Hospitaliers   Maisons ou Hôpitaux   Hospitaliers

Hôpitaux et Maisons de l'Ordre de Malte
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Commanderies C

Cabas-Loumassès   (32)

Hôpital de Cabas-Loumassès
Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Masseube — 32


Hôpital de Cabas-Loumassès
Hôpital de Cabas-Loumassès


Dans le voisinage immédiat de Lalane-Arqué, les Hospitaliers possédaient un établissement entouré d'un vaste territoire. C'était l'hôpital de Cabas, petite commanderie, dont nous ignorons l'origine, et dont nous ne pouvons constater l'existence que vers le milieu du XIIIe siècle. La plus ancienne charte de ses archives nous transporte, le lundi après le dimanche de la sainte Trinité, de l'année 1257, dans la petite ville de Panassac et nous montre le seigneur Galaubias de Panassac, près du cercueil de son fils bien-aimé, Raymond Garsia, donnant à la maison de Cabas et au Commandeur, Guillaume de Lalane, une rente annuelle de 3 sols morlans, la faculté de dépaissance pour leurs troupeaux et le droit de chasse sur toutes ses terres, à la condition que les Hospitaliers célébreraient, tous les ans, à pareil jour, le service divin pour l'âme du défunt et que, se rendant sur son tombeau, ils y réciteraient des prières, suivant l'usage pratiqué de tous temps pour les seigneurs de Panassac.

Sabaillan


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Lombez — 32


Domus Hospitalis Sabaillan
Domus Hospitalis Sabaillan


De cette commanderie dépendait encore un établissement secondaire à Saint-Léon (?) et des fiefs assez considérables à Sabaillan.

Vers la fin du XIIIe siècle, le précepteur de Cabas, Bertrand Cadolhe, conçut le projet d'ériger sur son territoire une bastide et le soumit à l'approbation de Guillaume de Villaret, Grand-Prieur de Saint-Gilles. Muni de la charte, par laquelle son supérieur lui accordait tous les pouvoirs nécessaires, l'Hospitalier commença avec le noble seigneur, Centulle, comte d'Astarac, des pourparlers qui aboutirent à un traité de paréage, signé à Castelnau de Barbarens le 16 juin 1296. Par cet accord, le précepteur cédait au comte la moitié de la juridiction et de tous les revenus de Cabas, réservant seulement pour lui et ses successeurs la totalité des droits ecclésiastiques et de la seigneurie spirituelle; Centulle s'engageait de son côté à élever la bastide à ses frais et à respecter toutes les franchises dont jouissaient déjà les habitants. Chacun des successeurs du comte et du précepteur, en prenant possession de Cabas, devait être tenu de jurer qu'il respecterait pendant toute sa vie toutes les conditions de ce traité. Cette bastide, qui avait reçu de ses fondateurs le nom de Sainte-Grâce, reprit bientôt après son ancienne appellation de Cabas.

Dans la charte de procuration, dont nous parlions tout à l'heure, le Grand-Prieur Guillaume de Villaret, autorisait de plus le précepteur à traiter avec l'archevêque d'Auch, pour échanger les droits que l'hôpital possédait à Saint-Léon, contre la seigneurie spirituelle de la paroisse de Sabaillan. Cet accord, qui dût être conclu quelque temps après, en augmentant la puissance des Hospitaliers à Sabaillan, eût pour résultat d'inspirer de l'ombrage au seigneur temporel de cette localité, Dalmace de Sabaillan, avec lequel le précepteur B. Cadolhe, fut obligé de transiger pour la réglementation de leurs droits respectifs (1301).

La petite commanderie de Cabas-Loumassès, qui avait des dépendances à :

Sauveterre


Département: Gers, Arrondissement: Auch, Canton: Samatan - 32


Domus Hospitalis Sauveterre
Domus Hospitalis Sauveterre


Monléon


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Les Coteaux - 65


Domus Hospitalis Monléon
Domus Hospitalis Monléon


Castelnau-Magnoac


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Les Coteaux - 65


Hospitalis Castelnau-Magnoac
Hospitalis Castelnau-Magnoac


Fut accrue, après la suppression de l'Ordre du Temple, du membre de :

Lalanne-Arqué


Département: Gers, Arrondissement: Mirande, Canton: Astarac-Gimone - 32


Domus Hospitalis Lalanne-Arqué
Domus Hospitalis Lalanne-Arqué


Mais au bout de peu de temps, elle fut supprimée et alla se fondre dans celle de Boudrac.
Liste des Commandeurs de Cabas
-----1257. Wilhelm de Lalane.
1296-1301. Bertrand Cadolhe.
-----1328. Géraud de Lobens.
1397-1421. Jean de Bégordan.
Liste des Commandeurs du membre de Sabaillan
1465. Guillaume de Salies.
1536. Bernard Foucaud.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Cadarsac   (33)

Commanderie de Cadarsac
Département: Gironde, Arrondissement: Libourne, Canton: Libourne — 33


Commanderie de Cadarsac
Commanderie de Cadarsac


Après la suppression de l'Ordre du Temple, la Maison du Temple fut ajouté:

ArveyresTemple d'ArveyresTemple d'Arveyres


Et fut joint à la Commanderie de Cadarsac, seigneurie que les Hospitaliers possédaient dans les environs ; augmentée de la chapellenie de Saint-Jean de

FarguesHôpital de FarguesHôpital de Fargues


MauriacHôpital de MauriacHôpital de Mauriac


Elle forma une petite commanderie distincte et vint se fondre, après une courte existence, dans celle de Bordeaux.

En 1369, le cadavre d'un étranger fut trouvé sur le territoire de Cadarsac, où les Hospitaliers possédaient un château féodal et dont ils étaient seigneurs hauts justiciers. Le bailli du commandeur venait de faire procéder à son ensevelissement, lorsque le Prévôt royal du Pays d'entre-deux-mers crut l'occasion favorable pour chercher à s'emparer de la haute justice de Cadarsac, sur laquelle il élevait des prétentions peu justifiées; il se présenta avec ses hommes d'armes, pour exhumer ce cadavre et faire acte de haute juridiction, en procédant lui-même à sa nouvelle sépulture. Mais le Commandeur proteste hautement en faveur du maintien de ses droits et parvint à triompher de son adversaire.

Sur d'autres points, la lutte fut plus longue et plus difficile. Les Hospitaliers, à peine entrés en possession du domaine des Templiers à Arveyres, furent obligés, comme ces derniers l'avaient été précédemment, de défendre les droits, qui venaient de leur échoir, contre maintes prétentions rivales. C'est ainsi qu'en 1353, le noble et puissant baron, Bérard d'Albret, entre les mains de qui se trouvait alors la châtellenie de Vayres, reprit la discussion dont nous parlions tout à l'heure et, malgré le désistement consenti jadis par Guitard du Borg, il essaya d'enlever aux chevaliers la haute justice d'Arveyres. Après de longs pourparlers, une transaction fut conclue entre les deux parties: le commandeur devait avoir la haute justice, avec cette réserve que, s'il s'agissait, d'une peine de mort, le coupable devait être remis aux officiers du seigneur de Veyres, lesquels devaient procéder à l'exécution, en dehors des croix de la commanderie; les habitant d'Arveyres étaient exempts du service de garde et de guet au château de Vayres; chacune des deux parties s'engageait de plus à ne pas recevoir dans ses terres les vassaux de l'autre. Malgré cette transaction, qui paraissait définitive, nous voyons les mêmes difficultés suscitées de nouveau en 1480, aux commandeurs par « dame Jehane de la Tour », veuve du baron de Vayres, comme tutrice de ses enfants, Jehan et Gabriel d'Albret; une enquête faite à ce sujet par le sénéchal de Guyenne démontra la validité des droits des chevaliers et, quelques années plus tard, nous trouvons le commandeur, Pierre de Ribon, et messire de Ladouze, gouverneur du château de Vayres, occupés à replanter les croix de limites, qui séparaient les deux juridictions. Pendant cette période, d'autres voisins du lieu d'Arveyres tentaient de leur côté d'arracher quelques portions de ce riche domaine aux Hospitaliers. Les dîmes de cette paroisse leur furent inutilement disputées, successivement par l'abbé de la Faize (1353), par celui de ta Sauve Majeure (1372) et enfin paf les Chartreux du monastère de Notre-Dame de Beauclère (1498).
Le château des commandeurs à Arveyres était un sombre manoir féodal, qui avait conservé jusqu'à la fin son aspect guerrier, « entouré de hautes murailles, garnies de créneaux, et l'abord de son pont-levis protégé par un ravelin. »
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Caignac   (31)

Commanderie de Caignac
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Nailloux — 31


Commanderie de Caignac
Commanderie de Caignac


Membres:

Pompertuzat


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Montgiscard — 31


Domus Hospitalis Pompertuzat
Domus Hospitalis Pompertuzat


Aignes


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Cintegabelle — 31


Domus Hospitalis Aignes
Domus Hospitalis Aignes


Rival


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Revel, Commune: Avignonet-Lauragais - 31


Domus Hospitalis Rival
Domus Hospitalis Rival


Saint-Michel-de-Lanès


Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Salles-sur-l'Hers — 11


Saint-Michel-de-Lanès
Domus Hospitalis Saint-Michel-de-Lanès


Le Vivier


Département: Pyrénées-Orientales, Arrondissement: Prades, Canton: Sournia - 66


Domus Hospitalis Le Vivier
Domus Hospitalis Le Vivier


Saint-Quirc


Département: Ariège, Arrondissement: Pamiers, Canton: Saverdun — 09


Domus Hospitalis Saint-Quirc
Domus Hospitalis Saint-Quirc


Canens


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Montesquieu-Volvestre — 31


Domus Hospitalis Canens
Domus Hospitalis Canens


Cavalerie-de-Pamiers


Département: Ariège, Arrondissement et Canton: Pamiers — 09


Domus Hospitalis Cavalerie-de-Pamiers
Domus Hospitalis Cavalerie-de-Pamiers


Lagarde (31)


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Villefranche-de-Lauragais — 31


Hôpital de Lagarde
Domus Hospitalis Lagarde


Lagarde (09)


Département: Ariège, Arrondissement: Pamiers, Canton: Mirepoix — 09


Domus Hospitalis Lagarde
Domus Hospitalis Lagarde


Lagarde (65)


Département: Hautes-Pyrénées, Arrondissement: Tarbes, Canton: Bordères-sur-l'Echez — 65


Domus Hospitalis Lagarde
Domus Hospitalis Lagarde


Gardouch


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Villefranche-de-Lauragais — 31


Domus Hospitalis Gardouch
Domus Hospitalis Gardouch


Salles-sur-Garonne


Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Rieux-Volvestre — 31


Domus Hospitalis Salles-sur-Garonne
Domus Hospitalis Salles-sur-Garonne


Saverdun


Département: Ariège, Arrondissement: Pamiers, Canton: Saverdun — 09


Domus Hospitalis Saverdun
Domus Hospitalis Saverdun


Audinac


Département: Ariège, Arrondissement: Pamiers, Canton: Saint-Lizier, Commune: Montjoie-en-Couserans — 09


Domus Hospitalis Audinac
Domus Hospitalis Audinac


Saint-Girons


Département: Ariège, Arrondissement et Canton: Saint-Girons — 09


Domus Hospitalis Saint-Girons
Domus Hospitalis Saint-Girons


Salau


Département: Ariège, Arrondissement et Canton: Saint-Girons, Commune: Couflens — 09


Domus Hospitalis Salau
Domus Hospitalis Salau


Copadel, dépendance du Temple de Toulouse, située dans le territoire de Saint-Félix-de-Valflour (?)
Ciuraguel : (?)

Sur les hauts plateaux du Lauragais, à peu de distance de la commanderie de Renneville (31), se trouve le petit village de Caignac (31), dont aujourd'hui l'humble aspect dénué de tout caractère, ne répond guère à l'importance que lui attribuent ses anciennes et intéressantes archives.

Au commencement du XIIe siècle, dans le territoire appelé Caniag, s'élevait une église dont le dîmaire appartenait aux seigneurs de Laurac, sans doute ses fondateurs; tout autour de ce sanctuaire, le territoire avait été érigé en « Salvetat », c'est-à-dire en lieu de franchise.

Vers 1136, Guillebert de Laurac, sa femme dame Nave et leurs fils, Guillebert, Sicart, Gausbert et Hugues, donnèrent à l'Hôpital, représenté par Raymond de la Bruguière et Izarn de Puysuiran, leurs droits sur cet honneur, en réservant pour les habitants leurs privilèges, qui consistaient « à ne rien payer à leurs seigneurs pour leur avoine, leur paille, leurs oeufs, leurs fromages, leurs légumes, leurs boeufs, en un mot pour tout ce qui servait à leur subsistance, et à ne leur faire ni corvée, ni charroi; les Hospitaliers s'engageaient de plus à être les défenseurs de cette ville.

En même temps, Pierre de Goireville et sa famille cédaient à l'hôpital leur portion de droits « sur cette église, ses dîmes, son cimetière, les offrandes qui y étaient faites, toute la partie inculte et déserte du territoire, une redevance de 4 deniers toisas, d'un setier d'avoine et d'un repas pour deux chevaliers et deux clercs sur chaque casal, les droits de justice, de forge et de four de la ville, les eaux, les herbes et les bois de Caniag. »

Exemple que s'empressèrent de suivre les autres seigneurs de cette localité, Bernard Mir de Laurac, Wilhelm-Pons de la Tour, Bernard de Belpech, Bernard de Gibel.

Les archives mentionnent ensuite une assez longue série de donations, parmi lesquelles nous nous contenterons de citer celle que leg de Calmont et Matfred, mirent entre les mains de Bernard d'Azillan, seigneur de la maison de Caignac, le premier, « en échange d'un cheval sellé et harnaché, du prix de dix sols toisas; » le second, « pour réparer les torts qu'il avait fait éprouver à Bernard de Puysuiran, Prieur de l'hôpital en lui enlevant 60 sols melgoriens (1147), et celle que fit en 1166 le chevalier Arnaud Guillaume, de tous les vassaux qu'il possédait à Caignac, en présence de Domn. Dominique, abbé de Boulbonne et de ses frères Guillaume et Augier de Calmont.

Grâce à ces nombreuses libéralités, les Hospitaliers se trouvaient ainsi avoir l'entière possession de la ville et du territoire de Caignac. Mais, malgré la donation si complète qui leur avait été faite par Guillebert de Laurac, ils se trouvaient encore sous la suzeraineté de cette famille puissante qui était à la tête de tout le pays. C'est ce que nous apprend une charte concédée par Sicard de Laurac fils du précédent et par ses propres enfants Sicard, Guillaume-Pierre, Guillabert et Hugues Bonafoz. Ils confirment la donation de 1136 et octroient au Prieur Gérald de Saint-André, l'autorisation de fortifier la ville qu'ils avaient construite, d'élever pour lui dans une partie quelconque de son alleu, une place forte complètement libre de leur juridiction et de recevoir dans leurs murs, « autant qu'ils pourront en contenir, des villains, « des marchands et des clercs. » Les Hospitaliers ne doivent pas « donner asile à des pillards, voleurs ou soudards « (guerratores); » ils doivent au contraire, appeler les habitants à l'aide pour les expulser immédiatement de la ville « soit de jour, soit de nuit, » s'ils étaient parvenus à s'y introduire. Sicard de Laurac, promet aux chevaliers de Saint-Jean de les secourir de toute sa puissance, toutes les fois qu'il en sera besoin; il leur donne de plus la juridiction sur tous les autres seigneurs habitant sur ce territoire; car c'est au Prieur de Toulouse ou, à son défaut, au ministre de l'hôpital de Caignac que doivent s'adresser ces derniers pour contraindre leurs vassaux à leur payer leurs redevances. Si les seigneurs de Laurac sont à l'avenir en guerre avec quelqu'un, ils prennent l'engagement de ne pas livrer bataille sur ce territoire, et même de ne pas le faire traverser par leurs troupes. Ils jurent enfin solennellement sur les saints évangiles d'observer pour toujours les promesses qu'ils viennent de faire et de ne jamais enfreindre les privilèges concédés. Cette charte octroyée au mois de septembre 1171, se termine par cette formule caractéristique: « Ludovico regnante apud Francos, » qui vient nous dire que l'unité française, cette grande oeuvre de notre monarchie était une notion complètement inconnue à cette époque, du moins dans nos pays.
D'autres donations vinrent ajouter à la commanderie de Caignac des domaines, des seigneuries et des redevances dans les territoires voisins, Marquain, Lagarde, Gardouch, etc.

Il est probable que les chevaliers de l'hôpital, ne tardèrent pas à profiter des privilèges concédés par la charte de 1171 et qu'ils se mirent bientôt à l'oeuvre, pour achever de construire et de fortifier leur ville de Caignac. Quoiqu'il n'en soit pas fait mention dans les archives, il est permis de supposer que l'octroi d'une charte de franchises et de commune accompagna l'érection de la place, comme c'était l'usage général en pareil cas; d'autant plus que nous trouvons Caignac pourvu de son consulat dès les premières années du XIIIe siècle. Un document qui n'est pas daté, mais que son écriture doit faire attribuer à cette époque, nous transporte sur la place publique de Caignac, qui, paraît-il, avait eu ses orages intestins, sa guerre civile, tout comme une grande cité. En présence de toute la population, les trois consuls jurent sur les saints Evangiles, au nom de leurs concitoyens, qu'ils vivront désormais en paix entre eux; « Si quelqu'un contrevient à cette promesse et prend les armes, tous doivent se lever contre lui: » serment que tout le peuple répète après ses magistrats. Ce n'était pas seulement entre les citoyens d'une même ville, mais entre ceux de villes voisines que ce moyen de pacification, fondé sur le respect de la foi jurée, était mis en pratique. Les archives nous ont conservés un acte du même genre, conclus entre les habitants de Caignac et ceux de Lagarde. Les consuls des deux villes renoncent pour eux et leurs communautés à leurs luttes et jurent de vivre désormais dans la paix et l'union (1239).

Nous trouvons dans une reconnaissance faite en 1262, par un habitant du hameau de « Arzelers » au précepteur, Fr. Azemar de Miramont, des détails singuliers sur la manière dont était prélevé le droit « d'albergue » dans cette localité. Le précepteur partait de Caignac un jour à son choix, entre la Noël et le dimanche de la septuagésime, emmenant à sa suite « les frères, les soeurs, les donats, les employés, les clients et les chiens de l'hôpital, » pour se rendre à Arzelers; il pouvait même inviter sur la route, les personnes, qu'il voudrait, à se joindre à lui. Les vassaux devaient fournir à manger et à boire au chevalier et à toute sa suite et lui payer le soir après le souper, et avant qu'il se levât de table, huit sols toisas; après quoi le précepteur devait partir incontinent avec tous ses gens, à moins qu'il ne reçût de ses vassaux l'autorisation de prolonger son séjour (15 janvier 1262).

Dans un autre hameau le droit « d'albergue », se réduisait à fournir un repas une fois par an à quatre chevaliers ou à quatre frères (Reconnaissance de 1279).
Nous voyons par là que, dans ces contrées, le droit « d'albergue » s'exerçait alors sous sa forme primitive et n'avait pas encore été transformé en simple redevance pécuniaire. Si les commandeurs de Caignac percevaient ce droit de leurs vassaux, ils le devaient à leur tour au Roi. Mais comme ce dernier ne pouvait eu usé que très rarement dans beaucoup de localités pour lui, ses officiers, ou ses troupes et que la perception en aurait été forcément très irrégulière, les « albergues » dues au Roi avaient été transformées depuis longtemps en un impôt annuel, usage que les seigneurs ne tardèrent pas à introduire chez eux. C'est ainsi qu'en 1293, le roi Philippe IV, accorda à la requête du Précepteur de Caignac, frère Ermengaud des Aiguilliers, une réduction temporaire de la rente de 32 setiers d'avoine et de 15 sols toisas qui lui étaient dû pour l'albergue. En 1415 Guillaume de Calmont précepteur et les consuls de Caignac, reconnaissent qu'ils doivent au roi pour l'albergue 16 setiers d'avoine et 15 sols toisas, tout en maintenant leur droit d'être hébergés par le bailli royal d'Avignonet (31), quand ils viennent lui apporter cette redevance.

Les archives nous apprennent que, durant la seconde moitié du XIIIe siècle, des réparations ou plutôt des augmentations furent faites à l'enceinte fortifiée de la ville de Caignac. Nous trouvons en effet un accord qui fut conclu à ce sujet entre le commandeur et les consuls: Le premier cède aux seconds, moyennant 15 francs d'or, pour la réparation qu'ils se proposaient de faire « la motte qui touche au fort de la ville » et l'emplacement de certains greniers qu'ils devaient démolir à leurs frais: il leur fournira de plus tout le bois qui leur sera nécessaire pour cette entreprise et s'engage à donner asile dans son fort, pendant tout le temps qu'elle durera, à tous les habitants et à leurs mobiliers. A ces conditions, les consuls s'engagent à faire construire, dans l'espace d'un an, les nouvelles murailles, « qui doivent avoir vingt palmes de haut; » ils n'y feront pratiquer qu'une seule porte, qui aura deux clefs, une pour eux et l'autre pour le commandeur. La barrière, construite entre le fort du commandeur et celui des consuls, aura deux portes dont on ne se servira qu'en temps de nécessité, pour faire passer le guet. La garde des murailles se fera par les soins des deux parties; les consuls y placeront des sentinelles, dont le nombre sera déterminé par le commandeur et ce dernier sera obligé de pourvoir à la sûreté de son château et de son fort, pour la garde duquel les consuls lui fourniront un homme à chaque guet de nuit. Notons enfin une disposition assez remarquable par laquelle le commandeur était tenu de faire « son tour de guet, comme un simple habitant ou de se faire remplacer. » Ce projet de l'accord, qui devait être traduit dans la suite par quelque notaire des environs dans son latin barbare et prétentieux, est écrit en langue vulgaire et n'est pas daté. La forme de ses lettres semble le faire remonter à la deuxième partie du XIIIe siècle, ce qui est confirmé par ce fait que le commandeur traite, dans cet acte, au nom du Prieur de Saint-Gilles, ou de son lieutenant à Toulouse; or, nous avons vu ailleurs que le Prieuré de Toulouse fut supprimé de 1250 à 1315. C'est donc dans cet intervalle que l'on doit placer la construction des dernières fortifications de Caignac.

Ce fut sans doute à l'occasion de l'agrandissement de la ville qu'en 1299, Guillaume de Villaret, Prieur de Saint-Gilles octroya aux habitants de Caignac une charte de coutumes. Malheureusement une grande partie de ce document ayant été déchiré et le reste étant devenu presque complètement illisible, nous nous voyons forcés de nous contenter de cette simple indication de son existence. Nous trouvons, peu de temps après, d'autres accords faits entre les commandeurs et les consuls de Caignac: en 1316, ces derniers promettent, au nom des habitants, de porter leur blé à moudre au moulin que le commandeur venait de faire construire; en 1350, le chevalier Guichard de l'Ongle autorise ses vassaux de Caignac à bâtir des fours particuliers dans leurs maisons, à la condition qu'ils ne s'en serviront que pour leur usage personnel.
Dans cette période la commanderie de Caignac avait reçu, lors de l'organisation du Prieuré de Toulouse, une partie des dépouilles de l'ordre du Temple dans la contrée : Copadel, dépendance du Temple de Toulouse, située dans le territoire de Saint-Félix de Valflour ; et la ville, ainsi que le château de Canens, membre important de l'ancienne commanderie de Montsaunès.
Dépendance des Templiers, puis de la commanderie d'hospitaliers de Caignac. Château d'origine templière orné des insignes de l'ordre de Malte.

Comme nous avons pu le voir par tout ce qui précède, la juridiction de Caignac, appartenait toute entière aux commandeurs; les actes de donation l'établissaient formellement et jamais une protestation ne s'était élevée contre cet état de choses. Les droits du Roi à Caignac se bornaient à cette albergue, dont nous avons eu l'occasion de parler tout à l'heure et que le commandeur et les consuls venaient payer régulièrement tous les ans au bailli royal d'Avignonet. Mais vers le XVe siècle, profitant de la négligence des Hospitaliers, et peut être aussi du désir des populations de se soustraire à l'influence directe de leurs seigneurs, les officiers royaux tentèrent d'usurper la juridiction de Caignac et réussirent même à faire ratifier leurs prétentions par leurs adversaires. Car nous voyons le précepteur, G. de Calmont, reconnaître en 1415 au roi, cette juridiction, qui serait exercée en son nom par les consuls d'Avignonet. Il ne s'éleva pas pendant bien longtemps de protestation à cet égard. Mais dans le XVIe siècle un commandeur, plus vigilant ou plus puissant que ses prédécesseurs, réclama énergiquement le rétablissement de ses droits. Il obtint gain de cause; la juridiction entière de Caignac lui fut reconnue, malgré les protestations du Procureur du Roi, et des consuls d'Avignonet, par jugement de MM. les Trésoriers de France (1532), et, l'année suivante, le Parlement de Toulouse ordonnait la main levée de cette juridiction qui fut ne plus disputée désormais aux Hospitaliers.

Pendant ce temps, la commanderie de Caignac avait acquis une plus grande importance, par l'adjonction successive de plusieurs établissements considérables que l'ordre Saint-Jean possédait dans les environs, comme le Rival, Siuraguel et surtout Saint-Jean de Thor. Elle fut arrentée en 1580, au prix de 1,000 livres tournois: certains extraits de cet acte nous paraissent dignes d'être cités ici, à cause des détails qu'ils nous donnent sur la force et la paie d'une garnison de château féodal à cette époque:
« Ils (les rentiers) s'engagent à tenir le chasteau et mayson de Caignac, soubs l'obéissance de Dieu et du Roy en tout temps de pays et de guerre; et pour ce faire, ledict sieur commandeur sera tenu leur allouer sur leur arrentement, en temps de pays pour la solde de ung soldat, qui gardera la porte, affin que le chasteau ne soyt surprins, dix livres pour chascun moys, et en temps de guerre, ce que Dieu ne veilhe, ledict commandeur allouera ausdits rentiers quatre soldats de surplus, à mesme solde de 10 livres pour moys durant ledict temps de guerre, qui seront en tout cinq soldats; et, si lesdicts rentiers seroyent si fort pressés par les ennemys, venant assailhir la mayson, que lesdicts cinq soldats ne porroient soufflr, sera loysible ausdicts rentiers y mectre davantage, en cas de nécessité et à une extrémité, à mesme solde... Et pour les gaiges de la centinelle qui se tient le jour à la tour de la Viz, pour descouvrir, ledict sieur commandeur sera tenu payer la moytié et les habitans l'autre moytié. » (8 juin 1580).

Pendant les guerres de religion, la force de ses murailles put mettre Caignac à l'abri d'un coup de main des Huguenots, qui étaient maîtres de tout le pays avoisinant et qui dévastèrent la plus grande partie de ses dépendances, ainsi que nous l'avons déjà vu et que nous allons le constater dans l'étude des membres de la Commanderie. Dans le dénombrement de ses possessions, fait en 1657, par le commandeur Louis de Tersac Montberaut, il est question « du chasteau de Caignac, grand et spatieux, bien basty, partie de pierres de taille, partie de tuylles, revêtu de quatre belles tours carrées et un doujon attaché à celle qui tient le degré do la mayson... »
Liste des Commandeurs de Caignac.
-------1136. Raymond de la Bruguière.
1140-1152. Bernard d'Azillan.
-------1153. Raymond de Boville.
-------1166. Raymond Petit.
-------1171. Géraud de Saint-André.
-------1172. Bernard de Gavaldan.
-------1173. Hugues de Sordhia.
1175-1176. Gausfred.
1178-1182. Raymond Matfred.
-------1192. Pierre Soubiran.
-------1201. Boson.
1202-1204. Raymond de Rieux.
-------1205. Guillaume Raymond.
1209-1213. Pons.
1213-1214. Guillaume de Lordat.
1215-1223. Pons (2ºfois).
1223-1224. Athon de Vacquiers.
1224-1225. Guillaume de Boyer.
1225-1226. Géraud de Miramont.
1228-1230. Amicl de Pailhès.
1231-1232. Roger de Saint-Mézard.
1235-1236. Pierre d'Arren.
-------1237. Sanche de l'Epée.
-------1238. Guillaume de Saint-Romain.
-------1239. Pierre de Cayrane.
1252-1255. Sicart de Miramont.
1256-1258. Bertrand de Fau.
1258-1262. Sicard de Miramont (2e fois).
1262-1263. Azemar de Miramont.
-------1264. Guillaume de Las Tours.
-------1266. Guillaume de Saint Jean.
-------1267. Fabre de Virac.
1269-1272. Albert de Rosset.
1274-1276. Guillaume du Puy.
1277-1278. Galhartde Caritat.
1278-1279. Géraud de Colomb.
1280-1284. Bernard de Savignae.
-------1285. Arnaud de La Mastra.
1286-1288. Raymond de Saint-Just.
1291-1295. Ermengaud des Aguilhiers.
-------1299. Arnaud de Montlaur.
1301-1305. Bernard de Villars.
0007-1308. Blie de Montdragon.
1309-1310. Raymond de Valmale.
1311-1312. Bertrand de Jocon.
1313-1314. Pierre de Caylus.
1314-1315. Pons de Castelnau.
1315-1316. Guillaume de Chavadon.
1316-1317. Raymond de Cariuscio.
1317-1318. Raymond des Alpes de Alpibus.
-------1332. Reginald de Mirepoix.
1323-1330. Guillaume de Relhane.
1331-1339. Stulte de Ruthène.
1345-1358. Guichard de l'Ongle.
1359-1361. Pons de Rafaud.
-------1370. Guibert de Buzens.
1380-1391. Bernard de Belpoch.
1393-1396. Bertrand Claustra. Receveur du Grand-Prieuré.
1397-1398. Ayméric de Montlaur.
1399-1400. ëlzias de Rossac.
-------1437. Pierre de Raffin.
1457-1475. Guillaume de Calmont.
1489-1494. Jean de Roquelaure Saint-Aubin.
1494-1495. Bernard de Montlezun.
1497-1508. Gaston de Verdusan.
1513-1534. Géraud de Massas, Receveur du Grand-Prieuré.
1541-1545. Philippe du Broc.
1560-1561. Balthazar de Coulans.
-------1570. Philippe de Vir-Toulanès.
-------1580. François de Moreton-Chabrillant.
1599-1607. Arthur de Glandevez Pépin.
1611-1617. Jean de Rodulphe Beauvoir, Receveur du Grand-Prieuré.
1618-1628. Georges de Castellane d'Alluys.
1629-1634. Jacques de Chasteauneuf-Montléger.
1635-1657. Louis de Tersac-Montberaut.
1669-1670. Gabriel de Grilhet-Cazillac.
1695-1696. Gaspard de Blacas Carros.
-------1726. Joseph de Forbin d'Oppède.
1736-1743. Jean-Antoined'Hautpoul.
1753-1765. Joseph-Gabriel de Thomas de Gignac.
1783-1789. N. d'Eaulx.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Cailho   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34


Domus Hospitalis Cailho
Domus Hospitalis Cailho


En 1166, Amblard Querrel donna à l'hôpital Saint Jean « le mas de Cailho et la Borderie de Pons » (1). Dès lors, le « mazage, terres cultes ou incultes de Cailho (allas Cailhau, Queilho) » furent inféodés à divers emphytéotes sous diverses redevances : en 1362, 1370, 1376, 1393, 1421, 1424 (2).
1. Saint-Vincent, 1 3. Cailho est un hameau au S. Ouest de Saint-Vincent.
2. Saint-Vincent, IV, passim.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Calissanne   (13)

Commanderie de Calissanne
Département: Bouches-du-Rhône, Arrondissement: Aix-en-Provence, Commune: Lançon-Provence - 13


Commanderie de Calissanne

Commanderie de Calissanne


L'abolition de l'Ordre des Templiers prononcée au concile de Vienne, par le pape Clément V, en 1312, fut suivie du don que fit le même pape des grands biens de cet Ordre à celui des Hospitaliers. C'est ainsi que le prieur de Saint-Jean fut mis en possession de la chapelle de Sainte-Catherine qui avait appartenu aux chevaliers du Temple.

Nous avons dit que ceux-ci habitaient le quartier de la ville au nord-ouest du palais des comtes de Provence et que ce quartier était appelé anciennement, le Puy de la Cavalerie. Les biens que les Templiers y possédaient ainsi qu'en d'autres rues, notamment dans celle du Puits-Neuf, devinrent à cette époque la propriété de la commanderie d'Aix de l'ordre des Hospitaliers.

Le dimanche 10 mars 1330 (1331, n. st.), le grand-maître Hélion de Villeneuve, issu d'une des plus illustres maisons de Provence, tint dans l'église de Saint-Jean le chapitre du grand-prieuré de Saint-Gilles et y publia une célèbre bulle de réformation du prieuré d'Aix, par laquelle il ordonna que l'église serait desservie désormais par dix-huit prêtres, tous religieux de l'Ordre, au lieu de vingt-quatre ; douze desquels satisfairaient aux fondations du comte Raymond-Bérenger IV et de la reine Béatrix, sa fille ; deux à celles de Pierre Corsini, trésorier du roi ; un à celles du grand-maître Guillaume de Villaret et du commandeur Bérenger Monachi, et un à celle du grand-prieur Dragonet de Montdragon ; réservant les deux derniers pour le service de l'église Sainte-Catherine, anciennement des Templiers et pour celui de la chapelle de Saint-Louis et des onze mille Vierges qu'il avait fondée lui-même dans l'hôpital de Saint-Jean.

Le grand-maître ordonna encore qu'il y aurait à perpétuité dans la maison d'Aix un diacre, un sous-diacre et deux clercs ; le commandeur d'Aix fut chargé par lui de la nourriture de tous ces prêtres et chapelains dont l'entretien serait pris sur le revenu des commanderies d'Aix, des Bayles et de Calissanne.
Sources : François Ambroise, Thomas Roux-Alpheran. Les rues d'Aix : ou, Recherches historiques sur l'ancienne capitale de la Provence, Volume 1. Aix 1846. BNF

Trinquetaille, Calissane
Le 6 juillet 1762, frère Pierre-Paul de Piolenc, commandeur de Bastit et de Barbentane, et maître Jean-Dominique Luponis, prêtre de la ville d'Arles, y habitant, visitent la commanderie de Saint-Thomas de Trinquetaille, jouie par vénérable frère Jacques Armand de Vachon de Belmont, bailly, grand-croix, commandeur dudit Saint-Thomas de Trinquetaille et de Marseille.
Sieur Antoine Lions, bourgeois de la ville d'Arles, procureur dudit baille de Belmont, leur dit que ladite commanderie de Trinquetaille consiste:
Premièrement, en une maison dans la ville d'Arles et en plusieurs censives, tant dans ladite ville d'Arles, son terroir, qu'à Saint-Martin de Castillon.
Au mas et tènement du mas Thibert.
A celui de Mourrefrech.
Au membre de Gimeaux.
Au mas d'Authier.
En plusieurs Coussouls, situés dans la Crau, appelés le Luquier, Calissane, le Cougoul, Mouttet, Chatillon, Pallepastous, la Mendoule et Roumigouse.

En un herbage dit Lou Foumeras, au terroir de Notre-Dame de la Mer, le plus souvent couvert d'eau.
En un claux complanté de vignes, situé près le faubourg de Trinquetaille, où anciennement il y avait une église sous le titre de Saint-Thomas, apôtre, qui fut ruinée par les religionnaires.
Plus une autre terre complantée de mûriers, proche ledit enclos.

Et enfin, une terre au Trebon, proche la Cavalerie.
Les commissaires remarquent qu'au mas Thibert il y a une chapelle de dévotion, dans laquelle le bailly fait célébrer la sainte messe, tous les dimanches et fêtes de l'année, pour la commodité de son fermier et domestiques et sans aucune obligation, le service de ladite chapelle étant fait par un père récollet auquel on donne 180 livres, annuellement.

Ils visitent tous les membres dépendants de ladite commanderie dont le revenu général s'élève à la somme :
26.452 livres.
Et les charges à la somme de.... 11.656 livres, 1 sols, 35 deniers.
Reste net au commandeur ....... 14.795 Livres, 18 sols, 95 deniers. BNF

En 1779, le grand prieur fit faire un état des derniers arrentements de la commanderie de Trinquetaille passés en 1777 et 1778 par feu M. le commandeur de Porcellet, notaire Maitre Beuf.

Coussouls de Luquier et de Calissanne, ont été affermés au Sieur Denis Reyre fils, par acte du 16 juin 1777, à rente sûre de : 3.800 livres. BNF
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3. Nîmes 1906. BNF

Calissanne


Chapelle de Calissanne
Chapelle de Calissanne


Calissane ; ce quartier est renommé par les carrières de pierres de taille que l'on y a trouvées et qui sont employées pour la bâtisse.
Calissane est un quartier situé entre les terres de Berre, de La Fare-les-Oliviers et de Saint-Chamas.
Quelques Auteurs ont placé à cet endroit le Calcaria des anciens.
Nous venons de dire que quoiqu'un Auteur moderne ait indiqué cette position aux Pennes, ce n'est pas sans fondement : cependant la position adoptée par M. d'Anville paraît la plus exacte. Au reste, les pierres de Calissane sont de la plus grande utilité pour les Villes voisines. Outre qu'on en emploie à la construction des maisons, elles sont propres à former des colonnes, des statues.

Calissane est un Fief dépendant de Lançon. Hugues de Baux donna en 1206 aux Hospitaliers de Saint Gilles la quatrième partie de ce qu'il possédait au territoire de Lançon, c'est-à-dire, le quartier de Calissans, totum quantum habeo in territorio de Calissano.
L'acte est daté de Manosque au mois de Février 1206.
Il y a encore un hameau dans le territoire qui se nomme leis Baissos. Une branche du canal de Crapone passe dans une petite partie du territoire de Lançon, qu'elle arrose.
Les armes du lieu font : d'azur à une étoile d'or à six pointes : autour de l'écu, est écrit : COMMUNAUTÉ DE LANÇON.
Autrefois ces armes portaient une ombre de soleil d'or ayant seize rayons unis.
Sources : Achard, Claude-François, Bouche, Charles-François. Description historique, géographique et topographique des villes, bourgs... de la Provence ancienne et moderne, du Comté-Venaissin, de la principauté d'Orange, du comté de Nice, etc., pour servir de suite au Dictionnaire de la Provence. Aix 1787. BNF

Vous pouvez aller voir le site de la commanderie de Calissane


Cambrai   (59)

Hôpital de Cambrai
Département: Nord, Arrondissement et Conton: Cambrai — 59


Hôpital de Cambrai
Hôpital de Cambrai


Le commandeur du Fresnoy avait, au XIVe siècle, dans la ville de Cambrai, une maison où il se retirait, et mettait en sûreté ce qu'il avait de plus précieux. Comme elle était assez grande, on en louait une partie.

En effet, nous voyons un commandeur du Fresnoy, du nom de frère Michel Ricobart, accorder, en 1356, à Jehan Leclercq et à sa femme, un bail à vie, moyennant une redevance annuelle de 27 livres parisis, de la maison de l'Hôpital à Cambrai, appelée alors « le Croc, qui siet au Marché devant les Maisiaux de Cambrai, avec le jardin derrière, sauf que nous retenons, dit le Commandeur, pour nos et nos frères, pour notre héberge et des familiers de l'Hôpital, la loge dessus la petite estable en la cour de la maison, la petite place à réédifîer et un grenier pour mettre VI ou VIII mines de grains creus sur les terres de l'Ospilal (1). »

Cette maison n'est plus mentionnée dans les titres du XVe siècle. Elle aura été probablement accordée à cens ou à rente perpétuelle.
1. Cartulaire de Hainaut-Cambrésis à Mons, Archives de l'état, folio 48 nâ? 72, folio 2 n° 4.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Campagnolles   (34)

Hôpital de Campagnolles
Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Commune: Cazouls-lès-Béziers — 34


Hôpital de Campagnolles
Hôpital de Campagnolles


— Cet établissement de l'Ordre de Saint-Jean remonte aux premières années du XIIe siècle. Le 4e jour des kalendes de mai 1108, Guillaume Pons de Campagnolles, Ermeiruz sa femme, et Adalaisce de Pignan, donnèrent à l'Ordre de Saint-Jean les deux églises de Saint-André-de-Campagnolles et de Saint-Pierre-de-Polignan ; cette donation fut faite avec l'assentiment et en présence d'Arnaud, évêque de Béziers, et du chapitre de Saint-Nazaire.
— 1144. Pierre de Campagnolles vend au commandeur ses droits sur les dîmaires de ces deux églises.
— 1149. Dame Ricarde Laurette donne au commandeur de l'hôpital de Campagnolles ses droits sur la ville de Milhan (?).
— Au mois de mai de l'année 1190, Roger, vicomte de Béziers, et la comtesse Adalaisce sa femme, donnent à l'Ordre de Saint-Jean le château, la ville et le territoire de Campagnolles, avec toute la juridiction et toutes les albergues qu'ils y percevaient; ils ajoutent le privilège d'y élever autant de places fortifiées qu'ils le voudront.
— 1200. Cécile, son mari Pierre de Castries et leurs enfants donnent à l'hôpital de Campagnolles tous les droits qu'ils pouvaient avoir sur les biens possédés par l'Ordre de Saint-Jean dans l'archevêché de Narbonne et l'évêché de Béziers.
— 1240. Guillaume de Puyserguier donne les droits seigneuriaux qu'il avait sur la ville de Milhan et son territoire.
— 1276. Sentence arbitrale entre le commandeur et les habitants de Campagnolles d'une part, et de l'autre le Prieur du monastère de Fontcaude, au sujet des dîmes de la paroisse; elles sont adjugées au commandeur; le couvent devra de plus laisser aux habitants l'eau du ruisseau de Corbeyrac 4 jours et 4 nuits par semaine, pour abreuver leurs bestiaux et arroser leurs prés.
— 1300. Transaction avec l'évêque de Béziers pour les limites des territoires de Campagnolles, de Cazoul et de Romejean.
— 1305. Arnaud de Borrasque vend au commandeur des censés sur certaines terres, situées auprès de l'église de Notre-Dame-des-Prés, de Pézenas, au prix de 1,700 livres.

Liste des commandeurs de Campagnoles
------1109. Raymond de Fendelles.
------1144. Bernard de Puysuiran.
------1318. Raymond Eymeric.
------1227 Raymond Bayle.
------1249. Pierre de Cabanes.
1233 1258. Pons de Saint-Marcel.
1258-1239. Pierre Rogier.
------1287. Jourdain de Caldayrac.
1293-1308. Pons Rogier.
1303-1320. Pierre de Caylus.
1321 1324. Guillaume de Savignac.
------1371. Nicolas de Solier.
------1390. Raymond de Cazillac.
1439-1459. Raymond de Ricard.
1474-1477. André de Crozillac.
1479-1480. Pierre de Ricard.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

Vente de Campagnoles comme bien national
La loi du 19 septembre 1792 réunit aux biens nationaux pour être vendus, tous les biens de l'Ordre de Malte situés en France.
On sait que les ventes des biens nationaux furent opérées d'abord par les administrations de district, puis, après la suppression des districts, par l'administration départementale. Les immeubles, estimés en multipliant par 22 le revenu net exprimé d'après les baux ou, à leur défaut d'après une expertise, étaient vendus aux enchères, francs de toutes redevances foncières et de tous droits déclarés rachetables. Le prix se payait par fractions échelonnées.

Le 25 juin 1793, an II de la République, le citoyen Millau, procureur syndic près le district de Béziers, dit que le domaine de Campagnoles, situé sur les territoires de Cazouls et Puisserguier, ayant appartenu au ci-devant Ordre de Malte et de la commanderie de Saint-Félix de Sorgues, sera vendu ainsi qu'il suit:
En bloc et en un seul article :
1° la métairie consistant en un logement pour le ramonet, magasin, écurie, moulin à huile, dans lequel est un pilon avec son jas et un pressoir, volailler, ciel ouvert avec un puits, bergeries, remises, forge, jardin et girbas (terrain couvert d'un épais gazon) autour de la métairie, église avec cimetière, basse-cour et ferrajal, contenant en tout suivant le compoix savoir :
Le girbas : 2 séterés 8 dextres ; et les autres objets 622 cannes 7 pans ; confrontant le tout du marin le chemin de Cazouls à Lussau, du midi champ de l'aire, du cers champ du pigeonnier, de l'aquilon Joseph Gibaudan.
2° Champ du pigeonnier : 31 séterés 6 pugnes 2 dextres.
3° Chemin de Milhau : 4 séterés, 9 pugnes, 7 dextres.
4° Carenas : 34 séterés, 14 pugnes.
5° Alsourdat : 26 séterés, 13 pugnes, 3 dextres.
6° Chemin de Cazouls à Lussau : 8 séterés, 3 pugnes, 2 dextres.
7° Lou Moulinas : 11 séterés, 17 pugnes, 6 dextres.
8° Le Bousquet : 20 séterés, 15 pugnes, 6 dextres.
Total par parties aliquotes. 138 séterés 15 pugnes 6 dextres 1/2.

Ce lot fut adjugé par le Directoire au citoyen Jean Gibaudan, de Cazouls, dernier enchérisseur, au prix de 90.100 livres.
A cette séance, il fut en outre procédé à la vente de 3 autres parcelles.
A cette séance, il fut en outre procédé à la vente de 3 autres parcelles.

A la séance du lendemain, à laquelle étaient présents le citoyen Grasset, président, Masuc, Martin, administrateurs, Bedos, administrateur et procureur fondé du procureur général-syndic du département, et Milhau, procureur syndic, celui-ci se lève et prononce le réquisitoire suivant :

CITOYENS ADMINISTRATEURS
« Je viens d'être informé que pour la vente du domaine de Campagnoles à laquelle vous faites procéder depuis hier, il s'est formé une coalition de laquelle il résulte qu'il ne sera pas vendu la moitié de sa valeur ; des personnes qui voulaient enchérir ont été menacées, le concordat passé entre les coalisés l'a été dans l'administration, presque tous vos commis en sont les témoins.

« Je requiers en conséquence que vous informiez sur les faits que je vous dénonce et qu'il soit sursis à la vente des objets du domaine qui ne sont pas encore vendus. »
Le directoire du district donne acte au citoyen procureur-syndic de ses dires, et arrête qu'il sera sursis à la vente du restant du domaine de Campagnoles.

La multiplicité des ventes rendaient fréquentes ces coalitions en vue d'entraver les enchères, et la Convention nationale vota la loi du 3 janvier 1793 pour réprimer ces abus. Cette loi contenait un article ainsi conçu : « Toutes personnes qui donneront ou recevront de l'argent ou qui useront de menaces pour arrêter le cours des enchères, seront poursuivies comme voleurs d'effets publics. Les préposés doivent s'efforcer de prévenir les coalitions entre les acheteurs qui ont pour but de diminuer les enchères. Le cas échéant, ils doivent surseoir à la vente et dresser, conjointement avec l'agent municipal qui assiste à l'opération, procès-verbal des faits ; ce procès-verbal est transmis au directeur qui lui-même l'envoie au ministère public chargé de poursuivre la contravention. »

A la suite des faits signalés par le procureur-syndic, la première adjudication fut annulée et le domaine de Campagnoles fut remis en vente le 13 frimaire an II (3 décembre 1793).

Le premier lot, composé comme précédemment des bâtiments et des terres contiguës, fut adjugé à Antoine Seux, ébéniste à Béziers, moyennant le prix de 106.100 livres.

Les citoyens Henri Thibairenq, de Béziers, Jean Cans, gipier, de Cazouls, Antoine Gibaudan, André Etienne, Jean Pierre Hilary, Jean Pierre Alengri, Jean Champagnol, Joseph Soulairol, Jean Giniès, Joseph Dupin, Guillaume Deffours, Et. Gousel, Jules Brès, Antoine et Joseph Campagnac, Pierre Soulairol, Guillaume Milhau, Louis Rouanet, Jean Pruneyrac, Jean Gibaudan, Raymond Resseguier, Jean Durand, F. Martin, Ant. David, Bezombes, Louis Mas, citoyens de Cazouls, Puisserguier ou de Béziers, furent déclarés adjudicataires des autres lots à des prix divers.
L'ensemble de la vente du domaine produisit la somme de 291.174 livres (1)
1. Archives départementales de l'Herault. Série Q. Vente des domaines, nationaux. District de Béziers, 5° et 6° volume.

Ce fut la fin. A la suite de l'abolition des dîmes, la paroisse de Campagnoles s'éteignit ; la nouvelle circonscription l'engloba dans la paroisse de Cazouls-lès-Béziers.
Quant aux bâtiments, ils devinrent la proie du temps, de la nécessité et, sur le bruit qu'un trésor y était caché, peut-être aussi de la cupidité.
Espérons que ces lignes aideront quelques personnes curieuses du passé à retrouver, entre les touffes de serpolet ou sous les pampres des vignes, la place occupée jadis par l'Hôpital de Campagnoles, par Saint-Pierre de Polignan et Sainte-Agathe, En tous cas, ces noms resteront désormais gravés sur la stèle perdurable du livre. Et, à défaut d'autre mérite, nous aurons eu celui d'avoir sauvé de l'oubli ces modestes asiles de la charité et de la prière.

D'après le tableau officiel des valeurs successives du Papier-monnaie dans le département de l'Hérault, la livre assignat, au mois de décembre 1793, valait 51 pour-cent de la livre tournois ; de sorte que le prix de la vente représentait :
51 X = 291.174
--------------- = 148.498 livres
100

Qu'il faut encore convertir en francs, suivant le tableau annexé à l'arrêté du gouvernement du 26 vendermaire an VIII, ce qui nous donne une valeur de 146.665 francs et 37 centimes.
Sources : P. CASSAN, notaire honoraire. Bulletin de la Société archéologique, scientifique et littéraire de Béziers, page 101 à 104, 3e série, tome IX. Béziers 1911 - BNF


Campbernard   (31)

Hôpital de Cambernard
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Saint-Lys — 31


Hôpital de Cambernard
Hôpital de Cambernard


Le territoire de Cambernard, dépendait de la commanderie de Poucharramet, était situé dans la juridiction de Sainte-Foy-de-Peyrolières, ce qui occasionna plus d'une fois des débats entre les commandeurs et les consuls de cette ville. Ainsi ces derniers voulurent forcer les vassaux de l'Hôpital, bordeliers de Cambernard, à contribuer aux tailles imposées aux habitants de Sainte-Foy ; d'où, protestations des Hospitaliers et enfin transaction par laquelle le territoire de Cambernard était divisé en deux parties ; les habitants de la première, située du côté de Sainte-Foy devant participer aux tailles, tandis que les autres en seraient exempts (1326).
Poucharramet


Hôpital de Poucharramet
Domus Hospitalis Poucharramet


Elle était certes loin d'être sûre et tranquille à cette époque l'existence de ces malheureux paysans isolés dans les fermes de la campagne, de ces bordeliers, comme les appelle le document précédent. Toute précaire que fut la défense que procuraient leurs murailles aux habitants des petites villes, ils avaient plus de chances d'échapper aux ravages que la guerre occasionnait si souvent autour d'eux. Aussi les habitants des champs jetaient-ils des regards d'envie sur ceux de la petite ville dont-ils voyaient les murailles s'élever au bout de leur horizon ; ils se considéraient comme formant dans la nation une classe inférieure soumise à des dangers incessants et à des ruines périodiques ; leur ambition constante était d'imiter leur exemple, quand ils seraient parvenus à former dans les environs un groupe assez considérable pour créer a leur tour une ville. Il nous a été bien souvent donné dans le cours des XIIe et XIIIe siècles d'assister à cet intéressant spectacle. Mais il devient assez rare dans les siècles postérieurs.

Voici pour-tant un fait de ce genre qui date du commencement du XIVe siècle. Un jour les manants et habitants de Cambernard vinrent trouver le Commandeur de Boudrac, Roger de Polastron, pour lui exposer qu'ils avaient l'intention de construire un « lieu fermé, afin d'y abriter leurs personnes et leurs mobiliers, et obvier ainsi aux dommages que leur causent les incursions des gens d'armes » ils demandèrent au chevalier de leur concéder un emplacement pour cela, moyennant une censé suffisante et une redevance annuelle pour chaque maison bâtie dans l'intérieur ; ils représentèrent de plus « qu'ils n'avaient pas de coutumes écrites comme les habitants de Boudrac et ceux de Saint-Clar, » et supplièrent le Commandeur de leur octroyer une charte qu'ils choisiront d'un commun « accord. »

Ces demandes, transmises par le Commandeur, trouvèrent un favorable accueil auprès du Grand-Prieur, Jean de Ranguis ; avec l'avis du chapitre provincial, il chargea le chevalier de Polastron d'accorder à ses vassaux de Cambernard les faveurs sollicitées, « s'en référant à sa conscience pour sauvegarder les intérêts de l'Ordre » (19 juin 1500).
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Camproger   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34


Domus Hospitalis Camproger
Domus Hospitalis Camproger


La possession de ce « champ » remonte, pour l'Ordre, à 1137, époque où Sicard et Gauré, sa femme, le donnèrent au Commandeur. La même année, Enjalbert d'Olargues donna à l'Ordre la dîme qu'il percevait au même terroir. Plus tard, le Commandeur prenait quelque censive sur un autre champ « situé le long du ruisseau de Letgé » (3).
Le domaine fui complété par la donation qu'Enjalbert Queyrel fit au Commandeur de Saint-Vincent (1174) de « tout le droit qu'il pouvait avoir sur l'honneur et mas de Queylo » (4) dont les terres étaient voisines.
3. Saint-Vincent, I. 2.
—Camprogé ou Camproger est un hameau au M. de St-Vincent.
— Le ruisseau de Letgé ne saurait être que le cours d'eau appelé aujourd'hui rec de Berthe ou du Gros Saint-Vincent.
4. Saint-Vincent, I. 6. Nous respectons les diverses orthographes.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Canabieres   (12)

Commanderie de Canabières
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton et Commune: Salles-Curan — 12


Commanderie de Canabières
Commanderie de Canabières


Ce château, situé sur la montagne de Levezou (au-dessous de Salles-Curan), est un des plus anciens établissements de l'Ordre de Saint-Jean dans le Rouergue. Adémar, évêque de Rodez, donna à l'hôpital de Jérusalem et à Gérard, serviteur de Dieu et procureur des pauvres de Jésus-Christ, l'Eglise de Sainte-Marie-de-Canabières, qui dépendait de la mense épiscopale. Or, Gérard étant mort en 1120, c'est à une date antérieure que nous devons faire remonter cette donation: cette dernière fut complétée par la cession que fit Aldebert de Malvass de ses droits sur ce territoire; l'évêque Adémar et Raymond de Luzençon y ajoutèrent la seigneurie du Pered (Bouloc).

Sarlit



Domus Hospitalis Sarlit
Domus Hospitalis Sarlit


— 1152. Donation par Hugues de Cambolas de ses droits sur le lieu de Sarlit.
— 1172. Donation par Raymond de Saint-Michel de la moitié du mas de la Fagette (Commune de Prades-Salars).
— 1185. Donation par Echer de la Roque du fief du Mazel

Mazel


commune Vézins-de-Lévézou


Domus Hospitalis Mazel
Domus Hospitalis Mazel


Par Gat de Peirebrune de ceux :

Le Mont


commune de Salles-Curan


Domus Hospitalis Le Mont
Domus Hospitalis Le Mont


Le Fau


commune de Ségur


Domus Hospitalis Le Fau
Domus Hospitalis Le Fau


Condal (?).

Par un acte, daté de la maison de l'hôpital de Saint-Jean-d'Acre, Henri, comte de Rodez, sentant sa fin approcher, fait donation à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, entre les mains du Grand-Maître Guérin de Montaigut, de la ville de Canet, de ses droits sur la Bastide de Sauveterre (de Pradines), des mas qu'il possédait à Frontignan, près de Canabières et près de Bouloc (15e jour des kalendes de novembre 1221).

— 1305. Accord entre nobles Berenger et Hugues d'Arpajon et Bernard Peyre, commandeur de Canabières, au sujet de leurs droits de justice sur le mas de Toyrac, situé dans le mandement de Durenque.

— 1326. Sentence arbitrale entre Arnaud de Lendorthe, vicomte de Cadars, et le commandeur Pierre de Mandailles, au sujet de la juridiction du lieu de Bellegarde.

— 1456. Accord entre Raymond Ricard, Grand-Prieur de Saint-Gille et commandeur, de Canabières, et le procureur de l'oeuvre de Sainte-Marie de Rodez, pour leurs droits respectifs sur le territoire de Malevielh.

— 1644. Arrêt du parlement de Toulouse maintenant le commandeur de Canabières, contre les prétentions du chapitre de Rodez, dans l'exemption de la dîme pour le territoire d'Aboul.

Cette commanderie comprenait la seigneurie spirituelle et temporelle du lieu de Canabières et de ses dépendances, Saint-Jean-de-Bouloc, Canet, Bellegarde, le domaine de Bolhac, le fief d'Aboul, la seigneurie spirituelle et temporelle de la paroisse de Tauriac, de son annexe, Saint-Martial, et enfin de la Clau, ancienne Maison du Temple réunie à celle des Canabières au XVe siècle.
Liste des Commandeurs de Canabières
-------1120. Pons.
-------1182. Gérald de Montalègre.
-------1209. Benoit.
1216-1218. Rostaing de Collonges.
-------1220. Pierre d'Espirac.
-------1228. Julien de Castries
-------1234. Pierre de Gabriac.
1256-1257. Guillaume de Roques.
1260-1267. Pons de Raymond.
1266-1270. Guillaume de Montaut.
1276-1280. Pons Guillaume.
1280-1281. Raymond de Tournel.
1232-1284. Guillaume du Luc.
1300-1306. Bertrand Peyre.
1313-1315. Pierre de Caldayrac.
1321-1329. Pierre do Maudailles.
1333 1351. Roger de Montaut
1366-1333. Raymond de Cazillac.
-------1386. Pierre de Caylus.
1396-1404. Guillaume de Prunet.
1414-1417. Berenger d'Alon.
1438-1456. Raymond de Ricard, Grand-Prieur de Saint-Gilles.
1519-1531. Guyot de Marcillac.
1548-1551. Pierre de Gozon.
1560-1561. André de Demandols.
1626-1627. Jean de Bèvre.
-------1634. Jean-Baptiste de Gallan-Castelnau.
-------1640. Jean-Gille de Fougasse-Bertalasse.
1657-1658. Claude de Villeneuve-Tourette.
1658-1666. François de Verdelin.
-------1699. Joseph de Saignes.
-------1723. Pierre de Thibaud-Saves.
1770-1775. Louis-François de Raymond-Modène.
1781-1789. Dominique-Gaspard-Balthazar de Gaillard-d'Agoult.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)


Canabieres   (12)

Commanderie de Canabières, tome 1
Département: Aveyron, Arrondissement: Millau, Canton: Salles-Curan - 12


Domus Hospitalis Canabières
Domus Hospitalis Canabières


Aimar, évêque de Rodez, donna à l’Ordre de Saint Jean et au grand maitre Géraud l’église de Sainte Marie des Canabières avec ses dimes. La donation est sans date ; elle fut acceptée par le grand prieur Pons. Aimar commença à siéger l’an 1099 et mourut vers l’an 1138.
Aldebert de Malvass qui avait des droits sur cette église, s’en départit dans le même temps en faveur de l’Ordre, du consentement de sa femme et de ses enfants. (2)
2. Chef des Canebières, n° 4. — Gallia christiana, tome I, colonne 206.

Frère Gaucelin du Tournel fut fait grand commandeur, environ l’année 1305. Le grand maître, qui était, comme lui, du pays de Gevaudan, lui procura cette charge. Il était probablement fils d’Odile Guerin, seigneur du Tournel, et de Miracle de Montlaur. Il avait assisté au chapitre du prieuré de Saint-Gilles, de l’an 1284, avec les chevaliers Pierre et Raimond du Tournel, ses frères. Il était, en 1293, commandeur de Gap. Ses frères furent aussi commandeurs, le premier le fut de Puisubran et le dernier des Canabières.

Le commandeur Raimond d’Olargues n’avait pas été oublié, dans la distribution des commanderies, qui avaient appartenu aux Templiers. Il avait été pourvu de celle de Sainte Eulalie en Rouergue, une des plus considérables de leur province de Provence. Il l’était encore, au mois de novembre 1314 ; il s’en démit alors, pour faire plaisir au grand maître, qui voulait la donner à frère Pierre de Chaudeyrac, commandeur de Saint Félix de Millau et des Canabières, qui était originaire du Gévaudan, comme lui, et peut-être son parent. On donna, en échange, Saint Félix à Olargues. Il paraît, par un titre du 29 décembre de cette année, qu’il possédait alors cette commanderie. Chaudeyrac était commandeur de Rouergue, du côté de Rodez, au-delà du Tarn. Le grand maître l’en fit aussi commandeur au-deçà de cette rivière.

Frère Raimond de Casillac
(D’or à deux lions léopardés, rampants de gueules à la bordure de sinople chargés de six besans d’argent)

Le grand maître Casillac, conféra, de l’avis de son conseil, au mois d’octobre 1384, le grand prieuré à frère Raimond de Casillac (2), commandeur de Canabières (3) et de Campagnoles, avec les chambres de Saint-Gilles, Sainte-Eulalie et Nébian. Il était sorti des seigneurs de Casillac en Quercy, lieu dont l’église dépend de la commanderie du Bastit. Cette maison s’est éteinte, depuis environ plus d’un siècle. Comme il avait résolu de résider à Avignon, il nomma, le 28 d’octobre, des procureurs, pour l’administration de son grand prieuré.
2. Cazilhac (Lot), arrondissement de Gourdon, canton de Martel.
3. Canabières sur la montagne du Levezou, dans le Rouergue, diocèse de Rodez, commanderie relevant du grand prieuré de
Saint-Gilles.
4. Campagnolles, membre de la commanderie de Saint-Félix-de-Sorgues (Aveyron), arrondissement de Saint-Affrique, canton de Camarès

Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 1. Nîmes 1904 BNF


Commanderie de Camarès, tome 2
Les habitants de Béziers s’étaient obligés, dans le traité qu’ils avaient fait avec les députés de l’Ordre, dont j’ai déjà parlé, de payer la somme qui avait été réglée pour le dédommagement de l’Ordre, lorsque le commandeur de Béziers ou le grand maître feraient bâtir une maison dans cette ville ou en dehors ; et conséquemment cette communauté prit une délibération conforme à cet accord, le 27 juin 1459.

Le grand commandeur Viel mourut, au commencement de l’année 1460. Son successeur fut frère Pierre Rafin, commandeur de Vaours (1). Il était natif de Rouergue.

Il fit unir à sa commanderie celle de Montricoux (2), par un décret du conseil. Le chapitre de cette année, qui se tint à Montfrin, détacha de la commanderie de Sainte-Eulalie, le membre de la Clau et l’unit à celle de Canabières.

Dans le même temps, le commandeur unit à Sainte-Eulalie la rente, que l’Ordre avait sur le péage du pont vieux de Millau, de la partie du vicomte de Cressel. Le chapitre unit ensuite la commanderie de Capestang à celle de Peyriès, celle de Laroque à celle de Domps, celle de Croussillon à Joucas. Mais la langue de Provence ne voulut point approuver l’union du membre de la Clau aux Canabières, ni celle de la pension du pont de Millau à Sainte-Eulalie ; et, bien loin de là, ses procureurs écrivirent au grand prieur d’unir la commanderie de Millau à celle de Canabières, et la pension du péage à Grésan.

Ricard en donna part au chapitre de l’année 1461. Le commandeur Jean de Castelnau, procureur de frère Guy de Montarnaud, commandeur de Grésan, ne voulut point accepter cette pension, dont on ne retirait plus rien, parce que le roi la disputait à la religion. Il déclara qu’il consentait que l’union, qui en aurait été faite à la commanderie de Grésan, fût de nulle valeur, le chapitre l’ordonna ainsi, et que celle, qu’on avait faite de la Clau aux Canabières, aurait son effet.

On avait résolu, dans une assemblée générale, tenue à Rhodes, le 6 de novembre de l’année-précédente, d’y appeler plusieurs grands prieurs et commandeurs, parce que le sultan d’Egypte menaçait de faire la guerre à l’Ordre. De ce nombre était le grand prieur Ricard, frère de Jean de Castelnau, commandeur de Douzain, Peyriès, Béziers, Espalion et Jalès, Honoré de Cucuron d’Avignon, Dalmas Brotin du Poët-Laval, Guillaume de la Borme de Reyssac et Espinas, et Georges Flote de Gap. Et pour survenir aux grandes dépenses que l’Ordre était obligé de faire, on avait imposé une responsion extraordinaire.
On avait chargé Ricard de retirer celle de son prieuré, avec le commandeur de Castelnau et frère Jacques de Bourbon, commandeur de Boncourt, trésorier général de l’Ordre en France.

César de Villeneuve Thorenc
(De gueules frettés de six lances d’or, les interstices semés d’écussons de même, sur le tout un écu d’azur, chargé d’une fleur de lys d’or)

Le grand prieuré fut conféré, le 12 du même mois de mai 1714, au grand commandeur César de Villeneuve Thorenc, qui en prit possession par procureur, le 30 d’août suivant.
La maison de Villeneuve, qui tire son nom et son origine du lieu de Villeneuve, au diocèse de Vence, et qu’on croit être la même que celle des seigneurs de Trans et des Arcs, dont était issu le grand maître Hélion de Villeneuve, a pour tige le fameux Romieu de Villeneuve, qui fut le premier ministre de Raymond Béranger V, comte de Provence, son intendant de ses finances, et sénéchal de Provence. Il fit son testament, le 15 décembre 1550 ; il s’y voit qu’il était seigneur de la ville de Vence, et des lieux de la Grande Trignan, Saint-Jean le Castelet, Villeneuve, Cagnes et autres terres ; ses descendants se partagèrent en plusieurs branches.
Notre grand prieur était fils de Claude de Villeneuve, seigneur de Thorenc, et d’Isabeau de Martin Puilobier. Il avait été reçu dans l’Ordre, le 30 avril 1639. Après sa promotion au grand prieuré, il nomma son lieutenant le commandeur Annibal de Seguiran, qui exerçait cette charge sous son prédécesseur. La grande commanderie fut donnée, le même jour 12 de mai 1714, à frère Richard de Sade Masan, commandeur de Jalès.
Les Turcs ayant, dans ce temps-là, levé une flotte considérable, on craignit qu’elle ne fût destinée contre Malte.

Le conseil délibéra, le 5 de janvier 1715, de citer tous ceux de l’habit, même les novices et ceux reçus de minorité, qui auraient atteint l’âge de 18 ans, à se rendre à Malte avec leurs armes par tout le mois de mars suivant.

On dispensa seulement ceux qui, par les faiblesses de leur grand âge et leurs incommodités, n’étaient pas en état de combattre. Le lieutenant de Séguiran, lieutenant du grand prieuré, envoya des copies de la citation à tous ceux qui résidaient dans les limites du grand prieuré. Ils se rendirent avec beaucoup de promptitude à Malte, même ceux qui, à cause de leur grand âge et de leurs infirmités, en étaient dispensés. Et, dans peu de mois, on vit arriver un grand nombre de chevaliers, même plusieurs gentilshommes laïques, qui voulurent avoir part à la gloire de défendre ce boulevard de la chrétienté ; mais ils n’eurent pas l’occasion de signaler leur courage, parce que le Turc ne fit aucun mouvement, apparemment parce qu’il fut informé du bon état où était l’ile, par les soins du grand maître, et du grand nombre de chevaliers qui s’y étaient rendus.

Le grand prieur de Thorenc étant tombé malade, nomma par son désappropriement le premier commandeur de la commanderie qu’il avait fondée, frère Pierre de Tibaud Saves, commandeur de Canabières. Les bulles ne lui furent pourtant expédiées que le 23 décembre de l’année d’après.
Thorenc mourut à Malte, le 24 octobre 1716.

Frère Octave de Galéan
(Bandé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules, chargé d’un lion passant d’or)
La nouvelle de la mort de frère Vincent Sauveur de Gaillard étant arrivée à Malte, on conféra, le 17 mars 1745, le grand prieuré au grand commandeur frère Octave de Galéan, qui en prit possession par procureur, le 5 de mai suivant. Il était fils d’André de Galéan, citoyen de Nice, et de Suzanne de Grimaldi du Bueil. Il avait été reçu dans la langue de Provence, le 15 décembre 1675.
Il fit son lieutenant frère Jacques-Armand de Vachon Belmont, commandeur de Trinquetaille et des Canabières.

Azémar dit Monis ou Mozier (Arnaud), commandeur des Canabières.
Tibaud Saves (Pierre de), commandeur de Canabières.
Laincel (Olivier de), commandeur de Canabières.
Lamassère (Pierre de), commandeur de Canabières.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 2. Nîmes 1905 BNF

Mairie de Canabières
La commanderie des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem des Canabières est la plus ancienne fondation hospitalière en Rouergue. On ne peut la voir que de l’extérieur.
Fondée en 1120, il en subsiste l’église Sainte marie avec sa nef et son porche du XIIe siècle, son chœur et ses chapelles du XVe, la croix du cimetière du XVIe (sculptée sur les 4 faces) et le bâtiment carré de la commanderie en partie du XVe siècle. Propriété de plusieurs particuliers, elle ne se visite pas mais vous pouvez l’observer de l’extérieur.

Eglise Saint-Jean Baptiste
Située à un carrefour important, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, créèrent au XIIe siècle un hôpital dédié au Saint-Sépulcre. De cet établissement, il ne reste que l’église avec sa nef du XIIe siècle et encore couverte d’une charpente du XVIIe siècle.
Sources : Tourisme en Aveyron

Affiches de Paris
Bois de l’Ordre de Malte à vendre, le Lundi 15 Novembre 1748, neuf heures du matin, du grand Prieuré de Saint Gilles, des Commanderies de Capere, de Monfrin, de Saint Cristol, de Sainte Anne, de Bézier, de Barbantane, de Cap-Francès, maitrie de Montpellier ; des Commanderies du Bastit, de la Tronquiere, de la Canabieres, de Millau, de Saint Félix, maitrie de Rhodes ; des Commanderies, de Jalès, de Palliers, maitrise de Villeneuve le Berg ; des Commanderies de Homps, de Grezans, maîtrise de Quillan etc.
Sources : Boudet, Antoine-Chrétien. Les Affiches de Paris. Paris le 14 novembre 1748 Suite


Capette (La)   (30)

Commanderie de La Capette
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30


Domus Hospitalis La Capette
Domus Hospitalis La Capette


(1) ORDRE DU TEMPLE :
— Décembre 1192
Guillaume de PORCELET donne au Commandeur du Temple à SAINT-GILLES, tous les bois, prés, pâturages, terres et marais qu’il possède entre TERREMIER et COUSEHAUTE, plus une terre ayant appartenu à Raimond de LEVEDON.
(2) TEMPLE ou HOPITAL (sans précision d’Ordre) : — Mars 1203
PONSE veuve de Gilles TARSIC vend au Commandeur tout ce que possédait son mari sur le tènement de COUTTE.
(3) ORDRE DE SAINT JEAN DE JERUSALEM, DE RHODES et DE MALTE : — Septembre 1210 Bertrand de PORCELET donne au Commandeur de l’Hôpital de SAINT-GILLES, ses prés, terres et marais qu’il possède de PAGAN à RAYNORE et de TOURREMIER à BERAUD ainsi que d’ALTELES à COTARGET et de COTARGET à MORA.

— Décembre 1246
Vassal CORVARIN vend à l’Hôpital de SAINT-GILLES ses terres, prés et marais qu’il possède à TOURREMIER.

— 1312
Concile de VIENNE, héritage des biens du Temple donc CAPETTE s’agrandit.

— 13 février 1505
Noble Gaillardot de MONTCAMP, Seigneur de VAUVERT, donne en arrière-fief au Grand Prieur de SAINT GILLES, sa juridiction sur TOUSQUE, PINEDE, TETE DE LOUP, NEGUE ROUMINE, RIBEYRE et COUTTE.

— 5 Juin 1610
Arrêt du Parlement de TOULOUSE mettant un terme aux différentes contestations de propriété.

— 28 juin 1645
Par délibération de la Langue de PROVENCE, la maison de CAPETTE est démembrée du Grand Prieuré pour devenir Commanderie.
(RAYBAUD annonce 1643 — Tome III page 23, puis 28.06.1645 à la page 134)
Construction de la maison et la chapelle N.D. Les revenus de la nouvelle commanderie restent au bénéfice du Grand Prieur de FORBIN-BONNEVAL, jusqu’à sa mort le 12 juillet

1661. Le premier commandeur officiel est donc Antoine de BLACAS-VERIGNON.

— 1667
Visite de la commanderie de Capette. (Archives départementales des B. D. R. 56 H 174)

— 1679 et 1755
Visite de la commanderie de Capette. (Archives départementales des B. D. R. 56 H 190)

— 1675 et 1783
Visite de la commanderie de Capette. (Archives départementales des B. D. R. 56 H 245)

— 8 mai 1688
Bornage de la propriété.

— 12 septembre 1703
La Commanderie est saccagée par les Camisards.

— 1709 à 1711
Réparations diverses suite aux événements de 1703 et à la rupture des chaussées par le RHONE. (Archives départementales des B. D. R. 56 H 710)

— 25 janvier 1738
Arpentement général de la Commanderie par Guillaume BOEUF, Géomètre en ARLES.

— 26 septembre 1740
Arpentement des terres et piaulement de bornes complémentaires par le même BOEUF.

— 1745
Autre crue importante du RHONE.
— Nuit du 31 novembre au 1 décembre 1755
Débordement du RHONE encore plus important. L’ensemble de la Camargue est envahi par les eaux. La construction de la digue le long du Petit Rhône sera accélérée.

— 18 mars 1766
Rapport d’arpentement et de bornage de la Commanderie par Louis SEGUIN, Géomètre à TARASCON. Le dessin est exposé au musée REATTU en ARLES.

— 1791 et 1792
Aliénation des biens nationaux.

Extrait des Archives du Gard 1916. Bligny — Bondurand
H. 901 (Liasse.) (Don de M. le chanoine Nicolas 1914.) — 10 pièces ou cahiers, papiers.
1192-1791 — Grand prieuré de Saint-Gilles. Commanderie de Capette. Litige avec le collège de Saint-Jean de Saint-Gilles.
— 1. Inventaire général des titres de la commanderie de Capette, fait par Antoine Raybaud, secrétaire de l’Ordre au Grand Prieuré de Saint-Gilles, en 1700. Note portant sur la commanderie de Capette, dépendant autrefois du Grand Prieuré, en fut démembrée par délibération de la langue de Provence du 28 juin 1645. Elle se compose des tènements de Tourremier, Redonne, à présent Bois de l’Escale ; Conse-Haute, Tête-de-Loup, Nègue Roumieu, à présent Capette ; Ribeyrès, à présent La Loubatière ; et Goutte. L’ensemble de ces tènements contigus confronte le Rhône, la draye où le chemin des herbages de La Sylve Godesque et de La Tête-de-Loup ; l’étang de Goutte, les marais de La Souteyrane, elle tènement de Claire-farine.

Au chapitre des titres de Capette, on voit, par la pièce 1, qu’en décembre 1192 Guillaume de Porcelet donne au commandeur du Temple de Saint-Gilles tous les bois, prés, marais, pâturages, terres, eaux, chasses et pêcheries, depuis Torremier jusqu’à Conse-Haute, plus une terre ayant appartenu à Raimond de Levédon, suivant acte reçu par Pierre Fulcodi, juge et chancelier du comte de Toulouse.

Le 7 des ides de mars 1203, Ponse, veuve de Gilles Farsic, vend au commandeur tout ce que son mari avait dans le tènement de Goutte. Le notaire est étienne Graille (Pièce 2).

Le 7 des calendes de septembre 1210, Bertrand de Porcelet donne au commandeur de l’Hôpital de Saint-Gilles ses prés, terres, eaux, marais et pêcheries, depuis l’Anglade de Pagan, jusqu’à la cour de Raynore, de Tourremier à l’Anglade de Guillaume Béraud, l’église de N.-D. d’Estèles et Cotorget (Pièce 3).

Aux calendes de décembre 1246, Vassal Gorvarin vend au commandeur de l’Hôpital de Saint-Gilles ses terres, prés et marais de Tourremier (Pièce 4).

Le 13 février 1505, noble Gaillard de « Montcamp », seigneur de Vauvert, donne en arrière-fief, au Grand Prieur de Saint-Gilles, sa juridiction sur les terroirs de Tousque ou La Pine, de Tête-de-Loup, Nègue-Roumieu, Ribeyrès et Goutte (Pièce 5).

Les grandes contestations entre le Grand Prieur et le seigneur de La Motte furent terminées par un arrêt du parlement de Toulouse du 5 juin 1610 (Pièce 6).

La communauté de Vauvert ayant mis dans ses compoix le tènement de Ribeyrès, ou La Loubatière, ci, ceux de Tête-de-Loup et de Nègue-Roumieu, prétendait que ces biens devaient être ruraux. Le Grand Prieur fit voir qu’ils n’étaient pas dans le Terroir de Vauvert, mais dans celui de Roche, ou Sylve-Godesque, sur lequel il a juridiction depuis l’achat fait au baron de Vauvert en 1505. Un arrêt du Conseil du roi renvoya la cause à la cour des aides de Dauphiné ; qui déclara, par arrêt du 21 juin 1646, le Ribeyrès exempt de toutes tailles ordinaires, et en ordonna la radiation sur le compoix de Vauvert (Pièce 7).

— 2-3. Original et copie de l’arpentage général de la commanderie de Capette, fait par Guillaume Beuf, géomètre, juré de la ville d’Arles, amiablement commis par François Belon, collégial de Saint-Gilles, comme procureur de Henri-Louis de Chalvet, commandeur de la commanderie de Capette, située le long du Petit Rhône (25 janvier 1738).

— 4. Bulle de Raimond Despuig, Grand Maître de l’ordre, reproduisant, une supplique d’Henri-Louis de Chalvet, commandeur de Capette, en date du 9 mars 1739, supplique adressée au grand maître, en italien.

Cette commanderie consiste en un seul corps de terres, environné par les biens du Prieuré de Saint-Gilles, de la collégiale de Saint-Gilles et de, la commanderie de Barbentane, sans aucun cens emphytéotique, de sorte qu’il n’y a pas lieu de redouter des usurpations de la part des laïques. Néanmoins le commandeur a fait procéder à un arpentement de ses terres par un géomètre d’Arles, et fait déposer son verbal dans les archives du Grand Prieuré de Saint-Gilles. Le commandeur supplie le Grand Maître de nommer un chevalier par l’intervention et l’autorité duquel se fassent les citations des voisins, et la légale mesure des terres de sa commanderie. Le grand maître a saisi son conseil de la supplique, le 5 mars 1740. II a été décidé d’y faire droit, et on a député le commandeur Philippe de Pagesse d’Assas. La bulle du Grand Maître atteste ces faits. Elle est datée de Malte, 5 mars 1739 suivant le style de sa chancellerie, 1740 suivant le cours ordinaire. Sceau plaqué en papier, représentant le Grand Maître.

— 5. Requête de Louis de Chalvet, commandeur de Capette, à Philippe de Pagesse d’Assas, commandeur de Gap-Français et commissaire député par le Grand Maître. Il le prie d’ordonner l’arpentement des terres de la commanderie de Capette, et l’assignation du Grand Prieur de Saint-Gilles comme possesseur du membre de Clairefarine ; de M. de Villages de Lasalle, commandeur de Barbentane, pour le domaine de Liviers ; et des frères collégiaux de Saint-Gilles comme possesseurs de l’étang de Coutte, tous biens limitrophes de sa commanderie. Au pied, décret ou ordonnance conforme signée du chevalier de Pagesse d’Assas. A la suite, certificat d’assignation donnée à Sauveur de Gaillard, Grand Prieur, et autres intéressés, pour le 6 septembre prochain, jusqu’à perfection de l’arpentement, que doit faire Mr Beuf. La présente copie est celle laissée aux frères collégiaux, en la personne d’Alexandre Mollet, infirmier (10 août 1740).

— 6. Protestation d’Eyssautier, syndic du collège de Saint-Jean de Saint-Gilles, adressée à Beuf, sur les lieux contentieux, en l’absence du commandeur de Pagesse d’Assas. Beuf ne saurait faire la séparation de l’étang de Coutte, d’avec le terroir de la commanderie de Capette, autrement, qu’il n’est prescrit dans un verbal de descente fait en 1688 par Jean de Quiqueran-Ventabren, chevalier, et Jean-Antoine Simon, sacristain de Saint-Jean de Marseille, commissaires députés par le chapitre provincial à l’occasion dos contestations entre les frères collégiats et le commandeur de Capette ou son fermier, qui faisait des entreprises sur les dépendances de Coutte. Beuf prend connaissance de l’original du verbal à la métairie de Capette et à la cabane de Coutte. Mais, sommé par Eyssautier de s’y conformer pour le piaulement des bornes, il s’y est constamment refusé (13 septembre 1740).

— 7. Requête du commandeur de Capette à Philippe de Pagesse d’Assas. Il lui demande d’ordonner, sans préjudice du droit des parties, que Beuf passera outre aux protestations et retardements d’Eyssautier, et remplira sa commission ainsi qu’il lui est mandé. Au pied, décret conforme du chevalier de Pagesse d’Assas. Plus bas, signification à Eyssautier (14 septembre 1740).

— 8. Arpentement général et juridique de la commanderie de Capette, fait et dressé par Guillaume Beuf, géomètre d’Arles (26 septembre 1740).

— 9. Extrait, de l’original précédent.

— 10. Extrait en forme du rapport d’arpentement et récolement des bornes de la commanderie de Capette, rapport fait par Louis Seguin, géomètre et géographe de Tarascon, le 18 mars 1706.

L’extrait est délivré par Beuf, archivaire, sur autre extrait en forme, conservé dans les archives du grand prieuré de Saint-Gilles, armoire de la commanderie de Capette, sac des titres n° XI.

Sceau plaqué du grand prieuré en cire noire, en mauvais état.
L’expédition est destinée au chevalier François de Castellane, commandeur de Capette, et porte la date de 1791.

Cette commanderie est affermée audit sieur Michel, suivant le bail à lui passé le 10 juin 1760, notaire Me Michel, de Saint-Gilles, pour quatre ans qui finiront à Saint-Gilles 1764, à la rente sûre et certaine pour chaque année de :
Revenus : 10.710 livres.
Les charges s'élèvent à : 2.237 livres, 4 sols.
Reste net au commandeur : 8.472 livres, 16 sols.
L'avis et la clôture sont datés du 24 novembre 1762.

En 1767, la commanderie de Capette était possédée par frère Joseph-Guillaume-François-Gabriel de Lestang-Parade, né le 14 janvier 1715.
Celle de Sainte-Eulalie était possédée par frère Jean-Antoine-Joseph-Charles de Riquety Mirabeau, né le 8 octobre 1717.
Cette commanderie est affermée :
Revenus : 46.093 livres.
Total des charges : 7.812 livres, 17 sols, 6 deniers.
Produit net : 38.220 livres, 2 sols, 6 deniers (1)
1. Bibliothèque Méjanes d’Aix, manuscrit n° 843, Provence, Recueil K.
Sources : Inventaire — Sommaire des Archives départementales du GARD par BLIGNY - BONDURAND série H et complément - 1916 BNF

Roseline JEOLAS
Association d’Histoire, d’Archéologie et de Sauvegarde de Saint-Gilles Extrait du Rapport des Expositions du mois d’Août 1987 (Daté du 5 août 1987)
« DOMAINES RHODANIENS D’ORIGINE MEDIEVALE » Pages 24-25 (1)
CAPETTE
— Dans le très vaste terroir qui porte ce nom, les Templiers ont, dès le XIIe siècle des « terres ». Après le rattachement des biens des Templiers aux biens de l’Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, en 1 313, Capette se trouve rattachée à la commanderie de Saint-Gilles, de même qu’Argence, Claire-Farine, Barbentane, Daladel et Courtet. On a pu dire que, lorsque les deux Ordres coexistaient les biens des Templiers s’étendaient du terroir du château de La Motte jusqu’au Scamandre, et de La Fosse jusqu’à la mer. Il y a peut-être une légère exagération, mais cette remarque donne une idée de l’étendue — à dominante marécageuse, il est vrai — des possessions templières en « Basse Petite Camargue », et donc de la brusque « extension » des possessions Hospitalières en 1313.

En 1645, la « commanderie » de Saint-Gilles est si riche qu’un démembrement est décidé, en juin. Il y fut décrété « qu’on détachât les cabanes des tènements de Capette et de la Martelière, et les pâturages appelés Tête de Loup, dont il ferait une commanderie, à condition que le commandeur y ferait bâtir une maison avec la ménagerie, et une chapelle, où l’on dirait la messe les dimanches et les fêtes ». Le 15 juillet 1 661, Capette fut confiée au « Commandeur » Frère Antoine de Blacas-Vérignon.

Les « visites » de 1674 (Capette est visité le 10 mai) nous disent : que Capette est un « lieu solitaire et champêtre proche du Rhône », que le fermier est Jacques Mollet d’Arles. Il y a une chapelle bâtie par Blacas Vérignon après la visite de 1666. Elle est sous le vocable de Notre Dame de l’Etoile (c’était la dédicace de la chapelle templière qui a totalement disparu, et qui se trouvait beaucoup plus à l’Ouest, et qui a laissé son nom à la « montille de l’Etoile »). Cette chapelle n’est pas paroisse. Le prêtre qui la dessert est Louis Roguier, de Guillaume-les-Castellane en Provence, prêtre aux Saintes-Maries ; il reçoit 150 livres pour son entretien.

La plus grande partie des bâtiments a été bâtie par Blacas Vérignon. Les cabanes qui précédaient, en bois et en terre ont été brûlées « par accident ». (voir les conditions d’attribution de la commanderie). Les bâtiments « font angle ». Ils sont de plain-pied : cuisine, chambre et cellier, face au Rhône, écurie fromagère, et au-dessus, possibilité de coucher les valets. Volailler et pigeonnier au-dessus, au plus près du Rhône. L’étable à pourceaux est à côté du pigeonnier. A côté de la cuisine, il y a un four et un fournil.

Les tènements sont Capette, la Martellière, et Négo-Roumieu (Noie pèlerin, évoque bien les traîtrises et les pièges des chemins traversant les Marais, pour les pèlerins qui avaient passé le Rhône au bac plus méridional de « Consoude »). On y sème 200 seterées de blé, qui rendent six fois la semence. Les bois de l’Escale, et de la Martellière sont riches en peupliers, ormeaux, aubes, frênes. Des ormeaux sont morts à la Martellière. Les herbages peuvent nourrir 1500 bêtes à laine.

Un bornage de 1663 nous renseigne sur les confronts :
— tout le long du Rhône.
— chemin entre commanderie de Barbentane et terre de la Loubatière, tirant droit entre Venne (la Sylve ?) et le Tête de Loup.
— Etang et Paluds de Coute (aux collégiats) et palud de la Souteyranne, au Grand Prieuré.
— Tènement de Claire Farine — — le fossé commence à la Martellière, tirant en bas du côté de la palud, contient la terre labourable, et, faisant un angle, achève les labourages.

A l’extrémité de la Martellière, il y a un abreuvoir.
Le commandeur de Capette peut faire hiberner aux herbages de la Pinède :
En janvier et février : 70 bœufs de labour.
Toute l’année, aux herbages de Venne, 2 000 brebis et 20 juments.
Nego Roumieu Le bétail qui peut HIVERNER, ou paître à la Pinède (également à l’Ordre depuis 1 250 : 1 251) traduisent bien les inconvénients de ces « terres basses », facilement inondées. (Altitude ACTUELLE : 1 mètre, et parfois moins) C’est ce que confirmera la Visite de 1713. Ni les bâtiments ni la surface des labours n’ont varié. Mais « les inondations ont mis les fossés hors d’usage, et, en 1713, il n’y aura aucune récolte »
Il y a des prés dans le bois proche l’Escalle (Nous sommes sans doute aux « Prats d’Haut », les prés d’amont de Capette traduits par « les Pradeaux »)
Il faudra faire récurer les fossés.

Nous y apprenons que la chapelle était attenante aux bâtiments d’habitation, et qu’elle est sommée d’un « petit clocher avec une cloche »
1. — Note de Ph. Ritter : — Nous reproduisons ici l’intégralité du texte de Roseline Jéolas, avec son style propre, ses interprétations, ses erreurs, et parfois même ses fautes de dactylographie.
Sources : DOMAINES RHODANIENS D’ORIGINE MEDIEVALES par Mme JEOLAS et l’Association d’Histoire d’Archéologie et de Sauvegarde de SAINT-GILLES — 1987 — (pages 24 et 25).
Sources : Les documents sont issus du site Internet Philippe Ritter - Nemausensis Fichier PDF


Capoulet-et-Junac   (09)

Commanderie de Capoulet, Capoulet-et-Junac
Département: Ariège, Arrondissement: Foix, Canton: Tarascon-sur-Ariège, Commune: Miglos — 09


Commanderie de Capoulet
Commanderie de Capoulet


Gabre



Domus Hospitalis Gabre
Domus Hospitalis Gabre


La réunion de la commanderie de Capoulet à celle de Gabre ayant été antérieure au pillage de cette dernière par les Huguenots, ses archives ne furent guère plus respectées. Cette circonstance nous empêche de pouvoir fixer d'une manière précise la fondation de l'hôpital de Capoulet, que nous croyons néanmoins pouvoir faire remonter aux dernières années du XIIe siècle.
Bien avant cette époque, différentes donations avaient été faites à l'hôpital de Jérusalem dans la contrée.

Villeneuve-d'Olmes



Hospitalis Villeneuve-d'Olmes
Domus Hospitalis Villeneuve-d'Olmes


Il est même question dans les archives d'une ancienne commanderie désignée sous le nom des Olmes (de Ulmis), que tout me porte à croire n'être autre que Villeneuve-d'Olmes, située dans le voisinage ; plus tard cette commanderie n'était plus mentionnée, il est à croire qu'elle cessa d'exister, quand les Hospitaliers établirent à Capoulet le centre de leurs possessions dans la contrée.

— En 1142, Beringuier Arnal, donna à l'Ordre de Saint-Jean, son fief du « Sallent. » Cette même année, dame Mabriffe, fille de P. de Cavanh, se dépouillait de tous ses biens en faveur de l'ordre entre les mains d'Yzarn de Roquefort, commandeur des Olmes.

— En 1168, Pierre d'Asnave cédait aux Hospitaliers son droit à un repas annuel pour quatre personnes, droit qu'il prélevait sur ses vassaux de Capoulet.

Arnave



Domus Hospitalis Arnave
Domus Hospitalis Arnave


— En 1149, au mois de Juillet, un membre de la famille, comtale, Raymond Roger, avait donné, une portion du territoire d'Arnave (près Tarascon-sur-Ariège), avec le consentement de Roger Bernard, comte de Foix, son neveu et de Bernard Roger son frère « .

— 1173. Mais parmi toutes ces donations, la plus importante fut celle que firent, le dimanche après l'Epiphanie de l'année 1172 (9 janvier 1173), noble Bernard de Foix, se femme et leurs enfants, Raymond et Bertrand, à l'hôpital de Jérusalem, à Baynaud-de-Verdun et à Pierre de Saint-André, religieux de cet Ordre, des rentes qu'ils possédaient à Capoulet, ainsi que de la dime du moulin vieux qu'ils avaient près du château de Foix.

— 1177. Quelques années plus tard nous trouvons la confirmation faite par Pierre et Baymond de Nielglos, de la donation faite par leur père des droits de leur famille sur la ville de Capoulet.

— 1177. L'ordre de Saint-Jean recevait du chevalier W. d'Arnave, une partie du territoire voisin, donation dont le comte Bernard Roger de Foix consentait à se porter leur caution: pendant que le seigneur W. d'Alsen donnait à l'hôpital, à son frère Pierre, Prieur de Saint-Jean de Toulouse, ses droits sur la terre de « Saos », jusqu'au jour où son neveu serait d'âge à être armé chevalier.

La commanderie de Capoulet ne fut constituée définitivement que plus tard ; car nous voyons pendant quelque temps encore, figurer à la tète des possessions de l'Ordre dans cette contrée les commandeurs des « Olmes » et de « Savartès »; ce ne fut que dans la première partie du XIIIe siècle, que ces différentes dénominations furent remplacées par celle de commandeurs de Capoulet.

— 1181. Mentionnons encore les donations que firent, Pierre d'Arnave de ses droits sur la ville de Sen, Brunet de Nielglos, des siens sur celle d'Essen, et B. de Babat, sur le territoire d'Enot.

— En 1202, Bogier d'Aniaux, du quart de la dîme de l'église de Saint-Vincent.
— En 1211, Arnaud de Castelverdun, de ce qu'il possédait dans le fort de Capoulet et son territoire.

L'inventaire que nous consultons, nous fournit en outre plusieurs témoignages de la faveur que prodiguaient les comtes de Foix à la maison de Capoulet et à ses vassaux. C'est ainsi que, le quatrième jour des kalendes d'août (28 juillet) 1292, nous voyons Vezian de Roquefort, écuyer, reconnaître au nom du comte de Foix, que les habitants de Capoulet étaient exempts de fouage envers ce dernier, comme vassaux de l'hôpital.

Le deuxième jour des nones de mai (6 mai) 1314, Gaston de Foix fit remise à ces mêmes habitants « à qui il voulait témoigner son affection, » du droit d'albergue de 50 sols que leur communauté lui payait annuellement.

Signalons encore l'acte par lequel noble Jourdain de Rabat, seigneur et baron de Nielglos, « voulant donner à Roger de Salesse, Commandeur de Capoulet, un témoignage de son amitié et de sa reconnaissance, pour les services qu'il en avait reçus, » céda pour toujours à l'hôpital le droit de prendre les bois de chauffage et de construction et, de mener paître les troupeaux dans sa forêt de las Quints, située dans la vallée de Nielglos, le samedi veille de Pâques 1343 (11 avril 1342).

Dans le courant du XIVe siècle, on vit quelques nobles dames, appartenant, l'une à la puissante maison de Rabat, l'autre à la famille comtale de Foix, venir successivement recevoir dans l'église de Capoulet, l'humble habit de soeur Hospitalière. L'Ordre de Saint-Jean ne négligea pas de leur témoigner sa reconnaissance pour le lustre que leur admission dans ses rangs lui donnait, dans la contrée et pour les largesses qu'elles avaient dû lui faire à cette occasion, car nous voyons dans cette période, à la tête de l'hôpital de Capoulet les nobles commanderesses, soeur Condor de Rabat (1325-1332) et soeur Sybille de Foix (1381-1393). Le nom de cette dernière ne figurant pas dans les généalogies de la maison comtale, ni de ses différentes branches, il est probable que Sybille de Foix, dont il est ici question, était une fille naturelle de Gaston Phébus.

En 1321, nous trouvons les paroissiens de Niaux, vassaux de l'hôpital, en révolte complète contre l'autorité ecclésiastique: ils refusaient obstinément de payer les dîmes et les prémisses de leurs terres. Devant cette attitude, l'évêque de Pamiers eut recours aux mesures de rigueur et à la requête de l'archidiacre P. Audaric lança les foudres de l'excommunication contre les révoltés. Après avoir persisté longtemps dans leur rébellion, ces derniers prirent enfin le parti de demander grâce; « désirant redevenir vrais enfants de l'église et reconnaissant leur faute, » ils envoyèrent des députés pour apporter leur soumission à l'évêque.

Les guerres religieuses produisirent à Capoulet, comme au chef de la Commanderie, à laquelle il venait d'être réuni, bien des désordres et des ruines. Sa position retirée au milieu des montagnes, ne préserva pas cet établissement des dévastations des Huguenots; car la visite de 1648, ne constate plus sur cet emplacement que l'existence d'une petite chapelle située dans l'enceinte des murailles de l'ancienne commanderie. Les vassaux de l'hôpital ou leurs voisins tâchèrent de leur côté de profiter des embarras du commandeur, pour usurper ses droits et s'insurger contre les usages respectés jusqu'alors. Nous trouvons en 1627, le Commandeur occupé, à exposer au Parlement de Toulouse, que ses vassaux de Capoulet refusaient de travailler les terres de l'hôpital; la cour plaça la commanderie sous la sauvegarde royale et enjoignit aux habitants d'y venir faire les journées de travail prescrites par les coutumes du pays. Ce même Commandeur assignait en même temps en justice les consuls de la ville de Sigier, pour leur faire défendre de mettre un bailli à Capoulet, « et de se rendre dans cette ville le jour de la fête, en y transportant leurs livres consulaires, comme si la juridiction lui en appartenait. »
Liste des Commandeurs de Capoulet.
------1142. Isarn de Roquefort, commandeur des Olmes.
------1172. Raymond de Verdun.
------1181. Benoit.
------1182. Bernard de Gavaldan.
1202-1211. Bernard de Videnhac, Commandeur de Savartès ou de Capoulet.
1217-1218. Pierre de Saquet.
1230-1232. Bernard-Amiel dePailhès
1231-1251. Bernard de Durban.
1258 1259. Pierre Boyer.
1260-1265. Pierre Vascon.
1266-1269. Bernard del Mas.
1281-1282. Géraud de Colomb.
1283-1284. Jean de Muret.
1285-1286. Guillaume Castel.
1288-1290. Pierre de Saint-Sernin.
1292-1304. Guillaume de Guerrejat.
1316-1317. Raymond de Sacquet.
1317-1332. Soeur Condor de Rabat.
1236-1340. Hugues de Gavarret.
1341-1342. Gailhard de Sales.
1343-1345. Roger de Salesse.
1346-1347. Huges de Gros.
1347-1350. Arnaud de Saint-Martin.
1353-1351. Guillaume de Montaigut.
1354-1355. Olivier de Raffin.
1355-1364. Bernard de Spaon.
1361-1365. Berengier de Saint-Félix.
1374-1376. Guillaume de Calatrave.
1381-1393. Soeur Sybille de Foix.
1408-1410. Jean Sabathier.
------1438. Bernard de Montlezun.
(Vers 1500 réunion de Capoulet a Gabre)
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.


Carlat   (15)

Commanderie de Carlat
Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Vic-sur-Cère — 15


Commanderie de Carlat
Commanderie de Carlat


L'ancien temple de Carlat fut choisi comme le chef lieu de la commanderie nouvelle, qui comprit les temples d'Albignac, du Monteil, les membres de l'Hôpital de Champfranchesse, de la Barbary, de Corrèze, du Couderc, de Mascheix, de Villedieu et de la Salvetat.

1. Chef
Le membre de Carlat, chef-lieu comprenait l'église paroissiale, une maison forte, le tout sis sur le roc de Carlat, une maison et des biens-fonds à Aurillac et à Caussac, des rentes et des droits de justice.

L'église était dédiée à Notre-Dame-du-Puy. Le commandeur était curé primitif, décimateur, patron et collateur. Les dîmes se levaient à la onzième gerbe et produisaient environ 538 setiers de tout grain (20).

Les rentes annuelles payables en toute justice haute, moyenne et basse se prélevaient sur les paroisses environnantes savoir: dans la paroisse de Carlat à Cabannes, Lessenat, Celles, Peyrose; dans l'ancienne paroisse de Raulhac à Lobéjal, Les Bousquants, La Cassade, Montcalvin, Badaillac, La Queyrie, Cropières, Lavergne, Peuchmourier, Gouls, Rentières, Barriac, Guimont, La Mouzonade; dans la paroisse Saint-Clément, au bourg; dans la paroisse de Saint-Etienne à Escaseaux, Espeils, La Grange; dans la paroisse de Cros, à Morzières; dans la paroisse de Labrousse, à Drulhes, Roussy, Teil et au bourg; dans la paroisse d'Arpajon, à Lapeyrusse, Carsac, La Vergne; dans la paroisse de Polminhac. à Maurejouls, Esmons, Salès, Murat. Lagasse; aux bourgs de Prondels, l'Hôpital, Négreserre, Albignac, Mur-de-Barrès, Taussac, Alleix, Peyrac, Cassaniouse, Montredon, Saint-Santin,Saint-Etienne-de-Maurs,Saint-Constant, Maurs, Mourjou, Marcolès, Saint-Paul, Reilhac, Vézac, Trémolet, Boussac, Giou-de-Mamou (21). Elles s'élevaient à:
Froment ----------- 40 setiers
Seigle et avoine -- 300 setiers
Gélines ------ 40
Argent ------------ 50 livres
Manoeuvres. ------- 30

Annexe de l'Hôpital de Pierrefitte


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Giou-de-Mamou — 15


Domus hospitalis de Pierrefitte
Domus hospitalis de Pierrefitte


Dans la paroisse de l'ordre possédait une chapelle, desservie par un chapelain, les dîmes de Pierrefitte et quelques rentes, dont il jouissait en toute justice.

20. En voici le détail:
Dimerie du bourg de Carlat, 120 setiers.
Dimerie du Puy Hasset, ]20 setiers.
Dinierie de Calves, 120 setiers.
Dimerie de Celles, 50 setiers.
Dimerie de Montcalvy et Tersont, 10 setiers.
Dimerie de Sagergues, paroisse de Saint-Simon, 10 setiers. (Archives du Rhône, série H.)

21. Terriers de 1460 (au nom de frère Berald d'Adié), 1571 (Thomas de la Tour), 1623 (Charles de Saint-Viance), 1735 (Vincent de Vogué), 1769 (Saint-Viance).

2. Membre. L'Hôpital de Corrèze


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton: Corrèze — 19


Domus hospitalis de Corrèze
Domus hospitalis de Corrèze


Situé dans le diocèse de Tulle en Bas-Limousin, cet Hôpital de Corrèze comprenait la chapelle d'Orliac-de-Bar, dont finit par s'emparer le chapitre de Saint-Martin de Tulle, des dîmes et des cens.
Les dîmes se prélevaient à la dixième gerbe sur les villages de Soubslarcie, de Boucine, de Souillier, de La Chastre, de La Borie, de Durcant, de Laprade, de Reignat, de Brousse, de Lebech, de Puymaigre et du château de Ternat, produisant bon an, mal an, 200 setiers, mesure de Tulle.

Les rentes donnaient:
Seigle ---------- 21 setiers
Froment --------- 5 setiers
Avoine ---------- 11 setiers
Poules ---------- 3
Sols ------------ 22

Les lods étaient dûs au vingtième denier en toute justice dans la paroisse de Corrèze. Les rentes de Boucine, paroisse de Corrèze, produisaient:
Seigle ---------- 16 setiers
Poules ---------- 2
Sols ---------- 10

La dîme de Meyrignac-l'Eglise donnait 7 setiers, celle d'Orleat de Bar 50 setiers de grains et 50 sols argent.
Quant aux rentes d'Orleat, elles se prélevaient au tènement du Buisson: froment, 2 setiers, seigle, 4 setiers, avoine, 15 ras, argent, 21 sols.
La rente du village de Mont, paroisse de Chillat, produisait 5 setiers seigle, 5 setiers froment, argent, 2 sols.

3. Membre. Le Couderc


Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Canton, Roche-Canillac, Commune: Clergoux — 19


Domus hospitalis de Couderc
Domus hospitalis de Couderc


En Bas-Limousin, à 2 kilomètres du château de Sédières, Hôpital de Couderc comprenait le presbytère, une église paroissiale, des dîmes et des rentes.

L'église, dédiée à saint-Jean-Baptiste, était à la collation du commandeur de Carlat comme curé primitif et seigneur spirituel.
Les dîmes se prélevaient au Couderc.

Les rentes donnaient:
Seigle ---------- 55 setiers
Avoine ---------- 18 setiers
Argent ---------- 5 livres, 10 sols
Poules ---------- 4
Oeufs ----------- 72

La rente de Maillarode, paroisse de Saint-Martial:
Seigle ---------- 28 sel;iers
Avoine ---------- 9 setiers
Poules ---------- 3
Oeufs ----------- 50
Argent ---------- 18 sols

La rente de Vedrenne, paroisse de Guimont:
Seigle ---------- 24 setiers
Avoine ---------- 10 setiers
Géline ----- 1
Oeufs ----------- 50
Sols ------------ 20

La rente de Guimont:
Seigle ---------- 4 setiers
Sols ------------ 3 et 4 deniers

La rente de Courbiat, paroisse de Paudrigne:
Seigle ---------- 8 setiers
Avoine ---------- 8 setiers
Sols ------------ 18
La rente du Breuil, paroisse de Saint-Priest, se levait au vingtième denier et devait produire environ 30 setiers de grains.

4. Membre. Mascheix


Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton, Beaulieu-sur-Dordogne, Commune: Chenailler-Mascheix — 19


Domus hospitalis de Mascheix
Domus hospitalis de Mascheix


Ce membre de Mascheix situé dans la paroisse chenailler-mascheix, se composait également d'une église paroissiale dédiée à Saint-Jean, des dîmes, cens et de la haute justice.

Les dîmes se percevaient à la dixième gerbe sur la paroisse de Mascheix sur le village de Servut, paroisse de Lostanges, et sur celui de Laumont, paroisse de Sérilhac. Ces deux derniers villages donnaient 10 seliers de grains.

Les cens se percevaient sur le village de Sevrut, paroisse de Lostanges:
Seigle ---------- 10 setiers
Avoine ---------- 3 setiers
Poules ---------- 4
Argent ---------- 30 sols

Sur le village de Mascheix:
Froment ---------- 1 setier
Seigle et avoine - 12
Poules ---------- 15
Argent ---------- 12 sols

Sur le village du Til, paroisse de Saint-Hilaire:
Seigle ---------- 10 setiers
Avoine ---------- 4 setiers
Poules ---------- 4
Sols ------------ 8

Sur le village de la Faye, paroisse de Monceaux:
Seigle ---------- 8 setiers
Avoine ---------- 5 setiers
Poules ---------- 6
Sols ------------ 8

Sur le village de Laumont, paroisse de Sérilhac:
Seigle ---------- 4 setiers 4 quartons
Avoine ---------- 1 setiers 4 quartons
Poules ---------- 4
Argent ---------- 30 sols
Tous ces villages étaient de la haute justice de Carlat. Le commandeur de Carlat était collateur et patron de de l'église de Mascheix.

5. Membre. L'Hôpital de Champfranchisse


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Saint-Cernin, Commune: Saint-Cirgues-de-Malbert — 15


Domus hospitalis de Champfranchisse
Domus hospitalis de Champfranchisse


Dans la paroisse de Saint-Cirgues-de-Malbert, l'Hôpital de Champfranchesse se composait d'une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste, d'une maison forte, entourée de cours et jardins, écurie et grange d'un domaine, de dîmes et de rentes.

Le domaine fort important comprenait 83 séterées dans une seule enclave, plus la terre du commandeur contenant 3 séterées, un grand pré d'environ 53 charettées de foin, un paccage ayant 20 sélerées, un bois de 60 séterées et tout autour 20 séterées de paccages.

Le commandeur de Carlat avait la directe sur les villages de l'Hôpital, La Varenne, Roullilanges, Treymont, paroisse de Saint-Cirques; de Falgéres, Roupeyroux et Vedesche, paroisse de Saint-Rémy, de Merlhiac, Pommier, Lafarge, Tronche, Lacoste, Pailhers, etc.

Il en tirait bon an, mal an:
Froment ---------- 18 setiers
Seigle ---------- 123
Avoine ---------- 80
Gélines ---------- 27
Oeufs ----------- 200
Argent ---------- 17 livres, 5 sols
Journées ---------- 24

Les dîmes de l'Hôpital se prélevaient à la 11me gerbe sur les villages de Roupeyroux et de Lemont, paroisse de Saint-Rémy. Leur produit annuel était de 40 à 45 setiers de grains mesure de Salers.

Annexe Le Montel


Département: Cantal, Arrondissement: Mauriac, Canton: Salers, Commune: Saint-Martin-Valmeroux — 15


Domus hospitalis Le Montel
Domus hospitalis Le Montel


Cette annexe, sise paroisse de Saint-Rémy-de-Salers, était à une lieue de l'Hôpital (1). Elle se composait d'une chapelle, d'un domaine comprenant maisons d'exploitation, écuries, granges, cours, jardins, prés, champs, paccages, bois et montagne. Les prés du Clos se fauchaient en cinq journées, celui de Lacoste en trois, celui de Laumont en six, celui de Runeros avait 2 séterées. La terre de Ribeyrolles demandait 12 setiers de semence, une autre 15 setiers. La terre Delconte mesurait 3 séterées et demie. La montagne contenait 25 têtes.

Les rentes, prélevées sur Roupeyroux, donnaient:
Argent ---------- 23 sols, 8 deniers
Seigle ---------- 15 setiers, 3 quartons
Avoine ---------- 26
Froment ---------- 3
Gélines ---------- 2
Journées ---------- 2
1. Terriers d'Aude, de Saint-Chamans, de Saint-Julien, de Villars, de la Tour, de Saint-Viance, du Cluzeau, de Vogué.

6. Membre. L'Hôpital de Barbary


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Mauriac, Commune: Le Vigean - 15


Domus hospitalis de Barbary
Domus hospitalis de Barbary


Le membre de l'Hôpital de Barbary, dans la paroisse Le Vigean, ne comprenait que des rentes assises sur le bourg du Vigean, les villages d'Ortigiers, La Borde, Ayres, Endriou, Le Prat, Cabanes, l'Hôpital, Combes, Menteyrolles et les affars Dalgé, de Lavergne, de la Peyre et de Coste-Planc.
Elles revenaient à 98 setiers de seigle, 90 charges d'avoine, mesure de Mauriac, les 5 setiers faisant la charge, 10 livres, 5 sols d'argent, 11 gélines, 9 manoeuvres, un mouton, le tout en haute, moyenne et basse justice. Il y avait aussi une masure avec tour à quinze pas du château de Montfort.

7. Membre. Villedieu


Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Saint-Flour, Commune: Les Ternes — 15


Domus hospitalis de Villedieu
Domus hospitalis de Villedieu


Le membre de Villedieu se composait d'une chapelle dédiée à saint Jean-Baptiste dans laquelle on célébrait la messe le dimanche, de la dîme de Villedieu s'élevant à 15 setiers, mesure de Maurs, qui valaient 20 à 22 setiers mesure d'Aurillac ; des droits de lods et ventes à raison du sixième denier et de justice haute, moyenne et basse sur le village de Standieu ; et de rentes produisant:
Seigle ---------- 10 setiers
Avoine ---------- 7 quartes
Argent ---------- 6 deniers

8. Membre. La Salvetat


Département: Cantal, Arrondissement: Aurillac, Canton: Saint-Mamet-la-Salvetat — 15


Domus hospitalis La Salvetat
Domus hospitalis La Salvetat


Le membre de La Salvetat se composait d'une église paroissiale sous le titre de Saint-Jean-Baptiste, d'une maison, de trois petits prés appelés de l'Hôpital, de la Planque, du Thiron, d'une garenne, dite du Freyx, à l'usage du curé.

La dîme du bourg de la Salvetat produisait 90 setiers de grains, mesure d'Aurillac, plus la dîme des agneaux sur toute la paroisse de la Salvetat. La dîme des grains à la onzième gerbe sur les villages du Rili et de Bessiros montait, année commune, à 24 setiers; sur une partie des villages d'Ugaulx et d'Ugoles, paroisse de Saint-Mamet, à 60 setiers; sur le village de la Rodde, à 8 setiers; sur le village de Prantignat, à 40 setiers; sur le village de Cassaniouze, paroisse de Roannes, à 40 setiers; sur le village de Silvestre, paroisse de Roumégoux, à 15 setiers, soit en tout 217 setiers.

Les rentes se percevaient en toute justice au sixième denier sur la Salvetat, Cazalat, Laveissière, Vaurs, paroisse de la Salvetat; Mastrebuys, paroisse de Roanne; Uzols et Uzaux, paroisse de Saint-Mamet; La Bouigue, Lauriac, Valette, Lou Mas, Lou Mazet, Poujols, Le Pont, Loussereyre, paroisse de Vitrac; Villecreux et Marcolès; Caignac et Silvestre, paroisse de Roumégoux; Causse, Saint-Constant, Villedieu, Le Trioullet, La Ribbe, Lentilhac, Le Bousquet, etc. Ces rentes se montaient à 160 setiers.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).


Cassagnoles   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34


Domus Hospitalis Cassagnoles
Domus Hospitalis Cassagnoles


En 1179, Bligerius, par son testament, donna à l'hôpital Saint-Jean de Saint Vincent tout ce qu'il avait à Cassaignoles (5).
En 1207, Bernard de Toreilles donna à son tour « la dîme de la mazade de Cassaignolles et une vigne sise à Seiga » (6).
Mais, en 1245, toutes ces possessions de l'Ordre étaient inféodées à Bernard et Déodat Vidal, frères. Le « mas de Cassagnolos (comprenait) terres, « prés, bois et pâturages en dépendant sous la censive d'une pille d'avoine pour droit de quête, et une autre pille d'avoine et quatre sols malgoires ; et pour droit d'albergue, deux sols malgoires et un cochon le meilleur qui sera dans ledit mas, excepté un pour l'emphytéote, payable le tout à Saint-Michel, ensemble une poule et un poulet, et la lasque des bleds et rien autre chose » (7).
5. Saint-Vincent, I. 7. C'est un hameau au M, de St-Vincent, près de la route de Saint-Pons.
6. Saint-Vincent, I. 11.
7. Saint-Vincent, II. 5.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Casteljaloux   (47)

Commanderie de Casteljaloux
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Nérac, Canton: Casteljaloux — 47


Commanderie de Casteljaloux
Commanderie de Casteljaloux


Les Hospitaliers avaient, soit à Casteljaloux, soit dans les environs, plusieurs possessions, venant pour la plupart de la munificence des sires d'Albret. Nous l'apprenons par un document du XIIIe siècle, fourni par les archives de cette Commanderie. C'est la charte par laquelle Amanieu d'Albret confirma les donations, faites par ses ancêtres à l'hôpital de Jérusalem, des dîmes du « moulin de Casteljaloux » et de « Castelnau-de-Sarnès », de la seigneurie de « Cazalis »; il augmenta lui-même la liste des libéralités de sa famille par la cession qu'il fit du moulin de « Cazeneuve. »

Ce parchemin fut scellé des armoiries du sire d'Albret, à Casteljaloux, en présence de Cenebrun de Melinhan, d'Arnaud Garsias de Sescas, de Bernard de Pompejac, d'Odon de Noailhan, de Lombard de Socasse (1241).

Dans la suite, les Hospitaliers acquirent une résidence dans la ville même. Pardeilhan de Vacquey, bourgeois de Casteljaloux, donna à l'Ordre de Saint-Jean « une maison bâtie en pierres et en bois, couverte de tuiles et située dans la grande rue (1411). »

Après avoir dit que la « jurande » de Casteljaloux voulut témoigner à l'Ordre sa sympathie, en abolissant par un arrêt tous les impôts qu'on avait prélevés jusqu'alors sur la vente des vins de la Commanderie (1678), nous aurons épuisé toutes les indications fournies par ce fonds peu considérable d'archives.

L'importance de cette dépendance d'Argenteins, où les procès-verbaux de visites ne trouvent à mentionner que la maison « sise dans la grand rue Saint-Raphaël, » la seigneurie spirituelle de la paroisse Saint-Romain et quelques rentes dans la ville, n'aurait pas suffi pour motiver son érection en Commanderie, si les agréments de la résidence dans un centre populeux ne l'eussent désignée naturellement comme chef-lieu de la nouvelle circonscription.

Vers 1780, Casteljaloux fut donc détaché, comme nous l'avons dit plus haut, d'Argenteins, pour former une Commanderie distincte avec les membres de Fargues, Neufonds, Argenton, Moleyres, Sainte-Marie de Veyriès, Cavaissac, Cazalis, Sarpouras, Montréal et Saint-Jean-d'Augenès.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Castellaras (Le)   (06)

Département: Alpes-Maritimes, Arrondissement: Grasse, Commune: Andon - 06


Domus Hospitalis Le Castellaras
Domus Hospitalis Le Castellaras


Des ruines dénommées Le Castellaras passent pour être les restes d'un château des Templiers. Nous consultons les archives : aucun texte concernant le château de Thorenc ou les châteaux voisins, ne fait mention du Temple. Rien de particulier dans les minutieux procès-verbaux établis au début de l'année 1308, au moment de l'arrestation des Templiers et de la saisie de leurs biens. Pour être plus prudent encore, consultons un autre procès-verbal, celui dressé trente ans après l'arrestation des Templiers, en 1338, et qui concerne les terres des Hospitaliers (4).
Cet acte est intéressant puisque ces derniers sont les principaux bénéficiaires de la confiscation des biens du Temple. Pour Thorenc, sont mentionnés quelques droits mais qui dépendent d'une commanderie voisine, Pugnefort (5). Celle-ci, vieille possession des Hospitaliers, se trouve à la limite occidentale du quartier de Thorenc. Nous sommes ainsi tenté de traduire par Hospitaliers les Templiers que la tradition place à Thorenc.
4. Joseph-Antoine DURBEC, Introduction à une liste des biens du Temple saisis en 1308 dans la région des Alpes-Maritimes, dans Nice Historique 1951, page 45 ; et la liste détaillée des biens du Temple saisis dans la région des Alpes-Maritimes en 1308, manuscrit A. D. A.-M., A18. Benoît BEAUCAGE? visites générales des commanderies de l'ordre des Hospitaliers dépendant du Grand Prieuré de Saint-Gilles (1338) Aix-en-Provence, 1982.
5. Département: Alpes-Maritimes, Commune: Valedourne - 06
Il faut faire attention, car dans cette région il y a plusieurs Le castellaras le bon pour cette étude est près du village de Andon - 06.
Il y en a un près du village Le Rouet - 06, un autre près du village de Pégomas - 06, et un autre près du village Le Tignet - 06.


Pugnefort


Domus Hospitalis Pugnefort
Domus Hospitalis Pugnefort


Observons maintenant le terrain. A près d'un kilomètre à l'ouest-nord-ouest du Castellaras de Thorenc se trouve une colline dénommée Saint-Jean. Sur son sommet on peut voir les traces d'une fortification rectangulaire, soigneusement arasée. Or nous savons que dans la région de Thorenc plusieurs combats se sont déroulés entre 1196 et 1200. Les Hospitaliers ont pris une part active à ces combats, ce dont le comte de Provence les remercie en 1207, en leur donnant le château de Pugnefort. Tout porte à croire que vers l'année 1200, les Hospitaliers, ont assiégé Thorenc en construisant un petit fortin, mais rapidement il font disparaître cette bastide et réunissent les terres qui l'accompagnaient à celles de Pugnefort pour former une seule seigneurie (6).
6. Jean-Claude POTEUR, Les ordres militaires dans la stratégie comtale, en Provence Orientale, vers 1200, dans : Actes des 4e journées d'histoire Régionale, 1987.

En résumé, si la tradition populaire qui attribue Thorenc aux Templiers ne semble pas reposer sur une réalité historique rigoureuse; elle n'est cependant pas sans fondement. On y confond Templiers et Hospitaliers, mais est-ce surprenant ?
Ces deux ordres militaires ont joué un rôle très proche et la disparition de l'un d'eux a profondément marqué les imaginations.
On a oublié aussi que ce n'est pas le château de Thorenc proprement dit qui a appartenu aux ordres militaires, mais seulement une petite forteresse voisine. Là non plus rien de surprenant ! La façon minutieuse dont elle a été démontée, nous indique en effet un travail exécuté dès le Moyen Age, vraisemblablement moins d'un siècle après la construction. D'ailleurs tous les détails ne sont pas perdus, puisque la colline s'appelle encore Saint-Jean, en souvenir des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem !
Nous sommes donc en présence d'une tradition qui a déformé le point de départ en le simplifiant, pour mieux le retenir.
Il est fréquent de rencontrer, comme dans le cas de Thorenc, une tradition où le point de départ a été légèrement modifié et ceci tout particulièrement à propos des Templiers.
Nous connaissons par exemple à Comps le même type de déformation.
L'ancienne église paroissiale de Comps, dédiée à Saint André et qui domine le village actuel, est dite église des Templiers. Aucun texte médiéval ne signale la présence de Templiers à Comps. En revanche les Hospitaliers y sont coseigneurs depuis 1189 au moins.
Sur le terrain, nous reconnaissons en Saint-André une église médiévale. Mais nous voyons aussi, en contre-bas et un peu à l'écart, sur un éperon qui se détache du sommet principal, une seconde église médiévale ; elle-même est dédiée à saint Jean. Cette titulature, déjà évoque les Hospitaliers et ceci nous est confirmé par Achard, dans son dictionnaire des villages de Provences (9).
9. « Elle appartient à l'Ordre de Malte..... A côté de cette chapelle.... l'on voit les vestiges de l'ancienne Maison des Templiers » : C.F. ACHARD, Description Historique.... des Villes, Bourgs, Villages.... de la Provence...., tome 1, Aix, 1787, page 470.

Il est intéressant de noter qu'à la fin du XVIIIe siècle, époque où Achard rédige son dictionnaire, l'amalgame entre Hospitaliers et Templiers n'est donc pas encore fait.
Sources : Mentalités, sorcellerie, coutumes de Provence et du comté de Nice: Actes du 3ème Colloque de Grasse, 4-5 avril 1987. Boocks Google


Castelnau-d'Estretefonds   (31)

Domus Hospitalis Castelnau-d'Estretefonds
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Fronton — 31


Domus Hospitalis de Saint-Pierre du Bousquet
Domus Hospitalis de Saint-Pierre du Bousquet


Au mois de novembre 1170, Robert abbé de Saint-Michel de Gaillac (Tarn), au nom du chapitre de ses religieux, donna à l'hôpital de Jérusalem, à Eschafred, précepteur de Fronton, l'église de Saint-Pierre du Bousquet avec tous ses droits et toutes ses dépendances. Il se réserva une redevance annuelle d'une livre d'encens qui serait apportée à l'abbaye, « le messager devant y trouver son dîner comme un des moines; » par contre Eschafred s'engageait à donner l'hospitalité à l'abbé et à ses successeurs s'ils passaient jamais par Fronton ou le Bousquet.

Vers le milieu du siècle suivant, l'abbé de Saint-Sernin vint disputer au commandeur de Fronton la possession des dîmes de Saint-Pierre et, prétendant que cette paroisse n'était qu'une annexe de celle de Saint-Georges qui lui appartenait, fit enlever violemment en 1253, les récoltes des Hospitaliers. L'affaire remise à l'arbitrage de Pierre du Port, précepteur de Serres, de B. de Prinhac, hôtelier du chapitre Saint-Sernin et d'Arnaud d'Escalquens, se termina à l'avantage de l'ordre de Saint-Jean. (Juin 1257).

Commencé par un achat de terres que fit le Prieur de Toulouse en 1183, l'établissement des Hospitaliers à Castelnau s'accrut par plusieurs donations qui lui furent faites dans le courant du XIIIe siècle.

Liste des Commandeurs du membre de Castelnau-d'Estretefonds.
1252. Joan Anglais.
1460. Bertrand de Pozols, prêtre.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Concerne les Templiers
Quelques possessions données à l'Ordre du Temple par Béguine, fille de Béguin de Castelnau en 1245, vinrent dans la suite augmenter les possessions de l'hôpital dans cette petite ville.

Il ne faut pas confondre Castelnau « Castelnau-Rivière-Basse », Hautes-Pyrénées (65), possession de l'Ordre du Temple et Castelnau-d'Estretefonds (31) possession de l'Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean.


Castelnau-Picampeau   (31)

Seigneurie de Castelnau-Picampeau
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Le Fousseret, commune: Castelnau-Picampeau — 31


Seigneurie de Castelnau-Picampeau
Seigneurie de Castelnau-Picampeau


Les commandeurs de Poucharramet n'avaient que la seigneurie spirituelle de la paroisse de Castelnau de Picampeau. Nous ne trouvons à noter dans les archives de cette ville qu'un procès soutenu par ses habitants contre leur précepteur, à l'occasion de certains droits qui leur avaient été réclamés, et que confirma Hoirie de Langlade, bailli en Gascogne pour le roi de France (1299) et le traité que le Grand-Prieur conclut en 1567 avec ses vassaux de Castelnau pour la reconstruction de leur église.

Liste des Commandeurs du Membre de Castelnau.
1533-1561. Monet de Guiramand.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Castelsarrasin   (82)

Commanderie de Castelsarrasin
Département: Tarn-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Castelsarrasin — 82


Commanderie de Castelsarrasin
Commanderie de Castelsarrasin


Le plus ancien document que nous fournissent les archives de cette commanderie se rapporte à la fin du XIIIe siècle. De sorte que nous ne pouvons rien savoir sur la date de sa fondation ni sur le nom du donateur.

Au XIIIe siècle les Hospitaliers possédaient dans cette ville la seigneurie spirituelle et le dîmaire de l'église Saint-Jean, ainsi que plusieurs fiefs situés dans les environs.
Le 2 mai 1213 Bertrand de Saint-André y ajouta tout ses droits sur le dîmaire de l'église Sainte-Marie-d'Alem, petit oratoire de dévotion situé dans la campagne voisine.

L'année 1282 trouva les Hospitaliers de Castelsarrasin occupés à maintenir leurs droits contre des prétentions rivales. Quelque importante donation venait d'être faite aux religieux du Mont-Carmel; ceux-ci se disposaient à venir s'établir sur leur nouveau fief, situé dans le dîmaire de l'Hôpital, et à y jeter les fondements de leur monastère. Mais une telle entreprise était contraire aux privilèges de l'Ordre et le commandeur s'opposa formellement à l'érection de la chapelle conventuelle sur un territoire dont il était le seigneur spirituel. Il fallut que frère Pierre d'Amol, Prieur des Carmes de Castelsarrasin, agissant au nom de frère Laurens, Provincial des Maisons du Mont-Carmel en Aquitaine, entrât en pourparlers avec le précepteur Bernard Pierre, qui consentit enfin à un accommodement. Il fut convenu que les Carmes pourraient construire une église, un oratoire, des maisons, un cloître, avoir un jardin, un verger dans un endroit quelconque de la paroisse de l'Hôpital, pourvu que ce fût hors des murs et des barrières de Castelsarrasin; il leur était permis de donner dans leur cimetière la sépulture à ceux qui en exprimeraient le désir, en respectant toutefois les droits de l'église paroissiale; ils pouvaient enfin avoir trois cloches dans leur établissement, au réfectoire, à la salle capitulaire, d'après l'usage de leur Ordre, et enfin à l'église; en compensation de ces faveurs, les Carmes s'engageaient à payer au commandeur une rente de 60 sols tournois, 20 à la Toussaint, 20 à la Noël et 20 à Pâques (juin 1282).

Malgré cet accord, la paix ne subsista pas longtemps entre les deux couvents rivaux; dans les premières années du siècle suivant, nous retrouvons la guerre allumée, les adversaires abandonnant les voies légales et cherchant à faire triompher leurs prétentions par la violence. Nous voyons, en effet, Pierre Pictavi, juge de Villelongue, chargé de faire une enquête « sur les excès commis par Bernard de Saint-Maurice, chevalier de Saint-Jean, précepteur de Castelsarrasin, et ses complices, contre les frères du Mont-Carmel de cette ville. » Au mois de juillet de l'année 1313, comparurent devant lui les accusés, qui, se retranchant derrière leur qualité de religieux, refusèrent de reconnaître la compétence du tribunal laïque et se réclamèrent de la juridiction épiscopale. Tel ne fut pas l'avis du juge, qui leur répondit que « le fait de port d'armes et d'excès commis dans l'église de Sainte-Marie du Mont-Carmel les rendant passibles de peines corporelles, ils étaient justiciables de la cour du sénéchal de Toulouse. » Les archives n'ont pas livré à nos investigations la suite et le dénouement de cette affaire, qui auraient pu offrir de l'intérêt pour l'étude de la législation de cette époque.

Là ne s'arrête pas la série des luttes qu'eurent à soutenir les commandeurs de Castelsarrasin. Dans la seconde moitié du XIVe siècle, c'est contre un chevalier de Saint-Jean, Bernard del Tor, précepteur du Temple d'Agen, que celui de Castelsarrasin avait à se défendre par les armes. Il s'agissait du membre de Golfech, ayant jadis appartenu aux Templiers et réuni à Castelsarrasin; le premier occupa par les armes cette ville, qui fut adjugée à son adversaire par le Grand-Maître, ainsi que nous le verrons plus en détail dans l'étude de cette Commanderie.

L'église de Saint-Jean, située près des remparts, fut reconstruite vers le milieu du XIVe siècle, si l'on peut en juger par le style de son architecture. C'est ce que vient confirmer l'inscription sur sa façade de la date 1560 et du nom du Grand-Prieur, P. de Tresbons.

Notre-Dame du Halem


Domus Hospitalis Halem
Domus Hospitalis Notre-Dame du Halem


Nous avons vu que les Hospitaliers de Castelsarrasin possédaient la petite chapelle de Notre-Dame du Halem, située tout près de la ville. Deux documents relatifs à cette dépendance de la Commanderie nous ont paru présenter quelque intérêt; dans le premier, nous voyons les Hospitaliers céder à une certaine Jehanne de Amatoria un petit ermitage situé près de la chapelle, « avec pouvoir de le transmettre à sa mort à telle recluse qu'elle voudra (24 juillet 1386);
Dans le second, nous voyons que cet ermitage, étant devenu vacant, fut donné à frère Jehan Merault, religieux de l'Ordre de Saint-François, natif de la « province de Hainaut » (1654).

Au commencement du XVIe siècle, la commanderie de Castelsarrasin augmentée de celles de la Villedieu (du Temple) et de la Bastide-du-Temple devint chambre prieurale, et reprit son premier état en 1570. Le chef-lieu de la commanderie, qui avait d'abord été établi à Castelsarrasin, le fut dans la suite à la Villedieu-du-Temple.

Commandeurs Hospitaliers de Castelsarrasin
-------1223. Géraud de Saint-André.
-------1234. Bertrand de Cobirac.
-------1145. Jourdain de Saint-André.
-------1257. Raymond.
1260-1276. Bernard Maurin.
1282-1292. Bertrand Pierre.
1293-1297. Pierre de Tournel.
1298-1307. Gaucelin de Tournel.
1308-1323. Bernard de Saint-Maurice
1323-1338. Guillaume de Chavanon.
1338-1361. Raymond Berenger.
1361-1362. Arnaud Roger.
1371-1372. Pierre d'Adhémar des Roziers.
(En 1500 Castelsarrasin est érigée en Chambre prieurale)
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883

Castelsarrasin


Domus Hospitalis Castelsarrasin
Domus Hospitalis Castelsarrasin


On trouve dans ce canton La Ville-Dieu-du-Temple, que fondèrent les Templiers ; cette ancienne commanderie devait son établissement aux largesses des seigneurs d'Albefeuille et Toulvieu. C'est vers le milieu du XIIe siècle qu'Adélaïde de Toulvieu légua à la maison du Temple son château et son église d'Albefeuille. Les Templiers préférèrent s'établir dans cette paroisse, au point de jonction de la voie de Castres à Moissac et de Montauriol à Castelsarrasin. Cet établissement n'eut pas lieu sans protestations de la part de l'abbaye de Saint-Théodard, de qui dépendait l'église d'Albefeuille. Une transaction du 16 septembre 1154 entre Amiel, abbé de Saint-Théodard, et Dieudonné, Hugues, Gautier et Bernard de Caux, chevaliers du Temple, termina le différend, grâce à l'intervention des héritiers d'Adélaïde de Toulvieu.

C'est à La Ville-Dieu-du-Temple que fut transporté et inhumé le corps de Beaudoin, frère de Raymond VI, comte de Toulouse, après que ce seigneur eut été traîtreusement égorgé au château de l'Olmie, par le célèbre Ratier de Castelnau (1).
1. Pierre de Vaulx-Cernay. — Histoire de la Croisade des Albigeois, chapitre XV, page 284.

Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1628, le château et le bourg de La Ville-Dieu-du-Temple furent saccagés et détruits, après un sanglant assaut, par les calvinistes de Montauban, sous la conduite de Saint-Michel, un de leurs chefs.

Lors de la suppression de l'ordre des Templiers, cette commanderie avait été réunie à celle de Saint-Jean de Castelsarrasin. Celle-ci passa depuis lors pour l'une des plus riches de la province. En 1789 elle était encore affermée au prix annuel de 34,000 livres.

Elle avait fourni à l'ordre des Hospitaliers un grand-maître, Raymond Béranger (1365).

C'est vers le milieu du XIIe siècle que l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem dut s'établir à Castelsarrasin, où ses possessions s'étendirent bientôt dans ce qui représente de nos jours la paroisse Saint-Jean de cette ville. Cette commanderie devint dans la suite une des plus importantes de la province.

Le concile devienne déposséda l'ordre des Templiers (octobre 1311) en faveur de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. La commanderie de Saint-Jean de Castelsarrasin s'enrichit alors des biens considérables de la commanderie du Temple de La Ville-Dieu-du-Temple.

Castelsarrasin avait son entrée aux États-Généraux une fois tous les trois ans, alternativement avec Montech et Villemur. Ses armoiries étaient d'azur, au château antique à trois tours ou donjons d'or ouvert et maçonné de sable, au chef cousu de gueules chargé d'une croix vuidée, cléchée, pommetée et alesée d'or ; on la nomme aussi croix de Toulouse.

La Révolution vint confondre dans notre belle unité nationale les prétentions féodales de nos villes, et Castelsarrasin dut renoncer à ses anciennes traditions pour devenir un chef-lieu d'arrondissement. Là doit s'arrêter son histoire.

Il ne reste à Castelsarrasin presque aucun de ses anciens monuments. Les derniers vestiges de son château disparurent en 1621. Ses portes et ses tours historiques ont successivement cédé leur place aux exigences de l'édilité et de la voirie. Une modeste église, sous le vocable de Saint-Jean, s'élève encore près des anciens remparts et de l'ancienne porte Moissaguaise.
C'est une construction du XVI, siècle, due à la commanderie de l'ordre de Malte, à laquelle elle appartenait encore lors de la Révolution.

L'ancien couvent des Carmes est devenu une prison : son clocher du XIVe siècle, surmontant sa chapelle, a seul été respecté. L'église Saint-Sauveur, monument précieux du XIIe siècle, dont la ville était fière, est en partie démolie et livrée à la merci des architectes officiels. Sa tour crénelée n'existe plus ; elle sera, dit-on, reconstruite telle qu'elle était ; mais ce ne sera plus la vieille tour qui porta si fidèlement la bannière des Raymond.

Nohic (Noviga), qui fut, dit-on, au Xe siècle, le chef-lieu d'un de ces ministeria établis par Charlemagne, qui, détruit ensuite, fut rebâti en 1241, par Raymond VII, devint, vers le commencement du XIVe siècle, la propriété de l'ordre des Hospitaliers, et eut pour seigneur le commandeur de Fronton.
Les ruines romaines abondent dans ses environs.

Verlhac-Saint-Jean ou Verlhaguet, l'antique Variliagum romain, devenu plus tard le siège d'une commanderie de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

On attribue à Verlhac des tiers de sol d'or, qui offrent d'un côté le buste d'un prince avec la légende : Theodirico mi, et au revers une croix entourée de ces mots : Viriliaco vico fitu (1). Ce vicus, avec son église dédiée à saint Saturnin, fut légué par Raymond Ier, en 961, à l'abbaye de Saint-Théodard, ce qui n'empêcha pas Ebrin et sa femme Ava de s'emparer de l'église et de la vendre, en août 965, à Bernard et à sa femme Gisla ; cette église fut une seconde fois donnée à l'abbaye de Saint-Théodard de Narbonne, par Arnaud (1er mai 1020). Mais sans cesse usurpée par ses puissants voisins, elle fut, un siècle après, encore revendue par Amelius, évêque de Toulouse, et par plusieurs chevaliers à Gérard, prieur de l'hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem. C'est l'origine de cette commanderie.
1. M. Devals. — Etudes sur les limites des anciens peuples du Tarn-et-Garonne, pagage 38.

Le commandeur de Verlhac, en souvenir des anciens droits de l'abbaye, déposait tous les ans, le 1er mai, sur l'autel de Saint-Théodard, une redevance de deux sols, à titre d'hommage.
Sources : Taupiac, Louis. Statistique agricole de l'arrondissement de Castelsarrasin (Tarn-et-Garonne). Paris, Montauban 1868 BNF

A Castelsarrasin, il y a l'église Saint-Jean, construite par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Elle se trouve rue Paul-Descazeaux. Wikipedia


Caubin   (64)

Commanderie de Caubin
Département: Pyrénées-Atlantiques, Arrondissement: Pau, Canton: Arthez-de-Béarn, Commune: Arthez-de-Béarn — 64


Commanderie de Caubin
Commanderie de Caubin


Non loin de la ville d'Orthez et en dessous de la ville d'Arthez-de-Béarn se trouve la paroisse de Caubin, où les Hospitaliers avaient jadis établi le centre de leurs différentes possessions du Béarn. Les archives ne nous apprennent ni quand, ni par qui l'hôpital de Caubin fut fondé; nous ne pouvons tout d'abord en constater l'existence qu'à l'aide des chartes de donations qui vinrent dans la suite accroître la prospérité de la nouvelle Commanderie et étendre ses possessions dans toute la contrée.

Un habitant de la ville d'Orthez, Bernard d'Abbadie, se rendit un jour, accompagné de dame Caritas, sa femme, à l'hôpital de Caubin, où il donna au Commandeur, pour l'entretien et la nourriture des pauvres, les deux dîmaires de Cazaubon et de Puy-du-Bourg, ainsi que les offrandes recueillies à l'église pendant l'Avent et le Carême; les deux époux offrirent de plus leurs personnes à l'Ordre; mais, n'ayant encore qu'imparfaitement appris l'humilité religieuse, le donateur eut soin de stipuler que, lorsqu'il voudrait entrer et vivre dans la maison de l'Hôpital, il y serait traité sur le même pied que les principaux, et ne céderait le pas qu'aux prêtres. Cette donation fut faite en présence de « Sanzanier », évêque de Lescar, c'est-à-dire dans les dernières années du XIIe siècle (1179-1200), et approuvée par « Guillelmot et Arnaud d'Andons », seigneurs de cette contrée.


Chapelle de Caubin
Coeur de Béarn, Office de Tourisme Chapelle de Caubin


Peu de temps après, Guiraud de Garos et Bernard, son fils, donnèrent à l'hôpital de Caubin l'église de « Notre-Dame des Usclades » avec tout son dîmaire; le précepteur W. d'Anglars, après leur avoir remis en retour la somme de 260 sols, les reçût comme frères de l'Hôpital: cette donation, approuvée par Guy-Odon d'Andoins, eût lieu sous l'épiscopat de Raymond de Bénac (1203-1220).

Castelviel



Domus Hospitalis Castelviel


En l'année 1220, ce même seigneur de Garos donna à l'Ordre, à « frère Martin Pierre, précepteur du Béarn, aux frères et soeurs de Caubin », tout son fief de « Castelviel »; en retour de cette libéralité, le donateur reçut des Hospitaliers la somme de 239 sols de bons morlans.

Poyet


Domus Hospitalis Poyet
Domus Hospitalis Poyet


Signalons encore la cession qui fut faite à l'Hôpital par Guillaume de « Clavère, bourgeois d'Orthez », de tous ses droits spirituels et temporels sur la paroisse de Saint-Jacques de Poyet, pour la somme de 4100 sols de bons morlans (5 mai 1341). (Commune de Lacq 64

De cet établissement dépendaient aussi les paroisses de « Sault-de-Navaille », « d'Argélos » et de « la Haderne », situées dans le voisinage, ainsi que la « seigneurie de Saint-Justin », dans le vicomte de Marsan. Cette dernière possession, éloignée du centre de la Commanderie, peu habitée et presque inculte, ne rapportait guère de revenus à l'Ordre. Aussi les Hospitaliers se trouvèrent-ils heureux de pouvoir entrer en pourparlers à ce sujet avec Gaston, vicomte de Béarn, et sa fille Constance, vicomtesse de Marsan. Ils consentirent à céder à cette dernière la terre et la seigneurie de Saint-Justin, où elle s'engageait à élever une bastide à ses frais, le fief de « Garbay » et la moitié des dîmes de « Saint-Martin », de « Gontaud » et de « Saint-Jean-de-Sabonnières »; dame Constance promettait d'obtenir de l'évêque d'Aire, pour le commandeur de Caubin, la seigneurie spirituelle de la paroisse de Saint-Justin, avec tous ses droits, faisait remise d'une redevance de 4 sols morlans que lui payait annuellement l'Ordre de l'Hôpital, et accordait aux chevaliers l'autorisation de construire des moulins sur la rivière de l'Adour, les droits d'usage et de dépaissance sur le territoire de Saint-Justin, ainsi que l'exemption de leudes et de péages, pour eux et leurs denrées, dans toute l'étendue de la vicomte de Marsan.


Chapelle de Caubin
Sources: Coeur de Béarn, Office de Tourisme Chapelle de Caubin



Les Hospitaliers se réservaient, dans l'intérieur de la bastide, un emplacement libre et découvert pour y construire l'église, y établir un cimetière et y élever une résidence pour eux; la haute juridiction de Saint-Jean-de-Sabonnières devait être indivise entre les vicomtes de Marsan et les Commandeurs de Caubin. Ce traité de paréage fut conclu dans le sein du chapitre provincial, tenu à Fronton, le dimanche avant l'Ascension, de l'année 1280; et la charte porte encore les attaches, auxquelles étaient jadis suspendues les sceaux de Guillaume de Villaret, Grand-Prieur de Saint-Gilles, de Gaston de Béarn et de la vicomtesse de Marsan.

Pendant les guerres contre les Anglais, les différents seigneurs se livraient entre eux à des luttes acharnées, suivant les partis qu'ils avaient embrassés, ce qui rendait la désolation du pays encore plus complète. Le vicomte de Marsan s'empara, durant cette période, de tout ce qui, dans le territoire de Saint-Justin, appartenait à Pelegry de Bacquas, Commandeur de Caubin et vassal du comte d'Armagnac, son ennemi mortel. Après le rétablissement de la paix, le chevalier Bernard de Mauvezin s'empressa de réclamer la restitution de ce qui avait été enlevé à son prédécesseur, et de faire valoir les droits que lui donnait le traité de 1280.
En effet, Aliénor de Comminges, comtesse de Foix, vicomtesse de Béarn et de Marsan, en qualité de tutrice de son fils Gaston, écrivit de Roquefort de Marsan, le 6 du mois de mars 1343, à son bailli de Saint-Justin, l'ordre de remettre aux Hospitaliers ce qu'ils avaient perdu, notamment les moulins construits sur l'Adour.

Dans le courant du XIVe siècle, les officiers de « noble baron messire Guillelmot d'Andoins » avaient tenté de prélever, au préjudice du Commandeur certains droits sur les habitants de Castelviel. Mais le baron, ayant écouté les réclamations des Hospitaliers et appris par ces derniers que ces droits, l'Ordre les devaient à la libéralité de ses ancêtres, défendit à ses officiers de molester à l'avenir les chevaliers de Saint-Jean. Cette charte fut publiée solennellement, le 7 décembre 1372, au château d'Anoye, en présence de « noble dame Nabrunissen d'Espaigne, dame d'Andoins », et d'une foule de seigneurs.

Ce fut surtout contre les prétentions des Prieurs d'Orthez, qui réclamaient les dîmes de la paroisse de Caubin, que les Commandeurs eurent à défendre leurs droits. Malgré une sentence arbitrale, prononcée le 5 octobre 1354, dans le cloître de la cathédrale de Tarbes, en faveur des Hospitaliers, le même procès fut repris, cent ans plus tard, devant la cour du sénéchal, qui confirma le premier jugement (25 mai 1457).

Plus tard, les archiprêtres de Lescar et de Tarbes ayant essayé d'obliger les Commandeurs de Caubin à participer aux paiements des cotisations du clergé, nous voyons ces derniers porter immédiatement leurs plaintes au Grand-Conseil de Béarn, qui, en présence des privilèges royaux et des bulles pontificales présentées par les Hospitaliers, ne put s'empêcher de reconnaître et de confirmer leurs exemptions, et de défendre aux Commissaires de l'Assemblée du clergé de les troubler à l'avenir sous peine de 25 marcs d'argent applicables au fisc de la Reine (1564).


Chapelle de Caubin
Sources: Coeur de Béarn, Office de Tourisme Chapelle de Caubin



A cette époque, la réunion de la Commanderie de Morlas, qui avait été précédée de celles de Noarrieu, de Mauvezin et de Saint-Léon, donne une importance réelle à cette circonscription de l'Ordre. Nous voici, du reste, arrivés à une époque de crise terrible pour cette Commanderie; nous voulons parler des guerres de Religion qui furent particulièrement désastreuses dans cette contrée, placée sous la domination de la farouche huguenote, Jeanne d'Albret. L'histoire est là pour dire avec quel fanatisme cette princesse chercha à implanter la réforme dans ses états et quelles persécutions les catholiques eurent à y subir. Sans cesse, de la ville de Pau s'élançaient des bandes armées, chargées de saccager les villes catholiques, de dévaster les récoltes ou de brûler les maisons religieuses. Aussi ne sommes-nous pas étonnés de voir, dons la requête présentée par le Receveur du Prieuré de Toulouse aux Trésoriers généraux de France en 1588, figurer, parmi les Commandeurs victimes des luttes religieuses, celui de Caubin et Morlas, et de l'entendre déclarer que dans toute cette période il n'a pu retirer aucun revenu de sa circonscription, que ses églises sont en ruines et abandonnées. Les traces de ce désastre furent longues à disparaître et, pendant tout le XVIIIe siècle, nous voyons les Commandeurs occupés à réparer les monuments et à réédifier leurs églises.

Les membres de cette circonscription étaient répandus en grand nombre, non-seulement en Béarn, mais dans les contrées voisines, c'étaient: Dans les environs d'Orthez, « Caubin » et son annexe « Dordens », avec le fief de « Castelviel », où le Commandeur avait la moyenne et la basse justice; la chapelle de « Notre-Dame d'Usclade »; la « Haderne » et « Argelos », avec la chapelle « Saint-Jacques », où le curé de la paroisse devait se rendre processionnellement chaque année pour y dire la messe et y prêcher; le « Sault-de-Navaille » et la « chapelle Saint-Jean », qui était située dans le cimetière de ce nom, et où le Commandeur devait faire célébrer deux messes par an; tout auprès de là, « Saint-Jean de Noarrieu (Maison du Temple) » et son annexe « Notre-Dame de Chaustin. »
Dans la partie orientale du Béarn, nous trouvons autour de « Morlas », où les chevaliers avaient leur hôpital, les seigneuries et les paroisses de « Serre-Morlas », de « Sexère », de « Laurenties », « d'Espéiches », de « Maspie », « d'Anoye », de « Villpinte », de « Ger », de « Garlin », de « Saint-Jean de Boelho », la « chapelle de Notre-Dame de Berlanne », et la petite ville de « Luc », avec les ruines de son hôpital et les tours de son vieux château féodal.
Dans les Landes, les Commandeurs prélevaient les dîmes d'une partie des paroisses de la ville de « Mont-de-Marsan », et possédaient les seigneuries spirituelles et temporelles de « Saint-Justin » et son annexe « Saint-Martin de Gontaud », avec les dîmaires de « Bourriot » et « d'Ayant. »

Enfin de cette circonscription dépendait le membre de « Saint-Léon », situé en plein Agenais.
Grâce à ses accroissements successifs, cette Commanderie avait acquis, comme on le voit, une réelle importance.
Le procès-verbal de la visite de 1752 nous apprend que son revenu s'élevait à 16.953 livres et se trouvait réduit par les charges incombant au Commandeur, à la somme de 13.475 livres.
Liste des Commandeurs de Caubin
--------1190. Donat d'Angueis.
--------1210. Wilhelm d'Algar.
--------1920. Martin Pierre.
--------1330. Pelegry de Bacquas.
--------1341. Gibbert de Puy-Auriol.
1313-1344. Bernard de Mauvezin.
1354-1357. Bérenger de Saint-Félix.
--------1373. Guillaume — Bernard de Ger.
--------1412. Guiraud Salamon.
1415-1421. Amanieu de Montbrun.
--------1457. Jean de Gavoston.
--------1470. Manaud de Viemont.
1488-1490. Bernard de Montlezun.
1490-1494. Raymond de Balaguer.
1512-1515. Guyot de Panat.
1516-1517. Louis de Lausière.
1520-1522. Bernard de Gorsols.
1525-1540. Gautier de Bourdeille.
1540-1549. Pierre de Beaulac.
1551-1552. Balthazar de Colant.
1556-1557. Severin d'Azas.
1556-1562. Antoine de Thézan-Vénasque.
1564-1565. Louis de Mende.
1578-1579. Gérard de Bretonnet.
1583-1585. Jean de Laroquan.
1599-1610. Antoine de Paulo, Grand-Prieur de Saint-Gilles.
1610-1624. Claude d'Urre Ventirol.
1624-1634. Henri d'Escalebras.
1654-1659. Charles d'Estaing.
1659-1662. François de Tresseman-Chastuel.
1668-1673. Bertrand de Moreton Chabrillant.
1687-1710. Joseph de Leydet Calissane.
1715-1717. N. de Madron.
1723-1748. Charlesde Roquefort Marquin, Grand-Prieur de Toulouse.
1752-1765. Etienne d'Esparbès-Lussan.
1769-1772. Charles de Cruzy-Marcillae.
1783-1788. N. de Parade.
Liste des commandeurs du membre de Sault-de-Noailles
1299. Barthélémy.
1512. Pierre de Montelzum.
Liste des commandeurs du membre de Saint-Justin
1488. Pierre de Campagne.
1501. Jean de Bornazel.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883

Commanderie de Caubin
Caubin est un petit hameau d'Arthez.
Ce fut, depuis le XIIe siècle, le siège d'une Commanderie des hospitaliers de Saint de Jérusalem (ou Ordre de Malte) qui eut un réel éclat.
Plus tard, vers 1565, elle fut supprimée et réunie à celle de Morlaàs. L'une et l'autre dépendaient du Grand Prieuré de Toulouse où nous avons trouvé nombre de documents sur nos commanderies.

L'hôpital de Caubin est parfaitement organisé avec des frères et des sœurs, dès le XIIe siècle. Plusieurs dons lui furent faits par des personnes pieuses. En 1290, Gaston VIII de Béarn laissa 20 sols à cet hôpital.
Les dépendances de Caubin étaient, d'après un dénombrement de 1538, Caubin, l'église de Poylas, Castetvielh, Castillon, Noarrieu et N. D. de Chaustins, Eslourenties-Darré, Sendetz, Anoye, Maspie, Lalonquère, et Peyrelongue.

La Réforme ne fut pas douce à l'hôpital de Caubin. Depuis le XVIIe siècle, il ne fit que végéter. Réuni à celui de Morlaàs, il donnait en 1752 un beau revenu de 13,953 livres, réduit à 13,475 par suite des charges.

Ce qui a provoqué l'étude de M. Lafond est l'église de Caubin, édifice gothique des plus simples datant, du XIIIe ou XIVe siècle et surtout un tombeau qu'on voit à l'extérieur, dans la muraille droite de l'église, sous une arcature d'arcades géminées.

« Le monument proprement dit se compose d'un massif bas de maçonnerie sur lequel est étendue la statue du défunt. Cette effigie, plus grande que nature, en pierre dure du pays, sorte de grès grisâtre, nous représente un personnage couché sur son lit de pierre, la tête reposant sur un coussin à glands » Une minutieuse, description de la statue nous rappelle que cette sépulture était celle d'un preux du moyen-âge. Pauvre statue Elle a bien subi des ans l'irréparable outrage, sans compter un voyage malencontreux qu'on lui fit faire à l'Exposition de Pau en 1873, où elle fut brisée et perdit sans doute quelques membre. D'après M. Lafond, de ce côté se trouvait l'ancien cloître de l'église, qui abritait le tombeau. Ce monument qui s'effrite tous les jours est destiné à disparaître. D'après le lion rampant qui figure sur l'écusson, notre savant archéologue présume que ce tombeau renfermait les restes de Guilhem Arnaud, baron d'Andoins, mort en 1301, dont la famille est souvent mêlée à l'histoire de la Commanderie de Caubin. Pour empêcher que ce monument ne soit absolument perdu, M. Lafond voudrait que le département en fit l'acquisition et le déposa au Musée de Pau. J'ai bien peur que cet appel ne soit pas entendu, à notre époque où l'on a des visées plus utilitaires.
Sources : P. HARISTOY. Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne : comprenant les anciens diocèses de Bayonne, Lescar, Oloron et la partie basque et béarnaise de l'ancien diocèse de Dax. Bulletin archéologique 1898. Extrait et tirage à part, In-8° de 16 pages. M. l'abbé V. Dubarat, directeur ; M. l'abbé P. Haristoy, fondateur-collaborateur. 9e année, Pau 1900. - BNF

Chemins romius
On donnait ce nom à tous les chemins suivis depuis le IXe siècle par les pèlerins ou romius. Ces routes étaient bordées d'abbayes, de monastères, commanderies, hôpitaux prieurés avec hôpital, enfin de simples chapelles ou oratoires avec abri toujours ouverts aux pèlerins surpris par le mauvais temps.
L'Eglise de tout temps a pratiqué avec une affection particulière l'œuvre charitable, qui consiste à offrir un asile gratuit et temporaire au voyageur nécessiteux comme aux pèlerins, sans se préoccuper ni de sa personnalité, ni de sa nationalité. Partout et surtout le long des chemins romius, elle favorisa la construction des établissements hospitaliers.

Il en est, dans nos pays, dont on attribue la fondation à Charlemagne. Un ordre religieux et militaire, celui de Saint Jaques de l'Épée rouge, qu'il ne faut pas confondre avec l'ordre de Saint Jacques de la foi et de la paix fondé au XIIe siècle par Amanieu Ier, archevêque d'Auch, fut spécialement établi pour protéger les pèlerins de Saint Jacques contre les infidèles. Il avait pour devise Rubet ensis sanguine Arabum (1). L'abbaye de Roncevaux eut ses moines militaires pour défendre les pèlerins au tombeau de l'apôtre d'Espagne (2).
1. Lavergne page 5.
2. Nos Recherches historiques tome 1 page 100.


Le célèbre monastère, pour ne parler que de nos pays, possédait les commanderies avec hôpitaux de Bon-Conseil (Lasse) ; Bidarray, Bonloc ; Bayonne, Yeratarre ; (St Michel) ; Arçoris, Recaldea ; Alçu, Casaus etc. Toutes ces commanderies étaient granges ou administrations, sauf Bonloc qui était bénéfice ; dans toutes il y avait un hôpital pour recevoir les pèlerins passant, et les revenus étaient portés à Roncevaux. Tous ces établissements hospitaliers avaient l'obligation de porter à Roncevaux les pèlerins malades aux dépens du dit monastère (3).
3. Archives départementales G. 219 note de M. l'abbé Dubarat. La Commanderie d'Ordiarp, du même auteur.

L'antique abbaye de Sainte Christine, au port d'Ossau, à la frontière espagnole, avait encore dans nos pays plusieurs commanderies-hôpitaux, entre autres celles de Lacommande et de Saint-Christau. Voici ce qu'on lit dans le Codex de Compostelle (4) sur ce célèbre hôpital, l'un des trois généraux de l'univers catholique :
« Le Seigneur a établi dans ce monde trois colonnes fort nécessaires pour le soutien de ses pauvres ce sont les hôpitaux de Jérusalem, l'hôpital de Montjoie (à Compostelle), et l'hôpital de Sainte-Christine qui se trouve au port d'Aspe. Lieux saints, maisons de Dieu, réfection des saints, repos des pèlerins, consolation des pauvres, salut des malades, asile des morts comme des vivants. Ceux donc qui ont élevé ces maisons sacrosaintes possèderont sans aucun doute le royaume de Dieu. »
4. Livre IV chapitre IV, de tribus hospitalibus cosmi.

Les grands monastères ne furent pas seuls à élever et à doter les hôpitaux. Les évêques, les rois et les princes, les seigneurs et enfin les particuliers suivirent leur exemple.

Nous avons donné plus haut les noms de quelques-uns de ces insignes bienfaiteurs. Nous en donnerons encore d'autres. Mais combien pourrions-nous en ajouter si nos confrères et nos compatriotes voulaient nous aider de leurs recherches. Devrons-nous toujours dire avec un grand évêque basque, dans ses travaux et ses angoisses : Nullus fuit de geyatibus naecum ! (1).
1. Mgr d'Echaux.

Dans toutes les commanderies, même dans celles de l'ordre de Malte, du moins dans nos pays, il y avait un hôpital, une église ou oratoire, il y avait aussi un lieu réservé à l'inhumation des pèlerins et des pauvres passants décédés. Dans quelques habitations, dites ostau, il y avait une auberge ou hôtellerie dépendantes des hôpitaux.

Dans nos contrées, elles étaient attachées à des fiefs dépendant des rois de Navarre, des princes de Béarn, des seigneurs de Gramont, etc. Dans ces fiefs, faut-il voir d'anciens fiefs ecclésiastiques usurpés par les princes, à l'instar des dimes inféodées ? Il est permis d'en douter, du moins pour quelques-uns d'entre eux. Ce qu'il y a de certain, c'est que la langue basque donne le nom d'ostatua (ostau) aux auberges et que dans cette langue le mot héberger se traduit par ostatzea.

Les hôpitaux étaient servis ordinairement par des religieux, mais le plus souvent dans nos pays, c'étaient des donati ou frères oblats et des béates (d'où le nom de benoîtes) faisant les trois vœux simples et annuels (2).
2. V. Balasque, Études historiques passim, et nos Recherches historiques tome 1, page 92.
Sources : P. HARISTOY. Etudes historiques et religieuses du Diocèse de Bayonne : comprenant les anciens diocèses de Bayonne, Lescar, Oloron et la partie basque et béarnaise de l'ancien diocèse de Dax. Bulletin archéologique 1898. Extrait et tirage à part, In-8° de 16 pages. M. l'abbé V. Dubarat, directeur ; M. l'abbé P. Haristoy, fondateur-collaborateur. 9e année, Pau 1900. - BNF


Cavalès ou Cavalet   (30)

Domaine de l’Hôpital de Cavalès
Département: Gard, Arrondissement: Nîmes, Canton: Saint-Gilles - 30


Hospitalis Cavalès
Domus Hospitalis Cavalès


Nous retrouvons dans les diverses archives locales et nationales, la maison de Cavalet sous différentes orthographes : Cavalis, Cavales, Cavaletz ou Cavalez.
Elle est l’exemple type, et peut-être unique, des propriétés originales des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem en Camargue, qui n’ont jamais bénéficié de l’héritage des Templiers, par le Concile de Vienne, en 1312. Seules ses mesures ont évolué au cours des siècles.
Dépendante du Grand Prieuré de Saint Gilles depuis 1255, elle est démembrée en 1654, pour devenir Commanderie, à part entière.
A cette époque, elle consiste en un bâtiment et un domaine constitué de 40 charges de blé en labourage, et 40 seterées de pâtures, y compris le « Petit Bois » (Archives des Bouches du Rhône).

Elle comprend un appartement pour le fermier, et un pour le commandeur. (Jean Raybaud).
Comme tous les biens de l’Ordre, elle sera aliénée aux Biens Nationaux à la Révolution, et vendue par lots aux « Citoyens »
Elle est située à une demi-lieue de Saint Gilles, sur la route de Fourques, et limitée au Sud, par le Petit Rhône.

1255 : — Bertrand de Fasian vend au prieur de Saint-Gilles Féraud de Barras, la partie de la « métairie noble » de Cavalet qu’il possédait. La famille de Fasian avait donné des Chevaliers aux Arènes de Nîmes depuis 1142, dont un certain Bertrand de Fasian, peut-être un ancêtre de notre vendeur. (Voir F. Mazauric. Les Chevaliers des Arènes, 1934, page 168)
1259 : — Hugues de Tarascon vend l’autre partie de la « métairie noble » de Cavalet au prieur de Barras. L’ensemble du domaine de Cavalet est alors un membre de la Maison du Grand Prieuré de Saint-Gilles, gérée comme une commanderie.
1312 : — Concile de Vienne : Les biens des Templiers sont remis aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Aucune terre n’est annexée à Cavalet.
1521 : — Evaluation et réception des bestiaux et meubles garnissant le mas de Cavalet.
(Voir Archives du Gard, Notariat de Saint-Gilles, Me Jean Robert. E 947, page 486)
1652 : — La communauté de Saint-Gilles vend au Grand Prieur les herbages « Du Contras », contigus au domaine.
1654 : — Cavalet est démembré de la Maison de Saint-Gilles, en même temps que le domaine de Petite Argence.

I. Cavalès
Extrait de l’inventaire sommaire
Des Archives Départementales des Bouches du Rhône 1869.
Par Mr de GRASSET. Archives Ecclésiastiques. Série H. (Page 21). VIII.
Commanderies de Cavalet, Comps, Gap et Gap-Francès.

— Démembrée du grand prieuré contemporainement à celle d’Argence (1654), cette commanderie consistait en un bâtiment, et un domaine de quarante charges de blé en labourage, et quarante seterées de pré, y compris un petit bois ; le tout, limité par le Rhône et par le chemin de Saint-Gilles à Fourques, avait été acquis en 1255 et 1259 de Bertrand de Fasian et Hugues de Tarascon : on y avait ajouté les herbages du Contras, que la communauté de Saint-Gilles avait vendus au grand prieur en 1652.
— Il ne reste des archives de cette commanderie que l’inventaire et une liasse de papiers divers.
Son rendement, en 1777, était évalué à 5.101 livres, 5 sols.

Jean Raybaud
Tome I - Page 164
« Barras acheta, le 8 mars suivant (1225), pour la maison de Saint-Gilles, une partie de la métairie noble de Cavaletz.
Il est qualifié, dans cet acte, de prieur des maisons de l’Hôpital en Provence. Il acquit, dans la suite, le restant du domaine. »

Jean Raybaud
Tome III - Pages 25
Etat de toutes les commanderies demandées par Frère Henri-Augustin de Piolenc. Lors de sa nomination au titre de Grand Prieur de Saint-Gilles en juillet 1757
Cavalès (Languedoc).
Revenu net en 1758 : 6.500 livres.
Commandeur, frère Joseph-Paul de Gautier-Valabre, 52 ans.
Cette commanderie faisait également partie du grand prieuré, et en fut démembrée en 1643. Elle est située en Languedoc, dans le terroir et à demi lieue de Saint-Gilles, et comprend un appartement pour le fermier et un pour le commandeur.
Elle rend quitte : 3.000 livres.
Extrêmement détruite, cette commanderie a été remise (en état) par les soins de Mr de Villages.
(Pour indication) : Revenu du grand prieuré de Saint-Gilles en 1758 : 16.554 livres, 17 sols, 11 deniers.

Jean Raybaud
Tome III - Pages 59-60
Compte Rendu des visites de commanderies
Entre 1761 et 1762

Le 13 novembre 1761, frère Dominique-Gaspard-Balthazar de Gaillard, chevalier profès, commandeur de Valence, et Joseph Ferraud, prêtre, desservant une place dans l’église collégiale de Saint-Gilles, visitent la commanderie de Cavalet, possédée par frère Joseph-Paul de Gautier-Valabre, chevalier, né le 9 décembre 1708. Ils partent de Bellegarde et arrivent à Cavalet, où ils trouvent le seigneur commandeur de Valabre, qui leur dit que la dite commanderie de Cavalet consiste en un seul membre situé dans la province du Languedoc, dans le terroir et juridiction de la ville de Saint-Gilles, d’où il n’est éloigné que d’environ demi-lieue, composé d’un logement pour le fermier, ses valets et bestiaux, et d’un second pour le commandeur, et à un tènement de terres labourables, pâturages et herbages.

Quant au domaine, il consiste en un tènement de terres labourables, où il sème actuellement 50 salmées (1) de blé, et en pâturages et herbages de contenance d’environ 30 salmées, où peut se nourrir 400 bêtes à laine, y ayant environ 4 salmées de pré et un bois de contenance de 4 salmées, dans lequel il y a diverses allées, où on coupe du foin.
1. Ancienne mesure agraire utilisé dans les Bouches-du-Rhône, d’une mesure agraire de soixante-dix ares, Barral, les Irrigations dans les Bouches-du-Rhône, Paris, 1876, page 71.
Sources : Le Littré


Cette commanderie a été démembrée du grand prieuré de Saint-Gilles, par délibération de la vénérable Langue de Provence, et a été bornée et limitée en 1742, et le verbal remis aux archives.
Elle affermée à Mathieu Borneton, par acte (chez) Me Rocquelain, notaire, le 18 juillet 1757, moyennant la rente de 4.300 livres.

D’après l’enquête, le commandeur de Valabre fait sa résidence sur la commanderie, il vit en bon religieux et administre très bien sa commanderie.
Le revenu de Cavalet est de : 4.300 livres.
Les charges sont de : 868 livres, 10 sols, 6 deniers.
Reste net au commandeur : 3.431 livres, 9 sols, 6 deniers.
Le secrétaire du procès-verbal est Me Rocquelain, notaire à Saint-Gilles.
L’avis de clôture est daté du 14 novembre 1761.

Jean Raybaud
Tome III, Pages 190-191
(Préparation de l’aliénation des biens nationaux)
Déclaration des biens de l’Ordre devant la municipalité de Saint-Gilles Par les commandeurs ou leurs représentants.
Du 10 mai 1790, s’est présenté M. de Coriolis, procureur fondé de M. le chevalier de Moriès de la commanderie de Cavalès, dont il est administrateur, commanderie appartenant à l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem, représenté par la personne de son Altesse Eminentissime Mgr le grand maître et sacré conseil à Malte, en l’absence du sieur chevalier de Moriès, le dit Mr de Coriolis remet d’office pour lui à la municipalité de Saint-Gilles la note des tènements et terres qu’il possède, pour obéir à la proclamation du Roi du 27 décembre 1789, sur l’imposition des biens des privilégiés en Languedoc et pour cette commune de Saint-Gilles.
La commanderie de Cavalès consiste en une maison, jardin et en 175 salmées, 2 émines.
La commanderie est affermée 9.000 livres.
Les charges sont :
1. — A l’Ordre pour la responsion : 1.100 livres.
2. — Entretien des chaussées : 500 livres.
3. — Frais de régie : 400 livres.
En tout : 2.000 livres.

Suit le certificat de Jean-Baptiste Gros, prêtre conventuel de l’Ordre de Saint Jean de Jérusalem et archivaire du dit Ordre au grand prieuré de Saint-Gilles. Il constate que :
« Il appert par le verbal fait en l’année 1766, le 8 juillet, du rapport de révision de bornes et limites des biens et domaines de la commanderie de Cavalès, que les susdits biens contiennent en total 175 salmées, 6 émines, 21 dextres ; la dite révision faite par le sieur Imbert, géomètre et arpenteur juré, par devant Me Jean-Jacques Vergier, avocat à la cour, commissaire à ce député par M. le sénéchal de Nîmes.
Signé Gros, archivaire, et de Coriolis. »

Jean Raybaud
Tome II - Pages 221 à 225
— Page 221 : Le Conseil donna commission, en 1656, à frère Jacques de Castellane-Montméjan, commandeur de Puimoisson, et Jean-François de Verdelin, commandeur de Saint-Jean de Barante, de signer les membres du Grand Prieuré de Saint-Gilles, qui devaient former les deux commanderies qu’on en avait démembrées, pour la délibération de la Langue de 1654. Ceux-ci en détachèrent, par leur verbal du 10 mai 1656, les métairies du Petit-Argence et de Cavalès, et les firent en même temps borner.
— Page 222 : Dès 1645, le Grand Prieur Forbin de Bonneval se réserve l’ensemble des revenus du Grand prieuré jusqu’à sa mort. Ainsi, les commanderies nouvellement démembrées, ne furent pourvues à des commandeurs qu’après le 12 juillet 1661.
— Page 225 : Le Conseil conféra, le 15 juillet 1661, les commanderies qui avaient été formées du démembrement du Grand prieuré fait aux années 1645 et 1654. Le Petit-Argence fut donné au bailly Balthazar de Demandols, et Cavalès à frère Jacques de Chavary.

Roseline Jéolas
Association d’Histoire, d’Archéologie et de Sauvegarde de Saint-Gilles
Extrait du Rapport des Expositions du mois d’Août 1987 (Daté du 5 août 1987)
« Domaines Rhodaniens d’origine médiévale »
Pages 19-20


Cavalès
En 1255, et le 8 mars, Féraud de Barras, prieur de Saint-Gilles, acheta une partie de la métairie noble de Cavalet. Par la suite, il acquit le reste de ce domaine.
Nous ne savons pas qui fut le vendeur. Peut-être l’abbé de Saint-Gilles ? Cavalet est dite « métairie noble ». et l’abbé est, en 1255, seul seigneur du terroir (1). Mais nous n’avons pas de preuves. »
1. — Note de Ph. Ritter : Voir l’Histoire du Château des Arènes, par Félix Mazauric, page 168.
— Les Fasian ou Faisan ont donné plusieurs Chevaliers des Arènes de 1142 à 1256.
— Par les Archives des BDR, on apprend qu’un Bertrand Fasian vend son domaine noble de Cavaletz au GP de Saint Gilles le 8 mars 1225.


En 1674, Cavalet est un « membre » du Grand Prieuré de Saint-Gilles (2).
2. — Note de Ph. Ritter : Voir Jean Raybaud, Tome II, page 221.
— « Petit-Argence et Cavalès, membres du GP de Saint-Gilles, ont été démembrés par délibération de la « Langue de Provence » de 1654. Le conseil des chevaliers, en date du 10 mai 1656 ordonna de les détacher en commanderies et de les faire borner. »


Les bâtiments sont de forme longue, de surface soixante et dix cannes carrées. Au « premier étage », il y a quatre chambres. Les bâtiments d’habitation sont complétés par une écurie, basse-cour, une « vanade », (hangar) un pigeonnier à trois étages en forme de tour carrée. Le bas de ce pigeonnier est un volailler. L’étage intermédiaire sert à renfermer les outils, et le haut est occupé par les pigeons. Il y a un puits. On y élève 300 bêtes à laine.

La visite de mai 1713 nous apprend que le fermier de Cavalet est Jacques Baulès de Saint-Gilles. Dans la cuisine, il y a un four à cuire le pain. L’écurie, de 7 cannes sur 3 et demie, voit son toit soutenu par deux piliers en pierre de taille. Au-dessus est un grenier à foin. Elle est garnie de deux crèches et de deux râteliers. Son toit est de tuiles, suite (illisible).
Le puits a un garde-fou en pierre de taille.

On sème 40 charges de blé, mesure de Saint-Gilles. Les prés occupent 40 seterées. Il existe un petit bois où les arbres sont fort éloignés les uns des autres. Les herbages, ce sont les « restoubles », les « ribes », et une lisière de terre hors la chaussée.
Un énorme souci : du chemin du port à l’herbage du Contrat (Contras), les gens font un chemin, même avec les charrettes, dans les terres de semence, au milieu, au lieu de passer au chemin.

Aucun procès n’est en cours. Mais Troudet a fait construire un bâtiment au port (passage du Rhône), en partie sur les terres de la commanderie, pour y loger ses employés. Il doit s’agir, pour ces constructions, de l’équivalent, en rive languedocienne, des « Cabanettes du Port » de la rive provençale, et qui, elles, dépendent de la commanderie de Saliers.

Il semble bien qu’il s’agisse soit du Maire Troudet, soit de quelqu’un de sa famille. En effet, à peu près à la même date (tout de même un peu plus tard, vers 1740) Jean-François Troudet, Maire de Saint-Gilles, possède une maison servant de bureau, un pailler et un jardin au port. Les terres mitoyennes au couchant et au Nord sont des terres de Cavalet.

Les « avis », « conseils », ordres » donnés par les visiteurs : s’efforcer de terminer à l’amiable le différend avec Troudet. Faire réparer l’étable à cochons. Récurer tous les fossés. Empêcher les passages. Et surtout, raccommoder l’abreuvoir, pour y aller commodément.
Sources : Nemausensis


Cavalerie (La)   (32)

La Cavalerie du Gers
Département: Gers, Arrondissement: Condom, Canton: Valence-sur-Baïse, Commune: Ayguetinte - 32


Domus Hospitalis La Cavalerie
Domus Hospitalis La Cavalerie


Le 1er juin 1517, les Frères-Prêcheurs de Condom, cédent à noble André de Gélas, seigneur de Léberon et de Flarambel, un écu de fief noble, comptant 108 ardits par écu, que certains particuliers de Condom font auxdits Frères Prêcheurs ; plus tous les fiefs et servitudes qui appartiennent à la Milice du Temple, dans les lieux et juridictions du Sempuy et d’Ayguetinte, appelés los fiefs de la Cabaleria (1).
1. — On sait que la Cavalerie, près d’Ayguetinte, était une des commanderies d’abord des Templiers, puis des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Ses titres, qui existent encore au complet, se trouvent aux Archives départementales de la Haute-Garonne.

Bernard de Pardaillan rendit, vers cette époque, plusieurs fois hommage au roi de France et parallèlement au comte d’Armagnac pour ses nombreux domaines. C’est ainsi que, le 26 février 1344, nous le voyons accomplir solennellement cet acte pour son château de Roquefort, dans les Landes (2).
2. — Bureau des finances de Montauban-Armagnac, liasse folio n° 131.
— Cf. Monlezun, Histoire de la Gascogne, tome III, page 486.


Vers le même temps, il eut de longs démêlés avec le grand maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, au sujet de la commanderie de La Cavalerie, près d’Aiguetinte, qui était, on le sait, un des membres les plus importants de l’Ordre de Malte en Armagnac, et qui n’était éloigné que de deux lieues à peine du château de Pardaillan-Betbézé.

« Par titres du 6 septembre 1307 et 1320, nous apprend à cet effet le Père Anselme (3), les seigneurs de Pardelhan étaient fondateurs et patrons de la maison et du temple de la commanderie de La Cavalerie, près Aiguetinte, ce qui parait par ces mots : En lo domini et jurion des senhors de Pardelhan, avec privilège de mettre en possession les seigneurs commandeurs à leur première entrée. »
3. — Père Anselme, tome V, page 175 et suivantes.
Sources : Lauzun, Philippe. Châteaux gascons de la fin du XIIIe siècle, pages 228 et 300. Auch 1897. BNF


Cazalis   (40)

Commanderie de Cazalis
Département: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Hagetmau — 40


Commanderie de Cazalis
Commanderie de Cazalis


Les sires d'Albret avaient été, sans doute, dans le courant du XIIe siècle, les fondateurs de l'hôpital de Cazalis et s'étaient dépouillés en faveur du nouvel établissement de toute leur seigneurie sur cette Salvetat. Elle était située au milieu des landes, dans la juridiction de Cazeneuve, qui appartenait aux seigneurs d'Albret.

Les guerres contre les Anglais, dont cette région fut le dernier et le plus sanglant théâtre, l'avaient complètement dévastée et détruit les quelques ressources qu'une patiente industrie était parvenue à créer au milieu du désert. Les moissons et les villages avaient été brûlés, les habitants dispersés, et une morne solitude s'étendait sur toute la contrée.

Tous les efforts des Commandeurs de Cazalis allaient donc tendre au but de créer les ressources qui venaient de leur être brusquement arrachées. Mais toutes leurs tentatives pour repeupler le territoire de Cazalis se brisèrent devant les obstacles soulevés par les sires d'Albret, dans la crainte de voir fonder dans leur voisinage une ville rivale de la place de Cazeneuve. Aussi exigèrent-ils impérieusement le paiement du droit dit de la table (de la taula), que les habitants de Cazalis étaient obligés, en leur qualité d'étrangers, de verser, lorsqu'ils apportaient leurs denrées sur le marché de Cazeneuve. Or, cette dernière localité étant la seule qui pût servir de centre de transaction dans cette vaste étendue de pays, si peu habitée, cet impôt ne laissait pas que d'être très onéreux pour Cazalis; il s'élevait tous les ans, en moyenne, à la somme de 20 livres morlanes ou de 40 écus d'or. Cette charge éloignait beaucoup d'habitants qui allaient transporter leur résidence dans des pays plus favorisés. Ce fut ce misérable état de choses que vint exposer le chevalier Bernard de Bérenger, précepteur de Cazalis, « à très magnifique prince Charles, sire d'Albret, seigneur de la ville et du château de Cazeneuve. » Celui-ci, « après avoir pris l'avis de son vénérable conseil, » fit proposer un traité de paréage au Commandeur, qui, après l'avoir examiné et soumis à l'approbation de Fourtanier de Lat, Commandeur d'Argenteins, de B. de Bélat, du Nom-Dieu, commissaires, députés à cet effet par le Grand-Prieur de Toulouse, y donna son consentement et se rendit à Nérac, auprès du sire d'Albret, pour en signer l'acte solennel. Ce document, intéressant à plus d'un titre, va fixer un moment notre attention.

La seigneurie entière de Cazalis avait été donnée aux Hospitaliers par les fondateurs de cette maison; le Commandeur consent à la partager avec le sire d'Albret, qui prendra la moitié des amendes et des rentes féodales, les droits ecclésiastiques étant réservés intégralement à l'Hôpital; la justice sera exercée au nom des deux seigneurs par un bailli commun, et on pourra appeler des sentences de ce dernier au tribunal de Cazeneuve; tous deux devront coopérer par égale part à la construction d'une prison commune dans le lieu de Cazalis. Moyennant ces concessions, le sire d'Albret déclare les habitants de Cazalis exempts pour toujours de l'impôt de la Table, et leur concède de plus le droit de dépaissance dans toute l'étendue de sa terre de Cazeneuve. Mais il fait introduire en revanche la défense formelle aux Hospitaliers de construire dans l'avenir, à Cazalis, un château fort, « qui pourrait devenir une cause de dommage et de ruine pour la ville et le château de Cazeneuve. » C'est dans cette dernière place que se réfugieront les habitants en cas de danger; aussi doivent-ils contribuer, comme ceux de Cazeneuve, à ses charges, aux réparations de ses murailles et à sa garde.

Ce traité, où les chevaliers de Saint-Jean achetaient chèrement, comme on le voit, l'exemption accordée, fut signé devant les portes du château de Nérac, en présence de la cour du sire d'Albret, où figuraient Etienne de Taularesse, seigneur de Puyjardin, bailli de Tartas, messire Hymbert de Voisin, bachelier èz décrets, juge ordinaire de toute la seigneurie, Bertrand de Valyns, seigneur de Péjan, J. de Contramoret, P. du Chêne, Amanieu de Montaigut (3 août 1461).
Il fut approuvé et confirmé le 28 juin de l'année suivante par le chapitre provincial, réuni à Toulouse.

Grâce aux privilèges obtenus par le Commandeur pour ses vassaux de Cazalis, le nombre de ces derniers ne tarda pas à augmenter et la prospérité de cette circonscription à renaître, malgré quelques tentatives violentes faites par certains officiers trop zélés du sire d'Albret, pour s'emparer du moulin de « Bordeis. » Le Commandeur demanda justice au Comte lui-même, et une sentence, rendue par le Conseil privé de ce dernier, défendit de troubler à l'avenir les chevaliers dans leurs droits (1498).

Les archives de Cazalis nous fournissent de plus un exemple de l'indépendance que manifestaient souvent les chevaliers de Saint-Jean envers les autorités diocésaines, quand ils croyaient que les prérogatives de leur Ordre étaient menacées. Dans une de ses tournées pastorales, l'évêque de Basas se rendit dans la paroisse de Cazalis pour y administrer le sacrement de la confirmation. Le commandeur d'Argenteins, François de Tressemans Chastuel, ne lui permit d'entrer dans l'église qu'après avoir déclaré par acte public qu'il n'entendait pas par là porter atteinte aux privilèges de l'Ordre (1669).

Les procès-verbaux de visite nous apprennent que, par suite de l'accroissement de la population et de l'immense étendue de ce territoire, sur une portion de la paroisse de Cazalis, avait été créé l'annexe de « Bourridech » dont les commandeurs conservaient la seigneurie spirituelle.

Commandeurs de Cazalis
1355-1363. Jacques-Guillaume de la Pradèfe.
1463-1482. Pierre de Campagne.
(En 1482, réunion de Cazalis à Argenteins.)
1461. Bernard de Bérenger.
1498-1500. Raymond de Boutet.

Membres Templiers et Hospitaliers rattachés à Cazalis — Sainte-Marie-de-Veyriès
Département: Lot-et-Garonne, Arrondissement: Marmande, Canton: Bouglon, Commune: Labastide-Castel-Amouroux — 47


seigneurie de Veyriès
seigneurie de Veyriès


En 1254, dame Marie de Caumont et Xans Augier, son fils, donnèrent au Temple de Cours la dîme de Sainte-Marie de Veyriès.
Quelque temps après, l'évêque de Basas approuva cette donation et confirma aux Templiers la seigneurie spirituelle qui venait de leur être conférée (1259).
Sainte-Marie de Veyriès

Commandeur du membre de Veyriès
1508. Pierre de Ribon.

Seigneurie de Sarpouras
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Auch, commune: Nougaroulet — 32
La seigneurie de cette localité, située dans le voisinage de Marsan, appartenait par moitié aux Hospitaliers et aux seigneurs de la Porte, ainsi que nous l'apprend une transaction conclue au XVe siècle entre le commandeur d'Argenteins et messire Jean de Bergson seigneur de la Porte.

Seigneurie de Saint-Jean d'Angenès
Département: Gers, Arrondissement et Canton: Auch, commune: Nougaroulet — 32
Les chevaliers de Saint-Jean possédaient encore plusieurs seigneuries spirituelles dans le pays de Marsan, entre autres celles de Saint-Jean d'Angenès, dont la chapelle de dévotion fut ruinée lors des guerres de Religion, d'Auzac, de Graulons, de Saint-Sylvestre, etc.

Seigneurie de Montréal
Département: Gers, Arrondissement: Candom, Canton: Montréal — 32


Seigneurie de Montréal
Seigneurie de Montréal


Le commandeur était seigneur spirituel de cette paroisse et en partageait la dîme avec l'Evêque de Condom.

Commandeurs du membre de Montréal
1328. Vital de Saint-Salvi.
1380. Bernard de Loupe.
Sources: Du Bourg, Antoine. Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Celles   (15)

Commanderie de Celles
Département: Cantal, Arrondissement: Saint-Flour, Canton: Murat — 15


Commanderie de Celles
Commanderie de Celles


L'ancienne Maison du Temple de Celles au procès des Templiers, fut conservé comme chef lieu de la commanderie de ce nom. Elle était assez considérable, sans qu'il fui besoin d'y adjoindre d'autres biens de l'Hôpital.

Elle se composait d'une église dédiée à saint Hilide, siège de la paroisse (le curé était à la nomination du précepteur); d'un château-fort aux murs crénelés, soutenus par quatre tours et entouré de fossés; d'un domaine comprenant maisons et bâtiments d'exploitation, prés, terres, paccages, bois, étang, de droits de justice, de dîmes et d'une directe (1), qui s'étendait en 1703 à 7 paroisses, 25 villages, et comptait 358 censitaires (2).

Les dîmes étaient d'un excellent rapport. Elles se levaient à la dixième gerbe, et pour la commodité du collecteur, elles avaient été divisées:
La dîme de Ribbes comprenait les villages de Ribes, Ribettes, Baynac, La Champ et Secourieux;
La dîme de Giraltat comprenait les villages de Giraltat, Combe-Robert, Seveyrac, Savignac, Mallet;
La dîme dite de La Rivière comprenait les villages de Celles, Traverges, Longe-Saigne, le Moulin de Celles, etc.

1. Liste des Terriers parvenus jusqu'à nous: Terrier de 1430 au profit de Jean de Lastic, reçu Talamendier et Brumenchon, notaires;
Terrier de 1542 au profit de Gabriel de Lestang-Murat, reçu Heurdère, notaire;
Terrier de 1580 au profit de Claude de Tersat, reçu Dumas, notaire;
Terrier do 1598 au profit de Jean du Pourg, reçu Dumas, Theilhard et Darfeuille, notaires;
Terrier de 1644 au profit de Gaspard de Maisonseule, reçu Darfeuille et Maigne, notaires; Terrier de 1668 au profit de Louis de Fay de Gerlande, reçu Darfeuille;
Terrier de 1703 au profit de Jean de Saint-Viance, reçu Lardon, notaire;
Terrier de 1765 au profit de Gilbert de Montagnac, reçu Teilhard, notaire.

2. Rien n'indiquant mieux l'étendue géographique de la commanderie, voici village par village, le nombre des censitaires contenu dans le terrier de 1703:


Cencives du Terrier de 1703



La commanderie de Celles avait quatre annexes
Annex de Tempel
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Bonnac — 15


Domus Hospitalis Tempel
Domus Hospitalis Tempel


L'annexe du Tempel, annexe de la commanderie de Celles, annexe de la commanderie de Celles, située dans le prieuré de Bonnac, se composait d'un pré de trois charretées de foin, d'un four banal, d'une directe s'étendant aux villages suivants: Cronte, Tempel dans le prieuré de Bonnac; la Roche, la Bastide, le Verdier, Solinhac dans le prieuré de Molompize; Massiac et les Avenoux dans le prieuré de Rochefort, et comptant 92 empithéotes.

La dîme de Tempel se levait à la septième gerbe. Le commandeur payait un tiers du traitement du curé de Bonnac.

Annexe d'Auriac
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Faverolles — 15


Domus Hospitalis Auriac
Domus Hospitalis Auriac


L'annexe d'Auriac, paroisse de Faverolles, dépendait en grande partie de Celles, l'autre partie était à Montchamp. Les choses restèrent en l'état, ce que les Châteauneuf avaient donné aux Templiers demeura uni à Celles, ce qu'ils avaient donné aux Hospitaliers resta à Montchamp. La part de Celles comprenait 33 empithéotes. Il n'y avait point de dîmes.

Annexe de Narnhac
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Narnhac — 15
Le précepteur de Celles ne possédait a Narnhac ni domaine, ni dîmes, mais quelques cens portant sur 18 censitaires à Narnhac et 4 à Buxers; la commanderie des Hospitaliers de Montchamp avait l'autre moitié des cens. Le donateur, un vicomte de Murat avait fait part égale aux Templiers de Celles et aux Hospitaliers de Loubeysargues.

Annexe d'Allanche-Pradiers
Département: Cantal, Arrondissement et Canton: Aurillac, Commune: Allanche — 15
Cette annexe n'avait que des cens, perçus sur les deux maisons Périers à Allanche et sur les tènements des Coustels à Pradiers.

A la différence des autres commanderies Celles n'a pas de membres, mais quatre annexes situées aux quatre points cardinaux, formant ainsi une croix de Templier, dont Celles était le centre. Quatre hauts barons ont dessiné sur le sol d'Auvergne cette croix: les Rochefort ont donné Tempel, les Chateauneuf d'Apchier Auriac, les vicomtes de Murat Narnhac, les Mercoeur, Allanche-Pradiers.
Sources: Bouffet (Abbé Hippolyte), Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Haute-Auvergne, dans Revue de la Haute-Auvergne, Aurillac, tome XVI (1914).


Cerisiers   (89)

Commanderie de Cerisiers
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Cerisiers — 89


Commanderie de Cerisiers
Localisation: Commanderie de Cerisiers


Avant de devenir un membre de la commanderie de Launay, Cerisiers, la commanderie avait été elle-même un chef-lieu de commanderie, comprenant la terre et seigneurie du lieu, le patronage et la collation de la cure.

Le manoir seigneurial touchait à l'église. A peu de distance de là, se trouvait une chapelle appartenant à l'Hôpital; elle était dédiée à sainte Anne. Un peu plus loin, on voyait une espèce d'hôpital, qu'on nommait au XVe siècle Maison Soudet, où se retiraient les frères de l'Ordre atteints de la lèpre. Tout le revenu de la commanderie était consacré à cet hospice, c'est-à-dire « à la sustentation de la vie et entretiennement des frères du Grand-Prieuré de France, tombés en maladie de lèpre. » (Visite de 1495.)

Membre 1 — Eglise Saint-Martin de Theil


Eglise Saint-Martin de Theil, Membre de Cerisiers
Localisation: Eglise Saint-Martin de Theil, Membre de Cerisiers


On ne trouve plus les titres primordiaux concernant l'origine on la fondation de la commanderie de Cerisiers, qui est une des plus anciennes de l'Hôpital dans le Grand-Prieuré de France. On sait seulement que la plus grande partie des biens qui la composaient provenait de la libéralité de nos rois au XIIe siècle. Louis-le-Gros, par une charte de l'année 1133, donna aux frères de l'Hôpital de Jérusalem l'église de Saint-Martin de Theil, avec quatre arpents de terre y tenant; le domaine du Fay, en la forêt d'Othe, avec douze pièces de terre, ensemble les pâturages et bois, pour servir aux hommes qui demeureraient au Fay. La donation royale comprenait, en outre, le moulin de Theil, au territoire de Fossemore, avec le meunier, ses enfants, et le fonds nécessaire pour y bâtir des maisons. Les frères de l'Hôpital devaient jouir de ces biens en toute franchise de droits, comme le roi en jouissait lui-même.

Membre 2 — Noé


Noé, membre de la commanderie de Cerisiers
Localisation: Noé, membre de la commanderie de Cerisiers


En 1147, Louis VII, dit le Jeune, ajouta à cette donation un privilège, portant que tous ceux qui voudraient moudre au moulin de Fossemore, pourraient le faire en toute sécurité, sans crainte de réclamations ni de dommages et intérêts. Le Roi défendit de bâtir aucun autre moulin, depuis Nouez jusqu'à Pont, et voulut que les Hospitaliers et leurs hommes de Cerisiers, « de Cesariis », fussent exempts du droit de gruerie, ainsi que de toutes coutumes à la porte de Sens, comme l'étaient ses hommes de Vaulmore.

Membre 3 — Vaumort


Vaumort, Membre de la commanderie de Cerisier
Localisation: Vaumort, Membre de la commanderie de Cerisier


Louis VII donna encore en 1152, aux frères de l'Hôpital, les terres et les bois qu'il avait dans la forêt d'Othe, et qui se trouvaient compris entre le chemin de l'Abbé, le bois de Saint-Rémi, le Vaulmorte (Vaulmorte, Vaumort), le lieu-dit Soil de Conin, et la terre de Forget. Il leur abandonna aussi son moulin de Noé, avec le droit de mouture et de chasse dont il jouissait.

Un procès s'éleva à la fin du XIIe siècle, entre les Hospitaliers et les chanoines de Dillo, « Dei loci », au sujet d'un droit d'usage que ces derniers prétendaient avoir dans le bois du Fay, appartenant à l'Hôpital.

Guy, archevêque de Sens, intervint pour mettre les parties d'accord; et, par ses lettres des années 1183 et 1188, l'archevêque déclara que les chanoines de Dillo, moyennant une rente annuelle de 40 sols, avaient renoncé à toutes leurs prétentions, en se réservant toutefois la faculté de mener paître leurs porcs au bois pendant la saison des glands.

Les frères de l'Hôpital de Cerisiers avaient pour eux et pour leurs hommes le droit d'usage dans tous les bois du Roi, qui s'étendaient depuis Arces jusqu'à Cerisiers. Philippe-Auguste voulut racheter cette servitude, et céda aux Hospitaliers, en échange de ce droit, 100 arpents de terre à prendre du côté du Fay, « versus Faiatum », ainsi qu'il résulte des lettres royales de l'année 1211, confirmées en 1324, par Charles-le-Bel.

Les habitants de Cerisiers jouissaient de plusieurs privilèges, comme n'étant pas de condition servile ni gens taillables. C'est en cette qualité qu'ils prétendaient, en 1241, ne devoir aucun tonlieu pour tout ce qu'ils pouvaient acheter ou vendre dans la terre de Cerisiers. Ils réclamaient également alors contre la taxe trop élevée des amendes. Le Grand-Prieur de France, qui était alors André Pollin, les dispensa de tous droits de tonlieu, et réduisit les amendes des trois quarts.

Il était d'usage au XVIe siècle de payer au Commandeur, par chaque feu ou maison existant à Cerisiers, une contribution annuelle de six deniers, qui devait servir « à l'entretiennement de deux pointes ou nappes sur le grant autel de l'église de Cériziers, lequel droit pouvoit rapporter cent sols tournois par an. » (Compte de 1525).

C'est à la demande de frère Etienne Robert, administrateur de la commanderie de Cerisiers, que le Roi accorda, en 1508, à la ville de Cerisiers, un marché le jeudi de chaque semaine et quatre foires par an, lesquelles furent fixées aux 24 février, 20 mai, 28 août et 15 octobre de chaque année.

Le domaine de l'Hôpital de Cerisiers comprenait plus de mille arpents, dont un tiers en bois; mais on en aliéna une grande partie, en accordant à cens ou rente perpétuelle un certain nombre de pièces de terre qui étaient situées sur Cerisiers, aux lieux dits Vaurignard, Heaulot, Marchais-Raoul, au Buisson, à la Folie-Huet, au Marchais-Palus, à la Haute-Borne, à Chaumont, au Pommerat, à la Grange-Rouge, à l'Epinière. puis à la Borde, au Fay, à la Longue-Roie, à Noë, etc.

Le revenu de la terre et seigneurie de Cerisiers était, on 1495, de 111 livres 10 sols, un muid de froment et un muid d'avoine; il était de 600 livres en 1542, de 2,000 livres en 1624, et de 3,000 livres en 1664.

Les membres de la commanderie de Cerisiers étaient, au XIVe siècle, d'après le Livre-Vert, le moulin et la forge de Fossemore, la ferme de la Grange-Rouge, la maison du Pommerat, la maison de l'Hôpital à Sens, et celle de Saint-Thomas à Joigny.

Anciens Commandeurs de Cerisiers
1354. Frère Jehan de Calais.
1370. Fr. Jehan Le Roy.
1381. Fr. Guillaume d'Achères.
1391. Fr. Jehan de la Viscongne.
1416. Fr. Gilles Blondel.
1419. Fr. Gilles Potier.
1420. Fr. Jacques Revelart.
1423. Fr. Pierre Lamant.
1457. Fr. Thomas Dengloz.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Cerisiers
Epoque romaine
Voie de Sens à Alise ; à partir du territoire de Vaumort, elle longe à gauche la route impériale n° 5 bis, puis est recouverte par cette voie dans la traverse de Cerisiers ; elle reparait au delà dans le Fossé à Darde, se dirige entre les hameaux des Longues-Raies, recouverte par la roule actuelle, et au delà elle fait une courbe pour rentrer encore dans le tracé moderne jusqu'à Arces.
Moyen âge
Église paroissiale de Saint-Jean-Baptiste à deux nefs, du XIIe siècle; plan rectangulaire, avec annexe à gauche du sanctuaire. Longueur du vaisseau, 21 mètres 60 ; largeur générale, 14, 60 ; hauteur de la voûte à la nef, 9 mètres, hauteur au sanctuaire, 8 mètres. Portail sans caractère ; tour carrée en moellons couverte d'un petit clocher d'ardoises sous lequel est un cordon de modillons du XIIe siècle. Sous le comble de l'église, du côté du sud, cordon de modillons à tètes humaines et à moulures. Les fenêtres sont en plein cintre et chanfreinées. Jolie porte romane ouverte au sud, encadrée par trois colonnes à crosses et à bases pattées ; vantaux garnis de pentures du XIIIe siècle. Chevet du bas côté sud circulaire avec modillons, et celui de la grande nef droit avec pignon sans modillons. Il y avait dans le fond du bas côté une porte qui communiquait avec les bâtiments de la commanderie, lesquels s'élevaient derrière l'église.
L'autel de la Sainte-Vierge est formé d'une table posée sur des colonnettes, fin du XIIe siècle, apportées là des murs de la tour. A l'intérieur, deux nefs voûtées en berceau et en bois éclairées par des baies profondément évasées. Dans le bas de la nef, tombeau d'un beau style du XIII siècle ; la dalle est portée sur une arcature trilobée avec segments de cercle concentriques. Sur les parties pleines sont de larges feuilles. Une grande croix chargée de pierreries figurées et de branches d'arbre couvre la dalle ; autour on lit l'épilaphe du personnage nommé Guy Broissart, et datée de 1226. Dans la nef, à gauche, sur l'embrasure d'une fenêtre, à 2,45 mètres du sol, on lit : « L'an 1736, de septembre le six, les eaux sont monté ici. » Cette inscription rappelle une grande inondation qui a dévasté le pays. Les cloches datées de 1643 et de 1707.
— Dans une chambre de l'ancienne commanderie, beaux carreaux émaillés du XVe siècle.
— Chez M. Moreau, maire de Cerisiers, dallage d'une chambre et d'un corridor en carreaux émaillés, du même siècle.
Sources : Quantin, Maximilien. Répertoire archéologique du département de l'Yonne, pages 140. Paris M. DCCC. LXVIII. BNF


Cerny-en-Laonnois   (02)

Domus Hospitalis de Cerny-en-Laonnois
Département: Aisne, Arrondissement: Laon, Canton: Craonne — 02


Commanderie de Cerny-en-Laonnois
Domus Hospitalis de Cerny-en-Laonnois


Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem étaient propriétaires à Cerny, depuis le XIIe siècle, d'une grande ferme et d'une chapelle, dont il reste encore des vestiges. Une charte prouve que cet établissement fut donné aux Hospitaliers de Saint-Jean en 1143, elle émane du roi Louis VII, dans cette charte, le roi confirme toutes les possessions des Hospitaliers de Saint-Jean dans son royaume, « apud villam que Cerniacum vocatur »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Maison du Temple de Cerny-en-Laonnois
En 1184, Cerny-en-Laonnois fut compris, avec Chamouille, Beaune, Chivy, Courtonne, Verneuil, Bourg et Comin, dans le groupe des villages érigés en commune collective par Philippe Auguste (1).
1. L. Delisle Catalogue des actes de Philippe Auguste, nº 101 et 495.

Cerny
Ce village que dom Marlot suppose avoir été donné à l’église de Reims passa on ne sait comment, dans les mains des religieux de Saint-Jean de Laon qui le possédèrent jusqu’en 1792. Nous connaissons par des titres qu’en 1144 l’abbé de cette communauté permit aux hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de bâtir à Cerny, une maison de leur ordre avec une chapelle qui existe encore, et d’avoir un cimetière où il leur accorda le droit d’enterrer ceux des habitants qui voudraient y être inhumés.

En 1184 les habitants obtinrent du roi une charte collective d’affranchissement, calquée sur celle de Laon, moyennant le double des redevances annuelles payées au roi et l’addition d’une somme de 15 livres. En 1196, ces redevances furent changées en une somme unique et annuelle de 65 livres laonnoises (1).
1. Dictionnaire historique de Melleville.

En temps de guerre, les habitants devaient fournir au roi 40 sergents et deux chariots ce qui suppose une population plus importante que celle qui existe aujourd’hui.
Sources : Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1865 BNF

Boncourt


Domus Hospitalis Boncourt
Domus Hospitalis Boncourt


Les Templiers étaient propriétaires à Cerny, depuis le XIIe siècle, d'une grande ferme et d'une chapelle, dont il restait encore des vestiges en 1910, ces biens, qui passèrent aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, relevaient de la Maison du Temple de Boncourt (2).
2. Archives nationales, S. 4946, nº 12.

Ces notes historiques font, comprendre l'importance de la paroisse a l'époque romane et les dimensions de l'église, dont la nef et les bas-côtés sont précédés d'un narthex.
Sources: L'Eglise de Cerny-en-Laonnois, par M. J. Lefèvre-Pontalis. Bulletin monumental, publié sous les auspices de la Société française pour la conservation et la description des monuments historiques, tome 74, Paris 1910.

De l’hôtel et du bois de Boncourt

1157. Gauthier, évêque de Laon, approuve et confirme la donation de l’hôtel de Boncourt et de ses dépendances, faite par l’église de Saint-Michel aux frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, moyennant une rente perpétuelle de six muids de froment tel que le produira la terre, mais cependant du meilleur après celui de semence, et qui devra être conduit à Sissonnes. Quant au bois du dit Boncourt situé au dehors des limites de la maison des hospitaliers, les moines de Saint Michel qui habitent la Boncourt, commune du canton de Sissonnes, célèbre par une commanderie du Temple qui y fut créée vers le milieu du XIIe siècle.
Sources : Bulletin de la Société archéologique, historique et scientifique de Soissons, 1865 BNF


Cezilles   (01)

Domus Hospitalis de Cezilles
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Jayat — 01


Domus Hospitalis de Cezilles
Domus Hospitalis de Cezilles


— Apud Sezilles.
— Au mois de mai 1247, Berard de Beyviers, damoiseau, et Guy de Beyviers, clerc, son frère, prirent en fief des hospitaliers d'Epaisse tout ce qu'ils possédaient dans ce hameau.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'épaisse, chapage 1er, nº 4.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Cézille, hameau et moulin commune de Jayat
— Sezilles, 1247 (Archives du Rhône, titres de la Maison du Temple de Laumusse et de la commanderie hospitalière d'Epaisse, chapitre I, n° 4)
— Cezille, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
— En tant que fief, Cézille relevait de la sirerie de Bagé.
— Domus de Sesilles cum fortalitiis et fossatis, 1272 (Guicheron, Bresse et Bugey, premier chapitre, page 16)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Château-Landon   (77)

Domus Hospitalis de Château-Landon
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon, Commune: Mondreville - 77


Domus Hospitalis de Château-Landon
Domus Hospitalis de Château-Landon


Pilvernier


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon — 77


Domus Hospitalis Pilvernier
Domus Hospitalis Pilvernier


Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem avaient, au XIIIe siècle, à Château-Landon, une maison qui dépendait de leur Hôpital de Pilvernier. Cette maison, située dans la rue Saint-Pèlerin, « in vico sancti Peregrini », tenant à la ruelle dite la Quatresse, leur avait été donnée par un nommé Adam de Lalleu, « de Allodio », bourgeois de Château-Landon, « de Castro Nantonis », par des lettres expédiées sous le scel de l'official de Sens, de l'année 1278.

Cet Hôpital de Château-Landon était membre de la commanderie de Beauvais-en-Gatinais
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Chalon-sur-Saône   (71)

Chalon


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement et Cantons: Chalon-sur-Saône - 71


Domus Hospitalis Chalons
Domus Hospitalis Chalons


Après venimes à Chalons
Ce est la prise et la valeur des maisons de l'Opital qui furent jadis du Temple de Chalons et des autres maisons appartenans à ycelle estant ou royaume de France, en rantes et en revenues.
Premèrement en la maison de Chalon ha en argent que en censives que en rantes 86 livres. 3 s. tournois.
Item 3 bichet d'avene de coustume, le bichet prisié 2 s. 6 d. valent 7 s. 6 d.
Item 3 boissauz de froment, le boisseau prisié 10 d. valent 2 s. 6 d.
Item 2 chapons, le chapon 6 d. valent 12 d.
Item 2 molins sur Soone valent, les fraiz faiz, 25 livres.
Item le loyer des maisons valent, les maisons retenues, 25 livres.
Item 15 ovrées de vignes à Seint Cosme (1), l'ovrée prisié 5 s. valent 75 s.
Item 55 soitures de pré, la soiture prisié 5 s. valent 13 livres. 15 s.
1. Saint-Cômes, commune de Chalons-sur-Saône.


Chalou-Moulineux   (91)

Commanderie de Chalou-Moulineux ou Chalou-la-Reine
Département: Essonne, Arrondissement: Etampes, Canton: Méréville, Commune: Chalou-Moulineux — 91


Commanderie de Chalou-la-Reine
Commanderie de Chalou-la-Reine


Cette commanderie a porté différents noms. Sous les Templiers, auxquels elle a d'abord appartenu, on l'appelait Commanderie de Chalou-Saint-Aignan, mais plus souvent Commanderie de Chalou-la-Reine. Après être devenue la propriété des Hospitaliers, on la nomma Commanderie de l'Estampois ou du pays d'Etampes, et aussi Commanderie d'Etampes, bien que la maison d'Etampes n'ait jamais été qu'un membre de la commanderie, et que Chalou en fut resté toujours le chef-lieu.

On n'aurait jamais dû-cesser de l'appeler Commanderie de Chaloula-Reine, à cause des souvenirs historiques que ce nom faisait revivre; car on saura qu'au XIIe siècle, Chalou était un domaine royal qui appartenait à la reine Alix, mère de Philippe-Auguste. C'est ce qui le fit surnommer Chalou-la-Reine. Alix, après l'avoir donné aux Templiers, sollicita auprès du Roi, son fils, la confirmation de celte donation; et celui-ci, par ses lettres de l'année 1185, ratifia l'abandon fait aux Templiers, de la terre de Chalou-Saint-Aignan, « Chalo Saint-Aniani », mais à la condition que ceux-ci ne recevraient à Chalou aucun des hôtes ou bourgeois du Roi.

Le pape Clément III, par une bulle datée de la même année, consentit à ce que les frères du Temple possédassent librement la ville de Chalou, « villam de Chalo », que son cher fils en Dieu, Philippe roi de France, et sa pieuse mère, leur avaient concédée.

Les Templiers et après eux, les Hospitaliers, étaient seigneurs et hauts justiciers de Chalou et de Moulineux.
On lit dans le rapport de la visite prieurale de 1495:
« A Chalo la Royne et Molineux, l'Hospital a toute justice, ausquels y a environ LXXXX ou c feuz, et peult valloir par communes années L, livres, et le domaine, disrnes et champars valent XXII muids froment, et XIIII muids avoine. Le molin à blef de molinage est baillié à ferme à XXXV livres, et ung petit moling à draps, baillié à V livres. Audit villaige, a deux petitz estangs qui sont de peu de valloir. La prévosté de Chalo par communes années, vault III livres. »


Grange de la commanderie
Grange de la commanderie de Chalou — Sources: Jack Bocar


La maison de la commanderie avec la ferme qui en dépendait, se trouvait sur le versant de la côte touchant à l'église. Elle tenait par en haut à la grand-rue, et par en bas à deux étangs, dont l'un était appelé le Petit-étang, et l'autre, couvrant 44 arpents de terre, se nommait le Grand-étang de Moulineux. Ces étangs étaient alimentés par la fontaine de Sainte-Apolline, dont les eaux faisaient tourner les moulins de la commanderie. Sur la chaussée du Grand-étang on voyait un pavillon, appelé le Château-Gaillard, qui servait de rendez-vous de chasse et de pêche au commandeur.


Eglise de Chalou-Moulineux
Eglise de Chalou-Moulineux — Sources: Jack Bocar


Au XVIe siècle, il y avait à Chalou, dans le village, une chapelle dédiée à sainte Appoline, appartenant à la commanderie. Comme elle tombait en ruines vers le milieu du XVIIe siècle, on la supprima, et on en bâtit une autre plus rapprochée de la demeure du commandeur, et qu'on dédia à la Sainte-Vierge. Cette chapelle était comme la précédente, à la collation de l'Hôpital, et bien que la cure de Chalou fût à la présentation du Chapitre de l'église d'Orléans, le Commandeur était tenu aux réparations des églises de Chalou et de Moulineux, parce qu'il percevait les dîmes de ces deux paroisses.

La commanderie avait à Chalou un droit de marché et de foire. Dans l'intérêt des habitants, et naturellement pour le bénéfice que l'Hôpital aurait pu en retirer, le commandeur Edme de Saint-Martin avait, en 1543, sollicité du Roi la création à Chalou d'un marché par semaine, et de deux foires par an François Ier, faisant droit à sa requête, avait, par ses lettres patentes du mois de janvier 1544, fixé le marché au mercredi de chaque semaine, et les deux foires, l'une au mois de juin, le jour de Saint-Aignan, patron du village, et la seconde le 21 novembre, jour de la purification de Notre-Dame.
Le domaine de Chalou comprenait 250 arpents de terre.

La commanderie jouissait d'un droit de cens et de champart, qui s'étendait à tout le territoire de Chalou et sur plusieurs héritages à Saint-Marc et lieux environnants. Elle avait encore quelques dîmes à Oytreville, paroisse d'Angerville, et à Chenon en Gâtinais.

Le revenu de la maison de Chalou était, en 1495, de 93 livres, 23 muids de froment et 14 muids d'avoine. Il s'élevait, en 1788, à 4.235 livres et 125 sacs de blé.

Les membres de la commanderie étaient la maison du Temple, près de la ville d'Etampes;
Le Temple de Ramoulu.
La maison et le fief de La Roche-Liphard.
Le Temple du Perray.
Le Temple de La Boutière.
Le Temple de Mignères.
Il y avait encore le Temple du Saussay qui en faisait partie; mais ce dernier membre en fut distrait au XIVe siècle et érigé, comme on le verra plus loin, en chef-lieu de commanderie.

« Ces derniers emplacements n'ont pas été ajoutés à la liste, ils ne font pas partie des biens de l'Ordre du Temple »
En remplacement, les Hospitaliers y ajoutèrent plusieurs de leurs maisons, appelées:

Le Chenay


Département: Essonne, Arrondissement: Etampes, Canton: Méréville, Commune: Brières-les-Scellés — 91


Domus Hospitalis Le Chenay
Domus Hospitalis Le Chenay



Pilvernier


Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Chôteau-Landon — 77


Domus Hospitalis Pilvernier
Domus Hospitalis Pilvernier



Fontenette


Département: Essonne, Arrondissement: Etampes, Canton: Méréville, Commune: Abbéville-la-Rivière — 91


Domus Hospitalis Fontenette
Domus Hospitalis Fontenette


La Donaison (?).
Noms des Commandeurs de Chalou-la-Reine et d'étampes
1345. Frère Jehan de Duyson.
1356. Frère Guillaume Potart.
1371. Frère Pierre de Provins.
1374. Frère Guillaume Gaillardé.
1391. Frère Regnaut Guerry.
1409. Frère Jehan de Beaubos.
1465. Frère Pierre Louffart, Chevalier, Conseiller du Roi.
1495. Frère Jean Erre, prêtre.
1508. Frère Jean Dore.
1516. Frère Henri de Normain, prêtre.
1526. Frère Robert de Bourdon.
1529. Frère Guillaume Quignon, prêtre, Prieur de Saint-Jean-en-l'Isle.
1541. Le Chevalier Edme de Saint-Martin.
1544. Le Chevalier Antoine de Lyon.
1560. Frère Florent Petit.
1580. Frère Martin Desmoulins.
1594. Frère Pierre Lemaire.
1595. Frère Michel Lefebvre.
1602. Le Chevalier Claude Perrot.
1640. Le Chevalier Charles de Belotte.
1654. Le chevalier Henri de Rosnel, prêtre, Prieur du Temple, à Paris.
1675. Frère Noel Laugeris, chevalier magistral.
1686. Le Chevalier Charles De Rosnel, Chancelier au Grand-Prieuré de France.
1692. Frère Henri Gobert.
1707. Frère Gilbert-Jean-Jacques Arquier.
1724. Frère Nicolas Brucelles.
1755. Frère Libéral Louis Geouffré.
1772. Frère Jean-Charles-Félix Le Planquois.
1780. Frère Louis-Augustin Godeheu, chevalier magistral.
1786. Frère François Anfry, servant d'armes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Champagne   (78)

Commanderie de Champagne
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Anet, Commune: Goussainville — 28


Commanderie de Champagne
Commanderie de Champagne


Le chef-lieu de cette ancienne commanderie de l'Hôpital était situé sur le chemin de Prouvais à Houdan. Nous avons trouvé des lettres qui prouvent que cet établissement remontait à une époque très-reculée. Ces lettres sont de l'année 1174, et émanent de Simon de Montfort qui, par amour de Dieu et pour le salut de son âme, accordait à la maison du saint Hôpital-de-Jérusalem, pour les besoins de la maison que les frères du dit Hôpital avaient à Champagne, « ad usum domûs quam fratres ejusdem Hospitalis habent apud Campagnias », la libre et entière jouissance de leur domaine, ainsi que le droit de faire recueillir le bois mort dans un lieu appelé « Equilina », pour faire chez eux deux feux « ad duos ignes », l'un pour se chauffer, et l'autre pour la cuisine.

Isabelle, épouse du seigneur Osmond de Chaumont, donna au commencement du XIIIe siècle, à l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, deux setiers de grain à prendre chaque année par les frères de Champagne, sur son gaignage ou métairie de Serville (canton Anet 28), « in suo guegnagio de Sarvilla. » Michel Louis, frère d'Isabelle et seigneur de Dreux, confirma cette donation par une charte de l'année 1213.

Le Commandeur était seigneur temporel et spirituel de Champagne. Il avait le patronage et la collation de la cure avec toutes les dîmes de la paroisse. Le chevalier Foucault de Rochechouart, lorsqu'il était Grand-Prieur de France, avait fait remise aux habitants de Champagne de toutes leurs tailles, à la condition qu'ils lui paieraient chaque année, le lendemain de la Noël, deux sols par feu.

Il y avait à Champagne un fief appelé le fief de Beaulieu, qui relevait de la Commanderie. Il consistait en terres tenues en coterie et qui, ayant été saisies en 1493, faute d'hommes et de devoirs, furent réunies au domaine de l'Hôpital. Ce fief comptait au XIVe siècle, 200 arpents de terre, dont la moitié seulement était cultivée en 1373, et rapportait dix livres tournois, a raison de deux sols l'arpent; plus quatre arpents de pré, d'un revenu de quatre livres, quatre arpents de vigne estimés d'un menu rapport, et un moulin loué 10 setiers de blé, valant à raison de 4 sols le setier, 40 sols (Livre-Vert).

La commanderie de Champagne avait alors un membre, qui était une maison à Dreux, avec des cens et rentes qu'elle faisait recevoir, d'après le Livre-Vert chaque année.
A Conde-sur-Montfort (Condé-sur-Risle, tout près de la Commanderie de Bourgoult:

Commanderie de Bourgoult
Département: Eure, Arrondissement: Bernay, Canton: Montfort-sur-Risle — 27


Commanderie de Bourgoult
Commanderie de Bourgoult



Mantes
Département: Yvelines, Arrondissement et Cantons: Mantes-la-Jolie - 78


Domus Hospitalis Mantes
Domus Hospitalis Mantes



Domus Hospitalis Tourneufve
Département: Yvelines, Arrondissement et Canton: Rambouillet, Commune: Hermeray - 78


Domus Hospitalis Tourneufve
Domus Hospitalis Tourneufve



Domus Hospitalis Beaufour
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Nogent-le-Roi, Commune: Senantes — 28


Domus Hospitalis Beaufour
Domus Hospitalis Beaufour



Domus Hospitalis Vacheresses
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Nogent-le-Roi, Commune: Senantes — 28


Domus Hospitalis Vacheresses
Domus Hospitalis Vacheresses



Domus Hospitalis Montfort-sur-Risle
Département: Eure, Arrondissement: Bernay, Canton: Montfort-sur-Risle — 27


Domus Hospitalis Montfort-sur-Risle
Domus Hospitalis Montfort-sur-Risle



Domus Hospitalis Garancières-en-Drouais
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Canton: Dreux, Commune: Garancières-en-Drouais — 28


Domus Hospitalis Garancières-en-Drouais
Domus Hospitalis Garancières-en-Drouais



Domus Hospitalis Marchezais
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Dreux, Canton: Anet, Commune: Marchezais — 28


Domus Hospitalis Marchezais
Domus Hospitalis Marchezais



Domus Hospitalis Mezières-en-Drouais
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Canton: Dreux, Commune: Mezières-en-Drouais — 28


Domus Hospitalis Mezières-en-Drouais
Domus Hospitalis Mezières-en-Drouais



Domus Hospitalis Luray
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement et Canton: Dreux, Commune: Luray — 28


Domus Hospitalis Luray
Domus Hospitalis Luray


La commanderie avait encore justice moyenne à Louvières, à Beaufour et à Vacheresses-les-Hautes.

Le revenu de la maison de Champagne qui était, en 1473, de 79 livres 18 sols, s'élevait en 1757, à 1,600 livres. Il était descendu en 1783, à 1,480 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Commanderie de Champagne


Commanderie de Champagne, commune de Champagne, sous Goussainville et près de Houdan 78


Eglise de la commanderie de Champagne
Commanderie de Champagne



La maison de Champagne, aujourd'hui encore (en 1899), chef-lieu d'une toute petite commune de 123 habitants, canton d'Anet, sur le chemin de Prouais à Houdan, fut une des plus anciennes fondations de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem: elle existait en effet en 1174. Simon de Montfort accordait en cette année aux frères de l'Hôpital qui habitaient Champagne la libre et entière jouissance de tout leur domaine avec le droit de prendre le bois mort dans la forêt Iveline (1).

Il faut attendre l'année 1213 pour trouver dans nos titres mention du prieuré de Champagne. Isabelle, épouse d'Osmond de Chaumond, donne deux setiers de blé sur sa métairie de Serville. Michel Louis de Dreux confirma l'acte généreux de sa soeur. En 1243, le vicomte Thibaud de Chaudon, Alix sa femme et leur fils Guy firent l'aumône de quatre arpents de terre arable entre les Touches et la Musse (2). Quelques autres acquisitions faites en 1259 et 1275 augmentèrent le territoire qui, au XIVe siècle, comptait 200 arpents de terre. Le Livre-Vert en donne l'aperçu suivant:

« La commanderie de Champaignes, chef de baillie, a cure. La maison de Dreux, membre d'icelle à présent a chapelle, de l'Hôpital ancien. »
« Frère Jehan du Tremblay, prestre et curé dudit Champaigne, de l'âge de LX ans et commandeur d'icelle baillie. »
« Valeur LXXIX livres, XVIII sols, V deniers obole franc pour XX sols tournois. »

D'après un acte de 1564, Champaigne avait un manoir, droit de justice, haute, moyenne et basse, droit de colombier, de voierie, etc.
Le revenu s'élevait en 1757 à 1600 livres et était descendu en 1783 à 1480 livres.
Parmi les dépendances du prieuré, il faut mentionner le fief de Beaulieu, réuni à la Commanderie en 1493, faute d'hommage et devoirs liges; une maison à Dreux où se payaient les cens annuels, des terres à Condé-sur-Montfort, à Louviers-soubz-la-Tour-Neufve, à Beaufou, commune de Vacheresses-les-Hautes, à Garencières, Marchezais, Mézières, Luray, etc. Les terres de la Commanderie sont toujours réputées comme les plus fertiles de la contrée.

La commanderie de Champagne est encore entourée de fossés desséchés et de murailles en partie conservées. Mais les bâtiments convertis en ferme n'ont rien de remarquable. Non loin de là, se présente la petite église, dédiée à Sainte-Croix, d'une pauvreté désolante. Un autel en bois, quelques bancs rustiques, trois pauvres statues mal dégrossies font tout son mobilier. Les fonds baptismaux, car l'église était autrefois paroissiale (3), ont disparu; ils étaient en pierre et ornés de fines sculptures sur tout le pourtour de la cuve; l'aigle du lutrin orne aujourd'hui l'église de Goussainville. Rien à l'extérieur pour attirer le regard, la gravure ci-jointe nous dispense d'une description inutile. Enfin cette chapelle a vu disparaître son sanctuaire vers le milieu du XIXe siècle, par suite de vétusté.
1. Charte III. Simon de Monfort (1) donne à la maison de l'Hôpital et au prieuré de Champagne (près de Dreux) la libre et franche jouissance de son domaine ainsi que le droit de cueillir le bois mort et les branches des arbres abattus dans un lieu appelé « Equilina », pour le chauffage et la cuisine.
Original en parchemin aux Archives Nationales, S, 4982, nº 11, muni de la queue en parchemin pour le sceau perdu.
— Simon de Montfort était fils d'Amaury. Il épousa Alix, et en eut trois fils Aimery, Guy et Simon. Son père, Amaury, assista au concile de Reims avec Guy de Gallardon et plusieurs autres seigneurs du pays chartrain, à côté de Geoffroy de Lèves, évêque de Chartres, de Bernier abbé de Bonneval, d'Etienne abbé de Saint-Jean en Vallée. On sait que dans ce concile, le 2 novembre 1119, Calixte II édicta une bulle en faveur du Chapitre de Chartres pour le préserver du vice de la simonie.
— Charte CXXXIV: Donation par Thibaud de Chaudon et Alix sa femme, de quatre arpents et demi de terre à l'Hôpital de Champagne.
— Il y avait en 1733, 100 communiants, 400 livres de revenu; la commune n'a plus que 123 habitants en 1899, à peine si on célèbre une fois l'an la messe dans la chapelle.

Sources: Abbé Charles Métais — Les Templiers en Eure-et-Loir — Histoire et Cartulaire — Archives du diocèse de Chartres — VII — Chartres 1902

Hôpital de Champagne
Le chef-lieu de cette ancienne commanderie de l'Hôpital était situé sur le chemin de Prouvais (Prouest sur la carte de Cassini) à Houdan. Nous avons trouvé des lettres qui prouvent que cet établissement remontait à une époque très-reculée. Ces lettres sont de l'année 1174, et émanent de Simon de Montfort qui, par amour de Dieu et pour le salut de son âme, accordait à la maison du saint Hôpital-de-Jérusalem, pour les besoins de la maison que les frères du dit Hôpital avaient à Champagne, « ad usum domus quam fratres ejusdem Hospitalis habent apud Campanias », la libre et entière jouissance de leur domaine, ainsi que le droit de faire recueillir le bois mort dans un lieu appelé « Equilina », pour faire chez eux deux feux, « ad duos ignes », l'un pour se chauffer, et l'autre pour la cuisine.

Isabelle, épouse du seigneur Osmond de Chaumont, donna au commencement du XIIIe siècle, à l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, deux setiers de grain à prendre chaque année par les frères de Champagne, « fratribus de Campaniis », sur son gaignage ou métairie de Serville, « in suo guegnagio de Sarvilla ». Michel Louis, frère d'Isabelle et seigneur de Dreux, « de Drocis », confirma cette donation par une charte de l'année 1213.

Le Commandeur était seigneur temporel et spirituel de Champagne. Il avait le patronage et la collation de la cure avec toutes les dîmes de la paroisse. Le chevalier Foucault de Rochechouart, lorsqu'il était Grand-Prieur de France, avait fait remise aux habitants de Champagne de toutes leurs tailles, à la condition qu'ils lui paieraient chaque année, le lendemain de la Noël, deux sols par feu.

Il y avait à Champagne un fief appelé le fief de Beaulieu, qui relevait de la Commanderie. Il consistait en terres tenues en coterie et qui, ayant été saisies en 1493, faute d'hommes et de devoirs, furent réunies au domaine de l'Hôpital. Ce fief comptait au XIVe siècle, 200 arpents de terre, dont la moitié seulement était cultivée en 1373, et rapportait dix livres tournois, à raison de deux sols l'arpent; plus quatre arpents de pré, d'un revenu de quatre livres, quatre arpents de vigne estimés d'un menu rapport, et un moulin loué 40 setiers de blé, valant à raison de 4 sols le setier, 40 sols (Livre-Vert).

La commanderie de Champagne avait alors un membre, qui était une maison à Dreux, avec des cens et rentes qu'elle faisait recevoir, d'après le Livre-Vert, chaque année: à « Condé-sur-Mont-fort (Condé-sur-Risle) », à Mantes, à « Louviers-soubz-la-Tour-Neufve (Louvières et Tourneuve, au sud de Saint-Lucien, carte de Cassini) », à « Beaufou (à l'est de Senantes) », à « Vacheresses (Vacheresses-les-Hautes, près de Beaufour, carte de cassini) », à « Montfor (Montfort) », à « Garantieres (Garancières-en-Drouais) », à « Marcherez (Marchezais) », à « Mésières (Mezières-en-Drouais) », à « Luré (Luray) », etc.
La commanderie avait encore justice moyenne à Louvières, à Beaufour et à Vacheresses-les-Hautes.

Le revenu de la maison de Champagne qui était, en 1473, de 79 livres 48 sols, s'élevait en 1757, à 1.600 livres. Il était descendu en 1783, à 1.480 livres.

Le revenu général de la commanderie de La Villedieu et de ses membres était en 1495, de 554 livres; en 1583, de 3.900 livres; en 1757, de 8.000 livres; et en 1783, de 14.543 livres.
Anciens Commandeurs de Champagne
1356. Frère Pierre de Lapion.
1373. Frère Jehan du Tremblay.
1382. Frère Jehan Bouteillou.
1390. Frère Jehan de La Cour.
1428. Frère Isambert Leroux.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Champagne (Ain)   (01)

Domus Hospitalis de Champagne
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Viriat — 01


Domus Hospitalis de Champagne
Domus Hospitalis de Champagne


— Les hospitaliers de Tessonges possédaient dans ce village une maison, une grange, des bois, des prés qui leur avaient été légués par Pierre de la Sarra, commandeur de la maison de Fay, en Bourgogne, et que le prieur d'Auvergne, commandeur de Laumusse, abbergea en 1372.
Archives du Rhône, Inventaire de Laumusse, I, 85, mss. H, 2242.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Champagne, hameau et moulin, commune de Viriat
— Champanhi, 1335 environ (Terrier de la commanderie de Tessonge, folio 28 v°)
— Champagni, 1335 (Ibidem, folio 16 v°)
— Villagium de Champagny, in parrochiatu Viviaci in Breyssia, 1372 (Archives du Rhône, titres de la commanderie de Laumusse, Tessonges, chapitre I, n° 12)
— Champagnia, 1468 (Archives de la Côter-d'Or, B 586, folio 357 r°)
— Champagny, 1468 (Ibidem, folio 468 v°)
— Champaigne, 1563 (Archives de l'Ain, H 923, folio 98 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Champignolles   (21)

Commanderie de Champignolles


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Nolay, commune: Thury — 21


Commanderie de Champignolles
Commanderie de Champignolles


Sur cette seigneurie de Champignolles, les Hospitaliers avaient établi un petit hospice qui se trouvait alors favorablement placé sur l'ancienne chaussée conduisant de Paris à Chalon, abandonnée seulement depuis un siècle et demi, laquelle coupait à angle droit la voie romaine venant d'Autun et allant à Besançon. Il est fait mention pour la première fois de cet établissement dans une charte de 1198, portant échange entre Renaud, Vierg d'Autun, et les frères hospitaliers de la maison de Champaignoules.

Puis, en 1224, ils obtinrent d'Arnulfe de Monestoi (Epinac) le droit de prendre du bois pour le chauffage de leur four banal dans sa forêt de Coeffant, hameau de la paroisse de Champignolles.

Enfin, en 1242, Hugues, chevalier seigneur de Jersainval (Jours-en Vaux), donne à ces religieux des droits d'usage dans les bois et de pâturage sur toutes les terres de sa seigneurie.

L'église de Champignolles, dont le choeur seul est certainement du moyen-âge, à en juger par l'architecture extérieure, contient des débris de tombes avec des inscriptions du XIVe siècle, attestant la présence des Hospitaliers dans ce lieu.

Une ancienne grange, voisine de l'église, qui servait peut-être d'hospice, s'appelait encore dans les titres du XVIIe siècle, Grange de l'Hôpilal. Au-dessous de ce vaste bâtiment, on a trouvé à plusieurs reprises des squelettes humains ayant à côté d'eux des bâtons ferrés, lesquels auraient appartenu à des pèlerins surpris par la mort en cet hospice.

Fond de la commanderie de Beaune H 1219: Champainoles, 1225.
Charmasse Cartulaire de l'Eglise d'Autun I-II, page 285: Hospitalarii de Champagnioles, 1289.
Charmasse Cartulaire de l'Eglise d'Autun, page 327, d'après une copie du XVe siècle: Ecclesia de Champignolis, 1290.
Fond de la commanderie de Beaune H 1219: Champaygnoles, 1293.
Charmasse, Cartulaire de l'Eglise d'Autun, III, page 306: Champaignoules, 1373.
Lognon Pouillés, I, page 82: Domus de Iherusalem de Champaignolis, XIVe siècle.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.

Champignolles-les-Hospitaliers


— Champainoles, 1225 (commanderie de Beaune, H 1219).
— Champignoles, Champeignoles, 1242 (commanderie de Beaune, vidim. 1291).
— Champaignoules, 1258 (Maizières, H 605).
— Champaignoles, 1282 (B 10482).
— Hospitalarii de Champagnioles, 1289 (Charmasse, Cartulaire église d'Autun, I-II, p. 285).
— Ecclesia de Campignolis, 1290 (Charmasse, Cartulaire évêcher d'Autun, page 327, d'après copie XVe siècle).
— Champaygnoles, 1293 (commanderie de Beaune, H 1219).
— Champaignoule, 1373 (Charmasse, Cartulaire église d'Autun, III, page 306).
— Champaingnoles, 1391 (B 11528).
— Domus de Iherusalem de Champaignolis, XIVe siècle (Longnon, Pouillés, I, p. 82).
— Domus Hospitalis de Champignolis, vers 1400 (Longnon, Pouillés, I, p. 100).
— Champinolles, 1449 (commanderie de Beaune, H 1226).
— Campaignoles, 1468 (bibliothèque de Troyes, ms. 466, f° 22 r°).
— Champignole, 1574 (C 5128 bis, f° 19 r°).
— Champignolles, 1657 (C 5208, f° 16 v°).
— Champinolle, 1662 (B 10791).
— Champignolle, 1679 (terrier de la commanderie de Beaune, II, f° 153 v°).
— Champignol, commanderie, XVIIIe siècle (Cassini).
En 1789 Champignolles dépendait de la province de Bourgogne, bailliage de Beaune. Son église paroissiale, sous le vocable de Saint-Jean-l'Evangéliste, était du diocèse d'Autun, archiprêtré d'Arnay-le-Duc ; la présentation à la cure appartenait au titulaire de la commanderie de Saint-Jean-de-Jérusalem établie au même lieu.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.

Champignolle


Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Beaune, Canton: Bligny-sur-Ouche - 21
La maison de Champaignoles (2) apartenant à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaignage d'une charrue prisée 10 livres.
Item 20 soitures de pré, la soiture 8 s. valent 8 livres.
Item en rantes d'argent et en cens par an 70 livres.
Item vault l'émolument de l'iglise par an 4 livres.
Item en rante de blé par an, froment 6 bichets, le bichet 15 s. valent 4 livres. 10 s.
Item en soigle 47 bichets, le bichet 8 sols valent 18 livres. 16 s.
Item en rante d'avoyne par an 100 et 10 bichets, le bichet 4 s. valent 22 livres.
Item en rantes de gelines 40 gelines, la geline 4 d. valent 13 s. 4 d.
Item justice ne vaut riens car ce sont gens serves.
Ladite maison ha bois par sa nécessité tant seulement.
2. Champignolle, sur la carte de cassini, elle est une commanderie.
Au point d'intersection des voies romaines d'Autun à Besançon et de Paris à Lyon par Arnay.
Ce lieu appartenait déjà aux Hospitaliers en 1198.


Champs-sur-Yonne   (89)

Maison de l'Hôpital de Champs-sur-Yonne
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Auxerre-Est, commune: Champs-sur-Yonne — 89


Hôpital de Champs-sur-Yonne
Hôpital de Champs-sur-Yonne


Le Livre-Vert marque Champ-sur-Yonne, comme ayant été au XIVe siècle, un chef-lieu de commanderie de l'Hôpital ancien. Cet établissement devait son origine à un péage d'un très-grand rapport, qu'avaient là les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, sur ceux qui passaient la rivière ou qui venaient y débarquer des marchandises. On y avait construit de vastes hangars, une maison et une chapelle ; et on avait mis à la tête de cet établissement un frère de l'Ordre, qui portait le titre de Commandeur.

Vers la fin du XIVe siècle, ce droit de péage avait beaucoup diminué, à cause des guerres. Il suffisait à peine à l'entretien du frère qui y résidait. On voulut ajouter à la commanderie quelques revenus de plus, c'est-à-dire des cens ou des rentes que l'Hôpital avait à Auxerre, a Saint-Bris, à Escolives, etc.

Mais en 1393, on retira de Champs l'Hospitalier qui s'y trouvait ; et Pierre du Ru, alors commandeur de Saint-Bris, fut autorisé à louer au fermage annuel de douze livres tournois, à Jean de Dente, tonnelier, la maison et le port de Champs, avec les jardins et une closière de vignes, près de la chapelle, et une autre, au lieu dit Tubye (était situé à l'ouest de Champ).

Ce petit domaine alla toujours en diminuant de valeur ; car on l'arrentait, en 1579, moyennant une redevance annuelle d'un écu et demi et un cens de six deniers tournois.

Un titre nouvel fut passé en 1599, par un nommé Jadon, de cette rente reposant, y est-il dit, « sur un port assis à Champs, sur la rivière d'Yonne, tenant au port Chauchefoin; de l'autre costé aux fortifications et fossés de Champs, avec plusieurs places tenant audit port où jadis il y avoit des bâtimens. »
Il n'est point fait mention de la chapelle qui, sans doute, comme la maison, avait alors disparu.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Chantoin   (43)

Commanderie de Chantoin
Département: Haute-Loire, Arrondissement: Le Puy-en-Velay, Canton: Cayres, commune: Seneujols — 43


Commanderie de Chantoin
Commanderie de Chantoin


Cette commanderie avait appartenu aux Templiers.
En 1357, Pons de Fay, mandataire de son oncle Artaud de Fay, commandeur de Saint-Jean-la-Chevalerie, consentit à des habitants de Séneujols un bail emphytéotique du bois de Coste Donenche (charte 95).

En 1381, le grand-prieur Robert de Châteauneuf, commandeur de Saint-Jean-la-Chevalerie, et Guy de Montlaur, seigneur de Montbonnet et de Mirmande, réglèrent entre eux l'exercice de la justice à Chantoin (charte 99) :
Belvezet


Domus Hospitalis de Belvezet
Domus Hospitalis Belvezet


Séneujols


Domus Hospitalis de Séneujols
Domus Hospitalis Séneujols


Bineyres


Domus Hospitalis Les Bineyres
Domus Hospitalis Bineyres


En 1449, les hommes de Séneujols renouvelèrent entre les mains du mandataire de Jacques de Milly, grand-prieur d'Auvergne, l'hommage que leurs ancêtres avaient rendu en 1285 à Bernard de la Roche, commandeur du Temple du Puy (charte 109).

Sous la date de 1499, se place un intéressant document juridique et philologique: ce sont les édits pénaux en langue vulgaire de la commanderie de Chantoin publiés au nom du grand-prieur Guy de Blanchefort (charte 112).

Le 15 juin 1507, la cour royale de Velay maintint les hommes de Séneujols en possession du droit de faire pacager leurs propres troupeaux toute l'année dans la partie haute du bois de Chantoin, au-dessus du chemin de Séneujols à Montbonnet, et dans la partie basse du même bois seulement depuis la saint Jean jusqu'au mois de mars. La même sentence reconnut au commandeur de Chantoin le droit de s'opposer au parcours du bétail étranger desdits hommes dans toute l'étendue de la commanderie, et spécialement dans la partie basse du bois de Chantoin depuis le mois de mars jusqu'à la saint Jean. On appelait bétail étranger (animalia aliena extranea) les troupeaux de bêtes à laine que les Valladiers ou propriétaires de la vallée de la Loire ou de la plaine de l'Emblavès faisaient monter pour l'estivage à Séneujols et à Saint-Jean-Lachalm. Les habitants de ces villages les mêlaient à leurs propres troupeaux moyennant rétribution, et les faisaient pacager tous ensemble dans les vastes communaux de cette contrée montagneuse, au grand préjudice de la commanderie dont les troupeaux ne rencontraient plus qu'une dépaissance insuffisante (1).
De 1313 jusqu'au milieu du XVIe siècle, le membre de Chantoin avait eu les mêmes vicissitudes que le chef, Devesset. Mais alors survint une importante innovation.

En 1544, un décret du chapitre général de l'ordre de Malte sépara de la commanderie de Devesset, chambre prieurale, le membre de Chantoin et l'unit à la mense de la Langue d'Auvergne qui avait été ruinée par la perte de l'Ile de Rhodes et pouvait à peine subvenir à l'entretien de son auberge à Malte (charte 113). Cette union se réalisa après la mort du grand-prieur Emery de Réaulx, et le 8 juin 1549 Annetde Varax, commandeur de Limoges, prit possession de Chantoin au nom de la Vénérable Langue (charte 114).

Depuis cette date jusqu'en 1790, Chantoin ne cessa d'appartenir à la Langue d'Auvergne et d'être administré par elle.

Liste des Commandeurs
— 1357. Janvier 24. — Pons de Fay (charte 95).
— 1386. Janvier 31. — Pierre Pastre (Pastoris) (2).
— 1401. Mai 31. — Pierre des Issarteaux (de Issartellis) (charte 105).
— 1449. Mai 11. — Jacques de Milly (charte 109), grand-prieur d'Auvergne.
— 1449. Mai 11. 1502. Septembre 13. — Jean Pays (Pahes, Payes) (3), gubernator de Chantoenc et de Bellovisu.
— 1507. Juin 5. 1544. Mai 16. — Antoine Lescut (Scuti) (4).
— 1544. Mai 16. — Emery de Réaulx (charte 113), grand-prieur d'Auvergne.
— 1549. Juin 8. — Gaspard de Valiers ou Vallières (H 2478), grand-maréchal de l'ordre.
— 1552. Mai 17. 1566. Septembre 30. — Hugues de Nagu, dit Varennes (5), commandeur des Echelles.

Pour la seconde moitié du XVIe siècle, les documents sur Chantoin font défaut. Pendant les guerres religieuses qui, dans le Velay, durèrent de 1562 à 1596, cette commanderie eut grandement à souffrir des déprédations commises par les seigneurs de Séneujols, et notamment par le trop fameux Pierre de la Rodde, dit le cadet de Séneujols.
En 1606, le grand-maréchal Claude Duguyé et Just de Fay de Gerlande, commandeur de Villefranche, firent renouveler le terrier de Chantoin au profit de la Langue d'Auvergne (6).
En 1615, Chantoin et Belvezet furent affermés pour neuf ans à partir du 1er mai 1616 par Pierre-Louis de Chantelot de la Chèze, commandeur de Limoges, mandataire de la Langue d'Auvergne, à Géraud Valençon, marchand de Montfaucon, moyennant 800 livres payables à Lyon, et à la charge par le fermier de pourvoir à ses frais à la célébration du service divin en la chapelle Saint-Jean de Chantoin (7).
En 1626, bail de six années consenti à Gaspard Gerentes, sieur de Chadrac et baille de la cour commune du Puy, par Philippe des Gouttes, commandeur de Montchamp et des Bugnets, au nom de la Vénérable Langue (8).
Le 3 juin 1632, la ferme fut adjugée aux enchères publiques dans le chapitre provincial du grand-prieuré d'Auvergne à Lyon, à Hector de la Rivoire, commandeur de Blaudeix et de Celles, au prix de 930 livres (9).
Dans le bail adjugé en la même forme pour cinq ans au chapitre de Lyon le 24 février 1640 à Louis de la Rivoire, chevalier de l'ordre, le prix fut réduit à 800 livres (10).
Le 1er juin 1643, le chapitre provincial afferma le membre de Chantoin et ses dépendances, pour 5 ans, au prix de 1300 livres, à Christophe Brunel, sieur d'Aunac (11).
Ce régime de fermages à courts termes n'amena pas, parait-il, d'heureux résultats. Les bâtiments tombaient en ruines et réclamaient d'importantes réparations, les bois étaient dévastés faute de surveillance.
Pour remédier à ces inconvénients, la Langue d'Auvergne recourut au système des administrateurs à vie.
Le 22 juillet 1648, elle afferma à Jean-Jacques de la Rochefoucaud (12), dit le chevalier de Langeac, commandeur de Saint-Paul, puis de Montchamp, prieur de Domeyrat, pour en jouir sa vie durant, le membre de Chantoin au prix seulement de 200 écus de 14 tarins pièce, soit 600 livres, payables à Malte (13).
Le chevalier de Langeac vécut jusqu'en 1680. Sa longue ad-ministration fut si intelligente que le 2 juin 1679 Jacques Talemandier, bailli du marquisat de Langeac, afferma pour 9 ans le membre de Chantoin au prix annuel de 1500 livres (14). En 1687 ce bail fut renouvelé par le même fermier (15).
Les administrateurs à vie qui succédèrent au chevalier de Langeac, furent:
1696. Mai 18. — N. d'Oradour d'Authezat (16), dit le chevalier d'Authezat.
1706. Août 25-1746. — Marc de la Richardie de Besse (17), reçu le 17 janvier 1689, commandeur de Limoges.
1747. Septembre 29. 1757. Juin 10. — Jacques de Sainte-Colombe du Poyet (18), reçu le 13 février 1715.
1762. Mai 28. — Louis de Chalus-Prondines (19), reçu le 13 mars 1735. — En juin 1764, la grêle dévasta la commanderie; l'année suivante la récolte fut mauvaise; il se démit.

Philippe Amat de Marcellange, chevalier novice, reçu le 17 juin 1765, obtint le 17 juillet suivant la ferme à vie de Chantoin et Belvezet moyennant 3,800 livres par an (20). Ce prix était excessif eu égard à la détérioration des domaines; la Langue d'Auvergne représentée par ses procureurs MM. les commandeurs de Chauvet de Lavilatte et Amable de Saint-Julien de la Rochette, consentit au chevalier de Marcellange le 11 août 1766 un nouveau bail à vie réduisant le prix à 3,500 livres tournois à partir du 1er janvier 1767 (21).
1. Chantoin, I, nº 8.
2. Chantoin, I, nº 9.
3. Charte 109; Chantoin, I, n. 8.
4. Haute-Loire, protoc., de J. Boyer, folio 175; charte 113.
5. Chantoin, I. nº 9 et 21.
6. H 2467 et 2470.
7. Chantoin, II, baux.
8. Même cote.
9. même côte.
10. même côte.
11. même côte.
12. Reçu le 1er février 1621.
13. Chantoin, II, baux.
14. même côte.
15. même côte.
16. même côte.
17. même côte.
18. même côte.
19. même côte.
20. même côte.
21. même côte.

Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888

Commanderie de Chantoin
Chantoin, ferme commune de Bains.
— Chantoen, vers 1170 (Templiers du Puy)
— Villa Chantoent, 1210 (Templiers du Puy)
— Chantoen, 1214 (Templiers du Puy)
— Domuns de Chantohenc, 1285 (Templiers du Puy)
— Praecptoria Sancti Johannis de Chantoenc, 1499 (Hospitaliers du Velay)
— Membrum de Chantean, 1544 (Hospitaliers du Velay)
— Maison du Temple de Chantoin qui passa en 1313 aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, devint un membre de la commanderie Hospitalière de Devesset et fut unie, en 1544, à la mense de la Langue d'Auvergne.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Loire — Par les Auteurs: J-E Dufour, La Diana, IERP — Editeur: PU Saint-Etienne — 2006


Chapelle-Lasson (La)   (51)

Domus hospitalis de La Chapelle-Lasson
Département: Marne, Arrondissement: Epernay, canton: Anglure — 51


Domus hospitalis de La Chapelle-Lasson
Domus hospitalis Chapelle-Lasson


On connaît peu de choses sur cette maison de La Chapelle-Lasson, que le Livre-Vert nous dit avoir été, au XIVe siècle, une commanderie de l'Hôpital. Elle ne devait pas avoir une grande importance. Nous trouvons seulement qu'il en dépendait, en 1300, un membre qui était une maison, avec des terres à Sézanne.

Un terrier de 1639 nous apprend que le Commandeur était le seigneur spirituel de la Chapelle-Lasson, attendu qu'il nommait à la cure, et qu'il profitait de la plus grande partie des dîmes de cette paroisse.

Le domaine de l'Hôpital se composait alors d'environ 70 arpents de terre, qu'on laissait avec la dîme au curé, pour lui tenir lieu de prébende.

Vers la fin du siècle dernier, les commandeurs de Couleurs négligèrent de nommer à la cure de la Chapelle-Lasson, parce qu'elle manquait d'un revenu suffisant. C'était l'évêque de Troyes qui y pourvoyait, en chargeant le curé de Marsangis, village voisin, de desservir cette paroisse.

Coulours



Domus Hospitalis Coulours
Domus Hospitalis Coulours


La commanderie de Coulours était d'un revenu de 499 livres, en 1338. Ce chiffre était descendu en 1595, à cause des guerres qui avaient eu lieu, à 269 livres. Il s'était relevé en 1583, à 5,250 livres ; en 1732, à 41,755 livres. Il avait atteint en 1757 le chiffre de 18,000 livres ; et en 1782, celui de 32,492 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Chapelle-Lasson (La), commune d'Anglure
— Capella, Capella-de-Laçon, 1238 (Teulet, trésor des chartes, tome II, page 385)
— Capella-Lapsonis, 1407 (pouillé de Troyes, n° 265)
— Capella Lassonis, 1443 (évéché de Troyes, G 22)
— Cappella Lassonis, 1457 (pouillé de Troyes, N 35)
— La Chapelle-de-Lasson, 1493 (archives nationales Q1 671).
— Capella-Lassonie, 1532 (archives de l'Aube, G 671)
— La Chappelle-de-Lasson, 1535 (Sellières, 9H1)
— La Chapelle-Lasson était compris, en 1789, dans l'élection de Sézanne et suivait la coutume de Meaux. Son église paroissiale, diocèse de Troyes, doyenné de Sézanne, était consacrée à saint Pierre; le grand prieur de France, de l'ordre de Malte, présentait à la cure.
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI


Chapelle-Notre-Dame   (02)

Domus hospitalis La Chapelle-Notre-Dame
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Villers-Cotterêts, Commune: Boursonne — 02


Domus hospitalis La Chapelle-Notre-Dame
Domus hospitalis La Chapelle-Notre-Dame


C'était le nom donné à un ancien établissement de l'Hôpital, situé à Bourg-Fontaine (Pisseleux, il existe une rue de ce nom à Villers-Cotterêts) composé d'une maison avec des terres, et d'une chapelle dédiée à la sainte Vierge. Charles de Valois, qui avait le projet en 1315, de fonder en ce lieu une Chartreuse, proposa aux Hospitaliers de faire l'acquisition de la Chapelle-Notre-Dame et de ses dépendances, dont le revenu était alors de 600 livres. Il leur offrit en échange de ce domaine, de les libérer d'une rente de 1.200 livres qu'ils lui devaient chaque année. Cette proposition fut acceptée, et le pape Jean XXII, sollicité d'y donner son adhésion, approuva et confirma cette cession par une bulle du mois de septembre 1316.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Charbonnier-les-Mines   (63)

Domus hospitalis de Charbonnier
Département: Puy-de-Dôme, Arrondissement: Issoire, Canton: Brassac-les-Mines, Commune: Charbonnier-les-Mines - 63


Domus hospitalis de Charbonnier
Domus hospitalis de Charbonnier


A Charbonnier (1), qui relevait de la châtellenie de Nonette (2), le commandeur des Hospitaliers et les habitants passèrent, en 1372, un accord au sujet de la construction d'une fortification (3). Le commandeur s'engageait à construire à ses frais une maison-forte, sur la place du village appelée « la Garde » (4), à l'extrémité d'un éperon dominant la plaine, dans un site qui offre une assez grande visibilité et auquel le relief donnait, en outre, une valeur défensive. Le commandeur devait obtenir du duc de Berry et d'Auvergne que les habitants de Charbonnier fussent exemptés du service de garde au château de Nonette ; en échange de cette exemption, les habitants feraient le guet au nouveau château de Charbonnier, jour et nuit, selon les nécessités. Le commandeur autorisait l'installation, autour du nouveau château, des habitants qui le désireraient, chacun d'eux recevant un emplacement de quatre brassées, moyennant un cens annuel de 6 deniers. Les habitants contribuaient financièrement à la construction du château et versaient au commandeur une somme de 120 francs d'or, dont une partie devait d'ailleurs servir à racheter le droit de guet à Nonette ; dans le cas où cette exemption ne serait pas obtenue, la somme versée par les habitants devait être ramenée à 50 francs. Le fort ainsi aménagé est signalé en 1458 (5).
1. Canton Saint-Germain-Lembron, arrondissement d'Issoire (Puy-de-Dôme).
2. Nonette se trouve à une demi-douzaine de kilomètres au Nord de Charbonnier, sur l'autre rive de l'Allier.
4. charte de transaction
5. Archives départementales du Puy-de-Dôme, 2E 494, folios 152 v° 153 : me suis transporté au lieu de Charbonnier au-devant de la place, commanderie et forteresse dudit lieu.


Il est aujourd'hui complètement détruit, mais il y a encore quelques années on voyait des vestiges de l'ancienne commanderie, d'ailleurs remaniée au XVIe siècle. Le plan parcellaire permet de reconstituer le dessin général de cet ancien fort construit à frais communs, mais qui conservait la disposition caractéristique des anciens châteaux avec une basse-cour ouverte aux habitants.
Sources: Madame Mulon. Recherches sur l'histoire du Vidauban (Var). Actes du 90e Congrès national des sociétés savantes, Nice, 1965. Section d'archéologie, Page 174, 175. Bibliothèque nationale (Paris) 1966. - Bnf

Charbonnière
— Non loin, tumulus de grande dimension. Découverte, dans ce lieu, d'objets gallo-romains.
— Voie romaine.
— Eglise avec inscriptions de 1285, à la mémoire de Beraud Ongre, chevalier de l'Ordre de Malte avait, ici, un petit château, chef-lieu d'une commanderie.
— Le chevaliers de Malte qui en était titulaire avait droit, dès le XVe siècle, de faire ouvrir toutes les mines de charbon placées aux alentours.
Sources : Ambroise Tardieu. L'Auvergne (Puy-de-Dôme) : guide complet illustré. Page 208. 1886 - BNF

Charbonnier
Le village fut le siège d'une commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dont l'existence est attestée depuis le XIIIe siècle (Domus Hospitalis dal Charboner, 1293). On trouve ensuite Charbonnier parmi les membres de la commanderie de Montchamp au grand prieuré d'Auvergne.
Le membre de Charbonnier se composait d'un château construit en 1372 à l'initiative du commandeur frère Jean Achard, de l'église paroissiale Saint-Jean, d'un domaine avec des dîmes, des rentes et des droits de justice.
— Charbonnier, Charbouer (Lo)
— Charbonnier, domus Hospitalis:
Page 139
— Mai 1274
— Cession par Hugues et Etienne d'Auzon, fils de feu Hugues d'Auzon, chevalier, à Bompar d'Auzon, leur cousin, fils de feu Bompar d'Auzon, chevalier, de leurs droits successifs à Auzon, Rilhac, Sainte-Florine, etc., moyennant la somme de 100 livres tournois et une rente de
30 livres.
— In villis, territoriis seu locis de Ausonio, de Ryalhac, de Auzac, de Sestynhac, de Sancta Florina, de Tansac, de Buyzo, de Sohynhac, de Charboneir, de Drulha, de Coudat Fraycenet, et in omnibus pertinenciis predictarum villarum et territo....
Page 158
— Dictis lapidibus dictus rivus metam facit inter parrochias de Collât et Sancti Prejecti predictorum usque ad summitatem cujusdam prati vulgariter nominati de la Pruneyra, quod pratum est de dominio domus hospitalis de Charboneir.
Page 159
— Quasdam terras domini vicecomitis Podomniaci et domini Guarini de Monte acuto et dicti hospitalis de Charboneir.
Sources : Augustin Chassaing. Spicilegium brivatense : recueil de documents historiques relatifs au Brivadois et à l'Auvergne. Paris 1886. - BNF

Charbonnier
Le village que Monnet désigne, sans le nommer, est Charbonnier, lieu maintenant plus connu par ses mines de charbon que par l'ancienne commanderie de Malte dont il était le siège.
Monnet, Antoine-Grimoald. Voyage de Monnet dans la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme, 1793-1794. Le Puy 1875 - BNF

Charbonnier-les-Mines
Vous y verez l'église et le château, sur de très anciennes cartes postales
http://www.charbonnier-les-mines.fr/


Charnoz   (01)

Domus Hospitalis Charnoz
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Meximieux, commune: Chanoz - 01


Domus Hospitalis Charnoz
Domus Hospitalis Charnoz


— Ecclesia de Chano, Chasno, Chasnes, Chanos.
— Paroisse sous le vocable de saint Martin.
— L'archevêque de Lyon nommait à la cure.
— En l'an 1000, Chanoz était le chef-lieu de l'Ager Casnensis, mentionné dans une charte de l'abbaye de Cluny.
— Dès le commencement du XIIIe siècle, les hospitaliers d'Epaisse étaient possessionnés dans cette paroisse.
— L'église de Chanoz fut pillée, en 1378, par les troupes du sire de Beaujeu.
Archives du Rhône, titres de Malte; ibid., Visite pastorale de 1656, fº 300.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Charrières (Creuse)   (23)

Commanderie de Charrières
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Royère-de-Vassivière, Commune: Saint-Moreil - 23


Commanderie de Charrières
Commanderie de Charrières


Charrières ou Chariéras, que le Dictionnaire des postes (édition de 1876) ne mentionne même pas, est situé dans le département de la Creuse, absolument sur la limite de celui de la Haute-Vienne, dans la commune de Saint-Moreil. Il fut le chef-lieu d'une commanderie de Malte, et, à la fin du XVIIe siècle, il possédait une grande église et un château.

L'église, placée sous le vocable de saint Jean-Baptiste, était desservie par un vicaire perpétuel à qui le commandeur servait un traitement de deux cents livres, payant, en outre, une rente de cinq setiers de seigle aux chanoines d'Eymoutiers.

Résidait-il dans le château ? Je l'ignore. La visite de 1684 nous apprend que de cette habitation dépendait une terre de trois quartes, un pâturage de trois séterées, une forêt d'environ cent cinquante séterées, le tout contigu, et une petite châtaigneraie. A cent pas s'élevait une métairie affermée cent soixante livres, et, à trois cents pas, était un moulin qui rapportait trente livres.

Le commandeur possédait encore les étangs et pêcheries de Charrières, de Monthioux, de Présenchères, etc. Il percevait des dîmes s'élevant, pour le village de la Faurie, douze livres ; pour ceux des Moulins et de la Barde, à trente-six livres ; pour ceux de la Colomberie et de Présenchères, à soixante-quinze livres ; pour ceux de Champagnac et de Montcheny, à quatre-vingt-dix livres ; pour celui du Puy, à six livres ; pour celui d'Oche, à dix-huit livres ; pour celui de Truffy, à trente livres ; pour ceux du petit Auriat et de l'Estrade, à cinquante-deux livres ; pour celui de Saint-Amand-le-Petit, à quinze livres, et pour ceux du Vigon et de la Chassagne, à vingt-sept livres. La dîme des agneaux et de la laine levée sur les villages de Charnères, produisait vingt-quatre livres.

Il lui était dû, dans les villages que je viens d'énumérer et dans quelques autres, deux cent quatre setiers de froment, mesure de Peyrat, valant quatre cent cinquante livres sept cent treize setiers de seigle, valant mille soixante-neuf livres ; neuf cent quatre-vingt-dix setiers d'avoine, valant sept cent trente-cinq livres ; un droit de vinade levé sur soixante-deux paires de bœufs, à raison de dix livres par paire, soit six cent vingt livres. Il est vrai que les habitants prétendaient que ce droit devait être réduit à sept livres. Il percevait soixante-dix-sept livres en espèces et recevait deux cent soixante-dix gélines estimées chacune cinq sols. Il pouvait exiger deux cent dix-sept corvées, « appelées arbans, » qui étaient rachetables pour cinq sols l'une, et des charrois pour rentrer son foin « et aller querir les dîmes et rentes querables. »

En résumé, les revenus de cette commanderie pouvaient monter à trois mille huit cents livres.
Au point de vue judiciaire, Charrières dépendait de la justice d'Auriat.

Domus Hospitalis Gentioux
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Gentioux-Pigerolles - 23


Domus Hospitalis Gentioux
Domus Hospitalis Gentioux


Gentioux, aujourd'hui chef-lieu d'un canton de l'arrondissement d'Aubusson, était un membre de Charrières. Son église paroissiale, qui était grande et bien entretenue, était placée sous le vocable de saint Martial. On y voyait un reliquaire de cuivre émaillé orné d'une image de la Vierge, et un autre reliquaire en forme de bras renfermant des reliques de saint Martial. Elle était à la collation du commandeur.

Une autre église paroissiale dépendant du même membre s'élevait à un quart de lieue, dans le village de Pallier.

Le commandeur possédait une maison pour ses fermiers, située dans le bourg de Gentioux ; l'étang de Traslasaigne, rapportant vingt livres ; l'étang de la Chaudoube, rapportant quarante livres ; et l'étang des Salles, rapportant cinquante livres. Les dîmes de Gentioux lui produisaient soixante-quinze livres, celles d'Arluguet, quinze livres ; celles du Luc et de Ville-Monay, cent vingt-cinq livres ; celles de Joux et des Salles, cent douze livres ; celles de Moulieras, de Provenchères, du Mont et du Valnet, cent quatre-vingt-sept livres ; celles de Pallier, cent trente-sept livres ; celles du Mazet, de Senoix et la Ligioux, cent soixante-quinze livres ; celles de la Villatte, cinquante-deux livres ; celles de Chaumont, soixante-deux livres ; celles de Vervialle, de la Vareille et de Tésilière, cent trente-sept livres ; celles de la Chaux, cent soixante-deux livres ; celles de Verginas, soixante-quinze livres, et celles de Chez-Gorse, soixante-deux livres.

Il percevait, en outre, les dimes de Royère, qui valaient trois cents livres, et, sur cette paroisse, des rentes estimées deux cent vingt-deux livres. La dîme des agneaux, de la laine et des pourceaux était affermée cent quarante livres. Enfin, les autres rentes montaient, pour le seigle, à sept cent quatre-vingt-deux livres, et pour l'avoine, à quatre cent sept livres. Il lui était encore dû cinquante-cinq livres en espèces, trente-trois poules, trente « arbans, » trois setiers de fèves et des œufs.

Il est vrai que, sur cet ensemble de revenus, il était tenu de prélever, pour la portion congrue des curés de Gentioux et de Royère, une somme de quatre cents livres. Cette charge acquittée, ce membre valait, en 1684, trois mille soixante-dix-neuf livres.

Domus Hospitalis Saint-Maurice
Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: L'Yssandonnais, Commune: Saint-Robert - 19


Domus Hospitalis Saint-Maurice
Domus Hospitalis Saint-Maurice


Le membre de Saint-Maurice était situé dans la commune de Saint-Robert, qui est voisine d'Ayen. Il comprenait une église dont le commandeur avait la collation et à laquelle était attachés une chapelle appartenant au duc de Noailles, seigneur de la paroisse de Saint-Maurice, une maison d'habitation et une grange voisines de cette église, un jardin, une vigne formant un enclos de deux cent quatre-vingts séterées, une pêcherie, etc. Le commandeur retirait de ces immeubles environ cent trente-neuf livres. Il prenait une charge de vin dans le cellier de Monsieur de Noailles ; la dîme des grains lui rapportait cent cinq livres, et celle du chanvre et du lin, dix livres. Il lui était dû une rente de sept setiers de froment, de vingt-cinq sols et d'une pinte d'huile. D'un autre côté, il devait trois setiers de froment au seigneur de Pompadour. L'église était desservie par un vicaire dont les gages réduisaient les revenus du membre à cent-cinquante livres.

Monsieur Debert de la Crousille, dans les notes auxquelles j'ai déjà fait un emprunt à propos d'Ayen, consacre quelques lignes à Saint-Maurice. Ce village, dit-il, ne comprend plus que deux maisons ; mais il se recommande aux populations par une eau miraculeuse dont la célébrité rivalise avec celle de la pierre d'Ayen.
« A côté de son église délabrée, est une fontaine fameuse, qui n'est pas précisément celle de Jouvence, car le liquide qu'elle donne à un effet absolument contraire il permet de vieillir. On appelle cette eau, dans le langage du pays, l'aigo de sain Mouseri. »

Quand un enfant à la mamelle devient étique, qu'il a la peau desséchée et rugueuse, on dit qu'il a le mal de saint Maurice. Le remède qu'il lui faut est connu dans tout le département, et même plus loin. On apporte l'enfant, lorsqu'il peut supporter le voyage, ou bien on envoie prendre du merveilleux liquide. » L'eau sort d'une sorte de caveau toujours soigneusement fermé. On la reçoit dans un bassin, et le trop-plein s'échappe et forme un ruisseau qui va arroser les prés situés plus bas. Les portes du caveau s'ouvraient autrefois pour vingt sols. Le curé du lieu remplissait, sans mesurer, la bouteille du voyageur, et, par-dessus le marché, célébrait la messe à l'Intention du malade. Depuis, le local a été vendu, et l'acquéreur ne pouvant pas dire la messe, se contente de prendre douze sols. Dès qu'on a lavé l'enfant avec cette eau, sa peau redevient unie, il prend de l'embonpoint et acquiert une vigueur de constitution qui lui permettra de voir des jours nombreux. »
« Si vous demandez pourquoi les personnes qui viennent à cette fontaine ne remplissent pas tout simplement leur bouteille dans le ruisseau qu'elle forme, on vous répondra que cette eau ne fait aucun bien, soit au vendeur, soit aux enfants, si elle n'est pas payée. Ceux qui veulent en user le savent bien et le propriétaire du caveau se garde de l'oublier. »

Domus Hospitalis Chaumont
Département: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Allassac, Commune: Troche - 19


Domus Hospitalis Chaumont
Domus Hospitalis Chaumont


Chaumont est un village de la commune de Troche. L'ordre de Malte y possédait une petite chapelle de dévotion dédiée à saint Jean-Baptiste, un petit jardin d'une quartelée, une terre de même étendue, des rentes produisant soixante setiers de seigle, et la dîme du lieu, qui donnait environ dix setiers de grain. Ce membre, en 1684, valait cent-quarante livres.

En résumé, la commanderie de Charrières rapportait, en 1616, environ. 4,500 livres.
Les charges générales et ordinaires s'élevaient à 733 livres.
Il restait par conséquent au commandeur 3,767 livres.
Sources: Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, pages 94 à 98, tome XXXVI, 6e année. Tulle 1884. - Bnf


Charriere (La)   (86)

Domus Hospitalis de Charrières
Département: Vienne, Arrondissement: Châtellerault, Canton: Loudun, Commune: Curçay-sur-Dive — 86


Domus Hospitalis de Charrières
Domus Hospitalis de Charrières


La Charrière, ferme et moulin, sur la Drive, commune de Curçay-sur-Dive
— La Charrière de Curcay, 1487 (Commanderie de Loudun, 33)
Charrières, village sur la commune du Bouchet.
— Charrières, 1418.
— Charrières, 1464 (commanderie de Loudun, 27)
— Charière, 1522 (chapitre de Sainte-Croix de Loudun, 4)
— Charrière, 1625 (prieuré de Claunay)
— Ancienne terre noble.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Vienne, rédigé par M. L. Rédet. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXXXI


Chassagnole   (01)

Domus Hospitalis de Chassagnole.
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, commune: Jayat — 01
Localité disparue
— villa de Chassagnola, de Chassaignola, Chasaignole.
— Berard de Beyviers, damoiseau, reconnut le tenir du fief des hospitaliers d'Epaisse, en 1270.
— Il passa depuis à la famille de Genost. Etienne Guiot, bourgeois de Bourg, en reprit le fief en 1310.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse, ch. I, page 4, et titres Tessonge, nº 5 et 7.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Chassagnole, localité disparue, commune de Jayat.
— Mansus de Chassaignola, 1271 (Cartulaire lyonnais, tome II, n° 684).
— Chassagniola, 1310 (archives du Rhône, titres de Laumusse, chapitre I, n° 7).
— Chassaygnola, 1310 (archives du Rhône, titres de Laumusse, chapitre I, n° 7).
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Chasseneuil   (86)

Hôpital ou commanderie Chasseneuil
Département: Vienne, Arrondissement et Canton: Poitiers, Commune: Chasseneuil-du-Poitou — 86


Hôpital de Chasseneuil
Hôpital de Chasseneuil


J'ai publié déjà trois études partielles sur les trois communes de Saint-Georges, Montamiser et Buxerolles. Je continue mes recherches locales sur le canton de Saint-Georges, qui me fournit encore aujourd'hui le sujet d'une courte mais substantielle notice sur la commune de Chasseneuil, qui avoisine la ville de Poitiers.
Or, plusieurs points méritent particulièrement l'attention. Ce sont le bourg de Chasseneuil, les fiefs épars sur le territoire qui l'entoure, la commanderie, le Palais royal et quelques lieux dits.

Les documents que je citerai et les observations que j'ai faites forment donc un ensemble à la fois historique et archéologique. Il n'est pas sans utilité pratique d'étudier ainsi chaque commune par le menu l'histoire générale du Poitou peut trouver parfois à y glaner quelques faits intéressants.

La Commanderie de Chasseneuil
La commanderie ou L'Hôpitau de Chasseneuil était un membre dépendant de la commanderie de Saint-Georges. Ses titres sont conservés aux archives de la préfecture. J'en extrais les indications suivantes:

— 1338. Le moulin des Escluzelles est sujet, envers la commanderie, au devoir d'une rente de 12 livres, 42 anguilles, 1 chapon et 40 deniers.
— 3 février 1428. Déclaration de la Vicanne, au devoir de S sous et un chapon de cens.
— 18 février 1431. Autre déclaration de la Vicanne, au devoir de 6 boisseaux de froment, 4 sous, 2 chapons et 8 deniers de cens.
— 1430. Aveu de la seigneurie d'Avanton, au devoir de 50 sous de rente.
— 1431, 1499, 1500, 1509, 1510, 1563, 1754. Le commandeur de Chasseneuil jouit des droits de haute, moyenne et basse justice, a les dîmes, cens et rente, et se réserve les droits de pêche et de four banal.
— 1470. Le fief de Bonillet, mentionné en 1338, comme sujet à la commanderie, paie la rente noble, féodale et seigneuriale de 20 boisseaux froment, 26 boisseaux avoine et 8 deniers de cens.
— 11 octobre 1546. Procès-verbal des limites de la commanderie.
— 20 décembre 1563. Le présidial de Poitiers condamne chacun des habitants de Chasseneuil à 20 livres d'amende, et les oblige à cuire au four banal du seigneur grand prieur, et permet de faire abattre les autres fours.
— 1621, 1634, 1688, 1707. Procès avec l'évêque de Poitiers, au sujet des droits de justice, du four banal et des droits honorifiques dans l'église de Chasseneuil.
— 1626, 1686. Tènement de la Fosse-a-Maillot, sise à Jaunai.
— 1656. Visite de la commanderie. « ?.... Les armes de M de Malte estoient dans ladite église (de Chasseneuil) et il y en avott à la vouste du cœur qui auoient tombé par caducité.... et y avoit encore les armes de l'ordre derrière l'ostel à ladite vouste au pied du crucifix, aux fonds et au benistier.? » L'écusson de Malte sculpté, qui est derrière l'ostel porte la date de 1616.
— 12 mai 1669. Visite de la commanderie. Le visiteur enjoint dans deux moys de temps faire planter deux poteaux aux lieux plus considérable dudict Chasseneuil aux armes de l'ordre et dudit seigneur grand prieur.
— 1684, 1691, 1704, 1716. Le commandeur abonne les vendanges dans la paroisse de Chasseneuil.
— 1708. Peut-être pourrait-on trouver le souvenir des Templiers dans le nom de Vallées du Temple, donné à une terre de la commanderie.
— 1787. Inventaire des titres de la commanderie. La commanderie possédait aussi Martigné, dans la paroisse de Chasseneuil et le fief de Chassigni.
Sources: M. Barbier de Montault, Camérier de sa Sainteté — Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, première série, tome 14, page 131 et suivantes. Poitier, Paris 1877 — Bnf


Chateau de Mail   (95)

Le Château de Mail
Département: Val-d'Oise, Arrondissement: Pontoise, Canton: Franconville, Commune: Sannois — 95


Château de Mail
Sans réelles certitudes, je place cette localisation « l'Hermitage du May », comme pouvant être l'ancien emplacement du château du Mail.


Ancien domaine seigneurial du Mail (1) dont il ne restait plus au XVe siècle qu'une grange, appelée « La Grange l'auxerroise », servant à renfermer les récoltes des terres et le produit des dimes qui appartenaient à la commanderie.
1. Ce lieu n'est indiqué sur aucune ancienne carte; mais d'après un titre de 1478, on voit que le château de Mail était situé entre Argenteuil et Franconville (Val d'Oise).

On ne trouve aucun titre qui puisse faire connaître l'origine de ce domaine qui, depuis le XIVe siècle, a toujours fait partie du Grand-Prieuré de France.

Dans un procès-verbal de visite, en 1456, des maisons de la commanderie, on lit: « La granche aucerroise où souloit avoir le Château de May qui est détruit par la guerre depuis quarante ans, avec une grant quantitez de terre qui à présent sont en désert, et aucune quantité de menuz cens, lesquelz sont perduz pour ce que nul y demeure. »

Pour remettre les terres en bon état de culture, le Grand-Prieur, Bertrand de Cluys, les avait données en viagé à un frère de l'Ordre, Josse Delaporte. Ce religieux en avait fait un bail, en 1478, à un nommé Mercier, demeurant, est-il dit dans l'acte, audit lieu du « Château de Mailg, assis entre Argentueil et Franconvilie. » Le bail comprenait, outre les terres, un moulin, sans la justice du lieu et les droits seigneuriaux, que le bailleur se réservait. Le fermage était fixé à cent sols parisis, mais le preneur devait faire bâtir à ses frais sur l'emplacement de l'ancien château une maison avec grange, écuries, étables, etc., et défricher soixante arpents de terre par année.

Au siècle dernier, il ne restait plus de cet ancien domaine qu'une chapelle et 450 arpents de terre, affermés avec quelques rentes seigneuriales, 400 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

Plus d'informations du le site de Valmorency


Chateaudun   (28)

Domus Hospitalis de Châteaudun
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Châteaudun, Canton: Châteaudun — 28


Domus Hospitalis de Châteaudun
Domus Hospitalis de Châteaudun


Un historien du Pays chartrain, V. Chevard, dit qu'il y avait à Châteaudun une commanderie de l'Ordre de Malte. En effet, nous avons trouvé qu'il se trouvait dans cette ville, au commencement du XIIIe siècle, une maison de l'Hôpital où résidaient un commandeur et plusieurs frères de l'Ordre, prêtres; ce qui doit faire supposer que cette maison avait plus qu'une chapelle, mais bien une église à desservir. C'est au moins ce qui résulte d'une charte de Gaudefroy, vicomte de Châteaudun, de l'année 1208, par laquelle il confirme la donation faite par Robert le Voyageur, « Robertus Viator », aux frères de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, d'une rente de deux setiers de grain à prendre sur son moulin du « Vivier », pour être apportés chaque année le jour de la Saint-Rémi dans la maison de l'Hôpital de Châteaudun, « in domo Hospitalis Castriduni. » Les témoins de cette charte étaient Guillaume, commandeur de la dite maison, « magister domus dicti Castriduni », Gervais, Godefroy prêtres, et Robert, frères du dit Hôpital.

Cette maison a été par la suite vendue ou supprimée, car on ne trouve aucun document autre que celui que nous venons de citer, qui la mentionne.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)

I. E. 41. (Registre.)
— In-folio, pardi., 18 feuillets. 1424-1425.
— Compte de la recette et dépense de l'Aumône, rendu par Jean de la Fontaine, maître de ladite Aumône, aux délégués du Chapitre.
— Recette : 709 liv. 9 s. 3 den.; dépense 631 liv. 8 s.
— « Pour délivrer en ceste ville ung sauf-conduit pour le cappitaine d'Aluye pour « en avoir ung pareil de luy, 4 escuz d'or pour le gouverneur et 1 pour le clerc.
— Pour 2 aulnes « de brunette envoyées au cappitaine d'Aluye pour la rençon du bestail, 4 liv. 10 s.;
— Pour « le siège d'Auneel, 5 s. ;
— Pour les despens d'une femme et d'ung varlet qui furent à Aluye et à Châteaudun pour suir les 3 chevaux qui furent perdus, 5 sols. »

II. G. 15. (Registre.)
— In-folio, papier, 278 feuillets. (Inv. de 1855, G. 117.) 1780-1787.
— Enregistrement des enfants trouvés apportés et reçus au Bureau des pauvres.
— Lieux où les enfants ont été trouvés en 1780: un près la porte du Palais, un au tertre de la Poissonnerie qui conduit à la Petite-Boucherie, trois place de la Cathédrale, un rue aux Juifs, un à Châteaudun, un rue des Changes en face de l'Hôtel-de-Ville, un à Gallardon près la porte de la Bretonnerie, un rue du Grand-Cerf, un rue de la Brèche, deux à Moriers, un en face la grande porte du Palais, deux à Poisvilliers, un rue de l'Hôtel-Dieu, trois rue de la Corroierie, un rue de la Tannerie, un place des Halles, un à Montboissier, un rue Saint-Martin, un à Poiffonds, un rue de la Tonnellerie, un rue des Trois-Maillets, un à Magny, un à Maisons, un à Nogent-le-Rotrou rue du Marché, un au Coudray, un rue Saint-Michel, un à Changé.
Sources: Inventaire sommaire des archives hospitalières antérieures à 1790, hospices de Chartres. Chartres 1890


Chatonnières (Les)   (01)

Domus Hospitalis Les Chatonnières
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Treffort-Cuisiat, Commune: Saint-Etienne-du-Bois — 01


Domus Hospitalis Les Chatonnières
Domus Hospitalis Les Chatonnières


— Territorium de Chatoneres.
— Au mois de mai 1272, les hospitaliers de Tessonges cédèrent au prieuré de Treffort les droits que leurs tenanciers avaient dans ce hameau.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres de Tessonges, charte 2, nº 1.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Les Chatonnières, hameau, commune de Saint-Etienne-du-Bois
— Chatoneres, 1272 (Archives du Rhône, titres de la commanderie de Laumusse et de celle de Tessonge, chapitre II, n°1)
— Chatonyeres, 1468 (Archives de la Côte-d'Or, B 586, folio 481 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Chatre (La)   (36)

Domus Hospitalis La Chatre
Département: Indre, Arrondissement: Châteauroux, Canton: Châtillon-sur-Indre - 36


Domus Hospitalis La Chatre
Domus Hospitalis La Chatre


Sur l'Indre, à l'extrémité ouest de l'archiprêtré, sur les confins de la Touraine, au nord-ouest de Saint-Cyran-du-Jambot et de Châtillon.
— Fléré-la-Rivière, 1619.
— Fleray-la-Rivière, 1629.
— de Flercio Ripariæ, 1648.
— Alias Fleuray.

Chapelle et commanderie de La Châtre
— Cette commanderie était indiquée sur la carte de Cassini. C'est aujourd'ui un moulin.
Sources : Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, sciences. Page 95, 108 et 113. Châteauroux Avril 1901. - BNF


Chauffour   (91)

Seigneurie hospitalis de Chauffour
Département: Essonne, Arrondissement: étampes, Canton: Etréchy — 91


Seigneurie hospitalis de Chauffour
Seigneurie hospitalis de Chauffour


La seigneurie de Chauffour, située à deux lieues d'étampes, se composait, au XVe siècle, d'une maison près de l'église du lieu, et de cent vingts arpents de terre, avec la haute, moyenne et basse justice, cens, rentes, fiefs et arrière-fiefs.

Le Commandeur avait la collation de la cure et la dîme de tout le territoire de Chauffour, d'une partie de celui d'Etrechy, jusqu'à la mare de Bretigny, ainsi que des terres de la seigneurie de Vaucelas.

Cette dime était d'un grand rapport et formait le principal revenu de la maison de Chauffour. Elle avait appartenu aux religieux du couvent de Morigny, qui l'avaient cédée en 1290 aux Hospitaliers de Paris, pour devoir se prendre, ainsi qu'il est dit dans Pacte de cession, sur toutes les terres du couvent, entre Chauffour et Etrechy, « inter Calidum furnum et Attichiacum », et sur le territoire de Vaucelas, et « in territorio de Vauceloys. »

Une noble dame, Mahaut de Neuviz, par des lettres du Garde-scel de la sénéchaussée de Poitou, du mois de juillet 1303, avait vendu aux frères de l'Hôpital de Paris tout ce qu'elle possédait dans la châtellenie d'Etampes, en maisons, terres, prés, vignes, cens, fiefs et arrière-fiefs; ce qui avait été recueilli en grande partie par la maison de Chauffour.

Ce domaine était trop éloigné de Paris, et le Commandeur, pour l'administrer, était obligé d'y faire résider un frère de l'Ordre. En 1410, il avait été accordé à bail viager à un donné de l'hôpital, à charge d'une redevance annuelle de dix-huit livres tournois.

La maison de Chauffour fut détruite au commencement du XVIe siècle; on ne la rebâtit pas, et on afferma les terres à divers particuliers.
Plusieurs fiefs relevaient de l'Hôpital de Chauffour:

Fontaine-Lirault



Domus Hospitalis Fontaine-Lirault
Domus Hospitalis Fontaine-Lirault


— Le fief de Fontaine-Lirault, à Chauffour, comprenant un petit hermitage appelé l'Hermitage de Saint-Martin-de-la-Roche.

Saint-Evroult



Domus Hospitalis Saint-Evroult
Domus Hospitalis Saint-Evroult


— La terre et seigneurie de Saint-Evroult (commune de Saint-Cheron), qui appartenait en 1776 à messire Chrétien François de Lamoignon, chevalier, président au parlement de Paris.

Sermaise



Domus Hospitalis Sermaise
Domus Hospitalis Sermaise


— Le fief de Sermaise, comprenant l'église et le cimetière du lieu, avec les maisons longeant la rivière.

Ménagerie



Domus Hospitalis la Ménagerie
Domus Hospitalis la Ménagerie


— Le fief de la Ménagerie et de la Prairie de Guisseray, à Breuillet.

La Croix-de-Fer


— Le fief de la Croix-de-Fer à Lardy, qui consistait en plusieurs maisons et pièces de terre.
Il ne reste plus qu'une rue dans le village de Bouray-sur-Juine

Vausalmon



Domus Hospitalis Vausalmon
Domus Hospitalis Vausalmon


— Le fief de Vausalmon à Villeconin appartenant en 1372 à Jean de Prelle, écuyer.

A Villeconin, le Commandeur avait la collation de la cure avec toutes les dîmes de la paroisse. Renaud, évêque de Chartres, avait donné, par ses lettres de l'année 1185, à la maison de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem l'église de Villeconin « ecclesiam de Villa Conani », sous la condition expresse, acceptée d'ailleurs par les frères de l'Hôpital, qu'ils renonceraient au projet de bâtir une église et d'avoir un cimetière dans la ville de Chartres, projet qu'ils avaient voulu plusieurs fois mettre à exécution malgré l'évêque et son chapitre.

Fourchainville



Domus Hospitalis Fourchainville
Domus Hospitalis Fourchainville


La chapelle de Fourchainville, « capella de Fulchevilla (hameau de Villeconin) », dépendait de l'église de Villeconin. Fondée par Guillaume Menier, châtelain d'Etampes, elle avait été donnée, en 1215, avec des terres et des rentes, aux Hospitaliers pour la faire desservir par un religieux de leur ordre.

Bruyères-le-Chatel



Hospitalis Bruyères-le-Chatel
Domus Hospitalis Bruyères-le-Chatel


La terre et seigneurie de Bruyères-le-Chatel avait été possédée au XIIIe siècle par la maison de l'Hôpital, à Paris. Philippe-Auguste, pour racheter une rente de trente livres que le comte Robert, son oncle, avait constituée en faveur de cette maison sur ses revenus, à Poissy, « apud Pissiacum », avait donné, en 1204, aux frères de l'Hôpital, tout ce qu'il possédait à Bruyères-le-Châtel, « apud Brueri Castrum », en maisons, terres, justice et seigneurie, avec le droit de tenir au dit lieu un marché le mardi de chaque semaine (Bibliothèque du Louvre, cartulaire de Philippe-Auguste; fonds latin 9778, folio 121.)
Mais en 1297, les Hospitaliers jugèrent à propos de céder cette terre à Thomas de Bruyères, moyennant une rente annuelle et perpétuelle de cinquante-six livres cinq sols. Cette rente ne cessa jamais d'être payée, et elle figure encore dans les comptes de la Commanderie de la fin du siècle dernier.

La maison de Chauffour qui, avec les droits seigneuriaux, rapportait, en 1495, 90 livres, produisait en 1757 600 livres, et en 1783 1100 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Chavanay   (01)

Domus Hospitalis de Chavanay
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel — 01


Domus Hospitalis de Chavanay
Domus Hospitalis de Chavanay


— Mansus de Chavanos, Chavanei.
— La dîme de ce village se partageait entre les hospitaliers d'Epaisse, le prieur de Nantua, le curé de Dommartin et le seigneur de Corrobert.
— Les droits des hospitaliers découlaient de donations qui leur avaient été faites, au mois d'août 1238 et juin 1239, par Seguin d'Epaisse, damoiseau, Gui, son frère, et Gilet de Saint-Cyr, aussi damoiseau.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse, ch. I, nº 2; ibid., mss. H, 2167, fº 188. — Ibid., Inventaire de Laumusse en 1627, mss. H, 2242.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Chavanay, ferme, commune de Dommartin
— Chavaney, 1239 (Archives du Rhône, Titres de la commanderie de Laumusse et Epaisse, chapitre I, n° 2)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Chavannes-sur-Reyssouze   (01)

Domus Hospitalis Chavannes-sur-Reyssouze
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Vaux — 01


Domus Hospitalis Chavannes-sur-Reyssouze
Domus Hospitalis Chavannes-sur-Reyssouze


— Ecclesia de Cavannis, de Cambannis, de Cabanis, de Cabannis supra Reyssousam; parrochia Cabanarum supra Royssosam; de Chavannis; Le village de Chabanes-sur-Reyssouze; Chavanes, Chavannes, Chavanes supra Roissosam.
— Paroisse sous le vocable de saint Martin.
— L'église dépendait très-anciennement des seigneurs du lieu.

— En 1310, Gui de Chavannes, chevalier, et Catherine, son épouse, donnèrent aux hospitaliers d'Epaisse un mas situé dans la paroisse.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse, ch. I, nº 18.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Chavannes-sur-Reyssouze, commune de Pont-de-Vaux
— Chavanes, 1213 (Archives du Rhône, titres de Laumusse, Saint-Martin, chapitre II, n° 1)
— Chavannes, 1325 environ (Pouillé manuscrit de Lyon, folio 9)
— De Cabanis supra Ruyssonam, 1439 (Archives de l'Ain, H 792 folio 585 v°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Chazelles-sur-Lyon   (42)

La Commanderie de Chazelles
Département: Loire, Arrondissement: Montbrison, Canton: Chazelles-sur-Lyon — 42


Commanderie de Chazelles
La Commanderie de Chazelles-sur-Lyon


L'histoire de Chazelles, à l'époque féodale, et même aux siècles derniers, se confond avec celle de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

Fondée vers 1148, par Guy II, comte de Forez, la commanderie ou hôpital de Chazelles dépendait du grand prieuré d'Auvergne. Rattachée parfois aux commanderies de Verrières et de Montbrison, ou même directement au grand Prieuré, elle eut toujours son administration distincte.
Elle comprenait Chazelles, et les membres de la Roussilière, la Murette, le Saulzy et la Lardière, la Roche, Saint-Bonnet-les-Places et Bouchalas.

Les avantages concédés par les comtes de Forez aux sujets des Hospitaliers du comté de Forez créaient, au profit des hommes qui résidaient sur les terres des commanderies, une situation privilégiée; telle l'exemption des tailles et autres subsides, et surtout du service militaire consentie, en février 1229 (n. st), par Guy IV, comte de Forez. De son côté, l'Ordre religieux et militaire de Saint-Jean de Jérusalem, sentinelle vigilante à Malte, n'étant pas requis pour le service des seigneurs suzerains et du roi, ne convoquait pas ses vassaux pour les guerres ou les luttes intérieures auxquelles il restait étranger.

Nommés par le chapitre général, exactement surveillés dans leur gestion par les chevaliers visiteurs, les commandeurs ou précepteurs administraient avec équité leur commanderie, défendaient les prérogatives, droits et possessions de l'ordre, et les biens et les droits de leurs sujets. Seigneurs de Chazelles, ils entretenaient avec soin les remparts du château, lieu de refuge pour les habitants du bourg et des campagnes. C'est ainsi qu'au XVe siècle, lors de la ligue du Bien Public, cette forteresse repoussa victorieusement les assauts des troupes de François Sforza commandées par Galéas, et quand ses murailles auraient dû céder à l'artillerie ennemie tardivement approvisionnée, la trêve du 14 octobre 1465 arrêta les hostilités. Mais l'alerte avait été vive: les habitants de Chazelles, pour parer aux dangers futurs, entreprirent de clore leur ville. Le 5 août 1497, ils obtinrent du commandeur Guy de Blanchefort l'autorisation de démolir la tour ronde (maxima turris) de Saint-Romain, assituatam infra mandamentum predicti loci inter villam de Chazelles et la Foreysière, et d'employer les pierres et gallice « le marreyn » in reparationem et fortifficationem burgi de Chazelles.

L'enceinte protégea alors tout le bourg; la commanderie formait, au sud-est, le point le plus sérieusement fortifié, et servait de réduit dans les cas extrêmes. Cette enceinte de murailles était flanquée de tours de distance en distance; plusieurs portes donnaient accès dans la ville: la principale était à l'ouest, à l'entrée de la rue de Lyon, à l'endroit encore nommé « le fond de ville. »

Pendant la Ligue, c'est dans les murs de Chazelles que, le 18 août 1589, le marquis d'Urfé et Jacques de Miolans, seigneur de Chevrières, signèrent l'accord où furent décidées la capitulation du château de Montrond et la trêve qui devait suivre.

Au XVIIe siècle, quand les troubles qui avaient si longtemps désolé nos provinces eurent pris fin, les remparts de Chazelles, devenus inutiles, s'ouvrirent de toutes parts. En vain, en 1683, le visiteur, le chevalier de Talaru, s'émut et ordonna de faire « boucher les portes, les fenêtres, les jours que quantité de particuliers ont fait faire de leur propre authorité dans le gros des murs de la ville »; son ordre resta inexécuté et ne fut pas renouvelé: le commandeur, Louis de la Rivoire, résidait alors à Vanosc, en Vivarais; le juge de Chazelles, Pierre Piégay, était avocat au présidial de Lyon. L'industrie se développait, renversant les murailles; elle envahissait même les bâtiments de la commanderie, si bien que le chevalier de Talaru défend de « louer à l'advenir aucun appartement du château à aucung ouvrier en chappeaux attendu qu'ils gâtent et dépérissent entièrement lesdits appartements », et ordonne « d'en faire sortir ceux qui y sont présentement dès aussy tôt que leur louage sera fini ».

Alexandre de Talaru, commandeur de Chazelles après L., de la Rivoire, et surtout ensuite le commandeur de Montgontier, firent d'importantes réparations au château, mais aux dépens de l'intérêt archéologique: les vieilles cheminées, aux manteaux de pierre armoriés, furent supprimées, les grandes salles divisées, les fossés de la ville comblés en 1725.

Comme toutes les maisons de l'Ordre, le château de Chazelles était une construction massive, à l'allure de forteresse. « Le chasteau de la commanderie, dit le visiteur de 1615, est fait en forme quarrée, une basse cour au milieu et ung puys ou cisterne; ledit chasteau ayant une grosse tour quarrée, d'ung costé, et un à vis (escalier) de pierre, faict en forme de tour exagonne, et par le dehors deux tours rondes.

Dans la cour, il y a deux portes, l'une entrant dans la dite ville et l'autre dehors, où il y souloit avoir un pont levis; et proche de la porte qui entre en ladite ville, il y a trois prisons qui ne sont voultées, le tout couvert de bois et tuilles creux. Et à l'entrée du chasteau du costé du jardin, y a une autre prison voultée, au dessoubz d'une des tours rondes »

Le visiteur indique ensuite les principales distributions intérieures, un peu différentes de celles du plan de 1798, en notant le délabrement du château, planchers rompus, fenêtres sans vitres etc. Au rez-dechaussée, dans le bâtiment de l'est, sous la tour carrée ou donjon une cave voûtée; à côté une écurie et une « fenière. » Dans le corps de logis du sud, en entrant par la tour hexagonale, à droite, était la cuisine avec dépendances; à gauche, une grande salle de 7 m sur 4 avec vaste cheminée à manteau de pierre et un garde manger dans la tour.

Au premier étage, auquel l'escalier de cette tour donnait accès, la chambre dite du Commandeur, au dessus de la cuisine et une vaste garde robe, puis dans la tour, la chambre du trésor ou des archives. « En retournant dans l'avis à gauche, une belle salle haulte de mesme grandeur que la basse, ayant sa cheminée le manteau de pierre, carrelée, son plancher hault de bois, quatre croizées... » et à côté dans la tour « une petite chambre et sa cheminée au manteau de pierre. »

De la grande salle, on entrait par un degré de pierre dans la chambre du donjon « de quatre mètres de toute quarrure, ayant sa cheminée le manteau de pierre avec les armes de la Religion et de certains commandeurs, deux demy croizées garnies de leurs grilles de fer... » Au-dessus de cette chambre, dans le donjon, étaient trois étages, avec leur chambre à cheminée, inhabitables et, par-dessus, « des greniers couverts de bois et tuilles creux. »

De cette chambre de la tour, on entrait « dans une belle grande salle », de 5 m sur 4, au-dessus de l'écurie, appelée Chambre de la Reine; sur le manteau de pierre de la cheminée, les armoiries des commandeurs de Blanchefort et de Claveyson, « toute quarellée, son plancher hault de bois avec solliveau, deux croizées et demy du costé de la cour, et deux demy croizées de l'aultre costé avec leurs grilles de fer. Et au bout de ladite salle, au derrière de la cheminée, y a une tribune voultée avec une fenestre regardant sur le grand autel de ladite esglise. » Au-dessus des appartements s'étendaient de vastes greniers où étaient recueillis les grains de la commanderie, redevances importantes qui étaient largement distribuées, durant l'hiver, aux malheureux.

Le château était entouré de fossés qui furent comblés de 1725 à 1733. Un ravelin (demi-lune) défendait la porte de l'ouest. Les fenêtres étaient protégées par des barreaux et des grilles de fer.

L'auditoire de la châtellenie, et les halles « y attenantes », joignaient d'un côté le parvis de l'église, de l'autre la tour ou conciergerie à l'entrée du château. Le poteau de justice, aux armes du commandeur de Talaru Chalmazel, était sur la place devant l'église.

La cure, dépendante de la commanderie, était au-devant de l'église.

Le jardin, au sud, aujourd'hui place de la Poterne, comprenait quatre métérées; deux granges s'élevaient le long des fossés, à l'ouest. Vendu à la Révolution, le château ne fut démoli, en partie, que vers 1883. La grande tour carrée ou donjon et le bâtiment contigu furent abattus pour mettre en communication, avec la place de la Poterne, la cour nord du château devenue place publique. Le puits a été conservé; une plaque de fonte en ferme l'orifice.

Des anciens bâtiments, il subsiste la tour hexagonale de l'escalier et les deux tours rondes encadrant un lourd bâtiment sans style. Les « croisons de pierre » (meneaux) qui divisaient les fenêtres ouvrant sur la cour, les grilles de fer qui protégeaient les ouvertures extérieures ont disparu; à l'intérieur des appartements remaniés, nul reste intéressant.
Sources: M. Maurice Boissieu — La Commanderie de Chazelles — Bulletin de la Diana, juillet — décembre 1901. (Montbrison)

Chazelles-sur-Lyon
Département: Loire, Arrondissement: Montbrison, Canton: Feurs - 42


Domus Hospitalis Chazelles-sur-Lyon
Domus Hospitalis Chazelles-sur-Lyon


Après nous descendismes à Chaselet (1) et à Verères (2) estanz en la conté de Forois et du bailliage de Mascon.
Et s'ensuit la valeur de la maison de l'Opital de Chaselet, des maisons et des granges d'icelles.
Premèrement par les cens et par les tailles de Chaselet 90 livres. de viennois.
Item 14 sextiers de seigles de servis, conté le sextier en assise 12 s. viennois, valent 8 livres. 8 s. viennois.
Item par les quars et par les dismes de ladite maison de Chaselet 100 sextiers.
Item par le gaynage de la grange de Monfaucon (3) 10 sextiers.
Item par le molin de ladite maison 10 sextiers.
Summe, 120 sextiers de blé qui valent en assise, conté le sextier 8 s. viennois, 48 livres. de viennois.
Item 6 demunchet de froment de servis, la demunchet contée 2 s. viennois, valent 14 s. viennois.
Item 40 sextiers d'avoyne de servis, conté le sextier 8 s. viennois, valent 16 livres. viennois.
Item 200 gellines de servis, la gelline contée 4 d. viennois, valent 75 s. viennois.
Item descens des coniz et des garenes 30 coniz, le conil conté 9 d. viennois, valent 22 s. 6 d. viennois.
Item 9 anées de vin de servis, l'anée contée 5 s. viennois, valent 45 s. viennois.
Item par les prez estimez communément par an 60 s. viennois.
Item par le four de ladite ville par an 40 s. viennois.
1. Chazelles-sur-Lyon, Loire, Commanderie dont les bâtiments du quinzième siècle existent encore près de l'église paroissiale.
2. La Verrière, commune de Saint-Germain-Laval, Loire. Les bâtiments de cette commanderie existent encore ainsi que l'église qui remonte à la fin du douzième siècle, mais qui n'est plus livrée au culte depuis la Révolution.
3. Montfalcon, canton de Roybon, Isère.

Sources : Anatole de Charmasse. état des possessions des Templiers et des Hospitaliers en Mâconnais, Charollais, Lyonnais, Forez et partie de la Bourgogne d'après une enquête de 1333. Extrait des mémoires de la société Eduenne; nouvelle série, tome VII. H. Champion, Paris, Autun 1878. - Livre numérique Google


Chenay (Le)   (91)

Domus hospitalis Le Chesnay
Département: Essonne, Arrondissement et Canton: étampes, Commune: Brières-les-Scellés — 91


Domus hospitalis Le Chesnay
Domus hospitalis Le Chesnay


Le Chesnay, à une demi-lieue de la ville d'Etampes. Cette terre seigneuriale provenait aux Hospitaliers d'un des comtes d'Etampes. On trouve des lettres du mois de juillet 1374, de Louis, comte d'Etampes et seigneur de Lunel, par lesquelles ce personnage déclare que, pour se libérer envers Robert de Juilly, Grand-Prieur de France, d'une rente annuelle et perpétuelle de dix muids de froment qui lui était due à cause de sa commanderie d'Etampes, il a cédé et abandonné à lui et à ses successeurs « toutes les maisons, censives, droitures, terres, rentes et revenus quelconques, assis en la ville du Chesnoy, près Estampes, qui furent du propre héritage de Bertrand d'Arboville, et de Gillet son frère et autres, et aussi dudit comte Louis, par forfaiture et par achat; tous lesquels biens il avait donné depuis peu, pour partie d'une fondation au Chapitre de Notre-Dame d'Estampes, qui y avoit renoncé et dont le détail suit:
« Un manoir, sis au Chesnoy, avec maison, jardin et 244 arpens de terre au chemin de Boissy, tenus en fief dudit Seigneur.
22 septiers de terre à la Pointe au Goux.
9 arpens appelés le Vau-du-Bois.
24 arpens à l'Orme-aux-Bretons.
4 arpens vers la Grange-Pael.
16 septiers au chantier de Favereuses.
Une pièce de terre en la Vallée au Prévost.
Un manoir et 4 arpens audit Chesnoy. »

Il y avait au Chenay une chapelle appartenant à l'Hôpital et dédiée à Saint-Crapais. Au siècle dernier, un Cordelier d'Etampes y venait dire la messe un jour de la semaine, et recevait du commandeur 49 livres par an. Les habitants y ajoutèrent 60 livres pour avoir une autre messe les dimanches et fêtes.

Le revenu de l'Hôpital du Chenay, en 1495, était de vingt livres en argent et de huit muids de grains, moitié blé, moitié avoine. Le chapelain séculier, qui desservait alors la chapelle, recevait chaque année, pour ses gages et le luminaire, quinze livres.

Ce même revenu, en 1662, était de 201 livres et de 7 muids de froment: il s'élevait, en 1757, à 1.500 livres, et en 1788 à 2.800 livres, en y réunissant celui de l'ancien Temple d'Etampes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Chenoy de l'Opital   (71)

Chenoy de l'Opital


Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Charolles, Commune: Chenay-le-Châtel


Domus Hospitalis Chenoy
Domus Hospitalis Chenoy


Ce est la valeur de la mayson de Chenoy de l'Opital.
Premèrement en deners 4 l. tournois
Item 30 bichets d'avene de rante assise valent 37 s. 6 d.
Item 20 gellines 5 s.
Item dismes et percerenz, par extimacion 30 bichets à la mesure de Marcigny (1), de froment 5 bichets valent 10 s.
Item 15 bichets de segle, 20 deniers le bichet, valent 30 s.
Item 2 bichets de fève valent 2 s. 4 d.
Item 2 bichets meyl et peniz valent 3 s.
Item 6 bichets avene valent 7 s. 6 d.
Item les prez par extimacion 75 s.
Item la vigne par extimacion.
1. Marcigny, arrondissement de Charolles, S.-et-L.


Civrac   (17)

Commanderie de Civrac
Charente-Maritime, arrondissement: Jonzac, canton et commune: Mirambeau - 17


Domus Hospitalis Civrac
Domus Hospitalis Civrac


Il faut attendre l'enquête pontificale de 1373 pour avoir quelques détails sur la composition du patrimoine de Civrac et faire, une fois de plus, le constat des ravages de la guerre de Cent Ans en Saintonge.

Le commandeur était, à l'époque, un frère prêtre de quarante ans environ, Guillaume Bordau. Vivaient avec lui, à Civrac, un autre frère prêtre, un clerc, un domestique et une servante. La commanderie avait deux dépendances : les maisons de la Lande-de-Lorignac et de Chierzac.

En 1373, la baillie de Civrac possédait trois moulins à eau et un moulin à vent ; ces moulins qui rapportaient autrefois annuellement 50 mesures de grain, appelées « salmatas » (ou saumes), ne procuraient plus aucun revenu « quia destructa propter guerras » La commanderie disposait aussi d'un moulin à tan (ad faciendum pulveres pro coriis preparandis) également détruit au cours des hostilités ce qui privait la maison d'une ressource de 20 livres par an. La mention de ce moulin permet d'avancer qu'il existait vraisemblablement dans la région, au XIVe siècle, une activité de tannerie.

L'enquête insiste sur le fait que presque tous les bâtiments de Civrac et de ses membres ont été ruinés par les guerres. C'est encore aux guerres que les témoins de 1373 attribuent, certainement avec quelque raison, l'affaiblissement considérable des autres revenus de la baillie de Civrac, revenus en argent d'abord, qui sont passés de 31 livres à 10 livres par an, en froment et en avoine ensuite, dont les nombres de setiers sont passés respectivement de 40 à 12 et de 140 à 40. La commanderie possédait des vignes qui produisaient au temps de la paix 12 tonneaux de vin chaque année. En 1373, à peine récolte-t-on un tonneau, ce qui signifie, quoique l'enquête ne le précise pas, que les vignes sont presque totalement abandonnées. Le paiement des cens et rentes en chapons et poules connaît les mêmes difficultés : il est passé de 105 unités à 25. La commanderie ne perçoit plus les rentes en châtaignes qui atteignaient autrefois 14 boisseaux par an.

Ces informations catastrophiques sur l'économie des commanderies, qui reviennent inlassablement, peuvent paraître répétitives, elles n'en sont pas moins le reflet de la dure réalité vécue par les exploitations rurales et seigneuriales pendant les longues années d'hostilités ouvertes, ou simplement d'insécurité. Civrac, comme beaucoup d'autres petites commanderies, ne devait jamais se relever de cet anéantissement.

Dès la fin de la guerre, les Hospitaliers regroupèrent Civrac et deux commanderies voisines, sorties tout aussi ruinées de cette triste période, Bussac et Le Deffend, pour former une baillie capable de survivre et d'entreprendre la reconstruction de l'économie. Vers 1475, le revenu global de ces trois commanderies, charges déduites, s'élevait modestement à 43 écus. Avant 1479, toutes trois allaient perdre leur rang de commanderie pour devenir de simples membres de la commanderie des Épeaux.

La chapelle de Civrac, qui avait survécu à la désolation, encore que l'on ignore son état à l'issue de la guerre de Cent Ans, ne fut épargnée ni par les révoltes de la gabelle ni par les guerres de religion. La visite prieurale de 1565 rapporte, en effet, que tout y avait été « rompu du temps des troubles et la cloche emportée du temps des gabelles ». Depuis, les portes avaient été refaites à neuf ; mais il ne s'y célébrait aucun office. Les autres bâtiments de Civrac comprenaient alors un « logis composé d'une salle basse ou il y a quelques vieilh meubles de peu de valleur ; joignant icelle, une cuisine et ung celier et au-dessus une chambre joignant icelle, un arpentif qui sert de grenier et estude, en laquelle chambre avons veu deux lits, table, banc et ung buffet, le tout de peu de valleur ». A côté du logis s'élevaient une grange, refaite à neuf, une étable et « une fuye (pigeonnier) laquelle avons veue reblanchie et racoustrée de nouveau ». De la maison dépendaient des prés, champs, vignes et une garenne.

La chapelle et la maison sont dites « ruyneuses » par les visiteurs de 1620. En 1673, le jugement est un peu moins sévère : il est vrai que la chapelle venait d'être recouverte et que le sol avait été carrelé devant l'autel. Les fenêtres avaient été pourvues de vitres, sauf celle au-dessus de la porte. Le logis comptait alors « quatre chambres, sçavoir deux basses et deux haultes, dont les murailles, charpantes et couvertures sont faites a neuf ». Il y avait aussi un four, en bon état, mais la fuye (pigeonnier) dont la couverture était abîmée, n'abritait aucun pigeon.

Quelques années après, en 1690, les visiteurs confirment le bon état de la chapelle et mentionnent au-dessus de l'autel « un grand tableau représentant Nostre Seigneur en l'arbre de la Croix ». Le curé de la paroisse de Saint-Martin-du-Petit-Niort venait y célébrer la messe le lundi de Pâques et quatre autres fois dans l'année pour « les quatre festes de saint Jean, patron de ladite église » ; pour ce faire, on lui laissait le produit de la dîme. La maison du fermier avait été agrandie et le pigeonnier recouvert à neuf, mais il n'y logeait « aucuns pigeons parce que les gens de guerre quy passent souvant les tirent ». La justice était régulièrement exercée par un juge et l'on voyait, près de la chapelle, « deux grands pilliers de pierre quy marque les fourches patibullaires ». Le domaine comprenait un pré « a amasser quatre chartées de foin », un champ, un petit bois appelé la Garenne avec quelques petites pièces de terre autour, une vigne abandonnée, et environ 15 journaux de bois en taillis. Le tout était affermé par le commandeur des Épeaux 440 livres.

Les visiteurs de 1716 constatent le bon état de la chapelle qui a été « grifonnée (Enduite de mortier) de nouveau, tant au dedans qu'au dherors ». Au-dessus de l'autel, un grand tableau représentant « Saint Jean, la Sainte Vierge et la Magdelaine... qui nous a paru fait despuis peu » a remplacé celui du Christ en croix. Il est dit que le choeur est éclairé par trois ouvertures, une grande et deux plus petites, situées au-dessus de l'autel. Cette disposition laisse supposer un chevet plat percé d'un triplet comme dans de nombreuses autres chapelles construites par le Temple.

On sait, par un document de 1769, que la chapelle de Civrac mesurait, à l'intérieur, 56 pieds de long sur 17 de large, soit environ 18 m sur 5,60 m.
Le grand-prieur d'Aquitaine payait, en 1718, 12 livres au prêtre qui venait célébrer quatre messes, chaque année.

La visite de 1733 n'apporte que peu d'informations nouvelles sur la chapelle, toujours en bon état, les commissaires remarquent cependant qu'elle ne possédait ni clocher, ni cloche.

En 1755, il est mentionné que la fermière du lieu gardait chez elle les ornements et vases sacrés de la chapelle « pour plus grande sûreté ». Le montant de la ferme était alors de 750 livres, plus la charge de la desserte de la chapelle.

On peut voir, sur la feuille du cadastre de 1825 représentant la partie de la commune de Mirambeau dénommée « Sivrac », un lieu-dit la Commanderie, où sept pièces de terres de grandes dimensions composent un vaste ensemble qui contraste avec les nombreux petits champs en lanières qui l'entourent. A cet endroit qui fut, autrefois, le terroir de la commanderie, le même cadastre indique un bâtiment rectangulaire, orienté en longueur est-ouest, qui pourrait être la chapelle ; mais il ne s'agit là que d'une hypothèse, ce bâtiment pouvant tout aussi bien être une grange.

On sait par contre, avec certitude, que la chapelle n'existait plus dans les années 1860, mais l'endroit où elle s'élevait, entre « Civrac » et « la Ville », était encore connu (P.-D. Rainguet, Études historiques, littéraires et scientifiques sur l'arrondissement de Jonzac, Jonzac et Saint-Fort-sur-Gironde, 1864, p. 265).

Aucune trace de construction ne subsiste à l'emplacement de la commanderie de Civrac, aujourd'hui recouvert par des vignes. Il ne reste que le toponyme « La Commanderie » pour en perpétuer le souvenir. En labourant à cet endroit, des agriculteurs ont mis à jour, il y a une trentaine d'années, plusieurs sarcophages de pierre contenant des ossements. Seule la cuve de l'un d'entre eux, de forme légèrement trapézoïdale, est encore visible dans une pâture voisine où elle sert d'abreuvoir.
Sources : Les commanderies des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem - Anne-Maris Legras - Editions du CNRS - 1983

Juillet 1691
Monsieur Barraud avait obtenu la charge de Greffier de la Commanderie de Civrac. Elle lui fut confiée en ces termes: « Nous messire Gabriel Thibaud de la Carte, chevalier de l'ordre Saint Jean de Hiérusalem, seigneur Commandeur des Commanderies des Epaux, Civrac, Loudun, Moullina membres et annexes en dépendant, estant suffisamment informé de la religion Catholique apostolique et romaine de Me Claude Barraud, praticien, demeurant en la Juridiction de la dite Commanderie de Civrac, de ses suffisantes capacité et expérience à exercice de greffe, à ces causes et autres à ce nous mouvant, avons donné et octroyé, donnons et octroyons par ces présentes signées de nostre main, scellées de nostre cachet, l'estat et office de Greffier de notre dite Commanderie de Civrac..... Pour en jouyr par le dit Barraud tant qu'il nous plaira aux honneurs, droits, profits, revenus et esmollumans quy en dépendent suivant les ordonnances et statuts du dit...... Commandons à nos tenanciers du dit Civrac..... recognoistre le dit Barraud pour tel. Commandons au Juge de notre Commanderie de Civrac de prendre et recevoir le sermant du dit Barraud en tel cas requis et ce fait, le recevoir et installer au dit estat et office de greffier de nostre dite Commanderie de Civrac. Fait en notre Commanderie des Espaux, le onziesme Juillet mil six cent quatre-vingt-onze.
Belliard, Victor. Nieuil-le-Virouil : souvenirs du temps passé, page 76-76. Javarzay-Chef-Boutonne 1903. BNF


Civray   (86)

Commanderie de Civray
Département: Vienne, Arrondissement: Montmorillon, Canton: Civray — 86


Commanderie de Civray
Commanderie de Civray


Moules à Enseignes de Pèlerinages et à Médailles (XIVe siècle)
Une circonstance fortuite m'a mis, il y a quelques mois, en possession de deux moules à Enseignes et à Médailles de pèlerinages, trouvés à Civray (Vienne), dans l'emplacement d'une commanderie, qui s'appelle aujourd'hui le Temple, et qu'occupaient, au XIIe siècle, des Templiers; au XIVe, des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (1).
L'intérêt que présentent ces objets m'engage à en donner la description et à ajouter quelques observations.
1. Il y avait à Civray une Maison de Templiers, Domus Templi apud Sivraicum, 1184 (Fontenceau, tome XVIII, page 555), qui devint une commanderie de Saint-Jean de Jérusalem... (Dictionnaire topographique de la Vienne. Rebet)

Ces deux moules, en pierre calcaire lithographique, contiennent chacun deux sujets assez grossièrement gravés en creux. Leurs contreparties, destinées à donner une épaisseur convenable aux objets fondus, n'ont pas été retrouvées; mais, à l'examen des moules, il semblerait qu'elles auraient été planes ou ne possédaient qu'un simple évidement d'une minime profondeur, et que cet évidement aurait uniquement suivi, non les détails des sujets, mais leurs contours.

Pour ce qui est de l'époque à laquelle ces moules auraient été confectionnés, nous croyons qu'il serait difficile de la placer ailleurs que dans le XIVe siècle. En effet, ces moules ont été trouvés dans une Commanderie qui n'a été habitée par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qu'au XIVe siècle; de plus, ils représentent des personnages dont les emblèmes sont ceux de saint Jean-Baptiste, patron de ces mêmes Hospitaliers enfin, la chasuble dont est revêtu un des personnages à la forme usitée à cette époque.

En un mot, ces moules intéressants nous semblent avoir été destinés à couler des enseignes et des médailles de pèlerinages des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Civray, et avoir été faits, pendant le XIVe siècle, dans la localité où nous les avons recueillis, c'est-à-dire dans la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de Civray.
Sources: Par le R. P. de La Croix, S. J. — Bulletins de la Société des antiquaires de l'Ouest, 2e série, 1889-1891, tome 5, pages 301 à 306. Bnf

Commanderie de Civray au XIIIe siècle
Une charte, conservée dans les manuscrits de dom Fonteneau (1) nous apprend que l'ordre religieux et militaire des chevaliers du Temple était établi à Civray dès 1184.
1. Dom Fonteneau, tome 18 page 555.

Frère Pierre Michel était commandeur de Civray en 1277 ; les archives du département possèdent une lettre de lui, adressée aux doyen et membres du chapitre de Saint-Hilaire de Poitiers, qui a été publiée dans les mémoires de la Société des antiquaires de l'ouest, année 1847, page 338, par MM. Rédet et Lecointré-Dupont.

Après la mort de Jacques Molay, brûlé vif en 1314, les frères hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, désignés plus tard sous le nom de chevaliers de Rhodes, puis de Malte, succédèrent aux Templiers et furent mis en possession de leurs biens à Civray.

Cette commanderie dépendait de celle d'Ansigny et faisait partie du Grand Prieuré d'Aquitaine.

Le 15 avril 1416, Caume Dauzelart, grand prieur d'Aquitaine était commandeur de Civray.

Le 4 avril 1439, Richard de Pontailler figure dans un bail à rente comme commandeur de Civray.

En 1550, Jean Jay, écuyer, seigneur de Boisseguin, rend un aveu pour son hébergement situé à Nieullet, à Pierre Pelloquin, commandeur de Civray et de Sauzé.

Dans un acte d'échange de l'année 1572, figure Bertrand Pelloquin, probablement parent du précédent et comme lui commandeur de Civray.

En 1715 frère Gabriel Duchillaud prenait le titre de commandeur des commanderies d'Ansigny, Sauzé et Civray. Cette dernière ville n'avait plus de commandeur particulier depuis longtemps. La chapelle était desservie par le curé de Saint-Clémentin et les revenus affermés moyennant huit cents livres par an (2).
2. Notes historiques sm la ville de Civray par M. Faya.

La commanderie de Civray est située en dehors de la ville, sur un coteau au bas duquel passe la Charente.

Il en reste peu de chose ; l'église est un carré long de 18 mètres sur 6 mètres, orientée à l'est et percée au chevet de trois fenêtres allongées et étroites en plein-cintre.

La porte d'entrée est située au nord, dans le mur latéral de gauche ; elle se compose de trois archivoltes romano-ogivales peu saillantes et ornées de boudins coupés à la naissance du cintre par de petits chapiteaux frustes. Elle se trouve cachée par des servitudes. Une autre petite porte communique de la nef dans le bâtiment de la commanderie, appuyé sur le côté ouest de l'église.

Cette construction, qui a été refaite à différentes époques, n'a conservé du bâtiment primitif, qu'une petite portion du mur de la façade où l'on remarque une fenêtre romane géminée et les restes de deux autres ouvertures semblables.

Ces fenêtres ainsi que l'église, annoncent la fin du XIIe siècle (3); les autres ouvertures sont du XVe siècles et modernes; au-dessus d'une porte est un écusson avec une croix de Malte.
3. Cette église et les fenêtres romanes de la façade de l'habitation sont évidemment du commencement du XIIIe sièéle et non pas du XVe siècle comme le présume M. Faye ; il n'y a qu'une ou deux ouvertures qui appartienent a cette époque.
Sources : Brouillet, Pierre Amédée, Brouillet, François-André-Ernest. Indicateur archéologique de l'arrondissement de Civray : depuis l'époque anté-historique jusqu'à nos jours, pour servir à la statistique monumentale du département de la Vienne. BNF


Claverie (La)   (32)

Département: Gers, Arrondissement, Auch Commune: Castéra-Verduzan - 32


Domus Hospitalis La Cavalerie
Domus Hospitalis La Cavalerie


Entre le Castéra et Ayguetinte se trouvent le petit hameau de La Claverie et, à quelques mètres de celui-ci, la résidence des anciens commandeurs.


Domus Hospitalis La Cavalerie
Domus Hospitalis La Cavalerie


La Commanderie, ancienne commanderie des Templiers puis des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem appelés plus tard de Malte, fut édifiée dès le XIIe siècle. Tour de garde, grange dîmière, église, divers bâtiments la composaient.

La petite église romane de la Cavalerie dédiée à Saint-Georges, un des trois apôtres guerriers, fut bâtie en grès ocre sur une hauteur et date vraisemblablement de la fin du XIe siècle.
Elle est aux dimensions de son état d'origine, dimensions modestes.
Sa structure à l'architecture dépouillée, austère, répondait aux règles du fondateur de l'ordre.
Récemment cette église a été l'objet d'études et de travaux de la part des nouveaux propriétaires pour retrouver de son originalité et de sa beauté romane.
Elle possède deux enfeus (niches funéraires à fond plat) des XIIIe et XIVe siècles.
La cour de la Commanderie accessible depuis l'église était l'équivalent du cloître dans les abbayes ou monastères. La porte donnant sur l'ouest est postérieure à la construction. L'un des deux puits carrés gersois ici présent a été creusé par les Chevaliers de Malte.
Sources : Françis Agras, textes et photos. castera-verduzan

Commanderie de La Claverie
A l'origine de la cité, il y a trois villages construits sur les deux collines sculptées par la rivière Auloue. A l'ouest Verduzan et son château lequel a complètement disparu. Au sud-est, sur un coteau faisant face à Verduzan, s'élevait le hameau de Castéra, à l'église en ruine. Et au nord, le hameau de La claverie qui fût une commanderie de l'ordre du Temple puis une commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dite de La Cavalerie en Armagnac.
Sources : Wikipedia

Lire l'étude de M. Gilbert Bregail sur la Commanderie de La Claverie


Clisson   (44)

Commanderie de Clisson
Département: Loire-Atlantique, Arrondissement: Nantes, Canton: Clisson — 44


Commanderie de Clisson
Localisation: Commanderie de Clisson


En même temps que les Templiers, les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem eurent-ils eux-mêmes en cette ville de Clisson un établissement hospitalier.
Il faut bien le croire, puisqu'en 1217 Guillaume sire de Clisson, reconnaissant avoir pris pour faire les murs et les douves de son château certaine aire propriété de l'Hôpital, concède à Dieu et à la Sainte Maison de l'Hôpital « Deo et Sancte Domui Hospitalis » un autre terrain contigu aux dits fossés de son château et libre de toute servitude.

Dans cet acte, qui prouve la construction du château de Clisson au commencement du XIIIe siècle, il n'est point question des Templiers, mais bien des Hospitaliers; il ne s'agit pas non plus de la commanderie de Saint-Antoine qui ne fut fondée à Clisson qu'en 1433 par le seigneur du lieu, le prince Richard de Bretagne; Saint-Antoine se trouvait d'ailleurs en la paroisse de Gétigné et nullement contiguë au château de Clisson: La commanderie des Hospitaliers de Saint-Antoine de Clisson, aux mains en 1564 d'André de Brenas et en 1639 de Pascal Langier, devait au sire de Caisson « une aiguille d'argent à toute mutation de commandeur. » Mais cet établissement n'eut jamais de rapport avec la maison hospitalière du Temple de Clisson.

L'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, désigné toujours aux XIIe et XIIIe siècles sous le nom de Sainte Maison de l'Hôpital, avait donc dès cette époque quelque terre près de la demeure des sires de Clisson.

On ne sait rien par ailleurs de cette terre parce que tous les biens des Templiers et des Hospitaliers à Clisson furent réunis pour ne plus former qu'un seul établissement, après la dissolution de l'Ordre du Temple en 1312.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Une charte nous prouve que les chevaliers de l'Hôpital entrèrent en possession du Temple de Clisson aussitôt après la ruine des Templiers. En 1319, en effet, nous voyons Jean de Boncourt, commandeur de l'Hôpital de Nantes, jouissant déjà du Temple de Clisson. Il obligea alors Raoul Langlais, paroissien de Saint-Hilaire du Bois, à renoncer à d'injustes prétentions sur la terre de la Pallaire en Cugand, qu'Olivier Gaudin avait donnée au Temple de Clisson en même temps que sa propre personne.

Depuis cette époque et jusqu'à la Révolution, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédèrent le Temple de Clisson, appelé souvent à cause d'eux l'Hôpital de la Magdeleine et parfois même l'Hôpital Saint-Jean de Clisson.

Mais cette commanderie fut presque toujours donnée avec quelque autre bénéfice analogue au chevalier qui s'en trouva pourvu Il semble même que dès le XIVe siècle le Temple de Clisson fut uni régulièrement à la commanderie de Bois-Ferret, en la paroisse de Gesté, en Anjou.
Les aveux rendus en 1562 et 1574, reproduisant des actes beaucoup plus anciens, disent formellement « La commanderie du Temple de Clisson, membre de la commanderie du Temple de Bois-Ferret. »
Il est fait mention dés 1207 du commandeur de Bois-Ferret, frère Geoffroy « de Lucoferri preceptore. » (Cartulaire de Coudrie, Arch. du Poitou).

La Madeleine de Clisson


Ce clocheton qui découvre son front, sur notre gauche, au tournant du chemin, est la chapelle vénérée des Templiers, fratres militii Templi.
Dès 1213, cet ordre d'illustres chevaliers avait ici ses fondations, comme le démontre une pièce extraite de sources authentiques, par M. Perrault-Gruget. Elle est en latin, dans la langue des titres du moyen-âge, et jette un jour nouveau sur ces curieuses ruines.

Ce document a pour titre : « Accord fait devant Etienne, évêque de Nantes, entre Guillaume le Vieux, seigneur de Clisson, et les frères de la milice du Temple. » Ce document porte la date de 1213.

En 1217, une autre charte porte que : « Guillaume céda aux Hospitaliers un terrain contigu à son château, en échange d'un autre terrain qu'il leur avait pris. »
De ce titre, il ressort clairement, comme nous l'avons dit ailleurs, qu'il y avait à Clisson un château avant celui qu'y a fait bâtir Olivier Ier en 1225. De plus, il démontre que ce bâtisseur, cimentarius, a été aux croisades ; car il est encore mentionné dans cet important document qu'Olivier, le fils de Guillaume, ne partit pas seul pour la Terre-Sainte : « Il emmena avec lui Robert-Bastard Ier et plusieurs autres seigneurs qui étaient ses suzerains. » C'était évidemment à la cinquième croisade, sous Philippe-Auguste : Olivier dut se trouver au siège de Damiette avec les comtes de Nevers, de Bar et de la Marche.

Voilà donc un point de controverse historique parfaitement vidé. Ainsi, pendant que Guillaume-le-Vieux traitait avec les Templiers de Clisson, Olivier, son fils guerroyait en Terre-Sainte et prenait les idées d'architecture qu'il est venu implanter sur les rives de la Sèvre. La reproduction du château de Césarée, en Palestine, n'a donc rien d'impossible.
La date de ce départ porte le millésime 1218.
Un grand nombre de bienfaiteurs enrichirent ces chevaliers du Temple et leur donnèrent d'immenses privilèges.

Sans doute qu'après la suppression de cet ordre fameux par Clément V, en 1312, les Chevaliers de Malte vinrent ici prendre la place des frères du Temple. Les vieillards se rappellent encore avoir assisté à la messe de la commanderie, dans cette chapelle dont vous voyez encore d'ici le toit soigneusement conservé parce qu'il est classé parmi les monuments historiques.
Aux cintres de ses fenêtres, à son abside en cul-de-four, à l'ogive naissante de sa nef voûtée, on croit reconnaître le XIIe siècle dans sa première moitié. Rien n'est curieux comme cette chapelle. Elle est précédée d'un atrium qui fait corps avec elle, et qui en est pourtant essentiellement distinct ; car le clocher n'est pas au-dessus de la porte d'entrée de l'atrium, mais bien au-dessus de la première travée de la chapelle. Le bénitier de pierre où les chevaliers prenaient l'eau sainte pour se signer le front, avant d'aller s'agenouiller devant l'autel, est placé à droite en entrant dans l'atrium ; donc dès ce seuil, on était en terre sacrée. Ce lieu était sans doute couvert d'une simple charpente, car aujourd'hui il n'en reste plus rien ; la voûte ne commence qu'à la chapelle proprement dite.

A quoi servait cet atrium ? (1) Etait-ce là qu'on enterrait les religieux de la commanderie ? Il serait possible, car on y voit encore une pierre tombale qui pour toute inscription porte sculptée dans le grès une épée de chevalier, l'insigne de l'ordre. Ou bien était-ce le lieu réservé aux servants d'armes, aux frères d'obédience, qui serraient leurs rangs pour laisser passer les chevaliers, lesquels avaient seuls le droit de pénétrer sous les voûtes de la chapelle.
Les bâtiments d'habitation occupés par les membres de l'Ordre ont disparu ; ils étaient à droite où se voient des maisons d'artisans. Le mur d'enceinte de leur préau, l'enclos de leur verger y est encore attenant.

Que ne puis-je vous faire voir, incrustées dans la muraille, les armes des Chevaliers de Malte : une croix sur un champ de gueules, surmontée d'une couronne ducale, avec un chapelet qui serpentait autour de l'écusson et au bas duquel pendait une petite croix avec cette inscription : Pro fide.

Après la commanderie, vous voyez dans le fond d'un pli de terrain, tout-à-fait dans l'angle que fait ici la voie ferrée, une énorme masse grise que les lierres semblent avoir respectée ; c'est l'antique fief du Grand-Pin-Sauvage. Ces ruines ont leur intérêt, elles ont leur curiosité. Cette demeure féodale existait dès 1135 ; car, dans la charte que nous tenons de M. Perrault-Gruget et que nous avons citée plus haut, il est encore dit : « Que Guillaume Sauvage fit des dons considérables aux Templiers ; que Catherine, sa femme, que Reginald et Sebile, ses fils, y joignirent leurs bienfaits particuliers. »
1. Lire, en réponse à cette question, la très intéressante l'Etude de M. Lamprière, sur la Sèvre Nantaise ; ÉCHOS DU BOCAGE VENDÉEN, Ve année, n° II, page 40 et 41.
Sources : AUGUSTE AMAURY. Echos du bocage vendéen : fragments d'histoire, de science, d'art et de littérature. Nantes 1889 - BNF

Bois-Ferret
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Cholet, Canton: Beaupréau, Commune: Gesté - 49


Domus Hospitalis Bois-Ferret
Domus Hospitalis Bois-Ferret


La commanderie était dite « châtellenie de Villedieu, Bois-Ferré et Bourgneuf » Jusqu'à la révolution, une chapelle consacrée à Saint-Jean Baptiste existait au « Bois-Ferret », un lieu-dit de Gesté situé à côté du « Chêne Saint-Jean. » Il n'en reste aujourd'hui que des vestiges puisqu'elle a été transformée en grange.

A Bourneuf, le seul souvenir qui subsiste des chevaliers est une ferme qui porte le nom de « La Commanderie »


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Commanderie de Villedieu-la-Blouère
Département: Maine-et-Loire, Arrondissement: Cholet, Canton: Beaupréau, Commune: Beaupréau-en-Mauges - 49


Commanderie de Villedieu-la-Blouère
Commanderie de Villedieu-la-Blouère


Lorsque Bois-ferré fut uni lui-même d'abord à la commanderie de Villedieu-la-Blouère, en Anjou: « Cette commanderie se trouvait, à côté de Boisferré, dans la paroisse de la Blouère ; c'est aujourd'hui la commune de Villedieu-la-Blouère »

Temple de Mauléon
Département: Deux-Sèvres, Arrondissement: Bressuire, Canton: Mauléon - 79


Temple de Mauléon
Temple de Mauléon


« La commanderie du Temple de Mauléon avait son siège dans la paroisse Saint-Sauveur du Temple, en l'évêché de la Rochelle, aujourd'hui commune du Temple », il entraîna à sa suite le Temple de Clisson, d'abord aux mains du commandeur de Villedieu, puis en celles du commandeur de Mauléon ; ce dernier conserva jusqu'en 1789 la commanderie de Clisson.

Le Temple de Clisson formait une seigneurie qualifiée de châtellenie dans les aveux rendus au roi en 1633, 1639 et 1685; elle relevait du Comté de Nantes mais comprenait quelques fiefs tenus sous la mouvance de Clisson; aussi devait elle à ce dernier seigneur « un besant d'or valant 25 sols monnoye », Déclaration de la baronnie de Clisson en 1544 et 4079.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Le commandeur du Temple de Clisson avait droit de « juridiction haute, moyenne et basse, avec fourches patibulaires entant au fief de ladite commanderie; et sont tenus les subjets dudit seigneur commandeur conduire les malfaiteurs jusques au lieu où ils seront exécutés et ce soubs peine d'amende »: Déclarations du Temple de Clisson en 1601 et 1633 (Archives de la Loire Inférieurs). Cette haute justice s'exerçait à la Magdeleine de Clisson en l'auditoire de la commanderie et avait, en outre, un second siège au bourg de Boussay.

D'après un état dressé en 1596, la juridiction du Temple de Clisson atteignait quarante paroisses, savoir: Sainte-Magdeleine, Saint-Brice et Saint-Gilles de Clisson, le Bignon, Boussay, la Bernardière, la Boissière, la Bruffière, la Chapelle-Bassemer, Château-Thébaud (avec le village de la Templerie), Chavagne, Cugand, Gesté, Gétigné, Gorges, la Guyonnière, l'Herbregement, les Landes-Gémusson, le Longeron, le Loroux-Bottereau, Maisdon, Monnières, Montaigu, Montbert, MouzilIon, le Pallet, Remouillé, Saint-Aubin, Saint-André-Treize-Voies (ayant encore la maison du Temple), Saint-Colombin, Saint-Denis de la Chevesche, Saint-Fiacre, Saint-Hilaire de Lonlay, Saint-Hilaire du Bois, Saint-Julien de Concelles, Saint-Lumine de Clisson (avec son Hôpitau), Tiffauges, Torfou, Vallet et Vieillevigne: (Etat du Temple de Clisson en 1596, archives de la Vienne, malgré le titre que porte cette nomenclature, il nous semble qu'on a réuni ici les dépendances de Boisferré à celles de Clisson. Nous pensons que cette dernière commanderie ne s'étendait seule que dans une trentaine de paroisses, tout au plus, appartenant au diocèse de Nantes). De ces paroisses, la majeure partie appartenait au diocèse de Nantes, les autres dépendaient des évêchés d'Angers, de la Rochelle et de Luçon.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Plusieurs droits féodaux particuliers distinguaient la seigneurie du Temple de Clisson; tels étaient les suivants:
— droit de neume consistant originairement à exiger la neuvième partie des meubles laissés par un roturier, décédé intestat, mais changé plus tard en la meilleure robe du défunt ou en cinq sols monnaie.
— droit de demander à Pâques, deux oeufs de poule et un denier à chaque habitant du bourg du Temple de Clisson.
— droit de faînage, consistant en trois deniers perçus à la Saint Jean-Baptiste des mêmes vassaux.
— droit de bouteillage par lequel il était dû au commandeur un denier par chaque pipe de vin vendu en la paroisse Sainte-Magdeleine de Clisson.
— droit de ban et étanche donnant pouvoir au commandeur, de vendre seul du vin pendant quarante jours (depuis la vigile de Pasques jusques à la feste de l'Ascension, sans que ses hommes et subjects pussent vendre vin durant ledit temps soubs peine d'amende, et n'oseroient mesme lesdicts subjects en aller quérir aultre part soubs peine de ladicte amende « déclaration du Temple de Clisson en 1602 »).

Notons encore que le Chapitre de la collégiale Notre-Dame de Clisson tenait de la commanderie du Temple la terre noble de la Jarrie « à debvoir d'hommage et obéissance et un besant d'or pour rachapt (déclaration du Temple de Clisson 1602) »

Mais, si les commandeurs du Temple de Clisson se faisaient ainsi rendre certains devoirs féodaux, ils avaient en même temps grand soin de faire respecter les privilèges de leurs vassaux.
Ainsi, en 1406 et 1407, le capitaine du château de Clisson voulant que les hommes du fief du Temple vinssent faire le guet audit château, le commandeur en appela au duc de Bretagne; celui-ci défendit au seigneur de Clisson de contraindre les sujets du Temple à remplir un devoir dont ils étaient exempts par privilège de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Plus tard, en 1471, le fermier des coutumes du sire de Clisson ayant saisi une somme de sel qu'avait un habitant du bourg de la Magdeleine, sous prétexte que celui-ci refusait de payer l'imposition mise sur le sel, le commandeur lui fit voir en justice que tous les vassaux du Temple étaient « francs et exempts » d'impôts semblables.
Vers 1500, Mathurin Salleau, sujet du Temple de Clisson, tenant les écoles de cette ville, avait fixé sur le faite de sa maison la croix de fer, témoignage des privilèges des vassaux du Temple; les officiers du sire de Clisson renversèrent un jour cette croix, mais mal leur en prit, car aussitôt, le commandeur les fit condamner à la replacer et à payer des dédommagements à son homme.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Le manoir de la commanderie du Temple de Clisson s'élevait près de l'église et du cimetière de la Magdeleine dans une très agréable position. Avec sa cour et son jardin, ce logis ne contenait que dix boisselées de terre. Dévasté vers le milieu du XVe siècle, mais encore debout en 1562, il fut détruit par les guerres de la Ligue; en 1633 en ne voyait plus à Clisson qu'une « mazure de la commanderie, avec le jardin du Temple, là où anciennement estoit le chasteau de ladite commanderie, ruisné par les guerres civiles, le tout enclos de murailles fort vieilles et caduques, proche l'église parochiale de la Magdeleine, entre ladite église et son cimetière. (Déclarations du Temple de Clisson en 1562 et 1633). »

Quand vint la Révolution, cinq petites maisons avec jardins et prairies constituaient ce qu'on appelait à Clisson la commanderie du Temple; le tout fut incendié aussi bien que l'église et que la ville entière de Clisson pendant la guerre de Vendée en 1793. Aujourd'hui un pavillon moderne, élevé sur l'emplacement du vieux manoir, porte encore le nom de maison du Temple.

Le commandeur de Clisson avait aussi dans cette ville un auditoire pour rendre la justice, un moulin banal « avec destroit sur ses subjets », un four à ban « où sont tenus lesdits subjets faire cuire leur pain » et la dîme des jardins du bourg de la Magdeleine.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Au XVIIe siècle, le commandeur possédait en outre certains domaines dans les paroisses des environs: en Cugand la métairie de la Basse-Pallaire (déclaration du Temple de Clisson en 1592 et 1633), un bois, dix journaux de prairies, plus de quarante journaux de vignes sans compter la vigne des Glalopines, la moitié de l'ile, des moulins et des pêcheries de Plessart, sur la rivière de Sèvre; enfin plusieurs dîmes de grain et de vin, notamment celle du fief de la Lamproie qu'il partageait avec le sire de Clisson.
— en la Bruffière, la prairie de l'Hôpitau contenant sept journaux près le village de la Ratterie et des rentes en deniers, chapons et grains, outre certaines dîmes.
— en Vieillevigne, une métairie et un fief comprenant plusieurs villages (Cette terre est appelée tantôt « La Joussière », tentôt « Lautamière », parfois la « Sauvagère », cette diversité de noms provient probablement de ce qu'elle contenait quatre maisons).
— en Maisdon la métairie du Rétail.
— en Gorges, des rentes en vin du pays: « quatre-vingt quatre pots de vin » dû par un tenancier, « vingt-quatre pots » par un autre, etc.

Le commandeur du Temple de Clisson jouissait encore d'un fief appelé Boisferré, distinct de la commanderie de ce nom, mais en dépendant à l'origine, qualifié « chastellenie, avec seneschal, procureur, notaire et autres officiers » et s'étendant dans les paroisses du Loroux-Bottereau, la Chapelle-Bassemer et Saint-Julien de Concelles. Il y possédait des rentes et y levait des dîmes, par exemple sur les vignes de la Templerie au Loroux et sur les champs des Hospitaliers en la Chapelle-Bassemer. Le recteur du Loroux lui devait un setier de blé et la dame prieure de Sainte-Radegonde de Barbechat quatre setiers; celle-ci tenait de lui sa terre de la Templerie.

Nous connaissons les revenus du Temple de Clisson par quelques baux à ferme consentis par ses commandeurs:
Frère Jacques du Liège l'afferma 1.130 livres en 1639;
Frère François Budes 1.500 livres en 1648 et 2.100 livres en 1654;
Et Frère Jacques Le Voyer 2.275 livres en 1707.

Les commandeurs du Temple de Clisson avaient obtenu de l'évêque de Nantes l'érection en paroisse du « bourg de la Magdeleine » qui leur appartenait féodalement. Il nous semble très probable que cette faveur fut accordée aux Templiers plutôt qu'aux Hospitaliers leurs successeurs à Clisson. La Magdeleine était d'ailleurs une toute petite paroisse ne comptant que cent quatre-vingts habitants au moment de la Révolution.


Chapelle du Temple La Madeleine de Clisson
Chapelle du Temple de La Madeleine — Sources: Jack Bocar


Le recteur de Sainte-Magdeleine de Clisson était présenté à l'évêque par le commandeur du Temple de Clisson. Il jouissait d'un beau presbytère « vaste logement avec jardin et prairie, dans une position charmante »; il avait même une vigne en 1633. Recevant du commandeur une portion congrue et n'ayant guère de casuel, il vivait honnêtement néanmoins en desservant plusieurs chapellenies fondées dans son église, notamment celle de Sainte-Catherine annexée à sa cure.

Ce recteur était tenu, en vertu de son bénéfice, à chanter dans son église les vêpres tous les samedis, la grand'messe et les vêpres tous les dimanches ordinaires, les matines, grand'messe et doubles vêpres à toutes les fêtes solennelles.

Parmi ces dernières, figuraient les fêtes de la Nativité de saint Jean-Baptiste et de sa Décollation; ces jours-là, le commandeur de Clisson devait faire célébrer avec pompe l'office divin à l'autel Saint-Jean: en y chantait « premières et secondes vespres, matines et grande messe à notes. » On y gagnait aussi les indulgences du « pardon de Saint-Jean » accordé par le Pape aux églises et chapelles appartenant aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Mais en ces jours de fêtes le commandeur du Temple de Clisson prenait toutes les offrandes faites à l'autel Saint-Jean et « tous les deniers provenant du pardon. »

Le droit de « mortuage », exigé pour inhumation faite en l'église de la Magdeleine de Clisson, était partagé entre le commandeur et le recteur, sauf pour les sépultures choisies devant l'autel Saint-Jean, dont le « mortuage » appartenait tout entier au seul commandeur.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Cobrieux   (59)

Domus Hospitalis de Cobrieux
Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Cysoing - 59


Domus Hospitalis de Cobrieux
Domus Hospitalis de Cobrieux


Les Templiers ayant été supprimés, Philippe-le-Bel, par acte du 28 mars 1312, donna leurs biens aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le vidimus de cette charte, daté du 10 août 1332, se trouve aux Archives de Paris. (Carton M. 10, liasse de la Commanderie de Saint-Jean-de-Latran.)

La seigneurie de Cobrieux fut comprise dans cette donation et devint un simple membre relevant de la Commanderie de Haut-Avesnes, qui appartenait déjà depuis longtemps aux Frères Hospitaliers, comme le prouve la charte suivante, que nous avons copiée textuellement aux Archives de Paris. (Carton M. 10, liasse de la Commanderie de Haut-Avesnes).

« R. prepesitus, P. decanus cum universo Atrebatensis ecclesie capitulo, omnibus in pptuum. Notum facimus universis quod cantor Atrebatemis cum totius capituls consensu et approbatione cessit fratribus Hospitalis Iherosolimitani ecclesiam de HAUT AVENNES cum cimiterio, sub annuo censu unius magne libre cere singulis annis in festo beati Rémigii persolvende Hac scilicet conditione guod predicti Hospitalis fratres preter undecim hospites qui sunt infra terminos de Duisans quos dictus cantor eis cessit de jure parochiali mhil amplius debeant occupare. Hoc autem factum est anno Dominice Incamationis MCLXXX septimo. »

Bien que nous n'ayons pu, jusqu'à la fin du XVe siècle, retrouver d'acte concernant la seigneurie de Cobrieux, il est hors de doute qu'elle ne cessa d'appartenir, depuis la donation de Philippe le Bel, aux Frères Hospitaliers, devenus par la suite les Chevaliers de Malte. Voici l'indication sommaire des actes que nous avons examinés et qui sont relatifs à cette seigneurie.
Ils appartiennent presque tous au carton S. 5211 des Archives de Paris.

— Le 24 avril 1501, Emery d'Amboise, grand prieur de France, donne cette seigneurie en bail à Jean le Barbieu, moyennant 68 livres de Flandre.
— Le 8 mars 1504, Lettres Royaux portant maintien du droit de cours d'eau pour abreuver les viviers de Cobrieux. Des particuliers ayant détourné les eaux qui servaient auxdits viviers, un jugement sur plainte intervint le 21 juillet 1505, qui les condamnait à remettre les choses en état.
— Le 9 août 1559, Louis de Créquy, commandeur de Haut-Avesnes, passa bail pour le moulin de Cobrieux.
— Le 20 juin 1594, divers rapports au commandeur Hubert de Ferret de Monlaurens, de terres tenues en main ferme du Temple de Cobrieux.
— Le 15 mars 1660, bail par le commandeur Jean de Vendeville, en faveur de Jean Havet et de sa femme.
— Le 29 octobre 1700, nouveau bail à ferme, pour 9 ans à partir du 1er mai 1702, de la terre et seigneurie de Cobrieux, ainsi que de la Maison de Douai et autres dépendances de Haut-Avesnes, fait par le procureur du chevalier de Cullan de Monceaux, au profit du sieur Caneau, secrétaire du Roi, moyennant un fermage annuel de 6,000 livres.
— En 1757, rapports et dénombrements fournis au commandeur de Thumery de Boissise, de tous les biens tenus en coterie de la terre et seigneurie de Cobrieux. Ces actes forment deux gros registres cotés S. 5905 et S. 5906 aux Archives de Paris.

Lorsque survint la Révolution Française, les Chevaliers de Malte se virent supprimés et leurs biens furent confisqués en vertu de la loi du 19 septembre 1792 l'Almanach Histoire de la Révolution Française, année 1798, page 117, Leurs terres, devenues propriétés nationales, furent morcelées et vendues à divers particuliers.

La seigneurie de Cobrieux contenait 94 bonniers, dont une portion s'étendait sur les villages de Bachy, Bourghelles et Genech.
A Cobrieux même, les Chevaliers de Malte possédaient, d'après une déclaration de 1764, 31 bonniers de terres à labour, 8 bonders 200 verges de bois et 6 bonniers 600 verges de prés.
Un fragment d'ancien dénombrement nous apprend « qu'à la terre et seigneurie de Cobrieux compte et appartient justice haulte, moyenne et basse, c'est assavoir la pugnitton du sang par l'èpèe, feu, pugnitim des larons par la corde, pilorisation, fustigation, etc. »
Les héritages en relevant étaient chargés du 10º denier à la vente, don, cession ou transport, et de double rente pour relief à la mort de l'héritier.
Cette seigneurie possédait aussi un droit de tenage consistant « en 20 sols à l'advenant du bonnier à chacune fois que le cas y eschet. »
Elle comptait plus de cent soixante hommes cottiers ou tenanciers, qui lui dévaient cens et rentes sur des maisons et des terres à Cobrieux.

Templeuve-en-Pévèle
Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Pont-à-Marcq - 59


Domus Hospitalis de Templeuve
Domus Hospitalis Templeuve-en-Pévèle


Hôtel
Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Pont-à-Marcq, Commun: Bachy - 59


Domus Hospitalis de Hôtel
Domus Hospitalis Hôtel


Anstaing
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Lille - 59


Domus Hospitalis de Anstaing
Domus Hospitalis Anstaing


Gruson
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Lille - 59


Domus Hospitalis de Gruson
Domus Hospitalis Gruson


Avelin
Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Pont-à-Marcq - 59


Domus Hospitalis de Avelin
Domus Hospitalis Avelin


Orchies
Département: Nord, Arrondissement: Lille, Canton: Pont-à-Marcq - 59


Domus Hospitalis de Orchies
Domus Hospitalis Orchies


Elle avait, en outre :
Sainghin-en-Weppes
Département: Nord, Arrondissement et Canton: Lille - 59


Domus Hospitalis de Sainghin-en-Weppes
Domus Hospitalis Sainghin-en-Weppes


Howardries (Belgique), etc.

Plusieurs fiefs relevaient de l'ancien Temple de Cobrieux:
A Cobrieux, le fief du Sec-Pré, au relief d'une paire de gants blancs.
Le fief de Bure, manoir sur la place du village, près du cimetière, au relief d'une blanche lance.
Le fief de la Houblonière, au sentier conduisant de l'église au bois de la Commanderie, et six autres petits fiefs innomès.

A Genech, le fief Englebert, appelé aussi le fief de la Motte de Cobrieux, sur le chemin de Cobrieux à Genech, au relief d'une paire d'éperons blancs.
Un autre petit fief à la Voie-Cloyette.

A Bachy, la terre et seigneurie l'Hôtel qui appartenait, à la fin du XVIe siècle, à Philippe de Tenremonde, seigneur de Bachy.
Le petit flef des Prés, au sentier d'Hôtel à Bachy.
Un autre fief à Hôtel.
A Templeuve-en-Pévèle, trois fiefs, et un à Wannehain (4) »

Nous avons vu que depuis la donation faite par Amaury de Cobrieux, la seigneurie de ce nom ne cessa plus d'appartenir soit auxTempliers, soit à l'Ordre de Malte. Nous avons pu, grâce aux travaux de M. Mannier et à nos propres recherches, rétablir presque complète la liste des seigneurs de Cobrieux. Nous la donnons en faisant précéder chaque nom, de la date de l'acte où il a été rencontré. Il est bon de remarquer que, depuis 1312, ces seigneurs ne furent autres que les Commandeurs de Haut-Avesnes, qui furent eux-mêmes les Grands-Prieurs de France, de 1370 jusqu'au XVIe siècle.

Commandeurs Hospitaliers de Cobrieux
1341. Fr. Gay DE NOEUX.
1370. Le chevalier Robert DE JuiLLY. Grand Prieur de France.
1376. Le chevalier Pierre DE BERNEVILLE.
1386. Le chevalier Guillaume DE MUNTE.
1338. Le chevalier Adam BOULART,
1393. Le chevalier Regnault DE GIRESME.
1403. Le chevalier Robert AUBE.
1410. Le chevalier Richard TRICOT.
1419. Le chevalier Pierre DE BAUFFREMONT.
1431. Le chevalier Hue DE SARCUS.
1435. Le chevalier Nicole DE GIRESMES.
1464. Le chevalier Foucaut DE ROCHECHODART.
1469. Le chevalier Bertrand DE CLUYS.
1483. Le chevalier Emery D'AMBOISE, élu Grand-Maître de l'Ordre en 1503.
1504. Le chevalier Jacques DE CHATEAU-CHALONS.
1506. Le chevalier Antoine CHABOT.
1510. Le chevalier Pierre DE PONS.
1521. Le chevalier Pierre DE HERTHOGE.
1523. Le chevalier Jean DE HUMIERES.
1528. Le chevalier Antoine D'AVEROULT.
1545. Le chevalier Louis DE CREQUY.
1563. Le chevalier Hugues DE SARCUS.
1582. Le chevalier Hubert DE FERRET DE MONTAURENS.
1605. Le chevalier Nicolas DE LA FONTAINE.
1635. Le chevalier Charles D'AUMONT.
1638. Le chevalier Amador DE LA PORTE, Grând-Prieur.
1640. Le chevalier Henri DU CHASTELET MOYENCOURT.
1645. Le chevalier Henri d'ESTAMPES DE VALENCAY.
1660. Le chevalier Jean DE VENDEVILLE.
1662. Le chevalier François DE LA GRANGE-BILLEMONT.
1685. Le chevalier Chartes DE BONNEVAL.
1692. Le chevalier Hubert DE CULLAN DE MONCEAUX,
1709. Le chevalier Jacques MAYNARD DE BELLEFONTAINE.
1728. Le chevalier Henri LEVENEUR.
1740. Le chevalier Jean-Jacques DE MESMES.
1740. Le chevalier Jean-Antoine DE THUMERY DE BOISSISE, mort le 14 novembre 1744.
1745. Le chevalier Costard DE LA MOTHE.
1754. Le chevalier Christophe-Edouard DE THUMERY DE BOISSISE.
1762. Le chevalier Louis DE BREVEDENT, Bailli de la Morée.
1775. Le chevalier François DE LA RUE.

Les seigneurs de Cobrieux possédaient un château ou donjon seigneurial, situé au couchant du chemin de Cobrieux à la Posterie. Nous ne savons à quelle époque il disparut; mais il n'en reste plus actuellement aucune trace. Quant aux bâtiments qui servaient à l'exploitation des terres de la seigneurie, ils subsistent encore et sont connus sous le nom de Ferme du Temple. Leur construction, telle qu'on la voit maintenant, ne remonte qu'à 1770, date marquée par les ancres de fer qui maintiennent les murs. Au-dessus de la porte d'entrée, et formant clef de voûte, on voit, sculpté sur la pierre, un blason d'argent à trois fasces de gueules, au chef de la Religion, qui est de la Rue (1). Or, nous avons cité plus haut le chevalier François de la Rue parmi les seigneurs de Cobrieux. Ce blason et la date inscrite sur les murs nous montrent donc bien quel fut le restaurateur des constructions modernes du Temple.
L'intérieur de la ferme n'offre d'intéressant qu'un petit oratoire, fort délabré d'ailleurs, qui posséde encore son autel et un tableau peint sur bois, représentant la Sainte-Famille. Malheureusement ce tableau est presqu'entièrement effacé, et il serait fort difficile actuellement d'en juger le mérite.
— 1. Ne serait-ce pas plutôt Jacques de Saint-Quentin, fils de Jean d'Ermingarde Le Conquesse ? (Bulletin de la Société historique de Tounai, Tome VI, page 128).
— 2. Ce nom signifit-il Louvil, village du canton de Cysoing ? J'inclinerais plutôt à croire qu'il est question de Lamaim, village du Tournésis, voisin de la frontière, et qui relevait des châtelains de Tournay.
— 3. Victor Becquart. Les Communes de l'arrondissement de Lille, page 187.
— 4. Mannier. Les Commwderies du (hwvd Prieuré de France, page 688.

Souvenirs de la Flandre-Wallonne — Recherches Historiques et choix de documents relatifs à Douai et aux anciennes provinces du Nord de la France — Publié par Une Réunion d'Amateurs et d'Archéologues — XIIIe tome — Imprimerie Crépin à Douai — Imprimerie Dumoulin Paris — 1873.


Cochère (la   (01)

Domus Hospitalis La Cochère
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-d'Ain, Commune: Tranclière — 01


Domus Hospitalis La Cochère
Domus Hospitalis La Cochère


— La Coucheyra ; la Cochure ; la Cossière.
— Petit membre de la commanderie des Feuillets de l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui ne consistait, au commencement du XIIIe siècle, qu'en une grange, dont les hospitaliers reçurent confirmation, en 1250 et 1267, d'Albert de la Tour, seigneur de Coligny.
— Au XVe siècle, on y bâtit une chapelle sous le vocable de sainte Catherine. Le prébendier, nommé par le commandeur des Feuillets, était d'ordinaire un chanoine de Varambon.
— Suivant les procès-verbaux des visiteurs de Malte, en 1650, le service ne s'y faisait plus que trois fois l'an: le jour de la fête de sainte Catherine, le mardi de Pâques et le mardi de la Pentecôte.
Doc. Dombes, t. I. page 121. — Archives du Rhône, Visite de Malte, fº 216, mss. H, 2167. — Ibid., Inventaire des Feuillets de 1674, chapage III, mss. H, 2191.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
La Cochère
— La Cocheri, 1341 environ (Terrier du Temple de Mollissole, folio 14 r°)
— La Cochiri, 1440 (Archives de la Côte-d'Or, B 270 ter, folio 3 v°)
— Apud Cocheriam, 1495 (Archives du Rhône, titres de la commanderie des Feuillets)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Coligny   (74)

Département: Haute-Savoie, Arrondissement: Saint-Julien-en-Genevois, Canton: Vulbens - 74

Domaine du Temple de Coligny
Domaine du Temple de Coligny


Son port, son bac, ses Templiers, son « hôpital » par Philippe Duret
En 1313, l'ordre des Templiers supprimé, ses biens vont à celui de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem, dit ordre de Malte à partir du XVIe siècle (25). Les biens du Genevois étaient gérés par le Commandeur de Compesières.

Au XIVe siècle, l'établissement est désigné comme la « maison de l'hôpital » ou « l'hôpital » (26). Mais en réalité les Hospitaliers ne soignaient pas les malades à Cologny. Y hébergeait-on les voyageurs ? Aucun document n'y fait allusion.

Dans la deuxième moitié du XIVe siècle, il est question du « Rector de Coloignie » qui est exempté des 30 livres de décime (impôt) qu'il était incapable de payer à l'évêque (27) : signe des ravages faits par la peste ?
En 1447, Cologny relève du « précepteur de Genève », sans doute un Hospitalier chargé de la gestion des biens (12).

Aucun document ne montre des Templiers ou Hospitaliers résidant en permanence à Cologny. A partir du XVIe siècle au moins, leurs biens sont affermés. De surcroît, la liste de ceux qui payaient la gabelle (impôt) du sel de 1561 ne fait pas allusion à des religieux.

En 1581, une visite pastorale est faite à « l'hôpital Saint-Jean-Baptiste du lieu de colognie. » La chapelle a encore un recteur et curial, André Jaquelin (28). Par la suite, le fermier devra se débrouiller pour faire assurer un service religieux, sans doute par le curé de Vulbens.

L'existence de cette maison religieuse aurait engendré une tradition locale. L'abbé Descombes écrit ; « d'après une ancienne tradition, Bans fut la patrie de sainte Victoire. Tout près de l'emplacement où s'élève la demeure des Chevaliers de Cologny....
Vivait un homme de condition modeste mais riche des vertus chrétiennes qui s'appelait « Victor au batelier. » Il possédait un petit moulin sur le bord du ruisseau et une barque sur la rive du Rhône »

Il se serait marié dans l'église de Bans et, de cette union, naquit la sainte qui a sa chapelle au sommet du Vuache (29). Ce récit est curieux, car d'habitude on fait naître Victoire au pied du Crêt d'Eau.

En réalité, aucun document ne prouve son existence. C'est une légende. La tradition aurait été « fabriquée » après 1196, peut-être par des notables ayant vécu à Vulbens ou, plus simplement, à la suite d'une confusion (Templiers/Saint-Victor/sainte Victoire).

Les Bâtiments de l'Ordre religieux
On ne doit pas les confondre avec le hameau situé 100 mètres plus loin. Ils ne sont connus que par des textes tardifs des XVIIe et XVIIIe siècles : le cadastre et les visites des supérieurs de l'Ordre (30).

Coligny, cadastre de 1730 - BNF
Le Nord est en bas.

1. Chapelle — 2. Tuilière (ancienne écurie) — 3. Maison d'habitation — 4. Grange et écurie de 1636 — 5. Cour — 6. Hameau — 7. Nant de « Couvatanne » ou Couatannaz 8. Bac — 9. Chemin vers Bans à travers la forêt — 10 Rhône — 11. France.

Rappelons d'abord qu'en 1196 il est seulement question d'un « oratoire », terme imprécis.
Au XVIIIe siècle, les documents décrivent une chapelle, une maison d'habitation, des bâtiments d'exploitation, un four et une tuilerie dans une cour close.

La Chapelle
Remplaçant l'ancien « oratoire » templier, la chapelle était placée sous la protection de la Sainte Vierge et de saint Jean-Baptiste, vénérés des Hospitaliers.
On entrait par un petit portail en pierre, couvert de bois, de forme ogivale, donc datant des XVe-XVIe siècles.

Le Clocher
Au-dessus du mur d'entrée se trouvait un clocher à deux niches en forme de « pieds de chèvre », comme dans les chapelles des Hospitaliers à Hauteville et Droise. Dans l'une des niches, une cloche. Ce clocher était en molasse.

Il y a quelques années, on a trouvé dans la cour un corbeau ou modillon aux contours biseautés avec, en son extrémité, une tête (de mort ?) Sculptée (voir la photo ci-contre, en haut). Il fait penser aux culs-de-lampe de l'église de Desingy qui seraient du XVe siècle.
Toutefois, ailleurs, cette façon de décorer les corbeaux existe déjà au XIIe siècle. Servait-il à soutenir un petit toit au-dessus du portail comme dans la chapelle de Mouxy agrandie au XVe siècle ?

A l'intérieur, à droite, il y avait un bénitier en pierre sur son piédestal. La nef était éclairée par deux « larmiers » (fenêtres étroites ?) Et leurs panneaux vitrés. Elle était pavée alors que le chœur avait un plancher. Une « balustrade » était entre les deux.

Sur l'autel, une niche de sapin d'environ 1 mètre 30 sur 45 centimètres contenait « une statue de ladite Vierge tenant sur le bras gauche l'enfant Jésus. » Cette statue, mal peinte, est encore dans la région. Il y avait aussi un saint Jean-Baptiste. Sur le devant de l'autel, étaient peintes des fleurs et la croix de l'Ordre.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il y a en principe neuf messes annuelles assurées par le curé de Vulbens, aux frais du fermier.

L'ancienne Ecurie
Les visites de 1716, 1754 et 1759 mentionnent une ancienne écurie qui se trouvait au nord de la chapelle, contre le mur de celle-ci. On voyait encore son grenier à foin, quelques murs, des poutres et une partie du toit en tuiles rondes.
En 1730, ce bâtiment est indiqué comme tuilerie.

Images - BNF
Corbeau ou modillon dans la cour.
Chapiteau dans la cour et machine agricole moderne.

Le Cimetière
Autour de la chapelle il y avait le cimetière. Dans la cour on a trouvé, en fouillant le sol, des pierres tombales et des ossements.
Un texte de 1627 mentionne ce cimetière. Qui y avait-on inhumé ?
Des religieux ? Leurs parents ou des habitants des maisons voisines ?
Le deuxième ensemble était formé par la maison d'habitation, ses caves, granges et écuries.

La Maison
On entrait dans la maison en montant par un escalier. Là on pénétrait dans une cuisine « grande et belle », « spacieuse » ; à droite en entrant, une cheminée « à bande de bois »

Au début du XXe siècle on la décrit ainsi : « De toutes ces salles, la cuisine — au premier — est celle qui offre le plus d'intérêt. Dans sa cheminée monumentale, le four, en parfait état, s'ouvre à hauteur d'appui, au-dessus de l'âtre ; son orifice mesure 40 x 58 centimètres.

Maison actuelle - BNF
A droite : grange et écurie de 1636.
A gauche : maison d'habitation.

« Ce foyer à couleur d'ébène (a) sept pieds d'écartement entre les supports du manteau. Le manteau actuel de la cheminée avec son madrier simplement maçonné, est en retrait sur l'extrémité des deux consoles ; il a remplacé un manteau de pierre dont le style concordait avec les faisceaux des triples colonnettes surmontées de leurs chapiteaux.

« Près de la porte, à ras du briquetage de la pièce, une niche taillée dans la pierre ; à sa base, un étroit regard percé horizontalement déverse les eaux grasses à l'extérieur de la maison. »
« Une petite fenêtre à bois biseautée éclaire la cuisine »
Au bout et à droite, soit au nord, une porte permet d'accéder à une grande et longue chambre, dite « le poêle », éclairée par une fenêtre en molasse avec ses volets intérieurs. De là on passait à une chambre plus petite, séparée de la précédente par une cloison en bois.
De la cuisine, un escalier en bois, plus tard remplacé par une simple échelle, montait au galetas.

« Sous l'escalier (extérieur), l'ogive qui donne accès aux caves permet de juger l'énorme dimension des murs et la vétusté des claveaux et des moellons qui forment la voûte témoigne de son antiquité. Des blocs de molasse, quelques-uns longs d'un mètre, ont leurs angles rongés par les siècles et leurs joints sont tellement burinés qu'on croit y découvrir des fissures ; cependant la maçonnerie est compacte » 31.

Au XVIIIe siècle, les caves et le cellier contenaient des coffres « à blé » sans couvercles. En travers, était une poutre de chêne.

On y voyait un bras de forge
Les caves étaient sous la cuisine. Sous les chambres il y avait une écurie non pavée, sans crèche ni râtelier.

La Grange et les Ecuries
A gauche et au nord de la porte de la cuisine étaient la grange et deux autres écuries.
La grange, longue de 16 mètres, large de 5 mètres et haute de 7, séparait deux écuries pavées avec leurs crèches et fenêtres. Un sous-pied permettait d'y battre le blé. Au-dessus on déposait les gerbes de paille. On y accédait par une grande porte à arcade.
Surmontant celle-ci se trouve la croix de Malte à huit points, ayant au centre un écu divisé en quartiers. Le tout est accompagné de la date de 1636. Cette grange a sans doute remplacé celle qui jouxtait au nord la chapelle.
Sur le mur nord de la grange, regardant le fleuve, se trouvait une croix en relief, maintenant remplacée par une peinture sur le crépi.

Le Four et le Puits
Il y avait aussi un four couvert de tuiles et un puits.
A la fin du XVIIIe siècle, tout cela se trouve dans un triste état.
En 1755 il faut faire des travaux à la chapelle et aux bâtiments.

En 1773 le four est réparé
En 1777, une visite et un rapport furent effectués à la demande du diocèse (32). On demanda la suppression de la chapelle, abandonnée et en ruines à cause du paludisme : « depuis plusieurs années régnait une espèce d'intempéries (sic) provenant des marais stagnant que le Rhône forme dans sa partie de France au point qu'il lui (le Commandeur) est très difficile de trouver des fermiers pour habiter sa maison de Cologny, ayant perdu neuf personnes de la même maison et trois du granger actuel (Ah ! Les charmes du bon vieux temps » !).

« Nous avons en outre vu qu'il ne restait plus dans ledit lieu que trois ou quatre maisons dont quelques-unes menacent ruines, ce qui confirme notre idée concernant l'inutilité de la chapelle. » Les visiteurs incriminent « le Rhosne et un torrent (qui) causent des pertes réelles pour son produit » et recommandent de diminuer des dépenses d'entretien.

Le Sénat de Savoie n'autorisa pas cette destruction.
Un mémoire de 1780 précise : « cette chapelle tombe en ruines par défaut d'entretien, les couverts et planchers sont pourris, l'on cherche à vendre la cloche, n'y aiant presque point d'ornements pour célébrer la Sainte Messe sauf un calice qui est entre les mains du curé de Vulbens » (33).

Le Domaine des Religieux (34)
En 1196, n'est cité que l'oratoire. C'est seulement en 1296 que l'on fait allusion aux biens et droits seigneuriaux.

A Cologny même
En 1730, les religieux ont des parcelles en pente, sur le talus, une pièce de bois dans la forêt, deux champs « lanièrés » aux bords du fleuve (défrichements médiévaux ?), Mais surtout de grandes parcelles autour des bâtiments. L'ensemble, dispersé, couvre 28 hectares, soit 16 % de Bans.

Dans le cadastre sarde, les titres de possession fournis par le Commandeur remontent jusqu'en 1550.
Le terrier de 1447 cite autour des bâtiments, sans plus de précisions, plusieurs pièces de terre dépendant de l'hôpital.
Carte des terres

A Dingy-en-Vuache
En 1730, les religieux possèdent 10,6 hectares situés entre Bloux et Jurens, à environ 6 kilomètres au sud-est de leur maison de Cologny.
Les parcelles sont au nord du chemin allant de Chênex à Dingy. Elles sont très humides, traversées par un petit ruisseau.

Les documents les signalent dès 1447.
Ces parcelles sont bordées par un lieu-dit couvrant une vaste zone portant le nom significatif de « A Cologny »
En 1447, il était alors encore détenu par les religieux. Son parcellaire très découpé, cartographié en 1730, pourrait indiquer qu'il a été loti par les religieux en plusieurs fois.
A l'ouest, se trouvent des toponymes montrant l'existence ancienne de Detits domaines Davsans : « Le Closet » et « La Chavanne. »

Domaine des religieux de Dingy

A Chevrier
En 1730 la Commanderie possède deux parcelles à proximité des chemins descendant vers Cologny. En tout, moins d'un hectare. Vers 1549-1550, elles étaient déjà son bien.
L'une est dite « Aux Quartiers », l'autre est « La Combe du Four. »

C'est d'ailleurs plutôt un replat. L'existence en ce lieu isolé d'un four est impossible. Sans doute est-ce une allusion à une famille Du Four. Plusieurs sont signalées aux XIVe et XVe siècles.

Mais en 1447, les religieux paraissent avoir trois parcelles : « La Charpinaz » (charmille), « Es Cartiers », mais également « En les Loes » (pré humide ?).

La cure de Chevrier avait une parcelle vers « Les Quartiers » : trace d'une origine commune ?

A Vulbens
Les Hospitaliers ont, en 1730, 3 hectares répartis sur 5 parcelles. Ils les avaient déjà en 1550.

Deux de ces parcelles sont au lieu-dit « Aux Moulins. » Or, dès 1328, il y avait un moulin dit « De Petenant », « De Pitinans », « de Pictinens » tenu en commun par les religieux et le seigneur du Vuache. Il était affermé pour dix coupes en 1328 (26).

« Pitinans » signifie peut-être « petit nant. » D'après le terrier de 1447, il semble être vers Faramaz ou Cologny. Il est aussi appelé « de Cepya. » Peut-être était-il vers le ruisseau de Couatanne, là où le seigneur avait un moulin en 1730.

En 1447, les religieux tenaient en commun avec le seigneur du Vuache, un pré dit « A Combes », sans doute au-dessus de Vulbens.

Il paraît avoir été ensuite vendu au seigneur du Vuache. Cette « propriété » en commun était assez courante au XVe siècle.

Les Rentes (35)
En 1741, les religieux mentionnent parmi leurs biens de Cologny une dîme ; elle équivaut au quinzième des récoltes et rapportait deux coupes de froment par an. En 1788 elle n'est pas perçue car le fond est resté inculte.

Les Hospitaliers recevaient également des cens et servis, impôts symboliques sur les terres dépendant d'eux mais cultivées par les paysans. Ces redevances s'étendaient sur 41 poses, soit une dizaine d'hectares. Les plus vieux terriers mentionnés comportent des reconnaissances féodales de 1493. Les seigneurs de Faramaz et du Vuache, ayant acquis des tenures (terres) à Cologny, devenaient, malgré leur noblesse, des censits (dépendants) de la maison de l'hôpital au même titre que de simples paysans.
Les religieux percevaient aussi la taille (impôt) sur les paysans non-libres.

A Dingy, le Commandeur avait des servis antérieurs à 1584 et Portant sur 24 poses ou seytorées soit environ 7 hectares. Il avait droit à un quart des dîmes de Jurens et Bloux, « à la cotte 11 » (le onzième de la récolte).

La rente féodale (cens et servis) relative à Bans-Dingy, Chevrier et Vulbens portait aussi sur d'autres localités : Savigny, Chênex, « La Petite Morraz », Jussy et Vanzy. Au total huit livres.

Les textes signalent aussi, au moins pour les XVIIe et XVIIIe siècles, une rente féodale sur des parcelles essentiellement situées vers le sud du Vuache, à Chavannaz, Cercier, Jonzier, Vers, Viry, Chaumont et Cemex. Elle rapportait très peu : moins de 4 livres, un pain, un quart de froment, quelques jours de corvées, quelques fractions de poules (exemple : les deux-tiers et le quarante-huitième du cent quarante-quatrième d'une !). Cela entraîna pourtant un litige avec le curé de Chaumont....

De l'autre côté du Rhône, les religieux avaient des droits sur des terres à l'Etoumel, les Isles, Pougny, Mussel et Airans. Ils y avaient champs, prés, vignes, jardins, maisons.

Cela leur rapportait quelques pièces de monnaie, du vin, des poules, mais aussi un droit théorique « d'un giste quand le Commandeur viendra à deux chevaux et deux personnes. »

Vers 1542, les reconnaissances sont accaparées par les envahisseurs bernois.

Les religieux avaient aussi, en tant que seigneurs, le droit de commise ou d'échutte : en cas de décès sans enfants ni codiviseurs d'un paysan taillable, ses terres leur revenaient. C'est ce qui arrive en 1712 après le décès de Marie Rosey, femme Bouvard, de Cologny (36).

Trouver l'origine de ces biens, terres ou rentes est difficile. Nous ignorons de qui viennent les biens de Cologny. Un paysan ? Le seigneur de Vulbens ? Par contre il est probable que les parcelles de Vulbens et Chevrier viennent du seigneur du Vuache ou de celui de Faramaz. Les biens de Dingy ont peut-être été donnés par un paysan. Les seigneurs des environs de Vulbens et ceux de la rive droite ont donné des rentes.

Comment ces biens étaient-ils mis en valeur ?
L'aspect massif et la taille des parcelles de Cologny indiquent des échanges de terres, fait par les religieux pour avoir des champs plus vastes et plus faciles à travailler.

Les parcelles de Dingy, Chevrier et Vulbens ont probablement toujours été affermées en raison de leur éloignement des bâtiments. Celles de Cologny ont-elles été travaillées par des manouvriers attirés par les franchises, payés à la tâche et dirigés par le précepteur ou recteur ? Ont-elles aussi toujours été affermées ? En tout cas, n'imaginons pas des dizaines de moines au travail. S'il y en a eu, ils ne devaient pas être bien nombreux.
Dès 1578 au moins, tous les biens de la commanderie du Genevois étaient affermés (37).

L'étendue du domaine ne semble avoir vraiment varié qu'une fois, avec le lotissement, à la fin du Moyen Age, d'une partie des terres de Dingy. Les autres modifications ne sont que de détail : vers 1690, les religieux reçoivent une pièce de terre « relachée par Perron Bouzon en payement des censes et servis dûs » (redevances seigneuriales). Ces dettes furent payées un peu plus tard et la parcelle récupérée par son détenteur initial.
Vers 1700, une terre leur revient, à cause d'une échutte : on la revend peu après (38).

En 1569, les religieux albergent (confient) 6 poses de bois situées « Dessus la Maison. » Les bénéficiaires devront verser près de 100 livres d'introge (droit d'entrée), payer annuellement 39 deniers pour le cens et 30 gerbes pour la dîme. Ils n'ont que six ans pour « exerter. »

Les religieux se réservent aussi deux grosses pièces « de bois de chesne », sans doute pour des réparations aux bâtiments. Le but était sans doute de percevoir cette dîme à laquelle ils n'avaient pas droit (37).

Un terrain en vigne au XVIe siècle n'est plus que broussailles au XVIIIe siècle : abandon par des fermiers non motivés par une culture demandant tant de travail.

Au début du XVIIe siècle les bâtiments furent réparés. La chapelle fut mise « presque à neuf » car elle était « auparavant proffanée. »
Le pré de « Jorrant » qui « estoit tout buisson et haye a esté déffriché. » En effet, les pillages bernois et genevois avaient désorganisé la gestion de la Commanderie.

En 1724, les cens et servis étant devenus faibles à cause des divisions successorales, ou difficiles à percevoir, les religieux font rénover les terriers, c'est-à-dire réaliser un nouvel inventaire de ce qui leur est dû (39).

Au XVIIIe siècle, ils cultivent du froment, de l'orge, du millet, de l'épeautre (céréale ancienne), des pesettes (légumineuses), un peu de chanvre. Le fermier fait paître quelques bovins.

En 1581, à Cologny, la chapelle de l'hôpital avait des biens en maison, murs, jardin, pré et bois auxquels il fallait ajouter 26 poses de terres labourées (7,6 hectares) valant en fermage 40 coupes de froment, soit environ 3.170 livres (28).

En 1635, Barfelly écrit que l'hôpital valait, affermé annuellement, 40 coupes de froment (40).
En 1642, la moitié du revenu allant au Commandeur était de 30 coupes plus 6 livres de rente.
Au XVIIIe siècle, le domaine de Cologny même est affermé pour 30 à 35 coupes de céréales (41).
En 1730, le rendement est de 10 ou 11 hectolitres à l'hectare ce qui est aussi bas qu'aux alentours.
Un autre calcul donne 2 à 3 grains récoltés pour un semé, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Vers 1733-1734, lors de l'établissement du cadastre, le revenu net serait de 622 livres pour les quatre paroisses.
En 1754, 530 livres (charges déduites). Cela fait environ le prix de huit bœufs de quatre ans. Ce n'est pas négligeable (42).

Parfois, les biens de Cologny sont affermés avec ceux d'un autre membre de la Commanderie. Dans ce cas, le fermage est uniquement en argent, sans doute parce qu'il y avait un sous-affermage.

Dans les quatre paroisses la « maison de l'hôpital » de Cologny possédait environ 42 hectares. En 1447, le seigneur laïc, lui, n'avait qu'une dizaine d'hectares près de son château de Vulbens (plus deux grandes forêts). L'essentiel de ses revenus venait des tailles et des dîmes.

Par la suite, l'étendue du domaine des religieux n'a pas augmenté. Au contraire. Leur seigneurie a connu un sort opposé à celle du Vuache qui acquiert beaucoup de terrain.

Deuxième différence : les bois, peu rentables, n'occupent qu'une faible partie du domaine des Hospitaliers alors que le seigneur laïc tient d'immenses forêts. Mais pour un chevalier, chasser l'ours, le loup et le sanglier est un entraînement au combat en même temps qu'un passe-temps noble.
Carte de Delahaye

Un bac à Traille remplacé par le pont Carnot
En 1787, suivant le mouvement libérateur lancé par les princes sardes, le Commandeur de Compesières affranchit, contre indemnité, les paysans de tous les droits seigneuriaux (48).

Les Français envahissent la Savoie en 1792. Le 9 germinal an III, Cologny, devenu bien national, fut vendu à Bernard Baud de Colonges (44). Les terres de Dingy passèrent en l'an X à plusieurs paysans.

En 1794, le fermier décrit ainsi la chapelle : « une chapelle délabrée de sainte Anne (!), une statue de Notre Dame sur l'autel avec un bénitier en roc et une cloche d'un quintal transportée à Vulbens car la chapelle tombe en ruines. »

Pendant la période française, le bateau est affermé par l'administration. Les Français partis, en 1817 le marquis du Vuache reprend possession de ses droits sur le bac.

Cologny étant depuis 1817 à la limite de la petite zone franche, plusieurs particuliers traversent en fraude le fleuve pour faire du transport ou de la contrebande. Les Douanes surveillent le secteur attentivement, d'autant plus qu'on pouvait aussi venir de Suisse par Chancy, la forêt et là remonter vers Vulbens. La contrebande porte sur le sel, le sucre, le tabac, les bovins, etc.
Je ne veux pas alourdir ce texte dans la base de données avec les notes. Je vous y renvois par ce lien — Notes

Source : Philippe Duret. Echos saléviens : revue d'histoire locale. La Salevienne, page 7 à 37. La Salévienne, 1987 — BNF

Domus Hospitalis de Coligny
— De Coloniaco, de Coloigniaco ; prior Colognaci ; Colognia, Colonheu.
— Les hospitaliers de Laumusse possédaient, dans la paroisse, un membre de leur ordre.
— Dans le bourg ils avaient une chapelle dite de Hyerusalye, sous le vocable de saint Jean-Baptiste.
— Au XVIIe siècle, quoique le revenu de cette chapelle fut considérable, il ne s'y faisait aucun service.
— Archives du Rhône, titres de Malte, mss. I, 4500, page 151.
— Visite pastor. de 1655, fº 183.
— Archives de la Côte-d'Or, titres Coligny.

Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Colmar   (68)

Commanderie de Colmar
Département: Haut-Rhin, Arrondissement et Cantons: Colmar — 68


Commanderie de Colmar
Commanderie de Colmar


L'époque précise de l'établissement des Chevaliers de Saint-Jean à Colmar est incertaine. On peut cependant d'après Huot, la faire remonter jusqu'au commencement du XIIIe siècle. Leur église fut consacrée par le B. Albert le Grand, évêque de Ratisbonne, et depuis ce moment la maison ne cessa de s'enrichir et de prospérer. Au XIVe et au XVe siècle, les empereurs d'Allemagne y reçurent plusieurs fois l'hospitalité. A l'époque du protestantisme la décadence commença pour cet établissement où les commandeurs cessèrent de résider: il n'y demeura plus jusqu'à la Révolution, qu'un administrateur, quelques prêtres de l'ordre et des serviteurs. M. Huot estime la valeur des biens de cette commanderie à plus de 600.000 livres.
Commandeurs Hospitaliers et de Malte de Colmar
1. Frère Henri, 1234. (Huot)
2. Dietrich von Girsberg, 1262. (Huot)
3. Guillaume de Girsberg, en 1271, d'après Grandidier, cfr. page 27.
4. Fr. Bruno. Notes de Mossmann)
5. Fr. Berenger, 1278. (Huot)
6. Fr. Hermannus, 1285. (A. H. A., f. Unterlinden, 8, I)
7. Fr. Frediricus, 1293. (Cartulaire de Mulhouse, I, p. 84)
8. Fr. Johannes von Grumbach, 1305. (Mossmann)
9. Rudolf von Steiniwerke, 1317. (Mossmann)
10. Ulrich von Rechberg, 1325. (A. C, DD, Heiligkr)
11. Peter von Massmunster, 1351. (Huot)
12. Burckart von Redenstein, 1355. (Huot)
13. Wilhelm von Girsberg, 1364. (Huot) (Hanauer, Cartulaire de Saint-George, page 139.) 1396 (Ididem, page 159)
14. Johans von Owe, 1403. (Mossmann)
15. Jean ze Rine, 1405. (Huot)
16. Wilhelm Hartdolf, 1420-1424. (Huot et Mossmann)
17. Marx Helfant, 1433-1447. (Huot)
18. Jean Luff, 1475-1493 (Huot)
19. Jean Wegener, 1513. (Huot et Mossmann) 1539 (Archives, fonds de Saint-Jean)
20. George de Hohenkeim, dit Bombass, 1536-1541. Devint en 1554 grand-maître de l'ordre. (Ibidem)
21. Conrad von Schivalbach, 1567. (Mossmann)
22. Philippe Welsinger (statthalter), 1567. (Mossmann)
23. Jean Philippe Loesch von Molnheim, 1570-1582. (Huot et Mossmann)
24. Ferdinand von Muckenthal, 1607. (Mossmann)
25. Hartmann von der Thann, 1610-1631. (Mossmann)
26. Balthassar de Ramschock, 1640. (Huot)
27. Godefroy Trost de Visching, 1678-1882. (Huot)
28. Jean Heidenrich von Schivanzboll, 1686. (Huot)
29. Le baron Roll, 1694. (Ibidem)
30. Henri Ferdin, baron de Stein-Reichenstein, 1697-1738. (Huot)
31. Jos. François de Griset, baron de Storeck, 1745-1786. (Huot)
32. Le bailli de Hompesch, 1786-1792. (Huot)
Sources: Nouvelles Oeuvres Inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques — Strasbourg. Editeur-Libraire H. Huffel — M.D.CCCC. Colmar
Colmar
— Commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, dépendant de celle de Soultz: Hospitali Sancti Johannis Jerosolimitani, 1234 (Revue d'Alsace, II, 234)
— Commandator domus Hospitalis Sancti Johannis Jerosolim, in Columbaria, 1293 (Alace diplomatica II, 59)
— Hôpital des pauvres: Hospitali Sancti Spiritus sito in Columbaria... Fratres Hospitalis in Columbaria (Revue d'Alsace II, 235)
— Hospital pauperum in Colombaria, 1288 (Alsace, diplomatica II, 39)
Sources: Dictionnaire Topographique du département du Haut-Rhin. Par Georges Stoffel. Paris Imprimerie Impériale — M. DCCC. LXVIII.
Emphyteose de biens appartenant à la commanderie de Colmar
Frère Hartmann de Thann ou Thanner, Profès de l'Ordre de Malthe et Commandeur de la Commanderie de Colmar, donna en emphyteose en 1610 à Simon Eggren son receveur, plusieurs terres dépendantes de cette Commanderie ; le bail emphyteotique porte, qu'il a été fait du consentement d'un Chapitre Provincial tenu à Fribourg en la même année, et que c'est pour services rendus à l'Ordre en Allemagne pendant vingt et un ans.
Sources: Arret notable sur une question d'aubaine: Extrait des registres du conseil souverain d'Alsace. — Lire la suite


Comberanche   (24)

Commanderie de Comberanche
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac — 24


Commanderie de Comberanche
Commanderie de Comberanche


La commanderie de Comberanche est attestée dès le 13e siècle: l'Espital de Cumba Ayzencha, d'après le dictionnaire de Gourgues, puis souvent citée au 14e siècle. C'était un établissement de grande importance qui, après les Croisades, devint certainement une étape des pèlerins sur la route de Saint-Jacques de Compostelle (Dusolier). La commanderie passe ensuite dans le giron de l'ordre de Malte jusqu'au 16e siècle, puis est affermée à des notables locaux mentionnés à partir du 18e siècle et portant le titre de « Seigneur Commandeur. »

Le logis


Chapelle fortifiée de Combéranches
Le logis, la chapelle, le moulin sont 13e siècle. Le reste de 17e et 19e siècle — Image Jack Bocar


Il ne reste de la commanderie que la chapelle, devenue église paroissiale, ainsi que divers éléments architecturaux visibles dans les habitations qui bordent la route traversant le bourg de Comberanche. L'ensemble comprenait vraisemblablement le moulin de Comberanche, situé au sud-ouest sur l'attier de Comberanche, proche d'un gué sur la Dronne.

La commanderie dépendait de celle de Condat et du Grand Prieuré de Toulouse. Elle possédait deux annexes, l'une à Chambeuil, commune de Vanxains, dans le même canton, l'autre à Pheliet, commune de Bertric-Burée (canton de Verteillac), ainsi que des terres dans la commune de Cherval.

L'église Saint-Jean ayant une nef à deux travées, un faux carré jadis couvert d'une coupole et une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, s'apparente étroitement à nos édifices religieux construits au XIIe siècle.

Moins rigoristes que les Templiers, les Hospitaliers auront fait appel à des maîtres d'oeuvre locaux. On ne peut passer sous silence, au gouttereau septentrional du faux carré, la présence d'une élégante rose à quatre lobes. Ce rappel de l'art oriental, toujours curieux à déceler, n'est pas rare dans la région, car nous en avons maints exemples aux églises situées au sud de notre département. S'ils constituent une preuve tangible des influences islamiques qui se sont manifestées dans notre art roman sur les routes d'Espagne, ils n'en témoignent pas moins de l'importance de nos voies et, par conséquent, de l'organisation qu'elles comportaient.

Cette organisation dont nous avons reconnu l'activité au nord et à l'est de notre département, paraît avoir été plus développée encore au sud.

En plus de la route passant à Aubeterre, déjà identifiée dans l'un de nos ouvrages, une autre voie, parallèle à cette dernière, conduisait à la Gironde, si l'on en juge par les commanderies qui la jalonnaient. On voit combien tout avait été mis en oeuvre pour faciliter le passage des pèlerins dans notre contrée.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.

Commanderie de Comberanches
Ce petit établissement que l'Ordre de Saint-Jean possédait à l'extrémité occidentale du Périgord, est mentionné dès l'année 1232.
Après la chute du Temple, on adjoignit à cette circonscription le Temple des Eyssards, situé dans les environs.
La possession de ce membre devint l'objet de longues et vives disputes entre les Commandeurs de Combarenches et ceux de Soulet, qui le réclamaient, chacun de son côté; un accord conclu entre eux en 1458, décida que le Temple des Eyssards appartiendrait à par égale parts aux deux compétiteurs; ces discussions furent définitivement terminées en 1480 par la réunion simultanée de Combarenches et de Soulet à la Commanderie de Condat.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.

Commanderie de Comberanches
C'est une propriété privée, elle ne se visite pas.
Commune dénommée maintenant Combéranche-et-Epeluche à 9 km au nord — ouest de Ribérac. Alt. 70 m. Combarencha (Occitan).

Comberanches est citée comme étant une ancienne commanderie de l'ordre de Malte, mais elle est signalée aussi comme templière. Je pense que l'on doit confondre avec la préceptorerie templière d'Epeluche qui commandait le gué sur la Dronne, et pour laquelle nous n'avons pas d'autres renseignements.
Si l'église romane de Combéranches, de plan rectangulaire à nef unique était templière, elle fut ornée par les hospitaliers, car on trouve des croix de Malte sur le retable en bois sculpté et sur les trois vitraux des ouvertures.
En 1883, le P. Caries signalait que subsistaient encore quelques pierres tombales portant la croix caractéristique (citation d'Emile Dussolier « Docteur Emile Dussolier, Bulletin Société historique et archéologique du Périgord, tome XLV, 1921 »).

On relève:
— Espital de Cumba Ayzencha, XIIe siècle. (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
— La Mounar, « Luoc apela lo Mounar del hospital de Combeyranche » 1250.
— La Faurie, commune d'Epeluche, Terra apelada la fauria, en 1260 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
— Gelatem, « El mas gelatem », 1260 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Combeyranche).
— L'Hôpital, Gommune de Servanche, « Loc apelat Lespital de Servanchas » 1460 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Combeyranche).
— Peytavie (la) maynem. 1560 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Comberanche).
— Raymondie (la) Mayn., de la Raymondie (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Comberanche) 1560.
— Portail (le) LoPourtal, 1613 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem Comberanche).
— Combeyrancha, 1373 (Lesp. Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
— Combeyranchia, 1380 (Lesp.10).
— Sarrault, arpent de Foucheyrie, 1606 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).
— Volvey, le mayn. Desmier, arpent, 1606 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem) (Dictionnaire De Gourgues).
— Petitone 1613 (Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).

La commanderie de Comberanche possédait plusieurs annexes dépendantes, l'une située:
Chambeuil
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac, Commune: Vanxains - 24


Domus Hospitalis de Chambeuil
Domus Hospitalis Chambeuil


Phéliet
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac, Commune: Bertric-Burée - 24


Domus Hospitalis de Phéliet
Commune: Cassini Feuillet
Domus Hospitalis Phéliet


Cherval
Département: Dordogne, Arrondissement: Périgueux, Canton: Ribérac, Commune: Cherval - 24


Domus Hospitalis de Cherval
Domus Hospitalis Cherval


« Marguerite Fargeon, veufve, tient dans la tenance de Chambeuilh, fondalité du seigneur commandeur de Combéranche, en tout hérittage sept journaux, vingt brasses et quatorze carreaux, et, par ce, doibt de rentes foncières: froment un boisseau 3/4 picotin; gellines quatre; journal un; argent trois deniers. Arpenté et cottizé par moy soubssigné, au mois de mars 1688, au requis dudict seigneur et du consentement des tenanciers. Signé: Descombes, notaire royal héréditaire et arpenteur » (Archives de Me Léonardon, notaire à Ribérac). Archives dép. de la Dordogne.

Après la chute du Temple on adjoignit en 1320 la commanderie des Essards située en Charente, mais cette dernière devint l'objet de disputes entre les commandeurs de Comberanche et du Soulet. Un accord en 1458 décida que l'autorité dépendrait des deux commandeurs. Cela dura jusqu'en 1480 par la réunion de ces possessions à Condat-sur-Vézère.

La commanderie de Comberanche (la plus importante du Périgord à l'époque de son plein exercice) fut adjugée au XVIIIe siècle à des laïques. Le seul moulin, avec ses dépendances était sous-affermé pour cent livres de rente seconde « outre et par dessus la seigneuriale deue au seigneur commandeur de Combeyranche » à Antoine Desvergnes, meunier de la Bourjade et à sa femme Marie Biay « Acte du 23 mai 1743, Pierre Dusolier de Fonjoumard, notaire. Arch. dép. de la Dordogne. »

En 1788 un contrat fut passé entre le commandeur et Jean-Josph de Labonne, notaire royal et juge de Saint-Méard. Ce contrat renseigne exactement sur les revenus de la commanderie. En voici l'essentiel (cité par le docteur Emile Dussolier, dans le Bulletin, de la Société historique et archéologique du Périgord, t. XLV de 1921):
« Le septième octobre mil sept cent quatre vingt huit, fut présent M. Joseph André, juge de Saint-Nexant et bourgeois de la ville de Bergerac, y habitant, lequel comme procureur fondé de Mr le chevalier frère Gaspard du Poët, commandeur d'Argence « Arsins, commanderie très importante de la Gironde. »..

Et ledit chevalier, comme fondé de procuration de très illustre vénérable bailly frère Victor Nicolas Vachon de Belmont, grand-croix de Saint-Jean de Jérusalem, ancien capitaine des escadres de l'Ordre...

Donne par ces présentes, à titre de ferme, pour six années et six récoltes suivies, complettes et consécutives, qui ne commenceront à prendre cours qu'au premier du mois de may 1790, à Mr Jean Joseph de la Bonne, notaire royal et juge de Saint-Méard....
En premier lieu la maison de réserve, la métairie de Comberanche, prés, terres labourables et fonds en dépendant, appartenant à Mr le commandeur, le tout situé en la paroisse de Comberanche;
En second lieu, la métairie du Soulet, située dans la paroisse de Cherval, avec tous les cheteaux desdits biens, gros et menus, effets, ustensiles de labourage et culture avec les cens et rentes dépendant dudit membre de Comberanche, consistant en 541 boisseaux blé froment, plus 193 boisseaux avoine, le tout mesure de Ribérac, Aubeterre, Bertric, Latourblanche et Mareuil...
117 gélines, 78 journées d'homme, argent 48 livres, le tout en rente foncière et directe, dus sur les fonds situés dans la paroisse de Comberanche et autres circonvoisines...
Demeure compris aussi dans le présent bail la quantité de trente boisseaux méture dû et à prendre annuellement dans le moulin de Comberanche...
Ledit bail consenty et accepté moyennant la somme de 4700 livres annuellement, y compris 600 livres de pot de vin...
Comme aussy ledit Sr de la Bonne sera tenu de payer, indépendamment dudit bail et sans diminution d'icelluy, savoir à Mr le curé de Comberanche 50 livres, à Mr l'archiprêtre de Gouts 12 livres, à Mr le juge de Comberanche 16 livres et audit Sr procureur d'office dudit lieu 4 boisseaux froment, le tout annuellement... « Archives départementales de la Dordogne Dumonteil notaire. »

En somme, en dehors de 500 livres de pot de vin, il s'agissait d'un bail annuel de 4778 livres. Lorsqu'on compare ce revenu à celui de la commanderie d'Arsins, la plus riche de la Guyenne et qui n'était que de 6000 livres on se rend bien compte de l'importance de la commanderie de Combérenche « Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Guyenne par le baron de Marquessac, Bordeaux, 1886.Veuve Justin Dupuy, éditeur. »

Et cette importance, la commanderie la tenait bien de ses terres de Combérenche et non de ses membres.
L'annexe de Phéliet était bien peu de chose. C'était un ancien cimetière, dans l'intérieur duquel se trouvait une petite chapelle et, tant contenu que contenant réalisait environ cinq brasses. François Dexant-Lagarde, notaire de Bertric, et délégué par le directoire de Bergerac pour l'expertise, estimait le tout 300 livres, en 1793, « Archives départementales de la Dordogne Q. 742. Ordre de Malte. Pièce 27. »

Quant à la métairie du Soulet, elle comprenait, outre la maison du colon, composée d'une seule chambre et d'une grange, sept journaux de terre, d'un seul tenant, dont trois de vignes et quatre de prés « dans l'intérieur des terres y ayant une ancienne chapelle sans couverture, presque écroulée » et un moulin de deux meules tournantes, le tout sous-loué au citoyen Montardit par le Sr Labonne pour 527 livres 10 sols, « Arch. Départementales de la Dordogne Q. 742. Ordre de Malte. Pièce 26. »

Le docteur Emile Dussolier qui visita la commanderie de Comberanche en août 1921, fit une description des lieux, « Bulletin Société historique et archéologique du Périgord, t. XLV III, 1921. »
Nous en reproduisons l'essentiel:
« ... La commanderie de Comberanche consiste en deux corps de logis, diagonalement opposés de part et d'autre de la route d'Epeluche à Saint-Paul Lizonne, à l'entrée du village. Ces deux bâtiments durent, fort vraisemblablement, à l'origine, être solidaires par quelque porte les réunissant et sous laquelle aurait passé le chemin conduisant au gué de la Dronne...
Comberanches


Commanderie de Comberanche
Comberanches — Image — André Goineaud-Bérard


Bâtiment sud:
Ce bâtiment, affecte la forme d'un rectangle, orienté de l'est à l'ouest, parallèlement et au sud de la route d'Epeluche à Saint-Paul, présente une partie principale située entre deux ailes carrées, à toiture légèrement surélevée et formant l'une et l'autre saillie sur le côté sud, donnant sur une vaste cour herbeuse qui a conservé toute l'allure d'une cour d'honneur.

Ce bâtiment est extérieurement, caractérisé par les vestiges d'une galerie en bois du XVIIe siècle, courant le long de la face du premier étage, occupant tout l'espace ménagé entre les deux ailes et reposant sur trois piliers en pierre, dont on peut, grâce aux tores sur les quatre angles faire remonter la construction au XIIe siècle, c'est-à-dire à l'époque de l'édification de l'église. Le pilier se termine en haut par une pierre formant le sommier d'arcs aujourd'hui disparus.
Comberanches


Commanderie de Comberanche
Plan et dessin de la Commanderie de Combéranche, par Jacques Dussolier, 1920 BSHAP L 48.


Comberanches


Commanderie de Comberanche
Plan et dessin de la Commanderie de Combéranche, par Jacques Dussolier, 1920 BSHAP L 48.


A l'extrémité ouest de la galerie, on remarque les restes d'une porte en partie fermée, décorée d'une accolade noyée dans la maçonnerie, qui est du XVe siècle.

L'intérieur du logis, tant par ses cheminées, par ses menuiseries, que par les ferrements des portes et des croisées, révèle le XVIIe siècle et l'élégance de ces ferrements est même à souligner. Tranchant sur cette époque, une cheminée du rez-de-chaussée, par son corps en pente sur les trois faces, reposant sur cadre en bois, caractérise nettement l'époque gothique.
Ce premier corps de logis est continué par un autre bâtiment, perpendiculaire à lui, fermant à l'ouest la cour d'honneur...
Nous trouvons là, cinq pièces à la suite, qui sont, du sud au nord, une chambre sans caractère, la cuisine, avec une cheminée du XIVe siècle, une pièce dite du pressoir à huile et deux petites et hautes ouvertures, donnant sur la route du gué de la Dronne, l'écurie et enfin, une dernière pièce, où l'on trouve deux meurtrières, qui renferme le puits très profond.
Ce puits mesure onze mètres d'eau en hiver et six en été. A quelques pieds au-dessus le niveau de l'eau, est l'entrée d'un souterrain dont on ignore l'aboutissement.

En face de ce bâtiment ouest, sont des servitudes consistant en cuvier, grange et écurie.

A l'est du bâtiment, le premier décrit et sur le prolongement du bâtiment des servitudes, une tour isolée, aux murs envahis par le lierre, à toiture pointue, à allure de pigeonnier, qui sert actuellement de four et de buanderie, a pu avoir jadis, un passé plus noble...
Comberanches


Commanderie de Comberanche
Plan de la ferme de Comberanches — Image — André Goineaud-Bérard


Bâtiment nord
Ce bâtiment aux vestiges extérieurs presque disparus, est constitué, comme le précédent, par un rez-de-chaussée, un étage et des combles... une des caractéristiques est la réunion, dans la principale salle du rez-de-chaussée, qui servait vraisemblablement de cuisine, du puits et du four. On discerne, dans cette disposition, le souci évident de parer aux éventualités d'un siège. De cette pièce part un escalier étroit accédant à la partie ouest de l'étage, tandis que le reste de l'étage est commandé par un escalier de pierre. Sur le palier de ce dernier escalier s'ouvre une porte qui donne accès au jardin qui est en contre-haut de la maison, il est séparé d'elle par un saut de loup. Ce jardin forme terrasse, au nord de la maison, sur le chemin de Combéranche à Allemans qui le longe à l'est.
Une petite tour carrée, située au nord-est de ce jardin, accentue par sa surveillance le semblant de défense constitué par ce saut de Loup... Ces tours, ces traces de défenses... voilà bien des arguments pour faire de cette commanderie « une maison forte qui était l'aboutissement presque général de toutes les demeures de l'Ordre à une époque où il n'était pas superflu de se défendre contre les bandes de la guerre de Cent ans, d'abord, des Huguenots, plus tard et de mettre à l'abri des pillards de tout temps les récoltes et les recettes qui devaient aller au-delà des mers. »
L'importance de la commanderie de Combéranche était telle qu'elle possédait un prêtre que nommait le commandeur. Située sur une voie conduisant du nord vers le sanctuaire de Saint-Jacques de Compostelle, la commanderie dut, à cette situation un des éléments de son importance, car les hospitaliers avaient ajouté aux trois voeux monastiques, celui de secours et protection aux pèlerins.
Le 21 fructidor an 2, les possessions de la commanderie de Malte; furent mises aux enchères comme biens nationaux, et adjugés le 1er vendémiaire an 3. Il y eut vingt-six procès-verbaux témoignant de cette opération « Archives départementales de la Dordogne. Q 742, Nº 727 à 752.. »
Le prix total de la vente par douze acquéreurs, atteignit près de quatre vingt mille francs, mais sans les bâtiments de la commanderie qui avaient été aliénés par l'ordre de Malte des années auparavant.
Actuellement les bâtiments de la commanderie existent toujours et ne sont pas accessibles librement à la visite.
Sources: André Goineaud-Bérard, Les Templiers et Hospitaliers en Périgord. Edition Pilote 24 2002.


Comborn   (19)

Hôpital de Comborn
Département: Corrèze, Arrondissement: Tulle, Commune: Orgnac-sur-Vézère - 19


Domus Hospitalis Comborn
Domus Hospitalis Comborn



Les premiers bienfaiteurs de Glandier comprenaient à merveille toutes ces questions si pratiques alors et s’efforçaient, en multipliant les donations sur une seule propriété, de mettre les solitaires de la chartreuse hors de tout embarras. Prenons, pour exemple, ce qui se passa pour le manse d’Agier, aux bords de la rivière de Loyre, en face d’Orgnac, sur la paroisse de Troche.

Au mois d’Août 1222, Pierre de la Rivière, chevalier, sur le conseil et avec le consentement d’Ithier son frère, donne à la chartreuse le manse d’Agier qu’il tenait par héritage de son père ; l’acte est passé en présence de Guillaume abbé d’Uzerche, de Raymond abbé de Vigeois et de Gaultier Malbernart, chevalier : pour plus de sûreté, Archambaud vicomte de Comborn, avec ses deux fils, Bernard et Guischard, se porte caution. Quatre années après, le seigneur de la Ribieyra confirme de nouveau sa donation, à Limoges, dans la maison de Guillaume de Maumont, vicaire de l’Evêque, en présence de l’archidiacre du diocèse et des deux chevaliers, Guy Bernardi et Pierre de Corso.
Déjà l’année précédente, 1225, Hugues Vigers et Bernard son frère avaient donné à la maison de Glandier, pour le bien de leurs âmes, un droit de huit setiers blé, plus une rente de 6 sous qu’ils possédaient sur le manse d’Agier : ils en investissent solennellement le prieur de la chartreuse, Dom Guillaume de Sayshac, dans l’abbatial de Vigeois en présence du seigneur abbé et de deux de ses moines, Ebles et Aymeric ; témoins : Pierre de la Rivière, chevalier, G. de Vigeois et Pierre de Corso.
En outre, nous ne savons pour quel motif, Hugues renouvelle sa promesse avec serment dans la chapelle de Gimel, devant son frère, sa femme Lucie, Ramnulphe et Guy de Gimel, Adhémar de Plas et Pierre de Bré, chevaliers : enfin le 19 janvier 1237, Guillaume, abbé de Vigeois, fait connaître à tous que le fils de feu Hugues Vigers, Hugues damoiseau et son fils Guillaume, donnent tous leurs droits sur Agier.

Mais les Vigers, et les La Rivière ne sont pas seuls à avoir des droits sur ce hameau de quelques maisons : le 12 avril, Guy de Comborn, vicomte de Limoges « sur le conseil d’hommes prudents » cède à Glandier, pour le salut de son âme et de ses parents, tous les droits qu’il peut avoir sur Agier.

Pierre, commandeur de la Maison des Hospitaliers de Jérusalem près Comborn, fait de même en novembre 1252. Malgré ces multiples donations, ayant toutes pour objet un manse de bien peu d’importance, les chartreux pour plus de tranquillité, se décident à acheter, en cette année 1252, une borderie sur Agier à Guillaume Fouschier, sergent du seigneur de Pompadour ; le dit seigneur abandonne gracieusement les droits qu’il pouvait avoir sur ce petit domaine en qualité de suzerain.

Les Hélye de Ségur jouissaient, au même lieu « de droits et coutumes à titre de bailie », qu’ils vendent aux chartreux et, finalement, en 1254, Adhémar de Valriac, sa femme et son fils ainé quittent tous leurs droits sur le manse en question. Il faut bien espérer que nos Pères furent suffisamment tranquilles après toutes ces donations diverses, auxquelles il convient d’ajouter une charte de Geoffroy Hélye, seigneur de Pompadour, qui consent en général à toute vente et tous dons faits au couvent de Glandier, dans l’étendue de ses fiefs (1) : actes semblables d’Hélie Jaubert, seigneur du Bas-Château de Pompadour (2) et d’Audoin de Pierrebuffière, chanoine de Limoges, seigneur en partie de Pompadour, « à cause, dit cet ecclésiastique, de sa dévotion envers la maison de Glandier (3). »

Les Communautés religieuses du pays, loin de se laisser arrêter par un sentiment un peu étroit de jalousie, favorisent de tout leur pouvoir la nouvelle fondation de Glandier. Nos plus proches voisins, les abbés de Vigeois donnent l’exemple : Raymond, Constantin et Guy Roger de la Porte se distinguent surtout par leur affection pour nous et sont inscrits dans notre Livre des Bienfaiteurs ; déjà nous avons parlé des Abbés de Tulle et de Figeac ; voici encore l’abbesse de Bonnesaigne (4) ; Pierre Guillaume abbé d’Uzerche, Guillaume abbé du Palais et Audoin de Pierrebuffière abbé du Dorat, auxquels il faut joindre de simples moines, tels que Pierre Bernardy et Roger de Saint-Jal, religieux de Vigeois.
Nommons enfin pour terminer : Pierre, commandeur de la maison des Hospitaliers de Comborn, Pierre de Beaumont supérieur d’une commanderie de l’ordre de Saint-Antoine, Pierre de Maumont commandeur des Templiers de Limoges et frère Antoine de Léolio, humble commandeur des maisons de la Milice du Temple en Limousin.

Tout ce qui précède montre clairement jusqu’à quel point Glandier, dès l’origine, fut vite populaire dans le pays ; la popularité, comme on le croit trop souvent et à tort, n’est point l’estime d’une classe particulière de la société, mais l’estime de tous, ce qui est le cas pour notre chartreuse. La voix du peuple ne se trompe pas d’ordinaire, et ce que nous aurons à raconter dans la suite de cette histoire, expliquera — du moins nous en nourrissons l’espérance — pourquoi l’opinion publique eut le droit de se montrer si favorable.
1. Charte du 8 sept. 1259.
2. Charte du 8 août 1260.
3. Charte du 20 octobre 1274. Fait à Glandier.
4. Ce doit être Galharda de Ventadour, de cette famille qui a tant donné à notre chartreuse dans ses premières années.

Sources : Boutrais, Cyprien-Marie. La Chartreuse de Glandier en Limousin, par un religieux de la maison (dom Cyprien-Marie Boutrais) Neuville-sous-Montreuil 1886. BNF


Compesières   (74)

Département: Haute-Savoie, Arrondissement et Commune: Saint-Julien-en-Genevois - 74


Château de Compesières
Château de Compesières


Pays: Suisse, Canton: Genève, Commune: Bardonnex. J'ai donné comme commune Saint-Julien-en-Genevois, qui est à la frontière Suisse et près de Compesières

La commanderie de Compesières


Dans la région du Genevois, l'évêque Aymon de Menthonay, mû par le désir de promouvoir l'installation d'un hospice près de Genève et d'une voie importante de communication, donna en 1270 à Guy de Chevelu, précepteur des maisons de l'Hôpital de Saint-Jean en Savoie, l'église de Compesières avec ses droits et dépendances.
Bien que située en terre savoyarde, la commanderie du Genevois appartenait à la langue d'Auvergne. Délimitée par la langue de Provence au sud et par celle de France au nord et à l'ouest, elle était l'une des trois langues françaises et comptait une cinquantaine de commanderies.
Le pilier de la langue d'Auvergne assumait la charge de maréchal de l'ordre. Plusieurs commandeurs de Compesières accédèrent à cette dignité.

En 1279, l'église de Compesières était située dans un lieu isolé. Quant au château actuel, il fut construit au XVe siècle par le commandeur Guy de Luyrieux, peut-être en remplacement d'un premier édifice devenu insuffisant.

Lorsque Genève adopta la Réforme, les Bernois déclarèrent la guerre au duc de Savoie et envahirent le Pays de Vaud, le Chablais et la région proche de Genève.
Plusieurs églises et maisons fortes furent incendiées. Compesières n'échappa pas à la tourmente et la commanderie fut pillée en 1536, avant de devenir la résidence des baillis bernois pour une trentaine d'année. Cette période connaissant également de fortes tensions dans le Levant, les commandeurs étaient absents de la région.
Ils avaient rejoint le Couvent pour se battre contre les Turcs et plusieurs d'entre eux s'illustrèrent lors des combats le long des côtes de Barbarie ou au grand siège de Malte.

Lorsque Compesières fut rendue à l'ordre à la fin du XVIe siècle, les relations avec la Rome protestante restèrent tendues, en raison de la différence de confession. La situation s'améliora avec la paix signée à Saint-Julien en 1603. Mais après une crise qui avait duré un siècle, la commanderie de Compesières se trouvait dans un état lamentable. Un nouveau commandeur, Jacques 1er de Cordon d'Evieu, allait la restaurer, tant au temporel qu'au spirituel.

Les commandeurs se succédèrent à Compesières jusqu'en 1792, lorsque les troupes françaises envahirent la Savoie. En France, l'ordre de Malte avait perdu tous ses privilèges dès le 15 septembre 1789, mais les commanderies considérées comme biens d'un souverain étranger, avaient été préservés. Mais en 1792, l'Assemblée législative vota la confiscation et la vente des possessions de l'ordre, le privant ainsi de plus de la moitié de ses revenus européens. L'arrivée des Français à Compesières marqua donc la fin de la présence de l'ordre dans la région. Le dernier commandeur, Tulle de Villefranche, dut quitter sa commanderie du Genevois. Il se rendit à Malte, oû il participa à la défense contre Bonaparte, avant de suivre le grand maître dans son exil à Trieste.
Sources : Association des officiers de réserve de la Marine nationale (France). Paris 1997 - BNF

Autres informations Wikipedia

Compesières
— L'église de Compesières fut donnée en 1270, à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem par l'évêque Aimon de Menthonay lequel se réserva la juridiction spirituelle sur cette église.

Cette commanderie fut érigée en titre en 1312 que l'Ordre des Templiers ayant été supprimé, ses biens furent unis à l'Ordre de Saint-Jean.

Voici quelques-uns des commandeurs :
— Guy de Chevelu, 1270-1312
— Aynard Venturi, dit Talabart, 1398
— Amédée de Seyssel, 1415
— Guy de Luyrieux, 1435-1446, général des galères de Rhodes
— Jean de Grôlée, 1491-1512
— François de Grôlée, 1516
— Louis de Châtillon, 1545-1555
— Guillaume de Coppier, 15..-1565
— Pierre de Sales, 1565
— Claude de Dortans, 1573
— François de Leugney, 1573 (de Foras, article La Faverge)
— Jean de Lugny, 1574
— Laurent de Veigié, 1582
— Adrien de Jaquelin, seigneur de Jarsy, 1590
— Pierre de Sacconnex, 1592-1608, etc., était en même temps grand prieur d'Auvergne
— Jacques de Cordon d'Evieux, l652-1674, grand maréchal de Malte
— Jacques, son neveu, 1674-....
— François-Christophe de la Barge, 1699, (Croisollet, II, 160)
— Claude-François de Lescheraines, 1730-1732

Le château de la commanderie, restauré, sert depuis 1822, de presbytère, d'école et de mairie. L'église, rebâtie au XIXe siècle, est l'une des plus belles et plus vastes du canton de Genève.

La commanderie de Compesières était composée des membres suivants :
— Annecy, Hôpital Saint-Jean, 1290.
— Avenex, près Nyon, 1277.
— Chêne-en-Semine.
— Chiésaz (La).
— Clermont (Genevois), 1264-1379.
— Cologny-sous-Bans, 1196-1355.
— Croset (Gex), 1355-1536.
— Dorche (Michaille), 1311-1443.
— Droise à Mognard, 1311-1443.
— Entremont.
— Genève (à la Terrassière), 1277-1306.
— Hauteville en Genevois, 1277-1576.
— Maconex (Gex), 1181-1355.
— Mouxy, à Cornier, 1355.
— Musinens (Michaille).
— Savette (La), à Passeirier, (aujourd'hui La Sarthaz), 1203-1663 (1)
— Vulpillières, localité d'Avregny, 1355-1581.
1. Le temple de La Sarthaz est mentionné en 1251. A cette dernière date Jean II le Monthouz, a doné ses biens sis à Argonay et reconnus en frère Guillon de Ruppe Meymontre, le précepteur du Genevois.
Sources : Gonthier, Jean-François. Œuvres historiques de M. l'abbé Gonthier, Tome 3. Thonon-les-Bains 1901-1903. BNF

Cologny, paroisse du décanat de Rumilly (numéros 1476, 1568), est aujourd'hui un hameau de Seyssel. Son église a été démolie au commencement de ce siècle. Cologny sous
Bans, aujourd'hui hameau de Vulbens (numéros 465, 1144), avait une maison de Templiers, mais non une église paroissiale.

Droisy, ancienne paroisse, est maintenant un hameau de Clermont (numéros 1096, etc.) ; mais la maison des Hospitaliers de Droisier se trouvait à Droise, paroisse de Mognard (n° 1568). (Voir de Loche, Histoire de Grésy-sur-Aix, page 196).
Sources : Sources : Gonthier, Jean-François. Œuvres historiques de M. l'abbé Gonthier, Tome 3. Thonon-les-Bains 1901-1903. BNF


Comps   (07)

Commanderie de Comps
Département: Ardèche, Arrondissement: Largentière, Canton: Grospierre - 07


Domus Hospitalis Comps
Domus Hospitalis Comps


Le 9 avril 1762, le frère Joseph de Raimond d’Eaulx, chevalier de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies de Villeneuve, Taurenc, La Gaude et Boudrac, et messire Jean Gay, prêtre, curé du lieu de Comps, chef-lieu de la commanderie de ce nom, commissaires et visiteurs généraux des parties des commanderies dépendantes du grand prieuré de Saint-Gilles, suivant la commission à eux adressée par le grand prieur Augustin de Piolenc, donnée à Arles, le 1er du courant, procèdent en compagnie de Me Beuf, leur secrétaire, et de messire Joseph-Ignace Attanoux, prêtre, curé de Roquebrune, procureur général du sieur frère Jean-Joseph d’Albert, commandeur de Comps, procureur général et receveur pour l’Ordre au grand prieuré de Saint-Gilles.
Comps est situé dans le comté de Provence, diocèse de Fréjus, distant d’Eaulx d’environ deux lieues.

Ledit Attanoux leur déclare que ladite commanderie consiste savoir :
Au membre de Comps qui est le chef et pension de 100 livres, sur la commanderie de Nice,
Au membre de Broves,
Aux directes de Barjemont,
Au membre d’Espérel,
Au membre de Saint-Maime,
Au membre de la Roque-d’Esclapon,
Au membre de Saint-Jean-de-l’Esterel,
Au membre de Roquebrune,
Au membre de Draguignan,
Et aux directes de Colmar et Beauvesel.

Le commandeur de Comps, d’Albert, fait sa résidence à Marseille pour mieux surveiller les affaires de sa commanderie et vit en bon religieux.

Revenu de la commanderie de Comps 7.075 livres.
Charges 1.776 livres.
Reste net au commandeur 5.299 livres.
Les ordonnances sont datées de Roquebrune, le 27 août 1762.
Sources : Raybaud, Jean. Histoire des grands prieurs et du prieuré de Saint-Gilles. Tome 3. Nîmes 1904-1906
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k96468215/f119

M. le chevalier de Piollenc, commandeur de Montfrein, à Paris. Le dit commandeur a été nommé par grâce prieurale à la commandrie de Comps, elle lui est disputée et pour raison de ce, cette commanderie est en litige.
Sources : Bulletin de la Société des amis du vieil Arles BNF


Comps-sur-Artuby   (83)

Commanderie de Comps-sur-Artuby
Département: Var, Arrondissement: Draguignan, Canton: Comps-sur-Artuby — 83


Commanderie de Comps-sur-Artuby
Commanderie de Comps-sur-Artuby


On ne sait pas exactement comment la chapelle Saint André dite des Templiers fut construite à Comps-sur-Artuby et surtout pourquoi. Si l’on se réfère aux historiens, les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem auraient eut une commanderie à Comps-sur-Artuby. Les textes de Damien Carraz, sont les seuls à ce jour que j’ai trouvé, et d’après ce que je lis, la coseigneurie de Comps-sur-Artuby aurait été attribuée à l’Ordre de Malte.

Et en octobre 1188, c’est B. de Seron, commandeur du Ruou, qui escorte Alphonse Ier lors de son expédition contre Boniface de Castellane. Afin d’obtenir la soumission du sire, le roi avait dû s’emparer de ses seigneuries.

Or, à l’occasion de l’expédition contre le castrum de Comps, l’Hôpital a pu contribuer à l’érection d’une fortification servant d’appui au siège du château des Castellane.

Il est plausible en effet que l’attribution de la coseigneurie de Comps à l’Ordre de l’Hôpital, malheureusement mal documentée, intervint dans ce contexte précis et fut le résultat d’un bienfait princier.
C’est précisément en 1189 qu’apparaît la première mention de la coseigneurie de l’ordre de l’Hôpital, alors que l’autre part du « dominium » est restituée au sire rebelle — sources: J.-C. Poteur, « Les ordres militaires », p. 13 et 19. Sur le développement de la commanderie de Comps liée au lignage éponyme, Th. Pécout, Une société rurale, p. 615-621.

Quelques années plus tard, peut-être est-ce encore en guise de remerciement pour l’aide apportée, cette fois-ci par le Temple, qu’Alphonse II confirma au maître provincial Pons de Rigaud, en présence du maître en Provence et des commandeurs de Huesca et du Ruou, toutes les acquisitions de l’ordre dans son comté provençal.
Sources: Damien Carraz, L’ordre du Temple dans la Basse vallée du Rhone (1124-1312) — Presses Universitaires de Lyon — 2005

Comps-sur-Artuby
Département: Var, Arrondissement et Canton: Draguignan - 83
L’église de ce lieu est petite, mais des mieux bâties du diocèse, en pierres de taille, avec un beau clocher garni de trois bonnes cloches, consacrée sous le titre de Saint-André, dont la dédicace y est célébrée le 29 novembre.

Le vicaire a une moitié de la dîme, et le théologal de Fréjus a présentement pour toujours l’autre moitié pour prébende ; mais avant que de faire le partage, le vicaire et le prébendier prélèvent quinze charges et six panaux de bled pour la mense du chapitre de Fréjus et six charges pour le prévôt.

Cette paroisse est à l’extrémité du diocèse, bornée au couchant par le diocèse de Riez, et au nord par celui de Senez. Outre le vicaire, elle est encore desservie par deux secondaires, et contient huit cens communiants dispersez en hameaux, tels que Jabron, Sainte Baillon, Sauvecane, qui ont tous des chapelles pour leur commodité. L’air y est très-froid. Son terroir, qui n’est pas d’une bonne qualité, produit peu étant d’ailleurs mal cultivé par le défaut des paysans. C’est un passage pour tout ce qui descend de Savoye en Provence. Il est de la viguerie et du siège de Draguignan.
Il reste a Comps des vestiges d’une maison des Templiers, qui avaient juridiction sur plusieurs terres et sur une partie des habitants, et cette seigneurie était un membre de la commanderie de Rua ou Ruou, comme il paraît par le procès-verbal des droits des Templiers en Provence, du 6 janvier 1309, qui est aux archives des comptes, à Aix : In commendaria dumus de Rua loca aliqua exeistebunt, quæ Templarii in jurisdictione et vassalis tenebant, videlicet partem castri de Comis, cum certo numero hominum, etc.

L’ordre de Malte ayant hérité des biens que ces chevaliers Templiers possédaient à Comps, et acheté en divers temps les fonds et droits que différents coseigneurs y avaient, est devenu le seul seigneur juridictionnel et direct de ce lieu, et en a composé une commanderie, dont Comps est le chef-membre. Il y a un vieux château, près de l’église paroissiale, à la tête du village, destiné au logement du commandeur.

Comps était autrefois le séjour de plusieurs nobles familles, dont l’une, qui portait le nom de ce lieu, a donné deux grands-maîtres à l’ordre de Malte ou de Saint-Jean de Jérusalem : F. Arnaud de Comps, IVe grand-maître, qui fut élu absent en 1163, et gouverna cet ordre militaire avec beaucoup de prudence et de valeur ; le second est F. Bertrand de Comps, XVIIe grand-maître, élu en 1244, qui finit ses jours en 1248, à Ptolémaïs, couvert de blessures, qu’il avait reçues dans une bataille contre les Turcomans.

La famille de Comps donna ou vendit à l’ordre de Saint-Jean ce qu’elle avait encore dans cette paroisse, et se retira dans une de ses terres, en Dauphiné. Il en reste des preuves entre les mains du sieur vicaire de Comps.
Sources : Description historique du diocèse de Fréjus, manuscrits de Girardin et d’Antelmy ; publiés par Disdier, J.-B. (Abbé) ; Girardin, Jacques-Félix ; Antelmy, Joseph. Draguignan 1872. BNF

Comps-sur-Artuby
Cité au XIe siècle: « in Cumbis »
Commanderie des Hospitaliers au XIIIe siècle.
Charles de Duras assiégea Comps et s’en empara; la population dut s’enfuir et créa de nombreux hameaux.
La seigneurie fut partagée avec les Pontevès à la suite d’une donation faite par la reine Jeanne. Patrie des grands maîtres de Malte, Arnaud (1163) et Bertrand (1244) et du père Pellas, auteur en 1723 du premier dictionnaire de langue provençale.
Jadis, lieu de passage et marché important; aujourd’hui, activité exclusivement pastorale, forestière et touristique (zone de développement touristique du Haut-Var).
Bibliothèque Nationale, monuments Historiques

Comps-sur-Artuby
Département: Var, Arrondissement et Canton: Draguignan, Commune: Comps-sur-Artuby - 83
Il reste à Comps des vestiges d’une maison des Templiers, qui avaient juridiction sur plusieurs terres et sur une partie des habitants, et cette seigneurie était un membre de la commanderie de Ruou, comme il paraît par le procès-verbal des droits des Templiers en Provence, du 6 janvier 1309, qui est aux archives des comptes, à Aix : In comnmendaria dumus de Rua loca aliqua existebunt, guae Templarii in jurisdictione et vassalis tenebant, videlicet partem castri de Comis, cum verto numéro hominum, etc.

L’ordre de Malte ayant hérité des biens que ces chevaliers possédaient à Comps, et acheté en divers temps les fonds et droits que différents coseigneurs y avaient, est devenu le seul seigneur juridictionnel et direct de ce lieu, et en a composé une commanderie, dont Comps est le chef. Il y a un vieux château, près de l’église paroissiale, à la tête du village, destiné au logement du commandeur.

Au début du XVIe siècle, les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem devinrent seuls seigneurs de Comps en acquérant la part de seigneurie qui avait été inféodée en août 1381 en faveur de Fulco de Pontevès, et qui dépendait précédemment du comté de Provence.
Sources : M. Achard, Description Historique, Géographique et Topographique de la Provence, P.J. Calmen, imprimeur du roi, 1787, Aix-en Provence.
Voir les images des chapelles : Comps
Comps Arnaud (de), grand maître de Malte
Comps Bertrand (de), grand maître de Malte

Les Templiers de la maison de Ruou y possédaient une importante commanderie qui devint après l’abolition de l’Ordre en 1312, chef-lieu d’une commanderie des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, jouissant de très importants revenus.
Sources : Girardin, Jacques-Félix, Antelmy, Joseph. Description historique du diocèse de Fréjus. BNF

Chapelle Saint-André à Comps-sur-Artuby
C’est une chapelle dit-on, construite par les Templiers peut-être par Rostan de Comps ?


Commanderie de Comps-sur-Artubie
Commanderie de Comps-sur-Artubie


chapelle Saint-André dite des Templiers romane XIIe siècle: abside en cul-de-four, nef à 2 travées d’ogives sans collatéraux.
Fièrement plantée sur un rocher, la chapelle Saint-André veille sur le village. C’est le seul vestige d’une importante seigneurie que possédèrent les Templiers.
La chapelle fortifiée et classée de Saint André fut édifiée par les Templiers dont le village fut longtemps un des fiefs.
Sources: image http://www.paca.culture.gouv.fr/banqueImages/imago/ Paca Culture


Condat-sur-Vézère   (24)

Commanderie de Condat-sur-Vézère
Département Dordogne, Arrondissement Sarlat-la-Canéda, Canton Terrasson-Lavilledieu — 24


Commanderie de Condat-sur-Vézère
Commanderie de Condat-sur-Vézère


Transportons-nous maintenant dans cette charmante partie du Périgord, où la Vézère promène ses eaux limpides au milieu de coteaux verdoyants et de gracieux villages. Non loin de l'antique abbaye de Terrasson, nous trouvons groupés, aux pieds d'une colline, le petit bourg de Condat. En vain chercherions-nous parmi ses maisons coquettes et neuves, quelque reste d'antiquité légué par le Moyen-âge. Et pourtant cette localité, qui semble dater d'hier, était le chef-lieu d'une des principales Commanderies de l'Ordre de Saint-Jean, qui y possédait une demeure féodale. Malheureusement les archives de la Commanderie, riches en documents de toute sorte, à partir du XIVe siècle, sont presque muettes sur les époques antérieures, par suite sans doute de désastres survenus dans cette période. De sorte que nous ignorons complètement et le nom du donateur et la date de la fondation et nous sommes obligés de passer sous silence l'histoire de cet établissement pendant les XIIe et XIIIe siècles.


Commanderie de Condat — Image Bnf
Commanderie de Condat-sur-Vézère


En l'année 1307, le Grand-Prieur de Saint-Gilles, Dragonet de Montdragon, dans le cours d'une de ses tournées d'inspection, était arrivé au château de Condat, lorsque se présentèrent devant lui les habitants de ce bourg, implorant sa miséricordieuse intervention, le suppliant de mettre un terme à plusieurs abus et à certaines exactions dont ils accusaient le Précepteur Raymond de Lavalette. Après avoir écouté avec bienveillance ces réclamations et ordonné une sérieuse enquête sur les faits en question, le Grand-Prieur réunit, avant son départ, les habitants dans l'église de Condat pour leur octroyer une charte de coutumes, destinée à faire droit à leurs plaintes.

Le Précepteur, en sa qualité de seigneur spirituel, sera obligé de faire célébrer les offices dans l'église de Condat avec toute la pompe requise, d'entretenir le luminaire usité, savoir cinq cierges sur le maître-autel et un sur ceux de saint Biaise et de sainte Catherine. La charte accorde les droits d'usage et de dépaissance dans les bois de la Commanderie, contient les règlements du four et du moulin et fixe les redevances à payer. Le Précepteur ne devra requérir les bêtes de travail de ses vassaux qu'en cas d'absolue nécessité; il se chargera de leur nourriture pendant ce temps, etc. Après avoir apposé le sceau de ses armes au bas de cette charte, le Grand-Prieur en fit la remise solennelle aux vassaux de l'Hôpital, le samedi après la fête de saint Biaise 1307 (9 février 1308).


Chapelle de la commanderie de Condat
Chapelle de la commanderie de Condat — Sources: Jack Bocar


Comme cette charte vient de nous le montrer, le Commandeur de Condat, réunissait à la seigneurie spirituelle la moyenne et basse juridiction de cette localité. La haute justice en appartenait à la noble et illustre famille des seigneurs de Pons, famille qui avait dû, selon toute apparence, participer au premier établissement des Hospitaliers à Condat. Désirant témoigner à l'Ordre de Saint-Jean sa sympathie et sa profonde reconnaissance pour les prières que les Religieux faisaient continuellement à l'intention des membres de sa race, l'illustre et puissant seigneur Réginald (VI), vicomte de Carlat et en partie de Turenne, donna à Arnaud de Rivière, chevalier de l'hôpital et Commandeur de Condat, le droit de haute justice dans cette ville et son territoire. Le noble bienfaiteur de l'Ordre se réservait seulement, outre l'hommage dû par le Commandeur, la redevance de vingt livres, de la monnaie du pays, que les habitants devaient payer, à lui ou à ses descendants, « quand ils seraient armés chevaliers ou qu'ils passeraient les mers; » le Précepteur s'engageait en outre à construire une chapelle dans l'église de Condat, à y faire peindre les armoiries du seigneur vicomte, et enfin à organiser un service de messes, qui y seront célébrées à l'avenir par les prêtres de l'Ordre pour lui et les membres de sa famille. Ceci se passait à Sarlat, le 1er mars 1376, en présence des chevaliers Bernard de Ferrières, Arnaud de Castanet, Guillaume de Saint-Riquier, etc. Par suite de cette libéralité due à l'illustre personnage, qui venait de se couvrir de gloire en chassant les Anglais du pays, les chevaliers de Saint-Jean se trouvèrent seuls seigneurs spirituels et temporels, hauts, moyens et bas justiciers, fonciers et directs du lieu de Condat. Dans une enquête sur leur haute juridiction faite vers la fin du XVe siècle, on lit la description des différentes constructions élevées par les Hospitaliers pour l'exercice de la justice; nous y voyons qu'ils possédaient, « dans la ville de Condat, un pilori et un collier pour l'exposition des condamnés; et sur le sommet de la montagne, des fourches patibulaires, pour y suspendre les criminels, et les autres instruments nécessaires pour exécuter les divers arrêts de la justice; ces fourches patibulaires, érigées de tout temps en ce lieu, se composaient de 4 piliers, formant entre eux quatre ouvertures, dans chacune desquelles était plantée une fourche en bois. L'importance de cette dernière construction indiquait, comme nous l'apprend M. Viollet-le-Duc, la puissance féodale du seigneur haut justicier, « Les gentilshommes avaient droit pour leurs fourches patibulaires à 2 piliers; les châtelains, à 3; les barons, à 4; les comtes, à 6; les ducs, à 8; le Roi seul pouvant en mettre autant qu'il le jugerait convenable, (Dictionnaire d'architecture). » On voit d'après cela que dans la hiérarchie féodale, les Commandeurs de Condat avaient rang de baron, dignité qui devait être augmentée au commencement du XVIIIe siècle par l'érection de la Commanderie en comté.

C'étaient du reste de puissants seigneurs que ces chevaliers dont l'autorité s'étendait ainsi sur un grand nombre de localités disséminées dans tout le Périgord. La suppression de l'Ordre du Temple avait adjoint de nombreuses et importantes possessions à celles qui formaient leur domaine primitif et aux membres de La Caneda, de Fontanilles etc., étaient venus s'ajouter les anciens Temples de Sarjac, de Saint-Nexans, d'Andrivaux, etc., et les hôpitaux de Montguiard, de Bonnefars, de Combarenches.


Chapelle de la commanderie de Condat
Chapelle de la commanderie de Condat — Sources: Jack Bocar


En l'année 1487, mourait dans le château de la Capelle-Livron, l'un des plus puissants chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean, Messire Guyot de Montarnal, qui avaient réuni à la commanderie de Bordeaux celles de Roquebrune et de Condat. Dès que là nouvelle de sa mort se fut répandue, le sénéchal de Périgord, pour mettre ce riche héritage à l'abri de convoitises criminelles, s'empressa de la placer sous le séquestre royal. Mais une telle démarche était contraire aux prérogatives de l'Ordre et le Receveur général du Grand-Prieuré de Toulouse, Oddet de las Graulas, vint réclamer; il obtint en effet la remise des dépouilles du défunt. Les chevaliers toutefois n'eurent pas lieu de se féliciter d'avoir réussi dans leurs premières démarches; les inconvénients que la sauvegarde royale eut pu prévenir se produisirent de toutes parts. Le corps du commandeur de Condat venait à peine d'être déposé dans son tombeau, que son frère, Jean de Montarnal, religieux de l'Ordre de Saint-Augustin, Prieur de Rudelle, en dépit des règles qui attribuaient à l'Ordre toutes les dépouilles de ses chevaliers, s'empara dans la chambre mortuaire, « de certains anneaux garnis de rubis et autres pierreries, valans mil escus. » Encouragée par cet exemple, une bande de voleurs s'abattit sur cette riche proie. Le chef de cette association, J. Escaffre, « desroba plusieurs d'iceulx biens à la dicte capelle, valans deux mile escus en or content, chaînes pierreries et autres choses. Il prit plusieurs lettres et escritures fort nécessaires, appartenant à la dicte religion et, qui plus est, trouva moyen d'avoir les clefs de la maison du Temple de Bourdeaux; illec se transporta et trouva moyen de ouvrir certain tronc, qui est en l'esglise de la commanderie et autres avec lui ses complices et y prinsta grant quantité de biens, en or et argent content autres et choses valans dix ou douze mile escus. »


Chapelle de la commanderie de Condat
Chapelle de la commanderie de Condat — Sources: Jack Bocar


Craignant de se voir découvert l'auteur de ces entreprises criminelles fit transporter son butin à Figeac, « dans l'hostel de Guillaume Sobressit » homme considérable de la ville, jouissant d'une grande popularité et qui parait avoir été l'instigateur de cette affaire. A la nouvelle de tous ces méfaits, messire Guy de Blanchefort, conseiller et chambellan du Roi, Grand-Prieur d'Auvergne, Procureur Général de l'Ordre en France, s'émut et porta ses plaintes en la chancellerie du Parlement de Bordeaux. Immédiatement est expédié l'ordre d'informer contre G. Sobressit. Mais les officiers de justice se refusent à procéder contre le coupable, prétendant « qu'il estoit grantamy parent ou affin d'Antoine de Murât, lieutenant du sénéchal au siège de Figeac. »

Nouvelles lettres ordonnant au juge de Montauban de poursuivre l'affaire. Ce dernier fit en effet appréhender G. Sobressit au lieu de Saint-Antoine de Marcelles et donna l'ordre de le diriger sous bonne escorte vers Montauban. Cependant son commissaire, accompagné de Bernard de Gros et de Bernard de Montlezun, chevaliers de l'Ordre de Saint-Jean, après avoir déposé l'accusé dans les prisons de Drulhe qui se trouvaient sur son passage, se rendit à Figeac pour procéder à son enquête. Mais dans cette ville les attendait une longue suite d'aventures extraordinaires. Ecoutons le récit qu'en font les lettres patentes adressées par le Roi à son sénéchal de Quercy et datés de Saint-Leu-les-Angers, le 23e jour de juin 1488:

« Et incontinent qu'ils furent arrivés audict lieu survint en leur logis, ung nommé G. Darias, soy-disant sergent, lequel arresta lesdicts commandeurs et tous leurs gens, biens et chevaulx, de part le viguier du dict Figeac. Auquel arrest, les commandeurs se opposèrent et demandèrent coppie du mandement par vertu duquel on les arrestoit, mais ledict sergent fist response que il n'en avoit aulcun et que ce estoit par le commandement du viguier du dict lieu. Quoy voyant, ledict commissaire qui estoit venu illec pour mettre à exécution nos dictes lettres et que ce que le sergent faisoit n'estoit que ung abuz, il arresta ledict sergent jusqu'à-ce qu'il sauroit si ledict viguier le advoueroit. Après lequel exploit, survint incontinent illec ung nommé Pierre de Comba, soy-disant syndic et consul de la ville de Figeac et ung nommé de Calmo, soy-disant procureur de G. Sobressit, avec cinq ou six autres. Lequel consul, tout furieux, et par grant arrogance dist audict commissaire qu'il avoit abusé d'avoir ainsi arresté ledict sergent et aussy luy dist qu'il avoit prins et arresté G. Sobressit, ce qui estoit contre les privilèges de la ville, car aux consuls en appartenoit et qu'il vouloit savoir où il l'avoit mené, en jurant le sang de Nostre-Seigneur que, avant que il partit de la ville il le rendroit, en cousteroit mille livres à la ville. Et lors ledict commissaire, voyant la fureur dudict consul, lui respondist que ils estoient bons et saiges et se garderoient de mesprendre et néantmoings, afin qu'il n'en prétendist cause d'ignorance il lui monstra nos lettres de commissions. Lesquelles vues par icelluy consul, il respondist ben malicieusement qu'il savoit bien ce que ce estoit que de commissions, et en ce faisant, survint illec ung autre nommé Aymeric Badit, soit disant nostre sergent lequel, par mandement dudict viguier, comme il disoit, arresta ledict commissaire et ses gens, chevaulx, pareilhement lesdicts Commandeurs. Et non contents de ce, ledict consul et autres consuls et habitants dudict Figeac firent grant assemblée de gens et les mirent aux portes pour empescher que icelluy commissaire et ceulx de sa compagnie ne partissent d'illec et leur furent les portes fermées; et aussy environ l'ostellerie, où estoit logé ledict commissaire, furent mis gens pour garder lui et lesdicts Commandeurs, comme se fussent crimineulx, en manière que ils furent arrestés certains jours, pendant lesquels leur furent faicts et dicts plusieurs opprobres et injures; mesmement Maistre P. Plegavant, aussy consul de la ville et soy-disant nostre procureur, adverty que ledict G. Sobressit estoit par auctorité de nos dictes lettres détenu prisonnier, il fist ung merveilleux et grant bruit et tumulte en icelle ville, en regnyant le nom et en jurant les plaies de Nostre-Seigneur, disoit que jamais ledict commissaire ni lesdicts chevaliers ne yssiroient de la ville que ils ne eussent rendu ledict prisonnier, là soit ce que il ne eust esté prins en ladicte ville et que ce seroit bien faict que on les mit tous en pièces ou que on les mist dans un mortier et que on les pillast comme saulce, et plusieurs autres paroles déshonnêtes et malsonnans contre l'auctorité de nous et de justice; mesmement feignant vouloir mettre le feu audict logeiz, en disant que ils avoient bien chastié aultres commissaires. Pour crainte desquelles choses et menasses, iceulx commissaires et Commandeurs ne eussent osé partir de leur logeiz sans très grant dangier de leurs personnes, et tellement fut en ce précédé par lesdicts consuls et aultres habitants de ladicte ville que ledict commissaire, pour le grant force et violence et oultraige que on luy foisoit, et pour esviter le grant dangier de sa personne et de ceulx de sa compagnie et à plus grant scandalle fust constrainct d'envoyer quérir ledict prisonnier et le faire admener audict Figeac, ce qui fut faict. Et icelluy Sobressit, illec arrivé, accompaigné de cens ou six vingt hommes qui se mirent avec lui, vint devers ledict commissaire et parla à luy bien arrogamment, et lui et aultres dirent plusieurs atroces injures contre ledict commissaire et lesdits Commandeurs; en appelant iceulx Commandeurs traistres, manans et que ils n'estoient pas chevaliers, mais villains et fils de villains, et plusieurs aultres graves et énormes injures et détestables. Et certains jours après ces choses ainsi faictes, fust dict audict commissaire et aux dicts Commandeurs que jamais ils ne partiroient de ladicte ville, sinon qu'ils voulsissent donner nos dictes lettres de commission. Laquelle chose conviet faire audict commissaire par force et violence, aultrement ne fust eschappé. Au moyen desquelles rébellions et désobéissances et aultres qui sont de très maulvaise conséquence, nos dictes lettres sont demeurées et demeurent inexécutées et ont esté les dictes choses faictes en grant esclandre, lésion et mespris de justice... »


Chapelle de la commanderie de Condat
Chapelle de la commanderie de Condat — Sources: Jack Bocar


L'autorité royale, ainsi méconnue et outragée, exigeait une répression solennelle et exemplaire pour cette ville en insurrection. Aussi le Roi, « ne voulant pas telles forces et violences contre luy et sa justice avoir lieu ni tolérer, mais telle et si griefve pugnicion estre faictes des délinquants que ce soit exemple à tous aultres », ordonne d'appréhender au corps G. Sobressit, en quelque lieu que l'on puisse le trouver « hors le lieu saint, » pour le ramener dans sa prison et de se saisir également des consuls et autres complices, ainsi que des voleurs des dépouilles du Commandeur Guy de Montarnal.

En dehors de ces embarras momentanés, ici comme ailleurs, les commandeurs furent souvent obligés d'entrer en luttes avec leurs voisins pour la défense de leurs droits. Nous voyons s'élever tout d'abord une discussion entre le Précepteur Bertrand de Pierre, chevalier de Saint-Jean, et l'abbé de Terrasson au sujet de leurs droits respectifs sur la forêt de Condat; la sentence arbitrale de 1291 vient y mettre un terme. Une question de limites troubla aussi la paix dans le XVe siècle entre le commandeur Jean de Léoncel et Hélie de Bonnac, abbé de Saint-Amans; elle fut tranchée par la fixation définitive des bornes séparant le territoire de Condat et ceux de Couly et de Saint-Amans (1490). Mais c'est surtout avec les évêques de Sarlat que la lutte fut longue et sans cesse renaissante; d'après les bulles des Papes, et les privilèges concédés par les rois de France, les biens de l'Ordre de Saint-Jean étaient exempts des cotisations ordinaires. Ce privilège, les évêques de Sarlat ne consentirent pas sans difficulté à l'admettre. Il fallut qu'à bien des reprises les chevaliers de Saint-Jean obtinssent du Roi de France la confirmation de cette exemption (1512, 1535, 1544, 1550, 1554).


Chapelle de la commanderie de Condat
Chapelle de la commanderie de Condat — Sources: Jack Bocar


Pendant les guerres de religion, le Périgord faisait partie des seigneuries du sire d'Albret; ses principales places, Turenne, Balthezar, Neuvie, Beynac, Bergerac, Sainte-Foy la Grande, Castillon, étant occupées par des garnisons huguenotes, semblaient envelopper la commanderie et ses dépendances dans un immense cercle de fer; il n'est pas surprenant qu'elle ait été dévastée à plusieurs reprises et que son commandeur ait pu exposer dans la requête de 1588 que dans les deux années précédentes toutes ses récoltes avaient été détruites complètement et prouver ces désastres par le témoignage de plusieurs habitants considérables du pays. Les procès-verbaux des visites de la commanderie viennent à leur tour nous parler des désastres de cette période, en répétant pour un grand nombre de ses églises ou chapelles cette indication dont la monotonie ne manque pas d'éloquence, « démolie jadis par les Religionnaires. »

Les Ordres de l'Hôpital et du Temple ne sont pas les seuls que la Terre-Sainte ait vu fonder dans un but presque identique, pendant la période des croisades.

Plusieurs rejetons prirent naissance à leur ombre; mais, après avoir rendu quelques services dans le principe, ils finirent par végéter et se fondre dans les deux premiers. Citons l'Ordre des chevaliers de Saint-Lazare et du Montcarmel, réuni bientôt à celui de Saint-Jean et que, dans le XVIe siècle, plusieurs papes avaient tenté inutilement de rétablir: il paraissait condamné à un oubli éternel, lorsque des circonstances fortuites vinrent lui rendre une existence passagère. Louis XIV, tout en témoignant une grande sympathie pour les chevaliers de Saint-Jean ne devait pas voir sans un certain déplaisir la puissance du Grand-Maître s'exercer, en dehors de la sienne, sur une partie de son royaume et sur l'élite de sa noblesse; quoique l'influence française fut en général prépondérante dans les conseils de Malte, elle était quelquefois contrebalancée par celle des nations rivales; état de choses qui pouvait créer des difficultés à la politique royale et devait dans tous les cas lui donner de l'ombrage. Ce furent sans doute ces considérations qui inspirèrent au grand Roi l'idée de reconstituer, pour la noblesse française exclusivement, l'Ordre de Saint-Lazare et de Montcarmel; il devait, dans sa pensée, se substituer, dans le royaume, à celui de Malte. Afin de lui donner une vie qu'il croyait durable, il fut obligé de lui créer des ressources, par un édit de 1672, et de lui concéder un certain nombre de possessions en France. Sur cette liste figurait, sans doute par erreur, la commanderie de Condat. Mais, quand les chevaliers du Montcarmel vinrent pour en prendre possession, ils se trouvèrent en présence du Commandeur, Aymé de Calvisson qui refusa énergiquement l'abandon de ses droits et exhiba les titres de ses archives. Malgré la protection de Louis XIV et du marquis de Louvois, leur Grand-Maître, les nouveaux chevaliers furent contraints de se désister de leurs prétentions (1677).

De Condat, l'autorité du Commandeur s'étendait sur tout le Périgord, où étaient disséminées les localités relevant de sa seigneurie: Sarjac, La Caneda, Fontanilles, Traullac, Naussanès, Falgueyres, Cours, Saint-Aubin, Montguiard, le Fraisse, Bonnefare, Saint-Avit, Bonneville, Puylautier, la Salvetat-Grasset, Douville, Andrivaux, et ses annexes Chantegeline, Dourles et Escoubeys, Combarenche, le Temple des Essards, Soulet, Mortemart, Château-Missier, Pontarnaud, Puymartin, Jumillac, Excideuil, la Roche Saint-Paul, le Temple-de-l'Eau et le Temple-le-Sec.

Le revenu de la Commanderie s'élevait en 1752 à 20, 635 livres, et ses charges à 5, 218 livres.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883


Condom (Petit et Grand)   (11)

Département: Aude, Arrondissement et Cantons: Narbonne - 11


Domus Hospitalis Condom
Domus Hospitalis Condom


Le tènement de Condom, voisin de celui de La Trausse relevait aussi de la directe du Commandeur, qui y percevait en 1367 « une oublie de 20 sols » sur une terre inféodée à Guillaume Porton (3).
« Au terroir de Belbèze (alias Belvèze) en la cité de Narbonne » le Commandeur percevait un droit de lods, comme l'indique l'acte de vente Sauzon Sarda (1628) (4).
Au terroir dit la Lego (5), le Commandeur baillait en 1409 un champ de trois mojades, sous la censive de 12 sols tournois payables à la Saint-Michel (6).
3. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, IV. 4.
4. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, V. 15.
5. La lieue ; les archives communales (BB. 9. folio 180) mentionnent le pont de Miega-Lega (demi-lieue) sur le chemin de Narbonne à Béziers.
— Loco dicto Lega, lieudit à la Légu (1409).
6. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, III. 6.


Si nous approchons de Narbonne, nous trouverons, entre la rivière et les terroirs dont nous venons de parler, ce qui fut, au N. E. de la ville et en allant de l'Ouest à l'Est, Brolium (Bruel ou le Breil) Celata ou la Salade, le mont judaïc ; enfin, dans l'intérieur de Narbonne, le faubourg de Coiran.
Dans ces divers lieux, le Commandeur de Narbonne posséda quelques propriétés et perçut quelques droits.

Le Brolium, quartier rural au couchant de la ville et sur la paroisse de Saint-Félix de Narbonne, fut donné en partie (1247) par l'archevêque Guillaume de Broa aux clarisses pour y construire un monastère et un cimetière (1).
Mais déjà en 1217, Bérenger et Raymond de Roquecourve avaient donné au Commandeur de Narbonne « les honneurs et processions jouyes par Dulcie Marie et Pèlerine au mas de Brol » (2).
1. Gallia Christiana, VI, col. 222.
2. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 33.


« Confrontant du Midi l'honneur de Saint-Félix de Narbonne, local dit al furat, le Commandeur, en 1414, baillait en emphytéose une pièce de terre herme sous l'oubli des quatre sols tournois » (3).
3. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, III. 17.

Passant au Nord de Narbonne, nous rencontrons le « clos judaïc, terroir de Saint-Georges » ; là encore, le Commandeur avait acquis (1195) de Clarimonde quelques biens (4). Mais ils durent être aliénés de bonne heure, car il n'en est plus fait mention.
4. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 12.

Louis VII, renouvelant en 1165 les privilèges de l'église de Narbonne, énumère les « moulins qui sont depuis la porte de Corian (alias Coiran), jusqu'à la Célade et au milieu de la rivière d'Aude, et (à l'Est) jusqu'au lavoir de « Corian avec le mont judaïque » (1)

1. Gallia Christiana VI. Narbonne LI, col 44.
Ce même roi de France se montra dévoué à l'Ordre ; c'est ainsi qu'il avait exempté (1158) les frères hospitaliers de tous droits pour les transports qu'ils foraient par eau.
— Archives Nationales, M 15, n° 5.


Or dans ce terroir et dans ce faubourg, les frères de l'hôpital de Saint Jean de Jérusalem s'étaient installés de bonne heure. En 1181, ils achetèrent à Pons Riquelis « un mas, situé hors de Coiran, à présent s'appelle la Salade, près du Courtal dit de Raymond Margailhou, pour deux cents sols malgoires » (2).
2. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I, 8.

En 1203, nouvelle acquisition à Esclarmonde d'« une terre et court avec ses paroits (3) et clauzeures (clôtures-enclos) hors la Coirane... pour le prix de 220 sols malgoires » (4).
3. Parets, mot languedocien, dérivé de paries, tis mur.
4. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 14.


Trois ans plus tard, Pierre Martin « se fit recevoir frère à l'hôpital Saint-Jean de Narbonne et donna le mas local « dit à Coiran près l'Ollarie, ensemble tous ses autres biens » (5).
5. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 17 et 30.
— Ollarie, Ollaria, fabrique de pots, poterie. Roques, dans son Inventaire des titres et documents de l'archevêché écrit les Holières, T. I, folio 544.


On devine que les frères hospitaliers avaient formé le projet d'établir leur principale résidence dans le faubourg de Coiran. Nous avons vu qu'ils y avaient une chapelle au moins en 1208 ; nous les voyons aujourd'hui acheter à gros deniers les propriétés à vendre ; les donations elles-mêmes semblent concourir vers le même but.
En 1209, l'archevêque de Narbonne, Bérenger, s'intéressa à ce projet ; il donna à l'hôpital la moitié de trois jardins et deux champs qui dépendaient de sa directe, à la Salade.

La même année, le Commandeur acheta de Pierre Izarn « le quart d'un honneur et jardin que ledit Izarn avait sur le restant des processions du Commandeur, situées à la Salade près l'église Saint-Félix, au terroir de Narbonne » (1).
1. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean. 1. 23 et 24.

« En 1223. Rainald, commandeur de Narbonne, reçoit, en présence des frères de sa maison, donation de deux cent sols melgoriens (2), pour réparer, avec plus grande somme, le mas de Coiran... »
2. Le sol malgoire ou melgoriens valait un quarante huitième du marc d'argent fin ; le sol parisis valait un quart de plus que le sol tournois.

En retour, les donataires Guillaume Fag et Fidas, son épouse, sont reçus pour « hommes propres de l'hôpital Saint-Jean de Narbonne » avec l'usage d'une « maison, qui s'appelle Sala (Salée, Salata, Celata) au-dessus de notre demeure de Coiran » (3).
3. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, II, 7.
— Histoire de Languedoc VIII, paragraphe 223.


Coiran
— Ancien faubourg de Narbonne, au S-O de la ville, dépendait de la paroisse de Saint-Félix
— Coyran, 1078-1500 (Archives de l'Aude, H 211, folio 27)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.

Désormais les droits du Commandeur sont acquis, et dès 1225 jusqu'en 1619, les actes de lauzimes, les baux à cens, les reconnaissances établissent les redevances des emphytéotes et des tenanciers (4). Une fois seulement, en 1610, le Chapitre de Saint-Just éleva des prétentions aux droits de directe sur quelques jardins du quartier de la Salade ; mais l'exhibition des litres du Commandeur arrêta les prétentions du Chapitre (5).
4. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, III. 7 et 10 ; IV. 13 ; V. 3. 4. 11 et 17.
5. Archives, Favatier, Escalier, notaire à Narbonne, 30' liasse ; Senty, 2e liasse.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Confolens   (16)

Domus Hospitalis de Confolens
Département: Charente, Arrondissement et Canton: Confolens — 16


Domus Hospitalis de Confolens
Domus Hospitalis de Confolens


L'établissement hospitalier, le plus actif de la région, fonctionnait à Confolens, dans la paroisse Saint-Michel. Il avait été fondé par les Hospitaliers du Saint-Esprit qui en assuraient la direction. « L'ordre du Saint-Esprit avait été créé au XIIe siècle par Guy, petit-fils du comte de Montpellier. Sa fondation fut confirmée en 1198, par le pape Innocent III. La règle pratiquée par ces Hospitaliers était celle de saint Augustin. »

Il est bien curieux de découvrir, à l'extrémité de la ville, au lieu dit la Commanderie, sur le coteau qui la domine, l'ancienne chapelle de la communauté, utilisée de nos jours par les Ponts et Chaussées comme magasin. (Cette chapelle se trouve sur la route de Saulgond).


Hôpital de Confolens
Confolens — Image Jacques Filhol


Reconstruite au XIVe siècle, la nef est longue de deux travées voûtées d'ogives. Dans la première travée, les nervures retombent en pénétration dans les colonnes, dans la suivante et le choeur, fermé par une cloison, elles s'appuient sur des culs-de-lampes. Des personnages ornent ceux du sanctuaire. Sur l'une des clefs de voûte, on distingue une croix de l'ordre du Saint-Esprit, et parmi les dalles qui recouvrent le sol, apparaissent des pierres tombales sous lesquelles furent inhumés des gouverneurs. (Une inscription relevée sur l'une d'elles le confirme).

Le portail est une réplique de celui de Saint-Maxime, l'église paroissiale de Confolens. Les trois rouleaux présentent les mêmes moulures toriques; reçues par des chapiteaux sur colonnettes, elles se continuent délicatement le long des piédroits. Les crochets des chapiteaux sont identiques et un fenestrage semblable se voit à une chapelle accolée au nord de l'édifice. Une simple ouverture disposée sur le portail ajoure la façade, et une niche trilobée apparaît à droite de l'entrée de la chapelle.
Les Templiers en Charente les Commanderies et leurs Chapelles — Charles Daras — S.A.H.C.


Corbeil-Essonnes   (91)

Commanderie de Saint-Jean-en-L'île-lez-Corbeil
Département: Essonne, Arrondissement: évry, Canton: Chef-lieu de cantons — 91


Commanderie de Saint-Jean-en-L'île-lez-Corbeil
Commanderie de Saint-Jean-en-L'île-lez-Corbeil


C'est dans la seconde moitié du XIIe siècle, que les frères de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem commencèrent à posséder quelques terres et certains droits seigneuriaux dans la ville de Corbeil et aux environs. Hugues, archevêque de Sens, dans des lettres de l'année 1176, déclare qu'un illustre personnage, du nom de Thierry Galeran, en renonçant au monde, a donné, d'après le conseil de ses amis et avec l'approbation du roi son maître, à ces mêmes frères de l'Hôpital tout ce qu'il possédait au vieux Corbeil, « apud vetus Corbolium », en droits de justice et de seigneurie, avec un clos de vignes, un pressoir, des hôtes et quelques censives.

En 1184, les Hospitaliers reçurent, à titre d'aumône, d'Alice de Bergeres, huit arpents de terre dans l'île de Corbeil, « apud Corbolium in insula », où ils ne devaient pas tarder à bâtir leur maison.
Chapelle Saint-Jean de Corbeil


Chapelle Saint-Jean de Corbeil
Chapelle Saint-Jean de Corbeil — Sources: Jack Bocar


En effet, cette maison, avec une chapelle, existait l'année suivante, comme on peut le voir d'après une charte de Maurice, évêque de Paris, de l'année 1185, relative à une donation faite par Cécile de Bruyères à l'Hôpital de Corbeil, de deux arpents de pré à Corbeil, appelés ensuite les Prés de Saint-Jean. Cette charte est datée de Corbeil, de la maison des frères de l'Hôpital, le jour de la dédicace de leur chapelle, « die dedicationis eorum capelle. »
Quelques années après, en 1188, nous voyons la reine Alix, mère de Philippe-Auguste, accorder aux Hospitaliers le droit d'avoir deux moulins à fouler draps dans l'ile de Corbeil, défendant à quiconque et s'interdisant à elle-même d'en construire d'autres pour le même usage.
Un autre moulin, appelé Courbreton (?), près Corbeil, « molendinum de Correcebretum juxta Corbolium », leur fut donné en 1192 par Milon de Savigny. Ils acquirent encore, dans les dernières années du XIIe siècle, un four banal sis à la tête du Pont-sur-Essonne, « ad caput pontis super Essonam », et des rentes foncières à Lanorville, « apud Norvillam. »

Mais ce qui donna une grande importance à la maison de l'Hôpital de Corbeil, ce fut la fondation d'un prieuré que la reine Isburge, veuve de Philippe-Auguste, y établit en 1223. Il nous reste un vidimus d'une bulle du pape Honoré, de l'année 1225, qui approuve et confirme cette fondation sur les bases convenues entre la Reine et Guerin de Montaigu, alors Grand-Maître des Hospitaliers. On voit par cette bulle que l'Ordre devait entretenir dans l'église de l'Hôpital de Corbeil, « in ecclesia Hospitalis de Corbolio », treize frères prêtres, afin de prier pour la Reine, son défunt époux et leurs prédécesseurs;
Que chaque jour, trois de ces religieux diraient trois messes de requiem, à l'intention de ces derniers;
Qu'il serait choisi parmi eux un Prieur capable d'administrer les affaires spirituelles et temporelles du couvent;
Qu'il serait accordé par la Reine, pour la nourriture et l'entretien de chaque religieux une pension annuelle de douze livres;
Que le nombre des religieux devait toujours être complet; car s'il arrivait qu'il fût au-dessous du chiffre fixé, leur pension cesserait d'être payée, etc.;

La bulle confirme en outre la réunion qu'avaient faite les Hospitaliers, de leur maison de Tigery, au nouveau prieuré, pour en accroître les revenus.

En lisant ce que l'abbé Lebeuf, Duchêne, Delabarre et autres historiens ont écrit sur le prieuré de Saint-Jean-en-l'Ile, on pourrait croire que ce fut la fondation de ce prieuré qui emmena les Hospitaliers à Corbeil. Nous avons vu par les titres ci-devant rapportés qu'ils y étaient bien avant ce temps, et que la maison et la chapelle qu'ils y possédaient, servirent à l'installation du nouveau prieur et de ses religieux.

Dès ce moment, la maison de l'Hôpital prit le nom de Prieuré de Saint-Jean-en-l'ile-lez-Corbeil, et devint un des principaux établissements de l'Ordre dans la Langue de France. Les Grands-Prieurs, qui au XIIIe siècle étaient presque tous prêtres, faisaient leur résidence habituelle dans la maison de Corbeil. Ils y tenaient leurs chapitres, comme on peut le voir dans un assez grand nombre d'actes datés de Corbeil, avec cette mention « in nostro capitulo generali. »

Mais ces jours de prospérité et de gloire pour le Prieuré de Saint-Jean, ne devaient pas toujours durer. Après avoir été mis en possession des biens des Templiers, les Hospitaliers crurent devoir transporter de Corbeil à Paris, dans la maison du Temple, le siège de leur Grand-Prieuré de France. Il n'en fallait pas davantage pour que le Prieuré de Saint-Jean vit pâlir son étoile et décroître sa renommée avec son importance, surtout au milieu des temps malheureux qu'on venait de traverser. Une grande mortalité avait régné à Corbeil et dans les environs vers le milieu du XIVe siècle. Presque tous les censitaires de l'Hôpital étaient morts. Le prieur ne recevait presque plus rien de ses revenus. A bout de ressources, il allait être obligé de congédier la plus grande partie de ses religieux. C'était la ruine de son établissement; mais heureusement elle fut conjurée par Guillaume de Mailg, alors Grand-Prieur de France, qui convoqua en 1353 un chapitre général à Corbeil. Sur sa proposition, le chapitre « considérant que par six prestres qui resteraient au Prieuré, le divin service ne pourroit estre faict, et que honte, deshonneur, vitupéré et dommage seroit à toute la religion, si ung tel lieu comme la maison et Prieuré de Corbeil, qui est le plus noble et le plus principal et honneste membre du Prieuré de France, decheoit, » le chapitre, disons-nous, décida que le Prieuré de Saint-Jean devait être maintenu dans son ancien état et qu'il lui serait adjoint la maison de Savigny-le-Temple, dont les revenus d'un recouvrement certain compenseraient les pertes qu'il avait essuyées.

En 1370, Robert de Juilly, Grand-Prieur, obtint du Grand-Maître de l'Ordre, toujours pour subvenir aux besoins du Prieuré de Saint-Jean, de lui faire appartenir le vacant des prébendes des églises de Noyon, de Saint-Quentin, de Péronne et de Roye, dont jouissait, comme nous le verrons, la commanderie d'Eterpigny. On y ajouta encore au XVe siècle d'autres revenus, et notamment les biens de l'ancienne commanderie de Melun qui avait été supprimée.

Malgré cela le Prieuré ne pouvait se soutenir, le nombre des religieux allait toujours en décroissant; il était de huit au XVIe siècle, et n'était plus que de cinq au siècle suivant. D'un autre côté beaucoup d'abus s'étaient glissés dans la maison par l'inobservation des règlements et par défaut de surveillance des Grands-Prieurs. Ceux-ci nommaient précédemment le Prieur de Corbeil et le choisissaient toujours parmi ceux qui avaient des droits à obtenir ce bénéfice. Plus tard on laissa les religieux élire entre eux leur Prieur, qui jouissait comme un véritable titulaire de tout le temporel de la commanderie. Cet abus qui dura assez longtemps fut enfin dénoncé à Malte, au conseil des chevaliers de la Langue de France, où on décida qu'a l'avenir le Prieuré de Saint-Jean-en-l'Ile serait attaché à la dignité de Trésorier général de l'Ordre. Cette décision prise en 1631 fut approuvée par le pape Pie IV en 1639. Elle rencontra toutefois quelque opposition de la part des ministres du roi, mais Louis XIV finit par lui donner son approbation dans des lettres patentes du 10 décembre 1644.

Sous les Grands-Trésoriers les affaires du Prieuré n'en marchèrent pas mieux. Presque toujours absents à cause de leurs fonctions, ils devaient confier à des mandataires le soin des intérêts qu'ils avaient à Corbeil. L'administration des chevaliers de Rocourt et de Talhouet excita en 1564 des plaintes assez graves. On reprochait à M. de Rocourt d'avoir laissé un Monsieur Juselin incorporer des terres du Prieuré dans son domaine de Chantemerle (Chantemerle, entre Essonnes et le Prieuré de Saint-Jean-en-l'ile, carte de Cassini) et à M. de Talhouet, qui avait succédé à M. de Rocourt, d'avoir toléré cette usurpation, de ne jamais visiter le Prieuré et d'y laisser tomber tout en ruine. Les chevaliers de la Langue de France ordonnèrent au Grand-Prieur de faire une enquête sur tous ces faits. Celui-ci chargea de cette mission le chevalier de Fleurigny. Pendant ce temps-là, M. de Talhouet adressa au Grand-Prieur un long mémoire où il se disculpait des choses qu'on lui reprochait. Il envoya en même temps le président de Talhouet, son neveu, pour plaider sa cause près du Chapitre qui devait s'assembler. L'affaire s'arrangea et il fut convenu que M. de Talhouet ne toucherait rien des revenus du Prieuré aussi longtemps que tout n'y fut remis en bon état et que les réparations qu'il y avait à faire aux bâtiments ne fussent entièrement soldées.

Les bâtiments qui composaient le Prieuré étaient assez considérables et renfermés dans un grand enclos. Au milieu se trouvait l'église, à gauche le cloître et les chambres des religieux, à droite la maison du Prieur, en face un très-grand bâtiment appelé le Palais, où habitait le Grand-Prieur, lorsqu'il résidait à Corbeil, et qui servait aussi alors à la réunion des chapitres.

Le procès-verbal de visite du Prieuré en 1495, nous montre l'église « sumptueusement edifflée et grande et à croisées, bien entretenue de murailles, verrieres et couverture, avecq un beau clochier couvert partie d'ardoises et de plomb à deux cloches grosses. »
Chapelle Saint-Jean de Corbeil


Chapelle Saint-Jean de Corbeil
Chapelle Saint-Jean de Corbeil — Sources: Jack Bocar


Dans une visite précédente, en 1456, on décrit ainsi son intérieur et les ornements qui s'y trouvaient: « Au meillieu du grant hostel est assis un tabernacle et ciboire dedans, ouquel repose lebegnoist corps denostre Seigneur en hostie estans en une boiste d'ivoire, avecque ça une couppe d'argent dorée et une croix dessus et ung crucifix ferré de leton pesant un marc et demi ou environ. »

« Sur ledit grand hostel, une table de bois doré belle et notable et bien ouvrée, en quoy est l'Assomption Nostre-Dame et les Apostres et sur ladite table à chascun bout une Sainte-Ymaige de nostre Dieu et de Saint Jehan-Baptiste. »

« Autour dudit hostel environné de hucherie faictebien richement, plusieurs ymaiges tout neuf bien et richement faict. Item quatre colompnes de métal à quatre angles dessus de métal neufz bien et richement fais par le prieur frère Jehan Foulon. »

« Sur le grant hostel quatre petis chandeliers de métal tous neufz faitz par ledit prieur dessus dit. »

« En la closture dudit grant hostel, deux grans chandeliers de cuivre. Item deux courtines bandées à bandes de bleu et de rouge faites de nouvel par le prieur. »

« Au côté dextre, une chaisere contenant trois sièges pour le prestre, diacre et soubdiacre, labour de hucherie bien richement, esquelles y a ung crucefix, deux ymages de Nostre-Dame et de Saint-Jehan-Baptiste et de Saint-Jehan l'évangéliste armoiés des armes du Roy et de la Royne, des armes de l'Ospital, de Monseigneur le Grand-Prieur et du Prieur. »

« Sur la tombe de la Royne deux petits chandeliers de cuivre de vielz estat, (Cette tombe était celle de la reine Isburge, fondatrice du Prieuré de Saint-Jean-en-l'Ile) »

« Autour du grand hostel a sept fenestres de voirrieres belles et notables. »

« Au corps de l'esglise a ung jubé faict de bois sur lequel y a ung crucefix et une horloge toute neufve faicte par ledit Prieur. »

« Au cuer tout environné en chaises de costé et d'aultre, et au moitan un lustrain de bois et ung banc à seoir les choriés. »

« En ladicte esglise y a douze fenestres de voirieres et huict croisées de voulte belles et notables. »

— Le même document mentionne qu'il existait alors dans les jardins du Prieuré « une chapelle ancienne, nommée la chapelle Nostre-Dame, en laquelle a une chasse de cuyvre, ouvrage de Lymoges, dessus un très-bel autel de pierre. »

— Autour du Prieuré et sur les bords de la rivière d'Estampes, s'étendait une belle prairie de plus de cent arpents qui allait jusqu'à la maison de Chantemerle.

— L'Hôpital possédait aux environs de Corbeil quelques vignes au clos Lecomte, à Boucornu, aux roches de Saint-Jean et au Tartaret. Ces vignes servaient à faire le vin qu'on consommait au Prieuré.

— Il possédait encore 200 arpents de terre arable sur Corbeil aux Coquibus; sur Essonnes près le bois des Granges, sur Villabé, à la Coudraye, à la Saussaie, aux masures de Vaux etc.

— 210 arpents de bois dans la forêt de Senard appelés le bois de l'Hôpital, vers Tigery; le bois de Saint-Jean ou de la Motte du Parc sur la route de Mongeron.

— 520 arpents de bois dans la forêt de Rougeau.

— Le bois de Langlée (104 arpents) entre Breviande et Boissise-la-Bertrand.

— Il appartenait à l'Hôpital dans le faubourg Saint-Jacques à Corbeil un pressoir et plusieurs maisons, qui lui provenaient des Templiers auxquels ces immeubles avaient été donnés en 1267 par une dame du nom de Marguerite de la Grange (Jean de la Barre, Antiquités de Corbeil, page 25.)

Il y avait aussi dans la ville un grand hôtel nommé La-Queue-du-Renard, entre la rue du Blanc-Pignon et celle des Rosiers, aboutissant à la rue du Petit-Saint-Jean. Cet hôtel avait été l'objet d'une donation faite en 1440 au Prieur de Saint-Jean-en-L'Isle, par Jean de L'Isle et Isabeau sa femme, à la condition de faire célébrer dans l'église du Prieuré, après leur mort, chaque année et à perpétuité, un service solennel pour le repos de leurs âmes.

L'Hôpital avait la haute, moyenne et basse justice dans le domaine dépendant de son Prieuré. Il jouissait de cens et de redevances foncières sur plusieurs maisons et héritages à Corbeil, Chantemerle, Fontenay-en-Brie et lieux environnants. Il percevait des droits de dîme à Mormant et à Vilbert.

Un de ses plus grands revenus était un droit de minage qui rapportait plus de 50 muids de grain par an. Ce droit se prenait sur tous les grains qui se vendaient au marché ou sur les ports, dans toute la prévôté de Corbeil; il avait été concédé au Prieur de Saint-Jean-en-l'Ile, en 1224, par le roi Louis VIII, au nom de sa mère, la reine Isburge.

Les biens et revenus que nous venons d'énumérer rapportaient au Prieuré, en 1783, 21,500 livres.

Passons maintenant aux membres ou maisons qui ont dépendu de ce Prieuré et qui formaient ce qu'on appelait la commanderie de Corbeil.
C'étaient les maisons:
Tigery
Département: Essonne, Arrondissement: Evry, Canton: Evry-Courcouronnes - 91


Maison de Tigery
Domus Hospitalis Tigery


Montauger
Département: Essonne, Arrondissement: Evry, Canton: Evry-Courcouronnes, Commune: Villabé - 91


Montauger-Lisses
Domus Hospitalis Montauger


Savigny-le-Temple
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Evry-Courcouronnes - 91


Savigny-le-Temple
Anciennes commanderies
Domus Hospitalis Savigny-le-Temple


Melun
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement et Canton: Melun - 91


Domus Hospitalis de Melun
Domus Hospitalis Melun


Ozouer-le-Voulgis
Département: Seine-et-Marne, Arrondissement: Melun, Canton: Le Châtelet-en-Brie - 77


Ozouer-le-Voulgis
Domus Hospitalis Ozouer-le-Voulgis


l'Hôtel des Clos dans la paroisse de Saint-Pierre-lez-Corbeil (Saint-Pierre-du-Perray).
La maison de Champagne, près Corbeil.
Et la maison du Clos-Bruneau à Paris.

Voici maintenant le revenu général du prieuré de Corbeil à diverses époques. Le Livre-Vert nous le donne comme étant de 695 livres 2 sols 8 deniers en 1373. Il ne pouvait suffire à l'entretien de son personnel, composé alors d'un prieur, de cinq frères prêtres et de quatre donnés, dont la nourriture coûtait 863 livres par an.
En 1456, ce revenu était de 400 livres, défalcation faite des charges.
En 1583, il s'élevait à 3,000 livres.
En 1634, à 8,500 livres.
En 1704, à 43,000 livres.
En 1757, à 44,000 livres.
En 1783, à 35,000 livres.

Noms des Prieurs-Commandeurs de Corbeil
1185. Frère Ansel, magister domui Hospitalis de Corbolio.
1228. Frère Gilles de Besencourt, prieur.
1239. Frère Pierre d'Orléans, prieur.
1259. Frère Girard, prieur.
1287. Frère Anselme, prieur.
1295. Frère Renier de Lapion, prieur.
1330. Frère Guy de Bauchisy, prieur.
1355. Frère Thomas Mouton, prieur.
1363. Frère Jean de Hesdin, prieur.
1370. Frère Eustache De Laistre ou De Latre, prieur.
1381. Frère Jean de Fresnoy, prieur.
1396. Frère Guillaume Guilleraut, prieur.
1406. Frère Urbain Paulmier, prieur.
1409. Frère Jean Soubaut, prieur.
1440. Frère Jean Martel, prieur.
1446. Frère Jean Foulon, prieur.
1470. Frère Jean Leroy, prieur.
1482. Frère Nicole Lesbahy, prieur.
1505. Frère Etienne Bernard, prieur.
1515. Frère François de Bourdon, prieur.
1526. Frère Guillaume Quignon, prieur.
1544. Monseigneur François de Lorraine, Grand-Prieur de France. (Quoiqu'il ne fût pas prêtre, il put devenir prieur de Saint-Jean-en-l'Ile en vertu de dispenses accordées par le Grand-Maître de l'Ordre et approuvées par le Saint-Siège.)
1562. Frère Pierre Ourier.
1576. Frère Michel de Sevre, chevalier, Prieur de Champagne.
1599. Frère Jacques de Harlay, chevalier, ambassadeur de l'Ordre en France.
1629. Frère Léon-François de Neuville d'Alincourt, chevalier.
1632. Le chevalier de Villeroy.
1644. Frère Jean Hac.

Grands Trésoriers Commandeurs
1644. Le chevalier Maximilien de Dampont.
1648. Le chevalier François de Gourcelles-Rouvray.
1652. Le chevalier Nicolas de Paris-Boissy.
1654. Le chevalier Henri du Chatelet de Moyencourt.
1655. Le chevalier Philippe de Meaux-Rocourt.
1661. Le chevalier François de Talhouët, commandeur de Moulins et de Loudun, au Prieuré d'Aquitaine.
1671. Le chevalier Artus Chenet de Mus, commandeur des Espaux au même Prieuré.
1672. Le chevalier Charles Duval de Coppeauville.
1674. Le chevalier Adrien de Vignacourt.
1690. Le chevalier Nicolas de Chevestre de Cintray.
1700. Le chevalier Jean du Hamel.
1706. Le chevalier Charles de Choiseul d'Esquilly, commandeur de Ruetz au Prieuré de Champagne.
1716. Le chevalier Laurent de Martel, du Prieuré d'Aquitaine.
1719. Le chevalier François-Marie Desbans de Mareuil.
1721. Le chevalier Jean-Baptiste de Briçonnet.
1724. Le chevalier François Dauvet des Maretz.
1743. Le chevalier Louis de Brilhac, commandeur des Espaux au Prieuré d'Aquitaine.
1749. Le chevalier Eustache de Vauquelin-Deschenes.
1750. Le chevalier Jean-François de Boully de Turquan, commandeur de la Feuillée, au Prieuré d'Aquitaine.
1758. Le chevalier Alexandre de Grieu.
1765. Le chevalier Anne de la Magdeleine de Ragny, commandeur de Ruetz au Prieuré de Champagne.
1782. Le chevalier François de Paul Lefebvre d'Ormesson.
1786. Le chevalier Jacques-Armand Rogres Lusignan de Champignelles.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Cormanioud   (01)

Domus Hospitalis de Cormanioud
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Attignat, Commune: Saint-Didier-d'Aussiat - 01

— La dîme de ce territoire appartenait aux hospitaliers d'Epaisse, qui avaient reçu, en 1311, donation des fonds qu'y possédait Simonin de la Galière, damoiseau.
Inventaire Laumusse, de 1627, mss H, 2212, des Archives du Rhône, et titres de Tessonges.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.

Cormanioud, localité détruite, commune Saint-Didier-d'Aussiat
— Cormagniout, parrochia Sancti Desiderii Ouciaci, 1439 (Archives de l'Ain, H 792, folio 671 v°)
— Monbarbon et Cormagnioud, 1533 (Archives de l'Ain, H 803, folio 244 r°)
— Cormaignod, 1636 (Archives de l'Ain, H 863)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Cormonble   (01)

Domus Hospitalis Cormonble
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Vaux, Commune: Boissey - 01


Domus Hospitalis Cormonble
Domus Hospitalis Cormonble


— Les Hospitaliers de Laumusse étaient possessionnés dans ce hameau.
Archives du Rhône, titres de Laumusse.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Cormonble, hameau commune de Boissey
— Cormombloz, 1401 (Archives de la Côte-d'Or, B 557, folio 81 r°)
— Cormomble, parrochie de Boissey, 1494 (Archives de l'Ain, H 797, folio 246 r°)
— Cormonble, XVIIIe siècle (Cartes de Cassini)
— Cormombre, 1845 (Cartes d'Etat-Major)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Cornebarrieu   (31)

Commanderie de Cornebarrieu
Département: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Blagnac — 31


Commanderie de Cornebarrieu
Commanderie de Cornebarrieu


Dans la partie nord du territoire de Pibrac s'étendait l'alleu de Cornebarrieu (allodium de Cornebarrillio), au centre duquel s'élevait une église et un village que les anciens actes nous désignent sous le nom de Saint-Clément de Cassarac et qui prirent dans la suite la dénomination du fief où ils se trouvaient situés.

Saint-Clément



Eglise Saint-Clément
Eglise Saint-Clément


Au mois de décembre de l'année 1128, Pierre de Pibrac donna à l'hôpital, à frère Raymond de Laignac, hospitalier, sa portion du dîmaire de l'église de Cassarac, en s'en réservant la seigneurie; ceci se passait en présence d'Hugues de Pomarède, d'Esquat d'Iscio et de ses fils Raymond et Roger.
Un des descendants de ce même seigneur, Pierre Raymond de Pibrac, compléta cette donation par la cession des droits qu'il possédait sur ce territoire (1180).

Par suite, les Hospitaliers furent seigneurs spirituels du village de Cornebarrieu, dont ils partageaient les dîmes avec le chapitre de Saint-Etienne et le Prieur des Bénédictins de la Daurade. Malgré le peu d'importance de ce qu'ils y possédaient, Cornebarrieu fut érigé par eux en commanderie.
Dans la première moitié du XVe siècle, cette commanderie cessa d'exister et fut réunie à celle de Garidech.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883


Cougoulins (Les)   (06)

Département: Alpes-Maritimes, Arrondissement: Grasse, Canton: Antibes - 06
Cougoulin bâti sur le penchant d’une colline, à demi lieue de la mer, un prieuré dépendant de la prévôté de Pignons que la noble maison de Jarentes possède depuis longtemps, un vicaire et deux secondaires. L’église qui n’est bâtie que depuis deux siècles, a été consacrée sous le titre de la Transfiguration de Jésus-Christ On en fait la célébrité le 3 août. Elle est propre, et la sacristie est bien entretenue en linge et en ornements. Le tableau de la Transfiguration, qui est au maître-autel, est fort estimé des connaisseurs. Le clocher a trois bonnes cloches.

La seigneurie appartient pour un quart à l’ordre de Malte, qui y possède une maison hors de la porte du septentrion, quelques terres et une dime qui font un membre de la commanderie de Beaulieu. La famille de Cuers a les trois quarts restants de la juridiction, de sorte que de quatre en quatre ans le commandeur y met des officiers de justice dont le pouvoir finit avec l’année. Le terroir est assez bon, mais il est resserré par ceux de La Molle, de Grimaud et des Garcinières.
Sources : Girardin, Jacques-Félix, Antelmy, Joseph. Description historique du diocèse de Fréjus. BNF


Coulours   (89)

Commanderie de Coulours
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Cerisiers - 89


Domus Hospitalis Coulours
Domus Hospitalis Coulours


Epoque celtique
Aux lieux dits Beauchin et Gros-Vaulnisant, on trouve souvent des haches en silex.
— Moyen âge. Restes des bâtiments et de la chapelle de la commanderie de Saint-Jean de Jérusalem (voyez V. Petit, Châteaux de France du XVe et du XVIe siècle).
La nef de ce dernier édifice, voûtée en bois au XVe siècle, est percée de baies ogives à chanfreins annonçant le XIIIe siècle.
— Le village est entouré de fossés de 10 mètres de largeur.
Epoque moderne
Église de Saint-Jean-Baptiste, incendiée par les huguenots en 1567, reconstruite en 1633 par le commandeur J. de Rouxel-Médary (voyez inscription commémoralive dans la Coll. du Comité). Edifice à trois nefs d'une hauteur considérable, dont les voûtes n'ont pas été faites. Longueur du vaisseau, 20,90 mètres ; largeur des nefs, 20,80 mètres ; largeur devant l'autel, 8,40 mètres ; hauteur générale, 20 mètres. L'extérieur est sans caractère; d'énormes contre-forts en grès flanquent l'édifice.
Dans l'église, tableaux, l'un placé sur le grand autel, représentant le Baptême de Notre-Seigneur, et daté de 1636; deux autres datés de 1635.
Sources : Quantin, Maximilien. Répertoire archéologique du département de l'Yonne, pages 140. Paris M. DCCC. LXVIII. BNF


Courleix   (23)

Commanderie de Courleix
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Auzances — 23


Commanderie de Courleix
Commanderie de Courleix


La commanderie était, dès 1311, une annexe de la commanderie de Tortebesse [Puy-de-Dôme, près d'Herment].
Le 12 mars 1473, le commandeur de Tortebesse la donna en jouissance à Jean Challamel, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem. Il y avait une église paroissiale, dont il reste à peine quelques vestiges près du pont et dédiée à Saint Eustache. Le 7 septembre 1784, un décret d'union, supprima, la paroisse de Courteix et l'unit à celle d'Auzances.

Le commandeur de Tortebesse avait la collation de la cure. Il y avait aussi une petite chapelle sous le vocable de Saint Jean, En 1616, l'église était couverte en chaume ; le curé avait pour revenu 5 setiers de seigle, mesure d'Auzances.
Le commandeur tirait, de la dîme, 4 setiers de seigle, et 8 d'avoine ; les rentes produisaient 10 livres, 19 setiers de seigle, 13 setiers d'avoine ; elles se levaient sur les villages de Courteix et quelques autres. La haute justice appartenait au seigneur d'Auzances.

Tortebesse



Domus Hospitalis Tortebesse
Domus Hospitalis Tortebesse


En 1617, cette annexe rapportait 84 livres au commandeur de Tortebesse.
Sources: L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, en Limousin, par A. Vayssière, in-8, 1884, page 143.
Courleix, commune d'Auzances
— Moulin de Courleix.
— Couleys.
— Coureilleix près d'Ausances, 1504 (Terrier d'Evaux)
— Coulais, 1661 (Registre d'Evaux)
— Courleix, 1726 (Femme et Hommes de Combre)
— Couleix ou Corlet était dès 1211, une annexe de la commanderie de Tortebesse, près d'Herment, Puy-de-Dôme.
— Le 21 mars 1473, le commandeur de Tortebesse la donna en jouissance à Jean Challamel, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem.
— Il y avait une église paroissiale, dont il reste à peine quelques vestiges près du pont. Elle était dédiée à Saint-Eustache.
— Le 7 septembre 1784, un décret d'union supprima la paroisse de Couleix et l'unit à celle d'Auzances.
— Il y avait aussi une petite chapelle sous le vocable de Saint-Jean.
— En 1616 l'église était couverte en chaume.
— Le commandeur de Tortebesse avait la collation de la cure.
— La haute justice appartenait au seigneur d'Auzances.
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par André Lecler, Limoges 1902


Couroy   (89)

Domus Hospitalis de Couroy
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines, commune: Perceneige — 89


Hôpital de Couroy
Domus Hospitalis de Couroy, près Thorigny-sur-Oreuse


Maison de l'Hôpital de Couroy était avec sa chapelle un ancien établissement de l'Hôpital. Les chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem se trouvaient déjà à Couroy, lorsque Henri, comte Palatin de Troyes, leur fit don en 1169, de tout ce qu'il avait en domaine, justice et seigneurie dans les bois nommés « Terre perdue », avec le vieux château de la Turée, « cum veteri Castro de Turrea », la garenne, près de leurs maisons de Couroy, « juxta domos suos de Couroyo », et tout ce qu'il possédait en la terre de Monterlan, près de Thorigny, « in terra de Monterlant juxta Thorigniacum »; le tout tenu en fief des abbé et religieux de Saint-Denis-en-France.

Il n'existe pas de titre plus ancien sur le domaine seigneurial de Couroy, dont les frères de l'Hôpital eurent toujours la paisible jouissance, à l'exception toutefois du vieux château de la Turrée et de 200 arpents de bois qui leur furent usurpés pendant plusieurs années, par Jean Briconnet, président à la cour des Comptes à Paris, mais qu'ils récupérèrent en 1552.

Plusieurs difficultés s'élevèrent au XVIe siècle entre eux et le curé de Grange: la première, en 1523, à propos des dîmes de Couroy que ce dernier réclamait, et à qui il fut alloué, par forme de transaction, 20 livres tournois de rente par an, mais à la charge qu'il dirait une messe chaque semaine dans la chapelle de Couroy.

En 1550, le curé de Grange voulait faire enlever de la chapelle les fonts baptismaux qui s'y trouvaient. Il avait obtenu pour cela un mandement de l'évêque de Sens et un arrêt du Parlement de Paris. Que fit le Grand-Prieur de France, qui était alors M. de Lorraine, pour s'opposer à cette mesure ? Il obtint du pape Jules III une bulle qui érigeait la chapelle de Couroy en église paroissiale, sous l'invocation de saint Jean-Baptiste, avec droit d'y avoir cloches, fonts baptismaux, cimetière, et de nommer à la cure, comme étant seul seigneur temporel et spirituel de Couroy.
Le revenu de la maison de Couroy, confondu avec celui de la maison de Launay, figurait pour un tiers environ dans le chiffre que nous avons donné plus haut.

Launay



Domus Hospitalis de Launay
Domus Hospitalis Launay


Au XVe siècle, la commanderie de Launay reçut de notables accroissements.
On y ajouta, en 1474:
la commanderie du Plessis, dont les biens n'étaient que d'un faible rapport, à cause des guerres qui avaient eu lieu, et ne suffisaient plus pour y entretenir un Commandeur.

Cerisiers



Domus Hospitalis Cerisiers
Domus Hospitalis Cerisiers


Quelques années après, et pour les mêmes raisons, on supprima la commanderie de Cerisiers.

Saint-Thomas et la Magdeleine-lez-Joigny
Département: Yonne, Arrondissement: Auxerre, Canton: Joigny - 89


Domus Hospitalis La Magdeleine
Domus Hospitalis La Magdeleine


La Magdeleine et Saint-Thomas, commune de Joigny
— Anciennes commanderies de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1750 (Hôtel-Dieu de Joigny)

Roussemeau
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Villeneuve-sur-Yonne - 89


Domus Hospitalis Roussemeau
Domus Hospitalis Roussemeau


Roussemeau, hameau commune de Marsangy
— Roussemelus, 1150 (Cartulaire général de l'Yonne, I, 473)
— Autrefois commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— Siège d'une prévôté du ressort du baillage de Sens.

Montézat
Département: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Saint-Valérien, Commune: Savigny-sur-Clairis - 89


Domus Hospitalis Montézat
Domus Hospitalis Montézat


Montézat, hameau aujourd'hui détruit, commune de Savigny
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, 1685 (Registre de l'Etat-Civil)
— Probablement aujourd'hui, L'Hôpiteau
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Yonne, rédigé par M. Max. Quantin. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. LXII.

On en fît des membres de la commanderie de Launay, à laquelle leurs biens furent réunis.
C'est dès ce moment que cette commanderie devint une chambre prieurale, c'est-à-dire qu'elle fut attachée à la dignité de Grand-Prieur de France.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Cours-les-Bains   (33)

Commanderie de Cours
Département: Gironde, Arrondissement: Langon, Canton: Grignols, commune: Cours-les-Bains — 33


Commanderie de Cours
Commanderie de Cours


Dans la partie orientale du Bazadois, s’élevait jadis un puissant château, entouré de hautes murailles et flanqué de onze tours. Ce donjon fut bâti par les Templiers qui s’y installèrent peu de temps après leur établissement à Argenteins.

Après la catastrophe du Temple et malgré les ordonnances du concile de Vienne, les Hospitaliers éprouvèrent de sérieuses difficultés pour prendre possession de la Commanderie de Cours. Le chevalier Guillaume de Caumont, seigneur de Montpouillan, avait été chargé par l’autorité royale de garder et d’administrer cette portion des dépouilles des Templiers. Fort peut-être de quelque protection puissante, il refusa absolument de restituer la Commanderie de Cours à ses légitimes possesseurs, et paraissait tout disposé à convertir la garde provisoire, qu’on lui avait confiée, en une occupation définitive, malgré les édits que les chevaliers de Saint-Jean avaient obtenus avec tant de difficultés, soit de Philippe IV, soit de son successeur. Les tentatives, faites par les religieux nommés à cette Commanderie pour en obtenir la restitution, furent longtemps infructueuses et vinrent se briser successivement devant la puissance de leur adversaire ou peut-être le mauvais vouloir des agents de l’autorité. Il fallut que le Grand-Prieur de Toulouse, Pierre de l’Ongle, prit lui-même en main cette affaire et envoyât le frère B. de Druilhe, porter directement ses doléances à la Cour du sénéchal d’Agen. Cette fois, la dignité du plaignant était trop considérable pour que l’on put ne pas avoir égard à ses justes réclamations, et le seigneur de Caumont fut obligé de restituer les biens dont il avait été le trop intéressé gardien (1330).

Ce ne fut du reste que le prélude d’attaques violentes dirigées incessamment dans la région contre les chevaliers de Saint-Jean. Sans parler des tentatives faites vers cette époque par l’évêque et le chapitre de Basas, pour prélever la taille sur les biens du commandeur, malgré les privilèges de l’Ordre, nous trouvons une longue série d’attaques et comme un débordement de haines qui se manifesta presque sans interruption contre les Hospitaliers pendant près de deux siècles.

Voici d’abord plusieurs seigneurs du pays, que le procureur du roi assigne devant le sénéchal d’Agen, sous l’accusation de s’être mis à la tête d’une troupe armée, d’avoir attiré dans une embuscade et inhumainement massacré trois chevaliers de Saint-Jean. A ces haines particulières vinrent se joindre, durant le XVe siècle, les désastres de la guerre. Pendant les désordres qui avaient succédé surtout en Guyenne à la guerre contre les Anglais, le sire d’Albret, comte de Dreux et de Gaure, captal de Buch, s’était emparé de Cours, de Romestang et les avait réunis à sa châtellenie de Casteljaloux. Dès que son petit-fils, Alain-le-Grand, lui eût succédé, le commandeur Fortanier de Lat, lui présenta ses réclamations qui avaient sans doute échoué jusque-là; elles furent accueillies favorablement par le puissant baron. Le 15 juin 1471, ce dernier signa à Casteljaloux une ordonnance par laquelle il prescrivait la remise de Cours et de Romestang aux mains de leur légitime possesseur et défendait de lui occasionner aucun trouble à l’avenir. Marchant sur les traces de son suzerain, un gentilhomme de la contrée, Jean de Lamothe, seigneur de Noailhan, parvient à surprendre le château de la Roque, situé dans la juridiction de Cours; il en chasse les Hospitaliers par la violence et ne consent à le leur rendre que devant un arrêt du Parlement de Bordeaux (1480).

Pendant toute cette période, les seigneurs de Guignols, ces anciens adversaires des commandeurs, avaient recommencé la lutte et renouvelé leurs tentatives pour s’emparer de la haute juridiction de Cours, objet de leurs prétentions invétérées. En 1467, nous voyons le chevalier, F. de Lat, ajourner devant le Parlement de Bordeaux le seigneur de Grignols, qui avait forcé les prisons de Cours pour en extraire les détenus et les soustraire ainsi à la juridiction du commandeur. Mais nous allons assister à une attaque plus sérieuse qui fut tentée peu de temps après. « Vers la fin du XVe siècle, messire Jean de Grignols, écuyer, organisa une puissante expédition contre la commanderie de Cours. Ayant réussi à tromper la vigilance de la garnison il se rendit maître du château, le livra au pillage, et en emmena triomphalement tout l’armement qui était tombé en son pouvoir, arbalètes, pièces d’artillerie etc. »

Argentens


Domus Hospitalis Argentens
Domus Hospitalis Argentens


A la nouvelle de ce désastre, le chevalier François d’Esparbès de Lussan, Commandeur d’Argentens et de Cours, porta ses plaintes au Parlement de Bordeaux. N’étant pas sans appréhension sur l’issue de ce procès et redoutant les suites de son aventure, le seigneur de Grignols fit supplier son adversaire de consentir à terminer l’affaire par des voies amiables. Le chevalier d’Esparbès y ayant consenti, l’entrevue eût lieu à Bazas et, après bien des pourparlers, l’accord fut conclu sur les bases suivantes: « Jean de Grignols devait rembourser au commandeur tous les frais de poursuite dépensés jusqu’à ce jour, lui donner de plus 80 francs bourdelois, comme indemnité, il s’engageait à rendre dans l’espace de huit jours l’artillerie et toutes les armes enlevées par lui au château de Cours, faute de quoi l’accord serait non avenu (1496). »

Reportons-nous à quelques années en arrière et rendons-nous dans la petite ville de Cours, pour assister à un spectacle assez intéressant. C’est en l’année 1459, le chevalier Fortanier de Lat, vient d’être pourvu de la commanderie de Cours et y arrive pour en prendre possession. Son premier soin est de réunir dans l’église paroissiale tous les habitants et de leur réclamer le serment de fidélité, qu’ils doivent à tout nouveau seigneur, écoutons la réponse des bonnes gens de Cours: ils ne se refusent pas à obéir à cette injonction, mais ils font observer avec cette indépendance municipale qui se rencontrait alors même dans les plus petites localités, que, d’après la coutume, le commandeur doit commencer par prêter le sien. Reconnaissant la justice de cette réclamation; le chevalier Fortanier de Lat, jure à ses vassaux, la main étendue sur le missel et sur une relique de la vraie croix, « qu’il leur sera bon et loyal seigneur, gardera leurs franchises; fors et coutumes, et les protégera contre toute violence selon son pouvoir. »

Immédiatement après, les consuls prêtent à leur tour leur serment de fidélité et reconnaissent le commandeur pour leur seigneur, haut, moyen et bas justicier.

Cette scène m’a paru digne de fixer un instant l’attention: elle montre comment nos pères entendaient l’honneur de leurs villes et de leur consulat, et quels étaient les rapports entre seigneurs et vassaux au moyen-âge, tandis qu’une, école moderne semble prendre à tâche de ne montrer, durant cette période, que la plus intolérable tyrannie vis-à-vis de la plus humiliante servilité.

L’année suivante, ce même commandeur inaugura son administration, après avoir sans doute complété les fortifications de la place, par l’octroi d’une nouvelle charte de coutumes à ses vassaux. Ce document traite surtout de la défense des remparts, de la garde des portes et donne des instructions détaillées sur la conduite à tenir dans le cas, où une troupe armée demanderait le passage à travers la ville, ou voudrait simplement se procurer des vivres (janvier 1460).
Dans ces temps troublés, c’étaient là des questions du plus haut intérêt et de la plus palpitante actualité.

Ce fut probablement pour confier la circonscription de Cours à des mains capables de la gouverner et de la soutenir dans ces périodes difficiles que les Grands Prieurs de Toulouse avaient fondu, vers le milieu du XVe siècle, cette commanderie dans celle d’Argenteins. Cette mesure fut définitivement confirmée par une bulle du Grand-Maître, Pierre d’Aubusson (1495).

Ce changement d’autorité se fit bientôt sentir et, en 1505, nous voyons le commandeur, Bernard de Goulard, obliger les officiers de Jean de Foix, archevêque de Bordeaux, dans ses juridictions de Loustrange et de Coultures, à lui rendre un prisonnier qu’ils s’étaient permis d’arrêter sur le territoire de Cours. Si, pendant les guerres religieuses il ne semble pas que la ville, protégée par ses hautes murailles, ait été prise et saccagée, il n’en fut pas de même de la campagne avoisinante, où les récoltes des Hospitaliers et de leurs vassaux furent sans cesse dévastées par les coureurs des garnisons huguenotes de la contrée. Seule, la masse imposante du château avait traversé, sans se laisser entamer, cette longue période si agitée; le procès-verbal de visite de l’année 1752 peut nous, y faire pénétrer par son ravélin, nous permettre de nous promener: « dans sa vaste cour tout entourée de murailles et flanquée de neuf tours, et nous faire admirer le donjon, devant au milieu de toutes ses fortifications ses assises noircies par les siècles. »

Comme nous l’avons fait remarquer plus haut, Cours, à la fin du XVIIIe siècle fut de nouveau détaché d’Argenteins, et forma avec les membres de Saint-Loubert, Coutures, Montfrin, Nazareth, Romestang, Bouglon, la Tour d’Avance, Asques et Barbefère, une nouvelle commanderie qui n’eut qu’une existence bien éphémère (1780-1790).

Liste des Commandeurs de cours
1324. Bernard de Folquier.
1325. Pierre des Colombiers.
1330-1345. Botger de Mirepoix.
1383-1418. Menaud de Colomb.
(En 1459, réunion de Cours à Argenteins)

Liste des Commandeurs du membre de Cours.
1510-1512. Raymond de Boulet.
1517-1518. François de Manas.
(En 1780, rétablissement de la commanderie de Cours)

Commandeur de Cours (2me période)
1780-1786. René de Léaumont.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée Toulouse 1883. BNF

Commanderie de Cours
La seigneurie de Cours avec ses dépendances devait avoir une grande étendue, si on la proportionne à l’importance de son titre en plein moyen âge.
Avant 1316, elle a rang de vicomté, puisque, le 12 janvier de cette année, Edouard II écrit au sénéchal de Gascogne pour faire réintégrer Espalus Derans dans la châtellenie de Monteget, confisquée au vicomte de Cours par le roi de France. Plus tard, le prince d’outre-mer, l’ayant reprise, voulut qu’elle fût rendue à son maître primitif, lequel était hommager des seigneurs de Cours (1).
1. Nous nous bornerons à citer un fragment de l’acte latin qui constate la saisie et la restitution. C’est encore Brequigny qui nous le fournit dans son volume XX, folio 233 : « Rex sen. suo vascon. qui nunc est vel qui pro tempore fuerit vel eorum loca tenentibus, salutem. Cum nuper ad peticionem Espali Derans nobis suggerentis quod Arnaldus Raymundi, vicecomes de Curt. (ibus), prefatum Espalum de Castro suo de Montegeto tempore sufficiencie inter celebris memorie dominum quondam regem Anglie patrem suum et regem Franc, super guerra inter eos indicto ducatu dudum habita inepte vi et armis disseisivit et castrum illud eidem Espalo adhuc injuste detinet ad dampnum suum non modicum et exheredacionis periculum manifestum, vobis mandaverimus, etc. »

C’est sur le territoire de la vicomté de Cours (2) que fut découpée, au commencement du XIIIe siècle, la commanderie de Cours. Philippe le Bel, qui devait, vingt-trois ans plus tard, devenir le persécuteur et l’exécuteur de l’ordre du Temple, l’avait comblé de largesses au début de son règne.
Après avoir accompli successivement plusieurs donations au bénéfice des maisons de Cours et de Romestaing, il ratifia, le 24 mars 1289, l’ensemble de es libéralités par des lettres confirmatives (3).
2. Il y avait également en Normandie une baronnie et une maison de Cours qui n’apparaissent, du reste, que fort tard et fort peu dans l’histoire. Si cette famille se rattache à la souche de Gascogne, c’est par des liens trop mystérieux pour que nous puissions hasarder la moindre conjecture. Le P. Anselme, tome VII, page 788, D, parle de la seigneurie et des seigneurs de Cours et fixe leur siège dans la province du nord.
3. Collection Brequigny, tome II, folio 41. (Bibliothèque impériale)


Durant les guerres de religion, la commanderie de Cours fut une terrible voisine pour les Huguenots.
L’édit de pacification publié à Amboise, le 19 mars 1563, n’avait été qu’une suspension d’armes entre deux partis épuisés par des tueries réciproques.
Les catholiques avaient violé la trêve à Casteljaloux, et ils furent jetés dans la tour de Magnebeuf, qui était alors la prison de cette ville. Jeanne d’Albret, ayant appris que le commandeur de Cours avait projeté un coup de main pour délivrer les captifs, dépêcha à Xaintrailles la missive que nous transcrivons ici :
« Saintrailles, j’ai présentement été avertie que le commandeur de Cours et les capitaines Sendat et Laburnatière ont fait quelques armes et levées d’hommes, pour enlever par voie de fait et de force les prisonniers, qui, de l’ordonnance du vice-sénéchal, sont détenus et arrêtés en ma ville de Casteljaloux ; chose qui m’a semblé en telle importance que, pour aller au-devant d’un si grand mal, étant mêmement question de l’autorité du roi et de sa justice et de la conservation de ses édits, et que, par ce moyen, l’on moyenne recommencer à lui être désobéissant ; que, pour empêcher une telle violence, vous ne fauldrez, tout incontinent, cette lettre reçue, monter à cheval pour vous en aller au dit Casteljaloux, et là étant arrivé, appeler les magistrats et consuls et autres gens de bien de ladite ville, faire faire guet aux portes, afin que les susdits n’exécutent leur entreprise et où ils s’en mettraient en devoir, y faire de votre autorité telle résistance que l’autorité en demeure au roi, à moi et à justice, sous peine de être responsables des prisonniers et s’en prendre à vous s’il vient faute, lesquels à cette cause vous pourrez mettre en mon château, pour mieux vous en assurer et les rendre à justice, comme par justice ils ont été arrêtés. Priant Dieu, Saintrailles, qu’il vous ait en sa sainte garde (Signé)
« — De Nérac, ce 19 avril 1564.
« JEHANNE. »
Et plus bas :
« BRONDEAU (4) »
4. Histoire de l’Agenais, du Condomois et du Bazadais, par Samazeuilh ; tome II, pages 122 et 123.
Cette lettre permet d’apprécier le caractère du chevalier dont on redoutait l’attaque et l’énergie de la souveraine qui défendait son autorité menacée.


En septembre 1574, Nogaret de La Valette, qui avait, en compagnie de Montluc, subi un échec devant Clairac, vint donner l’assaut au château de Cours.
Le capitaine Brocas, défenseur de cette place, ne consentit à la reddition que lorsqu’il eut reconnu l’impossibilité de résister au canon catholique.
La garnison eut l’avantage de se retirer avec l’honneur sauf, de garder ses armes et d’être reconduite sous escorte jusqu’à une lieue du camp. Les termes du traité garantissaient aux soldats réformés qu’il ne serait fait, ni à eux, ni à leurs chevaux, mal ni déplaisir de tout le jour. De plus, une sauvegarde pour le salut des personnes et des biens devait être accordée à tous ceux qui prendraient l’engagement d’être fidèles au roi et obéissants à ses édits. A ces conditions, la forteresse fut livrée, avecques toutes munitions, tant de vivres que autres de guerre, soit mousquets, poudres et autres (5).
5. Histoire de l’Agenais, du Condomois et du Bazadais, par Samazeuilh ; tome II, page 183.

Biron, marchant à grandes journées, avait culbuté les troupes de la Rochefoucauld près de La Plume, traversé Francescas an galop et gagné les portes de Nérac. La cour, à la nouvelle de son approche, tomba dans une soudaine et profonde panique. Par bonheur, d’Aubigné parvint à rallier quelques gentilshommes de Casteljaloux, ses anciens amis, et son attitude calma le trouble de la reine et de la princesse de Navarre.
Henri IV ne tarda pas à rentrer dans la ville menacée ; alors le chroniqueur calviniste, suivi seulement de quinze arquebusiers à cheval, reprit la route de Bazas. Sous les murs du fort de Cours, il fut assailli par soixante chevau-légers de La Haye. D’Aubigné choisit si bien ses advantages, que, l’attaquant, laissa trois gentilshommes morts. De son côté, il n’eut que deux blessés (6).
6. Mémoires d’Agrippa d’Aubigné, édition Charpentier, page 36.

Vers 1660, les établissements militaires et religieux de Cours, de Romestain, de Saint-Arromman et de Saint-Martin, furent incorporés et fondus dans le prieuré d’Argentens, dont le siège était tout proche de la vigne du roi, aux environs, de Nérac (7).
7. Biographie de l’arrondissement de Nérac, par Samazeuilh ; page 72.

Les rejetons des anciens maîtres du territoire de Cours avaient successivement abandonné le siège héréditaire de leur race et étaient allés prendre racine et faire souche nouvelle sur d’autres points de l’Agenais, à Laroque-Timbaut, à Teyssonac, à La Salle du Prat, etc. Le dernier possesseur du berceau de ses ancêtres fut Jean de Cours. A sa mort, son patrimoine incomba à ses deux filles Guitarde et Huguette. Celles-ci dépouillèrent la famille de son fief primitif et le transmirent, en échange de 50 écus d’or, au gendre de leur troisième sœur, Nanguine de Cours, femme de N... de Montfarès, seigneur de Fougerolles, dont la fille, Marguerite de Montfarès, nièce des seigneuresses de Cours, avait épousé Jean de Luppé. Marie de Luppé, son héritière, apporta le château de Cours dans la maison de La Goute par son union avec Amanieu de La Goute, seigneur de la Poujade. Elle passa plus tard aux Montalembert de Montbeau, qui l’obtinrent, eux aussi, par suite du mariage de l’un des leurs avec la fille du marquis de La Poujade.

A la terre de Cours était attaché l’exercice de la haute, moyenne et basse justice. A la fin du dernier siècle, quoique fort réduite, elle englobait dans son périmètre les paroisses de Cours et de Montguzon. Sa superficie était de trois cent trente-huit seterées, mesure d’Agen.

Pressé par les exigences de ses créanciers, M. le comte de Montalembert aliéna sa belle possession à M. de la Sylvestrie pour deux cents et quelques mille francs.

Le comte de Montalembert, avant de consommer la vente de Cours, colligea religieusement tous les titres et livres terriers qui se rattachaient au passé de cette seigneurie et de ses seigneurs. Un inventaire chronologique et explicatif fut opéré par son ordre.

Une copie authentique de ce travail, accompli par un archiviste du temps, fut adressée au vicomte Jean-Antoine de Cours, capitaine au régiment de la Sarre, en son château de Lavalade. Grâce à ce document et aux immenses ressources des collections de la Bibliothèque impériale, nous avons pu faire surgir, du sein de la poussière et de l’oubli, les quatre ou cinq premiers degrés qui vont tenir la tête de l’échelle des générations.
Sources : Noulens, Joseph. Maisons historiques de Gascogne, ou Galerie nobiliaire de cette province, pages 9 et suivantes. Paris 1863 BNF


Coursage   (03)

Commanderie de Coursage
Département: Allier, Arrondissement: Montluçon, Canton: Montluçon-Ouest, Commune: Quinssaines — 03


Commanderie de Coursaget
Commanderie de Coursage


Coursaget est un important village de la commune de Quinssaines. Il fut aussi un membre de la commanderie de la Croix au Bost. La chapelle existe toujours. C'est une modeste construction rectangulaire avec clocher-mur.
Sources: Georges CHATARD — Bulletin de la Société d'Emulation du Bourbonnais fondée en 1845. Tome 70 4e trimestre 2000.


Coustorgues   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Fraisse-sur-Agout - 34


Domus Hospitalis Coustorgues
Domus Hospitalis Coustorgues


Ce terroir prend son nom d'un ruisseau (Coustorgues ou las Vals) qui prend sa source dans la commune de Fraisse-sur-Agout, coule dans le territoire de Saint-Vincent, alimente divers moulins à blé et se jette dans le Jaur. Les droits du Commandeur remontent ici en 1270 : ils sont mentionnés en 1327 et 1499 (1).
Enfin d'après la visite de 1648, « à Courtorgués, terroir de Fraisse-sur-Agout et paroisse de Saint-Vincent », le Commandeur ne percevait que le tiers de la dîme ; le Chapitre de Saint Pons, les deux tiers (2).
1. Saint-Vincent, III, 6 ; V. 4, 12.
2. Saint-Vincent, IX. 11.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Crilly   (51)

Commanderie de Crilly
Département: Marne, Arrondissement: Epernay, Canton: Ay, Commune: Ambonnay - 51



Commanderie de Crilly

Commanderie de Crilly


Nous n'avons pas trouvé le titre de fondation de cette ancienne commanderie de l'Hôpital. Tout ce que nous savons, c'est qu'elle existait dans la première moitié du XIIIe siècle. Une charte de Jean de Blois et de Gérard de Menez, chanoines préposés à l'officialité de Reims, approuve et confirme en 1248 la vente faite par Pierrot de Tours-sur-Marne, écuyer, surnommé le « Juif », aux Commandeur et frères de la maison de l'Hôpital de Jérusalem de Crilly, « Magistro et fratribus domus Hospitalis Iherosolimitani de Clivi », d'une partie d'un bois situé au-dessus du village de Bouzy, « desuper villam de Boizei », vers le mont appelé « Mondemange. »

Les guerres du XVe siècle avaient tellement ruiné la commanderie de Crilly, qu'on la supprima, pour en réunir les biens à celle de Reims.
En 1495, la maison et la chapelle étaient en très-mauvais état, et les terres ne rapportaient presque rien. Cette situation ne s'était pas améliorée au siècle suivant, car nous voyons dans un bail de l'année 1565, qu'un nommé Berthier occupait alors « un lieu appelé Clivy, assez près d'Ambonay, où d'ancienneté souloit avoir maison et autres édifices qui, depuis longtemps, sont tombés en grande ruine, par les guerres et les terres, à cause de leur stérilité, parce qu'elles sont en Haut Champagne, sont la plupart en friche. »
Le Commandeur était seigneur de Crilly avec la haute, moyenne et basse justice.

La chapelle de Crilly était dédiée à saint Jean-Baptiste ; et, au XVe siècle, on y disait la messe tous les dimanches et les jours de fêtes. Au siècle dernier, on n'y disait plus qu'une messe par an, le jour de la saint Jean-Baptiste. C'était le curé de Condé-sur-Marne qui remplissait ce devoir, et il recevait pour cela trois livres.

Les terres qui formaient le domaine de Crilly, dépassaient au XVIIIe siècle, 300 arpents en labour, prés et vignes. Il y avait encore des bois à Trépail, près d'Ambonnay, le Bois dit du » Grand-Champ-Morin », et celui du « Petit-Champ-Morin. »
Le revenu de Crilly, qui était en 1495 de 20 livres 5 sols, s'élevait en 1757, à 400 livres; et en 1788, à 900 livres.
Ancien Commandeur de Crilly
1316. Frère Eudes.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Crilly, ferme sur la commune d'Ambonnay
— C'est une ancienne maison de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem
— Domus Hospitalis de Cliveio, 1224 (Archives Nationales, S 5037, 14)
— Domus Hospitalis Jherosolomitani de Clinii, Remensis dyosesis, 1248 (Ibidem, 20)
— Cliveyum, 1270 (Avenay, C.2)
— Clineyum, 1292 (Archives Nationales, S 5037, 4)
— Clini, 1316 (Ibidem, S 5035, 12)
— Cliny de lez Ambonnay, 1366 (Ibidem, 15)
— Crilly le Moulin, 1720 (Saugrain, tome I, page 469)
— Clivet, Crilly, 1830 (Cornet-Paulus)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de la Marne, par Auguste Longnon. Paris Imprimerie Nationale M. DCCC. XCI


Crimolois   (21)

Domus Hospitalis de Crimolois
Département: Côte-d'Or, Arrondissement: Dijon, Canton: Genlis, Commune: Neuilly-lès-Dijon — 21


Hôpital de Crimolois
Domus Hospitalis de Crimolois


Ce village voisin de Fauverney où, en 1168, les frères de l'hôpital de Saint-Jean avaient un manoir environné de fossés, lequel leur venait de la générosité d'Hugues de Magny.
Un peu plus tard son fils Aymond, en confirmant ce don en 1183, y ajouta celui des droits seigneuriaux et d'un fort beau domaine.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Crimolois, commune de Dijon-Est
— Cromolex, vers 1020 (Cartulaire de Saint-Etienne de Dijon, I, folio 23 vâº)
— Cremaliacum, vers 1100 (Chronicron de Béze, folio 35 vâº)
— Cremolex, 1168 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, H 1206)
— Crimoles, 1191 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, H 1205)
— Crimolai, 1199 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, H 1206)
— Crimoleis, 1208 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, H 1206)
— Crimoloix, 1208 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, autre charte)
— Crimoletum, Crymoletum, 1208 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, copie du XVe siècle)
— Crimolois, 1224 (Commanderie de La Madeleine de Dijon, copie du XVe siècle)
— Ancienne seigneurie de la commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, la Madeleine de Dijon.
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Côte-d'Or, rédigé par Alphonse Roserot. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXXIV.


Croisty (Le)   (56)

Commanderie Le Croisty
Département: Morbihan, Arrondissement: Pontivy, Canton: Guémené-sur-Scorff — 56


Commanderie Le Croisty
Commanderie Le Croisty


Aujourd'hui église paroissiale mais jadis trêve de la paroisse de saint Tugdual au diocèse de Vannes, le Croisty doit son nom la Maison de la Croix et son origine à un vieil établissement des Chevaliers Hospitaliers. « Le duc Conan IV mentionne dès 1160 cette fondation, sous le nom d'aumônerie de Quasgurq dans le doyenné de Guémené-Guégant « Eleemosina de Quasgurq in Kemenet-Guegant. » Si le nom du lieu paraît estropié dans cette charte, on le trouve mieux écrit dans le Cartulaire de Quimperlé; vers l'an 1200 un certain Rotaud donna à l'abbaye de Sainte-Croix ce qu'il avait dans la paroisse de Priziac « juxta terram Hospilalis Jerosolimitani quae terra vocatur Croasti in Priziac. »

« Ce texte prouve que l'établissement du Croisty appartenait aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et non aux Templiers, comme on l'a dit trop souvent. Si aujourd'hui le peuple donne à la terre du Croisty le nom de terre du Temple et au moulin voisin le nom de Moulin du Temple, c'est par suite d'une confusion d'autant plus excusable qu'elle se retrouve dans quelques écrits des siècles derniers. L'église d'ailleurs est dédiée à saint Jean. »
Il est possible aussi que les Templiers aient eu quelques biens au Croisty à côté de ceux des Hospitaliers.

Le même texte prouve encore que le Croisty au commencement du XIIIe siècle faisait partie de la grande paroisse de Priziac. Mais au siècle suivant le Croisty était lui-même devenu paroisse et en 1422 on le trouve uni à la paroisse de saint Tugdual; toutefois avant la Révolution il n'était plus considéré que comme une trêve de Saint-Tugdual; il a été de nouveau érigé en paroisse en 1865.

« Le membre du Croixty — dit la déclaration de 1697 — a ses fiefs et juridiction, haulte, moyenne et basse, exercée audit bourg du Croixty, en la paroisse de Saint-Tugdual. »

« Le commandeur (de la Feuillée) est fondateur de l'église tréviale Saint-Jean du Croixty, et à luy seul appartiennent en icelle banc, enfeu et armoiries; il a droit de présenter le chapelain ou curé pour le service d'icelle et d'y prendre les oblations. » avait six autels et des fonts baptismaux, et dans son trésor « une croix processionnelle d'argent, un crucifix et deux images de saints, le tout d'argent doré. » L'édifice est encore aujourd'hui une belle construction ogivale du XVIe siècle. Dans le transept, des anges tiennent une banderole portant ces mots: L'an mil cinq cenz cinquante troys, M. Pierre Le Dorfen a faict faire le boys de céans. Sur les sablières sont sculptées des scènes grotesques, notamment un homme unissant la patte d'un chien à celle d'un lièvre. Les meneaux sont en trilobés, quatre-feuilles, flammes et fleurs de lys. Le grand vitrail du choeur offre divers traits de la vie de saint Jean-Baptiste, et en 1720 on y voyait les armoiries du commandeur de Belthomas; enfin au maitre-autel se voit une portion de retable en bois représentant six apôtres sous des dais de la Renaissance. Au bas de l'église s'élève une tour, et au sud de la nef est un porche carré accompagné d'un ossuaire dont les baies en anse de panier sont séparées par des colonnettes à volutes.

Revenons à la commanderie du Croisty.
Département: Morbihan, Arrondissement: Pontivy, Canton: Gourin - 56


Saint-Tugdual — Image de Jack Bocar
Domus Hospitalis Saint-Tugdual


Aux alentours du bourg du Croisty, dix villages avec un certain nombre de tenues dépendaient du commandeur. Celui-ci levait aussi la dîme dans la paroisse; il cédait au recteur un tiers de cette dîme des grains blancs, mais conservait la dîme entière du sarrasin. Il jouissait aussi d'un étang et d'un moulin qu'il affermait 390 livres en 1697.

Quoique en 1540 Jean de la Barre ne prit que le titre de commandeur de Quimper et de Beauvoir, il rendit cependant aveu pour la commanderie de Saint-Jean du Croisty au diocèse de Vannes, en même temps qu'il le faisait pour ses commanderies de Quimper et de Beauvoir. C'est une preuve que, dès cette époque, le Croisty se trouvait uni à Saint-Jean de Quimper.

Près d'Hennebont, mais en la paroisse de Saint-Caradec, existait une dépendance de l'Hôpital du Croisty: c'était la chapelle de Saint-Sévérin, construite dans le village de ce nom. A l'origine, les commandeurs y possédaient même une maison appelée l'Hôpital, qui, en 1697, était déjà « ruisnée depuis plusieurs siècles. » Toutefois il leur restait encore quelques pièces de terre aux alentours, et une rente sur le manoir de Brangolo.


Domus Hospitalis de Bas Pont-Scorff
Domus Hospitalis de Bas Pont-Scorff


Dans la ville de Pont-Scorff, mais en la paroisse de Cléguer, s'élevait une autre maison appelée également l'Hôpital. C'était l'établissement des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, mentionné dans la charte de 1160 sous le nom de « Eleemosina de Cleker. »
L'évêque manifesta en 1235 l'intention d'annexer les revenus de cette aumônerie à la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, située au Le Bas Pont-Scorff, près de l'Hôpital Saint-Jean ; mais ce projet ne reçut point d'exécution, et les Chevaliers Hospitaliers conservèrent leur propriété de Pontscorff qu'ils unirent plus tard au Croisty.

Les eaux du Scorff baignaient la maison de l'Hôpital et sa chapelle dédiée à saint Jean ; autour se trouvaient des prairies et un bois en dépendant.
Enfin, à quelque distance dans la campagne apparaissait le village du Temple, relevant de Saint-Jean de Pontscorff ; ce qui indique qu'à l'origine, les deux Ordres des Hospitaliers et des Templiers avaient reçu des biens dans cette région.

« En 1794 et 1795, on vendit nationalement la chapelle de Saint-Jean, la maison dite l'Hôpital, le jardin attenant, le pré de la Commanderie et deux autres parcelles de terre. La chapelle, transformée en brasserie, se voit encore dans la rue du Temple. Elle est de forme rectangulaire avec une nef et deux bas-côtés; elle a trois travées d'architecture et des colonnes cylindriques. Il reste à l'Est de larges fenêtres à plein cintre pour éclairer la nef et les bas-côtés. Il y avait autrefois sur le côté septentrional un grand portail avec un porche. » On voit encore dans ce sanctuaire, sculptés dans les sablières, des animaux et des personnages couchés horizontalement, tenant des écussons.

Non loin de Pontscorff, dans la paroisse de Redené, les Chevaliers de Malte possédaient la chapelle Saint-Jean de Lannou et percevaient quelques rentes de peu d'importance. Enfin, remarquons que le marquis de Pontcallec devait sur les terres de sa seigneurie, en Berné, une rente do 30 livres tournois à la chapelle Saint-Jean de Pontscorff.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Croix-au-Bost   (23)

Commanderie La Croix-au-Bost
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Bellegarde-en-Marche, commune: Saint-Domet — 23


Commanderie La Croix-au-Bost
Localisation: Commanderie La Croix-au-Bost


1. Chef. La Croix-au-Bost
La Croix-au-Bost, dans la Marche, diocèse de Limoges, ressort de Guéret et de Paris; à 2 lieues d'Aubusson et à une lieue du château de Saint-Maixant, consiste en une église de paroisse, une maison, une grange, un moulin, dimes, terres, prés, cens.


Eglise de la Commanderie La Croix au Bost
Eglise de la Commanderie La Croix au Bost — Sources: Jack Bocar


Croix-au-Bost (La), commune de Saint-Domet.
— Hospitale de Cruce-Albout, 1180.
— Au Boust, 1203.
— Apud Crucem Albout, 1206.
— Del Bauth, 1208.
— Au Bous, 1209.
— Villa de Cruce o haut, 1234 (cartulaire de Bonlieu).
— Preceptor de Cruce-au-Bauth, 1246 (chartier de Bonlieu).
— La Croix-aux-Baus, 1472 (terrier des Ternes).
— La Croix-au-Bauld, 1504 (terrier de Saint-Avit).
— La Croiz-au-Baut, 1606.
— La Crouz-au-Baut, 1311.
— La Croix-au-Bost (terrier de Bonlieu).
— La Croix-au-Baud, 1677.
— Au Boz, 1678.
— Moulin de La Croix-au-Boz, 1694.
— Au Bost, 1700, 1785 (Reg. par.)
— La Croix-au-Bost (Crux Albaudi) était une commanderie de l'orde de Malte. En 1616, cet ordre y possédait une église paroissiale dédiée à saint Jean-Baptiste, qui mesurait 23 mètres de long sur 7 de large et était entièrement voûtée. Près de l'église s'élevait une tour ronde à mâchicoulis, servant d'habitation au commandeur, et auprès de grandes masures et murailles, restes de l'ancienne commanderie.
— La cure de l'ancien archiprètré de Combraille comptait 210 communiants.
— La fête patronale était la Décollation de saint Jean-Baptiste.
— Le commandeur y nommait les curés. M. Terrade y fut nommé en 1758, Blanchon en 1785.
— Le commandeur Léon de Fontjean fit faire le terrier de cette commanderie en 1634.
— La commune de La Groix-au-Bost a été unie à celle de Saint-Domet par ordonnance du 11 juin 1842. Elle comprenait les villages de: Chez-Lemaut. Chez (Le). Chez-Lacour. Chez-Lionnet. Chez-Bagaud. Croix-de-l'Arbre (La).
Sources: Dictionnaire Topographique, Archéologique et Historique de La Creuse, par A. Lecler, Limoges 1902


Eglise de la Commanderie La Croix au Bost
Eglise de la Commanderie La Croix au Bost — Sources: Jack Bocar


2. Membre. Tardes
Département: Creuse, Arrondissement: Aubusson, Canton: Chambon-sur-Voueize — 23
La Bruyère de la paroisse de Tardes où il y a chapelle, métairie, dimes et cens.

3. Membre. L'Epinas
Département: Haute-Vienne, Arrondissement: Limoges, Canton: Laurière — 87


Domus Hospitalis L'Epinas
Domus Hospitalis L'Epinas


L'Epinas, en Limousin, diocèse de Limoges, parlement de Bordeaux, à 15 lieues du chef, dans la paroisse de Saint-Léger-la-Montagne ; chapelle, dimes. « Revenu 60 livres »

Sur la carte de Cassini, on peut voir au dessus de Saint-Léger la Montagne: Lespinas, commanderie ruinée. Et à droite de Saint-Léger-le-Montagne, un lieu Le Temple.


Eglise de la Commanderie La Croix au Bost
Eglise de la Commanderie La Croix au Bost — Sources: Jack Bocar


4. Membre. Coursage
Département: Allier, Arrondissement: Montluçon, Canton: Montluçon-Ouest, commune: Prémilhat — 03


Domus Hospitalis Coursage
Domus Hospitalis Coursage


Coursage, en Bourbonnais, diocèse de Bourges, parlement de Paris, à 2 lieues de Montluçon et à 7 du chef, église de paroisse, terres, bois taillis, pâturages, dimes. « Revenu 750 livres »

Sur la carte de Cassini, on trouve tout près de Ouche, Coursages Commanderie.


Eglise de la Commanderie La Croix au Bost
Eglise de la Commanderie La Croix au Bost — Sources: Jack Bocar


5. Membre. Beauchassin
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Souvigny, commune: Noyant-d'Allier — 03


Domus Hospitalis Beauchassin
Domus Hospitalis Beauchassin


Beauchassin (Le bois de Chassain), en Bourbonnais, ressort de Moulins, à 4 lieues de Moulins, à 2 lieues et demie de Souvigny, à 18 lieues du chef, diocèse de Bourges, consiste en une chapelle, métairie, cens, bois taillis, prés, terres. « Revenu 120 livres »

6. Membre. Le Feuilloux
Département: Nièvre, Arrondissement: Nevers, Canton: Dornes, commune: Neuville-lès-Decize — 58


Domus Hospitalis Feuilloux
Domus Hospitalis Feuilloux


Maison du Temple Le Feuilloux, à 11 lieues du bois de Chassain et à 30 du chef, en Nivernais, diocèse de Nevers et à 6 lieues d'icelui, à 3 lieues de Decize, à 5 lieues de Moulins, à demi-heure du Prieuré de Montaupuy, à un quart de lieue de la paroisse de Neuville, consiste en une église de paroisse, château, grange et domaine, terres, prés, bois, étang, justice, dimes, pensions.

Annexe. Saint-Jean de Lichy


Saint-Jean de Lichy
Domus Hospitalis Saint-Jean de Lichy


La chapelle de N.-D. de l'Hôpital de Saint-Jean de Lichy, en la paroisse de Saint-Christophe-d'Ars, consiste en cens, dimes et la justice de Mornay, affermé avec le membre ci-dessus. « Revenu 300 livres »

1479, n. st.-1758.
— AMOGNES. Terres.
— 1. Bail à bordelage consenti par Bertrand Qrivel, seigneur de Grossouvre, demeurant à Montgoublin, à Pierre Breulhart, de la paroisse Saint-Jean de Lichy, de biens contigus au bois de l'hôpital de Feuilloux et à la rivière de l'Ixeure (19 janvier 1479, n. st.)

1770-1791. AVRIL-SUR-LOIRE. Le Feuilloux.
1. Ordre donné par Mlle de Las de Prye à Joly, fermier de la terre d'Azy, de payer au sieur Belthé, sous-fermier du revenu de la chapelle de l'hôpital de Saint-Christophe d'Azy, membre de la commanderie du Feuilloux, la somme de 169 livres 6 sols pour 3 années de directes échues (28 novembre 1770).
— 2 à 8. Quittances à Melle de Las de Prye, au marquis et à la marquise Du Bourg, par Belthé, de Foy et Buffet, fermiers de la commanderie du Feuilloux. pour les directes de ladite chapelle et autres héritages dépendant de la terre d'Azy ; la quittance délivrée par le seigneur de Foy (9 décembre 1779) est signée par son fondé de procuration Goy, curé de Saint-Jean-aux-Amognes (1770-1791).

1608-1732. — AZY.
(19 novembre) ; quittance par Dugué à M. de Chérault pour les terres chargées de cens et bordelages envers la chapelle de l'hôpital d'Azy.

17. Bail nouveau à bordelage consenti par m Etienne Morin, procureur au bailliage et duchépairie de Nevers, au nom de Philibert Auboy, marchand d'Avril-sur-Loire, et sous-fermier principal de la commanderie de Feuilloux, et Claude Belthé, notaire au duché de Nivernais, demeurant à Saint-Benin d'Azy, sous-fermier de ladite commanderie « pour moitié des revenus... pour la partie seulement de la chapelle de l'hôpital de Saint-Christophe d'Azy », à Louise de Las, marquise d'Azy et baronne de Prye, de plusieurs héritages sis dans la paroisse de Cigogne, aux finages de la Haute-Cour-Bourgoing, Chérault et Azy (Nevers, parloir de la Visitation, : 30 juillet 1769. Gounot et Pannecet, notaires royaux)
Sources: André Biver, archiviste du département. Archives départementales de la Nièvre, inventaire sommaire de la série 2 F fonds du bourg de Bozas, tome 2. Nevers 1936 - http://archives.cg58.fr/?id=recherche_grandpublic&action=search&form_search_fulltext=Saint-Jean-de-Lichy(paroisse): Bozas ou Archives de la Nièvre
Saint-Jean aux Amognes, commune de Saint-Benin-d'Azy.
— Ecclesia cum curie de Luxiaco, 1097 (Gall. Christi. XII, col, 335)
— Parrochia Beati-Johannis de Lissiaco, 1232 (A. N. Fonds de Faye)
— Lyssineum, 1287 (Registe de l'évêcher de Nevers)
— Sanctus-Johannes de Lixiaco, 1351 (S.)
— Saint-Jean de Lixi, 1410 (Archives des Bordes)
— Saint-Jehan de Lichy, 1466 (S.)
— Sanctus-Johannes de Lichiaco, 1478 (Pouillé de Nevers)
— Fief de la châtellenie de Nevers.
Dictionnaire Topographique du département de la Nièvre. Par georges de Soultrait. Paris Imprimerie Impériale. M. DCCC. LXV.


Eglise de la Commanderie La Croix au Bost
Eglise de la Commanderie La Croix au Bost — Sources: Jack Bocar


7. Membre. Palluet
Département: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Saint-Pourçain-sur-Sioule — 03
Palluet, en Auvergne, diocèse de Clermont, proche Saint-Pourcain, la rivière de Cyolles, entre deux ; chapelles, château, domaine, pèche, vignes, cens. « Revenu 200 livres »
Commandeur: M. de Saint-Aulaire.
Etat de la commanderie en 1745. Croix au Bost (La). Lespinasse. Coursaget. Palluet. La Bruyère. Feilloux.
Sources: Léopold Niepce: Le Grand-Prieuré d'Auvergne — Ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Lyon, Librairie Générale Henri Geors — Bâle — Genève — 1883.


Croix-Colin   (01)

Domus Hospitalis La Croix-Colin
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Bâgé-le-Châtel, commune: Replonges - 01


Domus Hospitalis La Croix-Colin
Domus Hospitalis La Croix-Colin


— Les Hospitaliers de Laumusse étaient possessionnés dans ce hameau, suivant un de leur terriers de 1571.
Archives du Rhône, Inventaire mss, H, 2242, fº 134.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
La Croix-Colin, hameau commune de Replonges
— In vico de Cruce, 1344 (Archives de la Côte-d'Or, B 552, folio 46 r°)
— De Cruce, parrochie Replongii, 1439 (Archives de l'Ain, H 793, folio 263 v°)
— La Croix Colin, parroisse de Replonges, 1570 (Archives de l'Ain, H 807, folio 183 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.


Croix-Huis (La)   (22)

Domus Hospitalis de La Croix-Huis
Département: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Dinan, Canton et Commun: Matignon — 22


Domus Hospitalis de La Croix-Huis
Domus Hospitalis de La Croix-Huis


La charte donnée en 1160 aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem mentionne l'aumônerie de la Croix-Huis sous la nom de « Eleemosina de Cruce Hahaguis. » « En la paroisse de Saint-Cast prés Matignon, évesché de Saint-Brieuc, — nous apprend l'état de 1a commanderie de Carentoir en 1643, — est un autre membre dépendant de ladite commanderie, appelé la Croix-Huis, où il y a une chapelle fondée de Saint Jean-Baptiste, desservie par dom Guy Gourneuff, lequel pour tout salaire reçoit les oblations et charités des voisins, et il y a audit lieu ornements suffisans pour y faire le service, lesquels sont audit Gourneuff qui y entretient pareillement les réparations de ladite chapelle, et sur le pignon d'icelle est une moyenne cloche. »

« Et il n'y a audit lieu aucun domaine ny logement du propre de ladite commanderie, fors quelques rentes, dîmes et obéissances sur quelques maisons et héritages situés aux environs de ladite chapelle. »

Comme aussi sur certains héritages qui sont ès paroisses de Henan-Bihan, Pléboulle, Pléhérel, Saint-Germain-de-lamer, Erquy, et se pourvoist toute juridiction à l'Hospital de Quessoy.

Le village Saint-Jean existe encore en Saint-Cast, mais sa chapelle a été renversée. On voyait aussi jadis en Pléboulle, Saint-Germain-de-la-mer, Quintenic et Hénanbihen des villages avec chapelles sous le vocable du même Saint Jean patron des Hospitaliers ; on croit même que le village de la Croix, entre Pléboulle et Saint-Cast, est l'ancienne Croix-Huis.

Hôpital Saint-Jean près de Pléboulle


Domus Hospitalis
Domus Hospitalis Pléboulle


En Hénanbihen la chapelle Saint-Jean s'élevait au bord d'un chemin gallo-romain, et dans cette même paroisse les Hospitaliers possédaient en 1160 les aumôneries du Tertre-Conan et de la Grand'Fontaine. « Eleemosine de Tertre-Conan et de Grandifonte. »

Pléhérel



Domus Hospitalis de Pléhérel
Domus Hospitalis Pléhérel


L'Hôpital en Pléhérel est un gros village dont la possession fut également assurée aux Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem en 1160 ; il est appelé alors « Eleemosina de Pleherel. »

Hôpitaux



Domus Hospitalis Hôpitaux
Domus Hospitalis Hôpitaux


On retrouve en Erquy le village des Hôpitaux et l'on dit qu'au temps des croisades cette paroisse possédait une léproserie à l'usage des soldats atteints de la lèpre et revenant de Terre-Sainte. « La chapelle de cet hôpital est aujourd'hui en ruines, mais elle a conservé la dénomination de chapelle du Saint-Sépulcre. »
Il est vraisemblable que ces divers hôpitaux et chapelles devaient à l'origine dépendre de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Notons encore quelques petites rentes que recueillait le possesseur de la Croix-Huis dans les paroisses de Collinée, Matignon et La Bouillie.
En Matignon le village de l'Hôpital était a l'origine aux Hospitaliers qui y rendaient, dit-on, la justice au pied d'une croix subsistant encore. L'Aumônerie de la Bouillie et ses dépendances leur appartenaient aussi; elle est mentionnée dans la charte de 1160 sous le nom de « la Bollie cum appendiciis », comme étant leur propriété.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902


Cros (Le)   (34)

Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34


Domus Hospitalis Le Cros
Domus Hospitalis Le Cros


Il y a, dans la vallée du Jaur, deux hameaux de ce nom : l'un dépend de la commune de Saint-Vincent ; l'autre, de celle de Saint-Julien. Il s'agit ici du premier. Les confronts sont suffisants ; « Integram illam bordariam.... in manso del Cros... in casta de Casalsnous ex una parte cam rivo de Santo Vincencio... »
A quelle époque l'Ordre entra-t-il en possession de ce hameau, rien ne l'indique ; mais de bonne heure (1260) il fut inféodé sous « la censive d'une émine d'avoine, quinze deniers tournois, une poule, trois œufs, à la Pâque ; un fromage à la Pentecôte : deux journées d'homme, du jardinage pour un jour, trois sols tournois à la Noël, pour droit de quête ; et la tasque et la dîme » (1).
Les droits de l'Ordre sur ce hameau étaient authentiquement reconnus en 1551, dans un acte de vente qui dût être autorisé par le Commandeur, sur déclaration que les objets vendus étaient de la directe de ce dernier.
« Michel Rascol del Cros vend à Jacques Rassignade ung patu sive cazal assis audit Cros tenant avec la maison dudit venditeur, confronte de soleil levant avec le chemin venant del rec, de soleil couchant, de midy et d'autre part avec ledit vendeur » (2).
1. Saint-Vincent, II. 7.
2. Saint-Vincent, III. 12.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


Crozet   (01)

Domus Hospitalis Crozet
Département: Ain, Arrondissement: Gex, Canton: Gex — 01


Domus Hospitalis Crozet
Domus Hospitalis Crozet


— Rector domus templi de Croyset, Croiset, Croset.
— Paroisse sous le vocable des saints Jacques et Philippe.
— Le revenu de la cure consistait dans une partie de la dîme.
— L'ancienne église, fort endommagée par les Bernois et la Révolution, a fait place à l'église actuelle, consacrée par Mgr Devie, en 1834.
— Les templiers possédaient, au XIIIe siècle, à Crozet, une maison de leur ordre, qui passa, après leur suppression, aux chevaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.
— Ces derniers en firent un membre d'abord de la commanderie de La Chaux-en-Vaud, puis de celle des Feuillets.
— Les titres les plus anciens que j'ai pu retrouver, concernant ce membre, ne remontent pas au-delà de 1334. Les autres sont égarés ou détruits.
— Au milieu du XVIIe siècle, l'établissement des hospitaliers de Crozet ne consistait plus « qu'en de vieilles masures. » La chapelle venait d'en être reconstruite par les soins d'un prêtre nommé Léonard Bondillon, qui en avait été pourvu, en 1630, par le commandeur de la Verchère.
Archives du Rhône, fonds de Malte, Inventaire des Feuillets, fº 59.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Cruchonnière (La)   (28)

Seigneurie La Cruchonnière
Département: Eure-et-Loir, Arrondissement: Nogent-le-Rotrou, Canton: La Loupe, Commune: Manou — 28


Seigneurie La Cruchonnière
Seigneurie La Cruchonnière


A une lieue de La Renardière, dans la paroisse de La Fontaine-Simon, se trouvait un domaine seigneurial qu'on nommait La Cruchonnière, et qui avait été donné au commencement du XIIIe siècle aux frères de la sainte Maison de l'Hôpital-de-Jérusalem, par Jean, comte de Chartres, seigneur de Riverage.
Par ses lettres qui paraissent avoir été rédigées vers l'année 1201, ce seigneur leur avait accordé les cens et rentes que lui devaient les habitants de La Fontaine-Simon, demeurant dans la seigneurie de La Crucheronnière.
Ces habitants, au nombre de soixante, avaient à payer chaque année à la Toussaint, sept livres et sept sols deux pites, sous peine d'amende par chacun d'eux, de cinquante sols.
Par ces mêmes lettres, le comte de Chartres donnait aux dits frères toutes les terres et la métairie qu'il avait en la dite paroisse avec les dîmes auxquelles il avait droit dans la commanderie de La Renardière, à la condition que les hommes qui tiendraient les terres et la métairie paieraient sept deniers tournois par arpent aux Hospitaliers ; ce qui devait produire un total de seize livres dix sols huit deniers. L'amortissement était en outre accordé pour cette terre, aux donataires qui devaient en avoir la jouissance libre de toutes charges.

La Cruchonnière affermée en 1477, 4 livres tournois ; en 1757, 65 livres, en 1783, 520 livres.
Il y avait 24 arpents de terre à labour, 12 arpents de bruyères, et 1 arpent et demi de pré.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Cuet   (01)

Domus Hospitalis Cuet
Département: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse — 01


Domus Hospitalis Cuet
Domus Hospitalis Cuet


— De Cuyli, de Collio, Cuyel, Cuel, Cueil, Cuet-lez-Montrevel.
— Ancienne paroisse sous le vocable de saint Oyen, confirmée à l'abbaye de Saint-Claude par l'empereur Frédéric-Barberousse, le 16 novembre 1184.
— En 1252, Berard de Beyviers prit en fief, des hospitaliers d'Epaisse, tout ce qu'il possédait à Cuet.
— Les hospitaliers de Tessonges y acquirent des fonds à la fin du XIIIe et au commencement du XIVe siècle.
— Le droit de nomination à la cure passa, au XVIIe siècle, de l'abbé de Saint-Claude à l'archevêque de Lyon. Les revenus du curé consistaient dans le tiers des dîmes et dans le produit de quelques fonds.
— La paroisse de Cuet est aujourd'hui supprimée.
Archives du Rhône, fonds de Malte, titres d'Epaisse et Tessonges
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.


Cuiry-Housse   (02)

Commanderie de Cuiry-Housse
Département: Aisne, Arrondissement: Soissons, Canton: Oulchy-le-Château, commune: Cuiry-Housse — 02


Commanderie de Cuiry-Housse
Commanderie de Cuiry-Housse


La terre et seigneurie de Cuiry-Housse, dans le Soissonnais, fut donnée en 1627 à l'Ordre de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem, par Robert Hennequin, seigneur du lieu. Cette terre consistait en un beau château avec cour d'honneur et 900 arpents de terre divisés en deux fermes, dont l'une se nommait la ferme du Cerf. C'était un fief où le seigneur avait la haute, moyenne et basse justice, et qui relevait directement du Roi, à cause de sa châtellenie d'Oulchy-le-Château.

L'acte de concession, qui est du 23 février 1627, porte que cette donation avait été faite par le Seigneur Hennequin « dans le désir d'être admis et reçu en la sainte et généreuse compagnie des frères de l'Hôpital de Saint-Jean-de-Jérusalem, pour y employer sa vie à l'honneur de Dieu et de l'accroissement et exaltation de son église, et pour y consacrer une partie des biens à lui par Dieu départis »

Comme condition de cette donation, il était dit que cette terre serait érigée en commanderie, et que le donateur s'en réservait la jouissance viagère pour lui et, après sa mort, pour Robert de Boufflers, son neveu, qui serait reçu également chevalier de l'Ordre.

Le chevalier de Sevigny, trésorier du commun trésor au Grand-Prieuré de France, autorisé à accepter cette donation, stipula dans l'acte que la nouvelle commanderie, après avoir été possédée viagèrement par Robert Hennequin et son neveu, serait réunie à la dignité de Bailli de la Morée, sans pouvoir en être distraite ni séparée, à la condition que le Bailli de la Morée et ses successeurs prendraient le titre de Bailli de la Morée et de Cuiry, en mémoire du donateur. Le chevalier de Sévigny s'engageait encore, au nom de l'Ordre, à faire honorer Robert Hennequin de la grande croix de Malte, et à faire célébrer après sa mort, à perpétuité, chaque année, en l'église de Cuiry, deux obits solennels, l'un au jour du décès du donateur, et l'autre le 24 février, avec une messe tous les samedis en la chapelle de Notre-Dame de la dite église. C'est dans cette chapelle que fut inhumé plus tard Robert Hennequin.
La terre de Cuiry rapportait, en 1757, 4800 livres, et en 1783 11.400 livres.
Le revenu de toute la commanderie, après les guerres du XVe siècle, n'était que de 449 livres; il en dépassait les charges de 446 livres (visite de 1495).
En 1583, le même revenu s'élevait à 3600 livres, et en 1633 à 11.000 livres. Après le démembrement de la commanderie, qui eut lieu alors, pour constituer le bailliage de la Morée, comme nous l'avons dit, il se trouva réduit à 8000 livres. Il regagna bien vite ce qu'il avait perdu, et plus encore, car il était en 1757 de 38.000 livres et en 1786 de 60.000 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)


Cuxac   (11)

Département: Aude, Arrondissement et Cantons: Narbonne, Commune: Cuxac-d'Aude - 11


Domus Hospitalis Cuxac
Domus Hospitalis Cuxac


C'est dans ce lieu que se trouvaient les plus anciennes possessions de l'Ordre. En 1143, Guillaume Raymond « voulant partir pour Jérusalem » donna à l'hôpital Saint Jean « tous les biens, vignes, terres, mazages, hommes et femmes qu'il avait au lieu de Cucutiac » (1). Retour de Terre Sainte, où il n'attendit pas le résultat de la deuxième croisade, Guillaume Raymond confirma son testament et donna (1145) encore à l'hôpital de Saint-Jean « trois quartières de vigne situées au local dit à Rapalpe entre Gratocalas ensemble son champ de Lograsan avec toute son île jusqu'à la rivière d'Atax » (2).

Au même terroir, la donation de Bérenger de Bottenach (1198) vint augmenter les biens de l'Ordre de « la moitié et portion de terre, quarts, seigneurie, lauzime et autres droits aux vignes ou autres terres de Rapalpe » qui étaient indivis avec Pierre Raymond de Launeria. Son fils Gaucerand de Bottenach confirma cette donation en 1207 (3).
Ces divers biens furent inféodés, en 1236, sous la censive réduite d'un setier d'orge mesure de Narbonne, à Jean de Lautrec ; en 1240, à Bernard Gauton (4).
En 1413, le Commandeur ne percevait plus au terroir de Rapalpe qu'une censive de trois sols (5).
« Au terroir de Cuxac, local dit à Fontanilles », le Commandeur percevait encore quelques droits, car en 1331, Guillaume Cabanac vendait à Pierre Raymond Fabry une vigne, déclarant en outre que « ladite pièce fait de censive au Commandeur de Narbonne demi pugnère orge, payable à chaque fête de Saint-Just » (6).
C'est à cette partie du terroir de Cuxac que se rapportent les seize reconnaissances consenties en 169 en faveur du Commandeur pour les fiefs situés au lieu de Cuxac » (7).
Mais les droits les plus importants qu'il eut conservés étaient établis au terroir de La Grèze. En 1654. Marie de baux, en sa qualité d'héritière de Jean Sarda, prêtre et fermier de la Commanderie de Narbonne, donnait « quittance à noble Pierre de Beauxhostes, seigneur d'Agel, des arrérages de la censive de cinq setiers deux quartières orge, et deux sols six deniers argent, due sur douze mojades terre situées au terroir de Cussac, lieudit jadis à La Grèze à présent Saint Jean Delquin, dans laquelle terre est construit le bâtiment de la métairie appelée la Bourgade » (8).
Les droits du Commandeur prirent même une grande extension ; car le 30 décembre 1736, après avoir reconnu « six séterés de terre à Raonel », les demoiselles Françoise et Anne de Beauxhostes, d'Agel, reconnurent en « plus trente-sept séterés et demi dans le terroir de Cuxac, appelé de Saint Jean, dans laquelle contenance il y a une métairie dite La Bourgade.... sous la censive de trois setiers neuf pugnères orge, et deux sols six deniers tournois. » Plus une vigne à las Castelles contenant 17 séterés et demi, « confrontant de cers le chemin de Cuxac à Capestang, du septentrion le sieur de Frégouze, sous la censive de deux pugnères et demi de blé froment » (9).
1. Plus bas, le notaire écrit : « Totum meum alodutm quodcumque habeo in villa de Culiacho » ; c'est donc par erreur que l'auteur de l'Inventaire a écrit « qu'il avait au lieu de Ciutat de Narbonne... »
— Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 1 ; ou encore qu'il écrit Citracho sur la manchette de la même pièce d'archives.
2. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 1 et 2. II donnait en même temps quelques biens à l'église Sainte Marie de Magrinian.
3. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, I. 13 et 21.
4. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, IV 3 ; III, 6. Le terroir de Repalpe ou Rapalpe dépend partie de terroir de Narbonne et partie du territoire du Cuxac.

5. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, V. 14. Pareille redevance était attribuée au vicomte de Narbonne.
6. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, V. 2.
7. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, IV. 8.
8. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, VII. 13.
— Cette métairie est située entre la rivière d'Aude et le canal d'atterrissement de l'étang de Capestang, an N. O. de Cuxac.
9. Narbonne, inventaire archives de Saint-Jean, IV. 7.

Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF


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