lieux, restent soumises exclusivement à sa justice; que les officiers du comte à Virignieu pourront, selon l'usage établi, faire passer les condamnés à mort, à la mutilation des membres ou au bannissement par les lieux susdits, « eundo ad trivium vocatum de Barbarey, et ab inde transeundo prope S. Clementem, et eundo versus patibulum sive furcas dicti castri Virigniaci que sunt ultra dictum locum del Piney », en s'abstenant d'ailleurs de toute entreprise sur les droits du prieur et de la maison de Chazelles (3).
Au cours des siècles, les droits du commandeur s'étendirent. En 1615, il avait toute justice tant à Saint-Bonnet qu'à Bouchalas, dans les mêmes limites que la dîme, et au tènement de Champignieul, paroisse de Haute-Rivoire. Ses officiers pouvaient connaître de tous les cas et juger définitivement jusqu'à condamnation à mort et exécution de la sentence.
En 1615, les officiers de Saint-Bonnet et Bouchalas étaient: juge, Anthoine Jacquemeton; châtelain, Pierre Jacquemeton; procureur d'office, Jean Ronzy, notaire royal; greffier, Pierre Damon, notaire; — en 1754, châtelain, Pupier lieutenant de juge; procureur, Berger; greffier, Dallier le jeune.
D'après Battenay (Inventaire, 376) cette dîme aurait été donnée, le 8 juillet 1154, par Edouard de Beaujeu à Issoard de Monte Rogoso, précepteur de Chazelles. « Cet acte, observe V. Durand, paraît faux:
— 1º il est intitulé au nom de Guillaume de Riparia, bailli de Mâcon, or, il n'existait pas de bailliage de Mâcon en 1154.
— 2º ce G. de Riparia était bailli de Mâcon en 1288 et 1289.
— 3º un des témoins est Guillaume, frère du donateur: deux sires de Beaujeu ayant, il est vrai, chacun un frère appelé Guillaume, ont porté le nom d'Edouard; mais ils tenaient cette seigneurie, le premier de 1331 à 1352, le second de 1374 à 1400.
— 4º vers 1270, il y a eu un grand prieur d'Auvergne appelé Robert de Monte Rugoso, à la fin du XIIIe siècle un commandeur de Chazelles appelé Jean Ysard, mais il ne semble pas que le commandeur Yssard de Monte Rogoso paraisse nulle part ailleurs. Mêmes doutes aussi pour les chartes des 7 juillet 1301 et 7 juillet 1320 (Battenay, 440 et 450), où Guiburge d'Oing, veuve de Guigue de Saint-Symphorien, seigneur de Grézieu, aurait donné à la maison de Chazelles la dîme de Bellegarde et le quart de celle de Montrottier dans la paroisse d'Haute-Rivoire: ces pièces sont intitulées au nom d'Aymon de Serravalle officiai qui ne paraît qu'en 1327-1329; en 1301, l'official est André Bauduini, en 1303 et 1320, Pierre d'Eschalon, etc. »
(Note de V. Durand, sur l'inventaire de Battenay, Archives de la Diana).
Dans la visite de 1683, le chevalier de Talaru, dit qu'il a vu, dans les archives du prieuré à Lyon, l'acte de la donation le cette dîme, faite par un seigneur de Beaujeu en 1204, à condition que le commandeur entretiendrait un prêtre qui célébrerait la messe chaque jour dans l'église de Chazelles pour l'âme du donateur; qu'il a vu encore par un acte de 1320, « que les dîmes des paroisses de Bellegarde, Haute-Rivoire, Saint-Marcel proche de Joux, et Greysieu ont été données par une veuve d'un seigneur de Greysieu, à la commanderie de Chazelles, à la condition qu'une messe serait célébrée chaque jour dans la chapelle de nouveau construite dans l'église de Chazelles, où elle veut être enterrée », et que le curé de Chazelles percevra chaque année deux setiers de seigle sur la dîme de Bellegarde pour l'exécution de cette fondation. Le visiteur ordonne de rechercher pourquoi on n'a pas satisfait à cette fondation et, « s'il n'y a des raisons fortes de se décharger de ces services... », de faire exécuter ponctuellement lesdites deux fondations. Le commandeur de Chazelles répond en 1701, après enquête, que « de temps immémorial luy et ses prédécesseurs n'ont jamais exécuté ladite fondation; qu'il paye annuellement au curé de Saint-Martin-l'Estra 110 livres pour les dîmes que l'on prétend avoir été données pour cette fondation; que pour esteindre un grand procès entre lui et le seigneur evesque de Viviers, prieur de Torenche, il lui donne par an 40 boisseaux de seigle, le tout absorbant les deux messes de la prétendue fondation... » (Archives du Rhône, Malte, H. 150, 153).
— 2. Archives du Rhône, Chazelles, chapitre 6, nº 4 dans la transaction de 1368 (analyse de V. Durand). — Inventaire Luillier, app. nº 141.
— 3. Original. Archives du Rhône, Malte, Chazelles, chapitre 6, nº 4 (analyse de V. Durand).
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)
Bouchot (71)
Le Bouchot
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Cantons: Bourbon-Lancy - 71
Domus Hospitalis Bouchot
Sur les cartes modernes, Chez Bouchot
Après venimes au Boloy et tient li comanderres 2 maisons qui furent du Temple, l'une a nom Bochet (1), et l'autre Boloy. (2)
Ce est la valeur desdites maisons :
Premèrement au Bochet, en tailles, 12 l. 10 d. t.
Item la voilhe de Noël à Borbon (3), de cens 75 s. t.
Item lendemain de Noël au Bochet de cens 8 l. 7 d.
Item de cens au Bochet le jour de l'an nuef 35 s.
Item de cens au Bochet le jour de la feste Saint-Bonet 19 s.
Item de cens au Bochet à recevoir lendemain de Pasques 117 s. 1 d.
Item de cens à recevoir à Changi (4) le dimanche emprès Noël 15 s. 3 d.
Item 5 bichets d'avene à recevoir à Changi le dimanche emprès Noël, 9 d. le bichet, valent 3 s. 9 d.
Item de cens à recevoir à Changi à Pasques 15 s. 4 d.
Item de cens à recevoir au Bochet le jour de la Saint-Michiel 10 s.
Item 75 bichets d'avene de cens à la mesure de Borbon, 9 d. le bichet, valent 56 s. 3 d.
Item le bichet de blé de dime et 10 bichets de terrage, les 2 parz seygle et le tierz aveyne, seygle 2 s. le bichet, aveyne 12 d. le bichet, valent 100 s.
Item 15 charretées de fein à rante assise valent 75 s.
Item 90 hovrés de vignes à la faczon de la maison du Bochet, l'ovrée 3 s. valent 13 l. 10 s.
Item 60 ovrées de vignes à partie et povent valoir en tort 2 tonneaux de vin de muyson valent 100 s. tournois.
Item 40 gellines valent 10 s.
1. Le Bouchot, commune de Bourbon-Lancy. Sur la voie romaine latérale à la rive droite de la Loire tendant à Decize.
2. Le Boulet, commune de Saint-Agnan-sur-Loire, Saône-et-Loire. Sur la voie romaine latérale à la rive droite de la Loire. Dans le Procès des Templiers, t. II, p. 92, on voit que frère Pierre de Mont-Chauvet avait fait profession dans la chapelle de la maison de Boulet, au diocèse d'Autun, in capella domus de Belleyo (Bolleyo), Eduensis diocesis. On trouve également frater Clemens de Boulay, Eduensis diocesis, id., t. I, p. 97.
3. Bourbon-Lancy, arrondissement de Charolles S.-et-L.
4. Changy, commune de Bourbon-Lancy, S.-et-L.
Boudrac (31)
Commanderie de Boudrac Hospitaliers de Saint-Jean de JérusalemDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Saint-Gaudens, Canton: Montréjeau — 31
Commanderie de Boudrac
Boudrac sous les Templiers
Non loin de Montsaunès, à la partie occidentale du comté de Comminges, les Templiers possédaient un autre établissement dont les dépendances s'étendaient dans les environs, dans le comté d'Astarac, et au sud, dans les vallées voisines des Pyrénées. C'était le temple de Boudrac. Malheureusement nous sommes obligés de nous contenter presque de signaler son existence. Car, des quelques débris de ses anciennes archives qui sont parvenus jusqu'à nous, nous ne pouvons extraire que les noms de quelques-uns des chevaliers qui administrèrent cette commanderie. Au moment de la suppression de l'Ordre du Temple, nous voyons que de la maison de Boudrac, dépendaient la seigneurie de la ville d'Arné dans le Nebousan, achetée au prix de 500 sols morlas de noble Hugue de Bocajère en 1260 les dîmes des paroisses de Bieussos et de Cizos, que le commandeur partageait avec l'archidiacre de Magnoac et l'archevêque d'Auch, la ville et le territoire de Lalane-Arqué, que les Templiers possédaient en paréage avec les comtes d'Astarac, ainsi que plusieurs autres membres de peu d'importance situés dans le sud de la Gascogne.
Nous n'avons pas besoin de poursuivre bien loin l'histoire de cette commanderie pour trouver l'explication de sa pauvreté extrême en fait de vieux documents. Le XIVe siècle fut en particulier une époque de désolation pour nos provinces dont le sol était constamment sillonné par les troupes anglaises et plus tard par ces terribles bandes de routiers et d'espagnols, dont le passage était généralement marqué par une longue traînée de sang et de ruines. Ces derniers ne durent sans doute pas épargner Boudrac, qui se trouvait sur leur passage et sans moyens suffisants de résistance. Après l'ordonnance de 1362 qui prescrivait une nouvelle répartition des feux dans la province du Languedoc, nous trouvons en effet les réclamations des pauvres habitants qui avaient échappé à la destruction de cette malheureuse place ils montrent la solitude et la désolation régnant dans cette petite ville, qui dans des temps plus prospères n'avait pas compté moins de dix-huit feux. Leurs plaintes furent favorablement écoutées: des lettres royaux déclarèrent en 1375 que Boudrac, à cause des malheurs de la guerre, ne serait plus grevé que pour un seul feu. Il est probable que les anciennes archives de Boudrac durent périr dans cette période calamiteuse à partir de cette époque, si les documents renfermés dans les cartons de cette commanderie sont encore peu nombreux, ils nous fournissent néanmoins des indications plus précises et plus suivies sur son histoire.
Boudrac sous les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem
Poucharramet
Domus Hospitalis Poucharramet
Vers le milieu du XVe siècle, Poucharramet et ses dépendances furent réunis à la commanderie de Boudrac. Depuis ce moment comme il arrivait toujours, quand les chevaliers cessaient de résider dans une ville, l'intérêt que nous fournissent les archives diminue sensiblement. Nous noterons pourtant une transaction conclue le 27 février 1497 entre Roger de Polastron, Commandeur de Boudrac et les consuls de Poucharramet, au sujet des droits de dîmes et deprémisses. Il fut convenu que le premier aurait droit à 2 gerbes de blé sur 17, mais que de son côté il serait tenu de donner, annuellement, le jour du jeudi saint, à chaque paroissien, homme, femme, ou petit enfant, un pain de la valeur de 2 deniers tournois.
En 1748, Poucharramet fut détaché, ainsi que Boudrac, de l'apanage des Grands-Prieurs pour former deux commanderies distinctes.
Vers le commencement du XVIe siècle, Frontes et ses dépendances furent réunis à la commanderie de Boudrac, et firent peu après partie de cette chambre prieurale.
Frontes
Domus Hospitalis Frontes
Lors du démembrement de la chambre prieurale de Boudrac en 1748, la circonscription de Frontes.
Juzet
Domus Hospitalis Juzet
Et Juzet (Juzet-de-Luchon), fut déclarée adjointe à la commanderie de Poucharramet, comme elle l'avait déjà été au XIIIe siècle.
Signalons une discussion survenue à la fin du XIVe siècle, entre le précepteur Guillaume de Batier, et l'économe du chapitre de Comminges; ce dernier prétendait avoir droit à une certaine portion des dîmes de Boudrac. Ce procès fut terminé par le nouveau précepteur, Bertrand Chaustra, qui, d'après les avis du Grand-Prieur Jean de Lantar, abandonna les moyens judiciaires pour ceux de conciliation et remit l'affaire à la décision de Pons d'Adhémar, chanoine et précenteur de l'église de Comminges. D'après la sentence de ce dernier, le chapitre dût renoncer à ses prétentions, moyennant une rente de 6 setiers de grains, moitié seigle et moitié millet, que le précepteur s'engageait à fournir annuellement à la cathédrale de Saint-Bertrand.
Dans la première moitié du XVIe siècle, cette commanderie fut déclarée chambre prieurale. A partir de cette époque son importance allait toujours en s'accroissant: c'était à chaque instant quelque nouvelle commanderie des environs dont les Grands-Prieurs de Toulouse obtenaient l'adjonction à leur apanage personnel. Nous lisons dans le dénombrement présenté en 1664 par le Grand-Prieur, messire Pierre de Beaulac-Tresbons, par devant le cardinal d'Armagnac, commissaire royal, que de la commanderie de Boudrac dépendaient déjà Arné, Montléon, Serjac, Podapé, Montcassin, Biezos, Gavarni, Araignovet (aux Monts Pyrénées, près du port de Vénasque) Agos, Frontes (dans la vallée de Luchon) Sabaillan, Castelnau-de-Picampeau, Saint-Marcel, Saint-Clar, Campbernard, Poucharramets.
Toutefois la puissance des Grands-Prieurs ne put mettre Boudrac à l'abri des désastres des guerres religieuses, contre lesquels semblait devoir le garantir sa position reculée au fond d'un pays presque inaccessible. Les protestants s'emparèrent de cette ville, la dévastèrent, et démolirent, avant leur départ, la grande tour carrée, que les Templiers avaient placée comme une formidable sentinelle auprès de l'église de Boudrac.
Ce n'était pas pour les seigneurs chose facile, que de faire respecter leur autorité dans ces régions presque sauvages et alors, complètement dénuées de moyens de communication. Aussi, arrivait-il de temps à autre que les Grands-Prieurs voyaient leurs ordonnances bravées et se trouvaient contraints de recourir à des interventions étrangères pour mettre un terme aux désordres qui se produisaient. Nous citerons, comme preuve, un procès qui fut porté devant le Parlement durant le XVIIe siècle et dont les archives nous ont conservé les nombreuses pièces.
En l'année 1660, un aventurier, Gaspard Dispan du Plan, était établi dans les environs de Boudrac. De son château, converti en véritable repaire de brigands, il répandait dans toute la contrée la terreur et la désolation. Maintes fois, on l'avait vu à la tète de sa bande venir piller les récoltes et les habitations; les femmes n'osaient plus sortir par crainte de ses violences. Il s'opposait par les armes à la levée des revenus des Hospitaliers et avait même envahi la demeure du fermier du Grand-Prieur, qui avait été heureux de se sauver à travers champs avec sa famille loin des atteintes de son implacable persécuteur. Ce dernier, à défaut d'autres victimes, avait immolé à sa rage tous les bœufs contenus dans l'étable. Le Grand-Prieur, Denys de Polastron, n'ayant pas sur les lieux de forces suffisantes pour réprimer ces désordres, avait invoqué le secours de l'autorité royale; mais celle-ci n'avait pas été plus respectée. C'était pourtant sous le règne de Louis XIV, alors que la puissance royale semblait le plus solidement établie. Confiant dans la position presque inaccessible où était assis son castel, le révolté recevait avec arrogance les officiers de justice qui venaient lui apporter les sommations du Parlement et les renvoyait ignominieusement après les avoir accablés de mauvais traitements. Enfin, le neveu du Grand-Prieur, messire Bernard de Polastron de la Hillière, seigneur de la Martinière, « mareschal de batailles ez armées de sa majesté, » se chargea de rétablir l'ordre et se mit à la tête d'une troupe d'expédition, qui parvint à se saisir du coupable et à le livrer au Parlement. Le procès ne fut pas long et Dispan fut condamné « à servir de force le roy sur ses galères pendant l'espace de 6 années, et à payer 500 livres d'amende au Grand-Prieur; les girouettes et les tours de sa maison dévoient estre abattues jusqu'à fleur de toit. »
Comme nous l'avons déjà vu ailleurs, la chambre prieurale de Boudrac, fut supprimée en 1748 et forma désormais deux commanderies distinctes, celle de Poucharramet dont nous avons vu la composition au chapitre précédent et celle de Boudrac, dont les membres étaient: Saint-Clar, Campbernard, Lalane-Arqué, Cabas, Castelnau-de-Magnoac, Serjac, Montcassin, Montléon, Lourde, Luz, Gèdre, Gavarni, et dont le revenu net était en 1759 de 6650 francs or.
Commandeurs de Boudrac
1323-1332. André de Nogaret.
------1330. Guilaume de Ratier.
1390-1303. Bartrand Claustra.
1442-1401. Jean de Lavedan.
------1459. Pierre du Mazel.
1474-1477. Jean d'Arlande, bailli de Manosque.
1479-1492. Oddet de las Graulas.
1500-1505. Roger de Palastron.
------1517. Gabriel de Pomeyrols.
------1537. Géraud de Massas.
(Vers 1540 Boudrac chambre prieurale.)
(En 1748 Boudrac redevient simple Commanderie.)
1748-1759. Charles de Crucy-Marcilhac.
1764-1765. Gaspard de Raymond d'Eaulx.
1783-1789. Le bailli de Blacas.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Bouglon (47)
Hôpital de BouglonDépartement: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon — 47
Hôpital de Bouglon
Les chevaliers de Saint-Jean avaient dans cette localité un établissement, dont nous ne pouvons tout d'abord constater l'existence que par la mention de L'Hôpital de Bouglon dans d'anciens documents.
Cours
Domus Hospitalis Cours
Après la suppression de l'Ordre du Temple, Bouglon se trouva tout naturellement réuni, tant à cause de son peu d'importance que de sa proximité, à la Maison du Temple de Cours.
Ce membre, composé de quelques fiefs autour de la ville et des dîmes de Gussac, de Moleyres et de Gavagnan, n'a laissé que bien peu de traces dans les archives et passerait presque inaperçu, si dans la période de la guerre du Bien-Public, dont nous avons eu déjà l'occasion de nous occuper, Charles d'Albret ne se fût emparé du fief de Bélis, situé sur le territoire de Bouglon.
Quand le calme se fut un peu rétabli, le commandeur Fortanier de Lat, réclama énergiquement contre l'usurpation dont il avait été victime; étant parvenu à prouver ses droits, il obtint gain de cause et rentra en possession des domaines usurpés (1468).
Sources: Le Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Boulet (71)
Le Boulet
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Commune: La Motte-Saint-Jean - 71
Domus Hospitalis Le Boulet
(carte de Cassini, commanderie le Boulay)
Ce sont les rantes du Boloy mieux Boulet
Premèrement en taille 105 s. tournois.
Item de cens en deniers 45 livres, 3 s. 5 d.
Item 30 bichets de seygle de cens valent 60 s.
Item 5 bichets de froment de cens valent 12 s. 6 d.
Item 120 bichets et rès et dimi d'avene de cens, 12 d. le bichet, valent 6 livres, 9 d.
Item des vignes du Boloy tant de fenour comme de parties 100 s.
Item 75 bichets de blé an dismes :
C'est à savoir de seygle 50 bichets, 2 sols le bichet, valent 100 s.
Item de aveyne 25 bichets, 12 d. le bichet, valent 25 s.
Item 18 charretées de feyn valent 4 livres, 10 s.
Item par la valeur des bois du Boloy et du Bouchet et du Chiseul (1), an par an, 10 livres.
Item sur le gaynage du Boloy, de prise, an par an, 60 s.
Somme par lesdites [deux] maisons 154 livres, 19 s. 8 d. tournois.
1. Chiseuil, commune de Digoin, S.-et-L.
Boult-aux-Bois (08)
Commanderie de Boult-aux-BoisDépartement: Ardennes, Arrondissement: Vouziers, Canton: Chesne — 08
Commanderie de Boult-aux-Bois
On remarquait dans la circonscription actuelle du département des Ardennes une belle Commanderie de Malte, celle de Boult-aux-Bois, canton de Chesne-le-Populeux. Elle était très-ancienne. On voit en effet quen 1282, le lundi avant la Nativité de Saint-Jean-Baptiste, Thibaut de Sauyeterre, vingt-sixième abbé de Mouzon, acquit pour son monastère, de Gérard, dit le bailli de Boult, une terre située au territoire de Harricourt, près de Buzancy, nommée "Malmaison", qui fut plus tard donnée à Robert de La Marck, seigneur de Sedan, en échange dun bien quil possédait à Brévilly (1).
Gallia Christiana, tome IX, col. 264, B. — Nicher. Histoire chronologique de Mouzon, Ms.
Par baux renouvelés en 1771, cette Commanderie jouissait de grands revenus, y compris une coupe annuelle de bois de 300 arpents.
Elle en possédait dailleurs 3000. Plusieurs fermes en dépendaient, entre autres celle de Boult-aux-Bois, celle de Merland, paroisse de La Neuville-en-Tourne-à-Fuy, et celle de la Chambre-au-Loup, paroisse de Vouziers.
La Commanderie de Boult-aux-Bois possédait encore dans la municipalité de :
Landres
Domus Hospitalis Landres
Domaine de lHôpital de Landres (Landres-et-Saint-Georges), un corps de ferme avec terres, prés et bois.
Rémonville
Domus Hospitalis Rémonville
Dans la municipalité de Rémonville, une pièce de terre.
Saint-Juvin
Domus Hospitalis Saint-Juvin
Dans la municipalité de Saint-Juvin, un petit corps de ferme.
Nouart
Domus Hospitalis Nouart
Dans la municipalité de Nouar quatre pièces de prés.
Au siége de la Commanderie, à Boult-aux-Bois, se trouvaient en 1789, le château, un corps de logis de deux travées à double étage dont lemplacement comprenait environ 60 verges de terre, et à lextrémité, une petite maison de trois travées, couverte en ardoises, un jardin entouré de doubles haies vives en épines et charmilles, de la contenance denviron un arpent de terre (2).
Archives des Ardennes, série Q, Domaines nationaux.
Voici les noms des derniers chefs de cet établissement:
Deschesnes, commandeur, mort octogénaire à Boult-aux-Bois, dans les premiers mois de lannée 1771;
Rogres De Lusigiun (Charles-Casimir), bailli de Champignelles, gouverneur de Rocroy en 1771, successeur du précédent. Il quitta la Commanderie de Boult-aux-Bois au mois de juin 1778 pour entrer en possession de celle de Sommereux, près Grandvillers-aux-Bois, diocèse de Beauvais, et mourut à Paris le 31 mars 1781;
Mascranny (Louis De), qui lui succéda, fut le dernier commandeur de Boult-aux-Bois.
La seigneurie de Seraincourt, canton de Château-Porcien, après avoir appartenu aux Templiers, fut dévolue aux chevaliers de Malte sous le titre de Commanderie.
Seraincourt était en réalité membre de la Commanderie de Boncourt dont le siège était à Boncourt (Aisne).
Il est question de la terre de Seraincourt dès lan 1179, dans une charte de Signy, à loccasion du traité qui intervint entre les religieux de labbaye dudit Signy et les Templiers, alors en différend au sujet de la contiguïté de leurs terres (3).
Notes et pièces justificatives, nº I.
La Commanderie de Boncourt possédait des biens dans la municipalité de Damouzy;
Elle possédait encore, au territoire de Launois, la ferme dAboncourt;
Dans la municipalité de Logny-lez-Chaumont, un petit corps de ferme;
Dans celle de Mesmont, une grange;
A Seraincourt, avec la seigneurie de ce nom;
Plusieurs corps de ferme et celle dite de Chaumontagne, un moulin à eau et plusieurs pièces de bois.
Lestimation faite de tous ces biens le 30 octobre 1790, fixait le revenu du domaine à 10 431 livres 15 sols.
Les charges locales et annuelles de Seraincourt sont ainsi établies dans la déclaration de biens faite en 1790:
— 1. Pour le curé de Seraincourt, pour sa portion congrue 550 livres.
— 2. Pour le pain bénit de Noël, douze livres 12.
— 3. Pour la cire de léglise, pain dautel, vin de messe et blanchissage, et entretien des linges et ornements de léglise, cent quarante livres 140.
— 4. Pour les dépenses de la réparation de léglise et presbytère dudit Seraincourt, année commune, la somme de quatre cents livres, y compris la fourniture des linges, ornements et autres objets pour le service divin 400.
— 5. Pour les gages de M. le lieutenant de la justice de Seraincourt, la somme de trente livres 30.
— 6. Pour les gages du garde-bois, cent cinquante livres 150.
— 7. Pour son logement, la somme de vingt-quatre livres 24.
— 8. Pour les frais annuels des officiers de la justice de Seraincourt pour les cueillerets desdits droits seigneuriaux, la somme de quarante livres 40.
— 9. Pour les frais annuels des mêmes officiers de la justice dudit lieu, pour les assiettes, délivrances et récolements des coupes ordinaires desdits bois taillis de Seraincourt, Forest et Chaumontagne, la somme de vingt livres 20.
10. Enfin, pour la dépense des réparations desdits château de Seraincourt, la grande ferme dudit lieu et le moulin à eau aussi dudit lieu, la somme de sept cents Livres 700.
— Le total desdites charges locales et annuelles sélevait à la somme de deux mille soixante-six livres 2 066.
Voici quels furent les deux derniers commandeurs:
En juin 1786, Hubert-Louis De Culant, bailli, grand-croix de lordre, de la vénérable langue de France, lieutenant du grand trésorier du même ordre, commandeur de Boncourt, Seraincourt et membres en dépendant, résidant à Malte.
En 1789, Nicolas-Pierre Desnos, chevalier profès, grand-croix de lordre, grand bailli de la Morée, commandeur des Commanderies de Saint-Jean-de-Latran, de Boncourt, lieutenant général des armées navales.
On prétend quil a existé sur le territoire de Villers-devant-le-Thour, canton dAsfeld, un couvent de Templiers, dont les biens auraient été donnés à labbaye de Saint-Martin de Laon, ordre de Prémontré.
Je terminerai cette courte notice par la nomenclature des Chevaliers de lOrdre depuis 1700 jusquen 1797, dont jai pu recueillir les noms, et qui appartiennent aux Ardennes ou qui sy rattachent par des liens de famille.
Grands Croix héréditaires:
Wignacourt (de), en raison des services rendus à lOrdre par cette illustre famille (4).
Notes et pièces justificatives, nº II.
Chevaliers honoraires:
Cossé De Brissac, duc de Cossé (Hyacinthe-Hugues-Timoléon), par grâce magistrale, 29 mars 1777, à cause de la dame de Wignacourt, son épouse (5).
Notes et pièces justificatives, nº III.
Lardenois (Jean-Baptiste De), comte de Ville, par décret du Sacré Conseil, 14 octobre 1747.
Wignacourt (Marie-Louise-Antoinette-Charlotte-Françoise-Constance De), épouse dHyacinthe-Hugues-Timoléon, comte de Cossé-Brissac, par grâce magistrale, 16 mars 1774.
Wignacourt (Balthazar-Philippe-Emmanuel-Charles, comte De) , par grâce magistrale, 11 juillet 1776.
Chevaliers reçus depuis 1700 jusquen 1797:
Aguisy (Antoine-Marie-Aimé D), 1er juillet 1786.
Dargent, à trois merlettes de sable, les deux du chef affrontées.
Artaize De Roquefeuil (Alexandre-Pierre-Charles-Suzanne D), 18 avril 1779.
De gueules, A trois fasces dor, accompagnées en chef dune molette déperon du même, au frane-canton de France mit ordonné.
Aubelin De Givry (Louis-Auguste), 18 mars 1780.
Dazur, au chevron dargent, accompagné en chef de deux étoiles dor et en pointe dune tête de cerf du même.
Ecuyer Dhagnicourt (Pierre-Marc L), 21 mai 1781.
Dargent, à trois merlettes de sable.
Failly (Alexandre-François-Guy-Abdon De), 30 mai 1768.
De gueules, à la fasce dargent, accompagnée de trais hachet darmes de même.
Failly (Pierre-Louis-Marie De), 30 mai 1768.
Mêmes armes.
Han De Martigny (Louis Du), 1725.
Tiercé en fasce, au 1 dor, à deux quinte feuilles de gueules, au 2 de gueules, à six losanges dargent rangées en fasce; au 3 dargent, à trois merlettes de sable.
Hennequin Decquevilly (Amable-Charles D), 13 août 1752.
Vairé dor et dazur, au chef de gueules, chargé dun lion léopardé dargent.
Hennequin Decquevilly (Armand-François D), 15 février 1795.
Mêmes armes.
Lardenois, comte de Ville (Jean-Baptiste De), 14 octobre 1747.
Dazur, à la fasce câblée dargent.
Maillart De Landre (Marie-Innocent De), 26 juillet 1756.
Dazur, à lécu dargent, au lion naissant de même.
Moreton De Chabrillan (Pierre-Charles-Fortuné De), 6 septembre 1771.
Dazur, à une tour crénelée de cinq pièces, sommée de trois donjons, chacun crénelé de trois pièces, le tout dargent, maçonné de sable; à la patte dours dor, mouvant du quartier senestre de la pointe, et touchant à la porte de la tour.
Moreton De Chabrillan (Louis-Armand-François-Casimir-Marie De), 24 février 1777 (6). Mêmes armes.
Notes et pièces justificatives, nº IV.
Pouilly (Louis De), 26 décembre 1785.
Dargent, au lion dazur, armé, lampassé et couronné de gueules.
Tour Dauvergne (Godefroy De La), 21 mai 1750.
Dazur, à la tour dargent, accompagnée de neuf fleurs de lys dor en pal, quatre de chaque côté, une en pointe; sur le tout une bande de gueules, chargée en chef dun écusson dargent.
Wignacourt (Jean-Baptiste Hermenigilde De), 10 juin 1711
Dargent, à trois fleurs de lys au pied nourri de gueules.
Wignacourt (François-Louis De), 13 juin 1756.
Wignacourt (Balthazar-Philippe-Emmanuel-Charles De), 11 juillet 1776.
Wignacourt (Antoine-Louis De), 11 octobre 1777.
Wignacourt (Albert-Emmanuel-Charles-Atoph De), 7 mars 1778.
Wignacourt (Adrien-Antoine-Marie De), 20 mai 1780.
Pour les pièces justificatives, vous pouvez les voir sur le site de Google page 65 et suivantes.
Sources: Revue Historique des Ardennes publiée par Ed. Sénemaud, archiviste du département — Tome 6, troisième année, deuxième semestre — 1867. Livres numériques Google
Commanderie de Boult-aux-Bois
Lordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, ensuite de Rhodes, plus tard de Malte, fut établi « pour combattre les infidèles. » Des trois « Langues » ou « Nations » qui composaient cet ordre religieux, les trois premières étaient françaises : la langue de Provence, la langue dAuvergne, la langue de France. Lordre était régi par un grand-maître qui avait sous sa direction, des grands prieurs, des baillis, des commandeurs, des chevaliers, des frères-servants darmes, des frères-servants de léglise, des frères dobédience.
Une des belles commanderies de Malte existait à Boult-aux-Bois. Elle était fort ancienne. Nous apprenons, en effet, que, vers 1282, Thibault de Sauveterre, vingt-sixième abbé de Mouzon, acquit pour son monastère, de Gérard, « bailli de Rouit », une terre dite la Malmaison, donnée plus tard à Robert de La Marck, en échange dun bien quil possédait dans la commune de Brévilly.
Par baux renouvelés en 1771, cette commanderie jouissait de grands revenus, y compris trois cents arpents de bois « pour coupes annuelles » ; en plus, de nombreuses fermes, entre autres celle de Boult-aux-Bois ; celle de Merland à La Neuville-en-Tourne-à-Fuy ; et à Vouziers, celle de la Chambre-aux-Loups où se trouvait une chapelle que labbaye de Saint-Hubert avait dédiée à son patron.
La commanderie de Boult-aux-Bois possédait encore, à Landres, un corps de ferme avec terres, prés et bois ; à Remoiville, une pièce de terre ; un « petit corps de ferme » à Saint-Juvin ; quatre « pièces de pré » à Nouart.
Au siège de la commanderie se trouvaient, en 1789 : le château, un corps-de-logis de deux travées à double étage, dont lemplacement sétendait sur soixante verges de terre ; et, à lextrémité, une petite maison de trois travées, couverte en ardoises, un jardin entouré de doubles haies vives en épines et en charmilles, de la contenance denviron un arpent.
La seigneurie de Seraincourt, canton de Château-Porcien, après avoir appartenu aux Templiers, fut dévolue aux chevaliers de Malte, sous le titre de commanderie. Seraincourt était, en réalité, membre de la commanderie de Boncourt, dont le siège était à Boncourt — Aisne. — Il est question de la terre de Seraincourt, dès lan 1179, dans une charte de Signy, à loccasion du traité qui intervint entre les religieux de labbaye dudit Signy et les Templiers, alors en différend au sujet de la contiguïté de leurs terres.
La commanderie de Boncourt possédait des biens dans la municipalité de Damouzy. Elle possédait encore, à Launois, la ferme dAbboncourt ; à Logny-lès-Chaumont, une petite-ferme ; à Mesmont, une grange ; à Seraincourt, avec la seigneurie de ce nom, plusieurs fermes, notamment celle de Chaumontagne, un moulin à eau et plusieurs pièces de bois.
Lestimation de tous ces biens, faite le 30 octobre 1790, fixent le revenu du domaine à 10,171 livres 15 sols.
— Voir Sénemaud : Revue des Ardennes.
Sources : Meyrac, Philippe Albert. Villes et villages des Ardennes, histoire, légende des lieux-dits et souvenirs de lannée terrible. Charleville 1898 BNF
Bourdeaux (26)
Département: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
Domaine du Temple de Bourdeaux
Les Templiers, dont lordre venait dêtre supprimé, avaient dans le diocèse de Die dimportantes possessions : la commanderie de Bourdeaux et ses dépendances, des terres dans le Trièves, à Saint-Jean dHérans, qui se rattachaient à Echirolles, et un domaine de six cents seterées à Barry, près de Saillans, dépendant de Saint-Jacques de Valence. Ces diverses possessions furent, comme on le sait, données aux Hospitaliers.
Il ny a aucune information sur les biens Templiers ou Hospitaliers de Bourdeaux dans le dictionnaire topographique de la Drôme.
Sources : Chevalier, Jules. Essai historique sur léglise et la ville de Die. Tome second, Depuis lannée 1277 jusquen lannée 1508. BNF
Bourg-Argental (42)
Hôpital de Bourg-ArgentalDépartement: Loire, Arrondissement: Saint-Etienne, Canton: Bourg-Argental — 42
Hôpital du Bourg-Argental
Le Noharet
Domus Hospitalis Le Noharet
En 1726, cette petite commanderie, placée sous le vocable de saint Georges, consistait en prés et terres et en une dîmerie :
Montchauvet
Domus Hospitalis Montchauvet
Saint-Regis-du-Coin
Domus Hospitalis le Coin
Et s'affermait 570 livres, non compris divers fonds d'un revenu de 400 livres que s'était réservés le commandeur des François (1).
1. Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Bourg-en-Bresse (01)
Chapelle de l'Hôpital de Bourg-en-BresseDépartement: Ain, Arrondissement: et Canton: Bourg-en-Bresse — 01
Chapelle de l'Hôpital
— Villa de Burgo ; de Burgo de Brissa ; de Burgo in Bressia, Bore.
— Les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, plus connus depuis sous le nom de chevaliers de Malte, possédaient près de Bourg, une petite chapelle, dédiée à saint Jean-Baptiste.
— Cette chapelle, qui existait déjà en 1080, sous le nom « d'oratoire de Saint-Jean, » était encore en bon état en 1790.
— Ses dotations consistaient en une petite dîme, une forêt, des rentes et des fondations pieuses.
— Elle était le but d'un pèlerinage très-fréquenté ; on s'y rendait « à cause d'une fontaine qui estoit au dessoubs du coeur... par le dehors ; la dite dévotion pour guérir de la fièvre. »
Archives de la ville et Archives du Rhône, titres de Malte, Inventaire H, nº 2167, fº 194.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Bourganeuf (23)
Commanderie de BourganeufDépartement: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Bourganeuf — 23
Commanderie de Bourganeuf
1. Chef. Bourganeuf
Bourganeuf, avec ses dépendances, en pays de Poitou, ressort de Montmorillon, Parlement de Paris et du Présidial de Guéret, diocèse de Limoges, à 8 lieues du dit Limoges, sur le grand chemin allant de la dite ville à celles de Clermont et de Lyon ; ses dépendances sont:
Saint-Remy de Bouzogles
Domus Hospitalis Saint-Remy de Bouzogles
Hôpital de Faux
Domus Hospitalis Hôpital de Faux
Hôpital Mazuras
Domus Hospitalis Hôpital Mazuras
Maistairie de Jartaud
Domus Maistairie de Jartaud
Bosmoreau-les-Mines
Domus Hospitalis Bosmoreau-les-Mines
Hôpital de Bonneville
Domus Hospitalis Bonneville
Eglise de Montboucher
Domus Hospitalis Montboucher
Mestayrie des Martys
Domus Mestayrie des Martys
Le mas Baronnet
Domus Hospitalis Mas Baronnet
(commune de Masbaraud-mérignat)
Montevoux (?).
L'église de Blenartyge (?).
Bourganeuf
— Burguetneuf, vers 1250 (d'Hozier, Généal, Chamborant).
— Capella de Burgo noco, XVIe siècle (Pouillé).
— Preceptor de Burgo-Novo 1473 (Gaign., 183, 184, pages 180).
— Commanderie de Bourganeuf, 1543 (terrier de Bourganeuf).
— Bourganeuf, 1580 (terrier de Felletin).
— Bourganeuf était une enclave du Poitou, formant une élection qui n'avait pas une étendue de moins de 72,000 hectares. Elle avait été créée en 1557; elle ressortissait d'abord à la Généralité de Poitiers, mais elle fut rattachée à celle de Limoges dès 1558. Sa circonscription subit aux XVIIe et XVIIIe siècles quelques modifications. Sous l'administration de Turgot.
Bourganeuf fut pendant plusieurs siècles le chef-lieu de la langue d'Auvergne, la seconde des huit qui composaient l'ordre de Malte. C'est là que devaient résider les grands prieurs. On trouve dans ce prieuré quarante commanderies de chevaliers et huit de frères servants. La dignité de grand maréchal est attachée à cette langue, dont il est le chef et le pilier (Abbé Vertot, Histoire de Malte, V, 333 et 341.)
Le château de Bourganeuf, que le temps a respecté en partie, rappelle le nom des plus illustres membres de l'ordre de Malte. Qu'il suffise de citer les grands maîtres Jean de Lastic, Jacques de Milly, Pierre d'Aubusson et Gui de Blanchefort qui furent d'abord grands prieurs d'Auvergne.
C'est aux Templiers que le prieuré de Bourganeuf doit sa fondation. Peu à peu, autour de ce prieuré, et à l'abri de l'enceinte fortifiée bâtie par les chevaliers, des maisons se groupèrent, un bourg se forma, et son nom fut Bourg-Neuf.
Les origines de la ville de Bourganeuf se rattachent ainsi étroitement à celles de cette maison du Temple, devenue, vers 1313, une maison de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem.
Bourganeuf évoque le souvenir du prince qui eut la grosse tour pour prison. Elle a conservé le nom de son prisonnier, et on l'appelle encore Tour-de-Zizim. Celui-ci, fils de Mahomet II, le terrible vainqueur de Constantinople, avant en vain disputé le pouvoir à son frère Bajazet, se livra, en 1482, à Pierre d'Aubusson, grand maître de Rhodes, qui le fit garder à Bourganeuf.
Le château se compose de deux parties bien distinctes: le château proprement dit et la tour de Zizim. La première, restaurée dans le cours du XVIIIe siècle et largement transformée depuis, sert aujourd'hui d'Hôtel-de-Ville et de presbytère. Elle comprend une grosse tour carrée formant corps de logis, qui était flanquée d'une petite tour ronde renfermant l'escalier, et une grosse tour ronde appelée tour de Lastic (Jean de Lastic, commandeur de Bourganeuf, vivait en 1433). Ce corps de bâtiment et l'église forment les deux côtés d'un carré que complètent les murailles le rattachant à la tour de Zizim.
Le Château et l'église de Bourganeuf en 1742 (côté nord d'après un plan dressé par Desmarty)
A: l'Eglise paroissiale — B: la tour de Zizim — C: la tour de Lastic — D: tour carrée — E: tour petite — F: porte d'entrée de la terrasse — G: porte d'entrée du château — I: Galerie de bois — K: terrasse — L: écurie du château — M: four banal — N: maison des sieurs Balme — O: maison du sieur Parredon.
Cette dernière est une énorme construction de forme ronde, comprenant six étages et un galetas garni de mâchicoulis et de meurtrières. On ne pourrait y pénétrer qu'en passant par une galerie établie sur la crête du mur de clôture, communiquant avec la tour de Lastic. Au rez-de-chaussée était une cave renfermant un puits. Les murailles sont assez épaisses pour dissimuler un bel escalier à vis, conduisant jusqu'à la plate-forme. Tous les étages étaient voûtés. C'est en 1484, par Guy de Blanchefort, et uniquement pour Zizim, qu'elle fut construite, comme le rappelle l'inscription suivante, placée au-dessus de la porte du choeur de l'église. Les armes de ce grand prieur l'accompagnent. Elles sont d'or à deux lions léopardés de gueules, posés l'un sur l'autre, qui est de Blanchefort, au chef de gueules à la croix d'argent qui est de l'ordre de Malte:
En l'an mil CCCCLXXXIIII fut fête la grosse tour de Bourgne neuf et tout le bâtiment, les verrines de cette église, le triel lonsdefer et fondée une messe chûn jour vespres et complies aux pbres de la communauté de ladicte église par reverand religieux frère Gui de Blanchefort grât prieur d'Auvergne, comandeur de Chypre, de Bourgneneuf, de Mortrols, seneschal de Rhodes, et nepveu de très révérand et mon très doupté seigneur monss., frère Pierre d'Aubusson, très digne grand maître de Rhodes de l'ordre de Sainct Jehan de lhrlm.
Bourganeuf était une cure en ville murée de l'archiprêtré de Bénévent. La Nativité de Saint Jean était sa fête patronale. Le grand prieur d'Auvergne y faisait les nominations dès 1497.
L'église est de la fin du XIIe siècle ou du commencement du XIIIe; mais le XVe siècle la restaurée en refaisant les voûtes, en y ajoutant des chapelles et un collatéral, et en perçant à l'est une grande fenêtre à meneaux flamboyants. Le procès-verbal de visite de 1617 dit qu'elle était complètement voûtée; et le choeur meublé de stalles était séparé de la nef par une grille de fer. Une grande fenêtre ouverte derrière le maître-autel était garnie de vitraux où se voyaient les « images du Crucifix, Notre-Dame, Saint-Jean, avec les armes de la religion et des feus grands-maîtres les sieurs d'Aubusson et Blanchefort. » L'autel avait un retable de lois recouvert de cuivre émaillé où étaient les images du Crucifix et la vie de Notre-Dame et d'un parement offrant l'image de Notre-Dame et la vie de Notre-Seigneur. A côté du grand autel, dans la muraille, se voyait le tombeau d'une soeur de Guy de Blanchefort. Deux chapelles s'ouvraient sur la nef: l'une, dédiée à Notre-Dame, appartenait à la famille d'Aubusson; et l'autre placée sous le vocable de la Visitation dépendait des Forest. Une troisième dédiée à sainte Marie-Madeleine, s'élevait à côté de l'église (A. Vayssière, Bulletin de la société historique et archéologique Tulle, 1884, page 26).
Cette église possède un reliquaire en argent, en forme de main, orné de pierreries, de filigranes et d'armoiries, et un pied de reliquaire avec têtes peintes en émail du XIIIe siècle; c'est un faible reste de l'ancien trésor des reliques, dont le riche inventaire nous a été conservé (Bull. soc. Tulle, 1884, page 27.)
« La destruction de ces magnificences a pu trouver un prétexte dans la cupidité; comment excuser la destruction plus absurde des étendards pris à Lépante, qui flottaient glorieusement sous la voûte du choeur ? » (Texier, Album de la Creuse).
Il y avait une communauté de prêtres pour laquelle Pierre d'Aubusson, grand maître de l'ordre de Malte, fit quelques fondations en 1477 et 1480. Guy de Blanchefort, son neveu, chevalier, du même ordre, grand prieur d'Auvergne, et en cette qualité commandeur de Bourganeuf, en augmenta le revenu et les charges en 1506.
Quatre vicairies ont été fondées dans cette église:
— La première par frère Pierre de Grandrieu, de Magno Rivo, commandeur de Palluel et de La Mazière, curé de Bourganeuf, religieux hospitalier en 1462, à l'honneur de sainte Madeleine.
— Deux autres par Guillaume d'Aubusson, prêtre, bachelier en décrets en 1510, à l'autel de saint Eutrope.
— Une autre dite des Patrassons.
En 1372, le comte de la Marche, à la tête des milices du pays, reprit aux Anglais les places dont ils s'étaient emparés, et les chassa même de La Souterraine et de Bourganeuf qui leur avaient été donnés par le traité de Brétigny (Joullietton, Histoire de la Marche, I, 239).
En mai 1449, Jacques de Milly, grand prieur d'Auvergne, donna à cette ville ses franchises communales.
En 1592, la ville de Bourganeuf fut ravagée par la peste.
Notre-Dame-du-Puy, belle chapelle moderne en style du XIIIe siècle. Elle a été consacrée le 10 août 1854. Ce gracieux monument, dû à l'inspiration du savant abbé Texier, en a remplacé un très modeste construit en 1746. Mais ce lieu de dévotion remonte à une époque bien plus reculée: « Par reconnaissance envers le Grand-Maître des chevaliers du Temple qui l'avait racheté de l'esclavage des Musulmans, après la troisième croisade, Raoul de Montgeniers, seigneur du Puy-en-Velay, fit don aux chevaliers du Temple d'une statue de la sainte Vierge réputée miraculeuse. De là le nom de Notre-Dame-du-Puy conservé à la sainte-image que l'on vénère à Bourganeuf et qui remonte en effet au temps des Croisades: » (Roy-de-Pierrefitte, Hist. du culte de la sainte Vierge, p. 159).
Cette statue fut d'abord conservée dans le château du prieuré de Saint-Jean de Bourganeuf. Ce fut pour faciliter aux fidèles la vénération de Notre-Dame-du-Puy, que les chevaliers du Temple bâtirent une chapelle, et y placèrent un prêtre y disant régulièrement la messe. Ils choisirent pour emplacement le point de la ville qui était, stratégiquement parlant, « le seul passage ouvert aux glaives ennemis, et la foi de nos pères en avait confié la défense au ciel. » En 1617, on voyait à côté de cette chapelle de Notre-Dame-de-Pitié les « vestiges et masures d'une belle maison de plaisance, bâtie sur une motte enfermée d'une haute muraille », par le grand prieur Guy de Blanchefort.
L'hôpital existait en 1510.
— Les soeurs hospitalières sorties de celles de la ville de Magnac s'y établirent en 1738.
— Il y avait une compagnie de pénitents bleus.
— L'Arriail, ou La Riailhe, ou de Larrier, au faubourg de Bourganeuf, était une cure en 1573, époque à laquelle le grand prieur d'Auvergne y faisait les nominations. Plus tard, ce n'était qu'une simple chapelle, dont la fête patronale était l'Assomption de la sainte Vierge. La compagnie des pénitents blancs s'y établit. Ce sont eux qui l'ont reconstruite sur remplacement d'un édifice plus ancien. Elle était flanquée de cinq chapelles voûtées dans lesquelles étaient fondées des vicairies. Le peuple « y avait grande dévotion. »
— Le Pouillé de Nadaud indique, en effet, plusieurs vicairies: Louis Chabrol dit Parer, papetier de la ville de Bourganeuf, en fonda une avant 1513, à l'autel de la Sainte-Vierge.
— Jean de La Chassagne, en fonda une autre à l'autel de sainte Marguerite; Godefroi de de La Chassagne, seigneur de Preissac et de Châtelus y nommait en 1602.
— Jean d'Aubusson, dit Caverlay, et Christophe son fils en fondèrent une à l'autel de la Sainte-Trinité; de Félines, veuve d'Aubusson, marchand, et tutrice de ses enfants, y nommait en 1592.
— Une chapelle dans le cimetière fut construite en 1510.
— Bouzogle, ou Bouzoilles, ou Bosogle, était une cure en 1096. Elle n'est plus qu'une succursale de la cure en 1577.
— La translation des reliques de saint Remi, le 3 octobre, était sa fête patronale; c'était jadis saint Léobon. Elle était située à un quart de lieu de Bourganeuf. En 1617, cette église était bien entre tenue; on y voyait une colombe en cuivre émaillé, dans laquelle était conservé le Saint-Sacrement. Cette colombe était suspendue devant le grand autel, à l'aide d'une corde glissant sur une poulie fixée à la voûte; elle était recouverte d'un pavillon a étoffe. Cette façon de conserver le Saint-Sacrement était alors d'un usage général dans cette région, où l'on rencontrait bien rarement des tabernacles placés sur l'autel.
— Il y Avait aussi, au XVIIe siècle, un ermitage près Bourganeuf. Le P. Bonaventure de Saint-Amable écrivait en 1680: « J'ai encore vu proche de Bourganeuf, hors de la ville, un autre Hermite sur une colline. » Cet ermitage est connu aujourd'hui sous le nom de Chapelle-de-la-Roche, sous le vocable de sainte Elisabeth, près l'ancienne route de Bourganeuf à Saint Léonard. Situé sur une éminence escarpée, dont un ruisseau baigne le pied, ombragé par de vieux tilleuls, cet ermitage est très pittoresque (M. Arbellot, Bull. soc. arch. Limoges, XXXIII, 39).
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902
2. Membre. Arsouze
Département: Creuse, Arrondissement: Guéret, Canton: Le Grand-Bourg, Commune: Châtelus-le-Marcheix - 23
Hâpital d'Arsouse
Arsouse, en la paroisse de Châtelus-Marcheix à 5 lieues de Bourganeuf. « Revenu 300 livres »
Arsouze
— Commune Châtelus-le-Marcheix.
— Le commandeur de Bourganeuf et d'Aroze 1512, (Gaignières, 186, page 137)
— Arsouse était un membre dépendant de la commanderie de Bourganeuf. On y voyait les ruines d'une chapelle qui avait été détruite pendant les guerres de religion, et celles de grands bâtiments appelés le Cloitre.
— L'ordre de Malte y possédait un moulin, qui abandonné depuis longtemps était tombé en ruine en 1617.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902
3. Membre. Donzenac
Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Donzenac — 19
Hôpital de Donzenac
L'Hôpital Supérieur de Donzenac, pays du bas Limousin, ressort du Parlement de Bordeaux, à 18 lieues de Bourganeuf. « Revenu 600 livres »
4. Membre. Reilhac
Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Jussac — 15
Hâpital de Reilhac
4. Membre. Milhaguet
Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Rochechouart, Canton: Saint-Mathieu, Commune: Marval — 87
Hâpital de Milhaguet
Reillac et Milhaguet, à 20 lieues de Bourganeuf, à 11 lieues de Limoges, près de Champeix, le dit membre dans le Périgord, diocèse de Limoges, ressort de Bordeaux, le chef avec Blenartyge (?) et les autres membres et annexes, ci-dessus, les charges payées, s'afferme. « Revenu 9500 livres »
5. Membre. Mortessagne
Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Limoges, Canton: Saint-Léonard-de-Noblat — 87
Hâpital de Mortessagne
Hâpital de Mortessagne, distant de Bourganeuf de 5 lieues, près de Saint-Léonard, à 5 lieues de Limoges. « Revenu 900 livres »
Etat de la commanderie en 1745.
Bourganeuf. Arsouse. Reillac. Meilhaguet. Saint-Jean de Bonzenot. Mortesaigne. Courleix.
Aux détails que j'ai déjà donnés plus haut, sur la commanderie de Bourganeuf, je crois devoir en ajouter encore ici quelques-uns que je dois, sur cette maison, à l'obligeance de M. Autord, archiviste de la Creuse, et extraits d'un ouvrage de son prédécesseur, sous le titre Esquisses Maréchaires.
« Le Prieuré de Saint-Jean de Bourganeuf, dit cet auteur, doit sa fondation aux Templiers. Les chevaliers de cet Ordre possédaient une douzaine de commanderies dans la Creuse. Peu à peu, autour du Prieuré et à l'abri de l'enceinte fortifiée, bâtie par les chevaliers, des maisons se groupèrent, un bourg se forma et son nom primitif fut « Bourguet-neuf », « Bourguet-nou », « Burgum novum ».
« Bourganeuf ne possède qu'un seul monument remarquable, la Tour de Zizim. Djem ou Zizim, après avoir disputé le trône au Sultan Bajazet, se vit bientôt réduit pour échapper à la vengeance de son frère, à demander asile aux Hospitaliers. Reçu à Rhodes, en 1482 par le Grand-Maitre, Pierre d'Aubusson, Djem devint entre ses mains un gage précieux dont il ne manqua pas de tirer parti. Il s'engagea envers le sultan, moyennant une pension de 45,000 ducats, à mettre le prétendant dans l'impossibilité de tenter de nouveau la réalisation de ses projets.
« D'après l'historien turc Saad-Eddin, le prince Djem fut conduit à travers l'Auvergne et le Velay dans la commanderie de Borgolou (Bourganeuf). Rien n'avait été disposé pour sa réception ou plutôt pour sa garde; c'est pourquoi on le mena de cet endroit au château de Monteil-le-Vicomte (Creuse), qui appartenait à Antoine d'Aubusson, frère du Grand-Maître, bailli d'Anjou, de Touraine et du pays de Caux, général des troupes qui avaient défendu Rhodes assiégée par les Turcs. Au bout de deux mois passés à Bourganeuf, autant à Monteil-le-Vicomte, autant dans un autre lieu que Saad-Eddin appelle Mourteret (Morterolles), Djem, d'après M. Alfred de Bougy, fut détenu deux ans dans une grande contrainte, sous la garde d'Antoine de Blanchefort, neveu de Pierre et d'Antoine d'Aubusson. Au mois de juin 1486, le prince fut conduit à Bourganeuf, où Guy de Blanchefort, neveu du Grand-Maître et promu lui-même, plus tard, à la suprême dignité de l'Ordre, avait fait construire une tour assez forte pour empêcher toute tentative d'évasion ou d'enlèvement. Guy de Blauchefort fut en outre autorisé par le Conseil de l'Ordre, à faire venir à Bourganeuf et à employer à la garde de la tour autant de chevaliers et de frères servants qu'il croirait nécessaire. »
« Cette tour, dite de Zizim, fut construite en 1484, comme nous l'apprend une inscription placée au-dessus de la porte du choeur de l'église de Bourganeuf, laquelle est dans l'enceinte de l'ancien château de la commanderie. Au-dessous de cette inscription sont les armes de Guy de Blanchefort d'or à deux lions léopardés de gueules, posés l'un sur l'autre, avec la croix de Saint-Jean de Jérusalem. »
Guy de Blanchefort élu Grand-Maître en 1512, mourut en 1513.
EN L'AN MIL CCCCLXXXIII FUT FêTE LA GROSSE TOUR DE BOURGUE NEUF ET TOUT LE BATIMENT, LES VERRINES DE CETTE EGLISE, LE TREIT LOPS DEFET, ET FUNDéE UNE MESSE CHUN JOUR, VESPRES ET COMTLIES AUX [...] [...] DE LA COMMUNAUTE DE LA DICTE EGLISE PAR REVEREND RELIGIEUX FRèRE GUY DE BLANCHEFORT, GRAT. PR. D'AUVERGNE, COMMANDEUR DE CHYPRE, DE BOURGANEUF, DE MORTOLS (Morterolles), SéNéCHAL DE RHODES ET NEPVEU DE TRES RéVéREND ET MON TRèS DOUBTE SEIGNEUR MOUS. FRERE PIERRE D'AUBUSSON TRES DIGNE GRAND-MAITRE DE RHODES DE L'ORDRE SAINT JEAN DE JHALEM.
Le baron de Hammer orientaliste distingué nous a donné la description suivante de cette tour:
« Au premier étage, au-dessus de la cave, étaient les cuisines, au deuxième, les chambres des serviteurs, au troisième et au quatrième les logements des chevaliers préposés à la garde du prince. L'édifice était couronné par une plate-forme entourée de mâchicoulis et de créneaux. »
Le P. Bonhours, jésuite, et les compilateurs qui l'ont suivi, ont prétendu que cette tour aurait été construite par le prince lui-même.
« Le chevalier de Blanchefort auquel le Grand-Maître avait confié particulièrement la personne de Zizim, dit le P. Bonhours, eut soin que le prince ne s'ennuyât pas d'abord, jusque-là, lui ayant mis en teste les bâtiments pour l'amuser, lui lit faire des bains et une tour qui se voit encore aujourd'hui. »
Piganiol de la Force a raconté aussi « qu'on voit à Bourganeuf une grosse tour fort élevée, toute revêtue de pierres taillées en pointe de diamant. Les murailles en sont assez épaisses pour qu'on ait pratiqué dans leur largeur un bel escalier à coquille de limaçon par lequel on monte sur la plate-forme qui est en haut. L'intérieur est composé de six étages, dont le plus bas contient les bains que le prince Zizim s'était fait faire à la manière des Turcs. »
La peste ravagea Bourganeuf en 1592.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.
Un Incendie dans la Forêt de Mérignat (1775)
Avant la Révolution, la forêt de Mérignat appartenait en grande partie à la Commanderie de Bourganeuf ; elle était désignée sous différents noms comme le montrent les documents que nous allons citer.
Cette propriété semble remonter très haut, probablement aux premiers temps de l'établissement des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans la région ; dès 1320, en effet, la forêt était un sujet de contestation entre eux et le comte de la Marche, Charles-le-Bel, qui devait être roi de France deux ans plus tard et qui avait organisé dans ses terres un Parlement dont le siège était à Charroux. M. Antoine Thomas a publié (1) deux actes de cette assemblée, conservées aux Archives nationales et concernant les bois en question.
Voici le premier :
« Les genz tenanz le Parlement de Mgr. le Conte de la Marche à Charros (2) de par ledit seigneur, à noz améz Robert de Marines, escuier, seneschal de la Marche, et à Mgr. Hugues de Nedes, clerc, chenoyne d'Angers, salut et dilection.
Comme sur les enquestes faites entre le procureur Mgr. le Conte dessus dit, d'une part, et le procureur de l'Ospital de Bourgueneo, d'autre, sur les lieus montrez pour cause deu boys de Plansonieres. autrement dit de Montbouchier, deliès les boys de Murat (3), lesquelles enquestes ont esté veues et regardées en conseil et non pas jugiés pour aucune doubtes, a esté accordé entre lesdiz procureurs que vous irez audiz boys et appelerez ceuls qui seront à appeller et lesdiz procureurs et oerez encores les tesmoings dont nous vous envoyons les noms qui sont oudictes enquestes sanz reproche et autres Lesmoinz dou païs, proudommes et loiaulx, pour vous aviser et enformer, ferez le dit bornage et division et metrez bornes là où vous verrez qu'elles seront à mettre oudiz leus monstrez et en baudrez à chescune partie ce que elle en devra avoir, et tendra ferme et estable cen que vous en aurez fait, et nous mandons à tous à cui peut appartenir que à vous en ce faisant obéissent et entendent diligemment. Donné oudit Parlement le lundi après la Trinité l'an de grace mil trois cens et vint. »
Le second document rappelle la présente commission et Blande au sénéchal, Robert de Marines, de l'exécuter dans toute Sa teneur ; il est daté du jeudi après la fête de Saint-Jean-Baptiste, l'an 1321.
Nous ne connaissons pas la suite de cette affaire, mais plus tard, dans les terriers et les différentes visites des maisons de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, où leurs biens sont énumérés, nous retrouvons une grande partie de la forêt de Mérignat parmi les dépendances de la commanderie de Bourganeuf.
Voici ce que dit A. Vayssière, dans son étude sur l'Ordre de Malte (4), à propos de la visite de 1617, dont le compte-rendu est conservé aux Archives du Rhône (5) :
« Les forêts de la commanderie étaient très considérables ; mais elles avaient été abandonnées pendant de longues annnées sans surveillance et se trouvaient en partie ruinées. Les particuliers de la région ne se gênaient pas pour aller y prendre tout le bois dont ils avaient besoin. Il suffit de Mentionner la Grande Forêt (6), qui se composait du Vieux-bois et des bois des Grès, des Martys (7) et du Masbaronnet (8) et avait trois lieues de tour. »
La même énumération est faite dans plusieurs visites postérieures. Nous arrivons ainsi à l'incendie de 1775 qui produisit de grands dégâts comme le montre l'enquête faite par le sénéchal de Bourganeuf, dont nous possédons l'original et qui a pour titre : Procès-verbal d'un incendie arrivé dans la grande forêt de Bourganeuf, fait ou requis par M. le Bailly de Sainte-Jay (9), grand Prieur d'Auvergne, et de M. Gayaud, procureur fiscal.
« Aujourd'hui, vingt-troisième du mois de may mil sept cent soixante-quinze, avant midy, Nous Louis-Ange Foucaud de Bord (10), licencié ès-loix, juge sénéchal de la ville et baillage de Bourganeuf, et subdélégué de l'Intendance de Limoges en la ville et Election de Bourganeuf, sur la réquisition et en compagnie de Me Marc-Antoine Gayaud (11), sr de Mourne, procureur fiscal de la dite justice et baillage de Bourganeuf, nous sommes transportés, assistés de Me Michel Rouchon, greffier ordinaire de cette Justice, et en compagnie d'Illustrissime et Révérendissime seigneur Pie de Fassion de Sainte-Jay, bailly grand Croix de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, conseiller du Roy en tous ses conseils d'Etat et privé, grand Prieur d'Auvergne, commandeur de la commanderie de Salles Monecugny, seigneur spirituel et temporel de la commanderie, ville et terre de Bourganeuf et membres en dépendants, comme aussi assistés de Pierre Dubreuille et Henry Maucourant, gardes des bois et forêts de la dite commanderie de Bourganeuf, dans la grande forêt apartenant à la dite commanderie de Bourganeuf, située dans les paroisses de Meyrignac et Montboucher, pour y constater le dégât qui vient d'y être causé par un incendie qui y est survenu ces jours derniers ; où estants arrivés nous avons trouvé que le dit incendie avait brûlé plus de mil seterées (12) de bois, dont partie est âgé depuis un an jusqu'à sept et de huit jusqu'à dix-huit ou vingt ans, à prendre premièrement aux communaux du village des Martis (13), en montant le long du bois de Boueyssioux (14) et suivant jusqu'au lieu appelé les Colaux des Lignères, dessendant jusqu'à la fontaine de la Roche et tirant jusqu'auprès de la fontaine appelée de la Cauré (15) ; de là en remontant jusqu'auprès de la fontaine appelée du Merle et suivant le grand chemin alant de Murât à Saint-Léonard, tirant tout le long du lieu appelé les Plaines jusqu'à la partie du bois appelé La Jarte de la Chassaigne et de là jusqu'aux susdits communaux des Martis ; tout le bois sus limité, qui se trouve faire un circuit d'une lieue au moins, a esté totalement incendié, sans qu'on ait pu découvrir les auteurs de ce délit ; parmy lequel bois incendié nous y avons observé une quantité considérable d'arbres qui avaient été écorsés peu de jours avant le dit incendie et nottamment onze arbres près le lieu appelé la fontaine de la Cauré ; nous y avons également trouvé quelques autres arbres coupés par pied depuis le dit incendie. »
« De tout quoy nous avons dressé le présent procès-verbal pour servir et valloir ce que de raison, en présence du dit seigneur grand Prieur d'Auvergne qui a signé avec nous, le dit sieur procureur fiscal, notre greffier ordinaire et les dits Dubreuille et Maucourant, gardes susnommés. Fait les susdits jour, mois et an. »
« Signé : Le Bailly de Sainte-Jay, gd Prieur d'Auvergne ; Gayaud, p. d'office ; Foucaud de Bord ; Maucourant, garde forest. ; P. Dubreuille, garde forest, ; Rouchon, greffier. »
La dernière partie de ce procès-verbal laisse l'impression que l'incendie était dû à la malveillance ; vers cette époque du reste l'esprit de la population de la région ne semble pas bon ; nous Possédons un autre document de 1771 du grellier Rouchon, qui a pour titre : « Procédure contre certains quidams accusés d'avoir hommicidé le meunier de Monlboucher. » Il faut dire que ce meunier était collecteur de la taille. Dans tous les cas, malgré l'existence de deux gardes forestiers nommés par la commanderie, la surveillance n'était pas bien exercée dans les bois, puisqu'on pouvait écorcer et même couper les arbres sans que les auteurs de ces délits fussent découverts.
Cependant, un peu plus tard, le 7 janvier 1777, les « trois gardes des bois, pêche et chasse de monsieur le grand Prieur » exercent leurs fonctions dans la même forêt de Mérignat et ils dressent un procès-verbal qui ne dément pas le sans-gêne signalé déjà par Vayssière chez « les particuliers de la région. »
Un certain Jean, domestique d'un marchand de Boissieux, fut surpris dans la forêt, chargeant du bois dans une charrette attelée de deux bœufs ; il avait coupé « six chênes bois taillis et trois pieds de fayands, de la grosseur d'environ quinze pouces de rond » ; les bœufs et la charrette furent saisis et conduits à Bourganeuf. Le délinquant fut interrogé le 16 janvier par le juge sénéchal, Foucaud de Bord ; le pauvre Jean excipa de sa bonne foi : « Trompé par la neige, il n'avait pas vu les bornes et il se croyait dans le bois de son maître M. L'affaire se termina à l'amiable et le représentant de l'Ordre propriétaire autorisa la remise des bœufs et de la charrette.
Aujourd'hui la forêt de Mérignat appartient en partie à l'Etat, en partie à des particuliers ; le village de Murat jouit aussi en commun d'une section.
1. Les Archives de la Marche, dans la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, tome XLII, 1881.
2. Charroux, chef-lieu de canton de la Vienne.
3. Village de la commune de Saint-Dizier-Leyrenne ; à cette époque c'était une cure ayant saint André pour patron ; elle était à la nomination de l'abbé de Bénévent.
4. Vayssière, L'Ordre de Malte dans l'ancien diocèse de Limoges, Tulle-Limoges, 1884, page 34.
5. H 139.
6. La commanderie désignait ainsi ses possessions dans la forêt de Mérignat, par opposition à ses autres bois de moindre importance.
7. Les Martys, village de la commune de Montboucher.
8. Le Masbaronnet, village de la commune de Masbaraud-Mérignat.
9. Pie de Fassion de Sainte-Jay mourut à Bourganeuf le 24 octobre 1775 ; il était né au château de Varessieux, près de Saint-Marcellin en Dauphiné. Le numéro du 14 novembre 1775 de la Feuille hebdomadaire de Limoges contient un bel éloge de sa sainteté et de sa charité. Dans son testament, il léguait 500 livres aux pauvres de Bourganeuf.
10. La famille Foucaud est une vieille famille de Bourganeuf ; elle se divisa en plusieurs branches qui prirent les noms de fiefs leur appartenant ; on trouve ainsi les Foucaud de Bord, du Chassein, de Roudaressas et d'Hautefaye.
11. Autre ancienne famille qui eut des alliances avec les Aubusson, les Fourest et les Rouchon. Les Gayaud ont possédé les domaines de Mourne, des Arces et de Montalescot.
12. La seterée, mesure de Bourganeuf, représentait environ le quart d'un hectare ; l'incendie avait donc consumé 250 hectares.
13. Les Martys, village de la commune de Montboucher.
14. Boissieux, village de la commune de Châtelus-le-Marcheix.
15. « Las Caurés » en patois du pays signifie les noisetiers.
Sources: E. Parinet. Mémoires de la société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, pages 364-368. Guéret 1935-1937 - Bnf
Bourges (18)
Commanderie de BourgesDépartement: Cher, Arrondissement et Canton: Bourges — 18
Commanderie de Bourges
La résidence des Hospitaliers comprenait deux maisons, la Grande Maison et la Petite Maison, situées rue Porte-Jaune, paroisse de Saint-Pierre-le-Puellier, « proche l'une des portes du Cloître de la grande église Saint-Etienne, ayant chambres hautes et basses, avec un grand portail par où on entrait dans les cours et dans les jardins. » La chapelle, dédiée à Saint-Jean-Baptiste, était au faubourg d'Auron.
En 1669, le commandeur Hugon Duprat accense « Le logis de la Commanderie de Bourges » à noble Henri de Saint-Père pour le prix de 110 livres par an; aussi est-il obligé, quand il vient à Bourges, de loger à l'hôtellerie « où pend pour enseigne l'Ecu de France. »
Je l'y trouve en 1671 transigeant avec un prêtre maltais, François Mariscalco, logé lui aussi à l'Ecu de France, au sujet d'une dette de 550 écus contractée a Malte.
Le fait de ce prêtre faisant le voyage de Malte à Bourges pour se faire rembourser est assez suggestif.
Aussi bien, la somme était considérable, car l'écu maltais valait, à peu près, cinq livres en France.
Du membre de Bourges dépendaient: les prés de l'Hôpital, autrement Saint-Jean, les prés d'Oizelel de la Gluère, des Quatre Bornes; une vigne à Beauregard; les terres du Terroir, des Crosettes, de la Vieille-Justice, de Beauregard, de l'Eiguillon, de la croix Moultjoye, du Grand-Donjon, de la Guignée, du Carroy Saint-Florent, de la Charbonnière, des Bouloises.
En dépendaient aussi des maisons dans les rues Porte-Jaune et Attache-Jarretière, et la dime de Saint-Martin-des-Champs. L'ensemble de ces biens était affermé, à la fin du XVIIIe siècle, à un sieur Patureau moyennant 3.300 livres.
La métairie de Soulas
Département: Cher, Arrondissement: Bourges, Canton: Chârost, Commune: Saint-Ambroix - 18
La métairie de Soulas
La métairie de Soulas venait des Templiers qui y avaient une Commanderie. On en trouve mention d'abord dans une charte de 1195 par laquelle l'archevêque de Bourges, Henri de Seuly, fait connaître qu'Aremburge de Bomiers, entre autres aumônes, donne aux Templiers de « Sauzaium » une rente annuelle d'un setier de blé, puis dans une autre charte de 1260, réglant un échange de droits censuels entre l'archevêque de Bourges Philippe et les Templiers de la Saussaie, « Sauzaia. » Or « Sauzaium » et « Sauzaia » ne sont autres que Soulas. Saussaie ou Saulaie, en français, signifient lieu planté de saules; de la Saulaie on a fait La Solas, nom que le lieu qui nous occupe porte aujourd'hui sur les cartes, et par corruption Soulas. Cette recherche étymologique m'a coûté quelque peine, elle avait embarrassé le savant archiviste du Rhône, M. Guigne, qui, dans l'inventaire sommaire de la série H., avait fait suivre le mot « Sauzaium » d'un point d'interrogation. Ce qui m'a mis sur la voie, c'est que toutes les donations de la dame de Bomiers, dans la charte de 1195, sont circonscrites dans Mehun-sur-Yèvre ou son territoire. Or, Soulas est précisément situé près de Mehun, sur les bords du Cher.
Cette Préceptorerie des Templiers ne fut plus, entre les mains des Hospitaliers, qu'une simple métairie qu'on trouve ainsi désignée dans la mise en vente des biens nationaux en 1792: « Soulas, paroisse de Berry, bâtiments, cour, chennevière de quatres arpents, terres cent quarante neuf arpens, prés cent vingt-huit arpents, plus soixante-dix boisselées de terre au Subdray. »
Il y avait une chapelle dédiée, comme toujours, à saint Jean-Baptiste ; il n'en reste rien, non plus que des bâtiments anciens. Le seul vestige, que M. Gauchery a relevé, encastré dans un mur, est une pierre armoriée avec cette inscription, fort endommagée, mais qu'il m'a été possible de rétablir: « Illustrissime Seigneur François-Marie de Garcinde Saint-Germain. Commandeur des Bordes, associé à l'ambassade de Malte. »
L'écusson, au-dessus, porte les armes de ce Commandeur: « d'or à la bande de sable chargée de trois tètes de loup-cervier d'argent; au chef de la Religion. »
L'écu est posé sur la croix à huit pointes et sur des étendards aux armes de l'Ordre.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna — Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre — Bourges 1912
Bouricos (40)
Hôpital de Saint-Jean de BouricosDépartement: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Côte d'Argent, Commune: Pontenx-les-Forges — 40
Temple de Bouricos
Avant d'aller plus loin et puisqu'un hôpital s'est rencontré sur notre passage, qu'on nous permette d'en signaler un autre dans le voisinage, bien qu'il ne fît point partie du Born. C'est celui de Saint Jean de Bouricos.
Antérieurement à la formation du département des Landes et au remaniement des communes, la paroisse de Bouricos faisait partie de la baronie de Labouheyre, sénéchaussée de Tartas, et était rattachée au diocèse de Dax, tandis que Pontenx, auquel elle fut annexée, appartenait à celui de Bordeaux.
Chaque année, le jour de Saint Jean-Baptiste, il se tient en ce lieu une réunion très considérable qui est comme une sorte de foire. Cette foire ou assemblée est fort ancienne, et date sans doute du moyen-âge. A cette époque, en effet, plusieurs localités des Landes, parmi lesquelles Labouheyre ou Herbefaverie et Saint Jean de Sonencs, alias Boricos, furent érigées en Bastides. Celle-ci ne prit pas de développement, mais elle conserva sa foire.
Eglise Saint-Jean-Baptiste de Bouricos — Sources: Wikipedia
A côté de l'église de Saint-Jean, on voit une maison qui sert d'auberge le jour de la fête. Elle s'appelle encore aujourd'hui l'Espitau. Suivant un acte d'affermé du 13 Décembre 1771, où elle est appelée l'Hospital, elle est adjugée en faveur d'Etienne Pomade, de Parentis, avec la réserve et la faculté accordée à Monsieur le Curé de Bouricos de faire cuire son pain au four de la dite maison, sans que le dit Pomade puisse l'en empêcher sous quelque prétexte que ce soit. Cet acte est passé au nom de Messire Jean Joseph de Forest, seul propriétaire et foncier de la paroisse de Bouricos, y demeurant, et par conséquent marguiller né de la fabrique paroissiale du dit lieu à laquelle cette maison de l'Espitau appartenait (Archives notariales).
Etait-ce là primitivement le siège de quelque Commanderie de chevaliers du Saint-Jean, avec hôpital et chapelle pour les pèlerins ? Peut-être bien. Remarquons que cet hôpital était, comme celui de Saint-Paul, sur le bord de l'ancien chemin royal de Labouheyre à Mimizan, et que cette dernière localité avait aussi le sien détruit par les bandes huguenotes de Montgoméry.
Sources: L'Abbé A. Départ, Société de Bordas Dax (Landes) Dix-Neuvième année (1894), premier trimèstre. Dax Imprimerie-Reliure Hazael Labéque, 11 rue des Carmes 1894.
Boutiers (16)
Commanderies de BoutiersDépartement: Charente, Arrondissement et Canton: Cognac — 16
Commanderies de Boutiers
Celle de Boutiers, située au nord de Cognac, est l'une des plus intéressantes à rappeler.
Fondée dès 1095 par les Antonins, cette maison figurait parmi les plus anciens établissements hospitaliers de la contrée. Précédant de quelques années la fondation de l'ordre des chevaliers de Saint-Jean, elle avait été aussitôt reconnue par le pape Urbain II, au concile de Clermont. L'appel lancé par ce pontife pour la défense de la Palestine ayant suscité un grand enthousiasme dans la Chrétienté, les croisés partirent nombreux. Il fallut nécessairement prévoir, sans retard, une organisation susceptible de pourvoir à leurs besoins.
Cette préceptorerie fut donc, comme celle d'Aubeterre, à l'origine de ce vaste mouvement qui allait s'étendre à tout le pays.
Jouissant d'une grande réputation au moyen âge, son rayonnement dépassait les limites de la région. « La commanderie Saint-Antoine-du-Bois, en Saintonge, devait être placée dans sa dépendance. »
Si l'on excepte Aubeterre, toutes les fondations antonines relevaient de son obédience. Désignée sous le titre de commanderie générale, elle avait été une annexe importante de la maison mère de Saint-Antoine en Viennois.
De ce noble passé, il ne reste malheureusement que le souvenir. La chapelle ayant disparu, nous ne connaîtrons pas sa disposition, une église moderne, peu esthétique, la remplace. L'abbé Nanglard signale toutefois, que des fragments de fresques apparaissaient sur sa voûte en nervures et qu'aucun ornement n'enjolivait son portail en plein cintre. Sans doute sera-t-il possible de découvrir dans l'architecture toute monacale de la chapelle Saint-Marmet, une survivance de celle de Boutiers. Cet édifice, situé au voisinage de la Charente, proche de la commanderie, servait alors d'église paroissiale. (Cette chapelle est aujourd'hui désaffectée).
L'église rectangulaire, avec chevet plat, ajouré d'une longue baie, a son choeur couvert d'une voûte avec nervures en boudins du XIIIe siècle, qui semble indiquer que la couverture de la chapelle de Boutiers avait été refaite à cette époque.
Il est possible que les nervures de la coupole de Saint-Michel d'Entraigues, édifiée dès 1137, par les religieux de l'abbaye de La Couronne, aient servi de modèle, car des rapports avaient existé entre les Antonins et ce monastère. (A la suite de difficultés éprouvées par les Antonins de Boutiers, le pape Boniface VIII dans une bulle de 1297, charge l'abbé du monastère de La Couronne de leur venir en aide. Archives de Poitiers, liasse 1008).
Les bâtiments conventuels subirent le même sort que l'oratoire ; ils s'élevaient à l'est de l'édifice, au lieu dit « La Commanderie. »
Bénéficiant des mêmes prérogatives en matière religieuse que les autres ordres, ils entendaient les faire respecter.
Un acte de 1399 nous montre que leur comportement à l'égard du clergé séculier ne le cédait en rien à celui des Templiers du Fouilloux.
L'évêque de Saintes étant venu à la commanderie de Boutiers, son gouverneur éleva une vive protestation à laquelle le prélat avait aussitôt répondu: « Il n'est point mon entente, si Dieu plaist, de actempter contre voz libertés, preuileges et exemptions, ne de vostre religion, ne iceuls innouer par nulle manière; et autressi, des auant que ge intrasse seanx, ge vous dis bien que ge protestée que ge ne venoie pas seanx par manière de visitacion, si ce n'est par manière de pèlerinage a honeur et reuerence de Monseigneur Sainct-Antoine. »
« Pièces relatives à la commanderie de l'ordre de Saint-Antoine de Viennois. Mémoire de la Société archéologique et historique de la Charente, 1851-52, p. 125. »
Malgré les vicissitudes éprouvées à la fin du XIIIe siècle, la commanderie Saint-Antoine avait déployé une vive activité pendant de très nombreuses années. Il existait une maladrerie à Cognac (Martin-Civat, La maladrerie et la chapelle Saint-Lazare de Cognac) près de la porte angoumoisine, à l'est de la ville. Cette maladrerie semble avoir été fondée par les Chevaliers de Saint-Lazare, ordre hospitalier et militaire, créé par les croisés à la fin du XIIe siècle, en Palestine, pour soigner les lépreux. Après la deuxième croisade, ils se répandirent en France, de sorte que la maladrerie Saint-Lazare pourrait être leur oeuvre. Cela semble d'autant plus normal que nous retrouvons leur souvenir aux Mérigots, près d'Angoulême, où une maladrerie, également appelée Saint-Lazare, recevait les malades atteints de la lèpre. Dissous par le pape Innocent VIII, en 1490, l'ordre fut rattaché aux Hospitaliers.
En raison du voisinage de Boutiers et du prestige de sa commanderie, il paraît très vraisemblable que cet hôpital de Cognac ait été pris en charge par les Antonins. On retrouve sa modeste chapelle au fond d'une cour.
L'édifice, non voûté, était primitivement éclairé par les fenêtres du choeur. Le portail en plein cintre a un encadrement qui accuse précisément le XVe siècle; il est surmonté d'une baie étroite s'ouvrant sous le pignon, démoli à la suite de malencontreuses constructions. Des corbeaux encore en place rappellent la présence d'un porche.
Ce rappel des chevaliers de Saint-Lazare n'est pas sans intérêt, car après avoir évoqué la présence des chevaliers du Saint-Esprit à Confolens, nous aurions eu ainsi, avec les chevaliers de Saint-Jean et les Antonins, quatre ordres hospitaliers dans notre région.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.
Boutigny (77)
Hôpital de BoutignyDépartement: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Crécy-la-Chapelle — 77
Hôpital de Boutigny
Bargny
Domus Hospitalis Bargny
La maison de l'Hôpital de Boutigny s'est aussi appelée l'Hôpital de Bellou, du nom du hameau où cette maison était située. C'était, dès l'origine, une grange dîmeresse, comme celle de Bargny.
Des lettres de l'official de Meaux, du mois d'octobre 1218, nous font connaître que les frères de l'Hôpital affectèrent cette année là leur grange de Boutigny, « Granchiam de Boteni », au service d'une rente d'un muid de grain dont ils se reconnaissaient débiteurs envers Eremburge, épouse de Philippe le Tamelier, aussi longtemps qu'elle vivrait.
Cette grange devint ensuite un petit domaine composé, au XVIe siècle, d'une ferme et de 80 arpents de terre ; et où la haute, moyenne et basse justice, appartenait à l'Hôpital.
Magny-Saint-Loup
Domus Hospitalis Magny-Saint-Loup
En 1633, la ferme n'existait plus ; et les terres qui rapportaient alors 300 livres, étaient réunies à la maison de Magny-Saint-Loup.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Brain-sur-L'Authion (49)
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Angers, Commune: Loire-Authion - 49
Domus Hospitalis Brain-sur-L'Authion
Narcé
Ce nom a subi des transformations importantes. Arnulfus de Nevcrtio est témoin d'une charte du Ronceray sous l'abbesse Tiburge,
1073-1119.
Le même personnage est, en 1115, nommé Arnulfus Neverneccnsis dans le cartulaire de Fontevraud. Dès l'an 1265, ce nom est déjà très abrégé dans le cartulaire de Chaloché : il y est écrit Nercey. Au XIVe siècle, ce dernier nom latinisé donne Narceyum. Au XVIe siècle on trouve Narczay.
Arnoul de Narcé avait épousé Ermengarde, fille d'un nommé Pignon, auquel le comte Foulques Rechin avait donné une grande étendue de la forêt de Verrière. Il y bâtit une maison qui reçut le nom de la Pignonnière et, en 1151, il vendit cette propriété à Robert d'Arbrissel, le fondateur de l'abbaye de Fontevraud.
« En 1301, Hugues de Narcé était chevalier de l'ordre militaire des Templiers qui avaient une commanderie à Brain et nommèrent Hugues commandeur. En 1305, Hugues de Narcé était maître de la milice du Temple en Anjou. »
« Le domaine de Narcé appartenait, dans les premières années du XVe siècle, à la famille Bernard d'Etiau. »
L'Hôpital
A l'ouest et devant la grande porte de l'église est l'hôpital, appelé communément l'Hôpitau.
Cette propriété appartint aux Templiers jusqu'en 1312 et ensuite aux chevaliers de Saint-Jean ou de l'hôpital de Jérusalem, auxquels on donna le nom de chevaliers de Rhodes après la conquête de cette île sur les Turcs, dont la destination était la même que celle des Templiers.
Elle fut vendue le 2 pluviôse an II et devint une simple ferme dont la maison d'habitation a été démolie il y a cinquante ans, à la suite de décès attribués à son insalubrité.
Une grange, dont la toiture annonce une ancienneté reculée, attire l'attention des étrangers.
Sources : L'abbé H. Boutavant. Notice sur la commune et la paroisse de Brain-sur-l'Authion, page 74. Angers 1909. - BNF
A Brain (sur-l'Authion) ou La Chapelle-Baussan était un membre ou dépendance des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Robert Favreau, « L'enquête pontificale de 1373 sur l'ordre de L'Hôpital dans le grand prieuré d'Aquitaine » in Bibliothèque de l'École des chartes, juillet-décembre 2006, vol. 164, n° 2, page 453
Brane (La) (32)
Métairie de La BraneDépartement: Gers, Arrondissement et Canton: Condom - 32
Deux imposants dîmaires de la Commanderie de La Cavalerie, reliés cuir avec plans topographiques et en couleurs, sont les documents qui permettent en particulier d'étudier l'habitat à la veille de la Révolution, en Lomagne gersoise (1).
1. Archives municipales de Lectoure. Dîmaires de la Commanderie de la Cavalerie du Nomdieu.
Ces terriers ont été établis essentiellement pour refaire les bornages des dîmaires. L'arrêt du Conseil du 12 septembre 1779 avait autorisé ceux-ci, et les opérations eurent lieu dès 1781 par un feudiste-géomètre-arpenteur, Pierre Calviac Nozières.
La Commanderie de La Cavalerie relevait du Grand Prieuré de Toulouse qui appartenait à la Langue de Provence. Le Commandeur de La Cavalerie, frère Malvin de Montazé, était l'un des vingt-huit commandeurs de ce Grand Prieuré.
Le dernier commandeur de La Cavalerie n'était pas seulement un bon gestionnaire qui se serait contenté de restaurer des droits et des privilèges abandonnés ou contestés, en faisant sagement la part du feu par des transactions. C'est ainsi qu'il fit réparer la sacristie de l'église d'Abrin, en l'ornant des tableaux de l'Ordre, rehausser d'un étage le moulin de Péchou, dans la paroisse d'Ayguetinte, empierrer les chemins, construire des ponts de pierre, entourer, pour les défendre, les 48 concades des bois et taillis de Péchou par des fossés et des haies doubles, etc., etc.
Mais Malvin de Montazet a été instruit par des agronomes ou des livres d'agronomie : ici, il reboise et sème des glands, le long des chemins, il fait planter des arbres fruitiers. Pour irriguer la Grande Prairie de Saint-Super d'Aurens, il fait construire une écluse sur le fossé qui la borde. Dans la paroisse de Caunes en Condom, il rectifie par un large, long et profond canal le cours sinueux de Tournaison pour prévenir, en coupant les méandres, les débordements du ruisseau affluent de la Baïse et dont les eaux ensablaient la Grande Pièce de l'Hôpital et le chemin de Condom à Moncrabeau. Ajoutons qu'il substitue à une prairie naturelle une prairie artificielle à La Gravette, ou une pièce de « feregeal » à la Grange Martin (Castelnau-d'Anglès).
Le Commandeur attache un intérêt particulier au chef d'exploitation. Souvent l'immeuble est en si mauvais état qu'après l'avoir réparé, il doit le reconstruire.
La métairie de La Brane (2), jadis de Lalande, paroisse de Mons, juridiction de Condom, relève du dîmaire d'Abrin, ancienne commanderie et compte plus de 41 concades, mesure de Condom.
Carte de Cassini, sous Condom, La Teste, La Bourdette, Mons, et à droite l'Hopital. C'est peut-être là que ce trouvait la métairie de La Brane ?
— 2. Plan n° 1 et 2 La Brane. - Bnf
Elle est constituée « d'un corps et bâtisse dans lequel il y a le logement du bordier avec les écuries fours et parcs à cochons, le tout joignant dont le seigneur commandeur a fait réparer à neuf les toitures, raffermir et recrépir les murs ainsi qu'approprier l'intérieur par des cloisons et des portes qu'il a fait établir pour séparer les étables, mais le bâtiment étant vieux et, en outre, mal bâti d'origine, il demanderait d'être refait à neuf, bien que la métairie soit d'elle-même peu de chose, mais c'est aussi qu'elle est trop éloignée de celle d'Abrin pour pouvoir être réunie, autour de laquelle sont les possessions dépendantes d'icelle, consistant en jardin, patus, vigne, pred, terre labourable, bois, broustana et friche, le tout joignant. »
Remise à neuf, la métairie a reçu « un tableau représentant les armes du Roi et de la Religion en signe des exemptions, franchises et protection royale et spéciale dont jouissent dans le royaume les maisons comme les biens de l'Ordre de Malte. »
La métairie de Saint-Jean de Sommeville était, comme Abrin, chef-lieu de dîmaire. Elle avait perdu cependant son église. Le plan dressé à la suite du bornage de 1787 fait apparaître une « petite sommité sur laquelle sont encore les vestiges des fondements d'une ancienne chapelle. Aujourd'hui, en labourant le tertre, non loin de l'emplacement de la vieille chapelle, il est fréquent de dégager du sillon des ossements humains ». Au XVe siècle, il y avait un commandeur à Abrin et celui-ci avait Saint-Jean sous son autorité.
En 1780, comme la métairie de La Brane, celle de Saint-Jean était en piètre état : « La majeure partie du bâtiment était habitée par deux familles dittes Despiteau et Bascou qui avaient même étendu leurs possessions sur une portion de terre autour de la métairie. » « Les métayers de Saint Jean refoulés par les intrus devaient se contenter d'une seule chambre. Tant que cette hypothèque n'était pas levée, il n'était pas possible de moderniser l'exploitation et, jusqu'en 1780, les « améliorissements » se limitent à l'adjonction d'un four et d'une volière à la partie libre de l'immeuble » et à la construction d'une grange neuve de 15,60 pieds, « bâtie en parois, couverte d'une belle charpente dont la toiture est en tuiles canal », « et qui remplaçait une cabane en feuillages » (3).
3. Plan n° 3 Saint-Jean de Sommeville. - Bnf
Il y avait eu usurpation de propriété par les familles Despiteau et Bascou comme le prouvaient trois documents authentiques de 1684 et 1717. Une transaction eut lieu : les bordiers déguerpissaient et recevaient du Commandeur 4 sols de terrain à rente perpétuelle à prendre aux confins méridionaux du domaine et 550 livres d'argent afin d'y « faire construire une petite maison, pour se mettre à l'abry des injures du temps. »
Les vieilles constructions de La Brane et de Saint-Jean ont l'aspect bâtard dont le caractère traduit sur le plan les vicissitudes de leur histoire.
Les nouveaux corps de bâtiment (4) répondent à une pensée logique : répartir rationnellement les pièces de l'exploitation selon un axe qui va du four au pilier médian du hangar. Le cœur de la métairie est le chauffoir avec sa cheminée, son four à pain formant à l'extérieur une gibosité disgracieuse mais limitant les risques d'incendie, son évier de pierre monolithique creusée au ciseau et qui s'encastrait dans l'épaisseur de la muraille, sous une niche en plein cintre aux claveaux soigneusement taillés ; dans l'épaisseur d'un mur de refend, le fourneau à charbon de bois. Deux grands lits flanquaient la porte principale qui s'ouvrait sous l'auvent (l'enban). Cette porte facilitait un peu le tirage d'une cheminée monumentale. Une fenêtre, percée parcimonieusement sur la façade occidentale donnait un jour avare. Du chauffoir où dort le chef de famille on entendait tout bruit suspect dans l'étable à bœufs ou dans le grenier. Une deuxième pièce dont la fenêtre s'ouvre au midi est une chambre de débarras dont l'escalier conduit au grenier. Elle contient un lit supplémentaire. S'ouvrant au Nord et sur le chauffoir, l'étable à bœufs, avec ses huit stalles à Saint-Jean, ses six stalles à La Brane, comporte aussi le lit du pâtre. Adjacente à elle, l'étable aux brebis, à La Brane, comprend deux portes, l'une creusée sur la façade Nord, l'autre sur l'auvent, au bas du second escalier en échelle qui conduit au grenier. Sans ouverture vers l'extérieur mais s'ouvrant sur le hangar, viennent ensuite le chai, l'écurie aux juments avec ses cinq stalles, le garde-pile. A La Brane, le penon aux porcs, le parc aux oies sont deux édifices autonomes et extérieurs à la métairie, mais soudés à elle.
4. Plan n° 4 Saint-Jean de Sommeville. Cadastre de 1977 - Bnf
A Saint-Jean, parc aux oies et parc aux cochons sont aussi extérieurs et soudés à la métairie ; l'un est sur la façade Sud, l'autre sur la façade Nord. L'écurie à chevaux, à cinq stalles et le garde-pile constituent un édifice extérieur sur le levant, symétrique à l'étable aux brebis à l'autre extrémité de la façade.
Si la structure des deux métairies neuves est la même, les différences peuvent provenir du fait que La Brane a été reconstruite sur l'édifice ancien et présente davantage de traits d'archaïsme, alors que Saint-Jean a été édifiée à quelque distance des masures qui seront démolies. Surtout, l'originalité de Saint-Jean provient de ce qu'il est chef-lieu de dîmaire, comme Abrin et qu'elle comporte la chambre de l'homme d'affaires ? Une cheminée, un fourneau à charbon de bois, deux lits dispensaient celui-ci de toute servitude.
De sa fenêtre, il pouvait surveiller aisément l'écurie aux chevaux et le garde-pile qu'emplissait le blé de la dîme.
Ces métairies construites en pierres de taille très finement assemblées aux cornières des angles donnent une impression de solidité cossue. Les édifices, bas et trapus, sont coiffés d'un toit à quatre rampants. A La Brane, comme à Saint-Jean, le corps de bâtiment est flanqué de deux petites ailes qui circonscrivent une avant-cour. A Saint-Jean, deux ormeaux en gardent l'accès.
Evolution de la structure des métairies
La métairie de Saint-Jean, comme celle de La Brane, a supprimé l'auvent. A Saint-Jean, les deux petites ailes ont été rattachées au corps du bâtiment à une date récente (5) et l'étable a été considérablement agrandie ; son développement vers l'Ouest en double la superficie et un hangar récent s'appuie au Nord sur le mur extérieur de l'étable et un autre hangar, à quelque distance du premier, entrepose le tracteur et son train de machines. En 1950, des génisses de race pure peuplaient la grande étable. Aujourd'hui, brebis d'abord, puis juments, puis bovins ont disparu et la mécanisation est envahissante.
— 5. Photographie n° 5 La Métairie de Saint-Jean.
— 6. Plans cadastraux de 1828 et de 1933 n° 5. Bnf
Le cadastre de 1828 porte au Sud du domaine une minuscule propriété toute en longueur, avec un corps de bâtiment linéaire : le Petit Saint-Jean. On sait qu'il est le résultat de la transaction du 26 novembre 1780.
En 1950, l'habitat était encore debout et portait la date de 1786 ; aujourd'hui, il est anéanti. Seules, restent conservées les pierres de l'évier.
La métairie de La Brane a éradiqué les petites ailes des penons.
En 1803, comme l'indique la cartouche sur la façade Sud, la métairie s'est agrandie et a été flanquée, à l'angle W.-S., d'une façon de tour quadrangulaire qui a pu être un pigeonnier (7). Ici, comme à Saint-Jean, la gibosité du four a disparu, mais la cheminée monumentale originelle demeure. De l'auvent défunt, subsiste une colonne en pierre intégrée dans le mur, en forme de pilastre avec son chapiteau dorique (8).
— 7. Photographie de La Brane n° 6.
— 8. Photographie de La Brane n° 7.
— Bnf
Conclusion
La maison rurale n'est pas seulement un logement de la main d'œuvre et du cheptel ; elle est un outil.
Au XVIIIe siècle, cet habitat traduit la volonté d'autarcie : garde-pile, grenier, four, étable aux oies, autant de signes d'un régime agraire qui repose sur la céréaliculture ; mais étables et chai témoignent d'une structure qui répudie la monoculture des « bleds. » Sur ces terres assez médiocres dans l'ensemble, sur ces jardins, sur toutes les friches du dîmaire la brebis trouvait libéralement sa pâture.
Des signes d'évolution se dessinaient déjà : en 1786, le Commandeur a « mis en pred une parcelle » L'année précédente, au Nord de la métairie, il a substitué une prairie artificielle à une prairie naturelle. Ainsi, il préparait une évolution provoquée par l'expansion de l'urbanisation qui exigeait de plus en plus de viande et de produits laitiers.
Avant la Révolution des années 50, c'est l'étable aux bœufs qui est la pièce essentielle de harnois. Mais la mécanisation entraînera, en l'intensifiant, le retour à la prédominance de la céréaliculture, non plus destinée à l'autoconsommation, mais à la commercialisation.
Sources : Pierre L. Féral, L'architecture rurale en Lomagne au XVIIIe siècle. Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire et scientifique du Gers, page 297 et suivantes, année LXXXVII, Auch juillet 1987. - BNF
Bray-sur-Seine (77)
Hôpital de Bray-sur-SeineDépartement: Seine-et-Marne, Arrondissement: Provins, Canton: Bray-sur-Seine — 77
Hôpital de Bray-sur-Seine
Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient, au XIIIe siècle, une maison et une chapelle à Bray. Elles se trouvaient en dehors, mais assez près de la porte Saint-Jean, dans un enclos qui comprenait une dizaine d'arpents de terre. Les chevaliers en étaient en possession en 1270, lorsque, par une charte de cette année, Thibaut, comte de Champagne et de Brie, confirma et amortit en faveur des frères de l'Hôpital, des terres dont Jean de Plessis-l'Eventé, chevalier, et Héloïse, sa femme, leur avaient fait don pour la fondation de la chapelle de l'Hôpital à Bray.
La maison et la chapelle furent détruites pendant les guerres du XVe siècle.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Breil-aux-Francs (Le) (53)
Le Breil-aux-FrancsDépartement: Mayenne, Arrondissement: Laval, Canton: Entrammes - 53
Domus Hospitalis Breil-aux-Francs
Les Templiers. Les Chevaliers de Malte
Le Breil (1) aux Francs, à environ trois kilomètres au Nord du bourg, était membre de la Commanderie de Thévalles, commune d'Avesnières, appartenant à l'Ordre de Malte, fondée par les seigneurs de Laval.
Il avait appartenu aux chevaliers du Temple, comme on le voit par des chartes de 1274, 1295 et 1294.
Le Pape ayant, lors de la destruction des Templiers, appliqué la plus grande partie de leurs biens en faveur des hospitaliers, le Breil aux Francs fut réuni à Thévalles.
1. Breil. Broglium - bois.
Une déclaration des domaines dépendant de la Commanderie de Thévalles, rendue au Roi par le commandeur Bertrand Peloquin, le 26 novembre 1575, donne la composition de cette Commanderie.
Il y est fait mention entre autres objets :
De la maison seigneuriale du Breil aux Francs, avec chapelle, granges et étables, taillis derrière la maison, appelé le taillys des Salles, le bois de haute futaye autour du pré, un étang au milieu du bois, les landes communes, divisées d'avec celles de Poligné par une grande charrière, tendant du pistis de la Bouessière par au-dessus trois chênes appelés la Chesnaye aux Templiers, et rendant au lieu du Tertre, les garennes à connils, métairies du Breil, de la Roussière, en la paroisse de Parrenay, de la Bouhordière, de la Rocherie en Bonchamps, etc.
La plupart des bâtiments du Breil conservent des vestiges de l'époque où ils furent construits, contemporaine de la fondation de l'Ordre du Temple et des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devenu, depuis, l'Ordre de Malte (XIe siècle). La chapelle subsiste encore, on y voit de petites fenêtres plein-cintre, étroites, placées tout au-dessous de la toiture, attestant le temps de la construction.
Elle a été transformée en une loge à pressoir. « On voyait encore au chevet, un écusson peint sur la muraille, parsemé de fleurs de lys et d'écussons (1), deux chevaliers pour supports » avec ces mots au-dessus : PRO FIDE SCUTA, A REGE LILIA.
Après les événements de 1848, on a fait disparaître cet écusson.
1. Ce sont les armes de frère Charles Villiers de Lauberdière, inhumé dans la chapelle le 27 mars 1674.
La maison actuelle de la ferme semble avoir été jadis la grange de la commanderie. Un bâtiment, qui fut dans les premiers temps la maison du commandeur, a encore conservé les fenêtres de l'époque où il servait d'habitation. Au XVe ou XVIe siècle, il fut construit un autre bâtiment avec fenêtres à meneaux croisés ; une grosse tour ronde à toît très-aigu, saillant sur le corps de bâtiment, renferme l'escalier. Ce fut pendant les derniers siècles le lieu de résidence du chevalier pourvu de ce bénéfice.
En 1702, on enterra dans la chapelle le commandeur Gabriel du Boys de la Ferté, chevalier, commandeur de Thévalles et du Breil aux Francs. Il était mort en odeur de sainteté le 28 décembre 1702, à l'âge de 60 ans comme on le voyait par l'épitaphe, que son frère avait fait mettre sur sa tombe.
Elle existait encore dans ces derniers temps.
HIC JACET GABRIEL DU BOYS DE LA
FERTE, EQUES ORD. S. JOAN.
HYEROSOLYMI, COMMENDATOR DE
THEVALE, QUEM TERRA MARIQUE
ZELUS FIDEI ET MORUM SANCTITAS
COMMENDABILEM FECERE. SEMPER
SIBI PARCUS, PAUPERIBUS NUNQUAM,
VERE PAUPERUM PATER. OBIIT 28
DECEMB. 1702 AETATE 60.
Sa vie a été publiée par Joseph Grandet, curé de Sainte-Croix d'Angers, et imprimée à Paris en 1702.
(Voir l'article Avesnières pour Thévalles)
Gabriel du Boys de la Ferté succéda à M. du Planty du Landereau, mort au mois de novembre 1695 ; il avait pris possession à la fin de mai 1696.
Le revenu de la Commanderie était affermé la somme de 7,000 livres.
Liste des commandeurs qui ont existé au Breil ou à Thévalles
1 — B. de Rocherià, preceptor Thevalis, vivant vers la fin du XIIe siècle, du temps de Guy VI, seigneur de Laval.
2 — Jehan Le Moyne, 1352-1360.
3 — Nicolas Seguin, 1395.
4 — Guillaume Levayer, 1411.
5 — Daniel Emery, 1435.
6 — Alain de Boiséon, 1452.
7 — Jacques de Chasteau-Challon, 1477.
8 — Jehan Desprez, 1483.
9 — Guy Tereau, 1488-1493.
10 — Léon Jan, 1512.
11 — Louis Gourdeau, 1521.
12 — François de Soucelles, 1525.
13 — Léon Goullard, 1533.
14 — René Le Cirier, 1564.
15 — Olivier d'Aulx, 1565.
16 — Louis de La Roche dit La Boullaye, 1570.
17 — Charles de Hesselin, 1571.
18 — Bertrand Peloquin, 1575.
19 — Jehan Grignon, 1578.
20 — Claude de Liniers, 1592.
21 — Adam de Bellanger, 1594-1619.
22 — Urbain de Salles, sieur de l'Escoublère, 1620.
23 — Pierre Briand, deuxième fils de Claude Briand et de Christophlète de la Chapelle (1) ; mort à Malte le 8 septembre 1648, de retour d'un voyage de Cannée, où il avait assisté à la prise de la Sultane. (Généal. Quatrebarbes).
24 — Antoine Thomasset, sieur de la Boislivière, 1635.
25 — Charles de Villiers, sieur de Lauberdière, 1668 ; mort en 1674, inhumé dans la chapelle du Breil aux Francs, le 27 mars, par Pierre Buon, curé de Nuillé.
26 — Charles du Plantis du Landereau, 1675-1695.
27 — Gabriel du Bois de la Ferté, 1695-1702. Voir ci-dessus.
28 — Charbonneau de la Forte-Ecuyère, 1702-1704.
29 — Victor-Henry Le Roux, 1729.
30 — Le chevalier de la Corbinière, 1741.
31 — Henry Le Roux, 1749.
32 — Alexis Binet de Montéfroy, 1765.
33 — Achille-Alexis de Kerouard, 1768.
34 — Jean-Henry de la Laurencie, 1775.
1. De la maison de la Chapelle-Rainsouin, ancienne Baronnie près Laval.
La Jarossay
Département: Mayenne, Arrondissement: Lava, Canton: Evron - 53
Domus Hospitalis Jarossay
Suivant la tradition, cette terre aurait jadis appartenu à l'Ordre du Temple.
On y voit une chapelle dans le style du XVIe siècle. Le curé d'Entramnes y devait deux messes chaque année.
En 1589, Robert Le Bigot fait foi et hommage lige à la châtellenie d'Entramnes pour son lieu et fief de la Jarossay.
Sources : Morin de La Beauluère, Louis-Julien. Notice historique sur la commune d'Entramnes (Mayenne), page 27 à 31. Laval 1855 - BNF
Bretagne, Finistère (29)
Plouvorn ou LambaderDépartement: Finistère, Arrondissement: Morlaix, Canton: Landivisiau - 29
La commune de ce nom est traversée par la route départementale n° 8. Il n'y a rien de remarquable dans cette commune, si ce n'est le pardon de Lambader, qui a lieu le lundi de la Pentecôte.
Lambader était une ancienne commanderie de l'ordre des Templiers, qui devint, plus tard, un prieuré de l'ordre des chevaliers hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
L'église de Lambader est construite dans le style de l'architecture gothique arabe.
Sibiril
Département: Finistère, Arrondissement: Morlaix, Canton: Plougoulm - 29
On voit sur les rives du Guillec, les ruines de la chapelle Saint-Jacques, ancienne commanderie de l'ordre de Malte.
Hôpital-Camfrout
Département: Finistère, Arrondissement: Brest, Canton: Landerneau - 29
L'Hôpital est une ancienne commanderie des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. La façade de l'église, décorée d'ornements gothiques en pierre de Kersanton, est chargée des écussons blasonnés des commandeurs titulaires, avec casques, cimiers et lambrequins ; l'intérieur de l'église n'offre rien de remarquable. De nombreuses carrières de Kersanton sont exploitées sur le territoire de la commune.
Au XIIe siècle, les hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, implantés dans leur commanderie de La Feuillée seraient venus assurer l'ordre et bénéficier du profit.
L'Hôpital-Camfrout est une ancienne trêve d'Hanvec et dépendait de l'ancien évêché de Cornouaille. La paroisse est officiellement créée en 1821 seulement.
Ergué-Armel
Département: Finistère, Arrondissement et Canton: Quimper - 29
Sur la route conduisant à Rosporden se trouvent les ruines de la chapelle de Notre-Dame de Guélen, dont il ne reste qu'un grand portail gothique très remarquable. Cette chapelle appartenait aux Templiers, et on y voit encore une tombe plate portant la date de 1257, et sur laquelle est gravée une grande croix tréflée.
Ploemel
Département: Morbihan, Arrondissement: Lorient, Canton: Auray - 56
A l'extrémité S.-E. de cette commune, se trouve le village de Locmaria, qui en fait partie, et où l'on voit une très antique chapelle, renfermant le tombeau d'un chevalier du XIVe siècle. On remarque également dans la même commune, une autre chapelle, sous le vocable de saint Méen, et bâtie par les Templiers.
Arzal
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Arzal - 56
La chapelle abritait un supposé fragment de la Vraie Croix, rapporté des Croisades. Il était renfermé dans un reliquaire en argent en forme de croix. Il était porté en procession dans le village et faisait l'objet de pèlerinage. L'édifice dont subsiste quelques éléments malgré les reconstructions et remaniements ultérieurs est édifié à l'époque romane.
En 1182 il appartient aux Templiers : Lantiern est mentionné dans la charte du duc de Bretagne en faveur de l'Ordre du Temple.
En 1312, à la dissolution de l'Ordre lors du concile de Vienne, elle devient la propriété des Hospitaliers.
Au village de Lantiern, qui dépend également d'Arzal, il existe une chapelle attribuée aux Templiers. On suppose qu'il y a eu jadis sur ce point un établissement religieux de quelque importance. Cette chapelle fut réédifiée extérieurement en 1627.
Chapelle Saint-Jean-Baptiste de Lantierne
Sources : Girard, Benjamin. La Bretagne maritime. Rochefort-sur-Mer 1889 BNF
Breuil-de-Pas (Le) (17)
Maison du Temple ou Hôpital du Breuil-de-PasCharente-Maritime, arrondissement Saintes, canton et commune: Saujon - 17
Temple ou Hôpital du Breuil de Pas
Il n'y a aucune preuve ni pour l'Ordre du Temple, ni pour les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, pour attribuer avec certitude, ce bien à l'un ou à l'autre des Ordres. Il n'en reste pas moins qu'il était bien la propriété d'un des Ordres Militaires.
Les Hospitaliers ou certains Historiens, l'attribue à ce-dit Ordre, à défaut de pouvoir apporter la preuve contraire, nous les laisserons bénéficier du doute.
Les archives de la commanderie du Breuil-du-Pas « assise en la paroisse de Saujon, en pays de Xaintonge, entre les rivières de Charente et de Gironde, a deux lieues prez de ladite rivière de Gironde » ne contiennent aucun acte ancien permettant de déterminer, même approximativement, la date de son implantation ni d'attribuer, avec certitude, sa fondation au Temple ou à l'Hôpital. A deux reprises, en 1373 d'abord, soit environ soixante ans après que l'Hôpital eut incorporé à son propre réseau de maisons les établissements du Temple, puis à nouveau en 1460, les Hospitaliers s'attribuent la fondation de cette commanderie sans toutefois faire référence à des actes précis. A défaut de pouvoir apporter la preuve contraire, nous les laisserons bénéficier du doute.
« La ditte commanderie est de bonne ancienneté et notable fondation, jadis fondée pour et en l'honneur de Dieu et de monseigneur Saint Jean de Jérusalem. »
Implantée dans une région de marais et de taillis, ainsi que l'évoque son nom même (Du latin brolium: bois qui donne en français les formes broil, breul, breuil, etc. (bois, taillis, forêt, buisson, etc.), la maison de « Brolio in Passu » disposait d'un patrimoine dont la composition est mal connue en raison des lacunes de la documentation. Un document tardif, de 1460, mentionne que lui appartenaient plusieurs « maisons, villages, terres labourables, prez, bois, vignes et autres héritages quelconques, cens, rentes et revenus. » On sait aussi qu'elle possédait des marais salants, dans l'île d'Oléron, en la paroisse Notre-Dame du Château, possession attestée par un acte de 1405 par lequel le commandeur, Jean Labbé, baille à un habitant de l'île 100 aires de ces marais, alors inexploités, moyennant une rente annuelle de 5 sous.
L'enquête pontificale de 1373, si révélatrice ordinairement des possessions des commanderies, n'apporte aucun élément pour le Breuil-du-Pas. Les commissaires déclarent dans leur procès-verbal qu'ils n'ont pu s'informer sur les biens et l'état de cette commanderie, n'ayant pas osé s'y aventurer en raison de la présence, trop voisine, des ennemis du roi de France qui tenaient la tour de Broue, le château de Mortagne et couraient la mer dans les parages. (...et statu dicte domus non potuit alla informatio fieri propter guerras et hostes régis Francie maxime commorantes in turre de Broda et in Castro de Mauritania ac navigantes per mare quod est satis prope istam domum, nullus ausus fuit ibidem accedere pro informatione facienda).
Leur témoignage rapporte seulement qu'il y avait deux frères à la « domus de Pas », le commandeur, un frère prêtre âgé d'environ cinquante ans, Jean de Boismartin, un autre frère prêtre, Jean Tybaut, et que les deux hommes vivaient difficilement des revenus de la maison.
Eglises-d'Argenteuil
Domus Hospitalis Eglises-d'Argenteuil
La commanderie du Breuil-du-Pas devait cruellement souffrir des guerres franco-anglaises. Après le départ du commandeur Jean Labbé pour la commanderie Les Eglises-d'Argenteuil, dans les années 1420, deux commandeurs s'y succédèrent en peu de temps, frères Guillaume Poiz et frère Philippe Gaston; le second devait laisser la commanderie au bout de trois ans « par ce qu'elle lui estoit de nulle valeur » ?
Tout ce qui suit est tiré d'un dossier des années 1460 relatif à une procédure engagée par le commandeur Aimery Bonneau contre le seigneur de Rioux pour le contraindre à payer une rente de 20 livres, Archives départementales de la Vienne, 3H1, 427.
Des extraits en ont été publiés par l'abbé P. Th. Grasilier, Documents inédits colligés par M. de Beaumont, évêque de Saintes. La commanderie du Breuil-du-Pas ou Tableau de la Saintonge pendant la première moitié du XVe siècle (Extrait d'une enquête relative à cette commanderie), dans Recueil des Actes, Archives et Mémoires de la Commission des Arts et Monuments Historiques de la Charente-Inférieure et Société d'Archéologie de Saintes, tome III (1877), pages 43-55. L'édition des pièces de ce dossier et de documents annexes est donnée par M. Robert Favreau.
La commanderie du Breuil-du-Pas, déjà fort mal en point, resta alors à l'abandon pendant une quinzaine d'années, aucun frère de l'Hôpital ne voulant s'en charger. Pendant toute cette période, la guerre sévissait avec force dans la région et un contemporain rapporte que le village du Breuil-du-Pas, ainsi que la paroisse de Saujon, étaient « desers et inhabitans. » Quelques laboureurs avaient essayé, à la faveur des trêves, de s'installer à la commanderie mais « ils n'y arrestoient point passé demy an ou ung an au plus. »
Vers 1440-1443,le Maître de l'Hôpital, avec l'assentiment des frères de la Langue de France résidant à Rhodes, donna la commanderie à un de ses valets, un illettré, Philippe de La Boissière, qui dut entrer dans l'Ordre pour en disposer. Lorsqu'il arriva sur les lieux pour prendre possession de sa commanderie, Philippe de La Boissière « mist plus de onze jours avans qu'il peust approcher de ladite commanderie pour les grands buissans et boys qui estoient illec environ »; les broussailles avaient conquis jusqu'à la chapelle où s'étaient enracinés « de fors buissons. »
Un contemporain confirme le triste état des lieux en racontant que « durant ledit temps a veu iceluy pays de Xaintonge, excepté les villes et forteresses, désert et inhabité mêmement ladite commanderie et durant qu'il estoit à Mournac a veu prendre les sangliers en icelle commanderie qui toute estoit en bois et buissons. »
Philippe de La Boissière fit réparer la maison et y installa son propre frère avec sa famille mais il préféra, quant à lui, aller résider à deux lieues de là, à Mornac, à l'abri de la forteresse. Le lieutenant de Mornac, qui était le commandeur de Bourgneuf, frère Bertrand Jameron, le chargea un jour de la garde de la tour, du haut de laquelle il tomba. Devenu infirme à la suite de cet accident, Philippe de La Boissière, déjà peu capable d'avance de défendre les intérêts de sa commanderie, en fut écarté en 1459, quelques années après la fin des guerres, au profit de frère Aimery Bonneau, homme énergique qui devait reprendre les choses en main. Il entreprit d'ailleurs immédiatement de récupérer les biens et droits dont s'étaient emparés diverses personnes profitant des troubles de la période passée, de l'absence de commandeur ou de l'incurie de Philippe de La Boissière. C'est ainsi qu'il engagea une longue procédure contre le seigneur de Rioux pour l'obliger à payer une rente annuelle de 20 livres que ses prédécesseurs avaient reconnu devoir à la commanderie en 1351 et 1360.
Dès son arrivée, frère Aimery Bonneau paraît avoir fait remettre en état la chapelle car il est dit, en 1460, qu'il y « est chacun jour fait bel et notable service divin. »
Le 3 janvier 1466, Jean, Robin et Catherine Barbes, frères et sœur, firent donation au commandeur Aimery Bonneau de tous leurs biens meubles et immeubles à charge de faire chanter chaque année dans la chapelle de la commanderie une messe de Requiem pour le salut de leurs âmes et de celles de leurs parents et amis.
Plusieurs actes témoignent de l'activité déployée par Aimery Bonneau pour remettre en valeur le patrimoine de la commanderie: en 1469, il baille huit aires de marais salants moyennant une rente annuelle de 15 sous; en 1470, il loue à Philippe Clouet, marchand, une maison avec ses dépendances située en la ville du Château-d'Oléron contre 25 sous de cens et rente annuels; en 1480, il baille une pièce de terre contenant un journal et demi située en la paroisse Notre-Dame du Château-d'Oléron. Malgré tous ces efforts, le Breuil-du-Pas restait de petite valeur, vers 1475, son revenu, charges déduites, était estimé à un peu plus de 8 écus. Les archives nous ont conservé le testament de frère Aimery Bonneau en date du 28 janvier 1492.
Epeaux
Domus Hospitalis Epeaux
Sous son successeur, frère Pierre Seuillet, la commanderie du Breuil-du-Pas fut unie à celle des Epeaux ; elle devait le rester jusqu'à la Révolution.
Les commissaires qui ont effectué la visite de la commanderie des Epeaux, en 1565, rapportent qu'ils sont allés au « membre de Pas » où ils ont trouvé la chapelle « ruinée durant les troubles et ne s'y fait aucun service. » Ainsi, après la guerre de Cent Ans, les guerres de religion étaient, elles aussi, passées par le Breuil-du-Pas.
A la même date, le logis se composait « d'une chambre haulte joignant laquelle un grenier et au dessoubz des selliers. » Il y avait aussi une grange, une petite étable à brebis et « une fuie fort ancienne et pour la vieillesse n'y habite aucuns pigeons. » La commanderie possédait alors douze livres et demie de marais salants qui rapportaient chaque année 50 livres.
La visite de 1620 mentionne au « membre du Pas » une petite maison neuve, une grange menaçant ruine et une fuye ayant besoin de réparations; les visiteurs indiquent qu'ils ont vu « ung pan de muraille de la longueur de douze pieds et de la haulteur de six pieds que on nous a dit que d'encienneté cestoit une chapelle qui avoit esté audit lieu. »
Le Breuil-du-Pas n'est plus, désormais, qu'une métairie, c'est d'ailleurs ainsi qu'il est désigné dans une visite de 1673. A cette date, les bâtiments se composaient de la maison du métayer, en mauvais état, d'une grange en partie démolie, d'une porcherie et d'une bergerie. Il y avait aussi un four ayant besoin de réparations et un pigeonnier, découvert par le vent, où ne logeait aucun pigeon. Les visiteurs notent qu'on y voyait « des vestiges d'une chapelle desquelles il n'en reste qu'une partie de muraille. »
En 1683, près des mêmes constructions, les commissaires ont remarqué « quelques ruines d'une ancienne chapelle et de quelques autres bastimans. » Ils mentionnent l'existence de dix livres de marais salants bien entretenus.
La visite de 1690 fait état de nombreuses réparations effectuées sur tous les bâtiments. Le domaine était alors affermé 420 livres par an ; il comprenait, outre les constructions, 100 journaux de terres labourables, 9 journaux et demi de prés, quelques terrages et redevances en argent, froment et volailles.
Dans la visite de 1733, le Breuil-du-Pas est devenu « l'Hopitau », métairie comprenant 80 journaux de terres arables, 5 journaux de prés, possédant des cens, rentes et agrières. Les bâtiments se composaient du logis du métayer, d'un four à pain, d'une belle grange, de diverses autres constructions à usage agricole et d'un pigeonnier, le tout étant affermé 510 livres par an par le commandeur des Epeaux.
La même métairie du « Breuil-de-Pas ou l'Hôpital » était affermée 580 livres en 1755.
Ravagé et appauvri par les guerres et troubles successifs, le Breuil-du-Pas était ainsi passé progressivement, en trois siècles, du rang de commanderie à part entière, avec chapelle, à celui d'une simple exploitation rurale.
Le plan cadastral dressé en 1836 atteste la survivance d'une ferme appelée l'Hôpital, près du village du Pas, sur la section de Saujon dite le Breuil. Les pièces de terre qui l'entourent sont de vaste dimension, par opposition avec les nombreux petits champs en lanières constituant le reste du parcellaire.
Actuellement, le lieu porte le nom de l'Hôpiteau, on peut y voir des bâtiments relativement modernes et les ruines d'un édifice, peut-être une grange, qu'il est impossible de dater avec précision.
Sources: Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem — Anne-Maris Legras — Editions du CNRS — 1983
Breuilaufa (87)
Commanderie BreuilaufaDépartement: Haute-Vienne, Arrondissement et Canton: Bellac, Commune: Breuilaufa - 87
Commanderie Breuilaufa
Le Breuil-au-Fa est le chef-lieu d'une commune dans le canton de Nantiat.
Le Breuil-au-Fa était une sous-commanderie appartenant aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1248, c'était un membre de la commanderie du Palais de Limoges.
A la fin du XVIIIe siècle, la cure, qui était dans l'ancien archiprêtré de Saint-Junien, avait 220 communiants (environ 293 habitants).
Sa fête patronale était la Décollation de Saint-Jean.
Le commandeur de Limoges y nommait les curés en 1564, 1569, 1619, 1684, 1687, 1740.
Ceux qui me sont connus sont :
— Pierre Papon, 1587, 1601.
— N. Borgier, 1712.
— Joseph Martin, nommé en 1740, mort en 1770.
— Mathieu Catinaud, nommé en 1770, a souffert la prison pendant la Révolution.
— Depuis cette époque, la paroisse a été desservie par le curé de Berneuil ou de Saint-Vaulry.
L'église, dans le sanctuaire, conserve sa voûte gothique à nervures rondes, pendant qu'elles sont prismatiques dans les deux travées de la nef. On a gravé sur sa porte la date 1658, c'est probablement à cette époque qu'a été refait le pinacle à deux ouvertures qui la surmonte. De nouvelles réparations y ont été faites en 1891, époque à laquelle elle a reçu un nouvel autel.
Cette église possède une petite statue de la Sainte-Vierge tenant l'Enfant-Jésus sur ses genoux ; elle est en bois, couverte de cuivre doré et émaillé, enrichie de pierreries dont la plupart ont disparu. Cette oeuvre semble dater du XIIIe siècle ; la tradition locale veut qu'elle ait été apportée de Palestine par un croisé.
A côté de l'église est le manoir des commandeurs, construction rectangulaire avec tour ronde au milieu qui contient l'escalier. Le 17 septembre 1587, il fut pris par une bande de quinze à vingt individus se disant de la religion réformée, qui non seulement le pillèrent complètement, mais encore tuèrent Jacques Melhaud, fermier de la commanderie.
En 1601, il y avait près du bourg du Breuil-au-Fa la chapelle de Notre-Dame de Grâce ; elle était peut-être détruite en 1735, car on indique alors à sa place la Croix de Notre-Dame.
Archives départementales de la Haute-Vienne — Dictionnaire Lecler — v1 du 13/10/2014
André Leclerc. Dictionnaire Historique et Géographique de la Haute-Vienne. Limoges, 1902-1902.
Brumetz (02)
Fief de l'Hôpital de BrumetzDépartement: Aisne, Arrondissement: Château-Thierry, Canton: Neuilly-Saint-Front — 02
Fief de l'Hôpital de Brumetz
Le fief de Brumetz était situé sur la paroisse de ce nom, à une lieue de Moisy. Il se composait d'une ferme et de 150 arpents de terre. La ferme se trouvait devant le cimetière du village, le long du chemin de Gandelu.
Ce domaine où le Commandeur avait toute justice, haute, moyenne et basse, s'était formé à l'aide de plusieurs acquisitions faites par les Hospitaliers dans le cours du XIVe siècle, des religieux du prieuré de la Sainte-Trinité, résidants à Cerfroid, dépendance de Brumetz.
Ce prieuré avait reçu la plus grande partie de ses biens et revenus, de Gauthier de Châtillon, comte de Portien et connétable de France.
Ce seigneur leur avait donné, en 1310, des terres dans sa seigneurie de Brumetz et des droits d'usage dans les bois de Cerfroid, Gandelu et Passy-en-Valois.
Gandelu
Domus Hospitalis Gandelu
Il avait en outre amorti tout ce que le prieuré possédait dans la châtellenie de Gandelu, à la charge de faire dire pour lui deux messes du Saint-Esprit chaque année, aussi longtemps qu'il vivrait, et après sa mort, deux messes de requiem.
Le revenu de Brumetz était, en 1757, de 1,000 livres; et en 1783, de 1,700 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Buch (33)
Commanderie de BuchDépartement: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Domus Hospitalis Buch
Bux ; Beux [1346]; Buz [1488]; Saint-Jean-de-Buch
La paroisse de Saint-Jean-de-Buch, située dans la juridiction de Pommiers et qui fait actuellement partie de la commune de Saint-Sulpice-de-Pommiers, était bornée, à l'est et au sud-est, par le ruisseau de La Vignague qui la sépare de Saint-Romain, de Saint-Hilaire-du-Bois et de Foucaude elle était limitée au sud, par Saint-Félix-de-Pommiers ; à l'ouest, par Saint-Sulpice-de-Pommiers et, au nord, par une portion de la paroisse de Saint-Romain.
Buch était d'abord une commanderie de l'ordre du Temple et ensuite de celui de Malte, et dépendait du Temple de Bordeaux.
Elle était annexée à Mauriac; le commandeur de Bordeaux était grand décimateur de ces deux paroisses ; il en affermait les dîmes, ainsi qu'il résulte d'un bail de l'année 1359.
L'église a été démolie en 1855 et le portail a été transporté dans une propriété particulière (1).
1. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 342 r°, et notes manuscrites de M. Judde de La Rivière.
— Je n'ai pas pu savoir chez qui se trouve ce monument.
Les notes que j'ai pu me procurer sur Saint-Jean-de-Buch ne me permettent pas d'écrire une notice suivie sur cette paroisse ; je ne peux planter que quelques jalons qui signaleront la route à ceux qui viendront après moi.
En 1280, avant la destruction de l'ordre du Temple, noble Antoine de Gourdon donna à l'hôpital de Saint-Jean-de-Buch une terre confrontant au chemin qui conduit de Sauveterre à Pommiers, à celui qui se dirige de Saint-Brice au moulin du Pian et à la rulhe de Buch (2).
2. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 328 v°.
— Ce moulin est peut-être le même que le moulin de Buch.
Cette rulhe doit être le ruisseau qui descend de la paroisse de Saint-Sulpice, passe au sud de l'église de Buch et se jette, non loin de dans la Vignague.
En 1315 le commandeur de Sallebruneau baille à cens à Rampnol Aymeric une conquate de vigne près du ruisseau du Pimpin (3). Ce ruisseau est peut-être le même que la rulhe de Buch, à moins que ce ne soit celui qui sépare Buch de Saint-Félix.
3. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°
Au milieu du XIVe siècle, le commandeur de Buch et le seigneur de Pommiers se disputaient le droit de justice dans les terres de l'hôpital. Après un long procès, il fut arrêté, par transaction passée le 11 octobre 1346, entre frère Bertrand de Sauvagnac, grand commandeur des maisons d'Agenais, Bordelais et Bazardais, au nom dudit hôpital, et Guillaume-Sans et Amanieu de Pommiers, que le commandeur exercerait dans la paroisse de Buch la petite justice de cinq ou de six sous ; mais si un habitant de Buch lésait un sujet de la juridiction de Pommiers ou réciproquement, l'amende serait partagée entre l'hôpital et la seigneurie ; que les seigneurs de Pommiers auraient la haute justice et les amendes de 65 ou 66 sous ; que les feudataires et habitants de Buch feraient les corvées avec ceux de la seigneurie, telles que ponts, réparations de chemins et clôture du château en temps de guerre. Les témoins de cette transaction étaient tous de grands personnages des environs frère Raymond de Sauvagnac, commandeur de Sallebruneau, Bernard, seigneur de Semens, Gaillard de Laubesc, Jordanh de Puch, Jordanh et Bernard de Puch, ses fils, Gaillard de Saint-Michel, Guillaume de Puch, Vidal de Ségur, etc., tous damoiseaux (4).
4. Archives départementales, Ordre de Malte, cartons et répertoire des titres, folio 331 r°.
Pendant les cent années qui suivirent cette transaction la guerre était permanente et nous ne trouvons, en fait de documents, que quelques baillettes consenties par les commandeurs. Les conquates de terres où les mesalhades de prés baillées confrontaient, en 1376, à Pierre de Ligardes, en 1385, à Gautier ou Gontier de Puch, et au ruisseau du Pimpin, en 1450, au ruisseau du moulin de Buch et à la Vignague vieille (5).
5. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°, 330 et 331 r°.
Nous avons fait connaitre dans la notice sur Mauriac (6) la transaction que le curé de cette paroisse et de Buch, son annexe, lequel prenait le titre de vicaire perpétuel, passa avec ses paroissiens le 10 juillet 1470 ; alors la Guyenne et surtout la partie du diocèse de Bazas qui nous occupe commençait à voir cicatriser les plaies profondes que leur avait faites la guerre de Cent ans ; alors les commandeurs de Saint-Jean-de-Jérusalem, les abbés de tout ordre et les seigneurs laïques faisaient tous leurs efforts pour repeupler leurs domaines déserts ; ils y appelaient des tenanciers qui, répondant à leurs proclamations, accouraient des pays où la guerre avait moins sévi, espérant (leur espoir n'était jamais déçu) trouver des terres plus fertiles que celles qu'ils abandonnaient, et qu'on leur baillait à des conditions très avantageuses. Nous avons déjà fait remarquer que les baillettes (*) à fief nouveau de cette époque sont particulièrement curieuses en ce que les tenanciers prenaient non quelques journaux de terre, mais des domaines de cinquante, cent et jusqu'à trois cents journaux, dans lesquels ils s'engageaient ordinairement à bâtir une maison. Les descendants de ces tenanciers se reconnaissent à leurs noms étrangers à l'idiome gascon. Les familles du pays, décimées par la guerre, se contentaient de leurs terres qu'elles cultivaient déjà avec peine et n'en désiraient ou n'en pouvaient prendre d'autres. Ainsi, en 1478, Pierre Martin et Jean Boucalade prirent à cens nouveau, du commandeur de Sallebruneau qui administrait aussi Buch, 200 journaux de biens-fonds dans cette dernière paroisse (7).
6. Actes de L'académie, 43e année, 3e trimestre, page 360.
7. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 330 v°.
* Terre offerte par un seigneur à son serf, qui obtenait au passage sa liberté.
En 1480, André Coulon en prit 100 situées dans la même paroisse, au lieu nommé à l'Home-mort [Orme mort] (8); En 1485, Maurice Neyron, 53 journaux et Guillaume Chaubet, 100 (9).
8. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 330 v°.
9. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 331 v°.
Ainsi 453 journaux de terre, sans compter ceux signalés dans les baillettes qui n'existent plus ou que nous ne connaissons pas, étaient, dans la petite paroisse de Buch, non cultivés à la sortie de la guerre de Cent ans.
Lorsque les documents qui attestaient la possession des terres par le seigneur dominant, existaient, les actes de baux à fief nouveau se passaient sans difficulté ; mais il n'en était pas toujours ainsi. Les belligérants ne s'étaient pas contentés de piller, de dévaster et de tuer, ils avaient souvent incendié les chaumières et les châteaux, et les papiers avaient été brûlés avec les meubles il fallait faire des enquêtes pour retrouver les possesseurs des propriétés et des recherches dans les minutes de notaires qui avaient eu la chance d'échapper au désastre.
C'est ce que fit Bernard Gros, chevalier de Saint-Jean, commandeur de Sallebruneau, Mauriac et Buch. Il s'adressa à Gaston de Montferrand, seigneur dudit lieu et de Langoiran, conseiller et chambellan du roi, sénéchal de Bazadais, qui, le 9 novembre 1487, manda à Me Jean Godin, notaire royal de Sauveterre, de rechercher dans ses minutes et celles de ses collègues les actes qui regardaient la commanderie de Sallebruneau et les membres en dépendant, actes qui avaient été perdus pendant les guerres et de les mettre en forme authentique (10).
10. Archives départementales, Ordre de Malte, cartons.
Nous avons vu dans la notice sur Saint-Genis-du-Bois que Gaston de Foix, seigneur de Bénauges, fit faire en 1488 une enquête pour reconnaître ce qui, dans ses domaines, appartenait à l'ordre de Malte.
Le commandeur de Buch levait certaines dimes dans la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers ayant été troublé dans cette perception par un nommé Motard, il s'en plaignit au Conseil du roi, et Louis XI, par lettres de 1498, manda au sénéchal de Bazadais de lui rendre justice (11).
11. Archives départementales, répertoire des titres, folio 308 v°.
Si après la guerre de Cent ans, le pays étant ruiné et bien des titres de propriété ayant été perdus, il avait été difficile aux commandeurs de l'ordre de Malte, comme aux autres seigneurs de la basse Guyenne de bien reconnaître leurs fiefs et de faire valoir leurs droits pour bailler leurs terres incultes à de nouveaux tenanciers, des difficultés analogues surgirent, après les guerres de religion ; les capitaines des divers corps belligérants, soit huguenots, soit catholiques, les nouveaux enrichis, les nouveaux anoblis, les audacieux s'étaient, à la faveur des troubles, emparé de certaines propriétés, en avaient joui longtemps impunément, et ce n'est pas sans peine que les vrais propriétaires parvenaient à rentrer dans les droits qui leur appartenaient. D'autres fois des tenanciers, membres d'anciennes l'amiffes nobles, avaient pendant de longues années négligé de faire à leurs châtelains homdes terres nobles qu'ils tenaient d'eux ou de reconnaître des fiefs roturiers. C'est pour un fait de cette nature que le commandeur de Buch fut obligé d'intenter à Jean de Ligardes, écuyer, sieur de Meyraut (12), habitant de Buch, et appartenant à une des plus anciennes famille des environs de Sauveterre, un procès qui se termina, le 2 juillet 1625, par un arrêt du parlement de Bordeaux condamnant le tenancier à passer en faveur du commandeur une nouvelle reconnaissance des biens compris dans une autre reconnaissance du 8 octobre 1485 (13).
12. Meyraud est une maison située au nord de l'ancienne paroisse de Buch. On trouve dans les archives de la famille de Foussat et dans celles de M. de Cournuaud : Jean de Ligardes, sieur de Meyraud, en 1655 et 1661 ; et dans les archives départementales: Familles, François de Ligardes, écuyer, sieur de Meyraut, juridiction de Pommiers.
13. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 337 v°.
Les guerres de religion avaient bouleversé les idées, désorganisé la société et brutalisé les mœurs, aussi le XVIIe siècle est-il extrêmement curieux à étudier en détail.
Il n'est peut-être pas une famille dans laquelle on ne trouve, à cette époque, ce que nous appellerions aujourd'hui un assassin ou un assassiné, ou bien un personnage que notre police correctionnelle condamnerait à la prison. La nécessité d'être toujours sous les armes, pour défendre sa vie et ses propriétés, avait habitué les hommes d'alors à n'attendre de justice que de leur épée et de leur audace. Les duels fréquents et meurtriers décimaient la noblesse. Des familles ennemies, nobles ou roturières, aidées d'amis et de domestiques, se donnaient rendez-vous, se battaient et quelques hommes restaient toujours sur le carreau. Des gens armés d'épées, de mousquets et de bâtons, embusqués dans un bois, derrière une haie, un mur, ou dans des maisons, attaquaient au passage, comme des voleurs de grand chemin, un voisin auquel ils en voulaient ; et la justice était souvent, presque toujours, impuissante à réprimer de tels excès ; les édits, si sévères contre les duellistes, n'arrêtaient presque personne. Des disputes scandaleuses avaient lieu dans les églises pendant les offices, à propos des droits de bancs ou de prééminences. Des ecclésiastiques eux-mêmes se laissaient aller quelquefois à la violence de leur caractère et causaient des scandales qui soulèveraient maintenant l'indignation générale ; c'est ce qui arriva à Buch en 1689 : M. Raffard, curé de Mauriac et de Buch, son annexe, du consentement du vicaire général de Bazas, en l'absence de l'évêque, avait traité avec messire Laurans, curé de Foncaude, pour qu'il se chargeât de faire le service de Buch. Laurans, admonesté par le curé de Mauriac pour s'être mal acquitté de cette fonction, demanda son remplacement, et Bernard Billon, le curé de Saint-Hilaire, prit sa place, toujours avec le consentement du vicaire général mais messire Laurans se fit autoriser, sans prévenir personne, par l'évêque de Bazas et le 20 février 1689, premier dimanche de Carême, il se rendit à Buch, entra dans l'église pendant que son remplaçant, revêtu de ses habits sacerdotaux, instruisait le peuple, et, par violence, le fit déshabiller et prit sa place. Le curé de Mauriac fit signifier par huissier dénonciation à ses supérieurs ecclésiastiques de la conduite du sieur Laurans. Nous ne savons pas comment se termina cette affaire.
Le curé de Saint-Hilaire devait administrer Buch pendant quinze mois, recevoir le casuel de la paroisse et donner pour tout ce temps 69 livres au curé de Mauriac (14).
14. Notes manuscrites de M. Judde de La Rivière.
Nous avons vu dans la notice de cette dernière paroisse, que ses curés ne faisaient pas toujours avec ponctualité le service de leur annexe, et qu'en 1763 une femme, décédée à Buch, resta trois jours sans sépulture (15). Depuis longtemps ce service devait être fort irrégulièrement fait. Il faut peut-être en attribuer la cause principale à l'éloignement des deux paroisses (onze kilomètres au moins par des chemins épouvantables), cependant les commandeurs avaient abandonné au vicaire perpétuel les fruits décimaux de Buch ; et, à la suite d'une visite générale de l'ordre en 1759, le commandeur de Bordeaux usa de toute son influence pour faire pourvoir l'annexe de Buch d'un vicaire perpétuel ; il prit, en 1772, conseil de l'Ordre à Paris pour voir de quelle manière on pourrait mettre à exécution l'ordonnance qu'il avait donnée à ce sujet. Le conseil y trouva de grands inconvénients et dit que c'était aux paroissiens à se pourvoir par devant l'ordinaire aux fins de la désunion des deux curés. Le commandeur n'y apporta aucun obstacle (16), mais il est probable que rien ne fut fait et que les paroissiens de Buch attendirent en vain. Buch est maintenant réunie à la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers au spirituel comme au temporel.
15. Actes de l'académie, 43e année, 5e trimestre, page 363.
16. Archives départementales: Ordre de Malte, registre n° 494, page 59 r°.
Moulin de Buch
Moulin de Buch [1329 et XIVe siècle] ; Moulin de Bux [1430], Moulin de Labarthe ou de Canterane [1659 et 1691]
Ce moulin était situé sur le ruisseau de la Vignague, qui quelquefois, au XVIIe siècle, est appelé ruisseau de Canterane à son passage dans la commune. Il appartenait aux chevaliers de Malte ; en 1329 le commandeur de Sallebruneau le bailla à cens à Guillaume Champaud, au devoir de 14 conques de froment (17). Il ne paraît pas avoir chômé ou du moins avoir été démoli pendant la guerre de Cent ans ; car il est cité dans un acte de 1451 à propos de l'accensement d'un pré qui y confrontait (18).
17. Archives départementale: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°.
18. Archives départementale: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 329 v°.
Cependant, en 1485, il fut baillé à fief nouveau à Guillaume Chaubet ou Chaulet (19), au devoir de quatre francs bordelais, deux boisseaux de froment, autant de seigle, quatre gélines et deux manœuvres. Chaubet prit aussi 100 journaux dans la paroisse de Buch (20). Tout en restant tenancier direct et responsable du moulin de Buch et le reconnaissant du commandeur, Chaubet le vendit, le 27 février 1491, à Pierre Grégoire ou Gruger pour la somme de 30 francs bordelais. Le moulin, dit l'acte, est mouvant d'honorable et discrète personne frère François Royault, commandeur de Bux. Sa rente était alors de 4 pugnerées (21) de froment, 4 de méture, mesure de Pommiers, et 2 gélines de rente annuelle portée à Buch (22). Le même jour le commandeur approuva cette vente (23).
19. Guillaume et ses descendants sont, dans les différents actes que j'ai consultés, nommés tantôt Chaulet, tantôt Chaubet, de sorte qu'il ne m'est pas possible de savoir s'il appartenait à la famille Cholet, dont j'ai eu très souvent à parler dans cet ouvrage.
20. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 331 v°.
21. La pugnerée valait un demi-boisseau.
22. Archives départementales: Ordre de Malte, cartons.
23. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 338 v°.
De Pierre Grégoire, le moulin passa bientôt à Guillaume Casieux qui le reconnut de frère Etienne Guillon, commandeur de Buch, le 8 octobre 1495. Plus tard, le 27 février 1525, Jean de Ligardes, seigneur de Rousset, le reconnut à son tour.
A la fin du XVIIe siècle, il appartenait encore à ses descendants, qui eurent des difficultés pour le paiement de la rente dont il était chargé, de sorte que Antoine Chaubet, comme tuteur des enfants de Jean Chaubet, descendant de Guillaume Chaubet, premier tenancier du moulin, n'ayant pu payer au commandeur les rentes ni les arrérages qu'il lui devait depuis vingt-neuf ans, celui-ci, voulant consolider l'utile seigneurie avec la directe, attaqua Chaubet, qui appela en garantie messire François-Hector Poussard de Lignières et sa femme, Jeanne de Chartres d'Arpaillan, représentant les Ligardes.
Après avoir été quelque temps en procès ils transigèrent le 21 juillet 1691 ; Poussard et sa femme reconnurent du commandeur qui leur abandonna dix-neuf années d'arrérages, et ils payèrent pour ces arrérages et les frais la somme de 473 livres 10 sous (24).
24. Archives départementales: Ordre de Malte, répertoire des titres, folio, fo 342 v°.
Depuis lors les documents m'ont fait défaut pour conduire jusqu'a nos jours l'histoire du moulin de Buch.
Le Sendat
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: La Réole - 33
Sur le bord de l'ancienne route de Sauveterre à Saint-Brice, s'élevait une chapelle où existait, dit-on, une statue miraculeuse de la sainte Vierge. Cette chapelle est détruite et la statue de Notre-Dame, d'après la tradition, aurait été sauvée par Mme Heyraud de La Hourtique et déposée dans l'église de Saint-Léger après le rétablissement du culte (8).
8. Notes de M. Judde de La rivière.
Le Sendat appartenait en 1717 à Me François de Vitrac, avocat au parlement de Bordeaux (9). Cette maison fut probablement anoblie plus tard et possédée, en 1773, par Jean Royre qui, dans une reconnaissance consentie en faveur du commandeur de Villemartin, est qualifié seigneur de la maison noble du Sendat (10).
9. Archives de la famille de Solmillihac.
10. Archives départementales: Ordre de Malte. Villemartin, registres et cartons.
Cabaley
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne, Commune: Saint-Léger de Vignague - 33
Le domaine de Cabaley appartient depuis longtemps à un membre de la famille de Malet de Maupas, branche des Malet de Roquefort.
Vers 1750, la paroisse de Saint-Léger payait des rentes au roi, à Mme de Chalons, dame de Maison-Noble, à M. de Bonneau, seigneur de Madaillan, à M. de La Faurie, seigneur de Pommiers à M. du Val, seigneur de La Guate, à l'abbé de Blazimont, à M. du Roy, baron de Brugnac, à messire de Puch de Lugagnac, et au commandeur de Sallebruneau (11).
11. Notes de M. Judde de La Rivière.
Juridiction de Pommiers
Nous n'avons pas à nous occuper pour le moment du chef-lieu de la juridiction de Pommiers, qui est situé dans la paroisse de Saint-Félix-de-Pommiers, faisant partie de l'archiprêtré de Rimons. Cette juridiction avait deux paroisses appartenant à l'archiprêtré de Jugazan Saint-Sulpice-de-Pommiers et Buch. Cette dernière était une commanderie de l'ordre de Saint-Jean.
Saint-Sulpice-de-Pommiers
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Sauveterre-de-Guyenne - 33
Cette paroisse, dont les productions ne diffèrent pas de celles de ses voisines, auxquelles elle ressemble aussi par son aspect, était bornée, à l'est, par la paroisse de Buch ; au sud, par celle de Saint-Félix-de-Pommiers ; à l'ouest, par Castelvieil et Saint-Brice ; au nord, par Saint-Romain.
Elle était autrefois traversée par la grande route de Sauveterre à Saint-Macaire.
Je n'ai trouvé que quelques notes éparses sur cette paroisse, dans laquelle n'existaient pas de maisons nobles. Les dimes y étaient levées par le seigneur de Pommiers et par les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem. Voici par ordre chronologique les notes que j'ai pu recueillir et qui ne permettent pas d'esquisser la moindre notice suivie ; telles quelles, elles serviront à ceux qui, plus heureux que moi, auront pu mettre la main sur des papiers que j'ai cherchés en vain. On verra dans ces notes, qu'autrefois la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers n'était pas tout entière dans la juridiction de Pommiers, mais que sa partie septentrionale appartenait à celle de Sauveterre et que les de Ligardes, les du Val, les de Fisson, les Puymaignan, etc., y avaient des fiefs nobles et des terres en roture.
Le 17 juillet 1320, Guillelme de Moyssidan, fille d'Hélie de Moyssidan, vendit avec l'autorisation d'Arnaud de Lugagnac, damoiseau, son mari, des terres et des vignes, dans la paroisse de Saint-Sulpice, en la juridiction de Sauveterre (1).
1. Archives du château de Brugnac.
1498. Lettres de Louis XI au sénéchal de Bazadais pour faire jouir le commandeur de Buch des dîmes de la paroisse de Saint-Sulpice, dans la perception desquelles il avait été troublé par le nommé Motard (2).
2. Archives départementales, Ordre de Malte, répertoire des titres, folio 308 v°.
1519. Baillette consentie par noble François de Puymaignan, écuyer, seigneur de La Salle, près Sauveterre, à Marguerite Gramida, d'une pièce de vigne, située dans la paroisse de Saint-Sulpice, juridiction de Sauveterre, près du chemin qui conduit de Sauveterre à Daubèze (3).
3. Archives départementales, Ordre de Malte, Cour des Aides, cartons.
Le 16 janvier 1524, François de Fisson, sieur du dit lieu, habitant de la paroisse de Capian, en mariant son fils Simon de Fisson avec Isabeau de Tournier, fille de noble Jean de Tournier, écuyer, sieur du dit lieu, et d'Anne de Ligardes, habitants de la paroisse de Mauriac, lui donne, dans le cas où il ne pourrait demeurer avec lui comme il en était convenu, la jouissance de tous les biens qu'il possédait dans la paroisse de Saint-Sulpice-de-Pommiers (4).
4. Archives du château de Rougerie. Les Fisson, qui plus tard se divisèrent en plusieurs branches, possédaient au XVIIe et au XVIIIe siècle les maisons nobles de Rougerie, à Camiac, et de Monnavau, à Faleyras.
Sources : Gères, Jules de. Actes de l'Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux. 3e série. 46e année. Paris 1884. BNF
Burgaud (31)
Commanderie du BurgaudDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Grenade, Commune: Le Burgaud — 31
commanderie Le Burgaud
Dans la région ondulée s'étendant entre la Save et la Garonne et qui forme comme une ceinture aux vastes plaines du Comté de Toulouse du côté de la Gascogne, l'abbaye d'Aniane, antique et célèbre monastère du diocèse de Maguelonne, possédait jadis deux églises, « Sainte-Marie de Maurent » et « Sainte-Marie de Folcarde », dont les dîmaires se confondaient presque et devaient former dans la suite le territoire de Burgaud.
Les moines, cédant à l'enthousiasme général pour la croisade, firent don, dans la première partie du XIIe siècle, à l'Ordre de Saint-Jean de cette possession lointaine, que son éloignement devait rendre du reste assez peu productive pour eux. Le quatrième jour des nones de juin 1123, Ermengaud, par la grâce de Dieu, abbé d'Aniane, et Raymond Aldebert, prieur de ce couvent, firent cette donation « au seigneur Guirald (Gérard), prieur de l'Hôpital « de Jérusalem à Toulouse, à ses successeurs et aux baillis que la prudence priorale pourra établir dans ces lieux à l'avenir. »
L'abbé mit pour condition à sa libéralité, que toutes les fois que ces baillis (précepteurs) reviendront du chapitre que les Hospitaliers tiennent chaque année aux environs de la Pentecôte, ils s'arrêteront à son couvent, pour lui payer une redevance de vingt sols « en bons deniers molgoriens; » si le paiement n'était pas fait trente jours après la fin du chapitre, les moines auraient le droit de faire saisir ces territoires pour recouvrer ce qui leur serait dû.
Par eux-mêmes, ces nouveaux domaines de l'Ordre de Saint-Jean n'avaient pas une importance suffisante pour pouvoir être érigés dans le principe en Commanderie, et les dîmaires des deux églises du Burgaud continuèrent à être administrés directement par le Prieur de Toulouse, en attendant que de nouveaux accroissements de territoire permissent de prendre un parti à cet égard.
C'est ce qui arriva dans les premières années du siècle suivant. Le Burgaud, place fortifiée, assez importante, appartenait à une famille féodale, dont le donjon patrimonial s'élevait à quelque distance de là, dans le voisinage de l'abbaye de Grandselve, celle des seigneurs de Cobirac. Son chef, Bertrand, se rendit dans l'église de l'Hôpital Saint-Remy de Toulouse, le 14 septembre 1214, pour y recevoir l'humble habit de l'Ordre des mains du Prieur, Bernard de Capoulège, et faire cession en même temps de tout ce qu'il possédait au Burgaud, terres, vassaux, oblies, ainsi que de sa portion de suzeraineté sur la ville et le château. Cette augmentation si considérable des domaines de l'Hôpital de ce côté eut pour conséquence immédiate la création de la Commanderie du Burgaud, dont le premier précepteur fut ce même chevalier, Bertrand de Cobirac, déjà élevé à la dignité de Prieur de Toulouse.
Ce fut lui qui, en 1244, régla avec les autres membres de sa famille, Sanche, Gérald, Armand de Cobirac et Bernard de Saint-Lauffary, le partage de leurs droits avec ceux de l'hôpital sur la place et le territoire du Burgaud.
D'après ce traité, les habitants devront aux seigneurs « une demi-quarte d'avoine, 4 poules, une fougasse « suffisante pour le repas de 2 chevaliers et un quarteron « de leur meilleur vin, » redevances dont le tiers appartenait à l'hôpital ; ils devront de plus « prêter assistance aux seigneurs dans les guerres que ceux-ci pourraient entreprendre dans le Gimoès, à moins que ce ne fût contre le comte ou l'évêque de Toulouse, le seigneur Bernard Jourdain de l'Isle, ses frères ou Odon de Terride. »
Les seigneurs de Gobirac devront protéger les vassaux de l'hôpital qui seront tenus de leur côté « à leur vendre le pain, le vin, la viande et l'avoine pour l'alimentation de la garnison, s'ils en avaient besoin. »
Ce pacte solennellement juré par les parties fut conclu le 12 février 1224 (1225), en présence de Gaillard de Quaterpech, de Fourtanier de Sabolène et de Martin de Posquière.
Les fondateurs de la ville du Burgaud avaient dû se dessaisir dès le principe en faveur des habitants d'une partie des droits seigneuriaux. Car nous voyons les consuls de cette ville céder au même commandeur, Bertrand de Cobirac, le droit de banalité du four; les Hospitaliers se chargeant de faire cuire le pain des habitants, qui s'engagèrent à leur donner, pour le fournage, la seizième partie de la pâte ou 2 deniers par setier à leur choix. Ces derniers qui croyaient sans doute faire par là un acte de générosité envers l'Ordre lui imposèrent en définitive un marché très onéreux, car les 2 deniers qu'ils payaient toujours de préférence devinrent, à cause de la dépréciation monétaire, une rétribution tellement illusoire que les Commandeurs renoncèrent d'eux mêmes, dans le XVIIIe siècle, au droit de banalité du four.
Après la mort de Bertrand de Cobirac, ses parents disputèrent à son successeur la juridiction du Burgaud. Les arbitres nommés pour rétablir la paix décidèrent que le Commandeur aurait la haute justice et que ses compétiteurs ne pourraient exercer la basse justice que concurremment avec lui. Cette sentence reconnût de plus au Commandeur la possession « de l'emplacement situé près de la barbacane de la ville, ainsi que de la métairie construite du côté du cimetière des lépreux. » (2e jour des calendes de décembre 1252)
Les deux derniers représentants de la famille de Cobirac résolurent de se défaire des possessions et des droits qu'ils avaient encore au Burgaud; le seigneur Izarn-Jourdain de l'Isle se rendit dans cette ville pour en devenir l'acquéreur. A cette nouvelle, grand émoi parmi les Hospitaliers, qui prévoyaient dans le partage de l'autorité avec un aussi puissant voisin de graves difficultés pour l'avenir. Le Commandeur, Bernard de Roux, se rend dans la salle où les seigneurs sont en train de conclure le marché, et proteste contre cette vente; c'est au nom de Dieu, du Pape, du roi de France, de Messeigneurs « les pauvres de l'Hôpital, » que le chevalier de Saint-Jean défend au seigneur Jourdain de poursuivre son entreprise, en le menaçant, s'il y persiste, de s'y opposer même par la force (1274). Les menaces du précepteur produirent-elles leur effet ?
Il est permis d'en douter; car nous retrouvons quelque temps après le seigneur Izarn partageant la juridiction du Burgaud avec le Commandeur Gérard de Colomb, sans que la suite semble justifier les craintes des Hospitaliers à cet endroit.
Le Grand-Prieur de Saint-Gilles, Guillaume de Villaret, accorda en 1296, aux habitants du Burgaud, une charte de privilèges qui commence par cette observation remarquable: « Plus la ville augmentera par suite des libertés accordées aux habitants, plus la maison de Saint-Jean prospérera aussi », observation qui résume la politique des seigneurs féodaux à cette époque. Cette charte leur concédait les droits d'usage et de dépaissance dans les bois étendus que l'Hôpital possédait à Montez, dans la juridiction de la ville.
Quelques années plus tard, la paix n'existait déjà plus entre les Commandeurs et les consuls. Quelques points non résolus dans la charte de commune, concédée lors de la fondation de la ville et que les Hospitaliers, qui y furent étrangers, ne nous ont pas conservée, furent l'objet de ces discussions. Les magistrats municipaux du Burgaud signalèrent avec une indépendance digne de remarque, les abus introduits par le précepteur Eléazar de Rozan ou ses prédécesseurs, et protestèrent vivement contre les infractions tentées contre leurs libertés ou les usages généralement admis alors; ils se plaignaient, entre autres choses, des sommes que tout condamné était obligé de fournir tant pour son emprisonnement que pour les écritures du greffier; ils réclamaient encore contre les droits de fournage exigé par les Hospitaliers pour le gâteau, désigné, sous le nom de pain de Noël ou de l'Epiphanie.
Le chevalier Pierre de Florence, précepteur de Toulouse et lieutenant du Grand-Prieur de Saint-Gilles, évoqua les deux parties à son arbitrage et rétablit les choses dans leur état normal (13 juin 1306).
Les archives du Burgaud nous relatent un épisode assez intéressant qui nous permet de jeter un coup d'oeil sur les moyens employés par la politique royale à l'égard des provinces du Midi. Nous avons vu dans bien des endroits, nos rois élever des villes sur leurs domaines directs et entrer ailleurs, aussi souvent que possible, en paréage pour l'érection des bastides avec les seigneurs qui leur achetaient leur concours par la cession d'une partie de leur juridiction. C'est ce moyen qu'employèrent avec tant de bonheur les officiers du comte Alphonse et plus tard du roi Philippe III. Par cette politique sage et habile, l'autorité royale se substituait, pour ainsi dire, à celle des seigneurs féodaux et gagnait tous les jours du terrain, sans effrayer personne et sans soulever de protestations. Les heureux résultats de cette attitude nous sont encore démontrés par les échecs que subirent les officiers royaux, toutes les fois qu'impatients d'arriver à leurs fins ils voulurent remplacer la modération par la violence, ce qui amenait d'ordinaire un désaveu par l'autorité supérieure. La juridiction du Burgaud, appartenait, comme nous l'avons vu, au commandeur de l'hôpital et aux seigneurs de l'Isle.
Or cette ville était située dans le voisinage immédiat de Verdun, résidence du principal représentant de l'autorité royale dans le pays, le châtelain que nous trouvons désigné dans certains actes sous le nom de super-bailli pour le roi dans toute la châtellenie. Ce dernier ne pouvait voir sans dépit le Burgaud, seul dans tout le pays environnant, soumis aune autre autorité que la sienne; les fourches patibulaires des chevaliers de Saint-Jean, qui se dressaient à sa vue sur une éminence voisine, lui semblaient un défi permanent pour son pouvoir. D'un autre côté, les droits des seigneurs du Burgaud étaient incontestables; les actes authentiques et la longue possession rendaient impossible toute enquête à ce sujet et enlevaient au châtelain tout espoir de triompher par des voies judiciaires et même de chicaner ses voisins sur la validité de leurs pouvoirs. Il céda enfin à la tentation de recourir aux moyens violents, espérant peut-être entraîner par là ses adversaires à une lutte imprudente, dont l'issue eût bien pu leur être fatale. Une troupe de ses gens alla par ses ordres renverser les fourches dont la vue l'offusquait. A cette première tentative, les Hospitaliers ne répondirent qu'en les faisant immédiatement relever. Dans une seconde expédition commandée par le lieutenant du châtelain et le bailli de Verdun, les soldats du roi renversèrent de nouveau les fourches, les rompirent et les brûlèrent sur place, pénétrèrent ensuite dans la ville de Burgaud, forcèrent les prisons et enlevèrent un criminel pour le livrer à la justice de la cour de Verdun. Cette fois, les deux seigneurs de Burgaud, le précepteur Guillaume de Rotbald et noble Bertrand Jourdain de l'Isle, sans répondre à cet appel aux armes, allèrent porter leur plainte au sénéchal de Toulouse. Le juge de Verdun, délégué par ce dernier, fut obligé de leur donner raison. Dans la sentence rendue le 17e jour des Calendes de janvier (1314), il ordonna aux officiers royaux de faire relever les fourches patibulaires du Burgaud, et de réintégrer dans les prisons du commandeur le détenu qu'ils en avaient indûment enlevé. Pour se mettre désormais à l'abri de semblables tentatives, le commandeur Arnaud de Jor obtint du Roi des lettres de sauvegarde pour le Burgaud et ses dépendances (10 mai 1329).
A peu de temps de là, nous trouvons les Hospitaliers possédant en seuls la seigneurie du Burgaud; les descendants de Bernard Jourdain ayant sans doute consenti à leur vendre leur part de juridiction sur ce territoire.
Ce qui abonde surtout dans les nombreux cartons qui renferment les archives de la commanderie, ce sont les traces des luttes continuelles des consuls de cette ville contre les Hospitaliers. Tantôt c'était pour défendre leurs coutumes et leurs libertés qu'ils prétendaient menacés par les commandeurs et qu'ils obligeaient ces derniers à confirmer de nouveau (1311, 1320, 1321); tantôt c'était pour le paiement de quelques dîmes qu'ils refusaient et dont un arbitrage ou une sentence du Parlement venaient invariablement les condamner à s'acquitter (1355, 1360, 1607, 1654).
De toutes ces liasses nous nous bornerons à extraire l'autorisation accordée en 1494 parle chevalier Oddet des Ganges, en sa qualité de patron spirituel de la paroisse du Burgaud, de bénir une chapelle, qu'un vicaire perpétuel venait de faire construire en l'honneur de la Sainte-Trinité et de la Sainte Vierge, dans le cimetière situé hors des murs et « où il avait fait placer une grande image vulgairement dite de Pitié. »
Un inventaire fait par les délégués du Grand-Prieur, des meubles trouvés dans le château du Burgaud, à la mort de ce même commandeur en 1504, nous fait pénétrer dans l'intérieur de ces vieilles demeures féodales, dont la simplicité peut surprendre notre luxe moderne; nous entrons d'abord dans la grande salle, dont l'ameublement consiste en une table, un banc et des escabeaux ; puis nous passons dans la chambre d'apparat, « où est mort le dit seigneur, » garnie d'un lit, d'une table, de trois escabeaux et d'une chaise; dans un coffre sont déposés les bijoux du défunt, une boîte renfermant un « Agnus-Dei », une petite croix d'argent, 6 pierres précieuses et une chaîne en or: son vestiaire se composait « de 2 robes, l'une de brunette avec des fourrures blanches, l'autre de camelot avec des fourrures noires, d'un justaucorps de damas fourré de martres, d'un second de drap gris de Rouen fourré de blanquet. »
Les écuries contenaient le cheval bai de Monseigneur, que Dieu absolve ! Et son courtaud gris avec tous leurs harnachements. »
Les membres de la commanderie du Burgaud étaient les suivants: Aussiac, Belleserre, Drudas, Pelleporc, Puységur, Fajolles, Saint-André d'Esquérens.
Sa valeur quitte de charges était évaluée à la fin du XVIIe siècle à 4,400 livres.
Liste des Commandeurs de Burgaud
1220-1248. Bertrand de Cobirac.
1252-1253. Armand de Boutenac.
1256-1959. Bernard de Saint-Cire.
1261-1262. Azémar de Miramont.
1262-1265. Pierre Boyer.
1268-1271. Bernard Le Roux.
--------1273. Aldebert.
--------1281. Plerre Miguel.
--------1293. Gérard de Colomb.
1295-1599. Dalmace de Corneillan.
--------1306. Eléazar de Rozans.
1311-1316. Guillaume de Rotbald.
1320-1324. Raymond de Jor.
1351-1360. Arnaud de Jor.
--------1371. Jourdain de Lomagne.
--------1393. Bertrand des Roches (de Saxis).
1432-1435. Sanche de Lichardes.
--------1459. Pierre Ferrand.
1461-1468. Jacques de Brion.
1479-1480. Antoine de Murat.
1480-1481. Guy de Montarnal.
1481-1504. Oddet des Ganges.
1505-1516. Raymond de Balaguier.
1581-1521. Gabriel de Murat de Pomeyrols.
1522-1541. Honoré de Grâce.
1517-1560. François de Tannes Saigues.
1562-1577. François de Moreton Chabrilland.
1594-1607. Raymond de Gozon Mélac
1607-1616. Georges de Castellane d'Alluys.
--------1684. Jean de Bernuy gouverneur de la Cavalerie Maltaise, maistre d'hostel de son haltesse.
--------1635. Jean de Lansègue.
1648-1673. Henri de Guast.
1679-1688. François de Flotte.
1688-1706. Louis de Forbin d'Oppède
1707-1715. Elzéar de Sabran des comtes de Forcalquier.
1716-1718. Lazare de Rabasse-Vergons.
1725-1728. Jean-Baptiste de Vintimille des comtes de Marseille.
1733-1734. Henri de Thimbrun-Valence.
1734-1735, Charles de Roquefort Marquein.
--------1737. Jean de Glandevès-Canet
--------1751. N. de Rilhaumette.
1757-1765. Charles-Félix de Galéan Gadagne.
1782-1783. Le bailli de Ligondès.
1784-1785. Le chevalier de Parades.
1785-1789. Le bailli de Pennes.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Bus ou But (01)
Domaine de l'Hôpital de Bus ou ButDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Viriat — 01
Domaine de l'Hôpital de Bus ou But
— Territorium de Bu.
Teyssonge
Domus Hospitalis Teyssonge
— Au mois de mai 1272, Jean de Genost, damoiseau, en qualité d'administrateur de la maison des hospitaliers de Teyssonge, céda à Humbert, prieur de Treffort, tous les droits qu'il pouvait avoir sur le territoire de Bus ou But.
Archives du Rhône, titres de Malte, Tessonge, chapage II, nº 1.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Bus, hameau, commune de Viriat.
— Bu, 1272 (Cartulaire lyonnais, tome II, n° 691)
— Buz, parrochie Viriaci, 1468 (Archives de la Côte-d'Or, B 586, folio 395 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.