Palacret (Le) (22)
Commanderie Saint-Jean du PalacretDépartement: Côtes-dArmor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Bégard — 22
Commanderie Saint-Jean du Palacret
Cest en la paroisse de Saint-Laurent, au diocèse de Tréguier, que se trouvait la commanderie Saint-Jean du Palacret. Quelques-uns ont voulu voir cet établissement désigné dans la charte de 1160 sous le nom de « Hospitalis inter duas Kemper », parce quil se trouve, en effet, entre les deux paroisses de Quimperven et Quimper-Guézennec; mais il faut avouer quil nen est point limitrophe et même assez éloigné.
Au commencement du XVe siècle, nous voyons le Palacret uni à la Feuillée, et dès cette époque il semble la résidence préférée de certains commandeurs, car Pierre de Keramborgne, lun dentre eux, y fut inhumé en 1449. Plus tard, le commandeur René de Saint-Offange fit au manoir des travaux considérables, et voulut même y être représenté dans la chapelle en un « grand tableau », agenouillé aux pieds de saint Jean-Baptiste, patron de son Ordre.
La commanderie avait son chef-lieu en ce manoir du Palacret, situé à un quart de lieue du bourg de Saint-Laurent. Cétait en 1727 une maison composée de deux salles basses avec cuisine, et trois chambres hautes auxquelles conduisait un escalier de granit; au-dessus des ouvertures étaient extérieurement sculptées les armoiries de lOrdre de Malte et du commandeur René de Saint-Offange.
Le manoir occupait le fond dune cour close de muraille, précédée dun grand portail formant pavillon. Dans cette cour sélevait la chapelle dédiée à saint Jean ; celle-ci contenait quatre autels, le tombeau du commandeur de Keramborgne, consistant en « une pierre tombale avec escriture en lettres gothiques », et le tableau du commandeur de Saint-Offange ; on y voyait aussi les statues de Notre-Dame et de saint Jean, et dans la verrière les armes du roi de France en supériorité, et au-dessous celles de lOrdre de Malte et du commandeur René de Saint-Offange. Ce dernier avait encore construit dans la même cour une écurie « pour sept chevaux » qui lui coûta plus de 1.000 livres.
Actuellement, le manoir et la chapelle du Palacret sont détruits de fond en comble. Leurs ruines, situées dans une vallée, « près de la rivière du Jaudy, montrent une enceinte carrée entourée de fossés ; quelques pans de murs couverts de lierre sont seuls encore debout, dans lun deux est encastré un écusson dont on ne reconnaît plus les pièces. »
Autour de ce manoir sétendaient jadis des jardins et des bois de décoration avec quelques pièces de terre, le tout contenant en 1697 environ 15 journaux. Au joignant de la cour, les eaux du Jaudy faisaient tourner la roue dun moulin.
Léglise paroissiale de Saint-Laurent étant bâtie dans le fief du Palacret, le commandeur sen trouvait le seigneur patron et prééminencier. Il avait droit den présenter le recteur ; « en recognoissance de quoy les fabriques de ladite église » payaient « par chacun an, au lendemain de Noël, feste de saint Estienne, audit commandeur cinq sols monnoye et une obolle de chefferente ; faute duquel poyement ledit commandeur (avait) pouvoir de faire fermer le missel et empescher lévangile de se dire jusquà ce quil eust esté poyé. » Ce qui prouve quon devait apporter cette rente au commandeur durant la première partie de la messe, après quil eût pris place au sanctuaire dans son banc seigneurial.
Saint-Laurent
Domus Hospitalis Saint-Laurent
Léglise de Saint-Laurent, oeuvre des XIVe et XVe siècles, ne manque pas dintérêt. Extérieurement, elle a un joli porche au sud; à lintérieur, elle renferme de curieuses peintures sur sa voûte et des boiseries sculptées, le tout dans le style de la Renaissance. Mais ses belles fenêtres quadrilobées ne présentent plus les armoiries des commandeurs du Palacret quon y voyait encore au dernier siècle. En revanche, dans le mur du cimetière, sont encastrés deux écussons de Chevaliers de Malte: lun deux est en bannière et chargé de « trois quintefeuilles », lautre porte « un chevron accompagné aussi de trois quintefeuilles. »
Peut-être lun de ces écussons provient-il du pilier dressé jadis près du cimetière, portant ceps et collier pour la punition des blasphémateurs et témoignant de la haute juridiction du Palacret.
Non loin de léglise Saint-Laurent, le commandeur du Palacret avait encore « une cave pour le débit du vin les jours de pardons et assemblées dicelle église. y> Nous avons déjà vu ailleurs que les commandeurs, étant exempts de payer au roi les droits sur les boissons, en profitaient pour faire vendre du vin certains jours de fête à la porte de leurs églises.
Outre le bourg de Saint-Laurent, quelques villages de cette paroisse et une vingtaine de tenues relevaient de la commanderie.
Louargat
Domus Hospitalis
La grande paroisse de Louargat (Commune du canton de Belle-Isle-en-Terre) dépendait presque entièrement du Palacret, qui ny comptait pas moins dune centaine de tenues.
Louargat était létablissement des Chevaliers Hospitaliers mentionné dans la charte de 1160 « In Treker eleemosine de Louergat. » Le commandeur du Palacret y levait les dîmes des bourgs de Louargat et de Saint-Eloy, des frairies de Keranséoal et de Keranfiol et une portion de celle du Menech-Ty (la Maison du Moine) quil partageait avec labbé de Bégard; il y possédait aussi le moulin de Keranfiol, affermé 160 livres en 1697.
Le commandeur du Palacret jouissait en léglise Notre-Dame de Louargat, dont il était seigneur, de droits analogues à ceux quil avait en celle de Saint-Laurent. Ces privilèges étaient même plus considérables, car « à cause du patronage de ladite église » dont il présentait le recteur, ce commandeur recevait chaque année dudit recteur, dabord « 20 deniers monnoye pour cause de son presbytère », puis le premier dimanche daoût, fête du pardon paroissial, « . 10 sols monnoye pris sur les offrandes »; enfin une rente de 18 livres, « poyable en deux termes à Noël et à Pasques. »
Mais ce nétait pas tout: ce pauvre recteur de Louargat devait encore de rente annuelle au commandeur du Palacret, toujours « en recognoissance de patronage », à la fête de saint Michel, 20 deniers monnaie, « et à deffault dudit poyement, le commandeur ou ses receveurs (en son absence) peuvent clore le livre ouvert avant de commencer la grande messe. » Daprès le procès-verbal de la visite de 1617, la rente de Pâques devait se payer de la même façon au commencement de la messe: « Le recteur de Louargat doit 5 livres monnoye le jour de Pasques, quil doibt poyer avant entrer en évangile de la messe dudit jour. »
La grande verrière de léglise de Louargat renfermait en supériorité les armoiries de lOrdre de Malte. Ce sanctuaire — reconstruit de nos jours — possédait aussi en 1720 « un grand autel fort beau et une belle et magnifique croix dargent pour porter en procession. » A côté on voyait, en 1727, un poteau aux armes du commandeur de Tambonneau, avec cep et collier pour la punition des malfaiteurs.
Outre léglise de Louargat, les chapelles de Saint-Eloy, Saint-Michel et Saint-Jean, situées dans cette paroisse, appartenaient aussi à lOrdre de Malte.
La chapelle de Saint-Eloy — aujourdhui église paroissiale séparée de Louargat — était surtout importante ; cétait déjà et cest encore un des lieux de pèlerinages les plus fréquentés en Bretagne par les éleveurs de chevaux, qui accourent par milliers à ses pardons.
En 1727, il sy tenait « chacune année sur le placître de léglise onze foires », dont les coutumes étaient levées par le commandeur du Palacret. Ces droits de coutumes et les oblations de la chapelle étaient à cette époque affermés 150 livres, « outre lentretien de ladite chapelle. »
La chapelle de Saint-Michel, subsistant encore au village de Kermicaël, offre peu dintérêt ; il en est de même de la chapelle Saint-Jean qui se trouvait, disent les actes de 1697, « au village de Locquenvel, paroisse de Louargat », entourée dun bois de haute futaie appartenant également au commandeur du Palacret.
Le nom de la paroisse de Pédernec figure dans la charte de 1160 ; les Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem possédaient, en effet, sur le territoire de Moustérus, trêve de Pédernec, quelques villages, un certain nombre de tenues et une petite dîme ; lun de ces villages porte toujours le nom significatif de Coz-Mouster (le Vieux Monastère).
Tréwazan
Domus Hospitalis Tréwazan
Dans la paroisse de Prat (Commune du canton de La Roche-Derrien) se trouvait le membre de Trévouazan (Trewazan). Le commandeur du Palacret avait là onze tenues, levait une dime et possédait une chapelle et un moulin.
Cette chapelle était celle de Saint-Jean de Tréwazan, dont le pardon continue dêtre très suivi le 24 juin. Lédifice se compose dune nef avec un seul collatéral au nord, séparé delle par trois arcades en anse de panier. Jadis il sy trouvait trois autels avec les statues de la Sainte Trinité, de Notre-Dame et de Saint-Jean ; alors un jubé en bois sculpté, surmonté de Notre-Seigneur crucifié, séparait le haut de la grande nef du bas de lédifice. La maîtresse-vitre, posée dans une belle fenêtre de style flamboyant, renfermait les armoiries de lOrdre de Malte et du commandeur; elle conserve encore quelques fragments de ses anciennes peintures. Au-dessus de lautel et de la fenêtre est sculpté intérieurement lécusson dun autre commandeur, posé sur une croix de Malte et portant: dazur à la fasce de... chargée de trois étoiles dor, accompagnée en chef dune croix, en pointe dune aigle éployée de sable à deux têtes.
En 1617, Saint-Jean de Tréwazan avait des fonts baptismaux et un cimetière justifiant la tradition locale — confirmée par le nom même du lieu — qui prétend que cette chapelle était originairement une trêve de Prat.
Runan possession des Templiers
Notre-Dame de Runan
On croit reconnaître Runan (près Pontrieux) dans le « Runargant » de la charte donnée aux Templiers en 1182. Notre-Dame de Runan — jadis trêve de Plouëc, aujourdhui église paroissiale — se trouvait, en effet, « assise dans le fief du Palacret. » Aussi le commandeur de la Feuiilée en prit-il possession le 5 juin 1720 en qualité de commandeur du Palacret. Cétait déjà un sanctuaire très fréquenté des pèlerins, lorsquen 1414 le duc de Bretagne Jean V y créa une foire en faveur des habitants.
Léglise de Runan est un fort bel édifice qui vient dêtre habilement restauré; ses trois nefs sont couvertes décussons, comme la robe dune grande dame au temps de la chevalerie. Dans sa magnifique fenêtre flamboyante du chevet, la verrière présente les armes de la reine-duchesse Anne de Bretagne, bienfaitrice du lieu, et plus bas les blasons de tous les gentilshommes des alentours; aux siècles derniers, les armoiries de lOrdre de Malte et celles de plusieurs commandeurs du Palacret sy trouvaient également. Dès 1438, le commandeur de Keramborgne fit aussi sculpter son blason, tenu par des lions, au-dessus des fenêtres. En 1617, cette église renfermait sept autels, et il sy faisait « un très beau service journellement, car il y tombe de grands biens. » La statue de Notre-Dame de Runan, « toute dorée », et dans une superbe niche, était accompagnée de celle de saint Jean. Le trésor contenait: « une croix processionnelle, un soleil magnifique, des calices, ciboires et encensoirs, le tout en argent. » Il y avait quatre cloches dans la tour; dans le cimetière se trouvait un reliquaire, un « grand calvaire avec figures de saints », une chaire pour prêcher en plein air, et un oratoire avec autel où lon disait la messe les jours de pardons, à cause de la multitude des pèlerins.
Malgré sa richesse, la fabrique de Runan ne devait au commandeur du Palacret que 24 sols de rente, et « pour les offrandes du lieu 100 sols, à la Nativité de Notre-Dame. » Par ailleurs, ce commandeur avait certains droits sur la halle de Runan, et jouissait de treize tenues et dune dîme.
Cétait en Pommerit-le-Vicomte (Commune du canton de Lanvollon) que se trouvait le membre de Kerdanet. Son chef-lieu était le village de Kerdanet en la trêve de Saint-Gilles-le-Vicomte faisant partie de la paroisse de Pommerit. Il existe encore actuellement un manoir de Kerdanet, édifice du XVIe siècle, relié au manoir voisin de la Garde par un souterrain voûté en granit de 160 mètres de longueur. Mais si ce manoir a jamais appartenu aux Chevaliers, depuis bien des siècles ils ne le possédaient plus, car il nen est point fait mention dans leurs archives.
Quant à la chapelle de Kerdanet — aujourdhui détruite — elle se trouvait dans le village de ce nom et sappelait Saint-Jean du Temple. Dans son vitrail on voyait en 1617 lécusson du seigneur du Cleuziou, « par tolérance du commandeur de la Salle » qui avait même autorisé ce gentilhomme à placer un banc dans le sanctuaire; au siècle suivant on y signalait les armoiries de lOrdre de Malte et celles du commandeur de Belthomas. En 1697 le commandeur de la Feuillée laissait au curé de Saint-Gilles un tiers des oblations de Kerdanet.
La tradition a conservé le souvenir dune ancienne templerie en Saint-Gilles-le-Vicomte (Pommerit-le-Vicomte), mais elle lappelle Kerhénoret (?) et la place au lieu de Kerhas (?), à moins dun kilomètre du bourg.
« La vérité est que des fouilles faites en cet endroit on 1825 ont amené la découverte de plusieurs objets marqués au coin de lOrdre du Temple (sic). Deux ans plus tard on y découvrait encore un vase rempli de sous tournois. Les champs qui recelaient ces diverses curiosités sappellent encore le Grand et le Petit Cloitre, nom qui donne une certaine autorité à la tradition. »
Kerhars
Domus Hospitalis Kerhars
Il est dailleurs bon de remarquer que ce lieu de Kerhars figure, en effet, dans la charte de 1182 donnée en faveur des Templiers ; il y est appelé « Keraart. »
Locquirec
Domus Hospitalis Locquirec
La paroisse de Lanmeur était dans lévêché de Tréguier une enclave du diocèse de Dol ; là se trouvait léglise tréviale Saint-Jacques de Locquirec dépendant du Palacret. Aussi les commandeurs étaient-ils à Locquirec (Commune du canton de Lanmeur). « Seigneurs, patrons et fondateurs, y ayant tout ferme droit, banc, enfeu, accoudoir et escabeau. » Ils ny étaient néanmoins tenus à « aucun service, cette église estant desservie et entretenue par les offrandes qui tombent en elle. » De nos jours, il ne reste plus quune rue de Locquirec
Il est dit ailleurs que léglise de Locquirec est « magnifiquement ornée, » ayant quatre cloches et tout ce qui est nécessaire au culte. On y voyait en honneur les statues de saint Jean, patron de lOrdre de Malte, et de saint Guirec, patron du lieu; dans le cimetière étaient « un reliquaire et une croix de pierre de taille avec un crucifix au pied duquel sont en bosse les armes de lOrdre; » à cinquante pas de ce cimetière le même écusson était sculpté sur un autre beau calvaire de granit « avec grand nombre de figures et de statues de saints. »
« En recognoissance du patronage de leur église les fabriciens de Locquirec devaient seulement 2 deniers monnoie de rente au commandeur du Palacret. »
On attribue encore à la commanderie du Palacret diverses possessions dans les paroisses de Peumerit-Quintin, Cohiniac et Pléguien, mais nous navons point de détails sur ces biens. Notons cependant que les noms de ces paroisses figurent dans la charte de 1160, donnée en faveur des Hospitaliers, « Eleemosine de Pumerit et de Cohiniac et de Pleguen; » en Pléguien se trouvait même une chapelle dédiée à saint Jean.
Nous avons dit précédemment que le commandeur René de Saint-Offange habitait ordinairement le Palacret. Aussi lorsquen 1617 les chevaliers Adam de Bellanger, Gabriel de Chamber et N... de Boisbaudrant firent la visite de cette commanderie, interrogèrent-ils les voisins du commandeur sur « sa vie et son bon mesnagement. » Ce furent Yves Quintin, seigneur de Kerhamon, Olivier Nouel, seigneur de Kerguen, Yves Jégou, seigneur de Kerdibertho et Pierre Morin qui répondirent à leurs questions. Ils témoignèrent unanimement en faveur du commandeur de Saint-Offange, de sa vie active et bien réglée, de sa bonne administration des biens de sa commanderie et de « sa plus continuelle résidence au Palacret. »
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902
Pommerit vient du latin « Pomaritum » (pommeraie).
Pommerit (ancienne zone forestière) est une paroisse primitive qui englobait jadis outre le territoire actuel de Pommerit-le-Vicomte, ceux de Saint-Gille-les-Bois, du Faouët, de Trévérec et de Gomménech.
Lexistence dun vicomte de Pommerit est attestée depuis 1294 sans que lon connaisse son nom. « Pomerit Vicecomitis » est cité dès 1330 (lors du procès de canonisation de Saint-Yves). La paroisse de Pommerit-le-Vicomte avec la trève de Saint-Gilles est mentionnée en 1426 (archives de Loire-Atlantique, B2980). Il sagit de la patrie de Geoffroy de Kermoisan, évêque de Quimper puis de Dol, dans la seconde moitié du XIVème siècle et de Jean Le Brun, aumônier du duc Jean et évêque de Tréguier (décédé en 1378).
Dès 1160, les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem de la commanderie du Palacret (en Saint-Laurent) possède à Saint-Gilles, le membre de Kerdanet et une chapelle Saint-Jean qui en dépend. Certains lieux-dits tels que Ar Chlast (le Cloître), le « village du monastère » semblent confirmer la présence des templiers et des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Certains lieux-dits tels que Cracousery (du breton kakous, signifiant lépreux), Parc-ar-Chlandry (du breton klanvdi, signifiant maladrerie) conservent le souvenir dune léproserie.
Sources: Infos Bretagne
Le Moulin du Palacret
Département: Côtes-dArmor, Arrondissement: Lannion, Canton: Roche-Derrien, Commune: Prat — 22
Moulin du Palacret
Aujourdhui propriété de la Communauté de communes de Bégard, le Palacret redécouvre son passé en partenariat avec lassociation des « Amis du Palacret. »
Au coeur dune petite vallée où serpente le Jaudy, le site a connu en effet, plusieurs moments dhistoire distincts: commanderie relevant de lordre des Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem au Moyen Age, le Palacret faisait partie des trois commanderies de lordre en basse Bretagne. Au début du XIXe siècle, lécrivain Zénaïde FLEURIOT acquiert la propriété qui deviendra un siècle plus tard, une ferme consacrée en grande partie à lactivité de teillage.
Sources: Moulin du Palacret
Vente de la chapelle Saint jean Baptiste du Palacret
Le 2 novembre 1789, en tant que biens du clergé, les biens de la commanderie du Palacret sont confisqués.
Le 31 juillet 1791 tous les ordres de chevalerie sont dissous; disparaît alors en France, lOrdre de Malte en tant que seigneurie ecclésiastique; la commanderie du Palacret perd son dernier commandeur: Alexandre Louis Hugues de Freslon de la Freslonnière, chevalier grand croix de lOrdre de Saint Jean de Jérusalem, capitaine général des escadres de la religion, commandeur de la Feuillée, le Palacret, Pontmelvez et annexes.
Vous pouvez aller sur ce site Internet, voir les détails de la vente réalisée après la révolution. Palacret.com
Palhers (48)
Commanderie de PalhersDépartement: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Marvejols — 48
Localisation: Commanderie de Palhers
Eglise romane, ancienne chapelle de la Commanderie de ce nom, sise à côté de la maison du commandeur encore debout, semble remonter au XIIIe siècle. Sans cachet architectural bien caractérisé. En 1232, la Commanderie appartenait aux Templiers et elle payait une censive annuelle au Monastère de Bonneval. (1)
Au commencement du XIVe siècle elle passa entre les mains des chevaliers de St-Jean de Jérusalem. (2)
(1) Denisy Bourret.
(2) G 1009 et 1955. Boyer, Lavigne, notaires de Marvejols.
Commanderie de Palhers — Sources Mairie de Palhers
Palhers (Paillos) qui veut dire grange à paille en occitan s'est implanté autour de la Commanderie fondée par le chevalier du Temples (ou Templiers) à partir du XIIe siècle. De nombreux artisans et paysans se sont fixés autour de la commanderie et c'est ainsi que c'est créée l'agglomération de Palhers.
Sources: Chroniques et mélanges. Tome II, 1909-1915 — Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère — imprimerie G. Pauc (Mende) — 1915
Commanderie de Palhers
C'est en 1191 que Richard de Grèzes donne Palhers aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en leur commanderie de Gap-Francès. Au début du XIIIe siècle, Palhers devient elle même un commanderie sous la dépendance du grand Prieuré de Saint-Gilles, avec des biens s'étendant à l'ouest du Gévaudan, et notamment sur l'Aubrac, ainsi qu'en Rouergue et en Vivarais.
Le commandeur Hospitalier vivait à Palhers, qui avait des revenus très supérieurs à la commanderie Mère de Gap-Francès. Il reste de cette immense commanderie, un corps de logis attenant à l'église paroissiale.
Sources: La Lozère par Benjamin Bardy — Editeurs Christine Bonneton — Encyclopédies Bonneton — 2004 — Paris
Chapelle de la commanderie de Palhers
Eglise romane, ancienne chapelle de la Commanderie de ce nom, sise à côté de la maison du commandeur encore debout, semble remonter au XIIIe siècle. Sans cachet architectural bien caractérisé. En 1232, la Commanderie appartenait aux Templiers et elle payait une censive annuelle au Monastère de Bonneval (1). Au commencement du XIVe siècle elle passa entre les mains des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem (2).
1. Denisy. Bourret, dictionnaire géographique.
2. Bourret, G 1009 et 1955. Boyer, Lavigne, notaire de Marvejols.
Sources: L. Costecalde. Anciennes églises de Lozère antérieures au XVe siècle. Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère. Chroniques et mélanges. Tome II. Editeur: Imprimerie G. Pauc. Mende 1915
Palluet (03)
Commanderie de PalluetDépartement: Allier, Arrondissement: Moulins, Canton: Saint-Pourçain-sur-Sioule - 03
Domus Hospitalis Le Palluet
L'implantation hospitalière en Bourbonnais et la particularité de la plaine de la Limagne Terre d'accueil et terre de rejet. Commençons d'abord par évoquer les espaces où la présence des maisons hospitalières est la plus notable.
Deux espaces apparaissent nettement sur les cartes. Les espaces montagneux qui se trouvent au Sud-Ouest (montagne bourbonnaise) et au Sud-Est (contrepends des Combrailles) sont clairement délaissés. En direction des Combrailles se trouve la maison hospitalière de Buxière et deux membres dont l'origine est particulière, ce sont des sites de défrichement : Boënat et Montignat (26).
Le cœur politico-religieux du Bourbonnais a également été délaissé par les ordres religieux-militaires. Aux XIIe XIIIe siècles, c'est-à-dire au moment où s'implantent les ordres militaires, cet espace longe la rive gauche de l'Allier, du Nord de La Racherie jusqu'aux environs de Saint-Pierre-le-Moutier. Dans cet espace se trouve également l'important prieuré clunisien de Souvigny, fondé en 915 ou 920 par Aymard, qui est aujourd'hui considéré comme le premier membre de la ligné des Bourbons (27). Ces deux entités, l'une seigneuriale, l'autre religieuse, connaissent un développement conjoint et prospère. L'ancienneté et la forte influence du réseau de Souvigny n'ont certainement pas favorisé l'installation des Hospitaliers dans cette zone (28). En revanche, dans d'autres secteurs éloignés du cœur politico-religieux, comme en Limagne Bourbonnaise, la présence clunisienne ne semble pas avoir limité l'installation de l'Hôpital (29).
Par ailleurs, les Bourbons ont joué un rôle dans le développement des ordres militaires et principalement dans celui des Hospitaliers de La Racherie et ses membres. Ainsi, en 1225, Archambaud VIII, seigneur de Bourbon, a autorisé le pacage et la coupe de bois de chauffe dans la forêt de Tronçais pour la maison de Saint-Jean-de-Buis, qu'il dit avoir « détenue sa vie durant » (30). De même, en 1275, Agnès, dame de Bourbon, autorise les hommes de La Racherie et de Rongère à acquérir en ses propres fiefs jusqu'à cent livres de rentes (31). Elle prévoit également un droit de passage illimité au port de la Corde pour les hommes, bêtes et marchandises. Ces deux exemples démontrent l'implication des Bourbons pour la cause des Hospitaliers, ce qui n'est pas le cas 24. Commune d'Avril-sur-Loire (58 300).
Implantations et réseaux hospitaliers en Bourbonnais (XIIIe XVe) siècle pour le Temple. Néanmoins, si les Bourbons ont favorisé l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem, il ne semble pas qu'ils l'aient fait à proximité de leur château de Bourbon-l'Archambault, ni dans l'espace correspondant à la seigneurie bourbonnaise du xie siècle. Car il y a une coïncidence troublante entre les cartes du développement territorial du Bourbonnais et la carte des implantations religieuses et militaires (32). Les maisons les plus proches du cœur politique et religieux de la seigneurie, à savoir Boichassaing, Bardon et La Racherie, se trouvent en bordure des frontières de la seigneurie bourbonnaise du XIe siècle. En revanche, à l'intérieur de celle-ci, les ordres militaires sont totalement absents.
Néanmoins, la proximité du pouvoir des Bourbons a tout de même été recherchée. Ainsi, sur la partie Ouest du duché, trois commanderies hospitalières des XIVe XVe siècles sont implantées le long des voies reliant le cœur politico-religieux bourbonnais à Limoges par Montluçon d'une part, et à Bourges via la forêt de Tronçais d'autre part. Ces trois commanderies possèdent un caractère « éclaté » certainement lié à leur volonté de jalonner les axes de communication importants. Il s'agit de La Racherie, Lavaufranche et la Croix-au-Bost.
Notons que cette logique est aussi valable pour Beugnet et ses nombreux membres qui se trouvent également répartis le long des différents axes de communications formant un nœud au niveau de Digoin. À cet endroit se rejoignent des routes terrestres provenant de l'Ouest et du cœur du Bourbonnais, du Nord (Bourgogne), du Sud (via Montbrison, ancien chef-lieu de la province templière d'Auvergne) et franchissent la route fluviale de la Loire.
En Limagne, trois commanderies sont présentes : la maison-mère de la Racherie, la maison de Palluet (33) et surtout, tous les membres de La Marche et du Mayet. Cette dernière a mis en place un véritable maillage de la plaine dont témoigne un terrier du début du XVe siècle.
26. Commune de Servant (63 560).
27. Arlette Maquet, Cluny en Auvergne, 910-1156, thèse de doctorat de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, 2006, pages 326-327.
28. A. Maquet, « Les établissements clunisiens en Bourbonnais », Revue d'Auvergne, tome 107, n° 4, 1993, page 14.
29. P.-F. Philippon, Les ordres religieux-militaires [...], opuscule cité, tome 1, page 79-80.
30. Archives départementales du Rhône, 48 H 2547, n° 1.
31. Archives Nationale, P 13771, cote 2866.
32. Max Fazy, Le Bourbonnais, symbole de l'unité française, Moulins, 1929, page 115.
33. Commune de Saint-Pourçain-sur-Sioule (03 500).
Sources : Pierre-Frédéric Philippon, « Implantations et réseaux hospitaliers en Bourbonnais (XIIIe?et?XVe siècle) », dans Damien Carraz Les établissements hospitaliers dans le massif central et ses périphéries au Moyen Age : des territoires aux réseaux, Presses universitaires Blaise Pascal, 2014 (ISBN 978-2-8451-6668-4, pages 39, 41, 44-45. Fichier PDF BNF
Pananges (36)
Département: Indre, Arrondissement: Le Blanc, Commune: Lignac - 36
Domus Hospitalis Pananges
Pananges, paroisse de Lignac
— Ancienne commanderie dépendant de Montmorillon, 1614
— Domaine appartenant à Veillat-Degalle, vendu nationalement le 29 pluviose an VI
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889
Parentis-en-Born (40)
Domus Hospitalis Parentis-en-BornDépartement: Landes, Arrondissement: Mont-de-Marsan, Canton: Parentis-en-Born — 40
Domus Hospitalis Parentis-en-Born
Ce membre de la commanderie de Bordeaux était situé dans le pays de Born, la plus misérable partie des Landes, tout à fait sur la côte de l'Océan. Il se composait d'un certain nombre de fiefs et des dîmes de quelques pauvres paroisses: ainsi, les Hospitaliers possédaient dans la paroisse de Lit-et-Mixe

A ce membre avaient été adjoints pendant un certain temps ceux de Geys et de Bouchet, situés en pays de Bigorre et nous avons eu l'occasion de parler des difficultés que ces possessions créèrent au commandeur de Bordeaux.
Nous avons vu plus haut comment cette petite circonscription, fondue dans celle de Bordeaux, en avait été disjointe au XVe siècle, réunie à celle de Cazalis et comment enfin elle fut restituée à son premier état par le Grand-Prieur Pons de Maleville (1485).
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Paris l'Hôpital (71)
Département: Saône-et-Loire, Arrondissement: Chalon-sur-Saône, Canton: Chagny, Commune: Nolay - 71
Domus Hospitalis Paris-l'Hôpital
La maison du petit Paris (2) : souz Noulay (3) appartenanz à ladite maison de Beaune.
Premèrement le gaygnage de 2 chétif beufz prisez 40 s.
Item 4 soitures de pré, la soiture 5 s. valent 20 s.
Item 30 ouvrées de vigne, l'ouvrée 3 s. valent 4 livres. 10 s.
Item en rantes d'argent par an 4 livres.
Item en rantes d'avoine 5 bichets, le bichet 4 s. valent 20 s.
Item 4 boisseaux de froment de rante, le boisseau 2 s. 6 d. valent 10 s.
3. Paris, l'Hôpital, canton de Chagny, S.-et-L.
Sur la voie romaine de Paris à Lyon par Arnay-le-Duc.
4. Nolay, arrondissement de Beaune, Côte-d'Or.
Pebelit (Pébélit) (43)
Commanderie de PébélitDépartement: Haute-Loire, Arrondissement et canton: Puy-en-Velay, commune: Saint-Germain-Laprade — 43
Commanderie de Pébélit
C'était, dès l'origine, une possession de l'Hôpital. En 1159, Guichard de Saint-Germain fit donation aux Hospitaliers d'une appenderie sise à Pébélit, qu'il avait acquise des Lépreux de Brives (charte 3).
En 1306, l'évêque du Puy et le grand-prieur Pons de Fay transigèrent sur la justice de Pébélit, des Pandraux et du Boussillon (charte 63).
Pébélit relevait en fief de l'évêché du Puy, comme en témoignent des hommages de 1309 et 1331 (chartes 63 et 82).
En 1448, le vicomte de Polignac, coseigneur de Servissas, et le commandeur de Pébélit conclurent un accord sur la justice des Pandraux (charte 108).
La grange de Pébélit, bien que située dans la paroisse de Saint-Germain-Laprade, dépendait, au spirituel, de la paroisse de Saint-Jean-la-Chevalerie du Puy. En 1459, un accord entre le prieur de Saint-Germain et le curé de Saint-Jean régla l'exercice des droits curiaux à Pébélit. Les religieux de l'ordre, frères servants et donats en résidence à Pébélit furent exempts de la paroisse de Saint-Germain. Quant aux métayers ou grangiers de Pébélit, il fut convenu qu'ils seraient désormais paroissiens, une année de Saint-Germain et l'autre année de Saint-Jean. De plus, cet accord détermina la part du prieur et celle du curé dans le produit des baptêmes et des enterrements (charte 110).
Lors de la visite de 1616, du château qui servait jadis d'habitation au commandeur, il ne restait que des masures et une tour avec son escalier à vis ou en fuseau. La maison du grangier menaçait ruine. Il n'y avait en bon état que la grange (1).
D'après la visite de 1616, le domaine de Pébélit avait d'un tenant en terres 80 setérées faisant le labourage de 3 paires de boeufs, en prés 25 journaux, en bois de pin haute futaie 120 cartonnées. Le métayer ou grangier payait au fermier 75 livres, 25 setiers moitié froment et moitié seigle et 100 cleuils ou bottes de paille pour l'entretien des toitures.
En 1726, la sous-ferme était de 200 livres, 10 setiers de froment, 25 setiers de seigle, 20 livres de beurre et autant de fromage (2).
Liste des Commandeurs
1306. Février 24. — Pons du Roure (charte 63).
1321. Août 10. — Raynaud de Fay (charte 74).
1357. Avril 22. — Artaud de Fay (3).
1424. Mars 9. — Jacques Tinel (4), grand-prieur d'Auvergne.
1443. Avril 9. — Jacques Ortolan (5).
1448. Juillet 12. — Hugues Fabre (charte 108).
1459. Juin 2. — Aymar du Puy (charte 110), grand-prieur d'Auvergne.
1469. Février 28-1485. Mars 24. — Pierre Blanchier (6).
1497. Décembre 9-1513. Décembre 26. — Durand Blanchier (charte 111).
1520. Mai 15. — Claude Baudouin (7).
Notes — Commanderie de Pébélit
1. H 2153, folio 975 v°
2. Devesset, titres de la commanderie, visite prieurale.
3. Saint-Jean-la-Chevalerie, terrier de Pélébit, n° 2.
4. Saint-Jean-la-Chevalerie, II n° 25.
5. Saint-Jean-la-Chevalerie, II n° 28.
6. H 2233 bis, Haute-Loire, prot., de Ricon, folio 170.
7. Hôtel-Dieu, livre de raison d'Et., Médicis, folio 36.
Augustin Chassaing, Cartulaire des Hospitaliers Ordre de Saint-Jean de Jérusalem du Velay. Picard Editeur Paris 1888
Commanderie de Pébélit
— Orme-de-Ferrand (L'), sur la commune de Saint-Germain-Laprade.
— A la limite des abbayes de Doue et de la commanderie de Pébélit.
— Olme-de-Ferrand, 1561 (Savin)
Sources: Dictionnaire topographique du département de la Haute-Loire, par M. Auguste Chassaing. Paris Imprimerie Nationale MDCCCCVII
Pelleport (31)
Commanderie de PelleportDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Cadours — 31
Commanderie de Pelleport
Pelleporc nom donné par A. Du Bourg dans ses textes.
Dans le voisinage immédiat du Burgaud

Au mois de février de l'année 1148, Guillaume-Raymond et ses frères inféodaient aux chevaliers de Saint-Jean la dime de l'église Saint-Pierre de « Nerpech » sous la redevance annuelle de 6 sols morlans. Ces derniers s'établirent aussitôt dans leur nouveau domaine, et, grâce à de nouvelles donations, leur fief de Nerpech ne tarda pas à être transformé en la commanderie de Pelleport, qui du reste a laissé bien peu de traces dans les archives.
Nous n'y trouvons que l'acte par lequel le chevalier Arnaud d'Esparviers, donna à Pierre Miquel, Précepteur de Pelleport, son fief de « Castelfornils » et le dîmaire de « l'Eglise brûlée (ecclesioearsoe) », ainsi que leur juridiction haute, moyenne et basse (1281). »
A part cet acte, il n'existe pas dans les archives de traces de cette commanderie ; elle ne subsista guère au-delà du XIVe siècle que par le nom de quelques-uns des religieux qui la dirigèrent.
Il nous faut arriver dans la seconde partie du XVIe siècle, à la période des guerres religieuses pour trouver quelques faits à extraire des archives de cette localité.
Au milieu de la désolation de cette période, les habitants de Pelleport, se voyaient avec terreur à la merci du premier coup de main tenté contre eux ; car leurs demeures n'étaient protégées ni par des murailles, ni même par un château où ils eussent pu se réfugier en cas de besoin. Dans l'impossibilité où ils se trouvaient d'élever des fortifications, les habitants allèrent prier le commandeur du Burgaud de faire mettre en état de défense l'église de Pelleport pour qu'ils pussent au besoin y mettre à l'abri leurs personnes et leurs mobiliers. Sur le refus de leur seigneur spirituel, ils s'adressèrent au Parlement de Toulouse, qui les renvoya « vers le sieur Cornusson, sénéchal de Thoulouze, commandeur pour le faict des armes en la ville et seneschaussée de Thoulouze. » La cour ordonna de plus que, si le sénéchal ordonnait la fortification et la garde de cette église, tous les bientenants de Pelleport seraient tenus d'y contribuer, « quelles que pussent être leur condition et qualité » (26 février 1577).
Les archives s'arrêtent là ne nous disant, ni la décision du sénéchal, ni le destin de Pelleport dans cette douloureuse période des guerres religieuses qui fut si funeste à tant de villes de la contrée.
Liste des Commandeurs de Pelleport.
--------1148. Garsiàs.
--------1257. Pierre de Biscons.
1259-1251. Guillaume de Montsoron.
--------1281. Pierre Miquel.
--------1310. Pierre de Florence.
--------1311. Martial du Mont.
1323-1324. Arnaud de Serres.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Perouges (01)
Domus Hospitalis PérougesDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Meximieux — 01
Domus Hospitalis Pérouges
— Perogioe, Peroges, de Perogiis, Porroyges, Peroge, Perosges.
— Castrum de Perogiis, 1282 (Archives du Rhône, titres de la commanderie des Feuillées, charte VII, n° 1)
— Paroisse sous le vocable de sainte Marie-Madeleine.
— En 1236, les hospitaliers des Feuillets étaient déjà possessionnés dans la commune.
— En 1282, ils cédèrent à un nommé Guillaume Mulet la jouissance viagère de leur grange de la Renoyre, située près du château.
Bibliothèque nationale, mss, Bouthier, nº18 bis.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Perrex (01)
Domus Hospitalis PerrexDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Pont-de-Veyle — 01
Domus Hospitalis Perrex
— In agro Poriato ; Perroes, Peresc, Perees, Perezt, Pères.
— Paroisse sous le vocable de l'Assomption.
— Comme seigneurie, Perrex fut d'abord possédé par des gentilshommes qui en portaient le nom. De leur famille étaient Gui de Perrex, damoiseau, qui fit une donation, en 1245, aux hospitaliers d'Epaisse.
— Parrochia de Peres, 1223 (Arcives du Rhône, titres de la Maison du Temple de Laumusse : Saint-Martin, chapitre II, n°2)
— Peresc, 1250 environ, (Pouillé de Lyon, folio 11 v°)
— Peres, 1350 environ, (Pouillé du diocèse de Lyon, folio 11 r°)
— Peres, 1466 (Archives de la Côte-d'Or, B 10455, folio 256 r°)
Archives du Rhône, fonds de Malte, tires d'Epaisse, chapitre I, nos 3 et 11.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Pessincourt (54)
Domus Hospitalis PessincourtDépartement: Meurthe-et-Moselle, Arrondissement et Canton: Lunéville-Nord, commune: Einville-au-Jard — 54
Domus Hospitalis Pessincourt
Cette cense de Pessincourt, qui dépend de la commune d'Einville, paraît avoir été anciennement une localité assez importante, qui remontait à une époque éloignée: par une charte datée de l'an 1034, les comtes Godefroy et Herman donnent à l'abbaye Saint-Remy de Lunéville cinq manses situés à Pessincourt (apud Pecincurtim) et les deux tiers des droits de la chapelle.
En 1179, Pierre de Brixey, évêque de Toul, fait savoir que les religieux de l'abbaye de Lunéville possèdent depuis longtemps les dîmes de la chapelle de Pessincourt (de Picincorth) et le revenu de cette chapelle ; qu'ils y ont plusieurs manses et des serfs de l'un et de l'autre sexe. L'évêque ajoute à ces possessions ce qui appartient au desservant de cette chapelle en dîmes, en oblations, en aumônes ou de toute autre manière. (Abbye de Saint-Remy.)
Le 10 mai 1372, Jean de Byerville, commandeur de Saint-Georges de Lunéville, achète d'un nommé Colin Gouterdat, d'Einville, une maison franche et quitte, dépendances devant et derrière, icelle maison sise à Pessincourt devant Einville, moyennant 50 petits vieux florins d'or. (Ordre de Malte.)
On lit dans l'Etat du temporel des paroisses (1712): « Pessincourt est un han séparé ; il y a deux maisons, dont l'une est à la commanderie de Saint-Jean-du-Vieil-Aître de Nancy, l'autre à la commanderie de Saint-Georges de Lunéville. Il y avait un hôpital et une chapelle qui sont supprimés et unis à l'hôpital de Lunéville. »
Un arrêt de la Chambre des Comptes, du 10 août 1731, maintient les chanoines réguliers de Lunéville dans la qualité de seigneurs moyens et bas justiciers au lieu de Pessincourt, avec tous les droits y attachés, leur fait défense cependant de s'immiscer dans l'exercice du droit de pêche ès rivières et ruisseaux sur le han dudit Pessincourt, droit dont ils prétendaient jouir depuis le han de Bauzemont jusqu'à celui d'Einville, etc. (T. C. Einville.)
Nouvelles oeuvres inédites de Grandidier — Ordres Militaires et Mélanges Historiques, tome V. (Strasbourg). Edité à Colmar chez Huffel, Libraire-Editeur en M. D. CCCC.
Pestous (34)
Département: Hérault, Arrondissement: Béziers, Canton: Saint-Vincent-d'Olargues - 34
Domus Hospitalis Pestous
Même incertitude pour ce hameau. En 1344, il était inféodé à Jean Gorche, qui payait, pour les terres la tasque des blés ; pour les jardins, une quartière de froment et une quailière d'avoine (5).
5. Saint-Vincent, IV. 6. Les Pestous hameau au Nord de Saint-Vincent.
En 1614, le commandeur Pinchon se trouvait en relation avec Jean Marty et autres tenanciers des Pestous, et passait avec eux une transaction.
Ceux-ci s'obligeaient à payer au commandeur le droit de dîme et de tasque, pour le terroir de Lirons: pour tous les jardins qu'ils tenaient dans la mazade de Pestous, au lieu de la tasque, ils paieraient la censive de six coups de blé froment, mesure d'Olargues (1).
Le procès-verbal de visite de 1648 (2) attribue au Commandeur le tiers de la dîme sur le terroir des Pestous, « excepté aux terres de Lirons » ; le Chapitre de Saint Pons prenait donc les deux autres tiers, et la transaction de 1614 avait été modifiée.
1. Saint-Vincent, V. 10.
2. Saint-Vincent, IV. 11.
Sources : Abbé Sabarthès. Mémoires de la Société des arts et des sciences de Carcassonne, tome VII. Carcassonne 1894. - BNF
Petit-Corbeil (75)
Maison du Clos Bruneau, à ParisCette maison se désignait plus souvent sous le nom du Petit-Corbeil. Voici ce qu'un historien Jean De La Barre, nous apprend sur son origine: « La maison du Petit-Corbeil, en laquelle on tenoit anciennement les escoles de decret, avoit esté bâtie par frère Gilbert Ponchet, religieux de la maison de Saint-Jean-en-l'Isle (Gilbert Ponchet était commandeur de Montdidier en 1382). Il étoit docteur en droit canon, et vulgairement appelé Gilbert de Corbeil, à cause du lieu de sa naissance, qui a donné le nom à cette maison. Par son testament, il avoit ordonné que le loyer de cette maison seroit distribué et partagé par moitié, entre les religieux de Saint-Jean-en-l'Isle et ceux de Saint-Jean-de-Latran, avec lesquels il se retiroit du temps qu'il faisoit ses estudes. Cette jouissance, par indivis, a duré jusques en l'année 1482, que les religieux de Saint-Jean-de-Latran de Paris quittèrent à ceux de Saint-Jean-en-l'Isle, tout le droit qu'ils y avoient. Le prieur qui fist cette acquisition, s'appeloit frère Nicolas Lesbahy (De la Barre, Antiquités de Corbeil, page 212. »
Le revenu de la maison du Petit-Corbeil était, en 1783, dé 700 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Pibrac (31)
Commanderie de PibracDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Léguevin — 31
Commanderie de Pibrac
Parmi les possessions de l'Ordre de Saint-Jean dans les environs de Toulouse, nous trouvons une partie du territoire de Pibrac, village jadis à peu près inconnu et illustré aujourd'hui par le tombeau d'une humble bergère que l'église a naguère placée sur ses autels. Le 9 janvier de l'année 1216, le seigneur Arnaud Raymond, léguait par son testament à l'Ordre de l'Hôpital toutes ses possessions situées à Pibrac et dans les contrées voisines.
Cette donation de Pibrac fut même assez considérable pour obliger les Hospitaliers à créer dans Pibrac un établissement destiné à la surveillance et à l'exploitation de leurs nouveaux domaines. Nous voyons en effet Raymond de Pibrac et dame Vierne, sa soeur, inféoder, en 1241, à Guillaume de Barèges prieur de Saint-Jean de Toulouse, un emplacement dans l'intérieur de la ville pour y construire une maison.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Commanderie de Pibrac
8 Janvier 1261: donation par Gui de las Tours, chevalier, et dame Mabriane, sa femme, fille de Guillaume Gameville, « de leurs corps, de leurs âmes », de tous les biens qu'ils possèdent dans la ville ou les environs, à Cugnaux, à Léguevin, à Pibrac, de leur forteresse de Gameville, de leur fief de Saint-Etienne de Verfeil, avec leurs hommes, leurs femmes et tous les droits qui y étaient attachés.
9 Janvier de l'année 1216, le seigneur Arnaud Raymond, léguait par son testament à l'Odre de l'Hôpital toutes ses possessions situées à Pibrac et dans les contrées voisines, Cette donation fut même assez considérable pour obliger les Hospitaliers à créer dans Pibrac un établissement destiné à la surveillance et à l'exploitation de leurs nouveaux domaines. Nous voyons en effet Raymond de Pibrac et dame Vierne, sa soeur, inféoder, en 1241, à Guillaume de Barèges prieur de Saint-Jean de Toulouse, un emplacement dans l'intérieur de la ville pour y construire une maison.
En 1539, des difficultés étant survenues au sujet des limites du territoire de Léguevin et de celui de Pibrac qui dépendait de la maison de Toulouse, le Grand Prieur, Pierre de Grasse, et le commandeur, Philippe du Broc, conclurent un arrangement par lequel le premier cédait au second Fonsorbes


La commanderie de Léguevin était fort ancienne et remontait,tout au moins au commencement du XIIIºsiècle. L'hôpital de Léguevin prenait de jour en jour une plus grande importance,ce qui fit naturellement germer dans l'esprit de ses précepteurs le projet d'en profiter pour remplacer leur ancienne ville peu habitée, et sans doute dépourvue de fortifications, pour une belle bastide entourée de solides murailles....
1128: Dans la partie nord du territoire de Pibrac s'étendait l'alleu de Cornebarrieu

A côté des motifs de piété et de dévouement, nous découvrons chez le chevalier du XVIIºsiècle un sentiment plus humain, que nous ne rencontrons pas dans les donations primitives ; c'est la préoccupation de l'avenir de sa race ; c'est le désir de travailler à sa prospérité, Citons un extrait de la chartre de la commanderie de Plagnes: « Le 18 Septembre 1685, dans l'hôtel Prieural de Toulouse, messire François-Paul de Béon de Masses-Cazeaux, Commandeur de la Capelle-Livron, du Temple de Bordeaux et Grand-Prieur de Toulouse, en reconnaissance de la grâce que Dieu lui a faicte de se trouver un des plus anciens religieux de son ordre dans toute la chrétienté et d'être parvenu pour le jourd'huy à la 74º année de sa réception dans cette saincte et sacrée religion militante, où il a rendu ses services tant en mer que en terre avec le plus grand zèle qu'il lui a été possible dans tous les emplois dont il a été honoré et désirant que ceux de sa maison ayant l'honneur de se perpétuer dans ledit ordre, tandis qu'il y en aura de sa race qui en seront dignes et capables et qu'ils puissent plus commodément s'attacher à y continuer le même service au temps à venir, fonde la commanderie Jus patronat de Plagnes tant pour lui que pour tous ceux qui sont à présent reçus et qui pourront l'être à l'advenir, descendant noblement et légitimement de nom, armes et extraction de la maison de Béon... »
La commanderie ainsi formée se composait:
1. de la terre et seigneurie de Plagnes, achetées par le Grand-Prieur à dame Anne de Plagnes, veuve de Guy Dufaur, comte de Pibrac et à Michel de Pibrac son fils.
2. de la métairie du Capitaine acquise de François de Saint-Jean, baron de Fussac-Massaguel.
3. d'une terre achetée à Louise de Nobles veuve Pierre d'Auberjon, seigneur de Chevalinière.
4. de la rente d'un capital de 1800 livres placé sur la communauté de la ville d'Arles.
5. d'une maison que le grand-Prieur possédait dans la Cité-Valette à Malte.
Sources: Histoire illustrée de Pibrac, site personnel de Stéphane BONNEEL
Pierrefiche (48)
Domus Hospitalis PierreficheDépartement: Lozère, Arrondissement: Mende, Canton: Châteauneuf-de-Randon — 48
Domus Hospitalis Pierrefiche
Bourret fait remonter cette église au XIVe siècle et M. le D. Barbot au XIIIe. Elle pourrait être l'oeuvre des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, car elle dépendait de la Commanderie de Gap-Français, fondée vers 1175 (1). Voilà pourquoi l'antique bénitier de cette église porte une croix de Malte. Deux chapellenies y furent fondées, en 1249 et 1293. (2) Cet édifice est digne d'attention.
1. Bourret, dictionnaire géographique, G 2083.
2. Bourret dictionnaire géographique, G 159 et 2090.
Sources: L. Costecalde. Anciennes églises de Lozère antérieures au XVe siècle. Société d'agriculture, industrie, sciences et arts du département de la Lozère. Chroniques et mélanges. Tome II. Editeur: Imprimerie G. Pauc. Mende 1915.
Chapelle des Hospitaliers de Pierrefiche
Chapelle de Pierrefiche — Sources Wikipedia
Pilvernier (77)
Commanderie de PilvernierDépartement: Seine-et-Marne, Arrondissement: Fontainebleau, Canton: Château-Landon, commune: Mondreville — 77
Commanderie de Pilvernier
Ancienne commanderie de l'Hôpital de Pilvernier, dont l'existence est mentionnée, en 1290, dans une charte du Garde-Scel de la prévôté de Château-Landon portant donation par Alice, dite la Maçonne de Barville, aux frères de « l'Hospital de Puysiverner », de son propre corps et de ses biens, avec promesse de faire au plus tôt son entrée en la maison dudit Hôpital, pour y vivre selon les règles de la religion.
Mais longtemps avant ce temps-là, c'est-à-dire en 1179, l'Hôpital possédait déjà à Pilvernier la dîme du lieu, comme on le voit dans un bail à rente perpétuelle fait cette année-là par l'abbé du couvent de Fossé à frère Anselme, premier prieur de l'Hôpital en France, de la dîme que le dit abbé et ses religieux avaient à « Puyshyverner », à Fessard et au Tremblay, moyennant une redevance annuelle de trois muids de grain, moitié blé, moitié orge.
Au XIVe siècle, la guerre avait tellement ruiné le domaine de Pilvernier, que Guillaume de Munte, lieutenant du Grand-Prieur de France, considérant le mauvais état où cette maison se trouvait, en donna l'administration à frère Regnault Guerry, commandeur d'Etampes, moyennant deux florins seulement de responsion.
Il y avait à Pilvernier plus de mille arpents de terre; mais ces terres, d'une nature agreste et sauvage, étaient d'un produit presque nul. Le Roi Louis XI étant venu chasser le cerf dans cette contrée, trouva le domaine de l'Hôpital tout-à-fait de son goût pour en faire un rendez-vous de chasse. Il demanda à en faire l'acquisition; ce qui lui fut accordé, car on ne pouvait rien refuser au Roi. Pilvernier fut donc vendu le 6 mars 1474, moyennant une rente annuelle et perpétuelle de cinquante livres, que Louis XI constitua au profit de l'Hôpital, à prendre chaque année, sur le revenu des trois moulins de la rivière d'Etampes, appelés les moulins de Dernetan, du Sablon et de Chauffour.
En 1484, le Commandeur ne pouvait plus se faire payer de cette rente, par suite du refus que lui opposaient les seigneurs de Châtillon et de Narbonne, à qui Louis XI avait donné tout le revenu du comté d'Etampes.
Le Commandeur se rendit près du Roi pour se plaindre. Celui-ci, après l'avoir écouté, lui aurait dit de reprendre son domaine de Pilvernier. Mais le Commandeur s'etant adressé au fils du Roi, quand il passait à Montargis, ce prince déclara qu'il désirait conserver pour lui Pilvernier, et fit compter immédiatement au Commandeur mille livres tournois, pour le remboursement de la rente qu'il réclamait.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Plélo (22)
Commanderie de PléloDépartement: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Saint-Brieuc, Canton: Plélo - 22
Commanderie de Plélo
Le Temple de Plélo, dans la paroisse de ce nom (Côtes-d'Armor), au diocèse de Saint-Brieuc, était certainement fort ancien, quoique son nom ne semble pas figurer dans la charte de 1182. Comme la plupart des établissements des Templiers, il perdit beaucoup en passant aux mains des Hospitaliers. Au commencement du XVIème siècle, Plélo se trouvait uni à la commanderie de Pont-Melvez, et à la fin du même siècle, il passa avec elle aux mains du commandeur de la Feuillée.
Le Temple de Plélo consistait en 1697 en ce qui suit : « le village du Temple de Pléloc'h et la chapelle Saint-Jean du Temple, avec ses issues et bois fustayes en dépendant ; laquelle chapelle appartient au commandeur (de la Feuillée), qui la fait desservir par tel chapelain qu'il lui plaît et prend les oblations qui tombent en icelle, et est seul fondé à y avoir armoiries, banc et enfeu » (Déclaration de 1697). On voyait néanmoins en ce sanctuaire, au-dessous du blason du commandeur de la Salle, celui du seigneur de Saint-Bihy, mais « par tolérance dudit commandeur » (Visite de 1617).
Le seigneur de Saint-Bihy se disait, en effet, fondateur de la chapelle de Plélo, sous prétexte qu'il avait contribué à la reconstruire : il fallut plusieurs arrêts pour le forcer à rendre les cloches, les ornements, la clef de la chapelle dont il s'était emparé, mais il trouva moyen de garder les arbres qui en couvraient le placitre.
« Ce sanctuaire était tellement fréquenté, que le pape Benoît XIII accordait encore, par un bref de 1626, une indulgence aux pèlerins qui y feraient leurs dévotions au jour de la fête du patron » (A. de Barthélémy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 111).
La chapelle Saint-Jean du Temple subsiste encore en Plélo à la fin du XIXème siècle : c'est une construction en partie du XIIIème siècle, en plus grande partie du XVIème siècle. Sa porte principale, avec accolade, est surmontée des armoiries des sires de Quelen, seigneurs de Saint-Bihy. Le même blason se retrouve à l'intérieur de l'édifice, à côté de celui de l'Ordre de Malte. Les sculptures de la charpente et des sablières sont curieuses à voir, et trois autels garnissent l'intéressant sanctuaire.
Non loin de cette chapelle est une croix de granit du XVIème siècle ; elle présente sur l'une de ses faces la Sainte Vierge avec l'Enfant-Jésus, et sur l'autre saint Jean tenant un agneau sur un coussin ; la hauteur de ce petit monument est de plus de quatre mètres (Gaultier du Mottay, Répertoire archéologique des Côtes-du-Nord, 183).
Une juridiction « haulte, moyenne et basse, dont les appelations ressortissent directement au parlement de Bretagne » s'exerçait au bourg de Plélo. Le commandeur de la Feuillée jouissait aussi en cette paroisse d'un moulin et d'un étang, d'une demi-douzaine de tenues et d'une dîme de grains (Déclaration de 1697).
Mais au XVIIème siècle, l'ancienne importance du Temple de Plélo avait disparu depuis longtemps ; on reconnaissait cependant encore un canton de plus de deux lieues de diamètre, limité de toutes parts par des chemins ; c'était ce qui avait formé le fond du fief. Mais si les anciens tenanciers acceptaient encore la juridiction, ils soutenaient n'être tenus à aucun cens, et nul titre n'établissait le contraire. L'année d'interrègne qui s'était écoulée au XIVème siècle entre la saisie des biens du Temple et leur remise aux Hospitaliers, avait été mise à profit ; ces biens et leurs archives étant restés à l'abandon pendant ce temps, il en était résulté des envahissements scandaleux (A. de Barthélémy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 110).
Le membre de la Villeblanche, en la paroisse de Boqueho (Côtes-d'Armor) figure sous son nom breton Caerguen, aussi bien que Boqueho lui-même Boocerhut parmi les biens des Templiers en 1182. Il faisait partie du Temple de Plélo, mais ne rapportait plus aux siècles derniers que quelques rentes au commandeur de la Feuillée. Certains vestiges rappellent cependant à la Villeblanche qu'un établissement considérable a dû s'y trouver. M. de Barthélemy signale, entre autres choses, une large voie pavée conduisant directement à un ancien grand marché aux chevaux, Marc'hallac'h, depuis longtemps disparu, mais qui fut au Moyen Age l'un des principaux lieux d'échange de la Bretagne. Il pense que les Templiers avaient la police de ce marché et le devoir de veiller à la sûreté des grandes voies qui y conduisaient (A. de Barthélémy et Geslin de Bourgogne, op. cit., VI, 110).
De Plélo dépendait aussi, d'après les aveux de 1532 et 1540 (Archives de la Loire-Inférieure, B, 187), le membre de Beschepoix, en la paroisse du Vieux-Bourg de Quintin. On y rencontre encore à la fin du XIXème siècle les ruines d'une belle chapelle dédiée à saint Jean, et dont le chevet est percé d'une superbe fenêtre de style flamboyant ; le blason des Hamon s'y voit au-dessus de la porte latérale, et la tradition veut qu'un membre de cette famille, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, ait fait bâtir ce sanctuaire (Annuaire des Côtes-du-Nord, 1862, p. 64).
Voilà tout ce que nous avons pu recueillir sur ce vieux Temple de Plélo, devenu un membre sans importance de l'Ordre de Malte, uni d'abord à la commanderie de Pont-Melvez, puis avec celle-ci à la commanderie de la Feuillée.
Sources: Guillotin de Corson, Amédée. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] - Bnf
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne. Nantes 1902
Plaigne (11)
Commanderie de Plaigne (anciennement et sur Cassini Plagne)Département: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Belpech, commune: Pécharic-et-le-Py — 11
Commanderie de Plaigne
La Plaigne, séparé du territoire du Py ou Pin

« Le 18 septembre 1685, dans l'hôtel Prieural de Toulouse, messire François-Paul de Béon de Masses-Cazeaux, Commandeur de la Capelle-Livron, du Temple de Bordeaux et Grand-Prieur de Toulouse, en reconnaissance de la grâce que Dieu lui a faicte de se trouver un des plus anciens religieux de son ordre dans toute la chrétienté et d'être parvenu pour le jourd'huy à la 74e année de sa réception dans cette saincte et sacrée religion militante, où il a rendu ses services tant en mer que en terre avec le plus de zèle qu'il lui a été possible dans tous les emplois dont il a été honoré et désirant que ceux de sa maison ayant l'honneur de se perpétuer dans le dit ordre, tandis qu'il y en aura de sa race qui en seront dignes et capables et qu'ils puissent plus commodément s'attacher à y continuer le même service au temps à venir, fonde la commanderie Jus patronat de Plaigne tant pour luy que pour tous ceux qui sont à présent reçus et qui pourront l'être à l'advenir, descendants noblement et légitimement de nom, armes et extraction de la maison de Béon..... »
La commanderie ainsi formée se composait:
1º « De la terre et seigneurie de Plaigne, achetées par le Grand Prieur à dame Anne de Plaigne, veuve de Guy Dufaur, comte de Pibrac et à Michel de Pibrac son fils. »
2º « De la métairie du Capitaine acquise de François de Saint-Jean, baron de Fussac-Massaguel. »
3º « D'une terre achetée à Louise de Nobles veuve de Pierre d'Auberjon, seigneur de la Chevalinière. »
4º « De la rente d'un capital de 1800 livres placé sur la communauté de la ville d'Arles. »
5º « D'une maison que le Grand-Prieur possédait dans la Cité-Valette à Malte. »
Le chevalier de Béon ajoutait de plus une somme de 4000 livres pour les réparations du château de la commanderie, pour les meubles et ornements de la chapelle. La responsion était fixée à 500 livres. Le Grand-Prieur termine enfin en ordonnant que le marquis de Béon-Cazeaux, chef de sa famille, aura le droit de présenter à l'avenir pour cette commanderie un membre de la branche de Béon-Cazeaux, ou, à son défaut, de celle des Béon-Luxembourg. Si ce nom illustre venait à s'éteindre ou qu'il ne figurât plus dans les catalogues de Malte, la commanderie de Plaigne rentrerait dans les conditions normales des autres circonscriptions de l'Ordre.
Avant de faire cette donation, le Grand-Prieur avait envoyé à Malte une députation solennelle, composée de Charles de Glandevèz-Cuges, Commandeur de Puysubran, de Paul-Antoine de Quiquerau-Beaujeu, Commandeur de Garidech, de Charles-Félix d'Oraison-Bourbon, de Gabriel de Polastron-la-Hillière-le-Daim, et de Jacques de Quiqueran-Beaujeu, commissaire des oeuvres de la Religion, pour présenter au Grand-Maître le projet de fondation et lui demander son approbation (27 mars 1685). Grégoire Caraffa, Grand-Maître, loua le zèle du Grand-Prieur et autorisa l'érection de la commanderie par une bulle datée du 16 juillet 1685. Tout ce qui venait d'être fait fut enfin confirmé par une bulle du Pape Innocent XI, le 15 mai 1686.
La suite des archives nous permet de voir fonctionner l'organisation établie par le Grand-Prieur. A sa mort, arrivée en 1688, nous voyons messire Pierre-Hippolytte de Béon, marquis de Cazeaux, accompagné de François de Bobin-Barbentane, Receveur du Grand-Prieuré, procéder à l'inventaire des meubles du Château de Plaigne, dont il se charge pendant la minorité de son fils, messire Pierre-François de Béon-Cazeaux, désigné pour succéder à son oncle.
Le cas d'extinction de sa race prévu par le Grand-Prieur dut ne pas tarder à se produire, puisque dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle la commanderie de Plaigne avait fait déjà retour à l'Ordre et que nous ne trouvons plus à sa tête de chevaliers de la famille des Béon.
Liste des Commandeurs de Plaigne
1685-1688. François-Paul de Béon-Masses-Cazeaux, Grand-Prieur de Toulouse.
1688-1700. Pierre-François de Béon-Cazeaux.
1737-1753. Joseph de Béon Masses Cazeaux.
1780-1789. N. de Catellan.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Plaincourault (36)
Département: Indre, Arrondissement et Canton: Le Blanc, Commune: Mérigny - 36
Domus Hospitalis Plaincourault
— Lieu noble et commanderie de Plaincourault, 1494
— Ruines du château du commandeur où ce lit cette inscription à côté de la porte gothique de l'escalier du château
— « L'an de l'incarnation nostre seigneur mil des cens quatre vingt dix fist ceste sale frère Guys de Caveron, chevalier de l'ospital, pries por lui. »
— Eglise ogivale. Une tour à huit pans sans fenêtres s'élève au-dessus du Cœur.
— Anciennes peintures murales dont le sujet est un renard jouant du violon pour attirer les poules ; tentation d'Adam et Eve.
— Vendue nationalement le 20 mars 1793.
Sources: Dictionnaire Historique, Géographique et Statistique de l'Indre, par M. Eugène Hubert, archiviste-adjoint aux Archives de l'Indre. Paris, Châteauroux 1889
Plaincourault
Commanderie de Plaincourault et lieu noble, 1494.
— La commanderie était annexe de celle du Blizon, mais la paroisse, dont le vocable était Saint Jean devant la Porte latine, relevait de l'abbaye de Saint-Savin.
L'église et le château, celui-ci bâti en 1204, sont situés sur un mamelon qui borde la rive droite de l'Anglin, en face de Puy-Chevrier, qui se dresse sur la rive gauche. Le nom de Plain-Courault vient de la famille Courault, qui a possédé le château dès le XIIIe siècle. Il signifie le champ, la terre ou le verger des Courault. Selon la tradition locale, une ancienne ville aurait subsisté sur le territoire de cette petite paroisse et les nombreuses fondations éparses çà et là, appuient cette croyance.
La paroisse fut réunie à Mérigny en 1680 ; mais la fête patronale, Saint-Jean Porte-Latine, se célébrait toujours solennellement le six mai. Aujourd'hui encore, quoique l'église serve de grange, on s'y rend en procession pour la fête de Saint-Marc et pour les Rogations.
Cependant, malgré l'usage auquel il est condamné, l'édifice est dans un état de conservation aussi satisfaisant que possible, en raison de son ancienneté et de son abandon depuis 1793. Il est presque entièrement construit en pierres de taille et muni de puissants contreforts. Sa forme est un parallélogramme terminé par une abside. La nef est divisée en quatre travées par des colonnes engagées, supportant des arcs doubleaux de forme ogivale. La porte d'entrée est très remarquable et le pignon est surmonté d'une croix entourée d'une couronne. Le clocher, au-dessus du chœur, consiste en une tour à huit pans toute en pierres de taille avec huit ouvertures ; il était surmonté d'une flèche pareillement octogonale détruite en 1793.
Dans cette église, on conserve encore trois autels avec des retables de forme antique, œuvres d'art dont il ne reste plus de spécimen dans le Berry.
L'abside est décorée de peintures murales qui représentent les scènes bibliques, la création et la chute de l'homme primitif, les châtiments et les peines qui lui furent infligés pour le punir de sa désobéissance. Ces peintures, d'une exécution grossière, sont cependant très curieuses. Ainsi, à l'entrée du sanctuaire, sur la paroi de droite, le serpent infernal, enroulé autour d'un tronc d'arbre, tient à la gueule le fruit qu'il offre à Eve.
Le sujet de la voûte de l'abside est tiré de l'apocalypse, chapitre IV, versets 2, 3, 6 et 7. Notre-Seigneur est assis sur son trône, au, centre d'une grande auréole ovale, aux couleurs éclatantes et variées. A droite et à gauche, en haut et en bas, dans les lobes qui se rattachent à l'auréole, sont disposés les quatre animaux symboliques. Ce même sujet, plus ou moins modifié, se retrouve dans les églises de Méobecq, de Paulnay et de Gargilesse.
Le château et maison noble de Plaincourault, possédait une justice haute, basse et moyenne. Il se compose aujourd'hui d'une enceinte très élevée, flanquée de trois tours. En entrant dans la tour de la façade, on lit cette inscription : l'an de l'incarnation : Nostre : Seigneur : mil : deux : cents : quatre-vingts : et : XI : fist : faire : ceste : Salle ; Pierre : Guys : de Laveron : chevalier : de lospital : pries : por : luy :
Sur les murs du sanctuaire délaissé on aperçoit, en effet, la croupe d'un cheval harnaché. Saint Martin est conservé en entier. Il a revêtu le tablier de maréchal et ferre sur l'enclume le pied détaché miraculeusement. Sa tête est auréolée. Derrière lui, deux personnages, sans doute les femmes qui « débagoulaient », manifestent leur étonnement en levant les mains au ciel.
Cette fresque berrichonne a bien sa valeur documentaire. Elle nous prouve qu'aux XIIIe ou XIVe siècles les légendes populaires de saint Martin étaient considérées comme « de vrais miracles » dignes d'être relatés dans une chapelle appartenant, comme celle de Plaincourault, aux chevaliers de l'ordre de Malte.
Sources : M. Lamy. Bulletin de la Société académique du Centre : archéologie, littérature, science, histoire et beaux-arts, page 239. - BNF
Planchemel (01)
Domus Hospitalis PlanchemelDépartement: Ain, Arrondissement: Bourg-en-Bresse, Canton: Montrevel-en-Bresse, Commune: Curtafond — 01
Domus Hospitalis Planchemel
— In villa Cortefredone ; de Curto Fonte ; Curtafons, Cortafun, Cortafom, Cortafon, Cortefont, Cortafonz, Courtafont, Curtafon.
— Cette paroisse faisait partie de l'ancien patrimoine de l'église métropolitaine de Lyon.
— En janvier 1248, Geoffroy et Guillaume de Louvat, frères, damoiseaux, prirent en fief, des hospitaliers d'Epaisse, ce qu'ils possédaient au lieu dit Planchimel.
Archives du Rhône, titres de Saint-Paul et de Malte.
Topographie historique du département de l'Ain, ou Notices sur les communes, les hameaux, les paroisses, les abbayes, les prieurés, les monastères, accompagnée d'un précis de l'histoire du département depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution. Par Guigue, Marie-Claude. Editeurs: Gromier ainé (Bourg-en-Bresse), A. Brun (Lyon), Dumoulin (Paris) 1873.
Planchemel, hameau commune de Curtafond
— Planchimeil, 1335 environ, (Terrier de Tessonges, folio 24 v°)
— Villa Planchimel, 1345 (Archives du Rhône, terrier de Saint-Martin, I, folio 17 r°)
— Planchimel, parrochie de Cortaffon, 1410 environ (Terrier de Saint-Martin, folio 58 r°)
— Village de Planchemel, parroisse de Curtaffon, 1675 (Archives de l'Ain, H 862, folio 108 r°)
Sources: Dictionnaire topographique du département de l'Ain, rédigé par M. Edouard Philipon. Paris, Imprimerie Nationale MDCCCCXI.
Plessis-aux-Bois (77)
Domus Hospitalis Plessis-aux-BoisDépartement: Seine-et-Marne, Arrondissement: Meaux, Canton: Mitry-Mory, Commune: Iverny — 77
Domus Hospitalis Plessis-aux-Bois
Aujourd'hui le Plessis-aux-Bois, village de l'arrondissement de Meaux. C'est par erreur, que nous avons dit que la maison du Plessis-du-Bois était, dès l'origine, un membre de la commanderie de Choisy. Cette maison était un domaine de l'Hôpital, qui dépendait de la commanderie de Monthyon. Il avait été donné aux Hospitaliers, par Renaut de Pomponne, chevalier, dont il avait d'abord pris le nom, et qu'on appelait le Plessis-Pomponne. La veuve de ce seigneur, Jeanne de Tonquin, châtelaine de Vitry-en-Perthois, voulut, en 1306, réclamer pour son douaire, la moitié de ce que son mari avait donné à l'Hôpital; mais elle finit par y renoncer, et pour le salut de son âme et de celle de son mari, elle confirma la même année, à Ithier de Nanteuil, alors Grand-Prieur de France, la libre et entière possession du domaine seigneurial du Plessis.
La maison du Plessis était située au lieu dit la Fineuse, tenant au chemin de Cuisy, et aboutissant à celui de Dammartin à Meaux.
En 1495, la maison n'existait plus; il n'en restait que les terres, au nombre d'une trentaine d'arpents, qui furent réunies au domaine de la commanderie.
En 1538, le Grand-Prieur de France céda tous les cens et droits seigneuriaux qu'il avait au Plessis, à Iverny et à La Baste, à Mathieu de Longuejoue, évêque de Soissons, seigneur en partie du Plessis et d'Iverny, sous la réserve seulement de la justice foncière qu'il voulut conserver.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Plessis-D'Arbouse (Le) (58)
Commanderie Le Plessis-D'ArbouseDépartement: Nièvre, Arrondissement: Cosne-Cours-sur-Loire, Canton: Prémery, Commune: Dompierre-sur-Nièvre — 58
Commanderie Le Plessis-D'Arbouse
Cette maison d'Arbouse, était connue généralement au siècle dernier, sous le nom de la « Ferme des Murailles. » Elle était située sur le chemin de Châteauneuf à Nevers. C'était, dès l'origine, une petite commanderie de l'Hôpital, où il y avait une chapelle qui fut détruite au commencement du XVIe siècle. Le domaine seigneurial comprenait 90 arpents de terre.
La maison étant en mauvais état, fut démolie quelque temps après la suppression de la chapelle; et les terres, ainsi que les droits seigneuriaux, furent réunis à la maison de Vermenton, devenue un membre de la commanderie du Saulce. Leur rapport était, en 1777, de 1.100 livres.
Le revenu général de la commanderie du Saulce était, en 1373, de 460 livres tournois. Il n'était plus que de 3131ivres, en 1495, même après l'adjonction de Moneteau à la commanderie. Il s'est relevé par toutes ses annexions, en 1583, à 2,400 livres; en 1732, à 5,889 livres; et en 1782, à 15,257 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
L'Hopitot, hameau, commune d'Arbouse.
— Le Plessis-Rebourse, 1488 (Inventaire de la commanderie de Villemoison)
— L'Hospital du Plessis-de-Rebourse, 1488 (Ibidem)
— L'Hopital de Rebourse, 1502 (Ibidem)
— Le Plessis, 1526 (Ibidem)
— Lhospitau, 1664 (Ibidem)
— Commanderie de l'Ordre du Temple, puis de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, membre important de la commanderie de Villemoison.
Dictionnaire Topographique du département de la Nièvre. Par georges de Soultrait. Paris Imprimerie Impériale. M. DCCC. LXV.
Plessis-Saint-Jean (89)
Commanderie de PlessisDépartement: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Sergines — 89
Commanderie de Plessis
L'ancienne commanderie de Plessis devait son origine et sa fondation à Guy, archevêque de Sens, et à un seigneur de Plessis, appelé Hugues l'Eventé, « Hugo Esventatus. » L'archevêque, par ses lettres datées de l'année 1181, concéda à l'Ordre de l'Hôpital Saint-Jean-de-Jérusalem la chapelle de Plessis, « capellam de Plaisseto », avec le droit de paroisse sur les hommes demeurant en ce lieu. Dans ces mêmes lettres, le dit archevêque déclara qu'Hugues l'Eventé avait fait don aux frères de l'Hôpital de 150 arpents, formant une charrue de terre ; de huit arpents de pré au-dessus de la Seine, « super Sequanam » ; d'un verger et d'une maison pour les frères qui devaient y résider, avec l'usage de son bois de Blimont et la dime qu'il avait à Plessis et à Pailly, « apud Palliacum. » Cette donation fut approuvée et confirmée en 1194, par Nicolas l'Eventé, fils d'Hugues l'Eventé.
Malgré cela, les Hospitaliers ne tardèrent pas à être troublés dans la jouissance de ce qui leur avait été donné. Un sieur Geoffroy de Plessis leur réclama, en 1200, les dimes de Plessis et de Pailly. Mais Thibaut, comte Palatin de Troyes, intervint et emmena à composition Geoffroy de Plessis, lequel abandonna aux frères de l'Hôpital, non-seulement les dîmes dont nous venons de parler, mais encore celles qui pourraient résulter à l'avenir du défrichement de ses bois, entre l'Yonne et la Seine.
De plus, il leur fit don d'un bois situé près de la grange de Vaumery, « juxta grangiam de Valmery », et du droit de pâturage pour leurs bestiaux dans toutes ses terres, à partir du chemin passant devant l'église de Pailly, et allant vers le Mée, « a via perante monasterium de Pailly versus Mensum. »
Nicolas l'Eventé était chanoine de Sens au commencement du XIIIe siècle, et avait le droit de prendre par succession d'Hugues, son père, trois muids et demi de grains chaque année, sur la dime de Plessis.
Nous le voyons en 1202, par des lettres de Pierre, archevêque de Sens, renoncer à ce droit en faveur de 1a maison de l'Hôpital de Plessis, à qui cette dime appartenait.
En 1224, le seigneur de la Chapelle (Chapelle-sur-Oreuse), Payen, dit le Moine, « dictus Monachus », pour contribuer à l'entretien du luminaire de la chapelle de Plessis, donnait aux frères de l'Hôpital, demeurant au Plessis Gaudefroy l'Eventé, « apud Plesseium Domini Gaudefridi Eventati », une certaine quantité d'huile faite avec les noix, « cum nucibus », qu'il récoltait à la Chapelle-sur-Oreuse. D'un autre côté, chaque habitant de Plessis, Pailly, Cormans

Thibaut, roi de Navarre, comte Palatin de Champagne et de Brie, accorda en 1241, aux frères de l'Hôpital, des lettres d'amortissement pour 127 arpents de terre, situés à Pailly

La maison de Plessis, qui se trouvait près de l'église du village, n'existait plus en 1665. Il restait alors à la commanderie les terres avec des cens, dîmes, et la collation de la cure.
L'ancienne commanderie de Plessis comptait trois membres: Vaumery, Bray-sur-Seine, et Beaumont-lez-Bazoches.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Plouaret (22)
Commanderie de PlouaretDépartement: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Lannion, Canton: Plestin-les-Grèves - 22
Commanderie de Plouaret
Les chevaliers hospitalier, héritiers des Templiers, prétendaient être fondateurs de l'église paroissiale de Plouaret (Côtes-d'Armor), au diocèse de Tréguier ; aussi, en 1720, le commandeur de la Feuillée en prit-il possession le 30 mai. Le procès-verbal de cette prise de possession déclare l'église de Plouaret « fort belle et magnifique, avec quantité de chapelles et d'autels, et dans le portail au-dessus de la porte, une petite chapelle de Notre-Dame fermée de balustres et dans laquelle on monte par un escalier au-dedans de l'église, et dans ladite chapelle est la figure de la Vierge toute dorée et tout le portail est peint. Dans le cimetière est la chapelle Saint-Hervé et s'élèvent deux croix avec crucifix, et à dix pas dudit cimetière est un pilier de pierre aux armes de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem » (Archives de la Vienne, 3 H, 464).
A un quart de lieue de Plouaret, les commandeurs possédaient une chapelle garnie de trois autels et portant le nom de Saint-Jean du Temple ; ce sanctuaire a disparu, mais sa fontaine subsiste encore au village de Saint-Jean. Par ailleurs, l'Ordre de Malte avait à Plouaret « une juridiction haulte, moyenne et basse, exercée au bourg du Vieux-Marché, huit tenues de terre, une dîme et quelques rentes » (Déclaration de 1697).
A quelque distance de Plouaret, en la paroisse de Plounevez-Moëdec (Côtes-d'Armor), se trouve isolée dans la campagne la belle chapelle Notre-Dame de Keramanac'h, appartenant également aux chevaliers hospitalier, qui donnèrent au village voisin son nom de Village des Moines (Ker Menec'h). En 1617, on appelait encore ce sanctuaire Saint-Jean de Kermenec'h, et on y signalait trois autels, le principal « avec son retable fait de marbre où est despeinte la Passion de Nostre-Seigneur », et dans la verrière « en supériorité les armoiries de l'Ordre, celles du commandeur de la Salle, et par sa permission celles du seigneur de Coëtedren » (Visite de 1617).
La chapelle de Keramanac'h est une construction très soignée du XVème siècle ; elle se compose d'une nef avec un seul collatéral ; son porche au sud est fort beau et orné des statues des Apôtres, d'un groupe de l'Annonciation et de l'effigie d'un seigneur agenouillé et présenté à la Vierge par son saint patron. Le chevet de l'édifice est occupé par une maîtresse-vitre vraiment superbe, dont la rose flamboyante repose sur de multiples meneaux ; au sommet est la bannière de Bretagne, et au-dessous les armoiries de l'Ordre de Malte et celles de plusieurs gentilshommes des alentours.
Le retable signalé en 1617 subsiste encore au-dessus du maître-autel en granit sculpté ; il se compose de charmants bas-reliefs non pas en marbre, mais en albâtre ; au centre, Jésus crucifié est accompagné de la sainte Vierge et de saint Jean ; de chaque côté, sous des dais délicatement fouillés à jour, apparaissent diverses scènes de la Passion terminées par celles de la Résurrection.
Enfin, un beau jubé en bois sculpté, surmonté des statues de Notre-Dame et de saint Jean, séparait jadis le choeur de la nef de cette jolie chapelle ; il existe toujours, mais a été transféré naguère à l'église paroissiale de Plounévez-Moëdec.
Dans cette même paroisse, le commandeur de la Feuillée avait en 1697 aux environs de Keramanac'h seize tenues et levait une dîme.
En Loguivy-Plougras (Côtes-d'Armor), le même commandeur possédait le membre de Toulguidou dépendant aussi de Plouaret. Ce n'était plus en 1697 qu'un assemblement de quatorze tenues avec une petite dîme ; mais la tradition locale soutient que les chevaliers du Temple avaient fondé la remarquable chapelle de Saint-Emilion, aujourd'hui église paroissiale de Loguivy-Plougras ; le clocher de ce sanctuaire est une des plus élégantes constructions de Basse-Bretagne, et l'église, restaurée avec art de nos jours (fin du XIXème siècle), ne le dépare d'aucune façon. La tradition est d'ailleurs confirmée par la présence des armoiries de l'Ordre de Malte, sculptées sur les murailles et peintes dans les verrières de cette église. Nous savons d'ailleurs qu'en 1697, le commandeur de la Feuillée possédait « la chapelle de Saint-Jean de Loguivy, en la trêve de Loguivy, paroisse de Plougras, et en recueillait les oblations » (Déclaration de 1697).
Rappelons aussi qu'il y a une trentaine d'années, des fouilles exécutées en Loguivy-Plougras, en un lieu nommé Menec'h Ruz (les moines rouges), firent découvrir des fondements de constructions antiques et des emplacements d'enclos ; l'opinion populaire, qui n'abandonne jamais dans ce pays le souvenir des Templiers n'hésita pas à attribuer à ceux-ci les débris mis au jour (Gaultier du Mottay, Géographie des Côtes-du-Nord, 675).
La charte de 1160 signale l'aumônerie de Penvenan (Côtes-d'Armor) Eleemosina de Pennguenan. En 1697, les chevaliers n'avaient plus dans la paroisse de Penvenan qu'une douzaine de tenues ; à côté, le membre de Coatreven, en la paroisse de ce nom, était encore moins important et ne rapportait que quelques rentes au commandeur de la Feuillée. Enfin une paroisse de la même région, Louannec - célèbre par le souvenir de saint Yves qui en fut recteur - figure dans la charte de 1160 et semble avoir fait partie de la même commanderie que les paroisses précédentes.
Dans la paroisse de Ploumilliau (Côtes-d'Armor), les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient deux chapelles, dépendant l'une de la commanderie de Plouaret, l'autre de celle de Pont-Melvez.
La chapelle appartenant au commandeur de Plouaret s'appelait Saint-Jean de Brézehant ; mentionnée encore en 1727, elle n'existe plus, croyons-nous, maintenant ; le nom seul de Brézehant est demeuré aux vastes landes qui l'entouraient. Six tenues seulement dépendaient en 1697 du membre de Brézehant.
Sources: Guillotin de Corson, Amédée. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] - Bnf
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne. Nantes 1902
Poët-Laval (26)
Commanderie Le Poët-LavalDépartement: Drôme, Arrondissement: Nyons, Canton: Dieulefit - 26
Domus Hospitalis Le Poët-Laval
Histoire du vieux village du Poët-Laval
Lhistoire du Poët-Laval est intimement liée à celle de lordre religieux des Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, qui se développa en Terre sainte à lépoque des Croisades, parallèlement à lordre des Templiers, et sest perpétué jusquà nos jours sous le nom dOrdre de Malte.
La construction du château et la naissance du village
Linstallation des Hospitaliers dans la moyenne vallée du Jabron remonte probablement au milieu du XIIe siècle. Comme toutes les possessions de lOrdre comprises dans la « langue » de Provence (Languedoc, Provence et Valentinois), la nouvelle commanderie est placée sous lautorité du prieuré Saint-Gilles-du-Gard, qui regroupe une soixantaine détablissements locaux, répartis en commanderies (établissements principaux), et membres ou granges (établissements secondaires).
Au Poët-Laval, il nest pas exclu que les Hospitaliers se soient installés dabord en fond de vallée, près de la rivière, au lieu-dit « le Moulin », où subsiste une tour carrée. La nouvelle commanderie va très rapidement fortifier léminence rocheuse qui se dresse à flanc de coteau, au cœur du domaine agricole, et contrôle à la fois la route qui suit la vallée et la voie de circulation nord-sud qui emprunte le col dEyzahut. Le site, facile à défendre, va se faire connaître sous la dénomination de « pogetum vallis », la butte de la vallée, doù procèdera le toponyme actuel de Poët-Laval, qui apparaît pour la première fois, associé à lOrdre, dans un acte de 1215. Dès le début du XIIIe siècle, un donjon rectangulaire en pierre, à trois niveaux, entouré dun mur denceinte et flanqué dune chapelle, sélève au sommet du rocher.
Les premières maisons dhabitation particulières se sont probablement regroupées au pied du château, voire dans sa basse-cour, dès le XIIIe siècle. La petite agglomération va sétendre ensuite à flanc de coteau, en aval de la chapelle.
Lagrandissement du château entre le XIIIe et le XVIe siècle
Au cours du XIIIe siècle, le château va se développer et se perfectionner : desserte de la terrasse par un escalier couvert, aménagement dune basse-cour où sinstalle probablement toute une série de bâtiments annexes (cuisines, écuries notamment). Un petit cimetière est peut-être aménagé à louest du donjon.
Le château ne connut sans doute que des modifications secondaires jusquà la fin du XVe siècle. Au début du XVIe siècle, le donjon médiéval jugé inconfortable et exigu est doublé par un vaste corps de logis abritant quatre grandes salles sur deux niveaux.
Sources : Les amis du vieux Poët-Laval
Images du château BNF
Poët-Laval (Le)
— Commune du canton de Dieulefit.
— Poietum Vallis, Pogetum Vallis, 1269 (De Coston : Etymologie de la Drôme)
— Castrum de Pogeto Vallis, 1381 (Valbonnais, II, 162).
— Le Puy de la Val, 1391 (Choix de documents, 214).
— Lou Poyt de Laval, 1529 (archives hospital de Crest, B 11).
— Poyt Lava, 1573 (Lacroix : Larrondissement de Montélimar, III, 321).
— Poit Laval, 1588 (Chabeul, not. à Crest).
Avant 1790, le Poët-Laval était une communauté de élection, subdélégation et sénéchaussée de Montélimar, formant une paroisse du diocèse de Die Preceptoria Vallis Poieti, XIVe siècle (Pouillé de Die), dont léglise dédiée à saint Michel Ecclesia Sancti Michaelis Pogeti Vallis, 1509 (visite épiscopale) était celle dune commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem, connue dès le XIIIe siècle et dont le titulaire était décimateur dans les paroisses de Dieulefit, Manas, le Poët-Laval et Souspierre.
Au point de vue féodal, le Poët-Laval était une terre patrimoniale de lordre de Saint-Jean de Jérusalem pour laquelle les commandeurs du lieu devaient hommage aux comtes de Valentinois suivant une transaction de lan 1209.
Les commandeurs jouissaient du droit de haute-justice.
Le bourg castral du XIIIe siècle, qui sétait développé autour du château, fut entouré dune enceinte fortifiée au XIVe siècle.
La commanderie du Poët-Laval comptait quarante-deux membres en 1338 ; elle a connu un important développement à la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, avec lextension du vieux château, la construction dun second château dit « Salon des commandeurs » à la limite sud-ouest de lenceinte du village et la reconstruction partielle ou complète dune partie des habitations du bourg.
Au cours des guerres de Religion, Le Poët-Laval subit plusieurs sièges.
A la fin du XVIe siècle, le château, étant très endommagé, est délaissé par les commandeurs qui se fixent définitivement à Montélimar. Les fortifications seront démantelées et le corps de logis tombera en ruines.
Dieulefit
— Chef-lieu de larrondissement de Montélimar.
— Castrum de Dieulefit, 1269 (Valbonnais, II, 162)
— Dioulophes, 1332 (Gallia Christiana, XVI, 130)
— Castrum de Deofecti, 1360 (Bulletin société archéologique, VI, 43)
— Dieulefist, 1391 (Choix de documents, 214)
— Deux le fit, 1393 (Cartulaire de Romans, pièces justificatives, 32)
— Locus Dei Fecit, 1435 (Cartulaire de Die, 158)
— Capella de Deo fecit, XIVe siècle (Pouillé de Die)
— Cura Deo y fecit, 1450 (Rev., de lévêcher de Die)
— Léglise, premièrement dédiée à Notre-Dame.
— Ecclesia parrochialis Beate Marie Dei fecit, 1509 (Visite épiscopale)
— Puis à Saint Roch, dépendait de lordre de Saint-Jean de Jérusalem ; cet ordre ayant à Dieulefit, dès le XVe siècle, une commanderie.
— Preceptoria Deifecit, 1449 (Pouillé Historique)
— Cette commanderie fut unie à celle de Poët-Laval, dans le commencement du siècle suivant.
Quant à la terre qui relevait tout dabord du fief des comtes de Valentinois et ensuite (1332) de celui des évêques de Die, elle appartenait dès 1269, moitié aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, moitié aux Vesc de Comps, qui acquirent en 1717 la part de lordre de Saint-Jean de Jérusalem et dont lhéritage échut aux Moreton de Chabrillan, derniers seigneurs de Dieulefit.
Polygone (Le)
— Champ de manœuvres, commune de Valence.
— Emplacement dune commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— Fratres Hospitalis Sancti Sepulcri, 1191 (Cartulaire du Bourg-lès-Valence, 22).
— Domus Hospitalis Jherosolimitani Valentie, 1248 (Cartulaire de Léoncel, 157)
— Preceptoria Sancti Vincenti, prope et extra muros civitatis Valentie, 1315 (archives de la Drôme, fonds de la commanderie)
— Preceptoria Hospitalis Valencie, 1504 (Inventaire de Saint-Apollinaire, 1315), connue dès 1191, ruinée en 1562, et à laquelle étaient unies celles de Bayonne, de Montélimar, de Saint-Vincent-de-Charpey et de Téronne (Drôme), plus celle dÉchirolles (Isère).
Commanderie (La)
— Quartier du Poët-Laval.
— Preceptoria Vallis Poieti, XIVe siècle (Pouillé de Die).
— Preceptoria Poieti Vallis, 1449 (Pouillé historique).
Ancienne commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem, connue dès le XIIIe siècle, et dont le titulaire était seigneur temporel des terres et seigneuries de Dieulefit, Manas, Souspierre et le Poët-Laval, pour lesquelles il devait hommage aux comtes de Valentinois et dans lesquelles il prenait la dîme.
Manas
— Commune du canton de Marsanne.
— Territorium de Manhal, 886 (Cartulaire de Saint-Chaffre, 7).
— Condaminæ de Maciaco, 1219 (Ibidem, 41)
— Castrum de Manas, 1381 (Valbonnais, II, 162).
— Manaz, 1391 (Ibidem, 214).
— Manacium, Manassium 1442 (Choix de documents, 270, 271).
Avant 1790, Manas était une communauté de lélection, subdélégation et sénéchaussée de Montélimar, formant une paroisse du diocèse de Valence Capella de Manas, XIVe siècle (Pouillé de Valence)
Cura de Manassio, 1540 (rôle de décimes), dont léglise, sous le vocable de saint, Jean, puis sous celui de sainte Madeleine.
Ecclesia parrochialis Beate Marie tllagdalene Manassii 1509 (visite épisccopale), était celle dune commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Preceptor de Manas, 1228 (Cartulaire de Saint-Chaffre, 43)
Preceptoria Sancti Johannis de Manas, XIVe siècle (Pouillé de Valence), connue dès 1219.
Cette commanderie fut unie vers la fin du XVe siècle à celle du Poët-Lavat, dont le titulaire a été, de ce chef, jusquà la Révolution, décimateur et seigneur temporel de Manas.
Souspierre
— Commune du Canton de Dieulefit
— Sopeyra, 1219 (Cartulaire de Saint-Chaffre, 41).
— Sobpeyra, 1332 (Gallia christiana, XVI, 130).
— Castrumm de Sobpeyrio, Soubs Pire, 1391 (Choix de documents, 314).
— Souppera, 1441 (ibid., 271).
— Soupiarre, 1539 (archives de la Drôme, E 21G2).
— Suppierre, 1562 (ibid., 2174).
— Soppierre, 1563 (ibid., 2166).
Avant 1799, Souspierre était une communauté de lélection, subdélégation et sénéchaussée de Montélimar, formant depuis 1667 une paroisse du diocèse de Die, dont léglise était sous le vocable de saint Sébastien et dont les dîmes appartenaient au commandeur du Poët-Laval, qui présentait à la cure.
Hôpital (L)
— Ruines et quartier de la commune de Cléon-dAndran.
— Ancienne dépendance de la commanderie de Poët-Laval, appartenant à lordre de Saint-Jean de Jérusalem, dès 1217.
Sources : Brun-Durand. Dictionnaire topographique de la France. Dictionnaire topographique du département de la Drôme : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé sous les auspices de la Société darchéologie et de statistique de la Drôme. Imprimerie nationale Paris 1891. BNF
Pommerat (Le) (89)
Domus Hospitalis PommeratsDépartement: Yonne, Arrondissement: Sens, Canton: Cerisiers — 89
Domus Hospitalis Pommerats
La maison du Pommerai, qu'on dirait aujourd'hui des Pommerats, était, comme celle de la Grange-Rouge, un petit domaine, formé d'une partie des biens donnés ci-devant par nos rois au XIIe siècle.
La maison fut incendiée au commencement du XVe siècle, et on en réunit les terres à la maison de Cerisiers. La visite prieurale de 1456 mentionne ainsi l';étal de ce petit domaine: « un petit labourage qui s'appelle le Pomerat, sis audit lieu de Cerisiers, lequel est en ruyne, dont on ne reçoit rien. »
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Pompertuzat (31)
Domus Hospitalis PompertuzatDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Toulouse, Canton: Montgiscard — 31
Domus Hospitalis Pompertuzat
L'établissement des Hospitaliers à Pompertuzat remonte à la fin du XIIe siècle, tandis que celui dès Templiers à Pechabou ne date que du milieu du XIIIe siècle. Après la suppression de l'Ordre du Temple ces deux domaines réunis composèrent une dépendance assez importante de la maison de Toulouse.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Pons (16)
Commanderie de PonsDépartement: Charente-Maritime, Arrondissement: Jonzac, Canton: Pons - 17
Domus Ospitalis de Pons
Pons était aussi une commanderie qui, dit Chéruel, datait de 1260, et relevait de l'ordre de Malte. Elle étendait sa juridiction sur plus de cinquante paroisses.
Pons renfermait dans son enceinte trois paroisses : Saint-Martin, Saint-Vivien et l'Hôpital, plusieurs couvents de Cordeliers, Jacobins (Dominicains), et aussi des Récollets et des religieuses. Toutes ces paroisses étaient pourvues de ressources abondantes. Le chartrier de Pons, qui vient d'être publié par la Société des Archives historiques, contient des documents d'un véritable intérêt. Notre cadre restreint ne nous permet que d'y faire allusion.
Sources: Cousin, Eugène. Histoire de Cognac, Jarnac, Segonzac et d'un grand nombre de localités entre Saintes et Châteauneuf, Archiac et Rouillac, Pons et Saint-Jean-d'Angély, dans leurs rapports avec l'histoire générale de la France, depuis les temps celtiques jusqu'à l'an 1882 BNF
Pont-d'Oust (Le) (56)
Domus Hospitalis Le Pont-d'OustDépartement: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: La Gacilly, Commune: Les Fougerêts — 56
Domus Hospitalis Le Pont-d'Oust
Le Pont d'Oust est situé sur le bord de la rivière d'oust, dans la paroisse les Fougerêts, su diocèse de Vannes, et à deux lieues environ du Temple de Carentoir, se trouvait un petit membre de cette commanderie, appelé le Pont d'Oust. On y voyait alors une chapelle qui n'existe plus et les débris d'un édifice regardé par les habitants comme ayant été jadis un couvent.
En 1574, le Pont d'Oust était « une tenue d'héritaiges contenant environ 36 journaux de terre, sur laquelle est deub 30 sols de rente et la dîme. »
Voici ce qu'en dit la Déclaration du Temple de Carentoir en 1677: « Le Pont d'Oust consiste en une chapelle, fondée de saint Jan-Baptiste et de saint Jacques, où le commandeur (de Carentoir) prend un tiers des oblations qui y tombent, l'aultre tiers le prend le recteur des Fougerets à la charge d'y entretenir et célébrer le service divin, et le dernier tiers est pris par les hommes dudit commandeur qui pour ce font les réparations nécessaires à ladite chapelle. Et à cause dudit lieu sont deubs nombre de rentes féodales sur les maisons et terres qui sont dans ledit fief avec la dîme à la 11e sur les grains et fillaces. »
Au temps du commandeur Gilles du Buisson (en 1643), il y avait dans la chapelle du Pont d'Oust « trois autels avec les ornements pour faire le service divin, deux calices d'argent et un d'estain », et Mr Jean Danet desservait le sanctuaire.
En 1745, le Pont d'Oust n'était affermé que 26 livres et ne consistait plus qu'en un fief « s'étendant le long de la rivière d'Oust », une pâture et le tiers des oblations de la chapelle. Celle-ci bâtie dans le fief était alors « armoiriée dans sa vitre des armes des commandeurs de Carentoir. »
Temple de Saint-Congard
Département: Morbihan, Arrondissement: Vannes, Canton: Rochefort-en-Terre — 56
Localisation: Temple de Saint-Congard
Au Pont d'Oust était uni au XVIIe siècle un autre petit membre de la commanderie de Carentoir. « En la paroisse de Saint-Congard, — dit l'Aveu de 1677 — est une tenue appelée le Temple de Saint-Congard et quelques autres maisons sur lesquelles il y a 20 deniers de rente, droit de lodz et ventes et obéissance, relevant du lieu du Pont d'Oust. »
Il n'y avait point de chapelle à cette époque au Temple de Saint-Congard. Le commandeur Gilles du Buisson nous dit seulement y posséder (en 1643) « quelque peu de rentes et la dîme à la 11e sur les grains et fillaces. » Il ajoute néanmoins ce qui suit: « Auquel lieu du Temple de Saint-Congard se sont bastis depuis quelques années plusieurs beaux logis, ce qui augmentera le casuel du lieu, qui est à présent affermé à Mr Claude Le Mauf pour la somme de 20 livres tournois; et n'y a audit lieu aucun manoir ni domaine du propre de la commanderie fors une pasture qui fourche la rivière, dent les hommes jouissent et poient un escu de rente et s'appelle le pré de la Caze »
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902
Pont-Melvez (22)
Commanderie de Pont-MelvezDépartement: Côtes-d'Armor, Arrondissement: Guingamp, Canton: Callac - 22
Commanderie de Pont-Melvez
La commanderie de Pont-Melvez (Côtes-d'Armor) sise en la paroisse de ce nom, au diocèse de Tréguier, figure sous la dénomination de « Penmaelvas » parmi les biens des chevaliers du Temple, énumérés en la charte de 1182.
De tous les membres unis à la commanderie de la Feuillée, Pont-Melvez fut le dernier à conserver son autonomie. Nous connaissons même les noms de quelques-uns de ses commandeurs avant son union à la Feuillée ; en voici la liste : Frère Yves Fournier, chevalier de Rhodes, reçut en 1432 des lettres de sauvegarde du duc Jean V ; il y est traité de « gouverneur de l'ospital de Pomelven » (Lettres du duc Jean V, III, 23). Frère Raoul de Véronne donna, le 20 août 1500, procuration au commandeur de la Feuillée pour arrenter sa propre commanderie de Pont-Melvez ; il paraît encore en 1513 avec le titre de « preceptor de Pontmelvé » (Archives de la Vienne, 3 II, 465). Frère Jacques Aymer, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem comme les précédents et les suivants, rendit aveu au roi le 21 décembre 1532 pour sa commanderie de Pont-Melvez ; il était en même temps commandeur de Quimper et de Plélo (Archives de la Loire-Inférieure, B, 187). Frère Jean de la Barre fit au roi la déclaration de Pont-Melvez en 1540 et lui prêta serment de fidélité, en qualité de commandeur, le 14 avril de la même année (Archives de la Loire-Inférieure, B, 1014 et 187). Frère Jean Garçon, dit Guyonnière, précéda le suivant et mourut vers 1557. Frère Gilles Berrambault, tout à la fois comme ses prédécesseurs commandeur de Pont-Melvez, Quimper et Plélo, fit à son tour hommage au roi le 21 avril 1561. Il vivait encore en 1577 et semble avoir été le dernier à posséder Pont-Melvez indépendant ; vers la fin du XVIème siècle, en effet, cette commanderie fut définitivement unie à celle de la Feuillée (Archives de la Loire-Inférieure, B, 1008 et 1013).
La commanderie de Pont-Melvez consiste — dit la déclaration de 1697 — « en la paroisse dudit Pont-Melvez en entier, delaquelle le sieur commandeur est seul seigneur spirituel et temporel ; ladite paroisse est entièrement tenue à titre de quevaise et disme de tous les grains à la 6ème et 7ème gerbe ; et doibt chaque quevaisier, le jour Saint-Clément, 3 sols et 2 deniers audit commandeur sur chaque charette lui appartenant ». « La juridiction de la commanderie, haulte, moyenne et basse, s'exerce au bourg dudit Pont-Melvez par séneschal et autres officiers ; sur les landes de Pont-Melvez contenant 500 journaux et appartenant à ladite commanderie s'élèvent quatre grands piliers de pierre signe de haute juridiction. Et sont les nouveaux mariés de ladite paroisse, la première année de leurs nopces, incontinent l'issue de la grande messe, le lundy de Pasques ensuivant, tenus de saulter trois fois en la rivière du Léguer au lieu accoustumé, en présence dudit commandeur et de ses officiers, sous peine de 60 sols d'amende » (Archives de la Lore-Inférieure, B, 188 — Archives de la Vienne, 3 H, 464).
Ce saut dans la rivière — parfois assez désagréable à Pâques — des nouveaux mariés de Pont-Melvez, est un des rares devoirs féodaux de forme pittoresque que nous trouvions usités dans nos commanderies de Bretagne.
C'est à saint Jean-Baptiste qu'est dédiée l'église paroissiale de Pont-Melvez. Le commandeur en était « fondateur et prééminencier, y ayant banc, accoudouer, escabeau, les armoiries de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et les siennes, et seul droit d'enfeu et de prières nominales (Déclaration de 1697). Edifice du XVIème siècle, cette église se compose de trois nefs terminées par un chevet droit garni d'une belle maîtresse-vitre de grande dimension et de style flamboyant. Dans le cimetière on voit encore adossée à la tour de l'église une statue de granit du XIVème siècle représentant saint Jean l'Evangéliste » (Gaultier du Mottay, op. cit. 46).
A un quart de lieue du bourg se trouvait le manoir noble de Pont-Melvez ; on y arrivait par une longue avenue de chênes. La maison occupait une cour close de murailles et bien pavée avec un grand portail d'entrée. Sur ce portail, comme sur la principale porte du logis, étaient en 1720 sculptées les armes de l'Ordre de Malte et du commandeur de Sesmaisons (Visite de 1720).
Construit en forme d'équerre avec escalier en bois et à balustres dans l'angle intérieur, le manoir de Pont-Melvez comprenait au rez-de-chaussée un salon, une cuisine et une chambre, et au-dessus une salle et quatre chambres dont l'une était destinée à conserver les archives de la commanderie ; un cabinet servait de colombier. Autour du logis s'étendaient dans la basse-cour les écuries et les étables ; au-delà étaient un bois de décoration, un étang, les moulins de Penanpont et du Redou, et quelques pièces de terre (Visites de 1617 et 1720).
Il paraît qu'au XVIIème siècle il n'y avait pas de presbytère à Pont-Melvez. Le commandeur, qui avait le droit de présenter le vicaire chargé en son nom de desservir la paroisse, fut condamné en 1688 à fournir un logement à ce prêtre ; comme il n'habitait pas alors le manoir de Pont-Melvez, il offrit d'y loger son vicaire, et en 1720 Julien 0llivier, curé ou vicaire de Pont-Melvez, « se contentait de la jouissance du manoir », mais il n'avait pas naturellement celle de la retenue affermée en 1697 150 livres plus quatre charretées de foin (Archives de la Vienne, 3 H, 464).
Le manoir de Pont-Melvez ne subsiste plus, mais on en retrouve les ruines entourées de ses anciennes douves ; la métairie voisine (jadis la retenue) porte toujours le nom de la Commanderie. « La chapelle qui dépendait de cet établissement, près duquel existait une fontaine miraculeuse, vient d'être restaurée ; elle a pour patron saint Jean l'Evangéliste » (Gaultier du Mottay, Géographie des Côtes-du-Nord, 482). Quoique les aveux que nous avons lus ne parlent point de ce sanctuaire, il devait, en effet, exister néanmoins, le manoir de Pont-Melvez étant assez éloigné de l'église paroissiale ; d'ailleurs les commandeurs, étant souvent prêtres, avaient coutume d'avoir toujours une chapelle dans leur résidence.
Nous avons dit que féodalement toute la paroisse de Pont-Melvez appartenait au commandeur ; on y trouvait 26 villages et 110 tenues dépendant de lui ; il affermait, en outre, les dîmes de la paroisse plus de 1 000 livres et ses moulins 465 livres ; de sorte que Pont-Melvez était d'un plus grand rapport que la paroisse de la Feuillée.
Il nous faut indiquer maintenant quels étaient - en dehors de la paroisse de Pont-Melvez - les autres biens dépendant de la commanderie ; nous nous servirons pour cela des aveux de 1532 et 1540 rendus par les commandeurs Jacques Aymer et Jean de la Barre, et nous utiliserons pour les détails les déclarations postérieures. Une partie de ces possessions se trouvaient à une certaine distance de Pont-Melvez dans les diocèses de Tréguier et de Léon.
Ainsi en Ploumilliau (Côtes-d'Armor) était le membre de Saint-Jean de Keraudy ; il avait pour chef-lieu le village de ce nom et sa chapelle devenue l'église tréviale de Keraudy ; celle-ci est un édifice du XVIème siècle, existant encore quoique placé depuis un certain temps sous le vocable de Notre-Dame. Mais on a pu remarquer déjà que plusieurs églises appartenant à l'Ordre de Malte étaient indifféremment appelées Saint-Jean ou Notre-Dame, parce que les chevaliers honoraient tout spécialement la Mère de Dieu et le Disciple bien aimé dont les statues ornaient les autels de tous leurs sanctuaires. Il est probable qu'à l'origine le moulin à eau du Mouster en Ploumilliau appartenait aussi aux chevaliers.
Ploulec'h, paroisse voisine de Ploumilliau, renfermait le membre de Kerjean composé du village de ce nom et de quatorze tenues. Le commandeur de la Feuillée y possédait, on outre, le moulin du Pontel et y levait une dîme.
Enfin les Hospitaliers, héritiers des Templiers, avaient quelques rentes à Lannion ; c'était les derniers vestiges des Hospites in Lennion qu'avaient recouvrés les chevaliers du Temple du duc Pierre Mauclerc en 1217 (Dom Morice, op. cit. I, 836). Ceci confirme en partie la tradition locale, d'après laquelle la monumentale et si curieuse église de Brélevenez, dans un faubourg de Lannion, aurait été construite par les Templiers ; on prétend même y avoir découvert des pierres tombales des chevaliers du Temple.
Dans la paroisse de Commana (Finistère) se trouvait le membre de Saint-Jean de Mougoult. Là s'élevait une chapelle en l'honneur de saint Jean-Baptiste, reconstruite en 1659, renfermant trois autels, entourée d'un cimetière et accompagnée d'une « belle fontaine avec niche pour la statue de saint Jean ». Le commandeur avait ses armoiries dans la maîtresse-vitre et en nommait le chapelain, qui était en 1617 dom Jean Gorret (Visites de 1617 et 1720).
A côté, les eaux des deux étangs de Mougoult faisaient tourner le moulin de la commanderie. Les villages de Mougoult, Kerhamon-Moal, Pennanroz, Kerdreinbraz, Penntraezh, Killidieg et Kerfornérit, avec une vingtaine de tenues, relevaient du commandeur ; le dernier de ces villages est signalé en 1160 comme appartenant déjà aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem ; il est appelé dans la charte Kaerfornerit in Commana. Notons encore les dîmes de Mougoult, qui étaient en 1697 affermées 213 livres (Déclaration de 1697). La chapelle Saint-Jean de Mougoult subsiste toujours, aussi bien qu'un manoir portant le même nom ; l'annotateur d'Ogée nous apprend qu'elle est maintenant sous le vocable de Saint-Jean-du-Doigt (Ogée, op. cit., V° Commana).
En Plouigneau et en Lannéanou, sa trêve, le commandeur de Pont-Melvez avait également des villages et des tenues, et levait une dîme. Ses armoiries étaient en 1720 peintes sur le maître-autel de l'église de Lannéanou, et au milieu de la nef apparaissait alors un jubé, « grand balustre de bois séparant le haut du bas » et orné des statues de la sainte Vierge et de saint Jean.
Non loin de là, la paroisse de Plounérin (Côtes-d'Armor) renfermait le membre de Saint-Jean du Rechou. Cet établissement est mentionné dans la charte de 1182, donnée en faveur des Templiers, sous le nom de « Le Rachoou » ; aussi est-il appelé en 1617 le Temple du Rechou. Il s'y trouvait au village du Rechou une chapelle dédiée à saint Jean, dont les oblations revenaient au commandeur qui la faisait desservir « par qui il veut ». Ce commandeur y avait ses armoiries et autres intersignes seigneuriaux, et jouissait aux environs de Plounérin de treize tenues, d'une dîme, d'un étang et d'un moulin appelés étang et moulin du Temple (Déclaration de 1697).
La commanderie de Pont-Melvez avait des « rentes et héritages » au village de Pratledan, en la paroisse de Coatréven, et quelques rentes aussi dans les paroisses de Plouisy et Squiffiec ; en cette dernière, les Templiers possédaient en 1182 le village de Runellec et peut-être aussi celui de Kermanac'h.
Enfin, dans la paroisse du Merzer (Côtes-d'Armor), « la chapelle Saint-Jean dépendait de la commanderie de Pont-Melvez avec ses issues et rabines, et avoit le commandeur les mesmes droits qu'ès aultres chapelles » (Déclaration de 1697).
Sources: Guillotin de Corson, Amédée. Pouillé historique de l'archevêché de Rennes. [Volume 3] - Bnf
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne. Nantes 1902
Pontaubert (89)
Commanderie de PontaubertDépartement: Yonne, Arrondissement et Canton: Avallon — 89
Commanderie de Pontaubert
Pontaubert, c'est un village situé à une petite lieue d'Avallon, sur la grande route et peu loin de Vézelay et à côté de la voie romaine d'Autun à Auxerre, etc.
L'église, que M. Courtépée avait visitée, lui donna l'opinion que sa construction remontait au XIIe siècle.
Il est de fait que les Hospitaliers, dès 1167, étaient seigneurs de ce lieu, où ils avaient une chapelle particulière et l'ancienne maison des Templiers qu'on nommait le Sausse, nom appliqué à plusieurs autres établissements dans la Basse-Bourgogne.
Eglise de la commanderie de Pontaubert — Sources: Jack Bocar
Dans l'église, on peut admirer une sculpture qui provient de la chapelle templière du Saulce, Notre-Dame-du-Saint-Saulce, elle date du XIIIe ou du début du XIVe siècle.
Sources: César Lavirotte — Mémoire Statistique sur les Etablissements des Templiers et des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bourgogne — Membre de la Société française pour la conservation des Monuments — 1852.
Commanderie de Pontaubert
Vers 1160, on trouve à Arcy (sur Cure) deux frères qui firent un partage.
Geoffroy, l'aîné, garda le château et le domaine d'Arcy.
Jocelin, le cadet, eut le domaine du Vault (de Lugny) comprenant le territoire de Pontaubert jusqu'à Avallon, avec Magny.
Aux entours de 1190, Geoffroy fonde une « commanderie » à Saint-Bris pour les Templiers. Mais bien avant, en 1167, Jocelin du Vault a déjà fondé une « commanderie » pour les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem.
Les Templiers étaient exclusivement militaires. Ils furent et sont encore, par d'aucuns, fort décriés. Les Hospitaliers par contre, bien que préparés au combat, se consacraient au service des malades, des pèlerins et des indigents. Ils firent et font encore l'admiration de beaucoup.
Ainsi s'explique l'existence à Pontaubert, à la fin du XIIe siècle, d'un « Hôtel de la commanderie. »
Il servait à la fois à la formation des personnes qui se sentaient appelées à ce service ainsi qu'à l'accueil des vieillards et des malades.
De cet hôtel subsistent quelques vestiges dont une tour et une galerie souterraine (citerne ou magasin aux provisions). Cette dernière est recouverte actuellement par l'allée de tilleuls située devant l'église, un des plus beaux monuments de l'Avallonnais.
Une « léproserie » fut associée à ladite « commanderie. » Elle s'appela ensuite « Maladière de Saint-Michel » et, en 1272, « Hôpital de Pontaubert. » Cette construction, bien que fort remaniée, ornée d'une belle fenêtre à meneau, se remarque encore sur la rive gauche du Cousin, en aval du village.
Les vrais Hospitaliers vécurent à Pontaubert jusqu'en 1658. A la suppression des Templiers en 1311, les Hospitaliers furent « nantis de leurs domaines. » Ainsi les commanderies du Saulce-d'Escolives, d'Auxerre, de Saint-Bris, de Vermenton, de Sacy, de Vallan, de Monéteau et, beaucoup plus proche, celle du Saulce d'Island, furent administrées désormais par la commanderie de Pontaubert.
Eglise de la commanderie de Pontaubert — Sources: Jack Bocar
Le curé de l'église, un religieux portant l'habit marqué de la croix, était un réel personnage. C'est lui en effet qui recevait et installait le commandeur.
Notre Dame du Saulce
La maladresse à elle seule ne crée pas un style; gardons-nous pourtant de rejeter dans l'ombre ce qui semble une oeuvre maladroite. La déformation peut être aussi un langage — et parfois plus puissant que ce que nous appelons « réalisme. » La Vierge, dite Notre Dame du Saint-Saulce (elle provient de la chapelle du même nom), par la raideur de son attitude, par les proportions qui, en réduisant le corps et en le pétrifiant dans une immobilité trop dense met en valeur le calme du visage, a tout à la fois la beauté de certaines statues archaïques — et la saveur des arts populaires... Majestueuse, elle porte sur un genou l'enfant qui bénit. Sans que le style l'en rapproche vraiment, elle s'apparente aux Vierges qui figurent aux tympans des cathédrales de Chartres, de Paris ou de Bourges. Elles furent probablement pour l'artiste une source d'inspiration, lointaine et sans doute indirecte. Car elle ne leur succède pas immédiatement: c'est par rapport à elles, une oeuvre relativement tardive du XIIIe siècle, peut-être du XIVe. Elle découvre confusément les formes de l'apparence sans parvenir ou sans souhaiter les atteindre. Car elle tente de donner au spectateur une émotion religieuse, non une émotion esthétique.
Notre Dame du Saulce — Sources: Jack Bocart
Cette église, répétons-le, est conçue pour le contentement de l'esprit. La nef, fortement rythmée, scandée par la métrique des arcades, tire sa poésie du jeu qui s'établit entre ombre et lumière. Le décor, soit parti délibéré, soit économie, est rejeté. La figure de l'homme est presque partout bannie, comme pour laisser plus lisible la logique de l'architecture: la pierre bâtie semble refuser la pierre sculptée. C'est à peine si l'on remarque la variation sensible des chapiteaux. Tous répondent, en quelque sorte, au même schéma. Seul change à chaque fois, le nombre des crochets et le degré de leur élaboration — ce qui laisse croire que certains sont plus avancés que d'autres dans leur éclosion.
Seul, le tympan fait réellement « parler » l'église. Il offre l'unique figuration religieuse qui soit ici intégrée à l'architecture. Le thème choisi est celui de la Vierge. Assise au centre en majesté, vêtue d'un manteau qui tombe jusqu'à ses chevilles, elle tient sur ses genoux l'enfant qui bénit. Deux anges émergent des nuages et forment un dais: ils viennent de poser la couronne. A droite, deux autres anges, aux ailes massives, la silhouette un peu lourde, tendent un linceul d'où la Vierge s'élève.
En haut, un ange s'apprête à la couronner: c'est l'Assomption. On reconnaît à gauche la scène de l'Adoration des Mages. Le premier roi s'est agenouillé devant le groupe de la Vierge et l'enfant, après avoir retiré sa couronne. Curieusement, l'étoile s'inscrit sur les nuages qui portent les anges. Ainsi, trois thèmes se développent au tympan, mais presque séparément. L'ensemble certes n'est exempt ni de raideur, ni de maladresse. Pour une grande part, il faut l'attribuer à de grossières restaurations qui ont altéré définitivement l'esprit de l'oeuvre.
Sources: Dépliant de d'information de l'église de Pontaubert
Chartes des Hospitaliers de Pontaubert
En 1242, Anséric de Montréal donna aux Hospitaliers de Pontaubert un demi-muid de froment sur ses tierces de Sauvigny, en stipulant qu'il pourrait l'asseoir sur ses dîmes de Montréal ou de l'Isle. C'était, ajoutait-il, pour l'amour et en considération de son frère Séguin, membre de ladite commanderie (Archives de l'Yonne).
En 1242, Aynus d'Avallon, chevalier, ayant donné aux commandeurs du Saulce d'Island un sentier à Mont-Vanant et quatre deniers censuels au même lieu, s'assura de l'approbation du sire de Montréal.
(Archives de l'Yonne, fonds de la Commanderie de Pontaubert).
En 1219. Guy, sire de Beauvoir (de Bellovisu), en 1219, il eut quelques difficultés avec A. de Coleors, de l'ordre des Templiers, au sujet du banvin de Chablis, légué à ces derniers par feu Milon de Montréal. Ce banvin fut cédé au chapitre de Saint-Martin de Tours, en échange d'un pré et d'une terre situés à Chichée.
En 1187, Anséric apaisa un différend qui s'était élevé entre Galon, abbé de Reigny, et les Templiers de Paris (Gallia christiana, XII, 462).
En 1245, André de Montréal, accorde aux frères de la Commanderie de Saint-Marc le droit de pâture dans son domaine de Nuits.
(Archives de Dijon)
Cession faite par l'ordre du Temple aux moines de Chablis. (1219)
Frater A. de Coleors, domorum milicie Templi in Francia preceptor humilis, universis ad quos presentes littere pervenerant salutem in Domino : noverit universitas vestra quod bannum vini vendidi apud Chableias quod dicebamus a domino Milone deffuncto de Monteregali nobis fuisse legatum, super quo etiam impetebamus capitulum Beati-Martini Turonis, prepositum Chableiarum, et dominum Guidonem de Monteregali, concedimus et quittamus dicto capitulo Beati-Martini Turonis. In cujus recompensationem predictum capitulum dedit et concessit nobis, annuente preposito Chableiarum, pratum et terram sitam in terragio et finagio et justicia Chichiarum, quam dictus prepositus emit ab Aremberto, cantore, cognomine de Chableiis, que nobis tenentur guarentire. Quitamus etiam sepedictum capitulum, prepositum et dominum Guidonem de Monteregali a causis super dicto banno adversus eos motis et movendis. Quod ut ratum et firmum permaneat, presentes litteras sigilli nostri munimine fecimus roborari.
Actum anno Domini M° CC° XIX°.
Archives de l'Yonne ; Cartulaire du prévôt de Chablis.
Chastellux, Henri-Paul-César. Histoire généalogique de la maison de Chastellux, pages 15, 28, 35, 45, 60, 298. Auxerre M. DCCC. LXIX - BNF
Pontcharra-sur-Turdine (69)
Département: Rhône, Arrondissement: Villefranche-sur-Saône, Canton: Vindry-sur-Turdine - 69
Domus Hospitalis Pontcharra
Au siècle dernier, bourg considérable de la partie de Saint-Loup en Lyonnais où sexerçait la justice du marquisat de Saint-Forgeux, et qui comprenait les paroisses de Saint-Loup, Saint-Romain-de-Popey, Ancy, Les Olmes, Sarcey, Nuelles-le-Château-de-la-Grange, Persanges, Ladvieu, dans la seigneurie de Savigny et partie de Tarare. Le seigneur était le marquis dAlbon.
Il y avait une chapelle et une commanderie de lordre de Malte, à Pontcharra-sur-Turdine, il ne reste rien de cette commanderie, mis à part le rue de la Commanderie.
Sources : Varnet, François-André. Géographie du département du Rhône BNF
Port-Stablon (35)
Domus Hospitalis Port-StablonDépartement: Ille-et-Vilaine, Arrondissement: Saint-Malo, Commune: Saint-Suliac — 35
Domus Hospitalis Port-Stablon
Les Chevaliers Hospitaliers construisirent vers la fin du XIe siècle ou au commencement du XIIe un petit hôpital sur les bords de la Rance, dans la paroisse de Saint-Suliac, évêché de Saint-Malo ; du nom d'un port voisin on l'appela l'Hôpital de Port-Stablon. Ils bâtirent dans le village une chapelle en l'honneur de leur patron saint Jean-Baptiste et le village en prit le nom de Port Saint-Jean, nom qu'il garde encore, ayant perdu dans la suite des temps son ancienne dénomination de Port-Stablon.
En 1160 le duc de Bretagne confirma les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem dans la possession de leur aumônerie de Stablon, « Eleemosina de Stablehon. »
En 1244 la commandeur des Hospitaliers, Pierre de Villedieu approuva la rente faite â l'abbaye de Saint-Aubin des Bois d'un hébergement et d'une vigne situés à l'Hôpital de Port-Stablon, « in Hospitali de Portu Establehon. »
En 1574 Jean Le Pelletier, commandeur de Carentoir et de Quessoy, déclara posséder: « La chapelle de Saint-Jehan, sise en la paroisse de Saint-Suliac, auprès de laquelle il y a masse et emplacement de fuie et colombier caduc avec debvoir de dîme sur les fiefs, valant environ 2 bouexeaux de bled; et le bailliage du Port, en ladite paroisse, auquel est deub, par chacun an, de rente en juridiction, seigneurie et obéissance, par deniers 22 sols, 9 deniers, par avoisne; mesure de Chasteauneuf, au terme de Noël, 23 bouexeaux et par poules 8 poules. »
Le commandeur Gilles du Buisson plus explicite s'exprime ainsi en 1643: « Despend de l'Hôpital de Quessoy un membre appelé Saint-Jean de Port-Stablon, à environ trois lieues de Dinars et dix lieues dudit Quessoy, où il y a une chapelle couverte d'ardoises, fondée de saint Jean-Baptiste, en laquelle il y a la garniture d'un autel pour y faire le service divin qui y est entretenu par les oblations qui y tombent journellement ; et sur le pignon de ladite chapelle il y a une cloche de moyenne grosseur. »
« Es environs de laquelle chapelle il y a plusieurs tenues d'héritaiges, sur lesquelles sont deuea plusieurs rentes, tant par argent, bled que volailles. »
« Et il n'y a ny maison ny domaine (appartenant au commandeur) fors l'emplacement d'un colombier. »
On voit par ce qui précède que dès le XVIe siècle il ne restait plus debout que la chapelle de l'Hôpital primitif de Port-Stablon. Cependant les ruines d'un colombier prouvent que jadis les chevaliers avaient eu en ce lieu un petit manoir aliéné ou plutôt détruit dans la suite des temps.
Quant à la juridiction seigneuriale de Port-Stablon, elle subsistait encore, s'étendant assez loin en treize paroisses: Hillion, Plaine-Haute, Pleslin, Plaintel, Plouër, Taden, Hénon, Planguenoual, Saint-Aaron, Pléneuf, Caulnes, Pleudihen et Evran ; èsquels lieux il n'y a ny maison, ny domaine qui soit du temporel de ladite commanderie (de Quessoy); mais sont deues sur nombre de villages quelques rentes, avec droit de lods et ventes ; et les hommes qui y sont estaigers dudit commandeur dépendent de sa dite jurisdiction de Saint-Jean d'Establon.
De la même juridiction relevaient aussi deux maisons situées à Dinan « prés l'Hostel-Dieu » et quelques droits en la paroisse de Saint-Judoce.
Remarquons qu'aujourd'hui des villages nommés l'Hôpital se retrouvent dans les paroisses de:
Planguenoual

Saint-Aaron

Plaine-Haute

Pleudihen-sur-Rance

En Plouër et en Taden existent aussi des villages de Vildé qui sont d'anciennes Ville-Dieu « Villa Dei » possédées par les Hospitaliers et où ils avaient encore des fiefs en 1574 ; de plus en Taden se retrouve également le village de la Grand'Ville qui est l'aumônerie de ce nom signalée en 1160 « Eleemosina de Grandivilla » comme appartenant à l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Mais l'Hôpital de Stablon, quoique ayant eu originairement une importance relative, était tombé de bonne heure. Actuellement la chapelle Saint-Jean a elle-même disparu et il ne reste que le petit village de Port Saint-Jean, gracieusement assis sur les rives de la Rance, à rappeler le nom du vieil établissement des Chevaliers Hospitaliers.
Sources: Guillotin de Corson (Abbé) — Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem en Bretagne — Nantes — Librairie Ancienne et Moderne L. Durange — 1902
Poucharramet (31)
Commanderie de PoucharrametDépartement: Haute-Garonne, Arrondissement: Muret, Canton: Rieumes — 31
Commanderie de Poucharramet
Tout-à-fait dans les premières années du XIIe siècle, Aymeric de Muret avait cédé aux Hospitaliers la portion occidentale du territoire qui formait sa seigneurie.
Le sixième jour des calendes de mai (25 avril) 1112, il donnait au Saint-Sépulcre, à l'hôpital de Jérusalem et au seigneur « Gérard, hospitalier », l'église de « Fustalane » avec ses dépendances et la faculté de construire sur le territoire de Poucharramet, situé tout auprès et érigé en Salvetat, « autant de maisons qu'ils voudraient. »
Celui qui ne respectera pas dans l'avenir les privilèges de cette Salvetat, et tentera de revenir sur cette donation, la charte le déclare « excommunié, maudit et anathème, comme le traître Judas qui livra Dieu pour trente pièces d'argent. »
« La copie de cette charte, dont les archives ne possèdent plus l'original, porte 1102; mais il y a évidemment erreur, car l'épiscopat d'Amélius qui y figure ne commença qu'en 1106. Comme la donation est faite au Prieur Gérard qui mourut en 1118, nous croyons pouvoir donner 1112, comme la date véritable de la fondation de l'hôpital de Poucharramet. »
A cette donation, dont l'acte est signé par Amélius, évêque de Toulouse, et par Guillaume de Muret, archidiacre, se joignirent celles par lesquelles plusieurs membres de la famille du seigneur Aymeric se dessaisirent en faveur de l'hôpital des droits qu'ils avaient, soit sur l'église, soit sur le territoire de Poucharramet.
Aymeric de Muret, fils du précédent, ajouta à la donation paternelle le labour de 4 paires de boeufs aux alentours de Poucharramet. Plus tard ses sentiments de bienveillance pour l'hôpital firent place à de l'irritation et à des réclamations sur la validité des donations faites par son père et par lui-même. Mais ces dissentiments furent de courte durée. Le remords de ses dernières entreprises amena bientôt le seigneur Aymeric à résipiscence. Nous le voyons en effet, au mois de novembre de l'année 1183, accompagné du chevalier Amiel Bernard du Falgar, se présenter dans la cour du cloître de l'hôpital à Toulouse, où il vient s'humilier devant le Prieur Foulques de Nissa et les frères Hospitaliers; il confesse « qu'il a mal et injustement agi envers l'hôpital, se reconnaît coupable devant Dieu et donne à l'Ordre de Saint-Jean, en réparation du mal qu'il a causé, sa personne et tous ses vassaux de la ville de Poucharramet, » il se démet en faveur des Hospitaliers de toute espèce de suzeraineté sur ce territoire et promet, « sur sa foi et sur les saints Evangiles que, loin de les inquiéter à l'avenir, il les défendra, eux et leurs biens, contre tous leurs ennemis. »
Commanderie Saint-Clar de Rivière
Commanderie Saint-Clar de Rivière
Dans la première partie du XIIIe siècle, la commanderie de Poucharramet s'était accrue des dépendances d'un établissement voisin de l'Ordre de Saint-Jean, l'hôpital de Saint-Clar, dont la fondation, comme nous le verrons dans la suite, remontait également aux premières années du XIIe siècle: cette réunion, qui s'était opérée naturellement, à cause du voisinage des deux maisons, ne fut consacrée qu'un peu plus tard: une bulle de Pierre de Villemur, Vice-Prieur de Toulouse, prononça en 1258, la réunion officielle de la Salvetat de Saint-Clar, à l'hôpital de Poucharramet, sous la responsion de 15 sols tols.
Dans cet intervalle, de nouvelles largesses avaient considérablement augmenté l'importance delà commanderie: à des donations de fiefs et de seigneuries, étaient venus s'ajouter de nombreux privilèges et surtout des droits de dépaissance, accordées à l'hôpital sur leurs domaines par Bernard d'Aspet en 1259, Orset de Bergonhas et Bernard, comte de Comminges en 1262.
Malgré cette prospérité toujours croissante, une ombre assombrissait l'horizon des précepteurs de Poucharramet. Possédant plusieurs villes du voisinage, dont ils avaient entière juridiction, dans le chef-lieu de leur commanderie, ils se voyaient obligés de partager leur autorité avec d'autres seigneurs, que la suite des temps ne pouvait manquer de transformer en rivaux et même en ennemis. Ce territoire était partagé en deux portions: la première, désignée sous le nom de « Saint-Jean » ne relevait que des Hospitaliers, tandis qu'à Poucharramet et dans ses dépendances immédiates, si les précepteurs jouissaient de la seigneurie spirituelle et de plusieurs autres droits, la seigneurie temporelle appartenait au commencement du XIIIe siècle à Bernard Baron, chevalier de Rieumes; pendant de longues années, les Hospitaliers allaient avoir à lutter contre ce seigneur et ses descendants.
En 1215. Bernard Baron conçut le dessein de créer une bastide sur son territoire; mais les chevaliers de l'hôpital réclamèrent la protection du sénéchal, en lui exposant « que ce seigneur n'avait pas le droit d'élever des fortifications et une bastide sans leur concours sur une terre, dont ils avaient la seigneurie spirituelle et où ils possédaient une grande église avec trois autels, » et arrêtèrent par ce moyen l'entreprise de Bernard Baron.
Un peu plus tard, la lutte sourde avait dégénéré en une guerre ouverte; nous trouvons en effet, en 1260, un conseil arbitral composé de frère Pierre du Port, précepteur de Saint-Sulpice, et d'Arnaud de Marencs, sous la présidence de Bernard, comte de Comminges, appelé à rétablir la paix que le seigneur Baron avait troublée en tentant d'enlever aux Hospitaliers la possession d'un moulin et en les empêchant par la violence de mener paître leurs troupeaux sur les terres de la commanderie.
Quelques années plus tard, le Sénéchal de Toulouse voyait se présenter devant son tribunal Bernard Baron, damoiseau, qui venait accuser le précepteur, frère Pierre de Macrières, de s'être rendu coupable envers lui d'une agression à main armée. « Il était, dit-il, à se promener pacifiquement, accompagné de ses serviteurs, dans les rues de la ville, lorsqu'il se vit subitement assailli par Pierre de Macrières, qui, à la tête de ses gens armés de lances, de flèches et d'épieux, frappa et maltraita indignement le plaignant et sa troupe, les poursuivit aux cris de: A mort les sicaires ! Jusque dans sa demeure, dont il tenta même de s'emparer au mépris de la paix publique et des statuts du pays. » (1293).
Ce procès, dont nous ne connaissons pas l'issue est le dernier acte, dont les archives nous aient conservé le souvenir, de cette longue et ardente lutte. Malgré sa durée et sa violence, elle n'est pas la seule que nous ayons à enregistrer pendant cette période. Nous trouvons aussi les Hospitaliers luttant contre le Prieur de Muret avec une ardeur belliqueuse, qui semble leur être inspirée par les sites sauvages et les forêts au milieu desquels ils vivent.
L'église de Muret et l'hôpital possédaient par indivis un territoire situé entre la ville de Poucharramet et le Touch, grave et perpétuel sujet de discordes. Aussi, vers l'an 1270, voyons-nous le Prieur Hugolenc Arnaud, exposer aux arbitres choisis par les deux parties, que, tandis qu'il était occupé à faire recueillir sa moisson par ses serviteurs, les Hospitaliers avaient fondu sur eux pour leur enlever les gerbes, les avaient maltraités de mille manières, et sans respect pour son caractère sacré, l'avaient blessé grièvement, ainsi que plusieurs autres prêtres qui se trouvaient avec lui. « Ces blessures, il n'aurait certainement pas voulu les recevoir au prix de cent marcs d'argent; » c'est aussi la somme qu'il réclame du précepteur, R. Tolzan, en réparation de l'attaque dirigée contre lui.
Pendant la période que nous venons de parcourir, il est probable que les Hospitaliers avaient doté leurs vassaux de Poucharramet d'une charte de commune. Nous ne possédons pas ce document, mais cette petite ville avait son consulat au commencement du XIVe siècle; il signale, à cette époque son existence par une lutte contre les deux seigneurs, le précepteur et noble Raymond Athon, au sujet de leurs droits. Ces derniers, pour couper court à toutes discussions, octroyèrent une nouvelle charte de franchises municipales à la ville de Poucharramet; il y est concédé aux habitants le privilège d'élire deux consuls qui exerceront, au nom des seigneurs, la justice civile et criminelle et connaîtront même des causes des seigneurs, la dépaissance pour leurs troupeaux dans les portions incultes du territoire, le libre usage des eaux, des herbes et des glands et enfin la faculté de couper tous les arbres qui leur seront nécessaires, dans les bois de cette seigneurie (3 janvier 1328).
Les Hospitaliers, que nous venons de voir tout à l'heure si intraitables envers leurs rivaux, ne l'étaient pas moins envers leurs supérieurs ecclésiastiques, quand il s'agissait de maintenir contre eux les privilèges de l'Ordre. L'évêque de Comminges avait voulu dans une de ses tournées épiscopales, visiter la grange de « Lascomber », dépendance de la commanderie de Poucharramet, située dans son diocèse. Mais les Hospitaliers, jaloux de leurs immunités envers l'autorité diocésaine, refusèrent l'entrée de leur établissement à l'évêque qui fulmina contre eux l'excommunication. Sans se laisser intimider, ils citèrent ce dernier devant l'official de Toulouse qui leur donna raison et condamna le prélat aux dépens (1334).
Eglise fortifiée de Poucharramet
Nous avons eu déjà l'occasion de signaler la fiévreuse ardeur, avec laquelle toutes les petites villes de nos contrées se mirent vers le milieu du XIVe siècle à construire ou à réparer leurs fortifications et à profiter de la cruelle leçon que venait de leur infliger la terrible invasion anglaise de 1355. Poucharramet, point assez important par sa position, était absolument sans défense et n'avait pas même un château-fort pour le protéger. Aussi était-il à la merci, non seulement des armées ennemies, mais même des bandes de routiers et de malfaiteurs, qui désolaient alors le midi.
Pour remédier à cet inconvénient « et éviter le dommage irréparable et le déshonneur qui résulterait pour la patrie tout entière de l'occupation de cette place pour les ennemis et les brigands, » le duc d'Anjou, lieutenant général du Languedoc expédia de Nîmes, le 30 mai 1367, l'ordre à J. de Saint-Saturnin, juge de Rivières, de faire fortifier l'église de Poucharramet, de la faire entourer de fossés et de murailles et garnir de tours de guet, en réquisitionnant pour ce travail tous les habitants de la localité et du voisinage, et enfin de prendre des dispositions pour qu'elle fut gardée avec le plus grand soin, de jour et de nuit; si le précepteur n'obéit pas avec empressement, aux ordres qui lui seront transmis à ce sujet, le juge doit faire mettre ses possessions sous le séquestre.
Vers le milieu du XVe siècle, Poucharramet et ses dépendances furent réunis à la commanderie de Boudrac. Depuis ce moment comme il arrivait toujours, quand les chevaliers cessaient de résider dans une ville, l'intérêt que nous fournissent les archives diminue sensiblement. Nous noterons pourtant une transaction conclue le 27 février 1497 entre Roger de Polastron, Commandeur de Boudrac et les consuls de Poucharramet, au sujet des droits de dîmes et de prémisses. Il fut convenu que le premier aurait droit à 2 gerbes de blé sur 17, mais que de son côté il serait tenu de donner, annuellement, le jour du jeudi saint, à chaque paroissien, homme, femme, ou petit enfant, un pain de la valeur de 2 deniers tournois.
En 1748, Poucharramet fut détaché, ainsi que Boudrac, de l'apanage des Grands-Prieurs pour former deux commanderies distinctes.
Les membres qui composèrent la nouvelle commanderie furent: Saint-Romain, Lautignac, Castelnau de Picampeau, Saint-Marcel, Frontes et Juzet et dans la vallée d'Aure, Guchen, Gadiac, Agos, Vielle, Tramesaygues, Lussan, Aulon, Aragnovet.
Sa valeur était évaluée en 1754 à 7825 livres.
Liste des Commandeurs de Poucharramet.
-------1127. Arnaud de Puyauiran.
-------1198. Guillaume Raymond.
-------1214. Forton de Sclassa.
1229-1230. Raymond.
-------1222. Pierre du Port.
-------1238. Guillaume de Barège.
1242-1253. Dominique de Caniac.
1254-1255. Pierre de Biacons.
1257-1268. Raymond Tolzan.
1269-1271. Guillaume du Puy.
1274-1280. Loup de Foix.
-------1283. Gausfred.
-------1293. Pierre de Macrières.
-------1295. Guillaume de Gaffiet.
1299-1301. Raymond de Mayrencs.
1307-1314. Guillaume Chaste.
1316-1317. Pierre de Clermont, Socius du Grand-Maître.
1317-1370. Jean de Laffas (1).
-------1398. Arnaud Corbet.
-------1421. Jean de Verdusan.
1459-1467. Pons de Maleville.
(Vers 1470, réunion à Boudrac.)
(En 1748 érection de la deuxième Commanderie de Poucharramet.)
1748-1764. Jaan Sébastien de Varague Belesta Gardouch.
1780-1784. N. de Franc Montgey.
1785-1789. N. de Carros.
1. Nommé par le Grand-Prieur P. de l'Ongle en récompense d'éminents services rendus dans le commandement des armées.
Sources: A. Du Bourg, Histoire du Grand Prieuré de Toulouse — Toulouse — 1883.
Plus informations sur l'église de Poucharramet
Pradels (Les) (11)
Domus Hospitalis Les PradelsDépartement: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Montréal, Commune: Arzens — 11
Domus Hospitalis Les Pradels
Ce lieu ne figure plus sur les cartes Ign.
Les Pradels, lieu-dit, commune d'Arzens
— Ancien fief de l'Ordre de Malte, Arzens, I, 10)
— Als Pradels, 1293 (Ibidem, I, 52)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.
Prailles (79)
Commanderie de PraillesDépartement: Deux-Sèvres, Arrondissement: Bressuire, Canton: Thouars, Commune: Argenton-lEglise - 79
Domus Hospitalis Prailles
Commanderie de Prailles
En 1255 labbaye bénédictine de Saint-Léonard de Ferrières (actuellement commune de Bouillé-Loretz) échangeait avec la Commanderie de Prailles, les dîmes qui lui étaient dues sur le moulin du Pont de Taizon, contre des ventes de seigle sur des terres près du village de Sault (Archives de la Vienne, H. 3, 807).
Un pont existait donc là au milieu du XIIIe siècle, depuis un temps indéterminé, et il ne semble pas quon puisse le confondre avec celui que nous avons connu. Il avait été à lorigine du village même de Taizon, qui, descendant peut-être du proche coteau dit de la Grande Ouche, où le sol — jen puis témoigner — a rendu maintes tuiles à rebords, saccrocha à la rive du Thouet maintenant facile à franchir. On remarque en effet que, dans les nombreux actes conservés de ladministration des biens de la Commanderie, le village nest jamais dit simplement : Taizon, mais le village du « Pont de Taizon ». En 1481, Louis XI ayant donné droit de haute-justice à Messieurs les prieurs et frères de Saint-Jean-de-Jérusalem de la seigneurie de Prailles, et ayant exempté du guet à fournir au seigneur de Thouars « leurs hommes et sujets », ces religieux déclarent vouloir faire profiter de cette exemption les « habitants du Pont de Taizon » sujets de leur commanderie. (Arch. Vienne, H. 3, 804).
Par ce quon sait de la façon dont étaient conçus et exécutés les travaux dutilité générale au Moyen Age, il nest pas téméraire de penser que les bénédictins de Ferrières, propriétaires du moulin, avaient été pour beaucoup dans la construction du pont de Taizon, dont léchange de 1255 nous a permis de constater lexistence à cette date, et aussi que les chevaliers hospitaliers de Prailles le furent pour autant dans la construction postérieure à cet échange, croyons-nous, du pont qui vient dêtre victime de la guerre. Cest peut-être en raison de leur part prépondérante, sinon exclusive, dans la construction de cet ouvrage dart, quils pouvaient dire les habitants du Pont de Taizon « sujets » de leur Commanderie.
Cependant une chapelle bâtie au milieu du pont dédiée à Notre-Dame de Pitié ou des Sept-Douleurs et dont le service était assuré alternativement par les curés de Bagneux et dArgenton-lEglise, parce quelle était au point de rencontre de leurs deux paroisses, existait au XVIIIe siècle, qui navait pas les Hospitaliers de Prailles pour patrons, puisquelle avait été érigée par les soins et aux dépens du sieur Jacques Thibault et dame Jeanne Mestreau, son épouse. Mgr de Saint-Aulaire en fit la visite le 8 juin 1765 et la trouva munie de tout ce qui était nécessaire au culte. (Archives paroissiales dArgenton-lEglise). Elle devait disparaître à la Révolution sans laisser de traces.
Sources : Bulletin de la Société des antiquaires de lOuest et des musées de Poitiers BNF
Voir plus dinformations sur le site de Saint-Martin-de-Sanzay
Lordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui reçut en 1312 la plus grande partie des biens des Templiers, qui devint lordre de Malte en 1530, et auquel en 1777 fut incorporé lordre de Saint-Antoine de Viennois, possédait les commanderies de Bagnaux, de la Barre-Clairin, de la Boissière-en-Gâtine, dEnsigné, de lIle-de-Sazais, de la Lande de Gourgé, de Saint-Mard-la-Lande, de Prailles (Saint-Martin de Sanzay), du Puy-de-Neyron, de Puy-Pirault, de Saint-Rémy, de Sauzé-Vaussais, du Temple, de Virollet, de Vitré (Assais), et la commanderie de Cenan, qui, unie à la commanderie de Sainte-Gemme, (Vendée), formait lune des quatre chambres prieurales du grand-prieuré dAquitaine.
Ministère de la Culture
Commanderie fondée au 12e siècle par les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem (première mention vers 1160). La chapelle avec ses voûtes dogives et le bâtiment conventuel sont des vestiges des premières constructions (12e-14e siècles). Le logis évoque le souci résidentiel propre aux 15e-16e siècles. BNF
Prailles
— Commune de Saint-Martin-de-Sanzay et Argenton-lEglise.
— Ancienne commanderie de lordre de Saint-Jean de Jérusalem.
— Domus hospitalis de Pracles, vers 1200 (Archives historique de Poitiers)
— Praaileae, 1245 (Charte de lAbsie)
— Praalles, 1272 (Archives V. H. 3,804)
— Lopitau de Praailles, 1283 (Ibidem)
— Lhôpital de Prahelis, 1289 (Ibidem, 804)
— Prailhes, 1400 (Ibidem 807)
— La commanderie de Prailles fut réunie à celle du Puy-de-Noyon, 1462 (Ibiem, 805)
Sources: Dictionnaire Topographique du Département des Deux-Sèvres, par Bélisaire Ledain. Poitiers M. DCCCC. II
Precilly, Precigny (18)
Domus Hospitalis Précilly ou PressignyDépartement: Cher, Arrondissement: Saint-Amand-Montrond, Canton: Nérondes — 18
Domus Hospitalis Precilly
Precigny, membre de la Commanderie des Bordes fut-il jadis une résidence des Templiers ? Je n'en ai trouvé aucune preuve écrite.
Toujours est-il que les Hospitaliers y eurent une demeure seigneuriale qui fut ruinée au XVIe siècle, comme nous l'apprend d'abord le procès-verbal de 1598 dont j'ai parlé plus haut, puis une visite de 1615 dont j'ai parlé aussi à l'article des Bordes.
Voici ce que dit en substance le procès-verbal: « Les témoins nous ont rapporté que là étaient les bâtiments du lieu seigneurial de Précigny, maison où les Commandeurs faisaient leur demeurance, et joignant la dite maison, une chapelle ; tous les bâtiments sont en ruines, les charpentes pourries par les pluies ; le lieu où était la chapelle est encombré de buissons qui y sont poussés, de sorte qu'il n'y reste que les murailles, ruinées pour la plus grande partie. La grange du dit lieu n'a plus ni portes, ni fenêtres, la charpente est tombée par terre avec la toiture et les murailles gâtées et rompues, etc. »
D'après une visite prieurale de 1769, il existait encore un pilier de cette chapelle dédiée à saint Greluchon. Aujourd'hui rien ne subsiste de ces ruines, mais un champ situé au nord du village porte encore le nom de Saint-Greluchon.
Dans un autre champ près de là, appeler Champ du Palais, on a trouvé plusieurs tombes de pierre dont l'une, analogue comme forme à celle que j'ai signalée à Villeville, se voit encore, servant d'abreuvoir, dans le pré dit « pré de la ville. » Tous ces vieux noms dénotent l'existence dans des temps très anciens d'une localité importante, et de fait, on trouve partout des substructions et des puits abandonnés.
Autre fait intéressant: il y a une soixantaine d'années, on découvrit en exploitant une carrière, dans un champ longeant la route de Nérondes à Mornay, une porte de fer qui semblait fermer l'orifice d'un souterrain, dans la direction de Precigny. Les ouvriers qui travaillaient à la carrière voulurent forcer cette porte, mais le propriétaire s'y opposa. Le fait m'a été affirmé par un vieillard du pays qui avait vu la porte dont il désignait la place; il serait bien désirable qu'on fit des recherches à cet endroit.
Dans un autre champ situé presque en face, de l'autre côté de la route, des boeufs s'enfoncèrent dans un souterrain en labourant ; M. Buhot de Kersers, qui a signalé le fait (Histoire et statistique monumentale du Cher, canton de Nérondes), dit que « ces galeries étaient probablement d'anciennes carrières ayant pu servir ultérieurement de refuge. » Mais les carrières dans ce pays-ci ont toujours été exploitées à ciel ouvert, et non par galeries. Il se peut que ce fût là un souterrain de défense comme on en trouve si souvent aux abords des vieux châteaux, servant à l'évasion en cas de siège, et qui pouvait correspondre à la Commanderie de Precigny.
Le Commandeur des Bordes avait droit de haute, basse et moyenne justice dans la seigneurie de Precigny ; les officiers de justice nommés par lui étaient les mêmes qu'à Villeville, mais de même qu'à Villeville, la dîme ne lui appartenait pas et dépendait de la cure de Nérondes.
Comme seigneur de Precigny, le Commandeur des Bordes possédait une chapelle dans l'église de Nérondes; elle est ainsi décrite dans les visites prieurales de 1727 et 1765: « La chapelle de Précigny en l'église de Nérondes, la première à gauche en entrant dédiée à saint Jean-Baptiste, où le Commandeur a droit de banc et de litre; il y a un tableau représentant saint Jean-Baptiste et un banc avec la croix de l'Ordre. »
Sur la clef de voûte de cette chapelle, on distingue une sorte d'ostensoir en forme de losange chargé d'une croix; à droite et à gauche, les lettres M ; faut-il lire Malte, Precigny ?
Le domaine, qui comprenait plus de cent arpents, terres, prés et bois, ne rapportait en 1615 que 270 livres tournois !
Les bâtiments d'exploitation étaient en ruines, les terres étaient accensées à vil prix à divers; en 1777, on en tirait 800 livres.
M. Le Normand du Goudray, propriétaire actuel, a retrouvé deux des bornes qui délimitaient la justice de la Commanderie; l'une de ces bornes est au musée lapidaire de Bourges, l'autre est restée dans le parc de Precigny; elles portent la croix à huit pointes.
Dans les membres de Villeville et Precigny, étaient comprises les annexes de Massey en la paroisse du Gravier, près La Guerche et de Chassy-sous-Sancerre.
Sources: M. Le Comte de Toulgoët-Treanna — Mémoire de la Société des Antiquaires du Centre — Bourges 1912
Précilly ou Pressigny, village commune de Nérondes
— Pressigniey, 1150 (Fontmorigny).
— Pressigniacum, 1170 (ibidem).
— Pressiniacum, 1180 (ibidem).
— Pricingniacum, 1284 (La Thaum. Comment, sur la coutume de Berry, p. 108)
— Presenayum, XIVe siècle (segneurie des Aix-d'Angillon).
— Parsigny, Porsigny, 1553 (ibidem)
— Pressigni, 1598 (Saint-Sulpice.)
— Precigny, 1644 (commanderie des Bordes).
— Precigny, XVIIIe siècle (Cassini)
Dictionnaire topographique du département du Cher, comprenant les noms de lieu anciens et modernes, entrepris par Hippolyte Boyer. Imprimerie Nationale, Paris 1926
Prunay (51)
Domus Hospitalis PrunayDépartement: Marne, Arrondissement: Reims, Canton: Beine-Nauroy — 51
Domus Hospitalis Prunay
La maison de l'Hôpital de Prunay, qu'on trouve appelée dans les anciens titres « Ponneroy, Pontuerois, Ponturay, Pontyray ou Pontvray », était située entre Sillery et Beaumont, non loin de La Vesle, sur le chemin de Reims à Chalons.
Il en est fait mention pour la première fois dans une charte de Henri, archevêque de Reims, du mois de juillet 1232, par laquelle ce prélat confirme la donation faite par Drogon, chanoine de la cathédrale de cette ville aux frères de l'Hôpital de Jérusalem, de dix-huit fauchées de pré qu'il avait à Tours-sur-Marne

En 1281, Guy, seigneur de Sillery, « de Sallereyo », par des lettres de cette date, émanées de l'official de Reims, dégrevait les frères de l'Hôpital d'un cens de huit deniers par an, qu'ils lui devaient sur leur maison, nommée « Ponneroy. »
Jacques de Saint-Dizier, commandeur de Reims, loua en 1357, à un nommé Noël, dit Couchecuffaye, et à Sebile, sa femme, demeurant à « Prunnoy », la maison de « Ponneroy » avec les terres en dépendant, moyennant une redevance annuelle de sept vingts (140) setiers de grain.
En 1495, la maison qui tombait en ruines fut rebâtie, et la chapelle qu'on répara fut remise à neuf. « A deux heures de Rheims, y a une ferme appellée Ponturay, en laquelle la commanderie a toute jurisdicion, et y a une chappelle que le Commandeur y a faicte réparer tout de neuf depuys deux ans, et servie d'une messe par sepmainne. Oultre plus y a faict faire ledit Commandeur, maison et grange tout de neuf, qui sont pour l'usage du fermier, qui donne de pourfit en grain moitié seigle et avoyne, XVIII sestiers. »
Les seigneurs de Sillery ont été les grands bienfaiteurs de la maison de Prunay. Parmi les donations qu'ils lui ont faites, nous citerons celle de Guy de Sillery, passée en décembre 1583, sous le sceau du bailli de Vermandois, en résidence à Reims. Par cet acte, le seigneur Guy déclare avoir donné à la Sainte-Maison de Saint-Jean-de-Jérusalem « de Pontyray, qui siet sur Velle, entre Sillery et Biaumont, sur le chemin de Rheims et de Chalons », le droit de pâturage pour les bestiaux de cette maison dans ses paquis et dans ses prés, « deçà et de là l'eaue, entre la maison susdite et celle de Sillery jusques à Puisieux, là où les paquis sont contre la maison de Sillery. »
Il leur accorda en outre le droit de scier de l'herbe en ses prés, comme de prendre de la marle dans ses terres, et renonça à tous droits de justice et de seigneurie sur la bouverie et le four de l'Hôpital.
Au commencement du XVIIe siècle, les terres de la maison de Prunay eurent à souffrir de grands dommages, par suite du débordement des eaux de La Vesle. Ce débordement avait été causé principalement par un barrage ou une chaussée qu'avait élevée dans son marquisat de Sillery, Messire Louis de Bruslard, grand chancelier de France. Pour éviter un procès que Marie Cochois, alors commandeur de Reims, allait lui intenter, le marquis de Sillery proposa d'acheter le domaine de « Pontvray. » Ce qui fut accepté, après avis pris tant à Paris qu'à Malte. Le contrat fut signé le 4 novembre 1617, et le prix de la vente, qui était de 6,300 livres, fut employé dans l'achat fait en 1646, au profit de la commanderie, d'une maison à Paris, rue Saintonge, au Marais, laquelle était louée en 1757, 220 livres; et, en 1783, 500 livres.
Sources: les commanderies du Grand-Prieuré de France — Eugène Mannier — Paris, Aubry et Dumoulin, 1872 (Paris)
Puimoisson (04)
Commanderie de PuimoissonDépartement: Alpes-de-Haute-Provence, Arrondissement: Digne-les-Bains, Canton: Riez, Commune: Roumoules - 04
Domus Hospitalis Puimoisson
Le domaine temporel et spirituel de Puimoisson appartenait à l'ordre de Malte, le temporel lui avait été donné par Raymond Béranger en 1175, qui le tenait d'Albert, abbé de Lerins, et celui-ci l'avait eu par donation de Boniface, seigneur de Roumoules ; le spirituel avait été cédé en 1125, par Augier, évêque de Riez.
Ce lieu fut ensuite érigé en commanderie de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Le dernier commandeur a été l'illustre Bailli de Suffren, l'auteur de la glorieuse paix qui fut faite avec l'Angleterre en 1782, l'un des plus célèbre chevaliers de son ordre et des plus grands officiers de mer que la France ait eus.
En 1574, malgré l'édit de paix publié l'année précédente, les Religionnaires surprirent Puimoisson le 8 juillet, et s'y établirent. Les Catholiques le reprirent bientôt après, à la réserve cependant du château ; mais ils furent obligés de laisser encore cette place au pouvoir de leurs ennemis, qui, pour s'en emparer, éprouvèrent de grandes pertes. De leur côté les Catholiques perdirent 20 soldats. M., de Vins eut un cheval tué sous lui, et l'écuyer du maréchal de Reiz y fut blessé.
L'ancien château du commandeur de Puisoisson était contigu à l'église paroissiale. Il était remarquable par sa construction et sa vaste étendue. Il fut démoli de fond en comble pendant la Révolution de 1792.
Sources: Géographie Historique et Biographique du département des Basses-Alpes ou Alpes-de-Hautes-Provence, par J. J. M. Feraud, curé de la paroisse des Sieyres. Digne 1844.
IN NOMINE Sanctae Trinitatis. Nos in simul RAIMUNDUS Dei gratia Comes Barchinonensis, Princeps Aragonis, et Provincia Marchio, et NEPOS meus RAIMUNDUS Berengarii, Comes Provincia, donamus, concedimus, et firmissime laudamus Sancta Domui Irosolymatani Hospitalis, et venerabilis Arnaldo Priori S.AEgidii, et omnibus fratribus iamdicti Hospitalis et am prasentibus, quam futuris, integre et libere ipsam Villam S. MICHAELIS de PUIMOISSON (en un autre Registre il y a PUYMOXO, le titulaire de l'Eglise de ce lieu est S.Michel, sin ulla retentione, quam ibi nos facimus simul, cum omnibus simul sibi pertinetibus, et cum omnibus in se existentibus, vel ad se quocumque modo pertinentibus domamnus, et laudamus iamdicto Hospitalis et universis fratribus, et Arnaldo priori iamdicto, et omnibus fratribus suis in perpetuum, et Donamus etiam illis, atque concedimus in illa silva Pnacea de Camargas, ut ibi accipiant ligna sicca, quanta voluerint, ad opus mansionum corum AEgidii, et Arelatis. Conce dimus iterum, et firmiter laudamus, ut de omnibus corum cansis qua vadant, vel vemiant par aquam, vel per terram, non donent ullam consuectudinem, vel ullum usaticum in ullo loco in Comitatu Provincia. Supradicta omnia sicut melius et utilius ad utilitatem iamdicti Hospitalis, et fratreum omnium intelligi potest. Sic donamus, et firmiter laudamus iamdicta Domui Hospitalis, et Fratribus universis prasentibus et futuris, ut habeant atque possideant ea iure perpetuo, pro remissione peccatorum nostrorum, et Salut animarum antecessorum nostrorum, et fratris mei BERENGARII RAIMUNDI Comitis Provincia olim defuncti, CVIVS CORPUS PAEFATA DOMUS HOSPITALIS secum habet repositum apud S. THOMAM ARELATENSEM (c'est Berengueir Raimond Comte de Melgueil et de Provence, frère de ce Raimond Berenguier le Vieux, et père de ce Raimond Berenguier le Jeune, enceveli dans l'église de Saint Thomas à Trinquetaille à Arles). Si quam autem deinceps persona hanc donationem nostram infringere aut violare tentanerit, nibil omnino proficiat; sed iram Dei cum Indae prodictore incurrat. Rt hac donatio semper firma, et inconcussa persista, qua facta est mense Setembbri, anno ab Incarnat. Domini milles. Centes. quinquages. Sig. Raimundi Comitis. Sig. Raimundi Berengarii Comitis parui nepotis sui. Sig. ILDEFONSI Regis Aragonum Comitis Barchonoen. et Marchionis Provencia, qui hoc lando, et firmando concedo. Huius donationis sunt isti suprascripti, qui cam laudanerunt, et manibus propriis firmauerunt. Sig. Bernardi Albonis. Sig. Guil. Iboleti Sig. Guil. Raimo Sig. S.Guil. Raimon Senescal. S. Ptri Bertrandi de Belloc. S Guirardi de Iorba. Sig. Rostagni de Tarascon. Sig. Guill. de Castel Raynard. Sig. Rostag. Porcellet. S. Guil Porcellet. S. Riam. Porvellet. S. Faisani. Sig. Ugonis de Baucio. S Stephaniae de Baucio matris Ugonis. S. Guill. Baucio. Sig. Gilberti de Baucio. Sig. Guid. de Fos. Sig. P. Colombi Dominis Notarii, qui sigum Regis fecti. Sig. Pntii Scribe Comitis qui hac scripsit per mandatum ipsuis die, et amo prascripto, tiré d'un livre couvert de bazane rouge en parchemin, folio 50, conservé dans les archives de la maison de Saint-Jean d'Arles: et d'un autre livre blanc couvert de parchemin, folio 171, conservé dans les archives de la commanderie de Saliers.
Il y a de l'apparence que Guigues après cette donation ne tarda pas longtemps de mourir, soit que son frère Bertrand fut encore vivant lors qu'il la fit ou qu'il fut déjà mort: d'autant que je trouve que deux ou trois ans après, vers l'an 1151, un Guillaume Comte de Forcalquier, avec ses frères, tous fils de Bertrand frère de ce Guigues, voulurent débattre de nullité cette donation, faite par ce Guigues leur oncle, en faveur des Hospitaliers. Les raisons de ce Guillaume ne nous sont pas connues, si c'étaient que toutes les dépendances du Comté lui fussent substituées, ou d'autres tant y a qu'il y fit grand bruit et comme il s'attendait quelque grand désordre, et grand rumeur en ce Comté pour raison de cette donation il y eut transaction entre lui et les Hospitaliers, par l'entremise d'un Guillaume de Benevent Archevêque d'Embrun par laquelle il fut dit, que le Comte Guillaume confirmerait aux Hospitaliers tous les biens qu'ils possédaient en son Comté, auparavant cette donation faite par Guigues; et quant à ceux de la ville de Manosque et de toutes les appartenances qu'ils seraient diviser également entre ce Comte et ces mêmes Religieux Hospitaliers, pour être possédés paisiblement, et de plein droit par l'une et par l'autre des parties. Que s'il arrivait que le Comte les frères et sa soeur décédassent sans enfants légitimes cette moitié de la ville de Manosque retournerait aux mêmes Hospitaliers auxquels cependant le même Comte Guillaume et ses frères, seraient tenus de payer tous les ans une livre d'encens, au jour de la Fête de la Pentecôte, avec d'autres clauses exprimées dans la suivante transaction, confirmée par le Pape Eugene III à la réquisition du même Archevêque d'Embrun, qui lui présente cette Requête.
Suite des textes en latin
La chorographie ou Description de Provence, et l'histoire chronologique du même pays, par le sieur Honoré Bouche. Editeur: C. David à Aix, 1664
Puy-de-Noix (19)
Commanderie de Puy-de-NoixDépartement: Corrèze, Arrondissement: Brive-la-Gaillarde, Canton: Beynat — 19
Commanderie de Puy-de-Noix
Sur le plateau de Roche-de-Vic, états des lieux en 1696
Nous devons encore à M. Julien Lherbeil (1), propriétaire de la Maison-Forte de Puy-de-Noix, la communication d'un document déposé aux Archives départementales de la Corrèze, relatif aux réparations dont avaient le plus urgent besoin « la chapelle et château de puyde-noix, grange, estables et maisons de lad. Commanderye », à la fin du XVIIe siècle. Ce document (N° 229) de 4 pages manuscrites sur papier timbré de la Généralité de Limoges, provient des archives du château de Bach (Commune de Naves, arrondissement de Tulle), léguées à la Préfecture de Tulle par l'érudit G. Clément-Simon, ex-procureur général (1909). C'est un devis précis, daté du 9 septembre 1696, « après-midy » à Tulle, des travaux à effectuer aux bâtiments et aux clôtures, « le tout en mauvais estât. »
1. Voir son article sur Puy-de-Noix dans le Bulletin de 1971 (Tome 93), pages 74 à 79.
La chapelle « menassant ruine », il faut réparer ses murailles, ouvrir une seconde fenêtre, paver le sol « de pierres de tailhe carrées » et « radouber le toict ayant diverses gouthières. Plus faire un rétable de sculpture avec limage des Jean, icelluy dorer et le reste peindre de diverses couleurs Et le placer sur lauteil ou il ny a aucun tablau ny ornemant. »
« Au château de ladite Commanderye », les murailles Sud, le pignon Ouest et « touttes les cheminées dhaut en bas » seront abattus et reconstruits; des portes seront refaites, deux fenêtres agrandies et les murs « griffonés à chaux et a sable tant dehors que dedans... et blanchir tout au dedans. »
« Abbattre et remettre à neuf toutte la charpente du toict de la moitié dudit chatau, icelle remetre de mesme et esgalle a lautre moitié, faire au milieu dud. toict un petit dôme a placer une cloche et en bas un orloge et cadram avec tous ses assortissemans, couvrir led. toit de pierre plate. »
« Faire des retranchemans de bois avec des planches dans la cuisine pour y pouvoir placer des lits, bastir un potager, faire dans la chambre supérieure des placards ou garderobbes aux deux costés de la cheminée, mettre des serrures avec leurs clefs a touttes les portes. »
A la grange, il n'y a plus de portes ni de plancher; les murs, planchers, portes et fenêtres de la maison du métayer sont dégradés. Il faut tout reprendre, « couvrir a neuf... et tout ce dessus mètre es bon estât. Fournir tous matériaux cloux, ferremans, cornières, journées d'ouvriers et autres choses générallement quelconques pour faire lesd. reparacions. »
Devis établi devant le notaire royal, en présence de Jean Rebeyrotte, maître-maçon, et Noël Seigne, maître-charpentier, de Tulle, « moyennant la somme de quatorze cens livres. » Ces artisans obtiennent de « l'Illustre Pierre Martin de Fénis, chevalier de lordre Saint-Jean de Hyerusalem, Commandeur de la Commanderye de puydenoix » un acompte de 300 livres, premières réparations faites et vérifiées, somme payée « en louis dor dargent et en monnoye de cours », le surplus devant être versé « a proportion » de l'avancement des réparations.
Cet acte notarié a été signé par « Pierre Pauphille, bourgeois et marchand, et Pierre Sudrye, praticien », par deux autres témoins (signatures illisibles), et par « le Cdeur de fenis. » « Lesd. Rebeyrotte et Seigne nont seu signer. »
On imagine aisément, d'après les fort sérieuses réparations envisagées dans ce devis, l'état de délabrement de Puy-de-Noix au temps du Commandeur Pierre-Martin de Fénis.
Ce haut personnage tenait la Commanderie depuis 1694 au moins, ayant à cette date « affermé 750 livres les cens, rentes, dîmes et droits répandus dans les paroisses d'Albussac, de Beynat, de Lostanges et de Cornil, en faisant fermage à part des rentes attachées aux paroisses d'Eyrein, Champagnac, etc., comme aussi en baillant séparément à 150 livres le domaine de la Commanderie. » (Poulbrière, Dict. des Paroisses, I, Beynat).
Il s'était installé à Puy-de-Noix en 1696, sans doute lorsque quelques réparations urgentes eurent rendu l'un des bâtiments proprement habitable.
Il faut signaler aussi que Martin de Fénis se trouvait en outre « brigadier-général des armées du Roy et gouverneur de Bouchain », près Valenciennes, en Flandre.
Bien établie à Tulle, la famille Feras (de La Combe) a compté un gouverneur de la ville, des membres du Présidial (dont un président), un trésorier et un ingénieur du roi, un professeur au Collège du temps de l'évêque Mascaron.
Et l'un des Fénis, Martial, venait d'acheter en 1692 les ateliers de la « Manufacture d'armes portatives » créée à Tulle par les frères Pauphile, arquebusiers. Et c'est un parent, Pierre (bourgeois et marchand), qui a signé le devis précité.
On voit que les familles Pauphile et de Fénis, dont les noms sont désormais intimement liés à celui de la Manufacture royale d'armes de Tulle, faisaient partie de « la bonne société tulloise » en ce XVIIe siècle finissant.
Sources: M. Léon Dautrement. Société Scientifique, Historique et Archéologique de Corrèze, tome 94, janvier-février 1972.
Puy-en-Velay (43)
Saint-Jean-la-Chevalerie au PuyDépartement: Haute-Loire, Arrondissement et Cantons: Le Puy-en-Velay - 43
Domus Hospitalis Saint-Jean-la-Chevalerie
Situés au nord-est de la ville du Puy, à l'extérieur des murs d'enceinte de la vieille ville, les vestiges de l'ancienne commanderie des hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem, Saint-Jean-la-Cavalerie, se dressent encore aujourd'hui à l'angle des rues de Vienne et du Faubourg-Saint-Jean, c'est-à-dire en bordure de la grande route qui menait du Puy à Lyon, en sortant de la ville par la porte Panaveyre. De même qu'un certain nombre d'ordres mendiants et que les templiers, les hospitaliers s'étaient établis hors les murs, dans la campagne.
Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que les bâtiments de la commanderie furent rejoints par les maisons d'habitation qui se construisirent peu à peu le long de la grande route. Simple exploitation agricole depuis la Révolution, la commanderie fut finalement partagée entre différents propriétaires qui lui firent subir de profondes transformations dans le dernier quart du XIXe siècle.
Couverts d'un enduit aujourd'hui lépreux, devenus méconnaissables, les bâtiments de la commanderie ne se distinguèrent bientôt plus des maisons d'habitation environnantes. Et, si les érudits locaux continuèrent à mentionner leur existence, la commanderie des templiers, Saint-Barthélemy, fut cependant la seule à figurer dans les comptes rendus du congrès archéologique qui s'est tenu au Puy en 1904. Aujourd'hui Saint-Barthélemy a disparu, et Saint-Jean-la-Chevalerie n'est peut-être que provisoirement sauvée de la destruction. C'est pourtant le dernier témoin de l'établissement des ordres religieux militaires au Puy-en-Velay.
I. — Historique
Des origines à la fin du Moyen Age.
— Depuis la publication en 1888 du Cartulaire des hospitaliers du Velay par Augustin Chassaing, l'histoire de la commanderie de Saint-Jean est bien connue. Toutefois la date exacte de l'établissement des hospitaliers au Puy nous fait défaut. Elle est en tout cas antérieure à l'installation des templiers que Chassaing situe vers 1170. En effet, la plus ancienne charte conservée est datée de l'année 1153. Elle concerne la donation d'un cens de trois écus à percevoir sur le mas de Noustoulet in manso de Nastol, près de Saint-Germain-Laprade, faite entre les mains « Stephani Isnelli, domus Aniciensis Hospitalis Jherusalem magistri. » Cet Étienne Isnel, premier maître connu des hospitaliers du Puy, est mentionné dans les chartes de 1153 à 1175. D'après Chassaing, sa famille pourrait être syrienne et originaire de Tripoli.
Il semble que les hospitaliers aient été fort bien accueillis par les habitants du Puy, car les donations faites à cette époque sont particulièrement nombreuses. Étienne Isnel reçoit « pour les pauvres de l'hôpital de Jhérusalem » plusieurs mas ou fermes, des terres, champ, pré, vigne ou jardin, ainsi que divers droits et cens. Une charte de 1162 nous apprend en outre que les hospitaliers possédaient un moulin situé à côté de l'hôpital du Saint-Sépulcre du Puy, sur les rives du Dolaison.
La plupart de ces donations datent des années 1159-1165, période où, par contre, les achats de biens fonciers apparaissent encore rares d'après les chartes. Selon toute vraisemblance l'établissement des hospitaliers est alors un fait récent et Étienne Isnel doit bien être considéré comme le maître fondateur de « la maison du Puy de l'Hôpital de Jérusalem », laquelle ne prendra que beaucoup plus tard, à la fin du XIVe siècle, le nom de Saint-Jean-la-Chevalerie.
L'existence de cette maison est attestée vers 1160 par une charte relatant qu'un certain Goschal cède aux hospitaliers, contre cinq marcs d'argent, tous ses droits sur le terrain où ils ont construit leur hôpital. Par contre, la première mention de l'église ne remonte qu'à l'année 1208, date de la fondation d'une messe par Pierre, seigneur de Glavenas. L'analyse archéologique montrera cependant que les plus anciens vestiges de l'église pourraient être attribués à la seconde moitié du XIIe siècle.
Si les chartes sont nombreuses au XIIe siècle, elles le sont beaucoup moins au XIIIe siècle, mais ne sont pas moins intéressantes. Ainsi, en 1248, un différend oppose le chapitre de Saint-Agrève aux hospitaliers du Puy ; une sentence arbitrale du 23 mai attribue à ces derniers les droits paroissiaux de l'ouche Saint-Jean, champ qui s'étendait de la commanderie jusqu'au mur d'enceinte de la ville, ce qui permet de supposer que l'église des hospitaliers faisait déjà office d'église paroissiale à cette date.
Au début du XIVe siècle, les hospitaliers possédaient quatre commanderies dans le Velay : Saint-Jean-la-Chevalerie, Devesset, Pébélit et Gourlon.
En 1312, le concile de Vienne ayant aboli l'ordre du Temple, les biens de ce dernier sont attribués à l'ordre de Saint-Jean-de-Jérusalem. Dans le diocèse du Puy, la prise de possession de ces nouveaux biens eut lieu en mai 1313, sous le contrôle de frère Artaud Elie, et fut suivie par une totale réorganisation des commanderies. La commanderie de Devesset devint le chef de toutes les commanderies du Velay, la maison de Saint-Jean du Puy n'étant plus dès lors qu'un simple membre ayant lui-même pour annexes Saint-Barthélemy du Puy, Pébélit et Gourlon.
Au XIVe siècle, pendant la guerre de Cent ans, nombre de commanderies eurent à souffrir des « incursions des Compagnies qui se succédèrent presque sans interruption en Velay de 1358 à 1392. » En 1368, on procédait à des réparations à la commanderie ou « château » de Devesset, et vers 1383, on fortifiait celle de Saint-Jean-la-Chevalerie au Puy. Les lettres patentes du roi Charles VI autorisant, a posteriori, la fortification de Saint-Jean ont été conservées aux Archives nationales. Datées de juin 1388, elles nous apprennent, entre autres, que les bâtiments d'habitation destinés aux religieux et aux pèlerins avaient tant souffert des guerres qu'ils étaient devenus inhabitables, que l'église même ne pouvait plus servir à la célébration de la messe et que, pour ces raisons, « le prieur dudit prieuré d'Auvergne, environ à cinq ans — soit vers 1383 — ... eust les dites maisons fait reparer et ycelles edifïier et fortiffier en l'estât qu'elles sont à présent au veu et sceu du seneschal de Beaucaire, du bailli de Velay..., et aussi de l'evesque, du chapitre et des habitants du Puy », lesquels n'avaient pas, à l'époque, émis de réserves quant à l'exécution de ces travaux de fortification, mais y avaient « depuis mis ou voulu mettre empeschement. »
En 1394, l'évêque du Puy accuse les hospitaliers de donner asile à des malfaiteurs ayant commis plusieurs crimes dans la ville du Puy et réclame en conséquence, devant le Parlement de Paris, « que la forteresse de la Chavalerie soit démolie et abattue... ou au moins soit ramenée à la fourme d'une plate maison », car, dit-il, « elle est fortifiée sanz licence et congié du roy et de l'evesque. »
Il est vraisemblable que cette requête ne fut pas suivie d'effet, car en 1449 des habitants de Sénenjols reconnaissent devoir faire le guet au « château » de Saint-Jean de Jérusalem, hors les murs du Puy.
Sources : Françoise Neu et Claude Perron. Congrès archéologique de France : séances générales tenues par la Société française pour la conservation des monuments historiques, pages 330 à 353. 133e session 1975 Velay. Paris 1976 - BNF
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Puy-Fort-Eguille (47)
Commanderie de Puifortaiguille, de nos jours, Puy-Fort-EguilleDépartement: Lot-et-Garonne, Arrondissement et Canton: Nérac, Commune: Fieux — 47
Commanderie de Puifortaiguille
Malgré la solennité de cet acte que nous devons citer succinctement, puisque les archives n'en ont conservé que des extraits, les seigneurs d'Albret continuèrent à élever de temps, à autre leurs prétentions sur cette petite ville. Espérant sans doute trouver dans les Hospitaliers, nouveaux possesseurs d'Argenteins, des adversaires moins décidés pour la revendication de leurs droits, les sires d'Albret crurent pouvoir essayer des moyens violents, ou du moins, s'ils n'agirent pas directement, ils fermèrent les yeux sur les tentatives de leurs serviteurs. Le jeudi après la fête de Saint-Michel, en l'année 1328, le juge de Nérac, à la tête d'un certain nombre d'hommes d'armes, se rendit dans la place de Puyfortaiguille, fit enfoncer les portes de la prison commune du sire d'Albret et du commandeur, et en fit arracher un criminel qu'il emmena dans celle de Nérac. Le chevalier, Aynard de Lagarde, précepteur de Puyfortaiguille, alla porter ses plaintes devant le juge ordinaire du seigneur d'Albret qui était venu tenir ses assises à Nérac et qui, devant l'injustice de cette tentative, ne put s'empêcher d'évoquer l'affaire à son tribunal et de faire droit au commandeur.
Ce ne fut pas la seule puissance contre laquelle ce même chevalier eût à lutter dans cette période. L'année précédente, induit sans doute en erreur par quelque rapport mensonger, Jourdain Plante, sénéchal d'Agenais, avait fait saisir les biens du commandeur et occuper son château par une garnison de sergents, pour le punir des violences dont il se serait rendu coupable envers les officiers royaux. Aynard de Lagarde, s'en vint porter ses plaintes et prouva son innocence devant Raymond Seguin, chanoine de Saint Etienne de Toulouse, délégué par Gaillard, prévôt du chapitre et conservateur des privilèges de l'Ordre ce dernier fit ses remontrances au représentant de l'autorité royale, qui révoqua ses premières mesures et enleva la garnison de Puyfortaiguille (mardi après la fête de Saint-Thomas 1327).
N'ayant pu arriver à leurs fins par les moyens violents, les sires d'Albret essayèrent, d'y parvenir, par des voies détournées. Sur le territoire de Puyfortaiguille, s'élevaient le château (salle) et la tour de la Cassagne, appartenant à Guillaume de Figues, vassal du commandeur. Le procureur du sire d'Albret vint un jour sommer le châtelain de ne reconnaître désormais comme suzerain que son propre seigneur et fit saisir son château et ses biens. Placé de la sorte entre ces deux puissances rivales, le chevalier de Figues se soumit aux volontés du plus fort et promit de payer au sire d'Albret en signe de vasselage une censé féodale de 15 sols de la monnaie courante. Le commandeur F. de Lat ne se laissa pas intimider et, par ses protestations contre les tentatives du sire d'Albret, parvint à faire reconnaître et respecter ses droits, (4 août 1446).
Nous voici arrivés au XVIe siècle et aux guerres religieuses.
Dans cette période, Puy-Fort-Eguille

Exposée sans grande défense aux attaques de la garnison huguenote de Nérac, la place de Puyfortaiguille eut beaucoup à souffrir pendant cette période et fut probablement saccagée plus d'une fois. Le procès-verbal de la visite de 1650 ne mentionne à Puyfortaiguille que les ruines de son château.
Liste des commandeurs Hospitaliers de Puyfortaiguille
1327-1338. Aynard de Lagarde.
xxxx-1419. Raymond Vidon.
1504-1520. Raymond de Botet.
Sources: Grand-Prieuré de Toulouse, M.A. Du Bourg (1883)
Puysubran à Pexiora (11)
Commanderie de Puysubran ou PexioraDépartement: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Castelnaudary-Sud — 11
Commanderie de Puysubran ou Pexiora
Cette commanderie de Puysubran était une Chambre Magistrale, située à l'extrémité du Lauragais entre Bram et Castelnaudary, est l'une des plus anciennes de l'hôpital dans nos contrées. Sa fondation remonte en effet à la première année du XIIe siècle, alors que l'ordre de Saint-Jean, n'était encore que l'humble hôpital de Jérusalem, mais au moment où la première croisade lui donnait un accroissement motivé par les services déjà rendus à la cause catholique. La charte de donation primitive, mérite, tant à cause de son âge que des détails intéressants qu'elle nous fournit, de fixer notre attention; nous allons nous y arrêter quelques instants.
Un certain nombre de seigneurs de cette partie du Lauraguais, Gislabert de Laurac, Pierre Roger, Pierre de Saissac, Roger son frère, Raymond Pons, Bernard Garin, Bernard Miron, Bernard d'Alaman, Wilhelm de Sales, Asalit, B. Miron de Pebrense, etc., « pêcheurs indignes (tel est le seul titre « que l'humilité chrétienne a permis à ces fiers barons), pensant avec douleur aux injures, aux mauvais traitements et au dénuement, auxquels sont soumis les pauvres de Jésus-Christ dans la cité de Jérusalem, pour se conformer aux préceptes charitables de l'Evangile et mériter la récompense éternelle, promise à ceux qui les auront suivis, » donnaient en franc-alleu au Saint-Sépulcre pour l'entretien des frères pèlerins, dans les mains « d'Izarn, évêque de Toulouse et de Jean Boniol, Prieur de Jérusalem dans la contrée, la ville et la « salvetat de Puysubran », situées dans le pays toulousain. » Cette donation, « faite avec le consentement des clercs et des laïques, habitant dans ce territoire, » les seigneurs l'observeront toujours; ils le jurent, les mains étendues sur un morceau de la vraie croix, et sur les reliques du Saint-Sépulcre, de Saint-Laurent et d'autres saints, » et dévouent à la malédiction céleste ceux qui tenteraient de l'enfreindre à l'avenir. Ils y ajoutent 110 muids de terre inculte situés dans l'alleu de Villenouvette

L'un d'entre eux, Wilhelm Fort, donne de plus, en compensation du pèlerinage (croisade) dont il avait pris l'engagement et qu'il n'avait pu entreprendre, » sa terre de « Pradalz », près de la « Salvetat de Puysubran », en franc alleu, aux clercs du Saint-Sépulcre. L'évêque Izarn approuve et confirme cette donation; il prescrit aux « clercs présents et futurs de Puysubran de servir les frères de l'hôpital de Jérusalem et de leur être soumis, en réservant toutefois l'obéissance qu'ils doivent à lui et à Saint-Etienne; » il s'engage enfin à être le protecteur des Hospitaliers de Puysubran et à prier ses successeurs d'en faire autant à l'avenir.
Après la confirmation de l'évêque, la charte nous donne celles de Bertrand, comte de Toulouse et d'Ermengarde, vicomtesse de Carcassonne. L'hospitalier Gérard, qui représente pour toutes les anciennes fondations de l'Ordre dans nos contrées le Prieur de Jérusalem, vient ensuite, au nom de ce dernier, ériger Puysubran en commanderie, dont il confie la direction à deux frères de Saint-Jean, Pierre Raymond et Raymond Pons, chapelain, avec la mission d'y construire un monastère et sous la condition que « pour chaque raze de terre, ils paieront à l'hôpital un denier melgorien. » Il lit ensuite des missives du pape Pascal II et du patriarche Dagobert, qui accordent des indulgences et la rémission de leurs péchés, à ceux qui aideront Pierre Raymond dans son oeuvre et à tous les bienfaiteurs de la nouvelle maison.
Comme seule indication de date, nous lisons que cette charte fut faite du temps de pape Pascal II et du patriarche Dagobert. Nous allons essayer de préciser d'avantage au moyen des personnages que nous voyons figurer sur ce vénérable parchemin.
Pascal II, occupa le trône pontifical de 1099 à 1118. Dagobert, archevêque de Pise et légat du Pape à la première croisade, fut nommé patriarche de Jérusalem en 1101. Izarn fut enlevé par la mort au siège épiscopal de Toulouse en 1105. Bertrand fils de Raymond de Saint-Gilles recouvra en 1100 le comté de Toulouse, dont l'administration lui avait été confiée par son père lors de son départ pour la croisade et qui lui avait été enlevé en 1098 par Guillaume duc d'Aquitaine.
Quant à Ermengarde, vicomtesse de Carcassonne, dom Vaissette croit qu'elle mourut dans la seconde partie de l'année 1101. De toutes ces indications nous pouvons conclure que la donation, dont il s'agit, fut faite en 1100, ou au plus tard dans le commencement de l'année 1101, qui vit disparaître la vicomtesse Ermengarde. Du reste nous pouvons croire que quelques-uns des faits, dont il est ici question, durent se passer à plusieurs années de distance; car les personnages, qui sont nommés dans ce document, se trouvaient les uns dans le pays Toulousain, les autres à Rome, les autres enfin à Jérusalem et, quoique, par suite des croisades, les communications fussent devenues plus nombreuses entre ces différents pays elles n'étaient encore ni bien faciles, ni bien fréquentes. Ce qui le prouve, c'est que cette charte est datée du règne de Louis (VII) qui ne monta sur le trône qu'en 1108.
Les archives nous fournissent ensuite une série de donations faites à la nouvelle maison et dont nous allons nous contenter d'énumérer les plus importantes.
Dans une charte non datée, deux des seigneurs qui ont figuré dans la précédente, Gilabert de Laurac, et Bernard d'Alaman donnent à la maison de Puysubran, chacun une rente de deux quartons de sel pour chaque marché, tenu le vendredi au lieu de La Salle.
la Salle

— Forum de la Sala, 1100 environ (Du Bourg, pièces justificatives, XXXVIII, n° 2)
— Terminium de Sala, 1167 (Archives de la Haute-Garonne, Malte fonds de Besplas, I, 18)
— In loco qui vocatur a la Sala, 1234 (Archives de la Haute-Garonne, Malte fonds de Besplas, I, 40)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.
Nous trouvons aussi trois actes de donation de terres, situées à Puysubran, faites la première par dame Ponce de Saisac, la seconde par Gausfred Martel et la troisième par Guillaume de Castelnau; ces chartes sont datées des années 1102 et 1103; mais le copiste a commis ici une erreur, car, en consultant les diverses indications qu'elles contiennent, nous ne pouvons les faire remonter qu'à l'année 1113.
Nous voyons quelques années plus tard, un certain nombre de chevaliers de la contrée, venir demander la faveur d'être ensevelis dans l'église de Puysubran et l'acheter par de nouvelles largesses; Gilabert de Laurac et Sicard son frère, en donnant deux arpents de vignes à Corbières, leurs armes et leurs chevaux, Bernard d'Alaman, le tiers de ses revenus; Bernard Miron l'agrier de Villenouvette; Roger de la Tour, toute sa portion du dîmaire de Saint-Martin de la Salle; Pons de Saint-Michel, son cheval et ses armes, etc.
Toutes ces donations furent faites entre les mains du Précepteur Raymond de la Bruguière, le 4 des nones de Juillet 1124.
L'année suivante, l'hôpital s'enrichissait de la seigneurie de Saint-Martin de la Salle, qui lui était donnée par Gilabert, et Sicard de Laurac, Roger et Guillaume de la Tour (1125).
Notons enfin le testament que fit en faveur de la maison de Puysubran le chevalier Pierre de Saint-Michel, qui, en revenant d'un pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, tomba malade dans la ville de Morlas et y mourut (1155), et l'entrée dans l'Ordre de noble Rolbert de Penautier, qui apporta avec sa personne toutes ses possessions dans le comté de Toulouse et notamment, au Mas-Saintes-Puelles et au terroir de la Salle (1167).
Cette sympathie générale qui entourait ainsi les origines de la maison de Puysubran, ne la mettait pas toujours à l'abri des violences, dont, là comme partout ailleurs, la religion ne tardait pas à inspirer des remords à leurs auteurs et à amener la réparation.
C'est ainsi que les archives nous montrent Arnaud-Raymond de Laurac, donnant au Précepteur plusieurs de ses terres, pour faire amende honorable des attaques à main armée, commises par lui contre l'hôpital et compenser les têtes de bétail qu'ils lui avaient enlevées, et prenant solennellement l'hôpital et la ville de Puysubran sous sa protection et sa sauvegarde (1158).
La puissante famille des seigneurs de Laurac, multipliait les marques de sa bienveillance envers l'hôpital.
Au mois de février de l'année 1177 (1178), nous trouvons les trois frères Sicard, Guillaume et Pierre de Laurac, en présence et avec le consentement d'une nombreuse assemblée de chevaliers et de bourgeois de Castelnaudary et de Laurac, concédant aux Hospitaliers l'entière seigneurie des maisons et des terres qu'ils possédaient dans les villes ou places leur appartenant, ainsi que de celles qu'ils pourraient y acquérir dans la suite et les déclarant libres « de tout service et de tout usage. »
Cependant la ville de Puysubran ne prospérait guère; les habitants hésitaient à venir transporter leurs résidences dans cette place ouverte, située sur la principale route du midi de la France et qu'une ceinture de murailles ne protégeait pas contre les entreprises de la moindre troupe armée, passant dans son voisinage. C'est à cet état de choses que résolut de remédier le Commandeur Pierre de Soubiran. Pour venir à bout de l'entreprise coûteuse de la fortification de la ville, il eût recours aux plus puissants seigneurs du pays, Sicard de Laurac et Aymeric de Roquefort, et conclut avec eux un traité de paréage, par lequel il leur abandonna une portion de sa juridiction.
Les archives nous ont conservé la charte de commune octroyée par les trois seigneurs, dans le but d'attirer de nombreux habitants dans leur nouvelle bastide. Ils maintiennent le droit d'asile dans ce territoire; tout homme qui viendra s'établir dans la ville, choisira, à son arrivée, le seigneur, sous la protection de qui il voudra se placer; les habitants, exempts de tout droit de leude, ne paieront que le « sextarage » pour le sel, d'après les coutumes de Castelnaudary, la justice sera exercée par indivis au nom des trois seigneurs (1194).
Cette dernière disposition, soit par suite de nouveaux arrangements, soit par suite de négligence d'un côté et d'usurpation de l'autre, ne paraît pas avoir été maintenue dans les siècles suivants et les archives ne font plus mention de la juridiction des Hospitaliers sur la ville de Puysubran.
Le XIIIe siècle fournit à la commanderie une ample moisson de discussion, de procès et de transaction. Ce sont d'abord les habitants de Puysubran et ceux de Villepinte, qui, pour une question de dépaissance, mirent les armes à la main et qu'un accord conclu en 1253, sous les auspices du commandeur vint réconcilier au moins pour quelque temps.
Nous voyons ensuite Bernard de l'Isle, seigneur de Fanjeaux, sa soeur Agnès et son beau-frère, Pons-Amiel de Lordat, disputer au commandeur sa seigneurie sur le territoire de la Salvetat de Villefranche qu'un de ses prédécesseurs avait cédé en bail emphithéorique à leur famille (1260).
C'est enfin l'évêque de Toulouse, Bertrand de l'Isle, qui réclame comme lui appartenant les dîmes prélevées par les Hospitaliers de Saint-Etienne de « Senhalen », à Saint-Hilaire de Parade; à Chaudeval et à Linairolles (1271).
Auprès de la ville de Puysubran, s'élevait un château fort qui appartenait à un des plus illustres et des plus braves chevaliers de cette époque, à Olivier de Termes dont le sympathique souvenir n'est pas effacé par ceux de Saint-Louis et de Joinville. En 1257, il était sur le point de repartir pour la croisade et, ayant eu l'honneur de se ruiner au service de sa patrie et de son roi, il se voyait forcé de vendre la plus grande partie de ses domaines pour subvenir aux frais de cette expédition d'outremer, où il devait trouver la fin de son héroïque carrière: le château de Puysubran fut vendu à l'abbaye de Fontfroide.
Quelques années après la mort d'Olivier de Termes, l'abbé Guillaume voulut élever quelques prétentions sur la ville de Puysubran; le commandeur Albert de Rosset n'eut qu'à présenter ses titres de possession pour faire cesser toute tentative contraire à ses droits (1260).
Nous ne passerons pas sous silence une marque de faveur signalée, accordée par Sanche « roi de Castille, Léon, Gallice, Séville, Tolède, Murcie, Gehen... » A un des commandeurs de l'Hôpital de Puysubran. « Pour récompenser les services que son ameé, Ermengaud des Aguilhers, Commandeur de Puysubran et de Caignac, lui avait rendus » le prince espagnol lui octroya, le jour des Calendes de décembre de l'année 1293, une charte par laquelle il le prenait sous sa sauvegarde et lui promettait sa protection pour tout ce qui regarderait sa personne ou sa commanderie.
Au commencement du XIVe siècle, lors de l'érection du Grand-Prieuré de Toulouse, la commanderie de Puysubran, augmentée de quelques possessions que les Templiers avaient dans les environs, devint chambre magistrale. Les Grands-Maitres l'administrèrent dans la suite, au moyen de procureurs, qui prenaient le titre de commandeurs, comme ceux des autres circonscriptions, et qui ne différaient de ceux-ci qu'en ce que leur nomination était au choix des Grands-Maîtres, et que la durée de leur charge dépendait de la volonté de ces derniers.
En 1479, un traité, conclu entre le roi Louis XI et le seigneur de la Tour, comte d'Auvergne, donnait à ce dernier le comté de Boulogne et faisait passer le Lauragais dans le domaine royal; comme nous l'avons fait remarquer plus haut, les droits de juridiction des Hospitaliers sur la ville de Puysubran s'étaient complètement perdus, et nous les trouvons exercés sans partage depuis cette époque par les officiers royaux. C'est ce que vient nous prouver la reconnaissance féodale consentie par les consuls de Puysubran « à Monseigneur le Daulphin, duc de Bretagne, et à sa femme Madame Catherine de Médicis Comtesse de Lauragais et seigneuresse de Puysubran » (1544); on y voit que « Monsieur le juge du Lauraguais est juge pour Monseigneur le Daulphin au lieu de Pechsuiran, qu'il a droit d'y instituer les consuls, » que ces derniers sont juges de toutes les causes civiles et criminelles jusqu'à la somme de 20 sols, et que la baillie y appartient entièrement au Dauphin. Philippe du Broc, Grand-Prieur de Saint-Gilles et Commandeur de Puysubran, entra en marché avec les commissaires de la reine Catherine de Médicis et leur acheta « les droits de notaire, de greffier, de leude et de péage, la haute et basse juridiction, et le consulat de Puysubran » pour le prix de 3,000 livres.
Le 5 novembre 1554, le chevalier prit possession des droits qu'il venait d'acquérir pour son Ordre.
Quoiqu'il ne soit pas fait mention de la ville de Puysubran dans les histoires de nos contrées pendant les guerres religieuses, elle eut, comme presque toutes les villes du Midi, son histoire militaire à cette époque. Nous lisons dans Dom Vaissette que pendant les mois de février et de mars de l'année 1570, l'armée des princes protestants, partie de Montauban, traversa et ravagea le Lauragais dans toute sa longueur. Puysubran, ville catholique et placée sur le passage des huguenots ne pouvait échapper à leurs coups. En effet, le 3 mars, ils s'en emparèrent et, ainsi qu'ils le faisaient partout ailleurs, leur premier soin fut de saccager et de brûler l'église. Aussi, dès que le calme se fut rétabli, trouvons-nous les consuls de Puysubran assignant devant la cour du sénéchal de Lauragais et puis devant le Parlement de Toulouse, leurs seigneurs spirituels, le commandeur Raphaël de Graves-Sérignan et l'évêque de Saint-Papoul pour les contraindre à faire reconstruire leur église « où le service divin ne pouvait plus se célébrer. » Le premier s'exécuta et pour éviter l'ennui de plus longs procès, il consentit, le 13 avril 1598, à verser entre les mains des consuls la somme de 100 écus sols pour la moitié des dépenses de cette reconstruction.
Grâce à la somme fournie par le commandeur et à celle que dût payer l'évêque de Saint-Papoul, l'église de Puysubran ne tarda pas à sortir de ses ruines. Les procès-verbaux des visites de la Commanderie nous en donnent la description, en vantant sa beauté et nous montrent sur la plate-forme de sa tour « deux fauconneaux de fonte appartenant au commandeur, et qui avoient esté placés dès longtemps pendant les guerres, pour la conservation du dict lieu. » Dans la nef de l'église était placée une auge en pierre, ornée de fleurs de lys, qui, d'après le dire des consuls, était l'ancienne mesure de capacité figurant dans les vieux actes sous le nom de la « Pauque », et dont les habitants avaient coutume de se servir, jusqu'à ce que le Parlement de Toulouse eût ordonné de la remplacer par celle de Castelnaudary (1718).
Les commandeurs avaient transporté dans les derniers temps leur résidence habituelle à Castelnaudary. Nous voyons, en effet, le commandeur Jean-Baptiste de Percy acheter en 1749, au prix de 100 livres, « de la confrérie des procureurs et avocats de Castelnaudary, » la faculté d'avoir un banc à trois places pour lui et pour ses successeurs, dans la chapelle de Saint-Yves, de cette ville.
De cette Commanderie dépendait des membres nombreux, disséminés dans toute la contrée avoisinante; c'étaient: Villenouvette (11), lasbordes (11), Besplas (11), Arzens (11), Fouters (?), Bram (11), Villars (?), Laurabuc (11), Cumiès (11), Fondeilles (?), Miraval-Lauragais (11), Villeneuve-la-Comtal (11), Castelnaudary (11), Saint-Jean-de-Cartels (?), le Mas-Saintes-Puelles (11), Mauremont (?), Montesquieu, Avignonet (11), Baux (?) et le Pin.
Liste des Commandeurs de Puysubran.
--------1101. Pierre Raymond.
--------1113. Bernard de Caustiran.
1118-1158. Raymond de la Bruguière.
--------1162. Bernard del Mas.
--------1161. Raymond Bérenger.
--------1165. Raymond Clavel.
1169-1170. Guillaume d'Alaman.
1170-1171. Pierre de Saint-Marc.
1171-1174. Hugues Sordezan.
--------1175. Raymond de la Bruguière (2e fois).
--------1176. Raymond Clavel (2e fois).
--------1177. Alfarit.
--------1179. Pons du Verdier.
1187-1193. Guillaume de Montagut.
--------1194. Pierre de Sobiran.
--------1201. Pierre d'Arborencs.
1211-1139. Guillaume Boyer.
1239-1243. Bernard de Muret.
1248-1250. Guillaume de Saint-Romain.
1251-1252. Raymond Tolza.
1232-1257. Pierre de Villemur.
1260-1262. Pierre de Montbrun.
1262-1265. Sicard de Miramont.
1266-1276. Albert de Rosset.
1276-1278. Pierre de Florence.
1279-1280. Bernard Véras.
1281-1289. Pierre de Tournel.
1290-1295. Ermengaud des Aguilhers.
1297-1300. Elye de Rossac.
1300-1301. Jean Petit.
1304-1306. Raymond de Macrières.
1306-1307. Guillaume de Pignan.
1307-1309. Raymond Locman.
1309-1317. Aymerie de Thurey.
Vers 1515 Puysubran ayant été déclarée chambre magistrale, les Grands-Maîtres la gouvernent au moyen de procureurs appelés commandeurs.
En voici la liste:
1324-1325. Bernard d'Olit.
1325-1331. Pierre de Caylus.
1339-1344. Girmond d'Arzac.
1319-1353. Pierre de Corneillan.
1353-1361. Raymond de Lescure.
1331-1362. Guiraud de Pins.
1368-1375. Raymond de Johanis.
1375-1377. Arnand-Bernard Ebrard.
1378-1331. Gaucher de la Bastide-Rolland.
1381-1399. Jean de Lantar.
1400-1426. Jean de Verdusan.
1427-1430. Pons d'Ornhac.
1438-1450. Raymond de Affica.
1452-1454. Jean de Lavedan
1155-1468. Jacques de Brion.
1469-1477. Jean d'Arlande, bailli de Manosque.
1478-1528. Bernard de Montlezun.
1527-1544. Géraud de Massas, Grand Prieur de Saint-Gilles.
1553-1554. Phillipe du Broc, Grand Prieur de Saint-Gilles.
1557-1553. François de Clermont
1593-1596. Antoine de Paulo.
1593-1612. Raphaël de Graves Sérignan.
1623-1630. François des comtes de Vintimille.
1637-1641. Balthazarde Demandolz.
1641-1643. Jacques de Glandevèz Cuges.
1643-1698. Charles de Glandevèz Cuges.
--------1718. Adrien de Laugon.
--------1720. Charles de Glandevèz Cuges.
1725-1744. Jean-Baptiste de Percy.
--------1754. Jacques-François Picot de Combrinen.
--------1783. N. de Breteuil.
--------1789. N. de Roussigue.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Pexiora, commune de Castelnaudary.
— Ancienne commanderie de l'Ordre de Malte, fondée vers 1100; le commandeur présentait à la cure; sénéchaussée de Lauraguais.
— Salvitas et Villa de Podio Superiane, 1100 (Archives de la Haute-Garonne, Ordre de Malte, Puissubran, XII)
— Podium Superianum, 1102, (Ibidem)
— Podium Superanum, 1125 (Ibidem, Besplas, I, 2)
— Ecclesia de Sieurag, 1134 (Ibidem, Puissuban, I, 22)
— Ecclesia de Podio Superiori = Superiano (Bouges, paragraphe XXX bis)
— Domus de Podio Superiano, 1167 (Archives de la Haute-Garonne, Ordre de Malte, Bespls, I, 18)
— Villa Podii Siurani, 1194 (Ibidem, Puissubran, I, 95)
— Domus Ospitalis Podii Siurani, 1194 (Ibidem)
— Hospitale Podii Siurani, 1226 (de Teule, page 13)
— Podium Syurarium = Syuranum, 1263, (Doat, 5, folio 60)
— Podiunsyuranum, 1260 (H. L. VIII, paragraphe 489)
— Podium Sieuranum, 1271 (de Rozoi, I doc., page 82)
— Podium Sicuranum, 1271 (Ibidem, page 91)
— Ecclesia de Podio Suriano, 1317 (Gall., Christ., XIII, Instr., c. 254)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.
Py (Le) ou Le Pin (11)
Commanderie Le Py ou Le PinDépartement: Aude, Arrondissement: Carcassonne, Canton: Belpech, commune: Pecharic-et-le-Py — 11
Commanderie Le Py ou Le Pin
Le lieu Le Py, situé au sud-ouest de Puysubran, par suite d'une donation qui ne nous a pas été conservée, appartenait en toute seigneurie aux Hospitaliers. La haute juridiction leur en fut disputée au milieu du XIIIe siècle par l'abbé de Boulbonne; l'affaire remise, en 1267, à l'arbitrage de Pierre de Tourne, Commandeur de Renneville et de frère Guillaume de Montpézat, moine de Boulbonne, dût se terminer à l'avantage des Commandeurs de Puysubran, que nous allons voir continuer leurs fonctions de seigneurs hauts justiciers au lieu du Pin.
La longue et désastreuse période des guerres contre les Anglais, les pestes et les famines qui étaient venues plus d'une fois joindre leurs ravages à ceux des invasions ennemies, avaient laissé des traces profondes dans la contrée, dont nous nous occupons. Des landes désertes et incultes présentaient de tous côtés l'image de la désolation; les populations éperdues, sous le coup des maux qui venaient de les frapper et qu'elles redoutaient encore, n'osaient pas se hasarder dans la campagne pour venir cultiver leurs terres et réparer les désastres accumulés. Petit à petit cependant le pays sembla secouer sa stupeur; les seigneurs, dans le but de repeupler leurs fiefs, recouraient dans bien des endroits aux moyens employés jadis par leurs ancêtres pour le défrichement des forêts qui couvraient alors le pays: ils se remettaient à accorder de nouvelles chartes de privilèges à leurs vassaux.
Les archives de la commanderie nous font assister à un spectacle de ce genre. « Voyant la désolation qui régnait dans ce territoire, depuis tant de temps qu'il n'est mémoire du contraire, par suite tant de la mortalité que de l'injure des guerres, » le commandeur Paschal de la Tour, prit le parti d'inféoder à des conditions avantageuses les terrains incultes qui se trouvaient dans sa juridiction. Pour encourager les habitants des pays voisins à venir augmenter le nombre de ses vassaux, il fermait les yeux sur diverses infractions aux coutumes établies. Aussi quand, au bout de quatre ou cinq années de ce régime de tolérance, voyant le territoire du Pin peuplé et rendu à la culture, le commandeur voulut détruire les abus qui s'étaient introduits et qu'il avait supportés jusque-là, rencontra-t-il de la résistance de la part de ses nouveaux vassaux; craignant de compromettre le succès déjà obtenu, s'il poussait les choses à bout, il consentit, moyennant le paiement d'une certaine indemnité, à leur confirmer pour l'avenir les privilèges qu'ils avaient usurpés. La transaction, conclue à cette occasion et dont les archives ne nous ont conservé qu'une traduction faite au XVIIe siècle, accorde aux habitants du Pin la faculté de bâtir, chacun sur son domaine, des maisons d'exploitation et des fours pour leur usage, la liberté de poche, de chasse et de dépaissance dans toute l'étendue de la juridiction (1481).
Nous voyons dans le siècle suivant, les commandeurs occupés à défendre avec un soin jaloux leurs prérogatives de seigneurs hauts justiciers du Pin.
C'est ainsi qu'en 1524, l'official du diocèse de Mirepoix ayant fait des informations au sujet d'un crime commis par un habitant du Pin, le chevalier Géraud de Massas obtint du Parlement de Toulouse des lettres annulant les enquêtes faites par le tribunal ecclésiastique.
Enfin, avant de terminer l'étude de cette dépendance de la commanderie de Puysubran, nous avons à signaler un accroissement important qu'elle obtint, grâce à la munificence d'un de ses commandeurs. En 1553, Philippe du Broc, acheta de ses deniers à Louis de la Ruelle, écuyer, et à dame Antoinette de Caraman, sa femme, la moitié de la seigneurie de la ville de Boutes

Liste des Commandeurs du membre du Pin ou Le Py
1475-1482. Paschal de la Tour.
1527. Gabriel de Pomeyrols.
1550. Bernard de Montlezun.
Sources: Du Bourg, Antoine (1838-1918). Histoire du grand prieuré de Toulouse et des diverses possessions de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le sud-ouest de la France, avec les pièces justificatives et les catalogues des commandeurs. Editeur: L. Sistac et J. Boubée (Toulouse): 1883
Le Py, hameau, section de la commune de Pecharic-et-le-Py
— Ancienne commanderie de l'ordre de Malte; chapelle autrefois dédiée à saint Antoine, ermite; aujourd'hui à saint Paul.
— In decimario Sancti Antonini de Pinu, 1351 (Archives de Haute Garonne, Fonds de Malte; le Pin. 1,5)
— Ecclesia de Pinu, 1318 (Cidal. p. 134).
— Le Py, membre de la commanderie de Pexiora, 1793 (archives de l'Aude, Q. Castelnaudary, nº 232).
Boutes, hameau commune de Mézerville
— La seigneurie, d'abord patriminiale, devint dépendante de la commanderie du Py.
— Forcia de Botano, 1263 (H. L., VIII, pr, 505)
— Redditus de Bocano = Botano, 1318 (Vidal, page 134)
Sources: Dictionnaire Topographique du département de l'Aude, rédigé par L'Abbé Sabarthès. Paris Imprimerie Nationale, MDCCCCXII.