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Etudes sur les Ordres des Hospitaliers, Malte et Rhodes
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Chapitre IV

L’épopée Rhodésienne commencée avec Villaret atteignit son apogée avec Jean de Lastic et Pierre d’Aubusson. Ce dernier soutint un siège fort remarquable contre Mahomet, qui avait amené 160 vaisseaux et plus de 100.000 hommes. Les commandeurs de Carlat et de Celles figurèrent parmi ces héros.

L’historien de l’ordre Bassio cite Claude de Giou, commandeur de Carlat, au nombre de ceux qui furent tués à ce siège (1180) (1).

Il était le frère ou l’oncle de ce Pierre, seigneur de Giou, qui recueillit les enfants d’Armagnac abandonnés par Louis XI, après l’exécution capitale de leur père, Jacques duc de Nemours et leur donna avec son épouse Marguerite de Scoraille, pendant trois ans ses soins dévoués.

Antoine d’Audier, commandeur de Carlat très probablement après Claude de Giou, tomba lui aussi devant Rhodes. Ce fut pendant son magistère qu’Anne de France, vicomtesse de Carlat, fit construire l’église actuelle de Saint Avit de Carlat. Un accident imprévu vint lui rappeler le testament de Jacques d’Armagnac et le contrat de 1467-1468 avec les Hospitaliers de Saint-Jean, ce fut l’incendie de l’église collégiale Notre-Dame de Murat en 1493. Elle contribua à la restauration de cette dernière par une rente annuelle de 25 livres et d’autres dons. Celle de Carlat fut entièrement édifiée à ses frais. Elle dut être construite après la mort de Pierre II, duc de Bourbon, car elle porte les armes d’Anne de France, c’est-à-dire après 1503. Antoine Audier eut un procès avec Mathieu Bernés, prévôt du chapitre de Saint-Martin de Tulle, il fut prouvé que le tènement d’Orlat (Corrèze) était de la justice et seigneurie du Couder, membre de Carlat (1487).

Ce commandeur fit refaire ses terriers en 1490. Celui de l’Hôpital porte son nom écrit Aude, comme dans l’abbé Vertot. L’inventaire Battexey de Bonvouloir écrit également Aude dans un acte de 1490, où il est dit que le commandeur Aude et Jean Chassain, syndic de l’Hôpital de Champfranchese, convinrent entre eux que les terres du Teilhot au Cuminal del Cros seraient indivises. Lorsque les habitants de l’Hôpital voudraient les labourer et les ensemencer, ils préviendraient le commandeur, qui ferait labourer et ensemencer sa moitié ; si au contraire le commandeur voulait faire pacager sa partie, les habitants prévenus feraient également pacager la leur (2).

De Sartiges a cru pouvoir rattacher ce commandeur à la famille Hodic en Berry, nous croyons qu’il appartenait à la famille Audier en Limousin (3).

Son successeur, Georges de Saint-Julien était originaire de Saint-Julien du Chatel. Sa famille portait le titre de premier baron de la Marche, elle était très ancienne et comptait parmi ses membres Audebert, bienfaiteur de l’abbaye de Bonlieu en 1203, et Guillaume de Saint-Julien, commandeur de Carlat. Il fit refaire les terriers et contribua pour sa part à la restauration de l’église d’Orléat-de-Bar, ainsi qu’en témoigne une quittance de 10 livres signée des syndics Léonard Mondot de la Chalin et Georges de Lafarge (1509) (4).

L’historien de Sartiges, cite en 1520, parmi les commandeurs de Carlat, Albert de Colrad. Ni Vertot, ni Saint-Allais, ni Louis de Laroque ne donnent de chevalier de Saint-Jean de ce nom. L’armorial général de Rietsap cite des Colaud en Dauphiné et des Colard en Bourgogne, mais pas de Colrad. Il y a aussi des Galart en Lyonnais dont plusieurs furent chevaliers de Malte au XVIe siècle. C’est à l’une de ces familles qu’appartenait sans doute le commandeur de Carlat en 1520.

Il eut avec Aymé de Gimel, à moins qu’il n’ait été déjà remplacé à la commanderie de Carlat par Guillaume de Lafont, un différend qui fut soumis au sénéchal de Brive. Aymé de Gimel fut autorisé à lever le péage du Couderc, mais en sauvegardant les droits du commandeur Carlat (1520). Quatre ans après, Guillaume de Lafont assigna le seigneur de Ventadour et l’empêcha de planter ses fourches patibulaires au Couderc.

En Auvergne la défection du duc de Bourbon entraînait la confiscation de ses terres au profit de la couronne et, le 11 août 1529, Guillaume de Lafon en sa qualité de vassal du vicomte Carlat, dut prêter foi et hommage aux agents du roi (5).

Antoine de Naucase, appartenait à la famille de ce nom très connue dans le Carladès. Géraud de Naucase fut juge du Carladès en 1318, Jacques de Naucase était vicaire-général de Louis de Joyeuse, évêque de Saint-Flour en 1500, Antoine de Naucase, commandeur de Carlat, est moins connu. Il ne fit que passer (6), car, en 1540, le commandeur de Carlat est Jean de Felzins de Montmurat.

Le chapitre de Saint-Martin de Tulle suscita des difficultés à ce dernier. Le membre d’Orléat de Bar était indivis entre le chapitre et le commandeur, celui-ci percevait un tiers des dîmes, le prévôt les deux tiers. Le prévôt persuada aux gens de la paroisse d’Orléat qu’il serait plus avantageux pour eux de n’avoir qu’un seul décimateur à payer. La paroisse d’Orléat refusa la dime à Jean de Felzins. Le commandeur porta l’affaire devant le sénéchal de Brive, qui condamna la paroisse (1546). Rigaud de Merry, prévôt de Saint Martin, fit appel de ce jugement au parlement de Bordeaux, qui confirma la sentence du sénéchal (1548). Mais le chapitre, en créant ces difficultés, pensait bien amener le commandeur de Carlat à composition. Il y réussit. Jean de Eelzins abandonnait, en 1550, à Martin de Fressinges, prévôt de Tulle, les dîmes d’Orléat moyennant une rente annuelle de 50 setiers de seigle, 50 sols d’argent et le paiement de la portion congrue du curé d’Orléat (7).

Au commencement du XVIe siècle, une révolution s’opère insensiblement, tous conçoivent la vie sous un autre jour, une réaction violente s’opère dans les esprits et dans les mœurs contre le moyen Age. François 1er fait peindre cet état de chose, dans une fresque remarquable, au château de Fontainebleau, où lui-même ouvre la porte du temple des Muses à une foule d’hommes et de femmes, qui les yeux bandés, se dirigent à tâtons vers l’asile de la lumière ou le roi les appelle. Une légende était créée, pour Rabelais : « c’est l’épaisse nuit gothique » ; pour Fénelon : « c’est l’étonnante barbarie » ; pour Michelet : « c’est le discordant chaos du moyen-Age qui disparaissait. » On fut trop loin, on s’imagina que tout recommençait, on déclara non avenue l’œuvre du moyen-Age, ce fut une erreur préjudiciable à la saine conception des lois et à l’évolution des choses humaines. L’humanisme aurait dû garder la pensée chrétienne et prendre la forme antique, au lieu de cela, produisit des courants contraires. Les uns y cherchèrent une idée philosophique de laquelle sortit l’exaltation de la nature ; d’autres, par réaction, prétendirent revenir au christianisme primitif et brisèrent l’unité chrétienne. Et l’humanisme littéraire personnifié par Erasme et le réformisme religieux personnifié par Luther, se donnèrent la main pour combattre l’œuvre du moyen Age, sans toutefois s’entendre entre eux, car ils suivaient deux voies diamétralement opposées.

La Renaissance introduisit le scepticisme des lettrés, le luxe, le relâchement dans l’ordre de Malte. La Réforme le divisa et, après l’avoir ruiné, le dépouilla d’une partie de ses biens.

A la date du 19 novembre 1501, François de Laage, écuyer, achète un champ situé dans les dépendances de Charbonnier, à Guillaume Bayle commandeur de Montchamp (8).
Guillaume Bayle eut pour successeur, Philibert de la Forest, maréchal de l’ordre et lieutenant capitulaire du grand prieur d’Auvergne, André de Rolland.
Philibert de la Forest était originaire du Bourbonnais, où sa famille possédait les seigneuries de Villenes et de la Motte de Montpressé. Il fut nommé commandeur de Montchamp avant 1508, époque où il lit confectionner les terriers de Brioude, La Garde et Langeac, en 1513, il intervint pour faire respecter les droits d’Antoine de Calvaison, commandeur de Villefranche-sur-Cher, et mit en demeure les curés de la commanderie de lui restituer les dîmes qu’ils avaient indûment perçues à son détriment l’année précédente. Nous le trouvons encore en 1519 à la tête de la commanderie de Montchamp, il transige avec le curé de Moriat à cause de la portion congrue. Ainsi sur trois actes que nous avons de ce commandeur, deux sont relatifs à la portion congrue, preuve que ce mouvement vers le bien-être matériel créé par l’humanisme avait pénétré le clergé séculier de la commanderie de Montchamp et que les revendications du prolétariat clérical amenaient les gros bénéficiaires, comme le maréchal de l’ordre, à transiger avec les petits curés des campagnes et à faire droit à leurs justes revendications (9).

Raymond de Roger Beaufort, de l’illustre famille qui avait donné à l’église les papes Clément VI et Innocent XI, lui succéda ; il était commandeur de Lavaufranche et bailli de Leureuil. C’était l’un des plus brillants défenseurs de Rhodes, où il commandait les chevaliers de la Langue d’Auvergne. Tous les auteurs louent le courage, l’habileté et la noblesse de cet illustre vaincu. Après la capitulation de Rhodes en 1523, il se retira à Charbonniers dans la commanderie de Montchamp où il mourut des blessures morales et physiques reçues dans l’héroïque défense de l’ile de Rhodes, 18 juillet 1525. L’inventaire de sa dépouille fut faite, le 19, par Jean le Loup de Beauvoir, commandeur de Lamusse (10).

Désiré de Chevriers, lui succéda dans ses charges, dignités et commanderies. Il fut le premier bailli de Lyon, comme Raymond de Roger fut le dernier bailli de Leureuil. Désiré de Chevriers était comme son prédécesseur, l’un des héros du siège de Rhodes, il vint comme lui mourir dans sa commanderie de Montchamp, au château de Charbonnier, dans ces belles plaines qui avoisinent la ville de Brioude, riches en vignes, grains, vergers et bois de haute futaie (26 juin 1531). L’inventaire de sa dépouille fut dressé par Jean de Roulland, chapelain de l’ordre, curé de Charbonnier. De tous ces biens meubles et immeubles nous ne retenons que l’inventaire de la bibliothèque. Elle nous édifiera sur la mentalité et l’esprit général des chevaliers de l’ordre et en particulier de l’un de ses chefs, Désiré Chevriers, grand bailli da Lyon.

Annotiones Erasmi super Novum Testamentum, d’un esprit très réformiste, Chylias d’Erasme ; L’Epigrammata antique urbis Polinthea de Julius Firmici, auteur chrétien du IVe siècle ; les livres de Lucain ; les fables d’Esope ; les tragédies de Sophocle ; une histoire des papes ; quelques livres d’Isocrate ; le livre de dès de Fontamy ; de Animalibus de Pétrarque ; Laus Stultitia d’Erasme : satire ingénieuse, badinage spirituel de tous les états de vie, ce livre, dit-on, fit les délices du pape Léon X et un mal considérable à l’église ; De Bello Rodiano de Jean ; Le Maire de Belges, le plus grand adversaire d’Erasme ; la grammaire de Lascaris, etc.

C’est la bibliothèque d’un érudit, d’un savant, d’un littérateur, mais pas d’un religieux. Non seulement les auteurs du moyen-âge sont exclus et remplacés par les livres d’Erasme, leur grand ennemi, mais encore aucun livre de patrologie, d’ascétisme, de théologie et de piété chrétienne. L’ordre sacrifiait son passé à l’opinion du jour. Le commandeur fut plus lettré, mais moins soldat. L’ordre y perdit sa principauté de Rhodes, un peu de son prestige et faillit en mourir. Jean Roulland, après inventaire, prit à sa charge la bibliothèque (27 juin 1531), son esprit put se façonner et se polir au contact de ces auteurs, sans que peut-être ses convictions religieuses en fussent raffermies et son zèle pastoral plus efficace (11). Jean Roulland mourut commandeur de Féniers, en 1578 (12).

La décadence des mœurs ne fut pas telle qu’on s’est plu à la dépeindre. Il y eut bien quelques chutes regrettables, Jean Saumade, chapelain de Loubeysargues et curé de Laveissenet, reconnaît Pierre, fils de Jeanne Bradal, de Loubeysargues (13) ;Louis de Lastic, commandeur de Montchamp, Jean de Simonne Lagriffoule et Catherine de Marguerite de Larges. Mais ces deux cas s’échelonnent sur l’espace d’un siècle et on doit les considérer comme des exceptions.

Le commandeur de Celles, pendant la moitié du XVIe siècle, comme ceux de Carlat avaient vaillamment combattu pour la défense de Rhodes.
Le premier en date, Jean de la Rodde de Saint-Haon, se fixa à Langeac dont il fut également commandeur (1521) (14).

Après lui Gabriel de Lestang de Murat commandeur de Celles, en 1552, était un vieux chevalier plein de courage, qui avait fait parler de lui au siège de Rhodes, 1522. (15) Il était fils d’Antoine de Murat de Lestang, seigneur de Lens, chambellan du roi et d’Hélène de Montchenu. Il fut reçu chevalier de Saint-Jean, le 30 décembre 1517. Son cousin Gabriel Murat Pomairols, qui prit également une glorieuse part à la défense de Rhodes, fut grand prieur de Toulouse. Les Lestang-Murat portaient le titre de premier baron du Lyonnais et prétendaient descendre des anciens vicomtes de Murat, dont ils portaient le nom et les armes (16).

Sa retraite forcée dans les montagnes d’Auvergne n’était point faite pour adoucir son caractère, car rien ne convenait moins à ce grand seigneur que la vie bourgeoise d’un gros propriétaire campagnard. Le jour de la fête de Saint-Etienne, martyr, 26 décembre 1542, en plein hiver, par un jour de tourmente glaciale, deux voyageurs un prêtre, Pierre Bénit, un chevalier, Gabriel de Seveyrac, revenaient de Murat. Arrivés au bourg de Traverges, ils entrèrent chez Catherine Borel veuve Chabrier, où se trouvait le commandeur de Celles avec les prêtres de la paroisse, et partagèrent la fin de leur repas. Pierre Bénit, prêtre à Coltines, avait entendu quelquefois le commandeur en confession, ce dernier plus soldat que religieux avait bien quelques péchés à se reprocher et comme il n’avait pas été seul à les commettre, le secret avait transpiré.
14. Archives du Rhône. II. 3. Armes : d’azur à la rose d’or, au chef chargé de trois chevrons de gueules rangés en face.
15. Abbé de Vertot, tome III.
16. Armes : d’azur a trois bandes crénelées d’argent et maçonnées de sable, la première à 3 créneaux, la seconde à 4, la troisième à 3, avec line porte ajourée. Il s’était imaginé, bien à tort, que Bénit l’avait trahi. S’en étant plaint publiquement, Pierre Bénit protesta et le somma de dire, à qui il avait confié son secret ? Gabriel de Lestang s’entêta dans son idée : « Je le prouverai en justice » disait-il.

Le conflit s’étant aggravé, pour éviter la lutte, le prêtre Bénit et Séveyrac sortirent, et après avoir flâné chez les uns et les autres dans le village, ils montèrent sur leur unique monture et commencèrent l’ascension de la côte, dite du Bois de Celles, que gravit doucement, péniblement l’intrépide animal à travers les frondrières, les glissades, les ronces et les épines, marchant sur un terrain mouvant de feuilles mortes. Arrivés au sommet, ils descendirent pour laisser souffler la bête ; mais quel ne fut pas leur étonnement en voyant le commandeur de Celles, son domestique et Astorg Ferval, leur barrant la retraite et marchant sur eux l’épée à la main.

L’instinct de la conservation les fit dégainer l’un et l’autre et par cette bise glaciale, au sommet de la montagne, on vit le pieux chevalier de Rhodes fondre avec impétuosité sur un prêtre comme sur un musulman et le prêtre flamberge au vent parer avec un admirable sang-froid les bottes du commandeur. Tout à côté, Astorg Ferval et le domestique assaillaient Gilbert de Sévéyrac, qui, lui frappait si bien d’estoc et de taille, qu’Astorg roulait à terre touché et que le domestique battait en retraite. Astorg Ferval ne tarda pas à aller de vie trépas (17).

L’ardeur des combattants tomba et les deux partis battirent en retraite. Voilà un fait divers qui peint l’époque. Le pays est peu sûr puisque tous voyagent avec des armes que et chacun se fait justice.

Gabriel Lestang eut pour successeur Gilbert des Serpents de Chitain bailli de Lango, commandeur de Lormeteaux. Ce haut dignitaire de l’ordre était une fin lettrée, un juriste distingué et pardessus tout un bon religieux. Il mourut à Villefranche-sur-Cher, le 14 juin 1565, laissant par disposition testamentaire à l’ambassadeur de la religion en France la somme de 521 livres.
Le procureur du grand-prieuré d’Auvergne donna pleins pouvoirs à frère François de Mauvoisin, commandeur de Villefranche, de dresser l’inventaire de sa dépouille. Nous en donnons un court résumé, à titre d’indication des ustensiles et des meubles de l’époque, dent quelques-uns méritent attention : « Dans la chapelle, un ciboyre de cuyvre était suspendu sur le grand autel soubz une chappe ou pavillon de velours bleu, aux armes de feu révérend seigneur messire Hemery des Ruaux...
Un grand tableau en boys... ouquel est dépaint la sépulture de Notre Seigneur.
Ung tableau en boys ouquel est figuré ung crucifiement et passion de Jhésus-Christ en painture.
Une chappe d’ostadine bleue avec l’orfrain de broderie à personnaiges.
Une chezuble de vieil taphetas changeant, garni d’une croix de velours rouge, armoyé d’un coq couronné. » Ces détails ont leur valeur liturgique et nous montrent que la couleur bleue et les chasubles à couleurs multiples et à croix-rouge n’étaient pas encore proscrites et que les tabernacles n’avaient pas encore fait leur apparition.

Continuons notre inventaire. Le commandeur de Chitain était un bon administrateur et ne pensait pas que la mort fut si près de lui, car il avait acheté « cinq ou six mille ardoises pour couvrir sa chapelle. »
Sa cuisine était bien garnie d’ustensiles d’étain ou de cuivre : « deux sallières haultes, ung bassin lavemain, ung moustardier, une bure à eau, le tout d’estaing, deux tartières neufves de cuyvre, avec leur couvercles estamées par le dedans..., une grande léchefreye ou castolle... ung moulin à moutarde, etc. »
Ainsi le commandeur aimait une cuisine forte et relevée. Il avait comme nous son garde-manger suspendu entouré de toiles métalliques. Il y avait aussi des entraves pesant 20 livres pour les prisonniers...,
« ung chaslit de grand lict, en façon de lict de camp, ferré garny d’ung matras de toillée, picqué sur coton, et d’ung coussin garny de cotty, et de deux couvertures de cathelongue, l’une rouge, l’autre blanche, avec une grande contrepoincte de taffetas rouge, picqué sur cotton, doublée de serge rouge, avec sos pavillon et rideau de damas jaulne figuré, ledit pavillon frangé de soye, de couleur rouge et jaulne..., tapis de Turquie. »
Le vestiaire avait des robes de panne noire avec la grande croix brodée. Dans la grande chambre il y avait une magnifique tapisserie aux armes du commandeur des Ruaux, le portrait du grand maître de l’Isle-Adam, des cartes du Piémont et de Malte. Dans une autre chambre, huit pièces de tapisseries, un ciel de lit aux armes d’Eymerie des Ruaux avec ses initiales brodées en or de Chypre ; dans les écuries « deux mulletz d’Escoses, l’ung soubs poils d’asne, l’autre soubs poils de rat ; et un cheval grisou surnommé l’Auvergnat (18) » Nous avons là tout l’aménagement d’une commanderie, même des écuries où le meilleur hôte est un cheval grison de cette race solide et trapue d’Auvergne, que de multiples croisement ont aujour-d’hui détruite (19)

* * *

Le commandeur des Serpents eut pour successeur Robert de Guillaumanches (20), fils d’Yves, seigneur du lieu et de Gabrielle du Pouget. L’ordre l’avait admis en 1547. 11 fut également commandeur de Morterolles et de Montferrand. Sous lui et ses successeurs la commanderie eut beaucoup à souffrir des guerres civiles.

L’opinion acceptée jusqu’ici est que les doctrines de Luther et de Calvin eurent peu d’adhérents en Auvergne. Le chanoine Pierre Audigier cite avec orgueil la ville de Saint-Flour, où pas une famille ne se rallia à l’hérésie. « Le Calvinisme, dit-il, qui avait fait tant de progrès en France, n’en fit point en Auvergne, malgré tous les ressorts qu’on fit jouer pour l’introduire dans cette province. » Ce jugement doit être accepté sous bénéfice d’inventaire et les archives du Parlement nous réservent des surprises, car ceux qui furent gagnés à l’hérésie ne revinrent pas si facilement. L’arrêt du 3 mars 1547 condamnant Jean Brugère à mort, dit « que la secte encore de présent pullule grandement au pays d’Auvergne. » La chaire et l’école, l’émigration et le colportage furent les agents de propagande de la nouvelle doctrine. Elle fut prêchée en Auvergne en 1540 ; mais ce ne fut qu’à partir de 1560 qu’elle troubla et divisa profondément le pays.
Le 11 juin 1564, un petit hobereau de campagne fixé au château de Tissonnières, en la paroisse de Chalinargues, avait réuni quelques bourgeois de Saint-Flour et de Murat pour entendre la prédication d’un moine de Genève. La réunion connue, l’agitation se manifesta dans toute la contrée, les têtes s’échauffèrent, on sonna le tocsin. Bonnet de Villebœuf, seigneur de Rancilliac, et Sébastien de Villebœuf, seigneur de Chalinargues, se mirent à la tête des paroisses et vinrent à Teissonnières.

Le châtelain Claude de Laire et Pierre Chatonnier de Saint-Flour, craignant le sac du château, sortirent et parlementèrent avec les de Villebœuf, leur disant qu’ils contrevenaient aux édits du roi et aux ordres du seigneur de Chavagnac. Bonnet de Villebœuf, répliqua que personne ne l’empêcherait de tuer autant de Huguenots, qu’il pourrait en trouver. On se battit, Bonnet fut tué et Sébastien blessé (21)

Voilà ce qui se passait dans une paroisse contigüe à la commanderie de Celles, dans un village dépendant des Brezons, dont le nom seul était un épouvantail pour les Réformés. Cette audace n’était pas une bravade, mais le sentiment de leur force ; ils avaient des adhérents partout, les registres de Genève en sont une preuve. Mous y relevons pour la commanderie de Montchamp les noms de Martin Roussel, de Saint-Badel (1551), Jean Bompar, de Lastic (1554), Claude et Pierre Meyssonnier, de Courtines ; pour la commanderie de Carlat : Jean Clavières d’Aurillac, Antoine Darnis, de Salers, Guillaume Leymarie, de Maurs, etc. ; et pour la commanderie de Celles : Guillaume Gizolmes, de Murat, Jean Combes, d’Allanche, François Montbrun, cordonnier à Celles (1557) (22). Comme toutes les nouveautés le calvinisme recruta ses adhérents dans le peuple et plus spécialement chez les artisans.

Antoine Cressin, qui succéda à Robert de Guillaumanches, fut promu en 1579 à la haute dignité de grand prieur de Malte. Nous aurons l’occasion de montrer son rôle dans l’affaire Lacassière. Après lui, Claude de Torsiac, dit Combret, reçu dans l’ordre le 20 avril 1554, ne fit que passer, toutefois sur ses ordres les notaires dressèrent le terrier de 1580 (23). Philibert de Mathey, issu des seigneurs de Jasney, fut commandeur de Celles, en 1581 et le demeura jusqu’en 1587, date à laquelle il fut pourvu de la commanderie de Villedieu. Les Ligueurs profitèrent de son départ pour s’emparer du château de Celles et en faire, nous dit M. Boudet, un vrai repaire de bandits (24).

De la forteresse ils allaient capturer leurs ennemis, extorquer des fonds aux marchands. Poursuivis, ils se réfugiaient avec leur butin derrière les hautes murailles de la commanderie. Le vice bailli leur donna vainement la chasse. Plus heureux Jean de Dienne, bailli de Murat, captura une bande de treize ligueurs. Vite, Lacarrière accourt, les réclame. Jean de Dienne lui livre Nicolas Jurquet, bâtard de Jacques de Beauvais, sieur de la Fin, et deux autres compagnons ; mais laisse échapper les autres. Lacarrière les livra au tribunal de la vicomté de Murat puis se ravisant, il déclina cette juridiction et les traduisit devant la cour royale de Saint-Flour (20 janvier). Celle-ci instruisit la cause et condamna à mort les trois ligueurs (27 janvier), le même jour ils furent pendus.
Le commandeur Philibert de Mathey décéda en 1614. (25).

A la commanderie de Carlat Thomas de la tour d’Olliergues succéda à Jean de Felzins de Montmurat. Il était le cinquième fils d’Antoine Raymond de la Tour d’Olliergues et de Marie de la Fayette (26). Il fut reçu dans l’ordre en 1546. Commandeur de Carlat et de Chamberaud, il fit refaire les terriers en 1571. Il fut chargé d’inventorier la dépouille du grand-prieur de Lastic en 1576.

Il eut pour successeur Louis de Villars, maître d’hôtel de la reine Marguerite de Navarre, puis grand-prieur d’Auvergne. Mais quelle que fût la valeur de ces chevaliers, ils ne purent défendre leurs domaines contre les attaques des Réformés.

Les membres limousins de la commanderie, tels que Orléat, Corrèze, Couderc, Mascheix furent pris par les calvinistes, les églises saccagées, les ornements brûlés, les cloches fondues et transformées en canons (27).

La maison d’Aurillac fut pillée, le moulin de Chalinfranchesse détruit, la grange du Monteil incendiée, la chapelle Silvestre, Ortigiers, la chapelle de Pierrefitte, l’église de Carlat subirent des dommages considérables. Telle fut pour la commanderie de Carlat la solution des guerres religieuses. Des ruines matérielles indice des ruines morales et religieuses plus considérables.
A Montchamp, Antoine de Chaslus avait succédé à Désiré Chevrier. Il appartenait à l’Auvergne, à la famille des Chaslus-Prondines, et était fils de Jacques de Chaslus et d’Isabeau du Puy. En 1538, il est commandeur de Charrières, procureur général de l’ordre et commandeur de Montchamp. Il l’est encore, en 1548, car il transige avec les chanoines de Brioude au sujet de leurs dîmes communes à Beaulieu (28). Il eut pour successeur Louis de Lastic (1550). Ce dernier fut l’un des hommes les plus en vue de l’ordre hospitalier de Malte.
Le château de Rochegonde dont les ruines se dressent encore sur un cône basaltique recouvert de gazon, qui domine la vallée de l’Epie, place forte munie de canons et bien gardée, car elle devait contenir la garnison calviniste de Chaudes-Aigues, le vit naître, le 7 mars 1507, quatrième fils de Louis, seigneur de Lastic, Montsuc, et Rochegonde et d’Anne de Lafayette (29).

Il fit ses preuves le 12 mai 1523 et sa profession en 1525. Il ne tarda pas à recevoir une commanderie, Blaudeix, puis une deuxième : Chaux en Vaux. Ce fut la période agitée de sa vie (30).

Louis de Lastic était merveilleusement doué, il possédait une vaste érudition, tous les secrets de l’art de la guerre lui étaient connus. Le grand-maître Claude de la Sangle lui confia la construction du fort Saint-Michel à Malte. Nommé grand maréchal, en 1554, il eut affaire aux turcs (1555). Un typhon balaya le fort de Malte et détruisit les galères. Les Turcs l’ayant appris, vinrent avec sept galères cerner l’ile de Malte et débarquèrent un millier d’hommes. L’affaire était une surprise, mais à la soudaineté de l’offensive, le maréchal de Lastic répondit inopinément par une rapide contre-attaque. Caché dans un bois avec 300 chevaliers, il attend les Turcs, se jette sur eux, les met en déroute, les obligeant, par cette manœuvre hardie et bien exécutée à lever le siège.

Imbert de Marinais, grand-prieur d’Auvergne, étant mort en 1557, la charge revenait de droit au maréchal. Louis de Lastic l’accepta. Une fausse attaque des Turcs le ramena à Malte en 1562. Le grand maître lui confia le commandement du fort Saint-Elme. L’attaque n’eut lieu qu’en 1565. Le grand maître rallia ses chevaliers, qui se concentrèrent à Naples et à Messine, mais le vice-roi de Naples, don Gardas de Tolède, hésitait à les transporter, il craignait que sa flotte ne fût battue et capturée par les Turcs. Les chevaliers s’impatientaient, murmuraient, mais n’osaient se plaindre. Ces propos parvinrent jusqu’au vice-roi, qui s’en plaignit au grand prieur d’Auvergne. Louis de Lastic non seulement justifia les chevaliers, mais critiqua vivement l’attitude du vice-roi. Ce dernier aurait voulu que le grand prieur fût moins libre et y mit des formes. Lastic riposta « Je vous appellerai Excellence, altesse... et même Majesté si vous le voulez, pourvu que nous arrivions à temps pour sauver Malte. »
Le vice-roi ordonna de lever l’ancre et la flotte de secours parut devant Malte. L’amiral turc, Mustapha-Pacha, ne l’attendit point. Croyant que toute la chrétienté marchait contre lui, il leva le siège, au moment même où la ville réduite à la dernière extrémité allait se rendre.
Dans l’administration de son grand prieuré, Louis de Lastic rendit de grands services, surtout dans l’affaire des décimes, qui à cette époque furent transformées en don gratuit (31). On sait dans quelles circonstances. Après la dissolution du colloque de Poissy, quelques cardinaux et évêques craignant la spoliation de l’église de France, signèrent, le 21 décembre 1561, un contrat solennel avec la loi, par lequel ce dernier s’engageait à maintenir l’église catholique et à conserver les biens du clergé, en retour celui-ci s’engagea à verser annuellement une somme considérable au roi. Cette somme devait être perçue par les receveurs du clergé. Les chevaliers de Malte y furent compris pour 37.857 livres. Cet acte fut signé à l’insu de la majorité du clergé et des Maltais. On protesta bien ; mais le contrat était signé, et de la détresse où le protestantisme avait mis la royauté et l’église catholique sortit l’organisation du clergé de France jusqu’en 1789.

Le grand prieur de Lastic fixa la part de la langue d’Auvergne à raison de 4 décimes par livre de revenus.
Pour l’année 1570, les décimes de grand prieuré d’Auvergne furent de 8.112 livres, 12 sols, 2 deniers.
En 1573 les receveurs furent Jean de Laval et Hugues Louisso.
En 1574, Jacques Myrbeau marchand à belletin, receveur du grand prieuré, donne 8.178 livres, 8 deniers à François de Vigny receveur général du clergé (32).

Au milieu de nos dissensions politico-religieuses, Louis de Lastic se signala au premier rang des officiers de l’armée catholique, où il fut lieutenant du maréchal de Joyeuse. Il termina sa vie agitée et glorieuse sous le toit, qui l’avait vu naître, à Rochegonde, le 12 août 1576. L’inventaire de sa dépouille fut dressé par son cousin Thomas de la Tour Murat, commandeur de Carlat, et Philippe de Gilbertés et s’éleva à 5.300 livres (33).
Antoine Autier de Villeinonté, fils d’Antoine et d’Anne de Claviers de Murat, reçu le 20 avril 1554 dans l’ordre, eut par grâce magistrale, après Louis de Lastic, la commanderie de Montchamp et mourut en 1578 (34). Son successeur fut le maréchal Antoine de Villars. Malgré les talents militaires de ces commandeurs, ils furent impuissants contre les aléas de la guerre civile. Le château et l’église de Montchamp furent pris et incendiés, la chapelle et le château de Chauliac en fur ruinés, les, bâtiments de la Rivière l’Evêque subirent le même sort, le château de la Garde Roussillon fut pris, ses archives incendiées et le château détruit. Celui de Loubeysargues fut rasé par ordre de Claude de Beaufort Montboissier Canillac (35).

A ces ruines matérielles s’en ajoutèrent de plus graves, qui faillirent amener la dissolution de l’ordre. Jean l’Evêque de La Cassière, chevalier de la langue d’Auvergne, fut élu grand maître, le 27 janvier 1572. C’était un honneur pour le grand prieuré. Mais sous lui comme sous ses prédécesseurs, les rois et les princes nommèrent aux commanderies leurs créatures. Dès lors, l’anarchie fut dans l’ordre, le gouvernement fut paralysé et les intrigues se multiplièrent.

En 1578, sauf Celles, occupé par Antoine Cressin, les commanderies de la Haute-Auvergne étaient vacantes, et cette dernière eut son vacant l’année suivante, quand le grand maître Jean de La Cassière appela Cressin au poste élevé de prieur de Malte, la seconde dignité de l’ordre. En 1579, les trois commanderies furent pourvues de nouveaux titulaires. A Montchamp, le maréchal de l’ordre Antoine de Villars (36), remplaça Autier de Villemonté, son frère Louis-Antoine de Villars reçut la commanderie de Carlat, Claude de Torsiac la commanderie de Celles.

Cressin, de Villars et son successeur du Blot du Viviers furent très mêlés aux dissensions qui marquèrent le magistère du grand maître de Lacassière.
Elles débutèrent par une révolte de jeunes chevaliers plus assidus aux plaisirs qu’à la prière et se continuèrent par un conflit de juridiction entre le grand maître et l’évêque de Malte. L’évêque refusa les ordinations, le grand maître passa outre et avec l’autorisation du pape, fit conférer les ordres moindres aux diaco par le prieur Cressin. En même temps, il envoyait pour ambassadeur à Rome Hugues de Loubens, Verdalle. L’évêque fut cité devant le pape Grégoire XIII (37).

Sur cette affaire avec le clergé séculier s’en greffa une seconde plus grave et plus intime. Ce fut la découverte d’un complot contre la vie du grand maître. Des noms furent mis en avant, on cita parmi les conspirateurs des grands croix, des partisans de l’évêque, l’effervescence et l’affolement furent tels qu’une émeute éclata à laquelle prirent part les chevaliers de l’Aragon, de la Castille et de l’Italie.

Les émeutiers sommèrent le grand maître de s’expliquer et, sur son refus, envoyèrent trois ambassadeurs au pape Grégoire XIII pour demander la déposition du grand maître. Ce furent Antoine de Villars maréchal de l’ordre, François Guiral, bailli de Négrepont, et frère Antoine de Bologne, bailli de Saint-Etienne. Ces deux derniers refusèrent de se mêler à cette affaire. Antoine de Villars fut seul à Rome. Pendant qu’il voyageait l’émeute se généralisa, ayant trouvé un chef en la personne d’Antoine Cressin, prieur de l’ordre, ancien commandeur de Celles, obligé et protégé du grand maître. Il fut secondé par les chevaliers de Rivalte, du Croc et de Maillot-Sacquenville. A eu quatre, ils firent arrêter le grand maître par des soldats et l’enfermèrent au château Saint-Ange ; puis, nommèrent lieutenant du magistère Mathurin de Lescout de Romégas, grand prieur de Toulouse, le plus brave des chevaliers à la guerre, mais le plus vaniteux et le plus brouillon au couvent.

Malgré son emprisonnement, La Cassière trouva moyen d’envoyer au pape quatre chevaliers : Jacques de Blot du Vivier, futur commandeur de Montchamp, Pierre Roux, François de Gusman et Ange Pellegrini (38).

Quelques jours après le départ des ambassadeurs secrets, Moréton de Chabrillan, général des galères, chevalier de la langue d’Auvergne, rentrait précipitamment de la Valette et menaçait de faire feu sur la ville si le grand maître n’était immédiatement délivré. Pour éviter un conflit sanglant, le grand maître l’avisa de n’en rien faire. Rome étant saisi de l’affaire.

Le Souverain Pontife avait entendu Antoine de Villars maréchal de l’ordre et après lui le bailly Jacques du Blot du Viviers (39). Il manda les deux adversaires devant lui, reçut de Lescout en révolté et La Cassière avec les égards dus à son rang. De Lescout fut si vivement affecté de cet accueil que, tombant malade, il en mourut. Les émotions et le chagrin eurent également raison du grand maître La Cassière, mort à Rome.
Ainsi l’œuvre de la Renaissance engendrait la licence et le scepticisme dans l’ordre ; mais l’œuvre de la Réforme engendrait l’émeute. Il ne nous est pas possible de bien juger le rôle de nos commandeurs ; mais celui de Villars est bien l’opposé de celui du Viviers. Ce dernier est avec le grand maître et avec le pape tandis que l’autre est avec les révoltés.
Le maréchal Antoine de Villars mourut en son château de la Mothe Raquin en Bourbonnais le 27 février 1596 (39).

Jacques de Blot du Viviers, grand bailli de Lyon, le remplaça, en 1596 et garda la commanderie jusqu’à sa mort, en 1618 (40), il avait encore reçu les commanderies de Courteserre et du Vesset.

Suite chapitre 5

Sources : BOUFFET (ABBE Hippolyte). - Deuxième partie, chapitres IV - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Haute-Auvergne, Page 217 à 235. BNF

Notes 1. Bossio, opuscule cité. Armes : d’argent à trois tourteaux de gueules.
2. Archives du Rhône, 5. 435.
3. Armes : d’azur a trois léopards d’or, lampassés de gueules, l’un sur l’autre.
4. Archives du Rhône, Armes de sable semées de billettes d’or, au lion de même armé et lampassé de gueules. (Cette famille eut des alliances avec les Apchon, les Aubusson, les Peyrusse, les Pierrebuffières, les Rochefort.
5. Archives Rhône, H 5. Ce commandeur appartenait au Beaujolais. Armes : d’or à la croix de Saint-Pierre de gueules chargée de cinq besants d’argent.
6. Armes : d’argent au lion léopards de sable armé et allumé de gueules surmonté d’un bœuf de gueules, corné, colleté, et clariné d’azur, au chef d’azur chargé d’un navire équipé d’argent, voguant sur une mer de même.
7. Archives du Rhône, H 45. Armes : parti d’argent et de gueules coticées et parti au 1er d’azur au licorne d’argent et au 2e d’or au Bœuf de gueules.
8. Archives du Rhône H 45. D’une famille originaire du Vivarais, portent de gueules mi lion rampant d’or. (Dictionnaire statistique du Cantal) De Chazelles a pris l’acquéreur pour le commandeur.
9. Archives du Rhône, H 245.
10. Archives du Rhône H. 245. Armes : d’argent à la bande d’azur, accortée de six roses de gueules en orlé.
11. Archives du Rhône, H 246. Armes : d’argent à trois chevrons de gueules, à la filière engrêlée d’azur.
12. Archives du Rhône, H 247.
13. Archives Nationale, Trésor des Chartes I.I. n° 361, page 388.
14. Archives du Rhône. II. 3. Armes : d’azur à la rose d’or, au chef chargé de trois chevrons de gueules rangés en face.
15. Abbé de Vertot, tome III.
16. Armes : d’azur a trois bandes crénelées d’argent et maçonnées de sable, la première à 3 créneaux, la seconde à 4, la troisième à 3, avec line porte ajourée.
17. Archives Nationale trésor des Chartes I.I n° 197.
18. Archives du Rhône, H 246.
19. Armes des Serpents : d’or au lion rampant d’azur armé et lampassé de gueules.
20. Archives du Cantal, E 753. Armes : d’argent au taureau de gueules passant surmonté d’un lambel d’azur.
21. Archives Nationale, I.I, n° 336, page 187.
22. H. Hauser. Etudes sur la Réforme, page 282 à 292.
23. Archives municipales de Celles. Armés d’or un taureau de gueules accorné d’argent issant de l’angle dextre de la pointe.
24. Les justices prévôtales, page 16.
25. Archives du Rhône, H 230 fr. 25. Armes : d’argent un sautoir de gueules chargés de cinq besants d’or.
26. Saint Allais. Tome I, page 522. Armes : de gueules à la tour d’argent maçonnée de sable.
27. Archives du Rhône, H 138.
28. Archives du Rhône, H 3 et 255. Armes : d’azur : au lévrier d’argent surmonté d’une fleur de lys d’or, au chef de même chargé de trois rondelles de gueules ajourées en sautoir.
29. Archives du château de Parentignat. F. 12 et D. 54. Ils eurent seize enfants parmi lesquels : Claude. Jacques, Antoine. Louis, Georges, Thihaud, Madeleine, Marie, etc. — Claude testa en Italie à Novarre en 1524 et demanda à être enterré dans la chapelle Sainte-Catherine des Frères Mineurs. Fait prisonnier à Pavie il fut emmené en captivité. En 1536, il revint au grand étonnement de ses frères, surtout de Jacques et de Thihaud, qui s’étaient adjugés la meilleure part de l’héritage commun. On reconnut ses droits, il lui fut donné 36.000 livres et la seigneurie de Montsuc. Il se maria, le 15 janvier 1537, avec Marguerite de Farges.
30. Archives de Parentignat, H 5. En 1561, le grand prieur Louis de Lastic, marie su fille Catherine, qu’il avait eue de Marguerite de Farges, avec Antoine de la Gorce. Cette Marguerite de Farges n’est pas et ne peut pas être l’épouse de Claude de Lastic, car à cette même époque les enfants de Claude et de Marguerite ne sont pas nubiles. Son fils Jean se maria avec Madeleine d’Espinchal en 1573. L’année suivante (1574) le grand prieur fait légitimer ses deux enfants qu’il avait eu de Simonne Lagriffoule, et de Marguerite de Farges. Cette dernière appartenait sans nul doute à la famille de Farges, mais à une branche cadette ou bâtarde. Les renseignements sont basés de façon certaine sur les documents mis très obligeamment à ma disposition par M. le marquis de Lastic.
31. La décime était la dime du clergé du roi. Elle lui fut accordée avec l’autorisation du pape et consistait dans la dixième part du revenu. C’était donc un impôt sur le revenu.
32. Archives du Rhône, II 246.
33. Archives du Rhône, II 247.
34. Archives du Rhône, II 247. Armes d’azur au chef d’or, le lion issant de de gueules à la bordure engrelée d’azur.
35. Archives du Rhône, H 138. Jouvet, Auvergne historique.
36. Armes : d’hermine au chef de gueules, chargé d’un lion issant d’argent.
37. Archives du Rhône, H 248 et 249.
37. Abbé de Vertot. Histoire des Chevaliers de Malte, tome IV.
38. Armes : écartelées au 1e et au 4e quartiers de sable au lion rampant d’or à la bordure engrelée d’argent, au 2e et 3e quartiers d’argent à trois bandes de gueules.
39. Archives du Rhône, H 256.
40. Archives du Rhône, H 260.



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Sources : BOUFFET (ABBE Hippolyte). - Deuxième partie, chapitres IV - Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean en Haute-Auvergne, Page 217 à 235. BNF

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