Chapitre IV
Lépopée Rhodésienne commencée avec Villaret atteignit son apogée avec Jean de Lastic et Pierre dAubusson. Ce dernier soutint un siège fort remarquable contre Mahomet, qui avait amené 160 vaisseaux et plus de 100.000 hommes. Les commandeurs de Carlat et de Celles figurèrent parmi ces héros.Lhistorien de lordre Bassio cite Claude de Giou, commandeur de Carlat, au nombre de ceux qui furent tués à ce siège (1180) (1).
Il était le frère ou loncle de ce Pierre, seigneur de Giou, qui recueillit les enfants dArmagnac abandonnés par Louis XI, après lexécution capitale de leur père, Jacques duc de Nemours et leur donna avec son épouse Marguerite de Scoraille, pendant trois ans ses soins dévoués.
Antoine dAudier, commandeur de Carlat très probablement après Claude de Giou, tomba lui aussi devant Rhodes. Ce fut pendant son magistère quAnne de France, vicomtesse de Carlat, fit construire léglise actuelle de Saint Avit de Carlat. Un accident imprévu vint lui rappeler le testament de Jacques dArmagnac et le contrat de 1467-1468 avec les Hospitaliers de Saint-Jean, ce fut lincendie de léglise collégiale Notre-Dame de Murat en 1493. Elle contribua à la restauration de cette dernière par une rente annuelle de 25 livres et dautres dons. Celle de Carlat fut entièrement édifiée à ses frais. Elle dut être construite après la mort de Pierre II, duc de Bourbon, car elle porte les armes dAnne de France, cest-à-dire après 1503. Antoine Audier eut un procès avec Mathieu Bernés, prévôt du chapitre de Saint-Martin de Tulle, il fut prouvé que le tènement dOrlat (Corrèze) était de la justice et seigneurie du Couder, membre de Carlat (1487).
Ce commandeur fit refaire ses terriers en 1490. Celui de lHôpital porte son nom écrit Aude, comme dans labbé Vertot. Linventaire Battexey de Bonvouloir écrit également Aude dans un acte de 1490, où il est dit que le commandeur Aude et Jean Chassain, syndic de lHôpital de Champfranchese, convinrent entre eux que les terres du Teilhot au Cuminal del Cros seraient indivises. Lorsque les habitants de lHôpital voudraient les labourer et les ensemencer, ils préviendraient le commandeur, qui ferait labourer et ensemencer sa moitié ; si au contraire le commandeur voulait faire pacager sa partie, les habitants prévenus feraient également pacager la leur (2).
De Sartiges a cru pouvoir rattacher ce commandeur à la famille Hodic en Berry, nous croyons quil appartenait à la famille Audier en Limousin (3).
Son successeur, Georges de Saint-Julien était originaire de Saint-Julien du Chatel. Sa famille portait le titre de premier baron de la Marche, elle était très ancienne et comptait parmi ses membres Audebert, bienfaiteur de labbaye de Bonlieu en 1203, et Guillaume de Saint-Julien, commandeur de Carlat. Il fit refaire les terriers et contribua pour sa part à la restauration de léglise dOrléat-de-Bar, ainsi quen témoigne une quittance de 10 livres signée des syndics Léonard Mondot de la Chalin et Georges de Lafarge (1509) (4).
Lhistorien de Sartiges, cite en 1520, parmi les commandeurs de Carlat, Albert de Colrad. Ni Vertot, ni Saint-Allais, ni Louis de Laroque ne donnent de chevalier de Saint-Jean de ce nom. Larmorial général de Rietsap cite des Colaud en Dauphiné et des Colard en Bourgogne, mais pas de Colrad. Il y a aussi des Galart en Lyonnais dont plusieurs furent chevaliers de Malte au XVIe siècle. Cest à lune de ces familles quappartenait sans doute le commandeur de Carlat en 1520.
Il eut avec Aymé de Gimel, à moins quil nait été déjà remplacé à la commanderie de Carlat par Guillaume de Lafont, un différend qui fut soumis au sénéchal de Brive. Aymé de Gimel fut autorisé à lever le péage du Couderc, mais en sauvegardant les droits du commandeur Carlat (1520). Quatre ans après, Guillaume de Lafont assigna le seigneur de Ventadour et lempêcha de planter ses fourches patibulaires au Couderc.
En Auvergne la défection du duc de Bourbon entraînait la confiscation de ses terres au profit de la couronne et, le 11 août 1529, Guillaume de Lafon en sa qualité de vassal du vicomte Carlat, dut prêter foi et hommage aux agents du roi (5).
Antoine de Naucase, appartenait à la famille de ce nom très connue dans le Carladès. Géraud de Naucase fut juge du Carladès en 1318, Jacques de Naucase était vicaire-général de Louis de Joyeuse, évêque de Saint-Flour en 1500, Antoine de Naucase, commandeur de Carlat, est moins connu. Il ne fit que passer (6), car, en 1540, le commandeur de Carlat est Jean de Felzins de Montmurat.
Le chapitre de Saint-Martin de Tulle suscita des difficultés à ce dernier. Le membre dOrléat de Bar était indivis entre le chapitre et le commandeur, celui-ci percevait un tiers des dîmes, le prévôt les deux tiers. Le prévôt persuada aux gens de la paroisse dOrléat quil serait plus avantageux pour eux de navoir quun seul décimateur à payer. La paroisse dOrléat refusa la dime à Jean de Felzins. Le commandeur porta laffaire devant le sénéchal de Brive, qui condamna la paroisse (1546). Rigaud de Merry, prévôt de Saint Martin, fit appel de ce jugement au parlement de Bordeaux, qui confirma la sentence du sénéchal (1548). Mais le chapitre, en créant ces difficultés, pensait bien amener le commandeur de Carlat à composition. Il y réussit. Jean de Eelzins abandonnait, en 1550, à Martin de Fressinges, prévôt de Tulle, les dîmes dOrléat moyennant une rente annuelle de 50 setiers de seigle, 50 sols dargent et le paiement de la portion congrue du curé dOrléat (7).
Au commencement du XVIe siècle, une révolution sopère insensiblement, tous conçoivent la vie sous un autre jour, une réaction violente sopère dans les esprits et dans les mœurs contre le moyen Age. François 1er fait peindre cet état de chose, dans une fresque remarquable, au château de Fontainebleau, où lui-même ouvre la porte du temple des Muses à une foule dhommes et de femmes, qui les yeux bandés, se dirigent à tâtons vers lasile de la lumière ou le roi les appelle. Une légende était créée, pour Rabelais : « cest lépaisse nuit gothique » ; pour Fénelon : « cest létonnante barbarie » ; pour Michelet : « cest le discordant chaos du moyen-Age qui disparaissait. » On fut trop loin, on simagina que tout recommençait, on déclara non avenue lœuvre du moyen-Age, ce fut une erreur préjudiciable à la saine conception des lois et à lévolution des choses humaines. Lhumanisme aurait dû garder la pensée chrétienne et prendre la forme antique, au lieu de cela, produisit des courants contraires. Les uns y cherchèrent une idée philosophique de laquelle sortit lexaltation de la nature ; dautres, par réaction, prétendirent revenir au christianisme primitif et brisèrent lunité chrétienne. Et lhumanisme littéraire personnifié par Erasme et le réformisme religieux personnifié par Luther, se donnèrent la main pour combattre lœuvre du moyen Age, sans toutefois sentendre entre eux, car ils suivaient deux voies diamétralement opposées.
La Renaissance introduisit le scepticisme des lettrés, le luxe, le relâchement dans lordre de Malte. La Réforme le divisa et, après lavoir ruiné, le dépouilla dune partie de ses biens.
A la date du 19 novembre 1501, François de Laage, écuyer, achète un champ situé dans les dépendances de Charbonnier, à Guillaume Bayle commandeur de Montchamp (8).
Guillaume Bayle eut pour successeur, Philibert de la Forest, maréchal de lordre et lieutenant capitulaire du grand prieur dAuvergne, André de Rolland.
Philibert de la Forest était originaire du Bourbonnais, où sa famille possédait les seigneuries de Villenes et de la Motte de Montpressé. Il fut nommé commandeur de Montchamp avant 1508, époque où il lit confectionner les terriers de Brioude, La Garde et Langeac, en 1513, il intervint pour faire respecter les droits dAntoine de Calvaison, commandeur de Villefranche-sur-Cher, et mit en demeure les curés de la commanderie de lui restituer les dîmes quils avaient indûment perçues à son détriment lannée précédente. Nous le trouvons encore en 1519 à la tête de la commanderie de Montchamp, il transige avec le curé de Moriat à cause de la portion congrue. Ainsi sur trois actes que nous avons de ce commandeur, deux sont relatifs à la portion congrue, preuve que ce mouvement vers le bien-être matériel créé par lhumanisme avait pénétré le clergé séculier de la commanderie de Montchamp et que les revendications du prolétariat clérical amenaient les gros bénéficiaires, comme le maréchal de lordre, à transiger avec les petits curés des campagnes et à faire droit à leurs justes revendications (9).
Raymond de Roger Beaufort, de lillustre famille qui avait donné à léglise les papes Clément VI et Innocent XI, lui succéda ; il était commandeur de Lavaufranche et bailli de Leureuil. Cétait lun des plus brillants défenseurs de Rhodes, où il commandait les chevaliers de la Langue dAuvergne. Tous les auteurs louent le courage, lhabileté et la noblesse de cet illustre vaincu. Après la capitulation de Rhodes en 1523, il se retira à Charbonniers dans la commanderie de Montchamp où il mourut des blessures morales et physiques reçues dans lhéroïque défense de lile de Rhodes, 18 juillet 1525. Linventaire de sa dépouille fut faite, le 19, par Jean le Loup de Beauvoir, commandeur de Lamusse (10).
Désiré de Chevriers, lui succéda dans ses charges, dignités et commanderies. Il fut le premier bailli de Lyon, comme Raymond de Roger fut le dernier bailli de Leureuil. Désiré de Chevriers était comme son prédécesseur, lun des héros du siège de Rhodes, il vint comme lui mourir dans sa commanderie de Montchamp, au château de Charbonnier, dans ces belles plaines qui avoisinent la ville de Brioude, riches en vignes, grains, vergers et bois de haute futaie (26 juin 1531). Linventaire de sa dépouille fut dressé par Jean de Roulland, chapelain de lordre, curé de Charbonnier. De tous ces biens meubles et immeubles nous ne retenons que linventaire de la bibliothèque. Elle nous édifiera sur la mentalité et lesprit général des chevaliers de lordre et en particulier de lun de ses chefs, Désiré Chevriers, grand bailli da Lyon.
Annotiones Erasmi super Novum Testamentum, dun esprit très réformiste, Chylias dErasme ; LEpigrammata antique urbis Polinthea de Julius Firmici, auteur chrétien du IVe siècle ; les livres de Lucain ; les fables dEsope ; les tragédies de Sophocle ; une histoire des papes ; quelques livres dIsocrate ; le livre de dès de Fontamy ; de Animalibus de Pétrarque ; Laus Stultitia dErasme : satire ingénieuse, badinage spirituel de tous les états de vie, ce livre, dit-on, fit les délices du pape Léon X et un mal considérable à léglise ; De Bello Rodiano de Jean ; Le Maire de Belges, le plus grand adversaire dErasme ; la grammaire de Lascaris, etc.
Cest la bibliothèque dun érudit, dun savant, dun littérateur, mais pas dun religieux. Non seulement les auteurs du moyen-âge sont exclus et remplacés par les livres dErasme, leur grand ennemi, mais encore aucun livre de patrologie, dascétisme, de théologie et de piété chrétienne. Lordre sacrifiait son passé à lopinion du jour. Le commandeur fut plus lettré, mais moins soldat. Lordre y perdit sa principauté de Rhodes, un peu de son prestige et faillit en mourir. Jean Roulland, après inventaire, prit à sa charge la bibliothèque (27 juin 1531), son esprit put se façonner et se polir au contact de ces auteurs, sans que peut-être ses convictions religieuses en fussent raffermies et son zèle pastoral plus efficace (11). Jean Roulland mourut commandeur de Féniers, en 1578 (12).
La décadence des mœurs ne fut pas telle quon sest plu à la dépeindre. Il y eut bien quelques chutes regrettables, Jean Saumade, chapelain de Loubeysargues et curé de Laveissenet, reconnaît Pierre, fils de Jeanne Bradal, de Loubeysargues (13) ;Louis de Lastic, commandeur de Montchamp, Jean de Simonne Lagriffoule et Catherine de Marguerite de Larges. Mais ces deux cas séchelonnent sur lespace dun siècle et on doit les considérer comme des exceptions.
Le commandeur de Celles, pendant la moitié du XVIe siècle, comme ceux de Carlat avaient vaillamment combattu pour la défense de Rhodes.
Le premier en date, Jean de la Rodde de Saint-Haon, se fixa à Langeac dont il fut également commandeur (1521) (14).
Après lui Gabriel de Lestang de Murat commandeur de Celles, en 1552, était un vieux chevalier plein de courage, qui avait fait parler de lui au siège de Rhodes, 1522. (15) Il était fils dAntoine de Murat de Lestang, seigneur de Lens, chambellan du roi et dHélène de Montchenu. Il fut reçu chevalier de Saint-Jean, le 30 décembre 1517. Son cousin Gabriel Murat Pomairols, qui prit également une glorieuse part à la défense de Rhodes, fut grand prieur de Toulouse. Les Lestang-Murat portaient le titre de premier baron du Lyonnais et prétendaient descendre des anciens vicomtes de Murat, dont ils portaient le nom et les armes (16).
Sa retraite forcée dans les montagnes dAuvergne nétait point faite pour adoucir son caractère, car rien ne convenait moins à ce grand seigneur que la vie bourgeoise dun gros propriétaire campagnard. Le jour de la fête de Saint-Etienne, martyr, 26 décembre 1542, en plein hiver, par un jour de tourmente glaciale, deux voyageurs un prêtre, Pierre Bénit, un chevalier, Gabriel de Seveyrac, revenaient de Murat. Arrivés au bourg de Traverges, ils entrèrent chez Catherine Borel veuve Chabrier, où se trouvait le commandeur de Celles avec les prêtres de la paroisse, et partagèrent la fin de leur repas. Pierre Bénit, prêtre à Coltines, avait entendu quelquefois le commandeur en confession, ce dernier plus soldat que religieux avait bien quelques péchés à se reprocher et comme il navait pas été seul à les commettre, le secret avait transpiré.
14. Archives du Rhône. II. 3. Armes : dazur à la rose dor, au chef chargé de trois chevrons de gueules rangés en face.
15. Abbé de Vertot, tome III.
16. Armes : dazur a trois bandes crénelées dargent et maçonnées de sable, la première à 3 créneaux, la seconde à 4, la troisième à 3, avec line porte ajourée. Il sétait imaginé, bien à tort, que Bénit lavait trahi. Sen étant plaint publiquement, Pierre Bénit protesta et le somma de dire, à qui il avait confié son secret ? Gabriel de Lestang sentêta dans son idée : « Je le prouverai en justice » disait-il.
Le conflit sétant aggravé, pour éviter la lutte, le prêtre Bénit et Séveyrac sortirent, et après avoir flâné chez les uns et les autres dans le village, ils montèrent sur leur unique monture et commencèrent lascension de la côte, dite du Bois de Celles, que gravit doucement, péniblement lintrépide animal à travers les frondrières, les glissades, les ronces et les épines, marchant sur un terrain mouvant de feuilles mortes. Arrivés au sommet, ils descendirent pour laisser souffler la bête ; mais quel ne fut pas leur étonnement en voyant le commandeur de Celles, son domestique et Astorg Ferval, leur barrant la retraite et marchant sur eux lépée à la main.
Linstinct de la conservation les fit dégainer lun et lautre et par cette bise glaciale, au sommet de la montagne, on vit le pieux chevalier de Rhodes fondre avec impétuosité sur un prêtre comme sur un musulman et le prêtre flamberge au vent parer avec un admirable sang-froid les bottes du commandeur. Tout à côté, Astorg Ferval et le domestique assaillaient Gilbert de Sévéyrac, qui, lui frappait si bien destoc et de taille, quAstorg roulait à terre touché et que le domestique battait en retraite. Astorg Ferval ne tarda pas à aller de vie trépas (17).
Lardeur des combattants tomba et les deux partis battirent en retraite. Voilà un fait divers qui peint lépoque. Le pays est peu sûr puisque tous voyagent avec des armes que et chacun se fait justice.
Gabriel Lestang eut pour successeur Gilbert des Serpents de Chitain bailli de Lango, commandeur de Lormeteaux. Ce haut dignitaire de lordre était une fin lettrée, un juriste distingué et pardessus tout un bon religieux. Il mourut à Villefranche-sur-Cher, le 14 juin 1565, laissant par disposition testamentaire à lambassadeur de la religion en France la somme de 521 livres.
Le procureur du grand-prieuré dAuvergne donna pleins pouvoirs à frère François de Mauvoisin, commandeur de Villefranche, de dresser linventaire de sa dépouille. Nous en donnons un court résumé, à titre dindication des ustensiles et des meubles de lépoque, dent quelques-uns méritent attention : « Dans la chapelle, un ciboyre de cuyvre était suspendu sur le grand autel soubz une chappe ou pavillon de velours bleu, aux armes de feu révérend seigneur messire Hemery des Ruaux...
Un grand tableau en boys... ouquel est dépaint la sépulture de Notre Seigneur.
Ung tableau en boys ouquel est figuré ung crucifiement et passion de Jhésus-Christ en painture.
Une chappe dostadine bleue avec lorfrain de broderie à personnaiges.
Une chezuble de vieil taphetas changeant, garni dune croix de velours rouge, armoyé dun coq couronné. » Ces détails ont leur valeur liturgique et nous montrent que la couleur bleue et les chasubles à couleurs multiples et à croix-rouge nétaient pas encore proscrites et que les tabernacles navaient pas encore fait leur apparition.
Continuons notre inventaire. Le commandeur de Chitain était un bon administrateur et ne pensait pas que la mort fut si près de lui, car il avait acheté « cinq ou six mille ardoises pour couvrir sa chapelle. »
Sa cuisine était bien garnie dustensiles détain ou de cuivre : « deux sallières haultes, ung bassin lavemain, ung moustardier, une bure à eau, le tout destaing, deux tartières neufves de cuyvre, avec leur couvercles estamées par le dedans..., une grande léchefreye ou castolle... ung moulin à moutarde, etc. »
Ainsi le commandeur aimait une cuisine forte et relevée. Il avait comme nous son garde-manger suspendu entouré de toiles métalliques. Il y avait aussi des entraves pesant 20 livres pour les prisonniers...,
« ung chaslit de grand lict, en façon de lict de camp, ferré garny dung matras de toillée, picqué sur coton, et dung coussin garny de cotty, et de deux couvertures de cathelongue, lune rouge, lautre blanche, avec une grande contrepoincte de taffetas rouge, picqué sur cotton, doublée de serge rouge, avec sos pavillon et rideau de damas jaulne figuré, ledit pavillon frangé de soye, de couleur rouge et jaulne..., tapis de Turquie. »
Le vestiaire avait des robes de panne noire avec la grande croix brodée. Dans la grande chambre il y avait une magnifique tapisserie aux armes du commandeur des Ruaux, le portrait du grand maître de lIsle-Adam, des cartes du Piémont et de Malte. Dans une autre chambre, huit pièces de tapisseries, un ciel de lit aux armes dEymerie des Ruaux avec ses initiales brodées en or de Chypre ; dans les écuries « deux mulletz dEscoses, lung soubs poils dasne, lautre soubs poils de rat ; et un cheval grisou surnommé lAuvergnat (18) » Nous avons là tout laménagement dune commanderie, même des écuries où le meilleur hôte est un cheval grison de cette race solide et trapue dAuvergne, que de multiples croisement ont aujour-dhui détruite (19)
* * *
Le commandeur des Serpents eut pour successeur Robert de Guillaumanches (20), fils dYves, seigneur du lieu et de Gabrielle du Pouget. Lordre lavait admis en 1547. 11 fut également commandeur de Morterolles et de Montferrand. Sous lui et ses successeurs la commanderie eut beaucoup à souffrir des guerres civiles.Lopinion acceptée jusquici est que les doctrines de Luther et de Calvin eurent peu dadhérents en Auvergne. Le chanoine Pierre Audigier cite avec orgueil la ville de Saint-Flour, où pas une famille ne se rallia à lhérésie. « Le Calvinisme, dit-il, qui avait fait tant de progrès en France, nen fit point en Auvergne, malgré tous les ressorts quon fit jouer pour lintroduire dans cette province. » Ce jugement doit être accepté sous bénéfice dinventaire et les archives du Parlement nous réservent des surprises, car ceux qui furent gagnés à lhérésie ne revinrent pas si facilement. Larrêt du 3 mars 1547 condamnant Jean Brugère à mort, dit « que la secte encore de présent pullule grandement au pays dAuvergne. » La chaire et lécole, lémigration et le colportage furent les agents de propagande de la nouvelle doctrine. Elle fut prêchée en Auvergne en 1540 ; mais ce ne fut quà partir de 1560 quelle troubla et divisa profondément le pays.
Le 11 juin 1564, un petit hobereau de campagne fixé au château de Tissonnières, en la paroisse de Chalinargues, avait réuni quelques bourgeois de Saint-Flour et de Murat pour entendre la prédication dun moine de Genève. La réunion connue, lagitation se manifesta dans toute la contrée, les têtes séchauffèrent, on sonna le tocsin. Bonnet de Villebœuf, seigneur de Rancilliac, et Sébastien de Villebœuf, seigneur de Chalinargues, se mirent à la tête des paroisses et vinrent à Teissonnières.
Le châtelain Claude de Laire et Pierre Chatonnier de Saint-Flour, craignant le sac du château, sortirent et parlementèrent avec les de Villebœuf, leur disant quils contrevenaient aux édits du roi et aux ordres du seigneur de Chavagnac. Bonnet de Villebœuf, répliqua que personne ne lempêcherait de tuer autant de Huguenots, quil pourrait en trouver. On se battit, Bonnet fut tué et Sébastien blessé (21)
Voilà ce qui se passait dans une paroisse contigüe à la commanderie de Celles, dans un village dépendant des Brezons, dont le nom seul était un épouvantail pour les Réformés. Cette audace nétait pas une bravade, mais le sentiment de leur force ; ils avaient des adhérents partout, les registres de Genève en sont une preuve. Mous y relevons pour la commanderie de Montchamp les noms de Martin Roussel, de Saint-Badel (1551), Jean Bompar, de Lastic (1554), Claude et Pierre Meyssonnier, de Courtines ; pour la commanderie de Carlat : Jean Clavières dAurillac, Antoine Darnis, de Salers, Guillaume Leymarie, de Maurs, etc. ; et pour la commanderie de Celles : Guillaume Gizolmes, de Murat, Jean Combes, dAllanche, François Montbrun, cordonnier à Celles (1557) (22). Comme toutes les nouveautés le calvinisme recruta ses adhérents dans le peuple et plus spécialement chez les artisans.
Antoine Cressin, qui succéda à Robert de Guillaumanches, fut promu en 1579 à la haute dignité de grand prieur de Malte. Nous aurons loccasion de montrer son rôle dans laffaire Lacassière. Après lui, Claude de Torsiac, dit Combret, reçu dans lordre le 20 avril 1554, ne fit que passer, toutefois sur ses ordres les notaires dressèrent le terrier de 1580 (23). Philibert de Mathey, issu des seigneurs de Jasney, fut commandeur de Celles, en 1581 et le demeura jusquen 1587, date à laquelle il fut pourvu de la commanderie de Villedieu. Les Ligueurs profitèrent de son départ pour semparer du château de Celles et en faire, nous dit M. Boudet, un vrai repaire de bandits (24).
De la forteresse ils allaient capturer leurs ennemis, extorquer des fonds aux marchands. Poursuivis, ils se réfugiaient avec leur butin derrière les hautes murailles de la commanderie. Le vice bailli leur donna vainement la chasse. Plus heureux Jean de Dienne, bailli de Murat, captura une bande de treize ligueurs. Vite, Lacarrière accourt, les réclame. Jean de Dienne lui livre Nicolas Jurquet, bâtard de Jacques de Beauvais, sieur de la Fin, et deux autres compagnons ; mais laisse échapper les autres. Lacarrière les livra au tribunal de la vicomté de Murat puis se ravisant, il déclina cette juridiction et les traduisit devant la cour royale de Saint-Flour (20 janvier). Celle-ci instruisit la cause et condamna à mort les trois ligueurs (27 janvier), le même jour ils furent pendus.
Le commandeur Philibert de Mathey décéda en 1614. (25).
A la commanderie de Carlat Thomas de la tour dOlliergues succéda à Jean de Felzins de Montmurat. Il était le cinquième fils dAntoine Raymond de la Tour dOlliergues et de Marie de la Fayette (26). Il fut reçu dans lordre en 1546. Commandeur de Carlat et de Chamberaud, il fit refaire les terriers en 1571. Il fut chargé dinventorier la dépouille du grand-prieur de Lastic en 1576.
Il eut pour successeur Louis de Villars, maître dhôtel de la reine Marguerite de Navarre, puis grand-prieur dAuvergne. Mais quelle que fût la valeur de ces chevaliers, ils ne purent défendre leurs domaines contre les attaques des Réformés.
Les membres limousins de la commanderie, tels que Orléat, Corrèze, Couderc, Mascheix furent pris par les calvinistes, les églises saccagées, les ornements brûlés, les cloches fondues et transformées en canons (27).
La maison dAurillac fut pillée, le moulin de Chalinfranchesse détruit, la grange du Monteil incendiée, la chapelle Silvestre, Ortigiers, la chapelle de Pierrefitte, léglise de Carlat subirent des dommages considérables. Telle fut pour la commanderie de Carlat la solution des guerres religieuses. Des ruines matérielles indice des ruines morales et religieuses plus considérables.
A Montchamp, Antoine de Chaslus avait succédé à Désiré Chevrier. Il appartenait à lAuvergne, à la famille des Chaslus-Prondines, et était fils de Jacques de Chaslus et dIsabeau du Puy. En 1538, il est commandeur de Charrières, procureur général de lordre et commandeur de Montchamp. Il lest encore, en 1548, car il transige avec les chanoines de Brioude au sujet de leurs dîmes communes à Beaulieu (28). Il eut pour successeur Louis de Lastic (1550). Ce dernier fut lun des hommes les plus en vue de lordre hospitalier de Malte.
Le château de Rochegonde dont les ruines se dressent encore sur un cône basaltique recouvert de gazon, qui domine la vallée de lEpie, place forte munie de canons et bien gardée, car elle devait contenir la garnison calviniste de Chaudes-Aigues, le vit naître, le 7 mars 1507, quatrième fils de Louis, seigneur de Lastic, Montsuc, et Rochegonde et dAnne de Lafayette (29).
Il fit ses preuves le 12 mai 1523 et sa profession en 1525. Il ne tarda pas à recevoir une commanderie, Blaudeix, puis une deuxième : Chaux en Vaux. Ce fut la période agitée de sa vie (30).
Louis de Lastic était merveilleusement doué, il possédait une vaste érudition, tous les secrets de lart de la guerre lui étaient connus. Le grand-maître Claude de la Sangle lui confia la construction du fort Saint-Michel à Malte. Nommé grand maréchal, en 1554, il eut affaire aux turcs (1555). Un typhon balaya le fort de Malte et détruisit les galères. Les Turcs layant appris, vinrent avec sept galères cerner lile de Malte et débarquèrent un millier dhommes. Laffaire était une surprise, mais à la soudaineté de loffensive, le maréchal de Lastic répondit inopinément par une rapide contre-attaque. Caché dans un bois avec 300 chevaliers, il attend les Turcs, se jette sur eux, les met en déroute, les obligeant, par cette manœuvre hardie et bien exécutée à lever le siège.
Imbert de Marinais, grand-prieur dAuvergne, étant mort en 1557, la charge revenait de droit au maréchal. Louis de Lastic laccepta. Une fausse attaque des Turcs le ramena à Malte en 1562. Le grand maître lui confia le commandement du fort Saint-Elme. Lattaque neut lieu quen 1565. Le grand maître rallia ses chevaliers, qui se concentrèrent à Naples et à Messine, mais le vice-roi de Naples, don Gardas de Tolède, hésitait à les transporter, il craignait que sa flotte ne fût battue et capturée par les Turcs. Les chevaliers simpatientaient, murmuraient, mais nosaient se plaindre. Ces propos parvinrent jusquau vice-roi, qui sen plaignit au grand prieur dAuvergne. Louis de Lastic non seulement justifia les chevaliers, mais critiqua vivement lattitude du vice-roi. Ce dernier aurait voulu que le grand prieur fût moins libre et y mit des formes. Lastic riposta « Je vous appellerai Excellence, altesse... et même Majesté si vous le voulez, pourvu que nous arrivions à temps pour sauver Malte. »
Le vice-roi ordonna de lever lancre et la flotte de secours parut devant Malte. Lamiral turc, Mustapha-Pacha, ne lattendit point. Croyant que toute la chrétienté marchait contre lui, il leva le siège, au moment même où la ville réduite à la dernière extrémité allait se rendre.
Dans ladministration de son grand prieuré, Louis de Lastic rendit de grands services, surtout dans laffaire des décimes, qui à cette époque furent transformées en don gratuit (31). On sait dans quelles circonstances. Après la dissolution du colloque de Poissy, quelques cardinaux et évêques craignant la spoliation de léglise de France, signèrent, le 21 décembre 1561, un contrat solennel avec la loi, par lequel ce dernier sengageait à maintenir léglise catholique et à conserver les biens du clergé, en retour celui-ci sengagea à verser annuellement une somme considérable au roi. Cette somme devait être perçue par les receveurs du clergé. Les chevaliers de Malte y furent compris pour 37.857 livres. Cet acte fut signé à linsu de la majorité du clergé et des Maltais. On protesta bien ; mais le contrat était signé, et de la détresse où le protestantisme avait mis la royauté et léglise catholique sortit lorganisation du clergé de France jusquen 1789.
Le grand prieur de Lastic fixa la part de la langue dAuvergne à raison de 4 décimes par livre de revenus.
Pour lannée 1570, les décimes de grand prieuré dAuvergne furent de 8.112 livres, 12 sols, 2 deniers.
En 1573 les receveurs furent Jean de Laval et Hugues Louisso.
En 1574, Jacques Myrbeau marchand à belletin, receveur du grand prieuré, donne 8.178 livres, 8 deniers à François de Vigny receveur général du clergé (32).
Au milieu de nos dissensions politico-religieuses, Louis de Lastic se signala au premier rang des officiers de larmée catholique, où il fut lieutenant du maréchal de Joyeuse. Il termina sa vie agitée et glorieuse sous le toit, qui lavait vu naître, à Rochegonde, le 12 août 1576. Linventaire de sa dépouille fut dressé par son cousin Thomas de la Tour Murat, commandeur de Carlat, et Philippe de Gilbertés et séleva à 5.300 livres (33).
Antoine Autier de Villeinonté, fils dAntoine et dAnne de Claviers de Murat, reçu le 20 avril 1554 dans lordre, eut par grâce magistrale, après Louis de Lastic, la commanderie de Montchamp et mourut en 1578 (34). Son successeur fut le maréchal Antoine de Villars. Malgré les talents militaires de ces commandeurs, ils furent impuissants contre les aléas de la guerre civile. Le château et léglise de Montchamp furent pris et incendiés, la chapelle et le château de Chauliac en fur ruinés, les, bâtiments de la Rivière lEvêque subirent le même sort, le château de la Garde Roussillon fut pris, ses archives incendiées et le château détruit. Celui de Loubeysargues fut rasé par ordre de Claude de Beaufort Montboissier Canillac (35).
A ces ruines matérielles sen ajoutèrent de plus graves, qui faillirent amener la dissolution de lordre. Jean lEvêque de La Cassière, chevalier de la langue dAuvergne, fut élu grand maître, le 27 janvier 1572. Cétait un honneur pour le grand prieuré. Mais sous lui comme sous ses prédécesseurs, les rois et les princes nommèrent aux commanderies leurs créatures. Dès lors, lanarchie fut dans lordre, le gouvernement fut paralysé et les intrigues se multiplièrent.
En 1578, sauf Celles, occupé par Antoine Cressin, les commanderies de la Haute-Auvergne étaient vacantes, et cette dernière eut son vacant lannée suivante, quand le grand maître Jean de La Cassière appela Cressin au poste élevé de prieur de Malte, la seconde dignité de lordre. En 1579, les trois commanderies furent pourvues de nouveaux titulaires. A Montchamp, le maréchal de lordre Antoine de Villars (36), remplaça Autier de Villemonté, son frère Louis-Antoine de Villars reçut la commanderie de Carlat, Claude de Torsiac la commanderie de Celles.
Cressin, de Villars et son successeur du Blot du Viviers furent très mêlés aux dissensions qui marquèrent le magistère du grand maître de Lacassière.
Elles débutèrent par une révolte de jeunes chevaliers plus assidus aux plaisirs quà la prière et se continuèrent par un conflit de juridiction entre le grand maître et lévêque de Malte. Lévêque refusa les ordinations, le grand maître passa outre et avec lautorisation du pape, fit conférer les ordres moindres aux diaco par le prieur Cressin. En même temps, il envoyait pour ambassadeur à Rome Hugues de Loubens, Verdalle. Lévêque fut cité devant le pape Grégoire XIII (37).
Sur cette affaire avec le clergé séculier sen greffa une seconde plus grave et plus intime. Ce fut la découverte dun complot contre la vie du grand maître. Des noms furent mis en avant, on cita parmi les conspirateurs des grands croix, des partisans de lévêque, leffervescence et laffolement furent tels quune émeute éclata à laquelle prirent part les chevaliers de lAragon, de la Castille et de lItalie.
Les émeutiers sommèrent le grand maître de sexpliquer et, sur son refus, envoyèrent trois ambassadeurs au pape Grégoire XIII pour demander la déposition du grand maître. Ce furent Antoine de Villars maréchal de lordre, François Guiral, bailli de Négrepont, et frère Antoine de Bologne, bailli de Saint-Etienne. Ces deux derniers refusèrent de se mêler à cette affaire. Antoine de Villars fut seul à Rome. Pendant quil voyageait lémeute se généralisa, ayant trouvé un chef en la personne dAntoine Cressin, prieur de lordre, ancien commandeur de Celles, obligé et protégé du grand maître. Il fut secondé par les chevaliers de Rivalte, du Croc et de Maillot-Sacquenville. A eu quatre, ils firent arrêter le grand maître par des soldats et lenfermèrent au château Saint-Ange ; puis, nommèrent lieutenant du magistère Mathurin de Lescout de Romégas, grand prieur de Toulouse, le plus brave des chevaliers à la guerre, mais le plus vaniteux et le plus brouillon au couvent.
Malgré son emprisonnement, La Cassière trouva moyen denvoyer au pape quatre chevaliers : Jacques de Blot du Vivier, futur commandeur de Montchamp, Pierre Roux, François de Gusman et Ange Pellegrini (38).
Quelques jours après le départ des ambassadeurs secrets, Moréton de Chabrillan, général des galères, chevalier de la langue dAuvergne, rentrait précipitamment de la Valette et menaçait de faire feu sur la ville si le grand maître nétait immédiatement délivré. Pour éviter un conflit sanglant, le grand maître lavisa de nen rien faire. Rome étant saisi de laffaire.
Le Souverain Pontife avait entendu Antoine de Villars maréchal de lordre et après lui le bailly Jacques du Blot du Viviers (39). Il manda les deux adversaires devant lui, reçut de Lescout en révolté et La Cassière avec les égards dus à son rang. De Lescout fut si vivement affecté de cet accueil que, tombant malade, il en mourut. Les émotions et le chagrin eurent également raison du grand maître La Cassière, mort à Rome.
Ainsi lœuvre de la Renaissance engendrait la licence et le scepticisme dans lordre ; mais lœuvre de la Réforme engendrait lémeute. Il ne nous est pas possible de bien juger le rôle de nos commandeurs ; mais celui de Villars est bien lopposé de celui du Viviers. Ce dernier est avec le grand maître et avec le pape tandis que lautre est avec les révoltés.
Le maréchal Antoine de Villars mourut en son château de la Mothe Raquin en Bourbonnais le 27 février 1596 (39).
Jacques de Blot du Viviers, grand bailli de Lyon, le remplaça, en 1596 et garda la commanderie jusquà sa mort, en 1618 (40), il avait encore reçu les commanderies de Courteserre et du Vesset.
Suite chapitre 5
Sources : BOUFFET (ABBE Hippolyte). - Deuxième partie, chapitres IV - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Haute-Auvergne, Page 217 à 235. BNF
Notes 1. Bossio, opuscule cité. Armes : dargent à trois tourteaux de gueules.
2. Archives du Rhône, 5. 435.
3. Armes : dazur a trois léopards dor, lampassés de gueules, lun sur lautre.
4. Archives du Rhône, Armes de sable semées de billettes dor, au lion de même armé et lampassé de gueules. (Cette famille eut des alliances avec les Apchon, les Aubusson, les Peyrusse, les Pierrebuffières, les Rochefort.
5. Archives Rhône, H 5. Ce commandeur appartenait au Beaujolais. Armes : dor à la croix de Saint-Pierre de gueules chargée de cinq besants dargent.
6. Armes : dargent au lion léopards de sable armé et allumé de gueules surmonté dun bœuf de gueules, corné, colleté, et clariné dazur, au chef dazur chargé dun navire équipé dargent, voguant sur une mer de même.
7. Archives du Rhône, H 45. Armes : parti dargent et de gueules coticées et parti au 1er dazur au licorne dargent et au 2e dor au Bœuf de gueules.
8. Archives du Rhône H 45. Dune famille originaire du Vivarais, portent de gueules mi lion rampant dor. (Dictionnaire statistique du Cantal) De Chazelles a pris lacquéreur pour le commandeur.
9. Archives du Rhône, H 245.
10. Archives du Rhône H. 245. Armes : dargent à la bande dazur, accortée de six roses de gueules en orlé.
11. Archives du Rhône, H 246. Armes : dargent à trois chevrons de gueules, à la filière engrêlée dazur.
12. Archives du Rhône, H 247.
13. Archives Nationale, Trésor des Chartes I.I. n° 361, page 388.
14. Archives du Rhône. II. 3. Armes : dazur à la rose dor, au chef chargé de trois chevrons de gueules rangés en face.
15. Abbé de Vertot, tome III.
16. Armes : dazur a trois bandes crénelées dargent et maçonnées de sable, la première à 3 créneaux, la seconde à 4, la troisième à 3, avec line porte ajourée.
17. Archives Nationale trésor des Chartes I.I n° 197.
18. Archives du Rhône, H 246.
19. Armes des Serpents : dor au lion rampant dazur armé et lampassé de gueules.
20. Archives du Cantal, E 753. Armes : dargent au taureau de gueules passant surmonté dun lambel dazur.
21. Archives Nationale, I.I, n° 336, page 187.
22. H. Hauser. Etudes sur la Réforme, page 282 à 292.
23. Archives municipales de Celles. Armés dor un taureau de gueules accorné dargent issant de langle dextre de la pointe.
24. Les justices prévôtales, page 16.
25. Archives du Rhône, H 230 fr. 25. Armes : dargent un sautoir de gueules chargés de cinq besants dor.
26. Saint Allais. Tome I, page 522. Armes : de gueules à la tour dargent maçonnée de sable.
27. Archives du Rhône, H 138.
28. Archives du Rhône, H 3 et 255. Armes : dazur : au lévrier dargent surmonté dune fleur de lys dor, au chef de même chargé de trois rondelles de gueules ajourées en sautoir.
29. Archives du château de Parentignat. F. 12 et D. 54. Ils eurent seize enfants parmi lesquels : Claude. Jacques, Antoine. Louis, Georges, Thihaud, Madeleine, Marie, etc. — Claude testa en Italie à Novarre en 1524 et demanda à être enterré dans la chapelle Sainte-Catherine des Frères Mineurs. Fait prisonnier à Pavie il fut emmené en captivité. En 1536, il revint au grand étonnement de ses frères, surtout de Jacques et de Thihaud, qui sétaient adjugés la meilleure part de lhéritage commun. On reconnut ses droits, il lui fut donné 36.000 livres et la seigneurie de Montsuc. Il se maria, le 15 janvier 1537, avec Marguerite de Farges.
30. Archives de Parentignat, H 5. En 1561, le grand prieur Louis de Lastic, marie su fille Catherine, quil avait eue de Marguerite de Farges, avec Antoine de la Gorce. Cette Marguerite de Farges nest pas et ne peut pas être lépouse de Claude de Lastic, car à cette même époque les enfants de Claude et de Marguerite ne sont pas nubiles. Son fils Jean se maria avec Madeleine dEspinchal en 1573. Lannée suivante (1574) le grand prieur fait légitimer ses deux enfants quil avait eu de Simonne Lagriffoule, et de Marguerite de Farges. Cette dernière appartenait sans nul doute à la famille de Farges, mais à une branche cadette ou bâtarde. Les renseignements sont basés de façon certaine sur les documents mis très obligeamment à ma disposition par M. le marquis de Lastic.
31. La décime était la dime du clergé du roi. Elle lui fut accordée avec lautorisation du pape et consistait dans la dixième part du revenu. Cétait donc un impôt sur le revenu.
32. Archives du Rhône, II 246.
33. Archives du Rhône, II 247.
34. Archives du Rhône, II 247. Armes dazur au chef dor, le lion issant de de gueules à la bordure engrelée dazur.
35. Archives du Rhône, H 138. Jouvet, Auvergne historique.
36. Armes : dhermine au chef de gueules, chargé dun lion issant dargent.
37. Archives du Rhône, H 248 et 249.
37. Abbé de Vertot. Histoire des Chevaliers de Malte, tome IV.
38. Armes : écartelées au 1e et au 4e quartiers de sable au lion rampant dor à la bordure engrelée dargent, au 2e et 3e quartiers dargent à trois bandes de gueules.
39. Archives du Rhône, H 256.
40. Archives du Rhône, H 260.
Suite chapitre 5
Sources : BOUFFET (ABBE Hippolyte). - Deuxième partie, chapitres IV - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Haute-Auvergne, Page 217 à 235. BNF
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